Le néo-réalisme est un " mouvement

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Le néo-réalisme est un " mouvement
Le Cinéma Italien 1945-1959
Le Néoréalisme, 1945-1953, Italie
Rome, ville ouverte de Roberto Rossellini, 1945.
I. Histoire
1. Qu'est-ce que le néo-réalisme italien ?
Le néo-réalisme est un " mouvement cinématographique italien, né pendant
la guerre. Le principe en fut initialement de " filmer avec style une réalité
non stylisée" (Panofsky). En France, où les films réalisés durant la guerre ne
furent vus que tardivement et où les débats théoriques et critiques italiens
restèrent inconnus, la critique a souvent considéré que le néoréalisme était
une conséquence de la guerre et de la libération, et qu'il accompagnait un
changement esthétique et idéologique profond.
Dictionnaire théorique et critique du Cinéma. Jacques Aumont, Michel Marie

G P Brunetta voit le néoréalisme comme un " regard globalisant et totalisant
qui cherche à embrasser le territoire italien dans son extension maximum
[...] et à montrer comment un peuple peut devenir protagoniste d'un
gigantesque récit ininterrompu."

[...] que veut dire néo-réalisme ? Au cinéma, le mot a servi à définir les
conceptions dont s'est inspirée la récente "école italienne". Il a rassemblé
ceux (hommes, artistes) qui croyaient que la poésie naît de la réalité. [...].
Visconti, in Rinascita, 1948
Les prémisses du Néo-réalisme
Les échecs militaires, la chute du fascisme, la signature d'un armistice, la
République de Salo, la mort du Duce Mussolini et la fin de la guerre sont tous des
événements propices à la naissance du Néo-réalisme. Les revues de cette époque
(Cinéma en 1936, Bianco e Nero 1937, Si gira en 1942) sont alors des lieux de
contestation, d'où leur importance. Le principal changement vient du point de vue.
Désormais, ce sont les gens simples confrontés à la vie et à ses difficultés qui sont
les protagonistes du Septième Art.
3. Les Grands noms du Néoréalisme
Roberto Rossellini
Rossellini a été formé par le documentaire et son œuvre en conserve des traces. C'est lui qui
fonde le mouvement avec Rome, ville ouverte réalisé en 1945. Il réalise une trilogie de guerre
composée de Rome, ville ouverte (1945), Paisa (1946) et Allemagne, année zéro (1948).
Rossellini est réputé pour tourner rapidement, avec des acteurs professionnels ou nonprofessionnels et sans scénario bien défini mais plutôt sur des idées.
" J'ai ressenti instinctivement le cinéma comme un moyen d'affronter la vie réelle, donc pour
s'approcher des choses vraies dans un certain domaine. De fait, pour moi, le néoréalisme était
vraiment une position morale et l'effort précis d'apprendre : rien d’autre que cela. [...] Je me
suis toujours efforcé de dire que pour moi le néoréalisme était seulement une position morale,
c'est à dire de se mettre objectivement à regarder les choses et de mettre ensemble les éléments
qui composaient les choses, sans essayer d'apporter aucun jugement. Parce que les choses
portent en elles leur jugement.
LE NEOREALISME ITALIEN (Larousse)
Mouvement cinématographique né en Italie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale,
visant à l'objectivité, à l'observation des réalités quotidiennes insérées dans leur contexte
social.
Dans les décombres du fascisme et d'une économie en miettes, le cinéma italien entreprend une
recherche de l'authenticité humaine et sociale. En quelques années, le cinéma italien va dresser
un bilan amer du pays au sortir de la guerre. Débarrassé des boursouflures et des rodomontades
mussoliniennes, privé de la médiocrité petite-bourgeoise qui faisait jusqu'en 1940 le fonds des
mélodrames sentimentaux, que lui reste-t-il ? Le chômage, la délinquance dans les villes, la
dureté de la vie rurale, la détresse des personnes âgées, le désespoir précoce des jeunes… Le
néoréalisme entreprend de tout montrer.
Toutefois, malgré les thèmes communs de l'écroulement du fascisme, de l'expérience de la
Résistance et des drames sociaux et humains de l'après-guerre, les réalisateurs vont imprimer à
la saisie de la réalité leurs visions politiques et esthétiques personnelles.
Certains, comme Rossellini, s'attachent avec la sécheresse d'un style proche du reportage aux
désastres matériels et moraux qui accompagnent la chute du fascisme (Rome, ville ouverte,
1945 ; Paisa, 1946) et du nazisme (Allemagne, année zéro, 1947). D'autres décèlent, au-delà
des responsabilités de la dictature, les blocages profonds de la société : ainsi De Santis, qui
analyse l'aliénation paysanne (Riz amer, 1949 ; Pâques sanglantes, 1950), ou Visconti, qui,
dans La terre tremble (1948), renoue avec le vérisme de Verga pour peindre la difficile prise
de conscience de leur condition par les pêcheurs misérables d'un petit port sicilien.

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