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POP/ROCK
JOURNAL DU DIMANCHE 16 janvier 2011
UN PETIT (RE)TOUR DANS
NOTRE DISCOTHÈQUE
"Vacances
prolongées",
les VRP
Il y a aujourd’hui les Fatals
picards ou les Rois de Suède. Ces
groupes aux textes loufoques,
sont les héritiers des Ludwig von
88 mais aussi et des VRP, le
groupe de rock parodique. Même si
leur carrière a été de courte durée
puisqu’elle n’a été que de quatre
ans (création en 1988), les VRP
laissent quelques petits chefs
d’œuvres de la chanson décalée.
Leur dernier opus, Vacances
prolongées paraît de 1992. Le
disque s’ouvre sur Une blague. Pas
drôle. Mais c’est justement ce qu’il
y a de plus drôle ! On retrouve
dans cet album La Picardie, la
côte d’azur à moitié prix. Leur
meilleur titre est sur ce disque :
Léo. C’est leur création la plus
sérieuse. L’errance et la descente
aux enfers d’un marmaille qui
devient vagabond. Le nom du
groupe de chanson française Les
hurlements d’Léo est un clin d’œil
à ce titre. Ce qu’il y a de bien avec
les VRP c’est qu’ils osent tout :
"Aujourd’hui c’est dimanche, c’est
le jour du seigneur il va falloir
prier pour guérir la petite sœur
atteinte de mongolisme jusqu’au
plus haut degré". Egalement : "Il
y a un an le 12 octobre, tu nous
quittais mèmère (…) quand tu
rangeais tes lunettes dans le frigo
c’était marrant (…) quand tu te
levais c’était souvent sans retenue
(…) nos petites farces amicales
étaient souvent bienvenues, la
dernière te fut fatale…" Le
politiquement correct n’existe pas.
Faut simplement que ce soit drôle.
C’est pour cette raison qu’ils
décident de se séparer en 1993
lors des états généraux du rock.
Pour ne pas s’institutionnaliser.
Ils balancent leurs instruments
dans le public en signe de fin.
L’album Vacances prolongées se
conclut sur la description d’une
femme aux "bas qui plissent"…
"Salope !" hurlé en guise de point
final de ce titre. Dans la carrière
des VRP il faut aussi noter
quelques perles : Ramon Perez,
Mardi gras, Le viet, Le Roi de la
route et Le Nain : "Je voudrais
être un nain…Mais je ne suis
qu’un géant…" Pour remplacer les
trois petits points, il suffit de
l’écouter. Très poétique…
Michael or not Michael ?
Michael ou pas Michael ? That is the
question qui occupe l’esprit à l’écoute du
dernier opus posthume et éponyme du king
of pop. Une chose est sûre : on ne retrouve
pas cet univers qui a fait sa notoriété. S’il
avait débuté par ce genre d’album, on se
dit alors qu’il aurait fait une carrière furtive
et qu’il serait mort dans l’anonymat le plus
complet.
Indécrottables maisons de disque. Michael Jackson a trépassé. Et alors, il peut encore vendre des albums. Non pas
ces albums passés, le superbe Thriller ou encore History. Mais
un nouvel album inédit avec dix nouveaux titres. La sortie
de ce petit nouveau, éponyme, dans la carrière du chanteur
a été marquée par une rumeur : la voix qu’on entend ne
serait pas celle de M.J. Peut-être influencé par cette rumeur,
au fil des chansons, on cherche. Là un effet qui ne ressemble pas à du Michael. Ici une intonation bizarre. Puis, si en
fait c’était bien lui. Dur de se faire une idée. Michael est un
bon album r’n’b. Car côté arrangements, ça n’a plus grandchose à voir avec du Michael. Les présences de Akon (Hold
Les enfoirés,
vingt ans de B.A.,
et vingt ans de promo
Les enfoirés ont vingt ans. Youpi ! On
sortirait presque le champagne. Mais
décence oblige, c’est tout de même des
Restos du cœur dont il est question,
trouvons un autre moyen pour célébrer
cet anniversaire. Sortons un album Best
of. Bah tiens donc. Entre "Worst of" et
"Best of", on hésite. L’idée lancée par
Coluche était bonne : réunir des potes
qui poussent la chansonnette ensemble et filer les bénéf aux restos. Mais au
fil du temps, les potes ont cédé la place
à toute une bande de pique-assiette et
les Restos sont devenus un peu le passage obligé pour faire sa promo. On y a
vu des jeunes gens tout droit sortis de
la Star Ac. Quoi de mieux que de chanter pour ceux dont l’estomac sonne creux
pour se faire bien voir des Français qui
vont ensuite se ruer sur les albums d’artistes qui donnent un peu de leur temps ?
Le concert des Restos, c’est donc
devenu le dernier endroit à la mode. Un
peu comme une manifestation du
Rotary ou des Kiwanis où des gens aisés
se donnent bonne conscience avec des
petites actions qui ne mangent pas de
pain. Pour ce qui est du côté artistique,
disons-le tout de suite : musicalement
ce disque n’a aucun intérêt . C’est l’enregistrement d’un karaoké au cours
duquel Muriel Robin ou Mimie Mathy
massacrent des standards. Exemple :
l’interprétation, en chœur, de la
Chanson pour l’Auvergnat, c’est Brassens
qu’on assassine.
my hand) ou de 50 cent (Monster) y sont certainement pour
beaucoup dans ces accents r’n’b qui tendent vers le hip hop.
Néanmoins, certains titres flirtent avec l’univers du king of
pop. C’est le cas de Breaking news, de Keep your hand up ou
de Another day en duo avec Lenny Kravitz. Mais l’ensemble
reste bien en dessous de la production habituelle de Michael.
C’est peut-être pour ça qu’il n’a jamais publié ces titres. C’est
néanmoins la position de la famille du chanteur qui a affirmé
que MJ n’aurait jamais souhaité que ces titres sortent au
motif qu’ils étaient « incomplets et inachevés ». C’est même
la propre mère de Bambi qui a apporté de l’eau au moulin de
la rumeur en disant que certaines chansons de l’album
n’avaient jamais été chantées par son fils. Mais pour une
maison de disque comme Sony on ne s’encombre pas avec ce
genre de considération quand il est question d’une poule aux
œufs d’or comme le roi de la pop.
Le disque
de Duffy n’est
pas interminable,
hélas
Autant le dire tout de suite : Endlessly, le nouvel
album de Duffy est bon. Après Rockferry et le succès
rencontré (plus de 6,5 millions de disque vendus à travers le monde), la tâche n’était pas aisée pour la chanteuse blonde originaire du Pays-de-Galles. Mission
réussie avec brio. Le premier titre tiré de cet opus est
Well well well. Il donne bien la tonalité du reste de
l’album. La voix de la chanteuse fait mouche et nous
emballe dans un album réalisé avec l’aide du compositeur Stuart Price, grand monsieur, connu pour avoir
composé pour Madonna ou encore Kylie Minogue. Duffy
s’est également appuyée sur un autre grand nom de la
musique : Albert Hammond, connu pour la création de
titres pour Whitney Houston (One moment in time) ou
pour Tina Turner.
L’artillerie lourde a donc été sortie pour que ce nouveau dix titres de Duffy soit un succès. La chanson
titre de cet opus est très savoureuse. Mentions spéciales pour My boy et pour Lovestruck. Au final, Endlessly
n’est pas interminable… Il finit même trop vite.
Le top 3 de
Frédéric
Pech
"All along the watchtower" - de Jimi Hendrix
J’ai choisi ce titre parce que je
voulais mettre un Hendrix. J’ai
une culture rock et Hendrix, c’est
quand même le meilleur guitariste de tous les temps. C’est un
mec qui n’a jamais fait de solfège. Ce titre a d’abord été
chanté par Bob Dylan. Hendrix
l’a repris et en a fait une version
qui a eu plus de succès. Dylan a
même avoué par la suite s’être
inspiré de Hendrix.
"Un jour en France"
- Noir Désir
Cette chanson est sortie sur l’album 666 667 Club. Ca a été très
compliqué de choisir un titre de
ce disque puisqu’il n’y a presque
rien à jeter. C’est un des meilleurs albums de Noir désir qui est
le plus grand groupe de rock
français. Je les ai vus en concert
au Bataclan. Un de mes meilleurs
concerts de rock.
Concerto n°23 pour piano,
de Mozart
Deuxième mouvement en adagio
par Karl Böhm. Quelqu’un a dit
que ce qu’il y a de plus beau chez
Mozart ce sont les silences. Dans
ce morceau, on arrive à une simplification extrême de la mélodie. C’est de la musique au naturel. C’est vraiment très très pur.
Frédéric Pech est commissaire
de police, patron de la Sûreté
urbaine départementale.
Page réalisée par Nicolas Goinard

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