note sur le cout social en corse - Cercle des Grandes Maisons Corses

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note sur le cout social en corse - Cercle des Grandes Maisons Corses
NOTE SUR LE COUT SOCIAL EN CORSE
Cette note traite du coût des charges sociales patronales supporté par les entreprises
mais également du coût indirect social pour la société.
I/ COUT DIRECT DES CHARGES SOCIALES
La Corse ne bénéficie d’aucune mesure particulière sur les charges sociales.
Nous avons souhaité faire l’analyse de ces charges car le taux de charges sociales nettes
d’abattement FILLON et de CICE ressort entre 30 et 33 % des salaires bruts.
Ce taux important se décompose en :
• Urssaf seul
18 %
• Autres organismes 12 %
(Pôle emploi, retraite, mutuelle et prévoyance)
Compte tenu des mesures existantes, abattement FILLON et CICE au taux de 6 %, les charges
patronales Urssaf restent élevées car le salaire de base est augmenté par le mode d’exercice
saisonnier et en respect des conventions collectives par :
• Les avantages en nature logement et nourriture (de l’ordre de 10 % du salaire en
moyenne)
• Les heures supplémentaires indispensables avec les contraintes des horaires
d’ouverture
Le salaire brut minimum s’élève donc à 2.000 €uros et les cadres atteignent facilement plus de
5.000 €uros (chef cuisinier, chef pâtissier, chef de réception, maitre d’hôtel, sommelier et
gouvernante).
Le graphique ci-dessous image l’évolution du coût des charges en fonction du salaire déclaré
• en valeur avec la réduction Fillon seule
• en valeur avec la réduction Fillon cumulée avec le CICE
• en % charges nettes sur salaire brut
1
1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 -­‐100 2080 25,0% 20,9% 20,0% 13,3% 6,7% 14,9% 14,9% 14,9% 10,0% 9,1% 5,0% 1,7% 0,0% -­‐1,7% 2580 URSSAF -­‐ réduc fillon -­‐ CICE (en %) 15,0% 3080 3580 URSSAF -­‐ réduc fillon 4080 -­‐5,0% URSSAF -­‐ réduc fillon -­‐ CICE Cette analyse est indispensable pour démontrer que
• nos salaires réels s’élèvent entre 2.000 et 5.000 euros, à comparer avec nos
concurrents d’Afrique du nord où les salaires s’étalent entre 500 et 1.500 €uros.
• nos charges patronales, hors retraite, chômage, mutuelle et prévoyance, restent
significatives et ce malgré les réductions Fillon et le CICE.
Comme nous ne voyons pas comment vous pourriez intervenir pour réduire ces écarts
de salaires sauf à finaliser la libéralisation de la légalisation des emplois détachés,
modèle anti-social français et aux antipodes de nos engagements sociétaux d’emplois
territoriaux, nous demandons une exonération totale des charges sociales patronales le
temps que les équilibres de marché soient rétablis.
II/ COUTS SOCIAUX INDIRECTS
La pression ne cesse de croitre sur le marché du travail corse
Titre de l’interview du 26 juin 2015 de Madame MORILLON directrice régionale de la
Direccte et de son homologue du pôle emploi Pierre PELADAN.
Le constat est sombre, une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi de 10,3% sur un
an au 31 mai 2015 et surtout le double de l’augmentation moyenne du continent.
Traditionnellement le mois de mai est positif alors que cette année il se dégrade de 0,5%. Les
contrats saisonniers en sont en partie la cause. Les entreprises touristiques ouvrent plus tard et
avec moins de personnel.
Le mois de juin confirme et accentue la tendance avec 1% de plus.
Cette dynamique négative pèse sur les comptes publics car non seulement les cotisations
baissent mais les prestations explosent.
Le recours à du personnel détaché des pays nouvellement européens se généralise. Notre
modèle social s’européanise au détriment de la protection sociale. Ce phénomène, plus
important en corse tant dans le tourisme que dans le bâtiment, va engendrer la résurgence de
rejet des systèmes en place et alimenter des oppositions politiques non maîtrisables.
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La proposition de CDI saisonnier faite depuis plus de 10 ans n’a jamais été mise en œuvre
malgré l’intérêt que de nombreux ministres lui ont porté.
Basé sur les principes suivants :
• Maintien des établissements ouverts durant plus de 8 mois
• Maintien des salariés en CDI
• Prise en charge partielle par l’allocation chômage
• Prise en charge partielle par la formation
Cette mesure avait été évaluée en 2012 à plus de 200 salariés concernés pour les seuls
établissements du Cercle des Grandes Maisons.
A ce jour les difficultés sont telles que les établissements ont licencié les quelques CDI et
réduit à moins de 5 mois leur période d’ouverture. La lisibilité et l’anticipation ne
permettent plus d’envisager cette mesure.
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