Les Nouvelles Vagues I

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Les Nouvelles Vagues I
Des « nouvelles vagues » I
Après 1945, la domination des Etats-Unis laisse survivre les cinémas européens seulement
dans ses marges. C’est en Italie et en France que la production cinématographique est la plus
dynamique.
Italie / Le néoréalisme
En opposition avec le cinéma fasciste (qui donne une image idyllique et rassurante d’une Italie
fasciste paisible), le néoréalisme s’évertue à montrer sans artifices ni effets spectaculaires la
dure réalité de l’Italie d’après-guerre : misère, chômage, pauvreté, etc. C’est dans un contexte
de grande pénurie mais aussi de grande liberté que va se reconstruire le cinéma italien.
Les films néoréalistes s’attardent peu sur l’élaboration du scénario ou du découpage. Ils ne
font pas recours à l’artifice ou aux effets visuels ; leur description de l’histoire est brutale. Ils
traitent de sujets difficiles comme la misère rurale, le sous-développement économique, le
chômage urbain, les conditions de vie difficiles, etc. Aux côtés d’acteurs professionnels
chevronnés, on fait jouer des non-professionnels (ouvriers, pêcheurs, etc.).
Cependant, le néoréalisme n’est pas une école et chaque cinéaste a son identité, son propre
regard sur le monde. De plus, il ne représente que sept ou huit années du cinéma italien. Il
s’estompe donc très vite mais permet l’ouverture sur un cinéma moderne. L’influence
néoréaliste dépassera les frontières italiennes et se fera sentir en France (Nouvelle Vague) et
dans le monde. Le néoréalisme a ouvert la voie à la modernité au cinéma.
Films vus en classe :
-
Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini, 1945.
-
La Dolce Vita, de Federico Fellini, 1960.
Néoréalisme et la Nouvelle Vague
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France / La Nouvelle Vague
La Nouvelle Vague bouleverse les modes de production et impose une nouvelle conception du
cinéma. Bien que bref, ce mouvement (entre 1958-1962, 97 films sont réalisés) aura un impact
important dans d’autres pays. Ces films réclament peu d’argent et peuvent donc se permettre
beaucoup. Ils sont impétueux et désinvoltes.
Dès les années 1950, des rédacteurs des comme François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude
Chabrol, Jacques Rivette ou Eric Rohmer critiquent la « qualité française » et l’académisme
que l’on avait pu voir à l’œuvre dans Le Corbeau de Georges Clouzot. Ils défendent une
réalisation bien plus personnelle, dans laquelle transpire les pratiques individuelles. Passant à
la réalisation, ces auteurs forment la Nouvelle Vague.
Les progrès techniques (caméras légères, pellicules suffisamment sensibles pour filmer la
lumière du jour, son synchrone de qualité, etc.) permettent de tourner « à la Rossellini », dans
la rue ou en intérieurs, mais toujours en décors réels. La structure des films est bien plus libre
qu’avant. Les sujets traités par les réalisateurs de la Nouvelle Vague tournent essentiellement
autour de la société et de la place des individus en son sein.
Dès 1961, le déclin du mouvement se profile. Le public se lasse. La Nouvelle Vague a permis,
entre-autres, de renouveler le cinéma français. Elle a eu une influence considérable hors des
frontières françaises, dans les pays de l’Est notamment.
Film vu en classe :
-
A bout de souffle, de Jean-Luc Godard, 1960.
Bibliographie indicative :
Delmas Laurent et Lamy Jean-Claude (dir.), Cinéma. La grande histoire du 7e art, Larousse, 2005,
2008
Vanoye Francis, Frey Francis et Goliot-Lété Anne, Le cinéma, Nathan, 1998, 2009
Néoréalisme et la Nouvelle Vague
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