Avis 2014-8 dérogation aéroport Limoges Prévention du Péril
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Avis 2014-8 dérogation aéroport Limoges Prévention du Péril
CSRPN Limousin Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel du Limousin Avis n° 2014-8 Date de validation officielle : 1 Juillet 2014 Objet : Demande de dérogation aux interdictions relatives aux espèces protégées dans le cadre de la lutte contre le péril animalier à l’aéroport de Limoges Bellegarde, déposée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la HauteVienne Vote : Favorable Le CSRPN réuni le 1 juillet 2014 a étudié la demande de dérogation aux interdictions relatives aux espèces protégées déposée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne dans le cadre de la lutte contre le péril animalier au sein de l’aéroport de Limoges Bellegarde. Présentation du projet La demande est déposée, pour 5 ans, dans le cadre de la lutte contre le péril animalier au sein de la zone aéroportuaire de Limoges Bellegarde. L’aéroport est géré par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne. Le Service de Sauvetage et de Lutte contre les Incendies d’Aéronefs (SSLIA) est chargé de la mise œuvre du Service de Prévention Péril Animalier (SPPA). La zone aéroportuaire s’étend sur 170 hectares. Elle est constituée par des prairies entièrement clôturée. Le respect des obligations instaurées par le code de l’aviation civile en matière de lutte contre le péril animalier permet de mettre en œuvre des mesures limitant la présence des espèces sur les pistes (clôture, fauchage raisonné,...). Des méthodes d’effarouchement sont d’abord mises en œuvre lorsqu’un risque de collision avec un avion est détecté. La destruction d’individus intervient en dernier lieu, par tir au fusil de chasse. La traçabilité de l’ensemble des opérations est assurée. L’autorisation de tir des espèces gibier est accordée par arrêté préfectoral suite à une demande instruite par la Direction Départementale des Territoires de la Haute-Vienne. La demande concerne l’effarouchement et si nécessaire, la destruction de spécimens de 9 espèces d’oiseaux protégées : - Buse variable (Buteo buteo) : effarouchement et destruction - Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) : effarouchement et destruction (20 individus sur 5 ans) - Milan noir (Milvus migrans) : effarouchement - Choucas des tours (Corvus monedula) : effarouchement et destruction (40 individus sur 5 ans) - Héron cendré (Ardea cinerea) : effarouchement et destruction (2 individus sur 5 ans) - Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) : effarouchement et destruction (20 individus sur 5 ans) - Goéland leucophée (Larus michahellis) : effarouchement et destruction (20 individus sur 5 ans) - Grue cendrée (Grus grus) : effarouchement - Cigogne blanche (Ciconia ciconia) : effarouchement Les enjeux et les impacts sur l’état de conservation des populations concernées au plan local sont analysés. La SEPOL a apporté son appui à cette expertise. Il est conclu qu’aucune des populations locales d’espèces protégées ne sera remise en cause par les actions d’effarouchement et/ou de destruction de spécimens. page 1/2 CSRPN Limousin Les conditions d’octroi de la dérogation sont respectées : absence d’autre solution satisfaisante, pour des raisons de sécurité publique et il n’y aura pas remise en cause de l’état de conservation favorable des populations d’espèces impactées par ces actions. Examen du CSRPN A l’issue des débats, le CSRPN émet un avis favorable à la demande de dérogation aux interdictions relatives aux espèces protégées dans le cadre de la lutte contre le péril animalier à l’aéroport de Limoges Bellegarde, déposée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne. Toutefois, le CSRPN souhaiterait que : - soit réalisée une étude fine sur l’avifaune fréquentant l’enceinte de l’aéroport. Cette étude devrait notamment préciser les comportements des individus en lien avec la gestion environnementale du site (des prairies en particulier) ; - soient portés à la connaissance des agents du Service de Prévention du Péril Animalier (formation, mention dans le cahier de consignes) : ° que les dispositifs de marquage, notamment oiseaux, soient transmis aux structures référentes (Muséum ou SEPOL), afin que toutes informations recueillies sur les individus tués, blessés ou bien simplement observés, alimentent les protocoles scientifiques en cours ; ° la possibilité de transférer les animaux blessés dans le cadre des activités de l’aéroport via les moyens de captures et de transport dont dispose le SPPA, vers le Centre de soin agréé (SOS Faune sauvage) implanté à Verneuil-sur-Vienne. Le 1er Juillet 2014. page 2/2