23/06/13 Iron Man de Nice Alexandre Gabus

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23/06/13 Iron Man de Nice Alexandre Gabus
23/06/13 Iron Man de Nice
Alexandre Gabus - You are an Iron Man!!!
Le WE a démarré par un départ aux aurores avec Jean -Luc à Orly car les inscriptions
clôturent à 13h et nous devons amener les vélos avant 15h00. Nous sommes obligés de finir
une petite bouteille de maltose avant les contrôles ....Je pense à ces heures passées sur le vélo
en course, ce marathon de Paris loupé avec des crampes au 30ème et fini grâce à Cyril, à
l’agonie, enfin le longue distance de Calvi magnifique fini derrière Pascal et qui m’a rassuré
et maintenant demain c’est le grand jour l’IRONMAN de Nice, on ne rigole plus... Nous
rencontrons Stéphane très grand habitué des iron puisqu'il en est à une dizaine à son actif me
semble-t-il ?
Pas de péripéties le vélo arrive en bon état dans sa valise dédiée, location de voiture et arrivée
à l’Hôtel sans encombre. Pendant les inscriptions nous retrouvons Edwin RAS. Je reviens
chercher la famille enregistrée sur un vol un peu plus tardif, Edwin et Jean-Luc roulent une
petite heure, je remonte pendant ce temps là regonfle les pneus du vélo et PAF, une chambre
explosée ! Ca commence mal me dis je. Pas question de dormir, remontes la roue et surtout va
rouler 10km avant l'heure limite de dépôt du vélo dans le parc pour vérifier si ça tient ....
Plus de soucis tout se déroule bien nous déposons les vélos et les sacs de transitions pour le
dimanche matin, je continue à avaler encore la mixture à base de maltose qui me préserve au
maximum des crampes et charge mes réserves en glycogène. Les enfants sont inscrits pour
l'ironkids le lendemain, resto pâtes sur le cours Saleya tranquille et dodo.
Bon évidemment le Méridien qui est l'hôtel en face du départ n’a bien évidemment rien prévu
pour la moitié de ses clients qui vont se lever a 4h30 le lendemain et qui ont besoin de prendre
la dernière collation avant l'effort. Bref je demande une bouilloire et vais me chercher tout ce
qu'il me faut en prévision.
Petite nuit mais plutôt correcte compte tenu de l'événement, de l'inconnu et bla bla bla ....
Réveil 4h30 : ok c’est parti dej dans la salle de bain pour ne pas réveiller tout le monde et
préparation des sacs de ravito : il ne faut pas se tromper !
cOr dans le briefing les couleurs ont été inversées entre le ravito vélo et le ravito course !
5h15 bouges, le parc ferme a 6h00 et tu es encore dans l'hôtel ! Petite queue pour rentrer dans
le parc en effervescence déjà, le jour se lève un peu couvert sur le rocher de Nice mais il fait
bon, nous préparons les vélos, nous donnons les sacs de ravito et on met nos combinaisons, ca
y est les copains sont là, plus ou moins stressés on rigole mais on sait que l'on va souffrir.
Toutes ces heures de préparation et d'efforts vont elles suffire? Objectif vu avec Jo : « Tu
finis, le temps on s'en fout c'est ton premier, prends le comme une journée de sport bien
remplie » ...Ok message reçu. Ca y est on part, j'ai essayé de repérer les bouées des 3,8km de
la natation mais pas évident, les bouées sont loin...
Le banc de sardines s'élance et je pense a ces paroles de mon fils Maxime 9 ans: Papa tu vas
ouvrir la boite a baffes ! De toute façon pas le choix, trop de monde je ne peux pas encore
poser ma nage donc je distribue ... Du courant, de la houle, on verra plus tard pour le style, les
bouées s'enchaînent à chaque bouée la foire d'empoigne puis ça repart, sortie à l'australienne
puis on repart. Bon, finalement ça passe vite on nous aide à sortir de l'eau, 1h15 puis la
première transition, j'ai décidé de me changer complètement et de démarrer en cuissard pour
être confortable sur le vélo. Cela prend un peu de temps forcement, mais bon quand on est
dans l'inconnu et que l'on a jamais fait 180km en vélo ....
J’ai l’impression d'être dans le gros de la troupe, certains commencent à me doubler avec le
couteau entre les dents premières difficultés ça commence à monter puis faux plat montant,
Jean-Hubert et Robert me doublent, ça y est enfin une petite descente, un accident devant moi
on ralentit quasiment à l'arrêt je vois un cycliste à terre deux motards et un autre cycliste
autour de lui il ne bouge plus les yeux fermés les mains derrière le dos et une énorme flaque
de sang autour de sa tête.... Vision d'horreur, il faut repartir on gêne, les motards sont là les
secours vont arriver et le flux des autres arrivants sur le lieu nous oblige à descendre tout le
monde est calmé et nous descendons beaucoup plus lentement...
Le parcours continue, l’ascension du col de l'Ecre arrive, je me fais pas mal doubler mais je
ne me mets à aucun moment dans le rouge c’est l'objectif, la journée va être longue et j'ai pris
mes roues de CLM donc pas d'exploit dans les montées. Je demande des nouvelles du pauvre
gars qui est tombé aux motards qui me disent que tout va bien pour lui ... Ils étaient au
courant de sa mort par radio mais ne voulaient pas nous perturber et en y pensant maintenant
je suis persuadé que c'était la meilleure réponse pour nous ...
Le ravito en haut du col arrive en pleine montée ! Bon je m'arrête recharge les bidons et repart
avec un peu de tucs, je mange et bois régulièrement en alternant salé et sucré pour ne pas
saturer et arriver au bout. Pierre me disait que ça montait tout le temps et c'est vrai a chaque
descente il y a soit un faux plat derrière soit carrément une bosse et souvent bien raide, je me
concentre sur le compteur quelques chutes moins graves, la fatigue commence à se faire sentir
les paysages sont magnifiques cela fait plus de 5 heures que l'on roule je commence à doubler
on descend vite de nouveau sur Nice, encore la promenade. Je mouline tranquillement
dernières barres et gâteaux de l'effort solides avant la transition pour le marathon...
J'arrive dans le parc a vélo le speaker hurle pour l'arrivée du premier Van Lierde imminente, il
me reste un marathon on est à 8h00 de course !!!
Je suis en avance sur le timing et passe avant 14h30 donc je loupe ma femme Fred et les
enfants ...
Transition: la puce s'arrache du strap, un arbitre va me chercher un autre velcro et fixe à
nouveau la puce, je récupère un peu pendant ce temps-là total 10 mn pour la transition mais
l’objectif est toujours de finir. Pas de crampes tout va bien il fait une très forte chaleur, et on
commence à croiser les copains et à prendre la mesure du défi l'aéroport est loin très loin et
cela ne fait que 5km donc 4 allers-retours c'est simple en piste !
Heureusement un ravito et une douche tous les 2km ça aide, un gel de magnésium au départ
puis un gel gu chaque 10 km ou un peu plus, je fais l'erreur de boire de l'eau et commence à
avoir un peu mal au ventre mais ce n'est pas insupportable, je me remets à leur boisson iso
régulièrement au début je prends des douches puis cela devient compliqué de courir avec les
chaussures trempées et lourdes! Donc j’opte pour des verres d’eau directement sur la tête. Au
premier tour je croise Guillaume qui me double un peu plus tard il a déjà fait un tour puis
Alex et puis Cécile qui a arrêté après la nat un mauvais coup l’a obligé à arrêter, premier
bracelet. Elle m'encourage et court quelques centaines de mètres avec moi, Antoine est
largement devant mais je ne l'ai pas vu ...je loupe Fred ma femme et les enfants
On continue surtout ne pas s’arrêter de courir on va tout faire au mental Je croise Jean-Luc qui
finit le vélo et va attaquer la course il est 45 mn derrière moi il doit y avoir un problème car
on a le même niveau et il a l’expérience, idem pour Stéphane. On continue il fait chaud, les
km s'enchaînent et il est de plus en plus difficile de relancer, a chaque ravito je marche un peu
maintenant.
A chaque tour des compétiteurs arrivent et moi je dois tourner encore et encore ... Chaque fois
que je cale ma foulée sur quelqu’un il s'arrête de courir et marche et je dois continuer et je
relance. Je double à nouveau Jean-Luc qui marche maintenant et ne repart pas. Edwin est
derrière moi on va finir à peu d'écart ... Ca y est derniers km on va y arriver c’est certain bon
je récupère les enfants pour les derniers 100m on va passer la ligne tous les trois le bruit du
speaker, les tribunes ça y est c’est passé 12h32 au final : impeccable mission accomplie !
Merci à ma femme et mes enfants pour leur patience et leurs encouragements.
Merci a Jo pour tous ses conseils qui m’ont aidé à me caler, à Jean-Luc de m’avoir
accompagné sur tous les entraînements, à notre président qui m’a demandé en Mai si j’étais
inscrit sur Nice pour 2013 ou 2014 ... ça m’a galvanisé !
Ironman oui ça change un bonhomme je suis allé au bout de mes forces (enfin presque).
Et maintenant ? Est ce que je recommencerai ? Je n’en sais rien mais quelle aventure et cela
tient a tellement peu de chose de le finir, tellement de paramètres interviennent.
Beaucoup de félicitations de la part de vous tous, un boss qui a découvert le lendemain que
j’avais fait un Ironman, un collègue qui m’a dit que je reprendrai rapidement le poids perdu !
???
Un autre qui m’a demandé ce qui a péché !! Je cherche encore ;-)
Un britt qui m’a demandé si je rentrais a l'hôpital ? (j’avais gardé le bracelet bleu en plastique
au poignet que l’on vous met lors de l’inscription).
Bref que du bonheur