La moindre des politesses sans "Merci"

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La moindre des politesses sans "Merci"
Patrice Lucquiaud
La moindre des politesses
sans "Merci"
Publié sur Scribay le 02/05/2016
La moindre des politesses sans "Merci"
À propos de l'auteur
Retraités depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de
personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en
Haute Normandie.
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La moindre des politesses sans "Merci"
La moindre des politesses sans "Merci"
Cher Monsieur Genthy,
Vous dirai-je que je me sens honteux d'avoir oublié l'essentiel d'un savoir vivre
honorable...
En effet, samedi dernier, alors que nous étions en « carafe » au bord de la route
départementale menant à Cordes-sur-Ciel, vous vous êtes arrêté et nous avez été
aussitôt secourable.
Aujourd'hui, rares, très rares, sont les personnes qui s'arrêtent lorsque, le pouce
levé, on leur signifie notre détresse. Beaucoup passent et même certains accélèrent,
tellement nombreux, sont ceux qui redoutent le traquenard.
Vous, avez eu la gentillesse, stoppant à notre hauteur, puis baissant votre vitre, de
vous enquérir de nos malheurs. Une panne mécanique sans doute grave venait
d'immobiliser notre berline.
Vous étiez accompagné de votre épouse, comme moi, de la mienne et ça vous l'avez
immédiatement pris en compte. Il faisait une telle canicule que vous ne conceviez
pas nous laisser ainsi en rase campagne.
Vous aussi, après de multiples tentatives pour redémarrer notre auto avez conclu
que la solution la plus judicieuse était de faire appel à un dépanneur.
Alors, vous nous avez pris à bord de votre voiture puis conduits à la concession de
Gaillac et, pour éviter que mon épouse reste à se morfondre dans le garage, vous
l'avez emmenée chez vous pendant tout le temps nécessaire pour que notre berline
soit récupérée puis remorquée jusqu'à l'atelier de réparation. Après une heure et
demi vous êtes revenu avec elle et avez poussé l'amabilité jusqu'à nous conduire,
vous-même, à Campagnac où nous séjournions en vacances, à 20 kilomètres de
Gaillac, nous évitant ainsi des frais de taxi.
Nous étions sous le coup de l'émotion... et comme si cela était naturel, on vous a
laissé repartir sans même vous offrir un verre.
J'ai honte de ma cuistrerie…
Sachez que je n'oublierai jamais votre geste, votre assistance spontanée si
réconfortante et toutes vos marques d'attention au sort d'autrui. Cette lettre atteste,
un peu tard et je le déplore vivement, notre profonde gratitude...
Annie, ma femme, se joint à moi pour vous témoigner à vous et à votre charmante
épouse notre vive et sincère reconnaissance...
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La moindre des politesses sans "Merci"
P. Lucquiaud
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