SIGNER M6R ? BIEN SUR, ET TANT D`AUTRES CHOSES

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SIGNER M6R ? BIEN SUR, ET TANT D`AUTRES CHOSES
SIGNER M6R ? BIEN SUR, ET TANT D’AUTRES CHOSES
MILITANTES…
Militante d’ENSEMBLE, je suis heureuse de signer pour le M6R. Pour diverses raison.
Aujourd’hui, le Front de Gauche marque le pas. Après enregistrement des alliances à géométrie variable
du PCF lors des municipales, force est de constater, à la lecture des travaux des instances de ce parti son
manque d’enthousiasme (c’est un euphémisme !) à relancer les activités du front de Gauche. A martigues,
nous avons demandé au PG, et au PCF de nous réunir, pour envisager cette relance. Nous attendons
réponse à notre lettre du 11 septembre…pour le moins, un manque d’empressement qui donne à penser.
Il nous faut bien pourtant continuer à interpeler nos partenaires. Mais il convient aussi et surtout de mettre
en oeuvre notre propre comportement politique. Et je comptais, je compte toujours sur notre jeune
mouvement, ENSEMBLE, pour être créatif, à hauteur des nécessités.
Cependant, paradoxalement, c’est dans ce mouvement initié par JL Mélenchon que je trouve le souffle le
plus net d’une manière neuve de faire de la politique.
Certes, l’objectif du mouvement, tel qu’explicité par son initiatieur, et/ou encore mieux par Roger
Martelli, me plait bien. Pardon de procéder à de nombreuses citations, mais pourquoi redire ce que
d’autres ont clairement formulé ?
Me plait bien cet argument (interview Mélenchon dans Politis).
« Quand le peuple se fait constituant, il s’identifie lui-même en se définissant des droits. Et il affime sa
souveraineté sur les membres qui composent le peuple en assignant les droits et l’obligation pour chacun
de respecter ces droits, qui est le seul devoir qu’on reconnaisse en République. »
et plus loin :
« Nous ne sommes pas dans le champ du système, nous ne voulons pas l’être, et notre but est
subversif….La stratégie 6ème République est le grand angle qui permet d’engager d’amples secteurs de la
société, en empêchant l’explosion qui à tout moment nous menace. …Alors, pour vous répondre, ce n’est
pas le mouvement 6ème République ou le Front de Gauche, mais les deux ! »
Et cet argument de Martelli dans Médiapart :
« Constituer », « constituant »… Voilà bien les mots-clés, sur lesquels Mélenchon a bien raison de
focaliser l’attention. « Constitution » vient seulement dans la foulée. Il est donc salutaire de promouvoir
la mise en route d’un authentique processus constituant, par lequel les individus se constituent en peuple,
en définissant la manière dont ils vont faire société et en précisant les grands cadres juridiques stabilisés
qui la rendront possible. Il n’y a pas de société reposant sur la liberté des individus associés, si
l’inégalité des avoirs, des savoirs et des pouvoirs est la seule norme tenue pour légitime. En sens inverse,
il n’y a pas d’égalité durable, si n’existent pas les institutions qui la garantissent, pour en faire la base de
toute créativité. »
Le cœur du mouvement, son intention déclarée me semblent très importants. La colère gronde parmi les
gens, qui s’estiment lésés, méprisés, délaissés par un système sourd et aveugle. Et qui se détournent de
tout parti, tout politique, qui a trempé ses mains dans ce système corrupteur et nauséabond, profondément
rejeté.
Mais ce qui au plus haut point m’intéresse, au moins autant sinon plus que le contenu proposé, c’est
la manière que Mélenchon suggère pour lancer et accompagner ce mouvement. Une manière dont
la nouveauté, et l’ambition, me coupent le souffle. Une façon ambitieuse, qui fait preuve d’un grand
courage novateur, et que j’ai envie d’aider. Une prise de risque un peu folle, et qui me plait dans un
univers de répépiage d’un discours politique qui ronronne et qui ne rencontre que l’attention des
politiciens, et l’ennui sinon le rejet d’une large part de nos compatriotes. Le bonhomme ne manque pas de
témérité, quand tant de critiques l’assaillent, de toute part. Chapeau, il a du panache, et j’aime ça !
Je lui cède la parole.
Question: Vous lancez un mouvement dont l’aboutissement n’est pas défini…
JLM: » C’est toute la difficulté. Comment amorcer un processus sans en préfigurer la conclusion ? Et
comment préfigurer – il le faut bien pour mettre en mouvement le plus grand nombre – sans figer la
capacité d’initiative populaire ? C’est une question que l’on retrouvera tout au long de la mise au point
des nouvelles institutions.”
Et encore
“Ensuite tout le monde comprend, je suppose, que la méthode doit ressembler à l’objectif, et que si nous
commencions le processus de 6ème République par un cartel Front de Gauche, nous serions ramenés au
point de départ, là où nous étions lorsque nous avons rencontré EELV ou tel groupe de frondeurs…le but
est d’abord de trouver 100 000 personnes. »
« Maintenant, la difficulté est de savoir comment lancer quelque chose dont je veux que ce soit un objet
politique absolument neuf. Qui utilise les techniques de mon temps, renvoyant au rang des vieilleries,
utiles certes, mais dépassables, les anciennes formes d’organisation. »
Il me semble que notre mouvement, ENSEMBLE, devrait aider ces formes novatrices
à émerger. Cet appel à la 6ème République, mais aussi tous ces mouvements et toutes
ces luttes qui préfigurent un cheminement vers une société d’émancipation, les luttes,
petites ou grandes, qui font ce que nous appelons le “déjà là”, ou le “à venir”, ou
encore “l’alternative ambiante”…ce signe, qu’il existe dans la société des associatifs,
des syndicalistes, des militants, des citoyens, et ils sont nombreux, qui recherchent
autre chose que le capitalisme, et qui déjà se donnent les moyens (à leur portée) de
construire d’autres horizons.
Alors si certains disent c’est M6R ou le Front de Gauche, comme Mélenchon je dis “banco, les deux !” Et
si d’autres (ou les mêmes ?) disent c’est M6R ou ENSEMBLE je répète “banco, les deux!”
Pourquoi donner à choisir ? tant d’erreurs ont été commises en ce sens, ainsi que s’en souviennent les
militants de jadis, dont je suis. Choisir entre contradiction principale et secondaire, choisir entre
revendications prolétariennes et revendications petite-bourgeoises, choisir entre ceci ou cela, au gré de
considérations parfois politiciennes, souvent fausses. Cela nous a conduits où ? pas très loin, sur la route
de l’émancipation humaine.
Au moment où tant de péripéties politiciennes se font jour, et se préparent pour demain, le M6R est un
vrai souffle d’air, auquel je m’associe avec joie, et espoir.
Il faut participer à tout ce qui bouge vers l’émancipation. Même, comme l’a fait Clémentine ce week-end,
aux débats auxquels nous convient les frondeurs du PS, et les écolos, qui pourtant m’emplissent de
scepticisme. Pas de chaise vide ! mais ce mouvement neuf, qui met au centre la citoyenneté, et au bout le
peuple en droits, faudrait-il le bouder, ainsi que bien des camarades nous invitent à le faire ?
J’en suis étonnée, et pour tout dire contrariée, non parce que chacune et chacun peut et doit faire comme il
l’entend, mais parce que ces bouderies m’interpèlent sur ce que nous partageons. Et que je croyais plus
partagé entre nous, plus solide et plus large. Et cela me fait douter de l’avenir ensemble, dans
ENSEMBLE !
Pour finir, des camarades s’interrogent : Mélenchon préparerait-il 2017 ? la réponse est “oui !”,
clairement revendiquée par l’homme, qui s’en explique. Et somme toute, je trouve cela très bien. JeanLuc Mélenchon fut un excellent candidat en 2012, artisan de l’émergence de la gauche de gauche, jusque
là calamiteusement éparpillée. Je trouve qu’il a légitimité, comme d’autres, et ainsi que nous devrions le
faire pour notre part, à travailler à la préparation de 2017. Qui pourrait le lui reprocher ?
« Et nous préparons en même temps le rendez-vous de 2017. A cette échéance, il ne faut pas que nous
fassions une campagne people, ni partidaire, mais une campagne avec un contenu : la révolution
citoyenne, la convocation d’une assemblée constituante. C’est une stratégie gobale ».
Enfin, deux belles citations de Roger, que j’adopte en forme de conclusion
« Évoquer un processus constituant, c’est remettre la citoyenneté au cœur de la relance démocratique.
Parler dès maintenant de VIe République, c’est énoncer clairement l’objectif que l’on propose d’assigner
au processus. La Ve République est forclose ; une nouvelle doit voir le jour. Toutefois son ambition va
au-delà du simple ajout d’un numéro à la liste déjà conséquente des républiques passées. Plus que d’une
succession, c’est d’une rupture historique qu’il est question. »
………..
« La République n’est pas une simple forme institutionnelle, une manière technique de distribuer des
pouvoirs. Elle est avant tout une manière de fonder l’universalité humaine sur l’égalité et la libre
autonomie des individus. Couplée à l’autre mot-clé, « démocratie », elle est une façon intégrée de penser,
dans un même mouvement, la singularité des personnes et leur universelle solidarité. Faire de la
République, sixième du nom, la première d’une nouvelle ère démocratique : quand les temps sont gris, ne
voilà-t-il pas une belle espérance ? »
Nanie, le 30 septembre 2014

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