Aéro-club de Djidjelli

Transcription

Aéro-club de Djidjelli
www.djidjellisouvienstoi.com
Année 2014
Ephéméride de la Semaine 06
(1ère semaine de février)
Dossier n°106
Aéro-club de Djidjelli
3/7
AVIATION
AéroAéro-club de Djidjelli
Texte, illustrations : Pierre Jarrige
Pierre Jarrige, chef pilote à l'Ecole nationale supérieure de l'aéronautique et
de l'espace de Toulouse, est né en 1940 à Burdeau (ancien département de
Tiaret). Il a été pilote de tourisme, puis pilote militaire dans l'A.L.A.T.
(Aviation légère de l'armée de terre). Avant juillet 1962, il avait déjà effectué
six cents heures de vol au-dessus du territoire algérien. Il fait des recherches,
depuis très longtemps, sur l'histoire de l'aviation en Algérie. Il a déjà produit
trois livres sur l'aviation légère et le vol à voile. Il continue les recherches en
vue d'un livre sur l'histoire de l'aviation commerciale et militaire.
Nous ne pouvons que le remercier d'avoir eu la gentillesse de nous autoriser
à publier ses textes afin que vous puissiez en profiter.
Nous illustrerons ce dossier en utilisant un diaporama de Pierre Jarrige, déjà
publié dans notre blog .
De Pierre Jarrige :
« Ami(e) Internaute,
…Merci aux propriétaires des photos dont les noms apparaissent entre
parenthèses.
Pour l’histoire de l’aviation en Algérie que je prépare, je recherche des
photos, des documents, des récits et des témoignages, merci d’en parler
autour de vous… »
L'envol
Peu de temps après, Eugène Porte va chercher en France son Potez 43 (F-AMJI) qui
servira beaucoup la cause du club où commencent à s'inscrire les élèves pilotes :
André Nola, Maurice et Edmond Staletti (qui deviendra une cheville ouvrière du club),
le docteur Sy, Aimé Fauché et son frère Eugène, Touchelet, Fernand Martin (clerc),
qui profitent des permissions de Gabriel Andrès, basé à Sétif, pour s'entraîner.
En juin 1933, Maryse Bastié rend à nouveau visite à Djidjelli (elle était déjà venue au
mois de mars); elle affectionne particulièrement cette escale et y reste plusieurs jours
pour rayonner dans tous le département et vendre, avec succès, des avions Potez.
Maryse Bastié
Dès le mois de juillet 1933, les premiers résultats sont enregistrés : André Nola,
Fernand Martin, " Tonton " Eugène Fauché et le docteur Sy passent brillamment les
épreuves du brevet de pilote devant le capitaine Domerc (de Sétif). Fernand Martin
avait réussi la performance d'être lâché après une heure trente seulement de double
commande.
La population djidjellienne fréquente assidûment le club pour des baptêmes (140 en
septembre et octobre) ou des voyages vers Sidi-Bel-Abbès, Oran, Redjas, Nin
Fekroun...
En novembre 1933, l'activité ralentit, suite au départ de Gabriel Andrès promu
adjudant et muté à Sidi Ahmed (Tunisie). Gabriel Andrès continuera une brillante
carrière qui, après bien des péripéties, le mènera jusqu'au grade de colonel de
l'Armée de l'air.
Le 18 décembre, les Djidjelliens ont le plaisir de voir passer à 9 heures du matin la
totalité des 28 avions de l'escadre Vuillemin de la Croisière Noire. L'un des Potez 25,
piloté par le capitaine Gaillard, doit d'ailleurs se poser à la suite d'ennuis de bougies.
Il est aussitôt entouré d'admirateurs empressés et repart, rapidement dépanné.
Le 15 janvier 1934, Fernand Martin et Me Porte, avec Théolat comme passager, se
rendent à Sidi-Bel-Abbès aux fêtes organisées par le C.A.B.A. et reviennent avec le
prix de l'équipage ayant parcouru la plus grande distance.
Le 30 avril, l'assemblée générale approuve le compte rendu moral et financier et
renouvelle sa confiance au conseil d'administration.
Au printemps, des aménagements sont apportés aux installations et à l'aérodrome
(groupe électrogène, adduction d'eau, allongement des bandes d'envol...).
Potez 25 en vol
De juin 1933 à mai 1934, les deux Potez 43 ont effectué 370 heures de vol et
parcouru 40000 kilomètres en 54 voyages, 1537 atterrissages ont été effectués
depuis la création de l'aérodrome et 660 baptêmes ont été donnés.
Le prix du brevet est fixé à 5000 F, avec la faculté de faire 5 heures supplémentaires
de perfectionnement au tarif réduit de 100 F / heure. Le prix normal du Potez 43 est
de 250 F l'heure pour les personnes étrangères au club, 230 F pour les membres du
club en double commande et 200 F pour les pilotes brevetés du club. Le prix du
baptême est de 25 F.
Malheureusement un deuil frappe le club avec la mort prématurée d'André Nola. A
son enterrement, le 15 septembre 1934, MM. Lochard, Porte et Mattei (au nom de
l'amicale corse) exaltent les vertus aéronautiques du regretté président. Le conseil
d'administration décide, dans sa séance du 25 septembre, de donner son nom à
l'aérodrome de Djidjelli.
Jean Noël (courtier en vins), ancien vice-président, devient président; il achète pour
ses besoins un splendide Farman 393 et engage un pilote, Delarue, qui arrive avec
le nouvel avion le 3 janvier 1935 en pleine tempête. Eugène Fauché devient alors
vice-président.
Le même hiver, les bimoteurs LEO 20 de la ligne militaire Casablanca - Tunis se
posent régulièrement à Djidjelli, seul terrain du littoral restant praticable.
Le Farman 393 F-ANHI de Jean Noël (courtier en vin),
Piloté par Delarue, arrivé en janvier 1935 (collection Jean Bellis)
En janvier 1935, l'activité totale du club depuis ses débuts se traduit par 650 heures
de vol, 5 brevets et 800 baptêmes.
Avec la commande par le club du Salmson "Phrygane " F-AOCX et du de Havilland
"Moth" F-ALJK, la flotte est portée à 5 avions : 1 Potez 43 (Eugène Porte a revendu
le sien à Alger), un Farman 393, le " Phrygane", le "Moth " et le "Mauboussin 120
"Corsaire " d'Eugène Porte qu'il va chercher lui-même à Paris, accompagné de
"Tonton ", Eugène Fauché.
(A suivre)