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K. F. Tall (Présidente de L’Afao) : ‘Il faut révolutionner l’esprit du mouvement associatif féminin’ Le 15 avril 2010, El Walf Fadjiri (Sénégal) Changer de fusil d’épaule en révisant les normes d’investissement et les orientations des budgets destinés aux organisations féminines. C’est l’invite de la présidente de l’Afao, Khady Fall Tall, qui estime que l’argent servant dans la lutte contre la pauvreté doit descendre vers la base. http://www.walf.sn/actualites/suite.php?rub=1&id_art=63529 La présidente de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao), Khady Fall Tall, plaide pour une révolution du mouvement associatif féminin. Pour elle, il ne s’agit plus de confiner les femmes dans la mobilisation à l’occasion des manifestations politiques et autres meetings. Son combat est de faire en sorte que les femmes à la base puissent disposer d’un minimum de revenu pour soulager leur famille. La présidente de l’Afao estime qu’il est temps de changer de fusil d’épaule. C’est pourquoi elle appelle à la révision des normes d’investissement et des orientations des budgets. ‘Il faut que l’argent servant dans la lutte contre la pauvreté descende à la base’, dirat-elle devant les journalistes venus visiter l’unité de production pour la transformation des céréales locales et fruits et légumes que l’Afao vient d’implanter à Rufisque. Dans les communautés rurales où les femmes travaillent dur pour transformer les céréales locales, ce modèle d’unité de production doit être repiqué, suggère la présidente de l’Afao. En effet, l’essentiel de l’alimentation dans les régions est basée sur la transformation des céréales locales. Le besoin est donc largement exprimé. ‘Et cela ne coûte rien pratiquement, car l’expertise pour équiper ce genre d’unité de production est locale’, note Khady Fall Tall. Elle invite, toutefois, les autorités à veiller et à organiser la filière de transformation des céréales locales et fruits et légumes. ‘Des garages et des hangars sont ouverts un peu partout pour abriter ce genre d’unité de production. Et souvent, elles ne répondent à aucune norme d’hygiène et de qualité. Or, il faut en sorte que le produit final garde toute sa valeur nutritive et alimentaire’, soutient-elle. La production céréalière au Sénégal est constituée essentiellement de mil et sorgho et, dans une moindre mesure, du maïs et du riz. Toutefois, il faut signaler que des techniques post-récoltes adéquates mises en œuvre au niveau du petit producteur qui assure la quasi-totalité de la production et en consomme une large part, font défaut. Les tentatives d'introduction de ces techniques en milieu réel ont cependant montré que ces dernières, bien que performantes, sont très souvent hors de portée du petit producteur. Certaines ne se sont développées que grâce à l'action conjuguée des pouvoirs publics, des Ong et des opérateurs privés. Ces techniques ne permettent souvent d’envisager la mécanisation que dans la perspective d'une production orientée vers la commercialisation, ce qui implique une réorganisation complète des filières actuelles. C’est ainsi qu’il convient d'entreprendre des actions dans ce domaine afin de favoriser l'apparition de technologies post-récolte performantes et adaptées aux conditions écologiques et socioéconomiques locales. L’Afao invite ainsi les autorités et autres partenaires techniques à investir ce créneau qui allège la charge de travail chez les femmes en milieu rural. Issa NIANG