Plate-Forme « Mineurs en exil » Platform « Kinderen op de vlucht »
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Plate-Forme « Mineurs en exil » Platform « Kinderen op de vlucht »
Plate-Forme « Mineurs en exil » Platform « Kinderen op de vlucht » C/o Service droit des jeunes Rue Marché aux Poulets 30 – 1000 Bruxelles Kiekenmarktstraat 30 – 1000 Brussel Tel. : 02/209.61.62 – Fax. : 02/209.61.60 E-mail : [email protected] - [email protected] www.mena.be La lettre d'information vise à informer mensuellement l'ensemble des intervenants du secteur des Mineurs étrangers non accompagnés sur l'actualité les concernant. Elle comprend également la présentation des projets d'une association active dans le domaine des MENA. Elle permet ainsi à chacun de se tenir informé régulièrement de l'actualité. L'abonnement est gratuit. La Plate-forme « Mineurs en exil » veille à la défense des droits et des intérêts des mineurs étrangers non accompagnés (MENA) en Belgique et s’engage à promouvoir l’intérêt supérieur de l’enfant ainsi que tous les droits qui leur sont reconnus par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. La Plate-forme « mineurs en exil » vise à : 1° défendre les droits des mineurs non-accompagnés arrivant ou voyageant à travers l’Europe et en particulier la Belgique; 2° protéger ces enfants; 3° promouvoir leur bien être et leur développement; 4° recueillir le point de vue des MENA pour les questions qui les concernent ; 5° favoriser leur participation au développement de politiques et pratiques qui ont un impact sur leur vie. Dans ce numéro : I. II. III. IV. V. VI. Flash sur le service PINA-18 Actualité en général 1. Suites de l'arrêt Tabitha 2. Recommandations tutelle MENA 3. Quelques chiffres sur les MENA Actualité législative 1. Arrêté royal du 21 décembre 2006 fixant la procédure devant le Conseil du Contentieux des Etrangers (M.B. 28/12/2006) 2. Arrêté royal du 20 décembre 2006 modifiant, suite à l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l'Union européenne, l'arrêté royal du 8 octobre 1981 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers et l'arrêté royal du 25 avril 2004 modifiant l'arrêté royal du 8 octobre 1981 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers (M.B. 28/12/2006) 3. Loi du 27 décembre 2006 portant des dispositions diverses (I) (M.B. 28/12/2006) 4. Loi du 27 décembre 2006 portant des dispositions diverses (II) (M.B. 28/12/2006) 5. Le projet de loi sur l'accueil des demandeurs d'asile et de certaines autres catégories d'étrangers, l'Arrêté royal déterminant le régime et les règles de fonctionnement applicable aux deux COO et le Règlement d'ordre intérieur de ces centres Question-réponse parlementaire Chambre des représentants - 28 novembre 2006 - Question orale de Marie Nagy (Ecolo) à Madame Onkelinx, Ministre de la Justice sur la tutelles des mineurs étrangers non accompagnés (CRIV - Com de la Justice 1109) Publication belge a. La Ligue de l'Enseignement : « Enfants dans les centres fermés pour illégaux - Projet d'amélioration des conditions d'existence ». Agenda (formations - activités - journées d'étude) 1. 16 février 2007 - "Quid de la position post-carcérale du jeune"? 2. Du 9 au 11 mars 2007 - Florence (Italie) - Conférence européenne : "Le groupe à risque des Mineurs non accompagnés : mesures de protection dans une Union européenne élargie" 3. Les 20 et 21 mars 2007 - Varsovie (Pologne) - Conférence européenne : "Focus on Children Migration - from a European Research ans Method perspective" 1 I. Flash sur PINA-18 Nous avons le plaisir de vous envoyer dans la lettre d'information de ce mois-ci une interview du service PINA - 18, basée à Anvers. Comment s’est créée votre organisation? Pina - 18 est le résultat d’un projet expérimental financé par des fonds municipaux. En 2003, le IOP (Info- en Oriëntatiepunt minderjarige nieuwkomers = le point d'information et d'orientation des mineurs primo-arrivants) de l'époque est devenu le service des mineurs au centre municipal d'accueil PINA. Nous sommes financés par la région Flamande et la ville d'Anvers. Quelles sont les activités types et les projets de Pina-18? Pina-18 à Anvers s’occupe de l'accompagnement des primo arrivants allophones vers l'enseignement d'accueil, des loisirs utiles, des institutions de bien-être et de santé. Nous sommes situés dans la partie nord d’Anvers, tout près de la gare centrale, dans le nouvel immeuble ATLAS. ATLAS est le point de rencontre de la diversité, de l'intégration et de l’incorporation au centre d'accueil, de la Maison du Néerlandais, des services municipaux d’intégration et d’émancipation, de la coopération en matière de développement et du centre de documentation de la province. Les primo arrivants et leurs parents, quel que soit leur statut, peuvent y venir chaque aprèsmidi entre 13 et 16 heures, pour nous poser leurs questions. Nous coopérons de façon intensive avec les onze écoles secondaires qui accueillent les primo arrivants allophones à Anvers, de même qu’avec quelques écoles primaires. Si nécessaire, nous suivons les jeunes après leur inscription à l'école. Le combat de Pina-18 est le droit à l'enseignement pour tout mineur sur notre territoire, quel que soit son statut administratif. Ces jeunes extrêmement vulnérables sont pour nous une priorité. Que faites-vous spécifiquement pour les MENA ? Les MENA font partie de ce groupe cible et vulnérable de notre ville et, de ce fait, reçoivent de notre part un accompagnement nettement plus intensif. Nous sommes d’avis qu’il est important que ces jeunes construisent rapidement un réseau qui leur permettra de trouver un point de chute et de ne pas disparaître dans l’anonymat. C’est ainsi que nous veillons à ce qu'ils aient accès à l'enseignement avec toutes les conditions fondamentales indispensables et nous essayons de les amener à participer aux activités socioculturelles. Nous les aidons à s'y retrouver dans le secteur des soins de santé et à trouver le plus rapidement possible un hébergement, si besoin est. Combien de MENA touchez-vous? Touchez-vous uniquement des MENA ? Quels types de MENA sont intéressés ? Pina-18 veut toucher tous les mineurs primo-arrivants allophones dans la région anversoise, parmi ceux-ci se trouvent un nombre considérable de MENA. Cela représente un bon 50 MENA par an. Ils s'adressent à notre bureau d'accueil afin d’y trouver le plus souvent une réponse à leurs questions relatives à l’enseignement ou l’accueil. Nos partenaires sociaux et du monde de l'enseignement les dirigent vers notre organisation. Les tuteurs aussi font souvent appel à nous. Le MENA est soit un sans abris, soit il habite chez un membre de la famille ou un ami. Les MENA les plus vulnérables que nous rencontrons, sont souvent d’origine marocaine, des jeunes d'origines rome et des équatoriens. Quels sont les problèmes récurrents? Il est frappant de constater que le flux de MENA marocains, de bientôt 18 ans et sans domicile fixe, reste constant. Leur situation semble sans issue. Ils n’ont aucune chance d’obtenir des papiers et manquent souvent à l’appel. Leurs rêves et aspirations sont grands, les opportunités par contre, sont nettement moins élevées. Cela nous semble une antithèse qui entraîne beaucoup de frustrations au sein de ce groupe cible, avec tous les inconvénients que cela représente, pour eux et pour notre société. Décrivez-nous une situation qui vous a personnellement touché L'année dernière, nous avions remarqué que des MENA équatoriens se domiciliaient toujours à la même adresse. Nous sommes alors allés examiner de plus près la situation de 2 trois sœurs équatoriennes domiciliées à cette adresse. L’aînée avait à peine 15 ans. Elles habitaient chez un « cousin ». Elles nous ont expliqué qu’elles devaient travailler sur des petits marchés. Nous avons eu plusieurs conversations avec elles, les avons signalées au service des Tutelles, mais finalement elles ont disparu. Nous les avions approchées de trop près. Suite à cette situation, nous avons commencé à examiner de plus près des dossiers similaires. Une quinzaine de MENA équatoriens semblaient venir du même village et il y avait de fortes présomptions de traite des êtres humains. Du fait même qu’il s’agissait d’une communauté très fermée, ces enfants n'ont finalement pu recevoir l’accompagnement adéquat. Quel message souhaiteriez-vous passer aux autorités au sujet des MENA? PINA-18 travaille aussi bien pour le gouvernement flamand que pour la ville. La note de politique générale de notre ministre Keulen a élargi, à juste titre, le groupe cible des mineurs primo arrivants allophones aux mineurs étrangers non accompagnés et les mineurs dont les parents n'appartiennent pas au groupe cible de la politique d'intégration, pour que leur vulnérabilité n'hypothèque pas leur avenir. Le ministre de l'intégration souligne avec fermeté que les MENA forment un groupe cible très vulnérable. Un souhait général est que toutes les autorités de ce pays investissent encore plus dans la coopération en matière de développement. Si les jeunes voient des possibilités d'avenir dans leur propre pays, ils ne seraient alors pas massivement attirés par l'occident et n'entreprendraient pas des voyages dans le sillage souvent dangereux de la traite des êtres humains. Qu’est-ce qui vous passionne dans ce travail? Les MENA sont généralement des aventuriers qui ont un but. Ils veulent bien faire dans leur nouveau pays. Ils veulent étudier, travailler, apporter leur contribution à la société. Presque tous les jeunes que j'ai rencontré au cours de ces années passées, étaient plein de bonnes intentions. C’est un groupe cible très reconnaissant. Adresse Prins Leopoldstraat 53 2140 Borgerhout Tél.: 03 229 07 62 (ligne directe) ou 03 270 02 00 fax: 03 229 07 60 email: [email protected] Permanences Du lundi au vendredi, de 13 à 16 heures. Et sur rendez-vous. II. Actualité en général I. Suites de l'affaire Tabitha L'arrêt Tabitha, prononcé par la Cour européenne des droits de l'homme le 12 octobre dernier (voir la lettre d'information n° 8 du mois de novembre 06), et qui condamnait l'Etat belge pour violation de différents droits fondamentaux, concerne les MENA, mais également tous les mineurs étrangers détenus dans les centres fermés avec leurs parents. C'est sur la base des considérations de la Cour que 3 associations de défense des droits fondamentaux - la Ligue des droits de l’homme, Défense des enfants - International Belgique et le CIRE - ont lancé en décembre dernier l'action "familles en centre fermé". Elles ont d'une part initié des procédures devant la Chambre du Conseil pour demander la libération de la trentaine d’enfants et de leur famille détenus en centres fermés et d'autre part, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée auprès du Juge d'instruction. La plainte est dirigée contre X du chef de détention arbitraire, traitement inhumain ou dégradant, ingérence dans la vie privée et familiale, coalition de fonctionnaires, non respect de l’obligation scolaire. Source : Conférence de presse du 21 décembre 2006 "Mineurs étrangers, Noël enfermé" - une copie du communiqué de presse peut être demandé à [email protected]. II. Recommandations "tutelle MENA" Lors de sa conférence de presse du 3 janvier dernier, la Plate-Forme Mineurs en exil a présenté ses recommandations pour une amélioration du système mis en place par la loi 3 tutelle du 24 décembre 2002. A cette occasion, la Plate-forme a remis a toutes les instances concernées par l'organisation et la mise en œuvre de la tutelle des MENA les bulletins «Tutelle MENA » . De nombreuses réactions s'en sont suivies et la Plate-forme F a tenu a rappelé que si ces notes ne sont que fictives, la situation des MENA, elle, ne l'est pas. La Plate-forme a voulu pointer du doigt les faiblesses persistantes des actions de certains des acteurs de terrain, mais dans la perspective de motiver chacun des membres de l'équipe dans laquelle nous sommes tous supposés jouer, celles des MENA. Le dossier de presse est disponible chez [email protected]. Les recommandations "Tutelles des MENA" sont disponibles sur le site www.mena.be/documents III. Quelques chiffres sur les MENA En octobre 2006, 39 MENA ont été enregistrés à l'Office des étrangers : 29 garçons et 10 filles. 37 d’entre eux ont introduit une demande d'asile sur le territoire et 2 à la frontière. Aucun n'avait entre 0 et 5 ans, 2 avaient entre 6 et 10 ans, 3 avaient entre 11 et 15 ans, 13 avaient 16 ans et 21 avaient 17 ans. Parmi eux, 8 provenaient d'Afghanistan, 4 de Russie, 5 du Congo et 3 d'Algérie. Le taux d'occupation des structures d'accueil de Fedasil pour MENA s'élève à 72%, pourcentage manifestement relativement stable. Source : le rapport de la réunion du CBAR du 14 novembre 2006 VII. Actualité législative I. Arrêté royal du 21 décembre 2006 fixant la procédure devant le Conseil du Contentieux des Etrangers (M.B. 28/12/2006) II. Arrêté royal du 20 décembre 2006 modifiant, suite à l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l'Union européenne, l'arrêté royal du 8 octobre 1981 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers et l'arrêté royal du 25 avril 2004 modifiant l'arrêté royal du 8 octobre 1981 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers (M.B. 28/12/2006) III. Loi du 27 décembre 2006 portant des dispositions diverses (I) (M.B. 28/12/2006) Les mesures transitoires prévues dans le cadre de la Loi du 15 septembre 2006, modifiant la Loi du 15 décembre 1980, et complétées par cette loi portant des dispositions diverses pourraient intéresser les MENA. Il est prévu que, dans l’attente de l’entrée en vigueur de la procédure spécifique du nouvel article 9 ter de la loi du 15/12/1980, les demandes de séjour fondées sur des éléments médicaux sont traitées via la procédure de l’article 9. Il est expressément prévu que cet étranger ne pourra pas demander la protection subsidiaire définie à l’article 48/4 de la même loi, sauf s'il invoque un risque réel d'une autre atteinte grave (Titre XVI, Chapitre II, Article 363). Des modifications importantes sont également apportées au Code de la Nationalité belge (Titre XVII, Chapitre III, Articles 379 et ss.). La plupart des dispositions modifiées sont déjà entrées en vigueur. Une circulaire est en cours de rédaction. Les modifications suivantes peuvent concerner les (ex-) MENA: - La condition de "séjour légal" : pour pouvoir introduire une demande ou une déclaration visant à l'obtention de la nationalité belge, l'étranger doit être en séjour légal au moment de l'introduction de cette demande ou de cette déclaration. On entend par séjour légal, la situation de l'étranger admis ou autorisé à séjourner plus de trois mois dans le Royaume ou autorisé à s'y établir, conformément aux dispositions de la loi du 15 décembre 1980 (art.7 bis nouveau). Ne rentre donc plus en compte le séjour légal en tant que demandeur d'asile recevable ; - L’adopté mineur bénéficie, au même titre que le descendant de belge, de la déclaration er (art. 12 bis, § 1 , 2°); - Concernant la naturalisation, la condition de 2 ou 3 ans de résidence principale est précisée : il doit s'agir de 2 ou 3 ans de séjour légal (art. 19) ; - La double nationalité : une personne qui acquière volontairement une nationalité étrangère ne perdra plus automatiquement la nationalité belge (art. 22 - la date d'entrée en vigueur de cet article est reporté à plus tard); 4 La délai d'avis du Parquet a été allongé de un mois à 4 mois (prorogeable d'un mois). IV. Loi du 27 décembre 2006 portant des dispositions diverses (II) (M.B. 28/12/2006) Cette loi détermine le règlement de passage des membres de la CPRR vers le nouveau Conseil du contentieux des étrangers (en vigueur à une date fixée par le Roi), apporte diverses corrections dans les nouveaux articles insérés dans la loi du 15/12/1980 sur le séjour (qui concernent le Conseil du contentieux des étrangers) et les lois coordonnées sur le Conseil d’Etat, par la loi du 15 septembre 2006 créant le CCE et modifiant le CE (en vigueur er au 1 décembre 2006) et modifie certaines des dispositions transitoires reprises dans cette même loi, en particulier, pour assurer la continuité de la compétence de la CPRR durant la période transitoire et lui permettre d’appliquer le règlement de procédure du CCE (en vigueur au 1er décembre 2006). Source : www.moniteur.be. De plus amples infos sont données dans la lettre d'information de l'ADDE (www.adde.be). V. Le projet de loi sur l'accueil des demandeurs d'asile et de certaines autres catégories d'étrangers, l'Arrêté royal déterminant le régime et les règles de fonctionnement applicable aux deux COO et le Règlement d'ordre intérieur de ces centres Ce projet de loi a été adopté le 23 novembre dernier à la Chambre et a été déposé le 12 décembre au Sénat (sans procédure d'évocation). L'article 40 prévoit l'accueil des MENA dans un centre d'observation et d'orientation (COO). L'Arrêt royal déterminant le régime et les règles de fonctionnement applicable aux deux centres d'observation et d'orientation (Neder-over-Heembeek et Steenokkerzeel), ainsi que les règlements d'ordre intérieur des ces centres, sont en cours de finalisation. La Plate-forme Mineurs en exil a eu l'occasion de faire part de ses commentaires à la première version de ces textes au Cabinet du Ministre de l'Intégration sociale. Elle a attiré l'attention du Ministre sur différentes points: les deux COO sont bien des centres ouverts, même si on parle dans le jargon de "centres sécurisés"; la mission spécifique des COO, à savoir l'observation et d'orientation des MENA, et non pas sur leur simple mission d'aide matérielle; Le fait que rien n'était prévu pour les situations où le délai de 2 x 15 jours était dépassé; - le délai d'accueil de 2 x 15 jours dans le COO est à distinguer du délai maximal du MENA sous statut extraterritorial de 15 jours + 5 jours pour circonstances exceptionnelles dûment motivées (prévu à l'article 40 bis du projet de loi); - l'intervention du tuteur ET de l'avocat - aucune décision de refoulement ou d'éloignement ne peut être prise à l'égard d'un MENA avant qu'il se soit vu désigné un tuteur et qu'il ait pu formuler une solution durable conforme à l'intérêt supérieur du mineur; - rien n'a été spécifiquement prévu pour les MENA arrivant à 18 ans; VIII. Question-réponse parlementaire Chambre des représentants - 28 novembre 2006 - Question orale de Marie Nagy (Ecolo) à Madame Onkelinx, Ministre de la Justice sur la tutelles des mineurs étrangers non accompagnés (CRIV - Com de la Justice 1109) Marie Nagy (ECOLO): Madame la présidente, madame la ministre, je souhaiterais obtenir quelques informations sur le fonctionnement du service des tutelles. Dès lors, pourriez-vous m'apporter des éclaircissements sur les questions suivantes: Y a-t-il des critères de recrutement des tuteurs et dans l'affirmative, quels sont-ils? Les pupilles désignés aux tuteurs le sont-ils en fonction de critères particuliers autres que leur localisation géographique? Organise-t-on un contrôle ou une supervision des missions des tuteurs? Dans l'affirmative, existe-t-il des critères objectifs sur base desquels des critiques ou des recommandations peuvent être adressées aux tuteurs? La formation initiale étant relativement sommaire et les formations permanentes étant occasionnelles, ne serait-il pas possible d'organiser une formation initiale plus conséquente et des formations complémentaires plus fréquentes? Laurette Onkelinx, ministre : Madame la présidente, chère collègue, premièrement, les critères d'agrément sont fixés par l'article 13 de l'arrêté royal du 22 décembre 2003. Le dossier de candidature comprend une lettre de demande d'un certificat de bonne vie et mœurs et toutes 5 pièces utiles attestant de la compétence du candidat concernant la problématique des mineurs étrangers non accompagnés et leur encadrement. Un entretien portant sur la motivation et les compétences du candidat a lieu préalablement à l'agrément. Deuxièmement, mis à part les critères établis par l'arrêté royal et relatifs à la proximité géographique et à l'exercice d'une fonction d'accueil à l'égard du mineur concerné, les textes légaux et réglementaires ne prévoient pas d'autre disposition relative à la désignation des tuteurs. Toutefois, la pratique montre qu'il est préférable, dans certains cas, de tenir compte du genre du mineur ou du tuteur: par exemple en cas de mariage forcé, abus sexuel de la fille MENA, on tiendra compte des compétences particulières du tuteur en fonction de la problématique du mineur; on envisagera un tuteur psychologue pour un mineur souffrant de troubles psychologiques; on tiendra compte de l'expérience du tuteur en ce qui concerne la traite des êtres humains et les mineurs délinquants; on tiendra aussi compte de l'urgence de la situation et de la disponibilité du tuteur, par exemple pour des mineurs arrivant à Zaventem. Troisièmement, outre le contrôle exercé par les juges de paix dont la saisine est organisée par les dispositions légales, le service des tutelles contrôle l'exercice effectif des missions légales du tuteur. Les moments de contrôle sont les suivants: - suite à la saisine du juge de paix, que la loi impose au tuteur au minimum une fois par an; - au cours des activités de permanence du service des tutelles; - contrôle systématique des rapports communiqués par le tuteur; - depuis juillet 2005, évaluation systématique par entretien individuel. Les moyens de contrôle sont de trois ordres. Premièrement, la coordination de gestion des plaintes est mise en place en collaboration avec l'Agence pour l'accueil des demandeurs d'asile. Deuxièmement, l'évaluation et le suivi des plaintes sont effectués selon une procédure prévoyant tant des entretiens individuels que collectifs. Troisièmement, une procédure d'accompagnement individuelle est également mise en œuvre dans certains cas. Quatrièmement, la formation de base organisée au cours de cinq demi-journées permet aux candidats tuteurs de suivre un programme varié parcourant les matières de base: droit des étrangers, accueil et hébergement, aide à la jeunesse, collaboration avec l'Organisation mondiale des Migrations et la Croix-Rouge. Le bilan des formations de base effectué en fin d'année 2005 a montré la satisfaction de l'ensemble des tuteurs et a permis de dégager des besoins en formation. La priorité a été accordée à la supervision, reprise au programme de la formation continuée: en 2006, six parcours de cinq séances de supervision collective par groupes de six à sept tuteurs. À cela s'ajoute la prise en charge des frais relatifs à des formations ou journées d'étude organisées par des services extérieurs ou par des groupes de tuteurs. En outre, en 2006, la priorité a été accordée à la publication du vade-mecum, remis aux tuteurs ce 20 novembre 2006 à l'occasion de la Journée de rencontre des tuteurs, organisée par le SPF Justice. Enfin, il est probable que, dans un avenir proche, l'Association des tuteurs pourra conclure un protocole d'accord avec le SPF Justice. Cette association deviendra le lieu de développement du savoir et du savoir-faire des tuteurs. IX. I. Publication belge Ligue de l'Enseignement - Etude sur les "Enfants dans les centres fermés pour illégaux" projet d'amélioration des conditions d'existence Cette concerne le problème de la prise en charge des enfants dans les centres fermés pour illégaux dans le contexte évolutif des réformes. Elle tente de formuler des propositions concrètes d'amélioration nonobstant sa conviction que les centres fermés ne sont pas la place des enfants. L'étude peut être téléchargée sur le site www.ligue-enseignement.be (dans "Documents et dossiers", ensuite "Etudes"). X. I. Agenda (formations - activités - journées d'étude) Le 16 février 2007 - ASBL - CCB - Conférence-débat : "Quid de la position post-carcérale du jeune"? Conférence-débat sur le thème de la position post-carcérale du jeune. Ce sera l'occasion pour l'association de présenter à la fois le travail effectué par des IPPJ auprès des jeunes en difficulté et celui réalisés par son Service d'aide à la jeunesse (SAJ) auprès des jeunes sans problème mais soutenus par la Communauté française. En outre des spécialistes en la matière d'aides, du judiciaire et des droits, des jeunes y interviendront. Quand? Vendredi, 16 Février 2007 (14h30 à 18h45) Où? À la Salle des fêtes de Berchem-Sainte-Agathe 33 Avenue du Roi Albert - 1082 Bruxelles 6 II. Du 9 au 11 mars 2007 - Florence (Italie) - Conférence européenne : "Le groupe à risque des Mineurs non accompagnés : mesures de protection dans une Union européenne élargie" Cette conférence européenne est organisée par le "Berlin Institute for Comparative Social Research" et clôture une recherche comparative initiée par la Commission européenne. Les thèmes suivants seront abordés : les structures d'accueil, les mesures de protection socio-légales, les procédures d'asile, les systèmes de tutelle et les perspectives futures pour les MENA. Des moments d'échanges et de discussion sont prévus. Toute personne souhaitant partager son expérience et des connaissances est la bienvenue. Pour plus d'infos : [email protected] ou www.emz-berlin.de. III. Les 20 et 21 mars 2007 - Varsovie (Pologne) - Conférence européenne : "Focus on Children Migration - from a European Research ans Method perspective" Save the Children Sweden, Separated Children in Europe Network et the European Network of Masters in Children’s Rights organisent au mois de mars prochain une Conférence sur la migration des enfants. L'objectif de la conférence est de réunir les universités, les ONG ainsi que les entités régionales et initier des discussions autour des dernières recherches des divers aspects de l'immigrations des enfants dans une perspective d'améliorer leurs droits. Pour de plus ample informations (notamment le Programme de la conférence) , veuillez contacter Lise Bruun, Coordinateur, Separated Children in Europe Programme (+45 3524 8524 ou GSM +45 2245 9265 ou e-mail [email protected] ). 7