SPÉCIAL IMMOBILIER METZ - guide Nouvel Observateur

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SPÉCIAL IMMOBILIER METZ - guide Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER METZ
attendant, le Mettis commence déjà à modifier le centreville. Construit sur des voies dédiées,
ce bus-tram reliera dès 2013 Woippy
à Mercy, permettant ainsi de désengorger le centre, dans la continuité
de ce qui a été réalisé place de la
République.
« Toutes ces transformations
contribuent à changer l’image de
Metz et commencent à attirer les
investisseurs », se réjouit Laurence
Muller-Créhange, directrice de
l’agence Dumur Immobilier. Les
prix, autour de 2 000 euros/m 2 en
moyenne selon les notaires, s’en
ressentent. En décembre dernier, le
programme de logements proposé
par Nexity dans le quartier de
FABRICE GENTER
Président délégué
de la Fnaim de Lorraine
et vice-président de la
chambre de commerce
de Moselle
Le Nouvel Observateur
Comment se porte le marché ?
Fabrice Genter Il est assaini. Les
prix se sont ajustés en fonction des
secteurs et surtout des types de produit. Sur les biens situés dans les
quartiers attractifs du centre-ville,
les prix ont retrouvé leur niveau
d’avant 2008. En revanche, les maisons situées à plus de 15 kilomètres
du centre sont moins prisées. Elles
avaient baissé de 15% en 2008 et
n’ont pas rattrapé leur niveau de
prix d’avant la crise. Même constat
pour les immeubles des années
1970. Leurs prix ont chuté de 10%
en 2008 et sont restés à ce niveau.
On observe un ralentissement.
Comment l’expliquer ?
Le volume de transactions reste
bon, mais les gens ont du mal à
trouver leurs repères sur les prix. Il
y a aussi le fait que les gens qui
revendent des biens achetés il y a
quatre ou cinq ans ne font pas de
plus-value... Mais c’est le neuf qui
souffre le plus, à cause de la disparition des avantages fiscaux. Les
nouvelles normes BBC [bâtiment
de basse consommation] font monter les prix alors que les gens ont
moins de moyens.
Que faut-il attendre de l’arrivée
du Centre Pompidou-Metz ?
L’arrivée du musée a apporté un
coup de projecteur sur la ville. Cela
a amené des grands groupes de promotion et d’investissement tels que
Nexity et Nakara. Ce sont des
signaux positifs.
Est-ce que Metz profite toujours
de « l’effet Luxembourg » ?
Le nombre de travailleurs transfrontaliers continue de croître.
Alors qu’ils étaient 75 000 en 2009,
ils sont aujourd’hui plus de 80 000
à travailler chaque jour au Luxembourg. Beaucoup de ces salariés
choisissent d’habiter en France, car
les prix, à la vente comme à la location, y sont moitié moins élevés que
dans le Grand-Duché.
PROPOS RECUEILLIS PAR C. L.
Le Nouvel Observateur
Le Centre
Pompidou-Metz
a déjà un an
d’existence
l’Amphithéâtre s’est vendu entre
3 500 et 4 000 euros/m2. Du jamaisvu à Metz ! Les professionnels refusent pourtant de s’emballer. « Ces
ventes datent de la fin 2010, à
l’époque où les crédits et le dispositif Scellier étaient encore intéressants », explique Patrick Mertz,
directeur de Somegim. Pas sûr donc
que les prochaines ventes connaissent le même succès. « Avec le rabotage du dispositif Scellier, cette
année, la moitié des investisseurs ont
disparu », note Thierry Bénédic,
patron de neuf agences du même
nom. Quant aux acheteurs, ils apparaissent beaucoup plus hésitants
qu’au début de l’année. Les notaires
signent 10% de compromis en
moins. « Nos demandes ont diminué
de 15% par rapport à l’année
dernière », confirme Guillaume
Duquesne, directeur de l’agence de
courtier en crédit Meilleurtaux.
com. A 4,26% en moyenne sur vingtcinq ans, les taux d’intérêt restent
pourtant raisonnables et les
banques continuent de prêter. « On
subit le contrecoup de l’effet d’aubaine de fin 2010. Les banques continuent de prêter, les taux de crédit ne
sont pas exorbitants : 4,26% sur
vingt-cinq ans, c’est raisonnable…
Mais l’an dernier, les taux étaient
historiquement bas, et on avait
annoncé leur remontée. Résultat :
les ménages aisés qui voulaient
s’agrandir et les investisseurs se
sont dépêchés d’acheter avant la fin
de l’année », explique Guillaume
Duquesne. Conséquence : seuls
achètent aujourd’hui ceux qui y
sont obligés. Aidés par le PTZ+, les
primo-accédants constituent le gros
de la demande, qui se concentre
désormais sur des biens entre
180 000 et 250 000 euros. Au-delà,
les acquéreurs ont quasiment dis paru, y compris dans des secteurs
porteurs comme Sainte-Thérèse ou
les communes de Marly et Augny.
Tout le monde a en tête la fermeture
de la base aérienne militaire de
Metz-Frescaty en 2012. D’après une
étude réalisée par la chambre de
commerce de la Moselle, près de
2 400 logements devraient être proposés à la vente à ce moment-là.
« Les Messins pensent qu’avec toute
cette offre ils pourront négocier plus
facilement leur achat. Alors ils attendent », explique Jacques Klein,
négociateur chez Jérôme Kieffer. En
réalité, l’impact ne devrait être que
ponctuel. « Les militaires achètent
des biens très standard, essentiellement des pavillons aux alentours de
200 000 euros, faciles à revendre »,
rassure Philippe Di Baccio, gérant
d’ID Immobilier. « Je suis plus
inquiet pour la location. Avec l’afflux
de programmes dans le neuf qui vont
prochainement arriver sur le marché, les logements quittés par les
militaires vont s’ajouter à ceux proposés par les investisseurs. L’offre
risque d’être pléthorique », note
Thierry Bénédic, qui est aussi
promoteur. Metz est heureusement
un marché peu spéculatif, où le neuf
est surtout destiné à l’accession à la
propriété. « La fin des avantages
fiscaux se ressent sûrement moins
qu’ailleurs », souligne le promoteur.
Les programmes continuent donc
de s’acheter à bon rythme, à l’image
de ce lotissement à Doncourt-lèsConflans, vendu en quinze jours.
CLAIRE LEFEBVRE
DR
II