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23 POP/ROCK JOURNAL DU DIMANCHE 16 janvier 2011 UN PETIT (RE)TOUR DANS NOTRE DISCOTHÈQUE "Vacances prolongées", les VRP Il y a aujourd’hui les Fatals picards ou les Rois de Suède. Ces groupes aux textes loufoques, sont les héritiers des Ludwig von 88 mais aussi et des VRP, le groupe de rock parodique. Même si leur carrière a été de courte durée puisqu’elle n’a été que de quatre ans (création en 1988), les VRP laissent quelques petits chefs d’œuvres de la chanson décalée. Leur dernier opus, Vacances prolongées paraît de 1992. Le disque s’ouvre sur Une blague. Pas drôle. Mais c’est justement ce qu’il y a de plus drôle ! On retrouve dans cet album La Picardie, la côte d’azur à moitié prix. Leur meilleur titre est sur ce disque : Léo. C’est leur création la plus sérieuse. L’errance et la descente aux enfers d’un marmaille qui devient vagabond. Le nom du groupe de chanson française Les hurlements d’Léo est un clin d’œil à ce titre. Ce qu’il y a de bien avec les VRP c’est qu’ils osent tout : "Aujourd’hui c’est dimanche, c’est le jour du seigneur il va falloir prier pour guérir la petite sœur atteinte de mongolisme jusqu’au plus haut degré". Egalement : "Il y a un an le 12 octobre, tu nous quittais mèmère (…) quand tu rangeais tes lunettes dans le frigo c’était marrant (…) quand tu te levais c’était souvent sans retenue (…) nos petites farces amicales étaient souvent bienvenues, la dernière te fut fatale…" Le politiquement correct n’existe pas. Faut simplement que ce soit drôle. C’est pour cette raison qu’ils décident de se séparer en 1993 lors des états généraux du rock. Pour ne pas s’institutionnaliser. Ils balancent leurs instruments dans le public en signe de fin. L’album Vacances prolongées se conclut sur la description d’une femme aux "bas qui plissent"… "Salope !" hurlé en guise de point final de ce titre. Dans la carrière des VRP il faut aussi noter quelques perles : Ramon Perez, Mardi gras, Le viet, Le Roi de la route et Le Nain : "Je voudrais être un nain…Mais je ne suis qu’un géant…" Pour remplacer les trois petits points, il suffit de l’écouter. Très poétique… Michael or not Michael ? Michael ou pas Michael ? That is the question qui occupe l’esprit à l’écoute du dernier opus posthume et éponyme du king of pop. Une chose est sûre : on ne retrouve pas cet univers qui a fait sa notoriété. S’il avait débuté par ce genre d’album, on se dit alors qu’il aurait fait une carrière furtive et qu’il serait mort dans l’anonymat le plus complet. Indécrottables maisons de disque. Michael Jackson a trépassé. Et alors, il peut encore vendre des albums. Non pas ces albums passés, le superbe Thriller ou encore History. Mais un nouvel album inédit avec dix nouveaux titres. La sortie de ce petit nouveau, éponyme, dans la carrière du chanteur a été marquée par une rumeur : la voix qu’on entend ne serait pas celle de M.J. Peut-être influencé par cette rumeur, au fil des chansons, on cherche. Là un effet qui ne ressemble pas à du Michael. Ici une intonation bizarre. Puis, si en fait c’était bien lui. Dur de se faire une idée. Michael est un bon album r’n’b. Car côté arrangements, ça n’a plus grandchose à voir avec du Michael. Les présences de Akon (Hold Les enfoirés, vingt ans de B.A., et vingt ans de promo Les enfoirés ont vingt ans. Youpi ! On sortirait presque le champagne. Mais décence oblige, c’est tout de même des Restos du cœur dont il est question, trouvons un autre moyen pour célébrer cet anniversaire. Sortons un album Best of. Bah tiens donc. Entre "Worst of" et "Best of", on hésite. L’idée lancée par Coluche était bonne : réunir des potes qui poussent la chansonnette ensemble et filer les bénéf aux restos. Mais au fil du temps, les potes ont cédé la place à toute une bande de pique-assiette et les Restos sont devenus un peu le passage obligé pour faire sa promo. On y a vu des jeunes gens tout droit sortis de la Star Ac. Quoi de mieux que de chanter pour ceux dont l’estomac sonne creux pour se faire bien voir des Français qui vont ensuite se ruer sur les albums d’artistes qui donnent un peu de leur temps ? Le concert des Restos, c’est donc devenu le dernier endroit à la mode. Un peu comme une manifestation du Rotary ou des Kiwanis où des gens aisés se donnent bonne conscience avec des petites actions qui ne mangent pas de pain. Pour ce qui est du côté artistique, disons-le tout de suite : musicalement ce disque n’a aucun intérêt . C’est l’enregistrement d’un karaoké au cours duquel Muriel Robin ou Mimie Mathy massacrent des standards. Exemple : l’interprétation, en chœur, de la Chanson pour l’Auvergnat, c’est Brassens qu’on assassine. my hand) ou de 50 cent (Monster) y sont certainement pour beaucoup dans ces accents r’n’b qui tendent vers le hip hop. Néanmoins, certains titres flirtent avec l’univers du king of pop. C’est le cas de Breaking news, de Keep your hand up ou de Another day en duo avec Lenny Kravitz. Mais l’ensemble reste bien en dessous de la production habituelle de Michael. C’est peut-être pour ça qu’il n’a jamais publié ces titres. C’est néanmoins la position de la famille du chanteur qui a affirmé que MJ n’aurait jamais souhaité que ces titres sortent au motif qu’ils étaient « incomplets et inachevés ». C’est même la propre mère de Bambi qui a apporté de l’eau au moulin de la rumeur en disant que certaines chansons de l’album n’avaient jamais été chantées par son fils. Mais pour une maison de disque comme Sony on ne s’encombre pas avec ce genre de considération quand il est question d’une poule aux œufs d’or comme le roi de la pop. Le disque de Duffy n’est pas interminable, hélas Autant le dire tout de suite : Endlessly, le nouvel album de Duffy est bon. Après Rockferry et le succès rencontré (plus de 6,5 millions de disque vendus à travers le monde), la tâche n’était pas aisée pour la chanteuse blonde originaire du Pays-de-Galles. Mission réussie avec brio. Le premier titre tiré de cet opus est Well well well. Il donne bien la tonalité du reste de l’album. La voix de la chanteuse fait mouche et nous emballe dans un album réalisé avec l’aide du compositeur Stuart Price, grand monsieur, connu pour avoir composé pour Madonna ou encore Kylie Minogue. Duffy s’est également appuyée sur un autre grand nom de la musique : Albert Hammond, connu pour la création de titres pour Whitney Houston (One moment in time) ou pour Tina Turner. L’artillerie lourde a donc été sortie pour que ce nouveau dix titres de Duffy soit un succès. La chanson titre de cet opus est très savoureuse. Mentions spéciales pour My boy et pour Lovestruck. Au final, Endlessly n’est pas interminable… Il finit même trop vite. Le top 3 de Frédéric Pech "All along the watchtower" - de Jimi Hendrix J’ai choisi ce titre parce que je voulais mettre un Hendrix. J’ai une culture rock et Hendrix, c’est quand même le meilleur guitariste de tous les temps. C’est un mec qui n’a jamais fait de solfège. Ce titre a d’abord été chanté par Bob Dylan. Hendrix l’a repris et en a fait une version qui a eu plus de succès. Dylan a même avoué par la suite s’être inspiré de Hendrix. "Un jour en France" - Noir Désir Cette chanson est sortie sur l’album 666 667 Club. Ca a été très compliqué de choisir un titre de ce disque puisqu’il n’y a presque rien à jeter. C’est un des meilleurs albums de Noir désir qui est le plus grand groupe de rock français. Je les ai vus en concert au Bataclan. Un de mes meilleurs concerts de rock. Concerto n°23 pour piano, de Mozart Deuxième mouvement en adagio par Karl Böhm. Quelqu’un a dit que ce qu’il y a de plus beau chez Mozart ce sont les silences. Dans ce morceau, on arrive à une simplification extrême de la mélodie. C’est de la musique au naturel. C’est vraiment très très pur. Frédéric Pech est commissaire de police, patron de la Sûreté urbaine départementale. Page réalisée par Nicolas Goinard