Hôtel Le K2
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Balthazar Balthazar B ALTHAZAR ALTHAZAR N°44 N°17 COUV FRA Balt 44.qxd:COUV FRA Balt 44 22/02/13 16:53 Page 1 LE MAGAZINE DE L’HOMME Cahier USA MIAMI Regard d’une femme ALICIA KEYS Rencontres TOM HANKS DANIEL CRAIG GILLES JACOB FRANCIS VEBER JEAN-ERIC AUBERT THOMAS KRIEF NIKOLAI LUGANSKY CRAIG THOMPSON YVES BOUVIER CHRISTELLE MORIN CHRISTOPHE NEBOUT JEAN-JACQUES VALLET PHILIPPE BRIEU PIERRETTE TRICHET Dossier spécial LE SIÈCLE Automobile SALON DE DETROIT Evasion HONG KONG Tables à part LUC REVERSADE NICOLAS SALE SECRETS DE RÉUSSITE Les sens interdits de PASCAL JOSÉ ARTUR Mars-Avril 2013 - BEL : 6,60 € L 11365 - 44 - F: 6,00 € - RD LEGROS PDG DE BURONOMIC P096-097-Nicolas Sale.qxd:P096-097-Nicolas Sale 22/02/13 10:40 Page 80 Courchevel NICOLAS SALE : POUR L’AMOUR DE L’ART CULINAIRE LE CHEF EXÉCUTIF DES QUATRE RESTAURANTS ET TRIPLEMENT ÉTOILÉ AVEC LES DEUX ÉTABLISSEMENTS DU KILIMANDJARO (** 2013) ET DU K2 (* 2013) RETRACE POUR NOUS UN PARCOURS RICHE D’ENSEIGNEMENTS. « J’ai un itinéraire très “gastronomique” dans le sens où j’ai beaucoup travaillé dans des grandes maisons parisiennes. Au Lucas Carton, auprès d’Alain Senderens, qui est certainement pour moi un mentor, le premier chef à mettre à sa carte l’association des mets et des vins. Je l’admire beaucoup. Chez Pierre Gagnaire, j’ai aussi beaucoup appris. C’est un homme cultivé, un créateur hors du commun qui donne tout ce qu’il a. Je n’oublierai pas de citer également mon travail auprès de Philippe Legendre au George V, un registre certes plus classique mais très formateur dans différents domaines, tant aux pianos qu’aux commandes d’un établissement de grand luxe. Je n’aurais jamais eu les capacités d’ouvrir le K2 à Courchevel sans l’expérience du George V. QUAND AVEZ-VOUS DÉCIDÉ DE VOLER DE VOS PROPRES AILES ? Nicolas Sale : En 2003, quand je prends les cuisines de l’hôtel Hyatt Paris-Madeleine. Puis mes origines du Sud me poussent à descendre « au soleil », et en 2006 je rejoins la Provence à l’hôtel du Castellet où je gagne un macaron au guide Michelin. Il ne m’a plus quitté depuis puisque je l’ai gardé au Cap d’Antibes, et aujourd’hui encore à la Table du Kilimandjaro. Mon prédécesseur d’ailleurs, Alexandre Ongaro, avait déjà l’étoile à Courchevel. VOUS ÊTRE UN BATTANT, UN ORGANISATEUR QUI SAIT MANAGER PLUSIEURS RESTAURANTS ET LES ÉQUIPES QUI VONT AVEC, MAIS VOTRE CUISINE, VOTRE CRÉATIVITÉ DANS TOUT ÇA ? Au Kilimandjaro, il y a deux restaurants : le gastro et le bistrot. Lorsque les propriétaires Suzanne et Philippe Capezzone m’ont demandé en 2010 de les rejoindre, j’ai dit oui parce qu’ils ont la même perception que moi du travail. La cuisine c’est une passion, ce n’est pas un métier. Je ne serais rien tout seul sans ma brigade. D’ailleurs, je ne sais pas si vous avez remarqué mais je dis toujours « nous », pas « je ». A 40 ans, on atteint un peu sa maturité et aujourd’hui je peux enfin dire que c’est ma cuisine que j’ai envie de faire, après un parcours influencé par la table familiale, mais cela c’est normal. Lorsque le K2 est arrivé en 2011, deux nouveaux P096-097-Nicolas Sale.qxd:P096-097-Nicolas Sale 22/02/13 10:40 Page 81 Table à part 97 Par Dominique Homs-Vailhé Photos : Mathieu Cellard et Marc Bérenguer. restaurants ont vu le jour, le Black Pyramid et le Kintessence, avec un K pour rester dans l’image. Je suis très cuisine méditerranéenne, à Courchevel ça peut choquer, mais c’est mon feeling à moi. J’aime la légèreté dans cette cuisine-là, et je suis très axé sur le produit ensoleillé. MAIS ALORS, QUE PRIVILÉGIEZ-VOUS POUR CHAQUE RESTAURANT ? A la Table du Kilimandjaro, une vraie cuisine méditerranéenne à ma manière, mais aussi une tonalité bretonne avec Glenn Viel, mon chef qui est breton. Nous travaillons donc la sole meunière en la revisitant associée à un peu de cédrat, à de la pomme de terre, mais nous allons toujours à l’essentiel qui est le produit et toujours le produit. Je n’utilise pas d’artifices, je cherche à sublimer les saveurs originelles de mon plat. Au bistrot du Kilimandjaro, nous privilégions les très bonnes viandes comme le black angus que l’on sert avec un gratin dauphinois pour ne pas occulter totalement le côté savoyard. Au gastronomique du K2, au Kintessence, avec mon chef Jean-Rémi Caillon, nous travaillons le même produit décliné selon plusieurs modes de cuisson : la Saint-Jacques, la langouste, servies crues, pochées, poêlées, grillées… C’est une tendance intéressante qui vise à mettre en valeur le produit justement. Il s’exprime différemment selon la manière dont il est cuit. On ajoute quelques petits éléments pour créer des jeux de textures, de saveurs, avec toujours la ligne conductrice du produit. PARLEZ-NOUS UN PEU DE VOS PRÉ-DESSERTS ? Oui, j’en suis très fier. On ne sert plus un pré-dessert comme cela sans raison. On choisit le pré-dessert en fonction du dessert choisi de façon à ce qu’il y ait un véritable accord, une véritable association de saveurs. Pour un dessert au chocolat, vous aurez un pré-dessert au chocolat. C’est un exercice qui demande beaucoup de travail. A propos justement de dessert, une nouveauté nous a demandé énormément de recherche, une douceur « after eight » menthe glaciale. Nous cherchons sur les goûts d’abord, puis nous peaufinons. Tout est dans la sensibilité, la subtilité, nous ne sommes pas là dans le « manger ». POUR VOUS LA CUISINE, C’EST… De la magie tout simplement. Une magie dont les codes se transmettent. Nous sommes des artisans, des artistes et notre « savoir » doit être perpétré. C’est comme cela que je suis arrivé aujourd’hui, en me construisant sur les bases de ceux qui ont bien voulu me transmettre leurs connaissances. Et l’on se doit de continuer… >> PLUS D’INFOS Hôtel Le Kilimandjaro***** Route de l’Altiport, 73120 Courchevel 1850. Tél. : 04 79 01 46 46. www.hotelkilimandjaro.com Hôtel le K2***** Rue des Clarines, 73120 Courchevel 1850. Tél. : 04 79 40 08 80. www.hotellek2.com