RDC - CongoForum
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Hebdomadaire d'informations générales, d'opinions et d'actualités.E-mail : [email protected], Adresse : Concession PROCOKI, Q /GB, Kinshasa/Kintambo-Tél. 085 1105 561 -Prix : 2000Fc, Année 2014, n°055, 06 Mai RDC SOMMAIRE Non des Etats-Unis à la révision de la Constitution En perspective La dépénalisation des délits de presse ○ ○ ○ ○ P.6 Les hôpitaux généraux de référence du pays, bientôt dotés d’équipements moder nes modernes ○ ○ ○ ○ P.10 La formation du gouvernement de « cohésion nationale » en passe de se transformer en un vieux serpent de mer P.3 DANS CE NUMERO P.16 Journée de l’enseignement national Exhumation des restes de Thomas Sankara : Qui est fou ? ○ ○ ○ ○ La réforme éducative en RDC piétine P.3 ong’o élue plus belle Lupita Ny Nyong’o P.2 femme du monde RDC Le plaido yer pour le sta tut d’ancien plaidoy statut P.10 P.4 chef d’Eta d’Etatt P.10 Maintenu à la tête de l’INPP M. Tshikuy a, shikuya, l’évidence du dynamisme managérial, récompensé par une ordonnance présidentielle ○ ○ ○ ○ P. 14 Face au cassetête du «jihadisme transnational » ○ ○ ○ ○ P.16 P.12 2 LE BILLET DE LA SEMAINE Lupita Ny ong’o élue plus belle ffemme emme du monde Nyong’o Par Antoine Nguidjol L e magazine People a publié, il y a peu la liste des 50 actrices les plus belles du monde, et c’est Lupita Nyong’o qui rafle la mise. Oscarisée pour son rôle dans 12 Years a Slave, la jeune femme devance Keri Russell (2e) et Jenna DewanTatum (3e). Elle succède au palmarès à Gwyneth Paltrow. Les Africains auraient élu la Kenyane que le monde entier n’y aurait accordé aucune importance. Au-delà de certains commentaires qui tendent à en relativiser la portée, l’élection d’une femme noire comme icône mondiale de la beauté permet de mesurer le degré d’évolution de l’inconscient de l’homme occidental – même si les députés italiens agrémentaient, encore, il y a peu, leurs portraits de la première députée noire de leur parlement de noms d’animaux. Madame Taubira, la ministre française de la Justice, en a également eu pour son compte de la similitude qu’il y aurait entre elle et un animal bien connu des parcs occidentaux (le singe). Mais tout porte à croire, malgré tout, que dans la dernière salve d’injures racistes dont les deux femmes noires citées ont été victimes, c’est l’arbre qui cache la forêt d’aveux proférés à voix basse. Car il y a décidément quelque chose de tabou, LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 d’inavoué, que les touristes occidentaux perçoivent quand ils quittent leur pays pour celui des autres : c’est que « ailleurs » n’est jamais comme le disent les guides du tourisme ou comme le prescrivent les i n f o r m a t i o n s disséminées ça et là sur les sites des ministères des Affaires étrangères, redevables de leur myopie ou leur manichéisme aux médias, au premier rang desquels, la télévision. Ceux qui ont le courage de parcourir le monde se rendent aisément compte que « ailleurs » n’est jamais totalement l’enfer. Ailleurs, il y a autrement plus de convivialité, plus de sociabilité entre les hommes que dans les sociétés froides, et surtout, malgré la « poétique », les formes sacralisées du corps et les « liturgies » récurrentes (les défilés de mode à Paris, Rome, Milan, Londres, etc.) censées rendre compte de la beauté avec grand « b », ailleurs, il y a plus de beaux visages que chez soi. Le plus étonnant, en Afrique noire, c’est que ces beautés sont à portée du moindre petit étranger. Beautés « moins chères », que l’on croise à tous les coins de rue… comme à Kinshasa, en RDC. Ici, n’importe quel laideron venu d’ailleurs se tape aisément des filles noires incroyablement belles qu’il ne pourrait même pas accoster dans son pays d’origine. Ainsi donc, l’élection de Lupita Nyong’o – audelà de son aspect « événementiel », en d’autres termes fabriqué par des médias en mal d’horizon esthétique n’est que l’une des conséquences de la mondialisation en cours. Certes, les jeux olympiques de 1939 à Berlin avait déjà enfoncé un coin de la théorie faisant du corps aryen le summum de l’esthétique corporelle, mais c’est la mondialisation actuelle (dont les conséquences ne se limitent pas aux échanges économiques entre nations) qui se charge de liquider ce qui reste de la supposée supériorité esthétique d’une partie du monde. Le monde économique, devenu plus large qu’avant, emporte peu à peu les dernières visions ethnocentriques de la beauté. Plus rien ne s’oppose désormais à la visibilité et à la promotion d’esthétiques variées d’un monde ondoyant et divers, comme le disait un philosophe français. Du reste, peu d’Occidentaux expatriés croient encore que l’Occident détient le monopole de la beauté, du savoir et de la morale. Adresse 1 Avenue de l’OUA, Concession PROCOKI, Q /GB, Kinshasa/KintamboEditeur directeur général Antoine Nguidjol 085 1105 561 Email [email protected] Directeur de publication B. KANDA MUJANGI Tél.: 0813779660 REDACTION : AARON MAYELE ZENGA NTU DE BANZY A. MBUNGA-NA-TOKO JOSEPH KIKUNI JOELLE MWABILA JOSEPH LOUNDA JAMAL KHARDI Photos Reporter ROLIX MILANDU MARKETING LOGISTIQUE ET DISTRIBUTION ROMAIN MAKIESE POINTS DE VENTE DU TÉLÉGRAMME DU CONGO : Concession Procoki, Contact : 0812381281 - commerciaux : 0813341847 Conception et Mise en page Joseph Lounda 0812381281 NATION 3 Crocs-en-jambes à la Primature La formation du gouvernement de « cohésion nationale » en passe de se transformer en un vieux serpent de mer Par Zenga Ntu L e dossier serait toujours sur le bureau du Président de la République. D’aucuns le disent bloqué… Par qui ? Pourquoi ? Difficile de trouver une réponse exacte. Dans le cercle très actif de politiciens congolais, les commentaires vont bon train. Tous ont les yeux rivés sur le président Kabila qui, dit-on, est le seul à savoir où il va, ce qu’il fera et quand il dénouera le « quiproquo ». Pour ne pas rater le coche, de nombreux prétendants remuent ciel et terre afin de s’attirer l’estime du président de la République et se voir confier la lourde tâche de Le Premier Ministre Matata Ponyo (Photo Rolix Milandu / Le Télégramme du Congo) former le gouvernement Concertations Nationales de cohésion nationale et le discours de clôture (G.C.N.), à la place de du président de la Matata. Ce dernier, République, l’actuel longtemps soutenu par le Premier ministre Matata chef de l’Etat, aurait et son équipe ministérielle perdu les chances de se sont démissionnaires et succéder à lui-même, au ne font que gérer les profit du vieux et affaires courantes. Mais insubmersible Kengo wa l’attente se fait de plus en Dondo, qui tiendrait la plus longue. Ce qui fait corde, fort de ses appuis dire aux observateurs de extérieurs. la scène politique Depuis la fin des congolaise que le pays serait entré dans une crise politique à l’issue incertaine. Pour dégonfler « l’abcès » , ces derniers recommandent au Chef de l’Etat de s’entendre rapidement avec l’Opposition, en ce moment crucial où la Constitution, plus précisément dans son article 220 tant querellé, le bloque et ne lui donne pas droit de se présenter à un troisième mandat aux prochaines élections. Il pourrait profiter du gouvernement d’union nationale pour procéder à l’élargissement de sa majorité et tenter, par diverses astuces, de modifier malgré tout la Constitution ou, de contourner le problème en prolongeant son actuel mandat. La loi de l’amnistie, une aubaine ? La loi d’amnistie, signée dernièrement, vient de blanchir quelques membres de la rébellion dont, les plus influents : René Abandi et son collègue Kambasu. Certaines sources laissent entendre qu’un geste d’apaisement pourrait être posé en faveur des « terroristes » qui, le 27 février 2011, avaient investi les sites stratégiques de la RTNC, l’aéroport International de Ndjili et l’Etat-major des FARDC. Ce serait le dernier acte politique avant la formation du gouvernement de cohésion nationale. Alors, qui succédera à Augustin Matata Ponyo ? Mystère et boule de gomme ! En attendant, les crocs-en-jambes vont bon train dans les états-majors des partis politiques congolais. Journée de l’enseignement national La réforme éducative en RDC piétine Par Mbunga-Na-TokoNg. L a journée de l’enseignement national a, comme d’habitude, été fêté le mardi 30 avril 2014 sur toute l’étendue de la RDC sous le thème : « Tous pour l’éducation de qualité ». Depuis belle lurette, les responsables du système éducatif congolais, principalement dans le secteur de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), ne cessent de clamer leur détermination à réformer le système éducatif en R é p u b l i q u e Démocratique du Congo (RDC). Cependant, jusqu’ici, l’enseignement national ne fait que se dégringoler en dépit des réhabilitations ou constructions, pêle-mêle à travers différentes provinces, des salles de classe. Tandis que quelques ténors du secteur profitent des dividendes financières, l’élève congolais continue de souffrir de la mauvaise qualité de l’enseignement. Les parents d’élèves quant à eux, ploient sous le poids de frais scolaires et de la prise en charge des enseignants, qui normalement devrait être du ressort des pouvoirs publics. LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 Pis, le ministre ayant en charge l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel a, dans son discours à l’occasion de la fête de l’enseignement national, affirmé la « gratuité» de l’enseignement primaire dans les établissements publics pour les classes de la 1ère à la 5ème année sur toute l’étendue du territoire national. Contrairement à cette annonce du ministre, chaque année scolaire, l’enseignement des enfants demeure un véritable casse-tête pour les parents. Ces derniers sont, depuis plusieurs années, devenus des « vaches à lait » au profit des promoteurs ou préfets d’école et des e n s e i g n a n t s rançonneurs… Quant au programme de l’intensification de la campagne de scolarisation de la jeune fille, conformément à la loicadre de l’enseignement promulguée récemment par le Chef de l’Etat, que le ministre de l’EPSP n’a pas manqué d’évoquer dans son discours, c’est un coup d’épée dans l’eau. Les problèmes qui minent le système éducatif congolais n’ont pas connu l’once d’un progrès : insuffisance d’ é q u i p e m e n t s pédagogiques, faiblesse de la prise en charge des enseignants dont certains sont impayés depuis des mois, parents d’élèves mal payés ou chômeurs, frais scolaires très élevés, bien au-delà du taux de minerval fixé par le gouvernement , le problème de transport, les frais de cantine… NATION 4 RDC Le plaido yer pour le sta tut d’ancien c hef d’Eta plaidoy statut chef d’Etatt Par B. Kanda Mujangi L e débat politique en République démocratique du Congo est présentement dominé par la révision de la Constitution, qui vise, entre autres, la modification de l’article 220, lequel fixe « le nombre et la durée » des mandats du président de la République. Aux termes de cet article, le président de la République est élu au suffrage universel direct à un seul tour, pour un mandat de cinq (5) ans, renouvelable une seule fois. En application de l’article 220 de la Constitution, le président Joseph Kabila exerce son dernier mandat, qui s’achève le 9 décembre 2016. Constitutionnellement, il passe la main à son successeur (démocratiquement élu) au début de la première quinzaine de janvier 2017. Au sujet de son départ à la fin du mandat en cours, Joseph Kabila n’a pas encore annoncé sa décision. A sa place, et sans réellement convaincre, certaines personnalités de sa famille politique affirment que le président Kabila quitte le pouvoir en 2016. Donc, il ne briguera pas le troisième mandat. Telle est la position officiellement exprimée respectivement par Aubin Minaku, président de l’assemblée nationale, et Lambert Mende, ministre des Médias, porte-parole du gouvernement. Cependant, la majorité au sein du camp présidentiel serait très favorable au troisième mandat de Joseph Kabila en 2016. Comme pour s’en défendre, elle estime que « le pays n’aurait pas, en 2016, un candidat valable pour succéder au chef de l’Etat en exercice, une fois son mandat terminé. » Pour parer à cette éventualité, la majorité présidentielle envisagerait l’organisation d’un référendum sur la modification de la Constitution, notamment dans son article 220 et en ce qui concerne les innovations à introduire dans la loi fondamentale : la création du poste de viceprésident de la République et le mode de sa désignation, les élections des députés provinciaux au suffrage indirect, le mandat du chef de l’Etat passe de cinq (5) à sept (7) ans, et plusieurs fois renouvelable… Il s’agit, concrètement, de mandat présidentiel à durée indéterminée ; Les courtisans voudraient ainsi piéger Joseph Kabila pour l’amener à violer la Constitution dans leurs intérêts et privilèges acquis. Car, notent les analystes et autres observateurs impartiaux, rien ne justifie pour le moment la modification de la Constitution d’avance décriée, tant en RDC qu’au niveau de la communauté internationale. Respectueux de la Constitution et des lois de la République par serment, Joseph Kabila surprendra tout le monde au dernier moment, estiment certains de ses proches, qui affirment qu’il sera le tout premier président de la RDC à passer la main à son successeur démocratiquement élu. Du statut d’ancien chef de l’Etat Si la Constitution en vigueur en RDC fixe les conditions d’éligibilité du président de la République, détermine ses attributions et énonce les cas de quitter le pouvoir, elle ne prévoit nulle part le statut d’ancien chef de l’Etat congolais. Il s’agit bel et bien d’une lacune que le législateur devra vite combler. Comme dans d’autres pays de vieille démocratie, le législateur congolais peut opter pour une des deux formules ciaprès : - L’ancien président de la République devient sénateur à vie ; - L’ancien président de la République de droit membre du Conseil constitutionnel. Sénateur à vie Un ancien président de la République qui a terminé son mandat dans des conditions prévues par la Constitution, peut être proclamé sénateur à vie. Investi de ce mandat spécifique, l’ancien président bénéficiera des avantages qui soient de nature à le mettre à l’abri des besoins essentiels. Ces avantages sont à déterminer par la loi s’inspirant des exigences de la fonction présidentielle exercée et de la spécificité du mandat de sénateur à vie dont l’ancien président de la république est investi. Sénateur à vie, l’ancien président de la République à droit à une protection et à celle de ses très proches (son épouse et ses enfants). Il doit être sécurisé sur le plan pénal de manière à ce que, en cas de poursuites judiciaires son honneur et sa dignité soient préservés. La loi doit lui reconnaître le privilège de juridiction.. L’ancien président de la République de droit membre du conseil constitutionnel Un président de la République démocratique du Congo, qui achève son mandat à la tête du pays, peut être de droit membre du Conseil constitutionnel, sans prétendre un jour devenir président de cette haute Cour. Il appartient au législateur de déterminer les avantages à lui allouer, en s’inspirant de ce qui est indiqué pour le sénateur à vie. Si on arrive à d é t e r m i n e r constitutionnellement le statut d’ancien chef de l’Etat, on aura sécurisé le président actuel et ceux qui viendront. La démocratie en RDC en sera davantage consolidée et la modification intempestive de la Constitution sera évitée. Après les refoulés, les « volontaires » Les risques de vengeance sur les Brazzavillois de Kinshasa s’intensifient Par B. Kanda Mujangi A près les vagues successives de Kinois refoulés de Brazzaville, le mouvement s’est clôturé par le retour, encore massif, d’autres Kinois appelés « volontaires ». Il s’agit de Kinois résidant à Brazzaville et qui, semble-t-il, n’étaient nullement menacés de refoulement. C’est dans un élan de solidarité avec leurs compatriotes refoulés dans les conditions inhumaines, LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 qu’ils ont décidé, de tout abandonner à Brazzaville, pour rentrer à Kinshasa. Ce retour massif et inattendu des Kinois « volontaires » renforce le sentiment de vengeance de la population de Kinshasa vis—à-vis des Brazzavillois établis dans cette ville, capitale de la RDC. Les risques de vengeance sur les Brazzavillois de Kinshasa, par quelques expéditions punitives isolées, sont énormes au regard des menaces proférées par les Kinois, notamment les jeunes refoulés de Brazzaville. EVENEMENT DE LA SEMAINE 5 Le 1er mai 2014 Journée du Travail LTC /Reportage photos de Rolix Milandu D ans le cadre de la Journée du Travail commémorée le 1er mai de chaque année, les ont été organisées à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Cette journée du Travail a été placée sous le thème : « Construire l’avenir avec un travail décent. » Si les syndicalistes se sont signalés par leurs critiques justifiées sur le social de plus en plus déclinant, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale a surpris par l’installation, pour la première fois en RDC, de trois LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 tribunaux du travail à Kinshasa et à Lubumbashi, dont deux dans la capitale et un dans le chef-lieu du Katanga. Pour immortaliser le 1er mai à Kinshasa, les photos ci-après en sont le témoignage. 6 EVENEMENT DE LA SEMAINE En perspective La dépénalisation des délits de presse LTC /Reportage photos de Rolix Milandu E n présence du Premier Ministre, chef du gouvernement, Augustin Matata Ponyo, les journalistes de la RDC réunis au sein de l’UNPC (Union nationale de la Presse du Congo) ont organisé, le 3 mai dernier, au Grand Hôtel Kinshasa (GHK), les manifestations commémorant la Journée internationale de la liberté de Presse. A cette occasion, cinq médias et dix journalistes ont été primés. Ils ont reçu leurs prix du Premier ministre. Intervenant le dernier, LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 celui-ci à annoncé que le projet de loi sur la dépénalisation de délits de presse serait en voie d’examen, tout en rappelant que le gouvernement garantit la liberté de la presse à condition que celle-ci s’exerce dans les limites de loi. ECHOS DES PROVINCES 7 Dans les décombres de la catastrophe ferroviaire de Kamina On découvre un bébé en train de téter le sein de sa mère morte Par Mbunga-Na-Toko Ng. U n bébé d’environ un an a été découvert dans les décombres, après la catastrophe ferroviaire qui a frappé la RDC mardi 22 avril 2014. Il aurait survécu plus de cinq jours en tétant le sein de sa mère morte, contre laquelle il était blotti. Si un jeune d’une quinzaine d’années découvert dimanche, est décédé, lundi, un bébé d’environ un an a été découvert vivant dans les décombres. Il aurait survécu plus de cinq jours en tétant le sein de sa mère morte, contre laquelle était blotti. Il ressort que lundi, l’odeur des cadavres en décomposition, trop forte pour continuer le travail, selon le responsable de la Croix- Rouge, qui a consisté finalement à répandre de la chaux pour désinfecter les lieux ». « Demain (mardi) les travaux se poursuivront pour trouver d’éventuels survivants ou morts », a conclu Bondo Mitonga qui indique qu’il reste encore neuf wagons couchés sur la voie à relever. Information démentie par le porte-parole du gouvernement qui évoque deux wagons. On a signalé la présence d’une trentaine de sauveteurs des volontaires de la Croix-Rouge - sur les lieux du drame.. Ce train de marchandises de la SNCC (Société Nationale de Chemin de Fer du Congo) a déraillé, dans un endroit très enclavé et marécageux de la province du Katanga, à une cinquantaine de kilomètre du Nord de Kamina, ville située à 600 Km au Nordouest de Lubumbashi, capitale de la province cuprifère du Katanga. Inauguration de la «Salle Ghislaine Dupont» à Kisangani RO/LTC L ’ONG «Médias pour la paix et le développement» immortalise la journaliste française Ghislaine Dupont, assassinée en novembre dernier à Kidal, au Mali. Cette structure a inauguré, samedi 3 mai à Kisangani (Province Orientale), une salle de conférences dénommée «Ghyslaine Dupont», dans le cadre de la journée internationale de la liberté de presse. La salle servira, entre autres, à l’organisation des réunions, des conférences, des ateliers de formation et autres rencontres de presse. Elle est équipée d’ordinateurs branchés sur réseau internet, une petite bibliothèque, des chaises et tables pour la lecture. Le président de l’ONG Médias pour la paix et le développement, Ernest Mukuli, a dédié cette salle aux femmes des médias : «L’Association des femmes La salle Ghislaine Dupont inaugurée dans la ville de Kisangani (Province Orientale). Radio Okapi. Ph/ Aliana Alipanagama. des médias de la Province Orientale s’installera ici pour encourager non seulement la femme des médias mais également pour la formation des femmes qui prestent dans les médias locaux et encourager la présence des voix féminines comme source d’informations dans nos médias». Pour lui, c’est également une façon d’interpeller les femmes reporters dans leur travail de journalisme de terrain que prônait Ghislaine Dupont et pour que les femmes travaillent dans la plus grande impartialité comme le faisait la journaliste française, durant 10 ans passés comme correspondante de Rfi en RDC. Ghislaine Dupont avait contribué à la mise en marche du réseau Okapi entre 2002 et 2003, à travers la formation des journalistes de Radio Okapi à Kinshasa et dans les LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 provinces. Les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été tués après avoir été enlevés devant le domicile d’un chef de la rébellion malienne du MNLA qu’ils venaient d’interviewer. Le chef d’antenne général de Radio Okapi, Amadou Ba, avait également rendu hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon, qui selon lui, étaient morts pour une cause africaine. Comme Didace Namujimbo ou Serge Maheshe, ces journalistes français paient, malheureusement, le lourd tribut, avait affirmé Amadou Ba : «Comment ne pas penser à eux aujourd’hui ? Ce combat, c’est celui de continuer de faire notre métier avec rigueur, professionnalisme, pugnacité et détermination. Au nom de ceux qui sont morts, nous devons continuer à préserver ce métier, à lutter et promouvoir le pluralisme, la démocratie, les droits de l’homme. Tant que nous aurons une goutte de sang, nous continuerons à mener ce combat avec détermination et avec force». AFRIQUE NEWS 8 1 Tunisie: v er s les élections ver ers génér ales en no vembr e générales nov embre L es élections présidentielle et législatives tunisiennes pourraient se tenir en novembre, a déclaré vendredi le président de l’instance électorale, Chafik Sarsar, au lendemain de l’adoption de la loi électorale par l’Assemblée constituante. «En principe, le premier tour peut se tenir, si (les législatives et la présidentielle) sont faites en même temps, en novembre (. . . ), avec un deuxième tour fin décembre», a dit M. Sarsar à la radio privée Express FM. Les autorités tunisiennes se sont engagées à des élections générales avant la fin de l’année, mais la classe politique reste divisée sur le fait de tenir le même jour ou séparément les législatives et le premier tour de la présidentielle. Le président de l’ISIE, l’instance électorale, a expliqué cet intervalle entre les deux tours par le fait que «la loi électorale impose une période (. . . ) pour les appels et contestations» qui, cumulée avec la reprise de la campagne électorale, peut aller jusqu’à 40 jours. La Constituante a adopté jeudi la loi électorale, trois mois après la nouvelle Constitution, érigée en exemple de transition vers la démocratie par nombre d’Etats occidentaux alors que la plupart des pays du Printemps arabe sombrent dans le chaos ou la répression. Le débat sur la loi électorale, entamé le 18 avril, a été marqué par des séances houleuses, les députés se disputant ou s’invectivant sur des sujets comme l’interdiction aux cadres du régime déchu de Ben Ali de se présenter aux élections, une proposition finalement rejetée à une voix près mercredi soir. Le texte instaure des législatives au scrutin proportionnel à un tour par circonscription, sans seuil minimal à atteindre. La présidentielle se déroulera en revanche au scrutin majoritaire à deux tours. 2 L Coopér ation: le Chinois Li K eqiang Coopéra Keqiang dans 4 pays d’Afrique du 4 au 11 mai e Premier ministre chinois Li Keqiang effectue depuis dimanche sa première tournée en Afrique, en vue d’approfondir les coopérations stratégiques et économiques croissantes entre le géant asiatique et un continent riche en ressources naturelles. Li visitera successivement l’Ethiopie (du 4 au 6 mai), le Nigeria (du 6 au 8 mai), l’Angola (du 8 au 9 mai) et le Kenya (du 9 au 11 mai). Il visitera par ailleurs le siège de l’Union africaine à Addis Abeba, et assistera à Abuja à une session plénière du Forum économique mondiale sur l’Afrique. Ce voyage intervient un an après une tournée très médiatisée du président chinois Xi Jinping sur le continent africain —peu de temps après son investiture à la tête de l’Etat—, et illustre l’importance croissante des ressources africaines —dont le pétrole— pour la deuxième économie mondiale. «C’est une visite très significative, tournée vers l’ensemble de l’Afrique», a insisté le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Ming. Elle aura pour but de «réitérer l’amitié traditionnelle» entre la Chine et l?Afrique, mais aussi de «promouvoir un nouveau type de coopération stratégique», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse. Selon les chiffres officiels chinois, la Chine est depuis 2009 le principal partenaire commercial des pays africains, et une importante source d’investissements sur le continent. «De nombreux accords commerciaux seront signés, mais ils ne seront pas cantonnés au pétrole», a insisté de son côté Zhang Xianchen, vice-ministre du Commerce, interrogé lors de la même conférence sur la perspectives de contrats énergétiques au Nigeria et en Angola, deux gros producteurs d’or noir. Selon Zhang Ming, une soixantaine d’ «accords de coopération» seront conclus tout au long du voyage, et des déclarations conjointes sur «leur confiance mutuelle» seront établies par la Chine et l’Union africaine. Les officiels ont par ailleurs pointé le caractère commémoratif de cette visite, cinquante ans tout juste après la tournée historique du Premier ministre Zhou Enlai dans dix pays africains — à l’époque où la Chine soutenait activement dans la région les nations nouvellement indépendantes. Au cours de la dernière décennie, la présence des entreprises chinoises en Afrique —encouragée par Pékin— s’est considérablement renforcée, mais non sans accrocs avec les populations et gouvernements locaux. En février 2013, par exemple, les autorités zambiennes avaient confisqué une mine de charbon appartenant à un groupe chinois, arguant de mauvaises conditions de travail et de non-respect de normes environnementales — après une révolte de mineurs ayant abouti à la mort d’un responsable chinois du site en 2012. 3 Maroc: 140 migrants franchissent la frontière de Melilla Quelque 140 migrants d’Afrique sub-saharienne ont réussi jeudi à franchir la frontière de l’enclave espagnole de Melilla, tandis que les autorités marocaines ont annoncé avoir arrêté des centaines d’autres candidats au passage en force. Tôt dans la matinée, une tentative menée par environ 500 personnes «a vu 140 immigrants d’origine sub-saharienne pénétrer le territoire national», selon un communiqué des autorités de l’enclave située dans le nord du Maroc. Selon la presse locale, certains sont restés bloqués plusieurs heures le long du triple grillage de 7 mètres de haut qui sépare à cet endroit le continent africain d’un territoire européen. Ils ont crié «liberté» avant d’être arrêtés par la police marocaine. Quelques heures plus tard, un groupe de 200 personnes a fait une nouvelle tentative qui n’a pas abouti. Les autorités marocaines ont pour leur part évoqué une tentative en deux groupes menée dans la matinée par quelque 750 migrants en situation irrégulière. «Ces groupes n’ont pas obtempéré aux sommations d’usage et ont procédé à des jets de pierres occasionnant des blessures légères à deux éléments des forces de l’ordre», a précisé la province de Nador dans un communiqué repris par l’agence MAP. Au total, 669 personnes ont été interpellées, et une vingtaine d’autres, blessées par les fils barbelés de la clôture, ont été conduites à l’hôpital de Nador, selon le communiqué. Du côté espagnol, les autorités de Melilla ont fait état de six migrants et trois policiers blessés, alors que certains ont jeté des vêtements en flammes sur les agents. Melilla et l’autre enclave espagnole de Ceuta, dans le nord du Maroc, constituent les deux seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe, et la pression migratoire y a redoublé depuis le début de l’année. Le 18 mars, 500 clandestins avaient réussi à franchir la frontière, dans l’assaut le plus important depuis 2005, alors que la ville était soumise à des arrivées massives d’immigrants. A Ceuta, 15 clandestins étaient morts noyés le 6 février en tentant de gagner le territoire espagnol à la nage. Selon les traités conclus avec les pays d’origine, une partie des migrants arrivant à Melilla sont rapatriés. Mais le centre d’accueil de l’enclave, prévu pour 480 personnes, en héberge actuellement 1. 900, dont beaucoup sous tente. LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 LU POUR VOUS 9 Boire plus de café pour rait réduire les risques de diabète consommation de deux tasses de café par jour augmenterait le risque diabète de l’ordre de 18%. Les chercheurs affirment avoir trouvé le même résultat quelle que soit la quantité de café consommée au départ. LTC E n augmentant leur consommation de café, les gros buveurs de café réduiraient leur risque de développer un diabète par rapport à ceux qui continuent à boire les mêmes quantités, avancent les auteurs d’une étude publiée vendredi 25 avril. En utilisant trois études américaines portant sur quelque 120.000 personnes, en majorité des professionnels de santé, un groupe de chercheurs américano-singapouriens a établi un lien entre le fait de boire une tasse et Ne pas extrapoler demie de café supplémentaire par jour pendant quatre ans et une réduction de 11% du risque de développer un diabète de type 2, le plus courant. « Nous avons observé qu’une augmentation de la consommation de café, mais pas de thé, pendant quatre ans était associée à un risque diminué de diabète au cours de quatre années suivantes », écrivent ainsi les auteurs de l’étude dirigée par le Dr Frank Hu, de l’Ecole de Santé Publique Harvard, à Boston, et publiée par la revue Diabestologia. A l’inverse, une diminution de la Commentant l’étude, des experts cités par le Science Media Center ont mis en garde contre toute extrapolation des résultats. « Aucune recommandation de consommation de café ne peut être tirée de cette étude », ont-ils dit, soulignant notamment qu’elle portait sur des modifications de consommation et non des consommations absolues et qu’elle n’évaluait que les effets à court terme du café sur le risque de diabète. Aucune association n’a de surcroît été trouvée avec la consommation de café décaféiné, ni avec celle de thé par les auteurs de l’étude, qui précisent que les amateurs de thé, plus casaniers, ont été « relativement peu nombreux » à changer leurs habitudes au cours de la période étudiée. L’étude a été financée principalement par l’Association américaine du cœur, l’un des auteurs ayant par ailleurs bénéficié d’une bourse de recherche de Nestec, une filiale du groupe Nestlé, pour étudier les effets de la consommation de café sur la sensibilité à l’insuline. . Quelles sont les dif fér entes maladies des tor tues ? différ férentes tortues LTC P our aider les propriétaires de ces animaux, voici un petit panorama des maladies touchant les Tortues : Carences (en vitamines) : pour y remédié, il faut davantage varier l’alimentation de la tortue et lui faire profiter un maximum du soleil. Carence (en calcium et UVB) : une alimentation équilibrée évitera les carences en calcium. Le manque de calcium ou de rayons ultra violet (contact direct avec la lumière du soleil) rend la tortue amorphe et sa carapace molle, en forme dit de « toblerone ». Carapace toblerone : Constipation : causée par une alimentation trop sèche, il faut alors baigner sa tortue dans de l’eau tiède plusieurs fois par jour et lui apporter une nourriture riche en fibres. Si rien ne progresse, vous pouvez lui donner un petit peu d’huile de paraffine. Diarrhée : les origines sont diverses (parasite intestinal, choc thématique, déséquilibre alimentaire) et ce dérèglement ne peut être que passager si la tortue continue de se nourrir et de vivre normalement. Déshydration : pour prévenir la déshydration la tortue doit toujours avoir accès à de l’eau. Une tortue aux yeux renfoncés et qui n’urine plus est probablement déshydratée. Maladies diverses : Anorexie : une tortue malade aura tendance à ne plus s’alimenter. Ainsi l’anorexie est souvent la conséquence d’autres pathologies. L’anorexie peut aussi être causée par du stress engendré par un changement d’environnement (nouvel enclos, mort d’un compagnon) ou par une nourriture qui ne lui est pas adaptée. Pneumopathie : seul un vétérinaire pourra déterminer l’origine de la pneumopathie qui peut être virale, bactériennes, parasitaires… On peut deviner une pneumopathie si la tortue respire la gueule ouverte, bruyamment, si elle est faible ou anorexique. Rhinite : entraine des écoulements naseaux, la tortue doit être vermifugée avant d’être traitée par antibiotiques si la rhinitique est issue de mycoplasmes. Septicémie : provoquée par une infection localisée non soignée qui se généralise dans tout l’organisme. La tortue est alors abattue et l’on observe des tâches rouges sur ses membres ou son plastron. Stomatite : infection survenant dans la cavité buccale, généralement à la sortie de l’hibernation ou lorsque la tortue est très affaiblie. Quand la langue est atteinte on parle de glossite, ce qui provoque anorexie et hypersalivation. Abcès : amas de pus localisé sur la peau de la tortue qui entraîne obligatoirement une intervention LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 chrirurgicale. Dermatite d’humidité : en terrarium les tortues peuvent souffrir de l’éxcès d’humidité et des petites vésicules apparaissent alors sur sa peau ou sur sa carapace. Traiter à temps en appliquant de la bétadine les zones atteintes, la tortue guérit bien sinon ses écailles risques de tomber ce qui peut provoquer une surinfection des os. Rétention d’œufs : une tortue femelle en gestation trop stressée ou ne trouvant pas d’endroit tranquille pour creuser n’arrivera pas à pondre ses œufs. La tortue sera agitée et souvent anorexique. Il faut alors l’emmener chez un vétérinaire. Les parasites : Tiques :aussitôt que vous remarquez un tique, il faut l’imbibés d’éther puis l’extraire à la pince à la épiler. Il est recommandé d’appliquer une lotion antiseptique à l’endroit où le tique sucait le sang pendant plusieurs jours. Myiases : elles sont causée par des larves de mouches s’installant sous la peau ce qui engendre parfois des plaies profondes. Il faut alors faire appel à un vétérinaire. Protozoaires et vers : doivent être éviter en vermifugeant la tortue. Ils entraînent amaigrisement, diarrhée chronique, déshydratation. Si votre Tortue a déjà souffert d’une de ces maladies, n’hésitez pas à raconter, et donner des conseils ! OPINION & DEBAT 10 Exhuma tion des rrestes estes de Thomas Sankar a : Qui est ffou ou ? Exhumation Sankara Par De Banzy L e 15 octobre 1987, le capitaine Thomas Sankara et douze de ses camarades ont trouvé la mort dans les locaux du Conseil de l’Entente à Ouagadougou lors du coup d’Etat qui a porté au pouvoir le Front populaire. Dans la nuit, les corps ont été enterrés au cimetière de Dagnoën, pris d’assaut plusieurs jours après par une foule de partisans du président défunt. Cet assassinat du numéro un du Conseil national de la révolution (CNR) ouvre la voie à une saga politico-judiciaire à tiroirs. Après plusieurs plaintes contre x dont aucune n’a porté fruit jusquelà, la famille Sankara, par l’entremise de ses avocats, a formulé une assignation aux fins d’expertise d’une tombe présumée être celle de Thom-Sank. En clair, elle souhaite que la justice autorise des analyses scientifiques aux fins de savoir si c’est bien la dépouille de Thomas Sankara qui se trouve dans la tombe de Dagnoën. Une requête qui va tenir l’opinion publique en haleine plus de trois ans durant. Mais depuis le 30 avril 2014, le suspense est fini. On n’exhumera pas les restes du leader de la Révolution d’août 83 jusqu’à décision ultérieure d’une juridiction d’appel.En effet, le Tribunal de grande instance de Ouagadougou s’est déclaré incompétent pour o r d o n n e r l’expertise. «Incompétent», un mot que beaucoup apprécient au sens large du terme c’est-à-dire que le tribunal est incapable ou manque de courage pour aller jusqu’au bout.Certes, on ne saurait commenter une décision de justice. Il n’empêche, l’on se demandait si les magistrats auraient du cran pour ordonner une telle opération quand bien même les requérants seraient dans leur droit. Le dossier est plus politique que juridique.Et en réalité, c’est une décision politique qui a été rendue le 30 avril dernier au Palais de justice de Ouagadougou qui était, comme nous l’écrivions dans notre édition du 3 avril dernier, entre le marteau et l’enclume. Si la justice accepte l’exhumation, cela pourrait ouvrir la boîte de Pandore aux c o n s é q u e n c e s imprévisibles. Si elle refuse, comme c’est le cas, elle conforte certaines rumeurs qui circulent depuis toujours, à savoir, pour les uns, que Thomas Sankara et ses c o m p a g n o n s d’infortune ne reposent pas à Dagnoën et, pour les autres, que leur corps ont été mutilés. En fin de compte, l’Etat, ou si vous voulez le régime, a préféré laissé les gens dans les conjectures à moindre risque. Dans un contexte socio-politique déjà surchauffé par le débat sur la modification de l’article 37 et le référendum, ouvrir un autre front, c’est prendre le risque d’en ajouter à la crise.Faut-il, comme le pense plus d’un, se résoudre, comme dans certains cas, à faire le deuil de cette affaire jusqu’à ce que le régime ne soit plus en place ? Pour revenir à la décision de justice, le tribunal avait-il vraiment besoin de prendre tout ce temps avant de se déclarer incompétent ? Il a pourtant donné l’illusion de vouloir aller jusqu’au bout en demandant des pièces complémentaires à la défense. Il se serait déclaré incompétent dès le début de l’affaire qu’on trouverait moins à redire sur sa décision.Mais on peut comprendre les magistrats, qui ont peutêtre subi des pressions du pouvoir ou même de leur propre famille, surtout que les juges kamikazes ne courent pas les rues. Dans tous les cas, le dossier reste pendant, et nul n’en connaît l’issue, au regard de sa délicatesse et de son fond, éminemment politique. SANTÉ PUBLIQUE Les hôpitaux génér aux de référ ence du généraux référence pa ys nes pays ys,, bientôt dotés d’équipements moder modernes Congo. LTC L e ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, a organisé le 29 avril 2014, au Grand Hôtel Kinshasa (GHK), un atelier de quatre jours. Cet atelier a regroupé médecins, responsables congolais de la santé face aux experts réunis en consultation. L’objectif poursuivi était d’arriver à équiper plusieurs hôpitaux et centres de santé de la République démocratique du Le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 Dans le cadre du programme arrêté, le gouvernement a acquis des équipements pour cent trentedeux hôpitaux généraux de référence et six cents-soixante centres de santé à travers l’UNICEF. Les mêmes structures sont approvisionnées à travers FEDECAME-CDR… D’autres travaux de réhabilitation, de construction ainsi que ceux de renforcement, sont prévus en provinces… HISTOIRE VRAIE 11 Gamal Abdel NASSER : l’homme qui murmurait à l’oreille des dieux - Calculateur, tacticien, il a fini par comprendre que le « héros » qu’attendent les Arabes et tous les humiliés de la Terre est celui qui dira non, hautement, clairement, virilement, à ceux qui ont été nos maîtres, nous ont humiliés, qui continuent à tirer les ficelles dans nos pays. Par Aaron Mayele P lus qu’un penseur ou un homme d’action, Gamal Abdel Nasser était, d’abord, un homme de la parole. Son grand œuvre n’était pas le barrage d’Assouan, mais la station de radio La Voix des Arabes. Grâce à quoi Le Caire, jusqu’alors capitale du cinéma et du musichall, devenait le cœur d’un « monde arabe » en gestation, une entité qu’il aura contribué, au demeurant, à concrétiser. Et quand on lui demandait jusqu’où s’étendait ce monde arabe, il répondait : « Jusqu’où l’on capte La Voix des Arabes. » Fils d’un fonctionnaire des Postes, Nasser grandit à Alexandrie, une ville cosmopolite où le courant nationaliste, associant des Egyptiens de tous horizons, bouillonne contre le suzerain britannique, le véritable maître de l’Egypte. Il choisit la carrière des armes et ne sort de l’Académie militaire que pour aller se battre en Palestine. Bloqué avec ses hommes, durant l’été 1948, dans la poche de Fallouja, Nasser prend acte de l’ampleur du retard des Arabes et de l’abîme qui sépare le pouvoir du peuple, autant de tares qu’il met sur le compte de la « trahison ». Il rentre au pays, résolu à se battre... en Egypte. Il crée l’organisation secrète des Officiers libres. Le 23 juillet 1952, le roi Farouk, renversé sans coup férir, prend le chemin de l’exil avant que le général Mohamed Néguib, un officier qui a servi de « façade » au mouvement, ne proclame la République, dont il devient aussitôt le premier président. Comment Gamal Abdel Nasser est devenu un homme d’État. Histoire Funérailles grandioses à la hauteur de sa personnalité de sa vie privée et de son ascension politique. Il y a des hommes qui rêvent de sa mort et le tueraient de leurs propres mains. D’autres, bien plus nombreux, mettraient en pièces celui qui oserait toucher à un de ses cheveux, pensent sincèrement qu’est vendue à l’impérialisme toute personne qui doute de lui ou, simplement, formule des réserves sur sa politique ou sa personne. Gamal Abdel Nasser est ainsi, à 45 ans, l’homme qui suscite le plus de passions dans le monde arabomusulman et bien au-delà. Ce n’est ni un penseur, ni un tribun. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire sa « philosophie de la révolution », d’écouter ses discours. Ce n’est pas non plus, malgré les apparences, l’homme d’une idée. Sa politique, depuis dix ans, a été une suite de tâtonnements, et même l’idée force de l’Unité arabe lui est venue bien plus tard que le pouvoir. Il est contre tout programme, toute idéologie, pour un pragmatisme absolu. Avant le coup d’État qui l’a porté au pouvoir, il a tâté de tous les partis. Aucun ne l’a retenu et tous lui ont inspiré soit la crainte soit le mépris. Comment expliquer alors que cet homme qui, lorsqu’il a pris le pouvoir à 34 ans n’avait ni expérience ni culture politique, ait pu devenir l’un des plus grands hommes d’État de notre temps, dépasser son pays et les problèmes du sous-développement, pour se poser en partenaire considéré des grands de ce monde ? Servi par sa jeunesse, par un équilibre psychologique et une santé qui font en général défaut aux hommes politiques minés par la lutte pour le pouvoir, il a saisi d’instinct trois vérités qui sont le secret de sa réussite : - Il a résolu, d’emblée, une fois pour toutes et remarquablement tous ses problèmes personnels : il a choisi une femme effacée qui s’occupe de sa maison, de ses enfants et ne joue aucun rôle politique ni de représentation. Il s’est fixé un train de vie d’une suprême sagesse, ni artificiellement modeste, ni scandaleusement somptueux. Un de ses frères ayant fait mine d’user de son influence pour faciliter ses affaires, il y a mis rapidement le holà. - Il s’est admirablement organisé pour travailler. Cet homme, qui a voulu décider de tout, lui-même, tout seul, a compris que ce serait extrêmement dangereux de le faire sans une excellente information personnelle, sans qu’il soit entouré de collaborateurs de qualité dont le seul rôle est de préparer ses décisions. LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 Quelques heures après avoir raccompagné le dernier chef arabe à quitter le sommet le 28 septembre 1970, Nasser fut victime d’une crise cardiaque. Immédiatement transporté à sa résidence pour être soigné, Il mourut peu après vers 18 h. Heikal, Sadate et l’épouse de Nasser, Tahia, se trouvaient à son chevet. Selon son médecin, al-Sawi Habibi, une artériosclérose, des varices et les complications de son diabète sont les causes les plus probables de sa mort. Nasser était un gros fumeur et deux de ses frères moururent également d’une crise cardiaque à peu près au même âge. L’état de santé de Nasser n’avait pas été révélé au public et sa mort fut donc un choc pour l’Égypte et tout le monde arabe. Près de cinq millions de personnes participèrent à la procession funèbre au Caire le 1 er octobre. Le trajet de 10 km jusqu’au lieu d’inhumation commença à l’ancien quartier général du RCC avec un survol de MiG21. Son cercueil enroulé dans le drapeau égyptien fut placé sur un affût de canon tiré par six chevaux. Tous les chefs d’État arabes, à l’exception du roi Fayçal d’Arabie saoudite, assistèrent aux funérailles. Le roi Hussein de Jordanie et Yasser Arafat pleurèrent ouvertement durant la cérémonie et le président libyen Mouammar Kadhafi s’évanouit deux fois sous le coup de l’émotion. Quelques dignitaires étrangers comme le président du conseil des ministres de l’URSS Alexis Kossyguine et le premier ministre français Jacques Chaban-Delmas furent également présents. P r e s q u e immédiatement après le début de la procession, les spectateurs se ruèrent sur le cercueil en chantant « Il n’y a d’autre Dieu qu’Allah et Nasser est son bien-aimé... Chacun de nous est Nasser». La police tenta sans succès de calmer la foule et la plupart des dignitaires étrangers furent évacués. Le cercueil fut placé dans la mosquée alNasr qui fut par la suite renommée mosquée Abdel Nasser. Du fait de sa capacité à mobiliser les passions nationalistes, l’historien Nutting rapporte que « les hommes, les femmes et les enfants pleuraient dans les rues » après avoir appris sa mort. Tout le monde arabe fut en deuil et des milliers de personnes descendirent dans les rues. Plus d’une dizaine de personnes furent tués à Beyrouth dans une bousculade et près de 75 000 personnes marchèrent dans la vieille ville de Jérusalem en chantant « Nasser ne mourra jamais ». Sherif Hatata, un ancien prisonnier politique puis membre de l’Union socialiste arabe, déclara que la « la plus grande réussite de Nasser furent ses funérailles. Le monde ne verra jamais plus cinq millions de personnes pleurer ensemble». Tel apparaît l’itinéraire de Gamal Abdel Nasser : un homme hors série, né au bon moment, dans un pays qui, par sa place géographique, par son histoire, par sa démographie, était appelé à jouer un rôle de premier plan au Moyen-Orient et en Afrique. Le lot des personnages hors série est de finir leur règne d’une manière imprévisible, et le bilan honnête de Gamal Abdel Nasser ne pourra être fait qu’après lui. 12 PHILOSOPHIE ROLAND B AR THES : LA DIFFERENCE RADICALE ENTRE BAR ARTHES L’ŒUVRE ET LE TEXTE Par Antoine Nguidjol N ous sommes redevables à Roland Barthes de la distinction entre la notion de l’œuvre et celle du texte. Le texte consacre le lecteur comme un personnage aussi important que l’auteur en se soustrayant à la fixation sur le signifié. Le lecteur lit véritablement lorsqu’il n’est plus contraint de «découvrir» la seule intention significative de l’auteur. Car la lecture est plurielle, dans la mesure même où elle se définit comme un travail sur le réel qui est vis-à-vis de moi à l’état de signifiant, attendant que j’élabore et produise en acte l’une de ses significations potentielles. Savoir que l’auteur n’a pas apprivoisé le sens, que celui-ci n’est dans l’œuvre qu’une cristallisation momentanée, et que le lecteur contribue, dans les conditions mêmes de son insertion dans un monde particulier, à le libérer de ses attaches provisoires, conduit à considérer le sens non plus comme un objet que l’on peut enfermer et sur lequel peut s’exercer un droit absolu de propriété, mais comme un ruissellement continu, souterrain, dont le jaillissement sollicite l’initiative du lecteur. La lecture n’est donc pas un acte de pure réception, mais une activité de construction qui tire de l’œuvre un prétexte, et dans laquelle le sens ne fait qu’une halte provisoire. Il est illusoire de penser que l’on peut et doit lire un livre comme l’auteur l’a écrit, car ce n’est jamais que l’occasion donnée à nos questions d’éclore, alors même que l’auteur n’a jamais envisagé d’y répondre ou de les provoquer. Ce n’est qu’à partir de l’instant où les éléments biographiques de l’auteur deviennent secondaires, que son intention significative se transforme en une réplique aux questions du lecteur, qu’une œuvre devient un texte. Les résultats d’une telle opération s’en trouvent eux-mêmes transformés, à la fois pertinents et sérieux du point de vue de la connaissance. Il est indéniable dans ce cas que ce n’est plus l’auteur que l’on cherche à tout prix à comprendre même s’il peut s’avérer utile de l’entendre, mais les questions du lecteur mises à jour par la lecture. SEXOLOGIE L’explication simpliste et l’illusion du trésor caché dans le texte L’explication philosophique part du présupposé que tout texte, quelque obscur soit-il, ou tout extrait de texte, même soustrait à la pensée générale d’une œuvre ou de son contexte historique et épistémologique, conserve un sens précis qu’il s’agit d’exhumer par l’explication, ceci grâce à un certain nombre de procédures appropriées. La méthodologie générale de l’analyse du texte philosophique consiste encore, comme il était de tradition, à poser une série limitée de questions considérées, sans doute à tort, comme le sésame magique dont on attend l’accès à l’île au trésor du texte. Les questions sont simples, mais croit-on, d’une efficacité redoutable. En posant les questions : Qui ? Quoi ? Comment ? A quelle époque? Dans quel système de pensée ?... à n’importe quel texte philosophique – il paraît qu’il en sort toujours une réponse objective portant sur la biographie de l’auteur, sur le sens des mots qu’il utilise, les thèmes précis qu’il aborde, le contexte général de sa pensée, les polémiques qu’elle renferme, bref, sur l’économie générale de l’œuvre. A la question : Qui parle ? Aucun doute possible : c’est l’auteur. L’apprenant est prié de n’écouter que cette voix dont on s’aperçoit vite qu’elle ne s’adresse qu’à elle-même. Il est donc exclu que je me demande, en tant que lecteur, si elle me parle, moi qui l’entends ici et maintenant dans les conditions de mon insertion au monde, dans le cadre de mon savoir, de mes représentations, de mes attentes, etc. Il est exclu que je réponde à l’invite à décliner mon identité à l’appel des mots et des concepts que je lis ; de même, il est exclu que je reconstitue mon identité brisée (par l’événement et le silence) à laquelle seule la prise de parole peut à nouveau donner un contenu ; il serait de même impertinent que je considère le voyage que j’opère à travers les signes du texte comme le moyen indispensable de la découverte de moi-même, de mon exposition à moi-même et aux autres. A défaut de l’implication du lecteur, la question «de quoi parle le texte» se réduit à la simple recherche d’une chose tout à fait précise dans l’enchevêtrement des signes. Cette chose est là, dans le texte croit-on, et nulle part ailleurs. Il ne s’agit donc pas de l’inventer, mais de la découvrir. Comment l’auteur en parle-t-il ? Forcément d’une façon claire et distincte : il use d’expressions et de mots qui, bien qu’étrangers au langage commun, ont cependant un sens précis dont la connaissance s’avère indispensable à la poursuite de la lecture. On comprend alors l’utilité des lexiques et des dictionnaires. Mais s’il y a un type de questions à poser auxquelles l’on prête le pouvoir magique d’extraire le trésor du texte, il existe aussi, pense-t-on, un type précis d’exposition sans lequel la vérité demeure à l’état de simple latence. La philosophie se voit ainsi créditée d’avoir un style particulier que les étudiants feraient mieux de ne pas oublier. Les professeurs de philosophie se font d’ailleurs un devoir de leur rappeler que de véritables digues méthodologiques séparent la réflexion littéraire, sociologique, historique et la philosophie. Position que conteste fort heureusement un autre philosophe, suspect de maladie mentale il est vrai, Nietzsche. Avec la SOCODA, les droits d’auteurs des artistes congolais refont surface. Siège : 4 Avenue de l’OMS, Kinshasa / Gombe MAK-IMPORT MACONNERIE - PLOMBERIE ELECTRICITE Tout près de chez vous La pme au service de vos besoins 44, avenue Kasavubu, Tél. 0998137306 LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 13 LITTERATURE Une semaine, une oeuvre NOUVELLE Les pr emier s émois d’un jeune g arçon (Première partie) premier emiers garçon Par Antoine Nguidjol A près qu’ils eussent parcouru une centaine de mètres en silence, se jetant des coups d’œil comme pour se jauger, puis une vingtaine de pas encore, vint le moment de se séparer. Alors, il la supplia d’accepter de le revoir. - « Si tu veux ! » répondit-elle timidement. - « Dans ce cas, on peut se voir demain après-midi ? - « Si tu veux » - « Alors, si tu es d’accord, je passerai devant chez toi demain après-midi ! » - « D’accord ! », dit-elle. Elle lui tendit la main et s’éloigna à pas feutrés. Et Phil, obnubilé par l’ombre de ses fesses dans sa jupe, la regarda s’éloigner d’un pas léger. Ivre à l’idée de la revoir bientôt, il se prit à imiter sa démarche. Se trouvant ridicule tout à coup, il pouffa de rire et s’en retourna chez lui en se moquant de lui-même. Quand il fut seul dans son lit, son premier réflexe fut de laisser libre cours à sa respiration. Il apprécia de s’entendre respirer comme si cela lui permettait de communier avec la nuit. L’apaisement du temps et l’absence de tout bruit d’homme le réconciliaient avec la nature. A présent, il imaginait de mieux en mieux le vol nocturne des chauves-souris et des papillons de nuit qui se gavent du sucre de ces fleurs qui n’offrent leurs charmes qu’à la tombée de la nuit ; comme si le soleil rendait les êtres de lumière si peu dignes d’être invités à la table de ceux qui festoient nuitamment. Il se boucha les oreilles pour mieux entendre les bourdonnements des cigales et des grillons qui venaient buter contre la toile de ses tympans. Sa surdité feinte amplifiant les hululements des hiboux - lui permettait d’entendre leurs mots d’amour mélancolique adressés à la lune. Il n’en était point effrayé ; bien au contraire. Il entendait la lune leur murmurer aux oreilles : « je vous aime tendrement, veilleuses de nuit !» ; et eux, de leurs voix de vierges gracieuses, lui répondre : « libère la femme au fagot de bois que tu tiens prisonnière au-dessus de ta lanterne ! » Puis, brusquement, changeant de ton et braillant leur humour vers le ciel, les hiboux agacèrent la lune. Et elle, pour les punir d’une si piteuse considération, descendit derrière les arbres pour mieux les plonger dans le noir. Alors, n’appréciant nullement son manque de délicatesse, ces derniers l’agonirent d’injures au moment où, ivres de bonheur, les oreilles de Phil bourdonnaient des sons de tous les frémissements nocturnes. Il lui semblait percevoir distinctement la douce caresse de la lune baisant la cime des arbres ; puis le râle silencieux des femelles sous l’étreinte des mâles et le frémissement microscopique de la boule ensemencée qui forme la fleur au matin ; et la copulation invisible des crapauds, des cigales et des grillons. Il y avait dans l’air des exhalations d’Aphrodite qui communiquaient à chaque espèce vivante l’ivresse de la fécondation. Une petite graminée aux fins boutons violets présidait à cet élan amoureux et qui ne libère son parfum que la nuit. - c’est la nuit, disent les Indiens, que s’accomplissent les sortilèges de la forêt, sous le regard amusé des chouettes à qui aucun secret n’échappe : ni l’œil bleu des hérissons géants qui broutent les reflets de la lune, ni la danse macabre des caïmans à l’endroit où l’eau coule le plus et où les poissons, commandés par une irrépressible envie de suicide, se jetteront bientôt dans leurs gueules acérées. Toute cette agitation traversait le corps de Phil. Ses cheveux s’étaient dressés sur sa tête ; ses tétons, gonflés de plaisir, rivalisaient avec le pieu de son sexe dressé. La saillie était toute proche. Il pensa à son lit et en rejeta aussitôt l’idée ; il n’était pas trop commode pour ça. Il pensa aussi que c’était idiot à quelques heures de revoir Brigitte. Alors, il mobilisa ses esprits pour la revoir en pensée. Son image fut longue à venir. Des morceaux d’elle vinrent aussitôt, mêlés du souvenir d’autres choses ; d’autres filles ; d’autres lieux ; d’autres yeux qui l’épiaient dans le noir ; d’autres voix aussi qui lui reprochaient sa vilénie… Il résista aux reproches ; congédia le front plissé de sa conscience ; rassembla les parties éparses de ses souvenirs. Puis, l’image d’une Brigitte souriante lui apparut. Il imagina qu’ils s’embrassaient sans retenue et s’envolaient dans le ciel en compagnie des chauves-souris et des papillons de nuit ; il sentait la chaleur de ses épaules et la poussée de ses seins durs contre son torse. Tandis que les crapauds aux bords des mares, les cigales et les grillons au bord des chemins chantaient pour eux de belles ballades dans la nuit enchantée, son cœur se mit à battre du son creux d’un tambour Dogon. SEXOLOGIE La taille de la zigounette LTC E n occident, ces derniers temps, le corps se présente dans tous ses états. Après les tenues osées de femmes aux seins à l’air, les bikinis et autres légèretés vestimentaires (comme si le retour à la nature nue était devenu l’horizon de la mode après tant d’années de recherche de perfection), voici que les hommes, à leur tour, ne se laissent pas démonter. Nous apprenons cette semaine non seulement que la zigounette est à l’homme ce que le sein est à la femme, mais qu’un certain regard a starisé certaines mensurations des parties intimes de l’homme, qui sont loin d’être le standard le plus universellement partagé. Comme les seins dont nous parlions dans notre précédente édition, les mensurations de la zigounette sont loin de mettre tous les hommes d’accord. Il y en a qui se plaignent de n’être pas assez pourvus par la nature, tandis que d’autres s’estiment les mieux lotis au monde. Dans ce lot, on compte évidemment les Noirs. Le vieux cliché du Noir viril. Dieu seul sait si certains Noirs y croient eux-mêmes ! Il n’y a qu’à voir la couverture du film « Nymphomatic » de Lars Von Trier ci-dessous pour s’en rendre compte. A ce qu’il paraît, le 14 juin prochain, tous les regards seront tournés vers le Kings County Bar, dans le quartier new-yorkais de Brooklyn. Cet établissement sera en effet le cadre d’un événement exceptionnel : la seconde édition du LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 concours du plus petit pénis. Qui a le plus petit ? Ce concours réservé aux plus de 21 ans concerne évidemment les personnes possédant le sens de l’autodérision. La première édition de ce concours atypique s’était déroulée l’année passée. C’est un certain Nicholas Gilronan qui avait remporté le titre très convoité. Nicholas avait par ailleurs empoché les 200 dollars (150 euros) promis au vainqueur, ainsi qu’une couronne et un sceptre orné... d’une loupe. ENTREPRISE 14 Maintenu à la tête de l’INPP M. Tshikuy a, l’évidence du d ynamisme mana gérial, shikuya, dynamisme managérial, récompensé par une or donnance présidentielle ordonnance Par MB.N.T. L e Chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila Kabange vient, comme on le sait, de signer une ordonnance portant la reconduction de Maurice Tshikuya Kayembe en qualité de directeur général de l’Institut National de Préparation nationale (INPP). Le directeur général concerné a appris sa reconduction pendant qu’il se trouvait en mission à l’extérieur du pays. Cette ordonnance présidentielle met en évidence les mérites de ce mandataire de l’Etat qui ne cesse de donner les preuves du dynamisme managérial, de coopération dynamique et de son engagement inébranlable dans le processus et la réussite sans faille de la révolution de la modernité, prônée par le Président de la République. Le DG Maurice Tshikuya Kayembe, qui a sensiblement amélioré l’administration et le fonctionnement pédagogique de l’INPP, institution publique qu’il a, certainement, tiré du bourbier, continue donc à mériter la confiance du Chef. L’INPP de MTK a été retenu, à la place de choix, dans le « Top 10 » des entreprises du Portefeuille. Connaissant son caractère laborieux et entreprenant, les observateurs affirment que le DG Tshikuya ne va pas dormir sur ses lauriers. Au contraire, il va doubler d’ardeur pour mériter de cette confiance de la hiérarchie suprême et, sans doute, prouver davantage devant l’opinion nationale et internationale qu’il a bien mérité cette promotion. Il y a lieu, pensent les observateurs avertis, de compter sur le DG Maurice Tshikuya, déterminé d’apporter d’innombrables innovations au sein de l’Institut National de Préparation Nationale. SOCIETE Fausse aler te à l’Est de Kinshasa alerte Par B. Kanda Mujangi L e vendredi 2 mai dernier, le transport en commun a été fort perturbé entre les communes de N’sele-Maluku et Kimbanseke (Kingasani ya suka et Kingasani Pascal), sur le boulevard Lumumba, plus particulièrement le tronçon compris entre Kinkole et Kimbanseke, couvrant le secteur de l’aéroport international de Ndjili. Dès le matin ce vendredi-là, la population a été très désagréablement surprise par l’absence de véhicules de transport en commun sur le boulevard Lumumba. Aux arrêts habituels, le nombre de passagers grossissait au fur et à mesure que les heures passaient. Pris de panique à cause de cette absence de transport en commun, les passagers dont l’attente ne cessait de se prolonger faute d’une quelconque explication, ont fini par se prêter aux rumeurs. D’abord, entre eux, ils ont fabriqué quelques explications pour situer le phénomène. Pour les uns, la police recherchait activement les « kuluna » rentrés à Kinshasa à la faveur du refoulement des Kinois de Brazzaville et l’opération nécessitait la fouille des véhicules de transport en commun, perturbant ainsi ce secteur. Selon les autres, les soldats des ex FAZ, notamment ceux de la DSP (Division spéciale présidentielle de Mobutu) repliés sur Brazzaville depuis la chute de Kinshasa sous la pression de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo de Laurent-Désiré Kabila), s’étaient fondus dans les refoulés et avaient ainsi réussi à retourner clandestinement dans la capitale de la RDC. Il leur était prêté l’intention de déstabiliser le pouvoir en place, voire de provoquer sa chute. Plus tard dans l’après-midi, la circulation a timidement repris, véhiculant les mêmes rumeurs avec quelques commentaires intéressés attribués aux sources officielles dignes de foi. Selon ces dernières, les ex FAZ seraient rentrées avec armements et se seraient regroupées vers Maluku, à l’Est de Kinshasa, qui leur offrirait un certain nombre d’avantages militaires. Toutes ces rumeurs ont été démenties tard le soir de vendredi 2 mai lorsque les informations des sources officielles ont annoncé le début du contrôle technique de tous les véhicules de transport en commun, plus principalement les taxis et les minibus. SAIDI - DECORS CARREAUX - SANITAIRES - DECORS Pour une meilleure qualité/prix NRC 53156 - ID.NAT. N45228P AV. TOMBALBAYE n°4, n°42, n°44-448, COMMERCE n°23 KINSHASA/GOMBE Tél. 0851266033 - 0819908800 LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 15 SPORT LINAFOOT/Play Off 2014 V.Club pr end la tête du c lassement pr ovisoir e prend classement pro visoire Par Mb. N. T. D epuis le jeudi 1er mai 2014, la Ligue national de Football (LINAFOOT) a clôturé la manche-aller de son Play off qui avait démarré le mercredi 23 avril dernier. Les quatre clubs engagés dans cette bataille, n’ont fait aucun cadeau. Chaque concurrent s’est battu avec la dernière énergie pour arracher les trois points de chaque match. Le jeudi 1er mai 2014, comme nous le disions, deux stades du pays étaient en lisse, à savoir celui de Tshikisha à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province diamantifère du Kasaï Oriental où S.M. Sanga Balende avait offert son hospitalité au T.P. Mazembe de Lubumbashi, cheflieu de la province cuprifère du Katanga. Au stade Tata Raphaël dans la ville-province de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, l’A.S. V.Club avait reçu la formation lushoise de Don Bosco. Duel au sommet Sous la direction financière et morale et la « haute surveillance » du Gouverneur de la province du Kasaï Oriental, Alphonse Ngoy Kasanji, Sanga Balende, avec un capital de 3 points après deux matchs livrés dont 1 victoire contre Don Bosco : 1-0 (1ère Journée) et 1 défaite contre V.Club : 0-2 (2 ème Journée), avait la lourde mission de mouiller tout le maillot afin de ne point tomber, sur son propre terrain, devant le « monstre » T.P. Mazembe qui totalisait 4 points et se trouvait, provisoirement, en tête du classement. Dans ce duel, deux Gouverneurs – Ngoy Kasanji et Moïse Katumbi – dont l’honneur était mis en jeu, se battaient – sportivement bien entendu – sur la pelouse du stade Tshikisha à travers leurs équipes représentatives respectives. Sanga Balende a, finalement et incroyablement, eu raison de Mazembe : 1 – 0. But obtenu à la 44ème minute par le joueur Mukoko. Par cette brillante victoire, Sanga Balende porte son compte à 6 points, avec 2 buts marqués et autant encaissés. Les MbujiMayens terminent en deuxième position avec 6 points (deux victoires et une défaite). Rira bien qui rira le dernier A Kinshasa, cependant, le suspense était gros au stade Tata Raphaël, dans la mesure où V.Club avec 3 points et dont l’humiliante défaite à la première journée devant son rival Mazembe, ne rassurait pas tellement qu’il pouvait « bâfrer » le « téméraire troublefête » Don Bosco qui a des liens familiaux avec Mazembe. Ce suspense persistera davantage, lorsqu’à la fin de la première période, les deux équipes se séparèrent à égalité (0 – 0), et que les Salésiens de Lubumbashi étalèrent un jeu cohérent, techniquement supérieur à la formation kinoise. Deux minutes après la reprise du jeu, suite à une faute du latéral gauche de Don Bosco sur l’ailier véclubien, à un mètre de l’entrée du grand rectangle, l’arbitre central sanctionne et donne un coup franc en faveur de V.Club. En dépit du mur « barricadé » par les joueurs de l’équipe adverse, le virevoltant Luvumbu dit « Héritier Watanabe » des « Vert et Noir » tire puissamment de son pied gauche et réussit à éblouir le portier de Don Bosco qui, malgré tous ses efforts déployés, n’a pas pu arrêter le cuir qui alla se mourir dans les mailles. 1 – 0 en faveur de V.Club. Les joueurs de Don Bosco ont poussé sur l’accélérateur pour obtenir l’égalisation et, pourquoi pas, prendre le dessus. Malheureusement pour eux, le magnifique keeping du brillant gardien Lukong, les Salésiens n’ont pu marquer aucun but, jusqu’au dernier coup de sifflet de l’homme en noir. V.Club termine la manche-aller avec 6 points et se dresse à la première place, en exaequo avec Sanga Balende, pour avoir marqué 4 buts et en a encaissé 4 aussi. Mazembe vient en 3ème position : 4 points (4 buts marqués contre 3 encaissés), Don Bosco se trouve à la queue : 1 point (aucun but marqué contre 2 encaissés). Stade de TP Mazembe à Lubumbashi La LIN AFOO Ta ttend des mor ts pour pleur er … LINAFOO AFOOT attend morts pleurer Par Zenga Ntu L e stade du Tout Puissant Mazembe, construit en 2012, situé à Kamalondo, la commune très populaire ou plus bouillonnante de la ville de Lubumbashi, devient de plus en plus un « gouffre de la mort » pour les équipes congolaises des autres provinces du Congo que le Katanga qui viennent y affronter le T.P. Mazembe. Les sportifs congolais, plus précisément les amateurs du ballon rond, ne cessent de stigmatiser le comportement, très chauvin, barbare frisant la criminalité humaine, bref, un comportement qui est très loin de l’idéal du fair-play recommandé par les hautes instances du football mondial que doivent adopter les dirigeants, athlètes et supporters avant, pendant et après les rencontres sportives. En effet, à peine trois ans d’existence, le stade de T.P. Mazembe, moins de vingt-cinq mille places, est déjà le théâtre de plus de cinq cas de violence, mettant mal à l’aise les adversaires de Mazembe. Quelques semaines seulement après son inauguration, ce stade de la commune de Kamalondo, appartenant à Moïse Katumbi, a été l’objet d’un désaccord ardu suscitant un bras de fer corsé mettant aux prises les Katangais de Mazembe contre les Kinois de V.Club, autour d’un match-retour de la LINAFOOT qui devrait se jouer au stade de l’Etat qu’est « Kibasa Maliba » dans la commune de Kenya, mais délocalisé, à la veille du match en faveur du stade TPM. Il y a un an, le même V.Club, opposé au même T.P. Mazembe dans le cadre d’un autre match de la LINAFOOT, n’a pas pu évoluer à l’aise sur l’aire du jeu, suite aux fortes menaces antisportives des supporters chauvins des « Corbeaux ». Ces derniers se sont même permis, pendant le déroulement de la rencontre, de taper sur l’un des juges de touches qu’ils ont laissé évanoui durant quelque cinq minutes. Il y a un an passé, Saint Eloi Lupopo de Lubumbashi, éternel et plus grand adversaire de Mazembe du football katangais, s’en est une fois tiré difficilement après un long moment de rixe généralisé, assorti des blessures et de tant d’autres dégâts corporels et matériels. Le mercredi 23 avril 2014, V.Club a, dans le cadre de la 1ère LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 journée de l’actuel play-off du championnat de la LINAFOOT, perdu (1-4) face à Mazembe. Le soigneur des « Vert et Noir », qui se trouvait dans la délégation, aurait laissé entendre que ses joueurs aurraient été « drogués » aux vestiaires pendant la pause… Le 4 mai dernier, le match qui devrait opposé Mazembe à Sanga Balende de Mbuji-Mayi n’a pas pu avoir lieu. Selon plusieurs témoins présents à Lubumbashi, les Mazembiens auraient menacé et blessé les joueurs de l’équipe de Mbuji-Mayi. Bref, les sportifs congolais s’accordent à penser que le stade de TP Mazembe donnerait l’impression d’un « gouffre de la mort » pour les équipes des autres provinces qui vont jouer dans ce stade contre Mazembe. SUR LE VIF 16 RDC Non des Eta ts-Unis à la révision de la Constitution Etats-Unis Par B. Kanda Mujangi A u cours de son dernier séjour à Kinshasa, le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est entretenu avec le président Joseph Kabila sur les questions politiques de l’heure prévalant en RDC. Sur les élections, l’homme d’Etat américain a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue le 4 mai, à Kinshasa, que « Washington s’engage à soutenir les élections libres, démocratiques, crédibles et transparentes. » Et de préciser : « les élections doivent avoir lieu dans le respect de la constitution. » S’agissant de Joseph Kabila, John Kerry a déclaré que l’intéressé « a été réélu en 2011 pour un dernier mandat de 5 ans, tel que le prévoit la Constitution… » Se refusant à la révision de la Constitution, qui permettrait à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, le secrétaire d’Etat américain a poursuivi, sous forme de conseils : « C’est un homme jeune qui a encore beaucoup de temps devant lui. Et il pourra encore contribuer longtemps à son pays. J’ai tout à fait confiance qu’il va peser toutes ces questions dans le cadre de la décision pour son avenir. » Tout est dit, bien dit. Face au casse-tête du «jihadisme tr ansna tional » transna ansnational Par Jamal KHARDI D ésormais l’Europe et le Maghreb arabe souffrent de l’émergence d’un phénomène abusivement nommé par les médias occidentaux « jihadistes transnationaux » : ces jeunes étrangers enrôlés dans la guerre civile en Syrie sous le couvert du « jihâd » par des entreprises mafieuses aux facettes sciemment cachées Depuis peu, les médias occidentaux, et en première ligne nos confrères des chaînes françaises et francophones, ne cessent de tambouriner à tort des dangers du phénomène des combattants étrangers en Syrie et qu’ils aiment appeler faussement « Jihâd » au lieu de le nommer par son propre nom : « entreprise criminelle transnationale» ou « entreprise mafieuse » en Syrie. En fait, le Jihâd est l’un des aspects les plus mal compris par les médias et les plus déformés de l’Islam. Certes, Il existe certains « groupuscules terroristes » qui exploitent sciemment ce vocable et qui en font un mauvais usage afin de parvenir à leurs fins économiques et/ou politiques tout en dissimulant le vrai visage de leurs entreprises criminelles, toutefois, le rôle des médias est de maîtriser d’abord la définition du « jihâd », une opération à mon avis, bien plus complexe qu’elle n’en a l’air et surtout pour des journalistes qui ignorent tout de la langue arabe élémentaire et préfèrent s’aventurer dans l’analyse abondante d’un phénomène où se mêle le politique, l’économique, le religieux et le civilisationnel d’un univers qui leur est allochtone. Pour information à ces médias pompeux qui se croient les spécialistes de l’analyse tous azimuts, qui ignorent qu’ils induisent en erreur par leur ignorance leurs concitoyens et sèment l’esprit de peur surtout quand il s’agit de médias gouvernementaux, à moins qu’ils ne soient payés juste pour cela, je propose quelques éclaircissements sur le mot « Jihâd ». « Jihâd » ne signifie pas « guerre sainte » Tout d’abord, Djihad est un terme arabe qui signifie « exercer une force », « s’efforcer » ou « tâcher ». Selon le Dr Muzammil Siddîqî, Président de la Société Islamique d’Amérique du Nord, le mot « Jihâd » ne signifie pas « guerre sainte ». Il désigne la lutte et l’effort. Les mots utilisés pour la guerre dans le Coran sont « Harb » et « Qitâl ». Le Jihâd quant à lui désigne la lutte sérieuse et sincère aussi bien au niveau individuel qu’au niveau social. C’est la lutte pour accomplir le bien et éradiquer l’injustice, l’oppression et le mal dans son ensemble de la société. Cette lutte doit être aussi bien spirituelle que sociale, économique que politique. Le Jihâd consiste à œuvrer de son mieux pour accomplir le bien. Dans le Coran, ce mot est employé sous ses différentes formes à 33 reprises. Il est souvent associé à d’autres concepts coraniques tels que la foi, le repentir, les actions droites et l’émigration (Hégire : L’émigration vers un lieu paisible pour fuir la persécution, à l’instar du Prophète et de ses compagnons qui quittèrent la Mecque, leur terre natale, après treize années d’endurance face à la torture et à la persécution). L’entreprise criminelle qui se livre actuellement à recruter les LE TELEGRAMME DU CONGO N°055 DU 06 AU 13 MAI 2014 jeunes volontaires occidentaux pour la lutte armée en Syrie est en fait un ensemble composite, hétérogène dont l’initiative se base sur des personnes-ressources, tels les cartels de drogues, en matière de réseaux, de logistique, de formation militaire ou d’endoctrinement sur la base de fausses interprétations religieuses. « Jabhat Annosra », «l’État islamique en Irak et au Levant » ou autres groupuscules terroristes s’activant en Syrie trouvent, désormais, assez facilement leurs proies dans une société occidentale frappée de plein fouet par la morosité économique et les frustrations sociales, identitaires et religieuses de ses citoyens. Le premier pas pour enrayer ce phénomène devrait être plutôt le soutien aux jeunes nationaux défavorisés et la réhabilitation du sentiment d’appartenance et la promotion d’un projet sociétal où le « vivre bien et ensemble » serait la devise du nouveau nationalisme et non pas par l’activation d’un numéro vert et la privation de passeports, mesure qui biaise le droit individuel et qui laissent les « terroristes » MDR sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, on dénombre plus de 700 combattants volontaires français en Syrie et des centaines de volontaires issus d’autres pays comme la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne ou le Maghreb arabe, ce qui fait du phénomène un vrai casse-tête et justifie la réunion, prévue pour le 8 mai à Bruxelles, entre les responsables sécuritaires de l’UE et des autres pays concernés comme le Maroc, la Jordanie, la Tunisie et la Turquie…