Inauguration de la Place Robert Gourmand Samedi

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Inauguration de la Place Robert Gourmand Samedi
Inauguration de la Place Robert Gourmand
Samedi 26 octobre 2013
Mesdames et Messieurs les élus
Mesdames, Messieurs,
Chers Florentinois,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour un double événement.
Nous rendons hommage à Robert Gourmand, Maire de notre commune de 1971 à 1974, et
cela nous donne l’occasion d’officialiser l’ouverture au public d’un nouvel espace aménagé.
Cette place portera désormais son nom.
Je souhaite, tout d’abord, la bienvenue aux membres de sa famille, présents parmi nous ce
midi, et notamment à son neveu Jacques Gourmand.
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L’inauguration de ce jour est bien particulière : elle consiste tout simplement au dévoilement
d’une plaque de nom de place. Je ne devrais pas dire « tout simplement » car nommer une
espace public est un exercice complexe voire difficile, car très lourd de sens.
La place, comme la rue, nous l’habitons, nous l’empruntons pour aller et venir. C’est un lieu
de citoyenneté car elle se partage. Elle accueille l’intensité de la vie sociale de la commune.
S’y développent des activités commerciales, les animations, les rencontres...
Mais réfléchissons-nous quelquefois à son architecture, à son traçage, à sa dénomination ?
Rarement sans doute, car l’espace où nous vivons nous est tellement familier et évident ! Et
pourtant les rues et places de notre cité racontent son histoire. La ville est un organisme
vivant qui s’est développé au fil du temps et qui a gardé l’empreinte des générations qui
nous ont précédés.
Donner un nom à une rue demande donc un long travail de réflexion. La nommer, c’est la
faire exister aussi faut-il bien la nommer !
Aussi sommes-nous réunis pour rendre hommage à un Florentinois, un Maire qui a compté
pour notre ville, pour ce qu’elle est devenue grâce à son action, grâce à sa vision, un homme
qui a aussi beaucoup compté au quotidien pour de nombreux habitants de notre ville en tant
qu’industriel.
Je veux naturellement parler de Robert Gourmand, né à Saint-Florentin en 1904, conseiller
municipal pendant 30 ans, Maire de notre commune de 1971 à 1974 et Conseiller général de
1961 à 1973, sans oublier gérant de l’entreprise Gourmand de 1946 à 1969.
Je prends la parole ce matin pour tenter d’éclairer les différentes facettes de cet homme qui
fut une figure importante de la vie locale florentinoise, d’abord sur le plan industriel, ensuite
sur le plan politique.
Alors, laissez-moi vous dire quelques mots sur celui qui occupa seulement trois années
durant le fauteuil de Maire.
La vie d’une commune comme nos propres vies personnelles se conjuguent aux trois temps :
passé, présent et avenir. Et c’est bien la raison pour laquelle nous avons proposé au Conseil
municipal d’offrir à cette place le nom de « Place Robert Gourmand ».
Je veux ici remercier l’ensemble de mes collègues, majorité et opposition réunies, d’avoir
accepté ma proposition avec enthousiasme. Cette unanimité a fait chaud au cœur de la
famille de Jacques pour une raison au fond toute simple : cette unanimité, ce consensus
correspondent parfaitement à la personnalité de Robert Gourmand.
Pour parler de lui, j’ai aussi fait appel à la mémoire d’amis et de collaborateurs qui l’ont bien
connu et qui ont œuvré pour Saint-Florentin à ses côtés. Je les remercie pour leur aide
précieuse.
Robert Gourmand réunissait beaucoup des qualités nécessaires lorsque l'on fait de la
politique. Il était notamment doté d'une grande capacité d'écoute, pas d’une capacité feinte
mais d'une vraie capacité qui lui permettait de vous redire longtemps après ce que des
personnes, même les plus humbles, lui avaient confié. Il avait une mémoire infaillible ! Belle
qualité.
Robert Gourmand était en outre doué d’une qualité principale reconnue par tous : une
facilité à avoir vision pour notre ville, une vision pour son avenir.
Le service de l’intérêt général, c’était cela la motivation de Robert Gourmand, homme de
devoir recherchant la conciliation par la diplomatie.
Élu Maire de Saint-Florentin le 31 mars 1971 et succédant à Louis Dubost, il nous a laissé un
héritage tout simplement considérable ! La liste des réalisations initiées, achevées ou
effectuées sous ce court mandat est impressionnante.
Pour mémoire, en 1971, Saint-Florentin comptait 7 000 habitants et connaissait une forte
croissance démographique. Tous les domaines d’intervention municipale étaient donc
sollicités.
Je n’ai pas le temps d’étaler toutes ses réalisations et projets. Je me contenterai de retenir
celles qui ont le plus marqué à mon sens le mandat de Robert Gourmand, et qui, ironie du
sort, sont 40 ans plus tard, les préoccupations d’aujourd’hui.
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En 1971, à cours d’eau potable pour la commune, signature d’une convention avec
Venizy pour la fourniture au captage du Ruet, captage qui reste aujourd’hui notre
point d’approvisionnement principal
La construction de la salle Daullé
L’implantation de la piscine municipale
La construction des barres HLM devant l’arrivée massive d’habitants
La mise à disposition des candidats constructeurs des zones de lotissements
pavillonnaires (Les Petites Conches et Pommier Janson)
- La nationalisation du collège Marcel Aymé
- La construction des écoles du groupe Pommier Janson
- Création de la station d’épuration et
- Développement de logements sociaux
- Construction du gymnase
- Construction de l’ancienne caserne des pompiers
- Construction d’un local pour les services de voirie
- Agrandissement de la maison de retraite
- Création d’un centre social avec halte-garderie
- Construction de la MAIP, ancien foyer des jeunes travailleurs
- Construction de la gendarmerie
- L’adduction en eau à Avrolles
- Assainissement du bourg d’Avrolles
- Création d’une place publique à Avrolles.
C’est aussi sous son action qu’Avrolles fusionne avec Saint-Florentin et que le jumelage
prend de l’ampleur.
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Et j’en oublie certainement ...
Vous le voyez Mesdames, Messieurs, et beaucoup d’entre vous s’en souviennent, Robert
Gourmand a été un Maire entreprenant, n’hésitant pas à bousculer quelques petites
habitudes pour améliorer la vie de la majorité des Florentinois.
Pour celui qui fut non seulement Maire, mais aussi Conseiller général auprès de Jean
Chamant, et suppléant du Sénateur Paul Guillaumot, « la parole ne possédait pas de poids,
autrement dit : seuls les actes comptaient ! »
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Cette devise valait également dans sa vie professionnelle d’industriel que je résumerai en
quelques lignes.
Robert Gourmand était le petit-fils de Narcisse Berthelin, fondateur en 1885 d'une des plus
vieilles entreprises florentinoises.
A cette époque, l'entreprise GOURMAND fabriquait manuellement des briques et des tuiles
à base de terre cuite extraite sur place et comptait 6 ouvriers.
En 1905, une adjonction de commerce fut rendue possible avec l'aide de ces deux gendres :
Julien Tribaudaut et Edmond Gourmand, père de Robert.
Malheureusement, Monsieur Tribaudaut est tué en 1917 au « Chemin des Dames ». Par
conséquent, au décès de Narcisse Berthelin en 1919, l'affaire est reprise par Edmond
Gourmand aidé par ses 3 fils : Robert, Raymond et André.
A cette date, Robert Gourmand, l’aîné, quitte les bancs de l'école florentinoise, muni de son
seul Certificat d'Études pour aider son père à la bonne marche de l'usine. Sa carrière
politique démontrera pourtant toutes ses qualités exceptionnelles, sa parfaite syntaxe et
l’étendue de sa culture générale basée sur l'expérience et une mémoire remarquable.
En 1930, on construit sur le site de l’usine une cheminée de 25m pour le four semi-continu.
L’activité va croissant.
Malheureusement, pendant la période 1939 à 1945, la guerre amènera l'arrêt de toute
fabrication ainsi que la réquisition de trois camions.
En 1946, l'usine repart progressivement avec 15 ouvriers sous la direction de Robert
Gourmand et de son frère André, Edmond étant à la retraite. Raymond lui, se consacre
désormais à son entreprise de transport. Ironie du sort, le lieu où nous sommes
actuellement, était l'emplacement du garage de Raymond.
Jusqu'en 1969, Robert Gourmand n'a eu cesse d'être un inventeur pour améliorer, sans cesse
les procédés de fabrication et diminuer la pénibilité du travail. Par exemple, il avait créé une
chaîne de cuisson révolutionnaire pour l'époque dont il était très fier ainsi que la
construction d'un four à flamme inversée.
En 1969, Robert Gourmand cèdera sa place à la direction de l'entreprise à son neveu,
Jacques, fils d’André.
L'usine disparaîtra peu à peu pour se consacrer uniquement au négoce de matériaux de
construction.
Après l'adhésion de la SA GOURMAND à l'enseigne BIG MAT en 1987, l'entreprise deviendra
une des plus importantes dans son domaine avec un effectif de près de 100 personnes
toutes filiales confondues.
Voici le parcours professionnel de Robert GOURMAND, mais aujourd'hui, je tiens à insister
sur son dévouement de tous les instants qu'il consacrait aux Florentinois et à la ville qui l'a
vu naître.
Je terminerai mon propos par deux anecdotes marquantes.
La première concerne son rôle d’élu. Avec son ami, Georges BLANCHET, maire d'Avrolles, à
défaut de plan précis, ils étaient les seuls à savoir où passaient les canalisations d'eau dans la
ville. Il n'était pas rare de le réveiller en pleine nuit afin de régler un problème urgent.
La seconde concerne son métier d’industriel. Pendant l’exode d’après-guerre, il vu arriver sur
la route de Troyes, un couple fuyant la guerre, poussant une carriole avec des enfants, et
venant de Tchécoslovaquie. Il leur donna le gîte et le couvert. Ils ne sont plus jamais repartis,
Jean SLOSIAR devenant son « bras droit » et un Florentinois à part entière.
Robert GOURMAND est décédé le 23 juin 1994 dans sa 90e année.
Il a laissé à ses amis et anciens collaborateurs le souvenir d'un homme intelligent, à la
personnalité très attachante dont la discrétion et l'humilité n'ont eu d'égal que son
dévouement pour sa commune.
Comment mieux conclure un hommage à Robert Gourmand ?
J’espère que tous les riverains s’approprieront ce lieu et qu’ils sauront en apprécier toutes
les spécificités tant la place est un espace de création, de modernité, d’innovation et surtout
de lien social.
Je vous remercie.

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