l`art de celebrer les rites de communion

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l`art de celebrer les rites de communion
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Caecilia 4 & 5 /2000 : Liturgie
© Union Sainte Cécile – Strasbourg
L'ART DE CELEBRER ... LES RITES DE COMMUNION
Programme
"L'oraison dominicale : on y demande le pain quotidien qui
évoque pour les chrétiens le pain eucharistique, et on y
implore la purification des péchés, pour que les choses
saintes soient vraiment données aux saints. Le prêtre prononce l'invitation à la prière, tous les fidèles disent celle-ci
avec le prêtre, et le prêtre seul ajoute l'embolisme que le
peuple conclut par la doxologie." (PGMR n°56a)
ment, en laissant un léger blanc entre chaque élément de
la prière.
- L'embolisme, c'est-à-dire le développement de la dernière
phrase, doit lui aussi se terminer par une intonation qui
appelle la doxologie "car c'est à toi ..." dite ou chantée par
tous. Une doxologie alternative est proposée par le Missel,
lorsque celle-ci est chantée : "A toi, le règne ..."
LA FRACTION DU PAIN
Points d'attention
Programme
- Les rites de communion commencent avec le Notre-Père.
C'est que la récitation commune de cette prière par les
fidèles est déjà un acte de communion avec le Seigneur
Jésus, puisqu'ils prient "selon son commandement" et se
situent comme lui en fils devant le Père.
"Le geste de la fraction, accompli par le Christ à la dernière
Cène, a désigné toute la célébration eucharistique à l'âge
apostolique. Ce rite n'a pas tellement un motif pratique,
mais il signifie que nous qui sommes nombreux, en communiant à l'unique pain de vie, qui est le Christ, nous devenons un seul corps" (1 Corinthiens 10, 17) (Présentation
générale du Missel romain, PGMR n°56c).
"La vérité du signe demande que la matière de la célébration eucharistique apparaisse vraiment comme une nourriture. Il convient donc que le pain eucharistique, tout en
étant azyme et confectionné selon la forme traditionnelle,
soit tel que le prêtre, à la messe célébrée avec peuple,
puisse vraiment rompre l'hostie en plusieurs morceaux, et
distribuer ceux-ci à quelques fidèles au moins. Cependant
on n'exclut aucunement les petites hosties quand le nombre de communiants et d'autres motifs pastoraux exigent
leur emploi. Mais le geste de la fraction du pain, qui désignait à lui seul l'eucharistie à l'âge apostolique, manifestera
plus ouvertement la valeur et l'importance du signe de l'unité de tous en un seul pain, et du signe de la charité, du fait
qu'un seul pain est partagé entre frères" (PGMR n°2 83).
- Le prêtre qui préside fera en sorte que l'invitation à la
prière ait une intonation qui invite en effet tous les participants à commencer la prière dès le premier mot : "Notre". Il
faut pour cela que le ton de la voix reste en suspens à la fin
de l'invitation, et qu'il y ait une seconde de silence avant,
entre elle et le début de la prière elle-même. C'est le ton de
l'invitation (calme et doux) qui conduit l'assemblée à énoncer la prière avec recueillement et attention.
- Mettre en parallèle le "Saint, saint, saint ..." et le NotrePère ne manque pas d'intérêt. Les deux prières s'adressent au même Dieu qui est en même temps saint et Père,
le Tout-Autre et le Tout-Proche. Mais tandis que le sanctus
place l'assemblée devant la majesté de Dieu (cf. Célébrer,
n°288, p.63), l'oraison dominicale la fait entrer d ans son
intimité en lui permettant de prendre l'attitude filiale du
Christ. On pourrait presque dire que la majesté le cède à
l'intimité.
- On comprend alors le désir, chez des animateurs d'enfants ou de jeunes, de faire des "chaînes d'amitié", ou d'utiliser des mélodies proches des comptines enfantines.
En ce qui concerne la chaîne d'amitié, on la verrait mieux
avant le geste de paix, durant la prière qui demande la paix
: "Seigneur Jésus Christ, tu as dit ..." Le geste qui convient
au Notre-Père, serait alors le même que celui du prêtre :
les mains levées, paumes ouvertes, vers celui qui est "aux
cieux".
En ce qui concerne la mélodie chantée du Notre-Père, il
semble évident qu'une mélodie sautillante ne convient pas
au caractère noble et confiant de cette prière. Il ne faut pas
souhaiter ici une effervescence chaleureuse, mais une
adhésion intérieure à une parole "reçue du sauveur". La
mélodie du ton commun du Missel dit dans quelle direction
il est souhaitable de chercher (comme, par exemple, le
Notre-Père de Rimsky-Korsakov) pour chanter ce texte
unique et incomparable.
- Dans tous les cas d'assemblées composites, où l'on n'est
pas sûr que tout le monde connaît la même mélodie, il sera
sans doute préférable de réciter le Notre-Père, mais lente-
Points d'attention
- Après "avoir pris" le pain à la préparation des dons et
"rendu grâce" dans la Prière eucharistique, l'Eglise rompt le
pain en mémoire du Seigneur Jésus qui, à la Cène, a
"rompu" le pain pour le "donner" à ses disciples. "Rompre
le pain" est le troisième des verbes du récit de l'institution,
justifiant l'action de l'Eglise répondant à l'invitation de son
Seigneur : "Vous ferez cela en mémoire de moi". (Voir Art
de célébrer 30, dans Célébrer n°286).
- C'est un geste si important que la fraction du pain fût,
selon saint Luc (Actes 2, 42), le premier nom de ce qui est
devenu la messe. Ce geste réalise exactement ce que dit
saint Paul (1 Corinthiens 10, 16-17) : "Le pain que nous
rompons n'est-il pas communion au corps du Christ ?
Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes
est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain".
Ce pain devenu le corps sacramentel du Christ est partagé
pour que tous ceux qui en reçoivent une part deviennent un
seul corps, le corps mystique du Christ.
- Il faut préserver ce geste ou plutôt, dans beaucoup de
cas, le réhabiliter, étant donné l'inépuisable richesse de
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son sens (voir à ce sujet le dossier de Célébrer n°279 "La
fraction du pain") :
La fraction du pain est une action qui est à faire pour ellemême. On ne rompra donc pas l'hostie au moment où l'on
dit : "il le rompit" dans le récit de l'institution, pas plus qu'on
ne donne la communion lorsqu'on dit "il le donna". Il ne
s'agit pas de mimer le récit.
Dès qu'il y a une assemblée d'une vingtaine de fidèles, on
utilisera ce que l'on appelle une "grande hostie de concélébration" ayant 15 ou 20 centimètres de diamètre que l'on
pourra rompre en plusieurs morceaux. On manifestera
mieux ainsi qu'il y a "un seul pain".
- Il n'est pas nécessaire de faire la fraction du pain dans le
champ du micro d'autel de telle sorte que le bruit en soit
répercuté jusqu'au fond de l'Eglise. Il n'est pas nécessaire,
non plus, de faire le geste de manière ostentatoire les bras
levés afin que tous le voient bien. Le geste doit être simple
et respectueux, beau et ordinaire à la fois. C'est en voyant
un morceau rompu présenté par le prêtre, lors de l'invitation "Heureux les invités au repas du Seigneur", que l'assemblée saisira la réalité de la fraction du pain. C'est pourquoi, il ne convient pas de reconstituer la grande hostie, en
rassemblant les morceaux pour cette invitation : l'Agneau
de Dieu qui enlève le péché du monde, c'est le pain rompu
et partagé pour le salut du monde !
- Le chant qui accompagne la fraction est l'Agneau-de-Dieu
et non pas tout autre chant de paix dont le geste a déjà été
accompli (si l'on veut vraiment accompagner d'un chant le
geste de paix, dans des circonstances particulières où ce
geste est mis en valeur, on attendra que ce chant soit fini
pour rompre le pain, et on prendra alors l'Agneau-de-Dieu).
Ce chant annonce que le Christ est le véritable agneau
pascal, sacrifié puis partagé. Il situe la fraction dans le
prolongement du sacrifice de communion pratiqué par le
peuple juif (notamment pour la Pâque), et surtout dans
l'actualité du sacrifice de communion du Christ donnant sa
vie en partage pour la multitude. L'Agneau-de-Dieu,
comme le Sanctus, est irremplaçable.
Puisque ce chant accompagne la fraction, c'est la durée de
ce rite qui détermine la longueur du chant. Sa forme litanique le permet : on chantera le nombre d'invocations qui
convient (une, deux, trois ou plus).
- Le moment de la fraction du pain est aussi le moment où
s'effectuera la répartition du pain dans les coupes lorsqu'il
y a plusieurs ministres de la communion, ainsi que la répartition du vin dans les calices lorsque les fidèles sont
nombreux à communier sous les deux espèces.
LA COMMUNION SOUS LES DEUX ESPECES
Programme
"Puisque la célébration eucharistique est le banquet pascal, il convient que, selon l'ordre du Seigneur, son Corps et
son Sang soient reçus par les fidèles bien préparés comme
une nourriture spirituelle. (...) Il est très souhaitable que les
fidèles reçoivent le Corps du Christ avec des hosties
consacrées à cette messe même et, dans le cas prévus,
qu'ils participent au calice, afin que même par ses signes,
la communion apparaisse mieux comme la participation au
sacrifice actuellement célébré" (PGMR n°56-56h.
"La sainte communion réalise plus pleinement sa forme de
signe lorsqu'elle se fait sous les deux espèces. Car, sous
cette forme, le signe du banquet eucharistique est mis plus
pleinement en lumière, et on exprime plus clairement la
volonté divine d'accomplir la nouvelle et éternelle Alliance
dans le Sang du Seigneur ; on montre aussi plus clairement la relation entre le banquet eucharistique et le banquet eschatologique dans le royaume du Père" (PGMR
n°240).
Points d'attention
Ce qu'indique avec une relative insistance la Présentation
générale du Missel romain, en s'appuyant sur la proposition
du Concile (Constitution sur la sainte liturgie n°5 5) et surtout sur l'instruction Eucharisticum mysterium n°32 (en
1967), ne semble pas assez connu, tant la communion
sous les deux espèces est trop peu mise en pratique.
- Le n°242 de la PGMR énumère les cas où la communi on
sous les deux espèces est possible comme - par exemple
les mariés à la célébration de leur mariage, les confirmands à la célébration de confirmation, etc - et il termine
en disant que "les conférences épiscopales peuvent fixer
d'autres cas". C'est ce qu'on fait les évêques de France en
1970, en précisant que la communion sous les deux espèces pouvait avoir lieu dans les "cas où les fidèles peuvent
en retirer un avantage spirituel, qu'il s'agisse de circonstances particulièrement importantes dans la vie chrétienne
d'une famille ou d'un groupe, qu'il s'agisse de jours plus
marquants de l'année liturgique, qu'il s'agisse enfin de personnes que l'on sait aptes à en profiter". Ainsi, nous pouvons et nous sommes même encouragés à proposer la
communion sous les deux espèces, notamment lors des
grandes fêtes liturgiques comme le Jeudi Saint, Pâques ou
la Pentecôte, et encore chaque dimanche où nous célébrons le Christ mort et ressuscité.
- Une condition est que les fidèles soient aptes à en profiter. Cela nécessite une catéchèse, une formation des fidèles à la signification de la communion afin qu'ils en aient le
désir. On prendra donc soin, non seulement de donner les
instructions quant aux modalités de communion, mais aussi d'expliquer que, "même sous une seule des deux espèces, on reçoit le Christ tout entier" et que, cependant, "il
n'est pas de meilleure manière de participer au banquet
eucharistique et d'exprimer la volonté divine d'accomplir la
nouvelle Alliance, que de communier sous les deux espèces" (PGMR n°241).
- En effet, la communion au sang du Christ permet d'exprimer pleinement combien, dans l'eucharistie, "le sacrifice
et le banquet appartiennent au même mystère d'une façon
telle qu'ils se rattachent très étroitement l'un à l'autre" (Eucharisticum mysterium n°3b). Par la participation à ce rite,
l'assemblée est associée plus étroitement à ce mystère, et
obéit directement à l'invitation de son Seigneur : "Vous
ferez cela en mémoire de moi".
- Ainsi, outre le président qui boit au calice, tous ceux qui
l'entourent peuvent faire de même : concélébrants, diacres,
autres ministres dont les ministres extraordinaires de la
communion ... animateurs, lecteurs ... Il est encore plus
significatif que tous les fidèles puissent boire également,
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mais boire au calice n'est pas toujours possible dans de
grandes assemblées, bien que cela réponde davantage au
commandement du Seigneur : "Prenez et buvez-en tous" ;
on pourra donc, dans ce cas, proposer aux fidèles de
communier par intinction, en trempant l'hostie dans le calice où est le sang du Seigneur.
- Il est recommandé qu'il y ait deux calices pour un ciboire,
donc trois personnes pour chaque poste de communion.
Pour la communion directe au calice, le ministre tend le
calice au fidèle en disant "Le sang du Christ", puis l'essuie
lui-même. Pour la communion par intinction, il suffit d'un
peu de vin consacré dans chaque calice : le ministre de la
communion tend le calice au fidèle qui a reçu le corps du
Christ dans la main, en disant "le sang du Christ", à moins
qu'il tende à l'autre ministre avant que le fidèle ne le reçoive dans la bouche.
- Les premières fois, on pourra, après le chant de l'Agneau
de Dieu, dire par exemple : "Comme le Seigneur nous le
demande et comme l'Eglise le souhaite, vous pourrez, si
vous le désirez, communier non seulement au corps mais
au sang du Christ. Pour cela, après avoir reçu l'hostie,
vous la trempez dans le calice en mettant votre autre main
sous les doigts qui tiennent l'hostie, afin d'éviter que des
gouttes de vin consacré ne tombent par terre." S'il le faut,
on ajoute : "Ceux qui communient directement dans la
bouche, peuvent demander à la personne qui donne l'hostie de la tremper pour eux dans le calice, avant de la leur
remettre".
LE RITE DE LA PAIX
Le programme
"Vient ensuite le rite de la paix : les fidèles implorent la paix
et l'unité pour l'Eglise et toute la famille des hommes et
s'expriment leur amour mutuel avant de participer au pain
unique.
En ce qui concerne le rite de la paix, son mode sera décidé
par les Conférences épiscopales, selon la mentalité et les
mœurs des différents peuples" (Présentation générale du
Missel romain, PGMR n° 56-G).
Points d'attention
- Le rite de la paix commence par la prière qui demande à Dieu la paix et l'unité. Cette prière aboutit logiquement au geste de paix.
- Le geste de paix n'est pas un "bonjour". Il est
précédé du souhait que fait le président à l'assemblée :
"Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous !" C'est
donc de la paix du Seigneur qu'il s'agit, lorsque le président
ou le diacre dit : "Frères et sœurs, dans la charité du christ,
donnez-vous la paix."
inconnu !", ou bien : "Comment donner la paix à quelqu'un
qui ne nous revient pas ?" C'est justement parce que ce
n'est pas notre paix, mais celle du Seigneur, qu'il faut le
faire. C'est un geste où l'on accueille la paix du Seigneur,
plus forte que la nôtre, pour la donner aux autres, quels
qu'ils soient, où l'on s'engage à vivre en paix et à bâtir la
paix, grâce à la paix que le Seigneur ressuscité nous offre,
comme il l'a fait à ses disciples, le soir de Pâques : "Jésus
vient et se tint au milieu d'eux ; il leur dit : "La Paix soit avec
vous !" (Jean 20, 19)
- Il n'est pas rare d'entendre celui qui invite les
fidèles à se donner la paix dire : "Donnez-vous un signe de
paix." Non ! Ce n'est pas un "signe de paix" que l'on se
donne ; on se donne la paix par un signe. Lorsqu'on rencontre quelqu'un dans la rue et qu'on lui tend la main, on
ne lui dit pas : "Je vous donne un signe de bonjour !" ; on
lui dit : "Bonjour !"
- Le "signe de paix" peut être une poignée de main,
une accolade ou une embrassade (un "baiser de paix").
Mais pour que le geste de paix apparaisse différent des
salutations habituelles, on peut encourager les fidèles à se
donner la paix en se donnant les deux mains. Certains
chrétiens orientaux, et notamment les coptes, ont un très
beau geste : celui qui reçoit la paix joint les deux mains, et
celui qui la donne les prend dans les siennes.
- Le rite de paix n'a pas de chant. On ne chante
pas en se donnant la paix. Certains prolongent ce geste
par un chant qui ne parle que de la paix. Cela peut paraître
sympathique, mais comme ce chant vient après le geste de
paix, il se chante durant la fraction du pain qui, elle, est
normalement accompagnée d'un chant : l'Agneau de Dieu !
Un chant à la paix, ou de paix, ne peut avoir la même fonction que le chant de l'Agneau de Dieu. Et le chant de
l'Agneau de Dieu revêt une importance particulière : c'est
lui, le Christ, l'Agneau vainqueur, que nous supplions au
moment où nous partageons son corps.
- Le geste de paix, selon la PGMR au n° 56 cité
plus haut, permet aux fidèles d'exprimer "leur amour mutuel avant de participer au pain unique". On peut voir, dans
ce geste, l'application de Matthieu 5, 23 : "Quand donc tu
présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton
frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis
reviens, et alors présente ton offrande."
- Quant au "pain unique", c'est évidemment une
allusion à 1 Corinthiens 10, 16-17 : "Le pain que nous rompons n'est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu'il
n'y a qu'un pain, à nous tous nous ne formons qu'un corps,
car tous nous avons part à ce pain unique."
Le rite de paix fait partie des rites de communion. Le geste
de paix est déjà un geste eucharistique.
L'INVITATION A LA COMMUNION
- Des fidèles qui se connaissent se sont salués à
l'entrée. Les membres d'une même famille se sont salués
à la maison. Au geste de paix, ils ne recommencent pas
cette salutation amicale ou familiale. Parce qu'il est le partage de la paix du Christ, le geste de paix est un acte nouveau. Certains disent : "A quoi bon donner la paix à un
Programme
"Puis, le prêtre montre aux fidèles le pain eucharistique qu'ils vont recevoir en communion, et les invite au
banquet du Christ ; et en même temps que les fidèles, il fait
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un acte d'humilité, en reprenant des paroles évangéliques."
(PGMR n° 56-g)
Points d'attention
- "Heureux les invités au repas du Seigneur" est la
parole que prononce le prêtre en montrant aux fidèles le
pain eucharistique. Il ne dit pas "Heureux sommes-nous
...", certes plus chaleureux, mais qui exclut tous ceux qui
ne sont pas présents et qui sont pourtant invités : les personnes âgées, les malades (alors que certains communieront chez eux !), les enfants et les jeunes qui ne veulent
plus venir à la messe, tous ceux qui se sont éloignés de la
pratique religieuse ... Cette invitation est adressée à tous
les hommes, les présents comme les absents, "les mauvais comme les bons", selon l'enseignement de Jésus (cf.
la parabole du festin de noces, Luc 14, 15-24).
- Plus profondément, le repas du Seigneur ne se
limite pas à l'eucharistie du moment. "Heureux les invités
au repas du Seigneur ! Voici l'Agneau de Dieu ..." nous
renvoie aux noces de l'Agneau annoncées dans Apocalypse 19, 9 : "Heureux les invités au repas des noces de
l'Agneau !" C'est à ce repas de la fin des temps, le banquet
céleste, que nous sommes invités ; pas seulement nous
mais tous les hommes de tous les temps. Cette invitation
n'est pas anodine, elle désigne la nature eschatologique de
l'eucharistie partagée : une communion dans le Christ déjà
à l'œuvre, mais aussi en attente d'achèvement.
- Les paroles évangéliques prononcées par tous,
en réponse immédiate à l'invitation, sont empruntées au
centurion dont Jésus a dit "Même en Israël, je n'ai pas
trouvé une telle foi !" (Luc 7, 6-10). Ces paroles sont à la
fois acte d'humilité profonde, acte de reconnaissance et
confession de foi : Seigneur, je ne suis pas digne de te
recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri."
Elles ne doivent pas se déclamer ; elles se disent avec
gravité pour faire place à la conscience intérieure de chacun.
LA COMMUNION
Programme
"Il est très souhaitable que les fidèles reçoivent le
Corps du Christ avec des hosties consacrées à cette
messe même et, dans les cas prévus, qu'ils participent au
calice, afin que même par ses signes, la communion apparaisse mieux comme la participation au sacrifice actuellement célébré." (PGMR n° 56-h)
sonnes empêchées : c'est la fonction première du tabernacle, bien avant celle de l'adoration. Cela a conduit, par facilité, à une pratique exagérée de la conservation, avec des
ciboires pleins d'hosties. La conséquence est malheureuse
pour la célébration de l'eucharistie : une grande partie de
l'assemblée est contrainte de communier à la réserve
consacrée à une autre messe parfois assez lointaine. Au
contraire, l'Eglise exprime dans la PGMR son souhait que
les fidèles communient "avec des hosties consacrées à
cette messe même." La communion n'est pas un geste
isolé, c'est le quatrième des actes posés pour faire mémoire du Seigneur et accomplir ce qu'il nous a dit de faire :
prendre du pain et le donner en nourriture.
- S'il est possible de connaître le nombre de communiants à l'unité près dans le cas de petits groupes (en
semaine notamment), il est possible de l'évaluer à la dizaine près le dimanche. Un comptage approximatif confié à
un membre de la communauté, et effectué avant l'apport
des oblats, évite d'en consacrer trop.
- Pour ce qui concerne la communion au calice, on
se reportera à l'"Art de célébrer" n° 39 ( Célébrer n° 295).
- Il n'est pas inutile de rappeler, de temps en
temps, notamment à l'égard des enfants et des jeunes,
qu'il y a deux façons de recevoir le corps du Christ : en
tendant la main ou en ouvrant la bouche. Ces deux façons
ont une égale légitimité. On notera cependant que la communion dans la main est la plus ancienne et qu'elle fut la
seule façon de faire durant les neuf premiers siècles de
l'Eglise, tandis que l'autre s'imposa ensuite, essentiellement pour des raisons d'hygiène et de respect (les mains
n'étant pas toujours très propres !)
- Il est dit, dans le récit de l'institution, que Jésus
"donna". Cet acte est maintenu dans la liturgie : "les fidèles
reçoivent le corps du Christ". Qu'il s'agisse d'une messe ou
d'une ADAP, le communiant (hormis le prêtre) ne se sert
pas lui-même, il reçoit le corps du christ.
- Le prêtre est le ministre ordinaire de la communion, puisque, par lui, c'est le Christ lui-même qui se
donne. C'est aussi pour cela, mais autrement, que le diacre
a pour mission "d'aider le prêtre à donner la communion au
peuple" (PGMR, n° 137). Enfin, lorsque cela est néc essaire
(par exemple, pour que la communion ne dure pas exagérément), d'autres personnes peuvent être déléguées pour
être ministres extraordinaires de la communion (PGMR n°
146) : elles y auront été préparées, car il s'agit là d'un véritable ministère, et seront envoyées par le président de la
célébration comme le demande le Missel (voir Missel carré
d'autel, p. 446).
Points d'attention
- L'Eglise a toujours gardé des parts de pain eucharistique pour le viatique, pour les malades ou les per-
CNPL, magazine Célébrer n° 293 à 297