Epreuve écrite de français : résumé de texte.

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Epreuve écrite de français : résumé de texte.
Rapport sur le Concours B ENV – Session 2007
Epreuve écrite de français : résumé de texte.
Moyenne
9,20
Écart-type
3,97
Note la plus basse
0,00
Note la plus haute
19,00
Le texte à résumer cette année, un extrait de L’Emile de Rousseau qui portait sur le moyen de
s’instruire par les voyages, était d’un niveau abordable et n’a pas semblé déstabiliser les
candidats. Il ne comportait qu’un seul bref passage dont l’argumentation plus épineuse a pu
poser problème à certains.
Comme d’autres années pourtant, le jury constate qu’une partie non négligeable des copies
ignore tout des bases de la méthode de résumé. Il convient donc de le rappeler une fois de
plus : un résumé n’est pas une analyse. Le candidat doit prendre la parole en lieu et place de
l’auteur et s’interdire les formules comme « Ce texte de Rousseau…. » ou « l’auteur dit
que… ». Il s’agit là d’un non respect des bases de l’exercice, qui provoque automatiquement
une sanction sévère. Dans le même esprit : on ne donne pas de titre à son résumé, et toute
prise de position personnelle doit en être absolument bannie.
Les cas de non respect du nombre de mots ont été assez rares cette année, mais la règle ne
change pas : tout dépassement ou toute tricherie sur le nombre de mots fait l’objet d’une
sévère sanction.
Rappelons ensuite que le résumé consiste à rendre de façon fidèle non seulement le contenu
argumentatif, mais encore l’enchaînement des arguments, ce qui implique :
Une utilisation pertinente des connecteurs logiques (qui ne se contente pas de termes
purement accumulatifs comme « d’abord…ensuite… enfin… »).
Un travail sur l’utilisation des paragraphes. Sauf cas particulier, les copies qui se
présentent sous la forme d’un seul paragraphe ou celles qui reprennent le découpage du texte
tel quel montrent que le candidat ne s’est pas interrogé sur ce découpage et qu’une partie du
travail n’a donc pas été fait. Il faut donc procéder à des regroupements pertinents et cohérents.
Ainsi, dans le texte de cette année, outre une phrase de conclusion et une phrase
d’introduction que l’on pouvait ou non choisir de séparer du reste, le corps central de
l’argumentation se composait de trois mouvements principaux (un examen critique du voyage
tel que le pratiquent les différents peuples européens, une réflexion, initiée par un éloge des
auteurs antiques, sur l’uniformisation des mœurs des différents peuples, et une critique de la
façon de voyager contemporaine qui, étant guidée par l’intérêt, amène à se fermer aux autres).
Par ailleurs, il revient au candidat de peser l’importance des différents arguments du texte, en
analysant la façon dont ils s’enchaînent (mais aussi, dans une certaine mesure, en fonction de
l’importance que leur accorde l’auteur). Les oublis ou schématisations sont sanctionnées. Il
était ainsi assez maladroit de ne pas évoquer les différentes nations que Rousseau compare en
début de texte.
Il convient également de s’assurer de sa compréhension des arguments : si le début du texte a
rarement posé problème, l’expression « les anciens » au début du quatrième paragraphe a
souvent été interprétée comme s’il s’agissait de « nos ancêtres », alors que Rousseau faisait
référence aux auteurs antiques (d’ailleurs cités par la suite) de même, le passage qui compare
sauvage et civilisé a fréquemment déstabilisé les candidats qui n’ont pas su décider si
Rousseau enviait ou réprouvait le mode de vie sauvage et isolé par opposition au mode de vie
civilisé qui impose le contact avec l’autre. Disons rapidement que, si Rousseau reconnaît que,
dans la condition actuelle de l’homme, la fréquentation des autres hommes est une nécessité,
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il s’agit d’une nécessité regrettable, qui pousse à exploiter ses semblables plus qu’à
s’intéresser à eux.
A propos de la façon de rendre les arguments, il nous faut également mettre en garde les
candidats contre quelques défauts fréquents.
L’imprécision. Certaines copies généralisent les arguments au point qu’on a peine à les
reconnaître. Ce flou se retrouve également dans certains liens logiques, à travers des formules
comme « rimer avec… » ou « être synonyme de… » qui n’expriment aucune relation précise
et qu’il semble préférable d’éviter à tout prix dans un devoir sérieux.
L’anachronisme. Rousseau est un auteur du XVIIIe siècle, il est donc bien maladroit de le
faire parler de « mondialisation » ou « d’essor des technologies ».
La périphrase maladroite. Il est certes rigoureusement contraire à l’esprit de l’exercice de
reprendre les formulations du texte et il convient de s’approprier les idées de l’auteur et de les
reformuler, mais il convient aussi de se méfier des tournures artificielles ou inutilement
complexes (« les Français » : les habitants de l'Hexagone, « les peuples les moins cultivés » :
les peuples qui ne sont pas passionnés par l'art et l'écriture.)
Quant à l’expression, elle semble avoir fait l’objet d’une certaine attention de la part d’un
grand nombre de candidats, mais le problème continue à se poser pour une partie des copies.
Rappelons donc que, dans un texte en 300 mots, la plus extrême vigilance est de mise ; aussi
bien les fautes grammaticales de base (fautes d’accord, confusion entre infinitif et participe
passé, etc. ) que les erreurs de syntaxe et de ponctuation, que l’oubli des majuscules, ou que
les fautes portant sur le lexique ou les noms propres (surtout quand ils figurent dans le texte à
résumer) doivent être recherchées et éliminées sans pitié lors d’une relecture méticuleuse.
Pour finir, et à titre de complément, il nous a paru instructif de proposer une version possible,
parmi d’autres, du résumé de cette année :
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299 mots.
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En espérant que ces remarques seront utiles aux candidats, le jury leur transmet tous ses
encouragements dans la préparation de l’épreuve.
Correcteurs : Mme Bonnet, Mme Guillou, M. Jamois (R).
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