Intoxication au monoxyde de carbone et amnésie antérograde
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Intoxication au monoxyde de carbone et amnésie antérograde
L’Encéphale (2009) 35, 281—285 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep CAS CLINIQUE Intoxication au monoxyde de carbone et amnésie antérograde Carbon monoxide intoxication and anterograde amnesia O. Mahmoud a,∗, M. Mestour b, M. Loualidi b a b Service de psychiatrie, hôpital Mohamed-V, Al-Hoceima, Maroc Service de radiologie, hôpital Mohamed-V, Al-Hoceima, Maroc Reçu le 6 novembre 2007 ; accepté le 21 février 2008 Disponible sur Internet le 20 août 2008 MOTS CLÉS Hippocampe ; Amnésie antérograde ; Hypodensité KEYWORDS Hippocampus; Anterograde amnesia; Low-density ∗ Résumé L’implication de l’hippocampe dans la mémoire est reconnue par la forte association de l’amnésie aux lésions hippocampiques. Ces lésions peuvent être limitées, mais suffisantes pour provoquer des troubles de la mémoire épisodique consciente et de la mémoire procédurale. Une des étiologies fréquentes du syndrome amnésique pur par lésion hippocampique est l’anoxie cérébrale. L’évolution de ces lésions dépend de leur étendue, de l’âge du patient, du début de l’installation des troubles et du diagnostic précoce. Le cas clinique présenté dans ce travail s’intéresse à une jeune patiente ayant présenté un syndrome amnésique pur suite à l’inhalation accidentelle du monoxyde de carbone. Cette amnésie est accompagnée par un syndrome anxieux et un syndrome subconfusionnel et est de type antérograde. Le scanner a montré une hypodensité bilatérale hippocampique et un œdème diffus. L’évolution est marquée par la stagnation des scores de la Galveston orientation and amnesia test (GOAT) et la régression de l’œdème et des hypodensités. Ce cas clinique sera accompagné d’une revue de la littérature. © L’Encéphale, Paris, 2008. Summary Background. — Carbon monoxide (CO) intoxication is still one of the most frequent conditions causing brain damage as a result of hypoxia in Morocco, and the main area of brain damage is the hippocampus. The role of the hippocampus in the memory process has been known for long and we usually associate hippocampus damage with anterograde amnesia. Nevertheless, the pure amnesic syndrome is retrieved in the isolated damage of the hippocampus as is seen in the anoxia caused by CO intoxication. The outcome of the patterns depends on the extent of brain damage, the age of onset and the early diagnosis. Auteur correspondant. 28, avenue des Alaouites, appartement 20, Quartier Hassan, Rabat, Maroc. Adresse e-mail : [email protected] (O. Mahmoud). 0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2008. doi:10.1016/j.encep.2008.02.011 282 O. Mahmoud et al. Case-report. — This study presents the case of a young female patient who presented with anterograde amnesia after massive and prolonged accidental exposition to CO that presented disproportional radiological and clinical outcome. Primary care was in the intensive care unit during 24 hours and based on oxygen therapy and diuretics. The psychiatric examination found an acute stress disorder and symptoms of delirium in the form of reduced awareness and memory deficit. The amnesia was anterograde and the patient exhibited diminished ability to remember time, space and persons. The Galveston orientation and amnesia test (GOAT) score on awakening in the intensive care unit was 46. The laboratory findings did not provide direct physiological disturbances. The brain computed tomography (CT) scan revealed bilateral hippocampus lowdensity in the cerebral white and grey matter. The clinical and the radiological outcome of this pattern were not correlated. The GOAT scores were 46 on the 10th day and 50 when the patient was discharged three weeks later, although the brain CT scan showed a decrease of the low-density in the hippocampus. Forty-five days later, the GOAT score was still 49 and the brain CT scan did not show any low-density lesion. Clinical symptoms of a major depressive episode were installed. Conclusion. — These results are correlated to the findings of several series in which the CT scans in CO intoxication show common characteristic features that are symmetrical low-density lesions in the cerebral white matter in some specific brain structures such as the globus pallidus and the hippocampus. The early diagnosis is usually difficult because the brain CT scan findings do not always provide morphological changes and fail approximately one half of the time to detect low-density in the white matter of the hippocampus, and the use of MRI is not as easy as the CT scan. The long period of unconsciousness, the white matter damage and the late diagnosis result in complications in the outcome. © L’Encéphale, Paris, 2008. Introduction Cas clinique Au Maroc, l’intoxication au monoxyde de carbone (CO) est parmi les causes les plus fréquentes de dommage cérébral dû à l’hypoxie. La faible teneur cellulaire en oxygène touche certaines parties plus spécialement que d’autres, et notamment le pallidum et l’hippocampe. L’implication du lobe temporal médian, et plus particulièrement de l’hippocampe dans les processus de la mémoire est reconnue depuis plus d’un siècle et on reconnaît récemment, la forte association de l’amnésie avec les lésions de l’hippocampe [3]. Les examens neuropsychologiques et neuropathologiques peuvent montrer des lésions très limitées sur l’hippocampe (couche 1 de la corne d’Ammon ou CA 1), mais suffisantes pour provoquer des troubles de la mémoire antérograde ou mémoire épisodique consciente (également mémoire de fixation ou de court terme). Ces lésions peuvent également être responsables d’une amnésie procédurale ou rétrograde (également d’évocation ou de long terme) (voir Schéma 1 ). Par ailleurs, l’anoxie cérébrale serait une étiologie fréquente des syndromes amnésiques et provoquerait le syndrome amnésique le plus pur, par lésion hippocampique. Elle est souvent le fait d’un arrêt cardiaque (fibrillation ventriculaire, ACFA, cardiothyréose, etc.) ou respiratoire (noyade, pendaison, intoxication au CO, butane, propane, etc.) [4]. L’évolution dépend de l’étendue des lésions, de l’âge et du début de l’installation des troubles et du diagnostic précoce [1]. Dans ce travail, nous nous intéressons au cas clinique d’une jeune patiente ayant présenté un syndrome amnésique pur suite à l’inhalation d’un gaz toxique et dont l’évolution est marquée par une disparité radioclinique. Mlle HK, âgée de 19 ans, a été victime d’une intoxication prolongée par le butane (18 heures). La patiente a séjourné en coma durant 24 heures. À son réveil, la patiente ne se souvenait plus de l’accident ni de ses circonstances. L’examen psychiatrique a objectivé un déficit mnésique touchant la mémoire antérograde de l’espace, du temps et vis-à-vis des personnes. Sa mémoire rétrograde était manifestement conservée. Le score de la Galveston orientation and amnesia test (GOAT) 24 heures après son réveil en réanimation était de 46. Le reste de l’examen psychiatrique, neurologique et général était normal. Le bilan biologique et l’électrocardiogramme (ECG) se sont également révélés normaux. Une tomodensitométrie (TDM) cérébrale a objectivé une hypodensité bilatérale sur les régions hippocampiques intéressant aussi bien la substance blanche que la substance grise et un œdème diffus (Fig. 1-2). En réanimation, la patiente a été mise sous diurétiques et sous vascularisateur cérébral durant 48 heures. L’évolution a été cliniquement marquée par la persistance du déficit mnésique avec une stagnation des scores de la GOAT (46 à l’admission, 46 au dixième jour et 50 à sa sortie au bout de trois semaines d’hospitalisation) et la régression de l’œdème cérébral et des images hypodenses bilatérales de l’hippocampe (disparition à droite et persistance d’une petite image hypodense sur la corne gauche quelques jours de plus). Le contrôle clinique et radiologique 45 jours après son accident, montre la persistance de l’amnésie (score de la Intoxication au monoxyde de carbone et amnésie antérograde 283 GOAT à 49) et la stabilité des images à la TDM. En parallèle, des symptômes d’un trouble dépressif majeur se sont installés avec un score de 19 à la Hamilton depressive rating scale (HDRS) à 17 items. La patiente a été ensuite perdue de vue. Discussion Schéma 1 Figure 1 Figure 2 La patiente a été exposée au CO durant une période prolongée (18 heures), ce qui a dû provoquer les lésions bilatérales au niveau de l’hippocampe et, de ce fait, l’installation d’une amnésie antérograde immédiate. Le CO est un gaz qui se forme lors de la combustion incomplète de n’importe quelle énergie inflammable (bois, charbon, pétrole, kérosène, kerdane, mazout, essence, méthane, propane, et gaz butane comme ce fut le cas de notre patiente HK) et se dissout dans le plasma après son absorption pulmonaire. Il forme ensuite la carboxyhémoglobine (HbCO) ce qui aboutit à une diminution de la saturation en oxygène de l’hémoglobine, conduisant, en l’absence de traitement, à l’anoxie et à la mort [8]. Le diagnostic de l’intoxication au CO peut être difficile pour des taux bas de HbCO. Les symptômes sont patents pour un taux supérieur à 20 % et le risque létal devient très important pour des taux supérieurs à 60 %. Par ailleurs, malgré une plus grande affinité de l’hémoglobine pour le CO que pour l’oxygène, la saturation en oxygène mesurée par oxymétrie de pouls restera le plus souvent normale. Les symptômes les plus fréquents, quoique non spécifiques, sont les céphalées, les vertiges, les nausées, les vomissements, les troubles visuels, la syncope, les troubles du rythme cardiaque et respiratoire, les convulsions et le collapsus. Il existerait une prévalence importante des signes ischémiques myocardiques sur l’ECG d’entrée atteignant 30 % des patients victimes d’intoxication au CO et justifiant la réalisation systématique d’un ECG. L’intoxication oxycarbonée semble n’être qu’exceptionnellement à l’origine d’un collapsus, sauf en cas d’intoxication massive. Les symptômes neurologiques sont plus fréquents chez l’adulte que chez l’enfant [8] et s’organisent en un groupe précoce et un groupe de séquelles neuropsychiatriques tardives qui toucheraient jusqu’à un patient sur deux. Les séquelles régresseraient dans 50 à 75 % des cas. Ce sont principalement le coma, le syndrome extrapyramidal, l’incontinence, l’apraxie et l’amnésie (antérograde surtout) [8]. Les troubles mnésiques sévères sont fréquents à tout âge et témoigneraient d’une vulnérabilité psychoaffective en rapport avec une perturbation du sentiment d’identité et une baisse de l’estime de soi [6] ce qui peut évoluer par la suite vers l’installation d’un épisode dépressif. L’amnésie antérograde isolée ou associée à d’autres signes neurologiques, est souvent révélatrice d’une pathologie organique du système limbique et le siège de prédilection des lésions, aussi bien sur un plan radiologique qu’anatomopathologique, serait l’hippocampe [10]. L’hippocampe ou corne d’Ammon est une structure bilatérale et symétrique, faisant partie du système limbique. C’est une structure corticale ancienne (archicortex) repliée sur elle-même et située dans la face médiane du lobe temporal, constituée d’une seule couche de cellules principales. 284 Structurellement, l’hippocampe se divise en : • hippocampe proprement dit, formé du gyrus dentelé (gyrus dentatus) et de la corne d’Ammon ; • structure parahippocampique d’entrée (cortex entorhinal) ou de sortie (subiculum) ; • corne d’Ammon est elle-même subdivisée en CA1, CA2 et CA3 (corne d’Ammon 1, 2 et 3). Chez les rongeurs, les lésions de la formation hippocampique entraînent des déficits variables selon les structures lésées. De nombreuses expériences ont montré que les lésions de l’hippocampe provoquent notamment des déficits importants dans les tâches spatiales. Dans le labyrinthe radial (test du labyrinthe radial à huit branches par exemple), les animaux lésés se révèlent incapables de discerner les voies préalablement visitées de celles non encore explorées [17]. La localisation, sur la base d’informations visuelles distantes, d’une plate-forme immergée dans la tâche du labyrinthe aquatique (test de la piscine) s’avère également difficile pour ces mêmes animaux présentant des lésions de l’hippocampe. Bien que les lésions de l’hippocampe entraînent une importante diminution des performances de localisation de la plateforme lorsque l’on varie le point de départ de l’animal (pas de transfert d’apprentissage), elles n’empêchent en rien l’apprentissage de la localisation de cette même plateforme lorsque celle-ci reste visible [5] ou lorsque le point de départ est constant. De même, lors de tests de réaction à des changements spatiaux (déplacement sélectif d’objets familiers conduisant à des modifications de l’agencement topologique), les rats lésés ne montrent pas de réexploration sélective des objets déplacés contrairement aux rats témoins. Ce comportement traduit l’absence de détection du changement spatial opéré [12]. Chez l’homme, les différents modules de l’hippocampe ont chacun une fonction spécifique encore mal élucidée ; chacune de ces fonctions contribue à la construction rapide (éventuellement en une seule fois) de mémoires évènementielles complexes, qualifiées de mémoire épisodique. Il doit cette fonction mémorielle particulière à certaines structures autoassociatives, comme la CA3, qui permettent d’établir des liens entre des informations reçues de couches corticales éloignées les unes des autres et qui convergent toutes vers la structure hippocampique par la porte d’entrée du cortex entorhinal. On lui fait jouer un rôle de répétiteur des informations rapidement apprises, pour le manteau cortical qui apprend beaucoup plus lentement et avec lequel il a des connexions réciproques. On oppose la mémoire évènementielle ou mémoire épisodique consciente à la mémoire procédurale (des habiletés et des automatismes moteurs ou autres), majoritairement à dominance non consciente stockés dans des structures sous-corticales, tels les ganglions de la base. Cependant, le dialogue entre les deux systèmes et le passage d’une forme de mémoire à l’autre est permanent [9]. Chez les sujets hippocamptomisés (pour traitement d’épilepsie, notamment), on a mis en évidence le rôle de l’hippocampe dans la mémoire épisodique et l’acquisition de nouveaux souvenirs, en raison de l’amnésie antérograde consécutive à ces interventions [6]. O. Mahmoud et al. L’hippocampe serait en fait le siège de la mémoire épisodique à long terme, c’est-à-dire l’ensemble des évènements de l’existence dont le souvenir a été conservé. L’hippocampe ne serait donc pas une simple machine à fabriquer des souvenirs stockés ensuite ailleurs, mais bien le siège de ces souvenirs, et cela, tout au long de la vie ; un syndrome amnésique permanent, devrait faire penser à une dégénérescence cérébrale et notamment dans la région hippocampique [7]. D’autres troubles peuvent être rencontrés dans l’intoxication au CO tels un syndrome parkinsonien [11], un état d’akinésie-mutisme [15], une apathie, une expression faciale terne, une hypocinésie, une irritabilité, une incontinence sphinctérienne et des réflexes perturbés. L’EEG montre souvent des perturbations dans plus de 50 % des cas [16]. Il faudrait également rappeler que les complications de l’intoxication par le CO peuvent apparaître plusieurs semaines (classiquement de 2 à 40 jours), voire plusieurs mois plus tard (trois à quatre mois) [18]. Sur le plan radiologique, les anomalies scannographiques relatives à l’intoxication au CO sont également retrouvées chez la moitié des patients [2]. La durée de la perte de conscience peut sembler un facteur favorisant le développement des lésions cérébrales [13]. La plupart des lésions siègent au niveau de la substance blanche, mais peuvent également se retrouver sur la substance grise ou sur les deux. Les structures grises les plus touchées sont les noyaux gris centraux, et notamment le pallidum (globus pallidus) et l’hippocampe et également le cortex qui peut s’atrophier à long terme (deux à trois ans d’évolution). Par ailleurs, les lésions de la substance blanche prédisposent aux séquelles neurologiques qui ont, paradoxalement le plus souvent un pronostic favorable après une évolution d’un à deux ans. Les lésions hippocampiques semblent également évoluer favorablement à long terme aussi bien cliniquement (état psychiatrique et neurologique) que radiologiquement. Du point de vue thérapeutique, le développement de médicaments visant à restaurer un fonctionnement normal de la mémoire est difficile et doit tenir compte de la cible pharmacologique à atteindre. Les médicaments de la mémoire peuvent agir de manière symptomatique, mais également en ralentissant les processus physiopathologiques siégeant dans les structures clés assurant le bon fonctionnement de la mémoire. Les preuves d’un effet médicamenteux sur la mémoire doivent obligatoirement être objectives et fondées en grande partie sur la psychométrie et la question est de savoir si l’intensité de la réponse constatée peut avoir une interprétation thérapeutique (protocoles comparatifs). Selon la classification de Kluger et Ferris [14], les médicaments améliorant la performance mnésique peuvent être classés en quatre générations de produits. Les produits de première génération sont utilisés pour améliorer le débit sanguin cérébral et la biodisponibilité de l’oxygène (composés à visée cérébrovasculaire), ou pour renforcer les activités comportementales (psychostimulants). Ils peuvent agir également par l’amélioration de l’apprentissage et la mémoire et l’atténuation de l’amnésie induite par l’hypoxie (composés métaboliques). Les produits de seconde génération sont constitués par un groupe hétérogène formé par les cholinergiques (utilisés surtout dans la maladie d’Alzheimer) et Intoxication au monoxyde de carbone et amnésie antérograde les produits agissant sur d’autres systèmes de neurotransmission, les neuropeptides et certaines associations thérapeutiques. Les produits de troisième génération associent certains facteurs neurotrophiques tels le facteur de croissance du nerf (NGF) qui renforce la viabilité des neurones. Sur des modèles animaux, le NGF augmente la viabilité et la survie des noyaux cholinergiques de la base du cerveau et améliore l’apprentissage et la mémoire des animaux lésés expérimentalement à ce niveau. En plus, ce groupe de produit comprend les antagonistes de la toxicité des acides aminés excitateurs, et notamment le sabeluzole, agent protecteur contre les lésions neuronales induites par le glutamate (actuellement en cours d’évaluation). D’autres produits de ce groupe sont également en cours d’évaluation comme les antagonistes calciques (la nimodipine). Les produits de quatrième génération sont issus des progrès de la biotechnologie et de la génétique moléculaire et constituent les prémisses de thérapeutiques efficaces et de prévention des perturbations du système nerveux central, présidant à cette dysfonction cognitive. Les techniques appliquées à la régulation de la synthèse des protéines anormales pourront amplifier les premières étapes du développement des médicaments de quatrième génération. Références [1] Chen ZQ, Yang WJ, Cai L. Clinical characteristics, CT and MRI findings for delayed encephalopathy after acute carbon monoxide poisoning. Zhonghua Lao Dong Wei Sheng Zhi Ye Bing Za Zhi 2005;23(6):438—41. [2] Choi S, Choi YC. Evaluation of outcome after acute carbon monoxide poisoning by brain CT. J Korean Med Sci 1993;8(1):78—83. [3] Cipolotti L, Bird CM. Amnesia and the hippocampus. 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