interview - Abeille, sentinelle de l`environnement
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interview - Abeille, sentinelle de l`environnement
Ivry-sur-Seine : la protection de la biodiversité un axe de la démarche « ville durable ». Consciente des menaces qui pèsent sur les abeilles, la ville d’Ivry-sur-Seine a décidé, d’adhérer au programme « Abeille, sentinelle de l’environnement » et d’implanter six ruches, sur un espace naturel jouxtant les jardins ouvriers du Fort d’Ivry, le 21 mai dernier. INTERVIEW _______________________________________ Pierre Gosnat, Député, maire d’Ivry-sur-Seine La ville d’Ivry-sur-Seine s’engage pour la sauvegarde des abeilles mais elle avait déjà pris des mesures contre l’usage des pesticides des 2000, pouvez-vous préciser dans quel cadre ? Dès les années 2000, le service des espaces verts s’est engagé dans une démarche, très volontariste de réduction des substances chimiques pour l’entretien d’espaces verts, démarche qui progressivement s’est étendue. La signature avec la LPO de deux conventions « refuge pour oiseaux » a permis à la Ville de progresser encore dans la réduction de l’usage de produits phytosanitaires chimiques, mais aussi dans la mise en œuvre de pratiques plus respectueuses des milieux et oiseaux… En 2009, la signature de la convention Phyt’eaux-cités nous a permis de franchir une nouvelle étape, en intégrant dans la démarche « zéro produit phytosanitaire » les secteurs des sports et des cimetières. Ces actions, doivent pour moi participer à la protection de la biodiversité locale, à sensibiliser, les services, les habitant-es sur ces questions. Mais aussi, à protéger la santé, notamment les agents qui sont les premiers exposés aux impacts sanitaires de ces produits. « Ville durable » Ivry-sur-Seine va créer un « corridor vert » dans l’axe Fort d’Ivry – Bois de Vincennes. Quel est l’objectif de ce projet ? L’objectif de ce corridor, sur le plan de la biodiversité est de relier entre eux de grands espaces verts géographiquement éloignés, et notamment de relier des espaces comme le Fort, les Cormailles à la Seine. Il s’agit ainsi de favoriser les déplacements et les échanges entre espèces faunistiques et floristiques. Il faut rappeler que le projet d’Ivry-confluences, se construit sur un territoire marqué par une très faible diversité des milieux, des biotopes, comme le disent les scientifiques, liée au contexte industriel. Avec la création de ce couloir, nous espérons donner la possibilité aux espèces faunistiques et floristiques locales de se développer sur ce nouveau quartier urbain. Il là s’agit de « renaturer » une fraction importante d’Ivry. Depuis 2006, vous êtes partenaire de « la charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels » quels sont les enjeux de ce grand projet francilien ? Pour ma part, je pense que l’enjeu est de montrer qu’une ville, comme Ivry, marquée par un riche passé industriel, où il faut le dire, la nature avait peu de place, peut se développer, aménager de nouveaux quartiers, recréer des emplois tout en ayant une démarche en faveur de la protection des milieux, de la biodiversité. La présence d’un couple de faucons pèlerins sur la commune symbolise, un peu, cette nouvelle présence de la nature à Ivry. Votre ville participe à la réflexion du contrat de projet Etat-Région intitulé «Renforcer l'attractivité de l'Ile-de-France ». En quoi consiste l’aménagement d’écoquartiers ? Nous avons décidé en 2010, après avoir adopté une charte « Qualité Habitat », lancé une charte de l’espace public qui est en cours de finalisation, décidé, en 2010, d’engager l’élaboration d’une charte eco-quartier. Ma conception est qu’un écoquartier ne saurait être, comme on peut trop l’observer, un quartier « vitrine », construit avec et pour une population culturellement et financièrement privilégiée qui disposerait d’un habitat doté des dernières avancées en matière environnementale, d’espaces plus privatifs que publics et un quartier replié sur lui-même. Il ne saurait y avoir pour nous, l’écoquartier qui mobilise toutes les énergies et les financements et les autres. Je considère qu’un écoquartier doit être, le quartier ordinaire d’une « ville durable et solidaire », un morceau de la ville durable. Le travail en cours, nous a conduit à définir cinq objectifs transversaux pour les écoquartiers ivryens : la réduction de l’empreinte écologique de la ville, la garantie de la cohérence urbaine et de la qualité du cadre de vie, le renforcement de la cohésion sociale et de la mixité sociale, le renforcement de la mixité fonctionnelle et de l’économie locale et enfin le développement de nouvelles pratiques urbaines, notamment dans les domaines des modes d’habiter, de déplacements et de la participation.