Un artiste plus grand que nature

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Un artiste plus grand que nature
Un artiste plus grand que nature !
L’histoire de la peinture est remplie d’artistes géniaux qui,
pourtant, ne connurent la gloire qu’après leur mort. Fernando
Botero n’est pas de ceux-là. À l’image de sa peinture et de sa
sculpture présentant des personnages plus grands que nature,
Botero est un géant qui domine son époque. Il appartient à ce
petit club de créateurs qui ont touché de leur vivant tous les
dividendes du succès et dont les œuvres sont vues un peu
partout à travers le monde.
La vie de Fernando Botero commence en avril 1932, à Medellín, une
petite ville de Colombie située dans la cordillère des Andes, à l’époque
isolée, parsemée d’églises et de couvents aux allures baroques. Des
formes, des couleurs et une perception du monde qui vont plus tard
habiter Botero et nourrir son style. Rien, pourtant, ne le préparait à
devenir peintre. Rapidement orphelin de père, l’enfant est plutôt destiné
par son oncle à une carrière de toréador. Mais les pinceaux l’emportent
très vite sur le chiffon rouge...
Après avoir côtoyé les cercles artistiques de Bogotá, publié quelques
dessins et remporté un prix, le jeune boursier quitte pour l’Espagne,
puis Florence et Paris, afin d’y étudier les beaux-arts et d’y parfaire sa
connaissance de la peinture dans les plus grands musées d’Europe. À
son retour, Botero transite un temps par Mexico - alors sous l’emprise
des muralistes - avant de s’installer à New York en 1960. Imprégné des
chefs-d’œuvre, particulièrement des peintres de la Renaissance
italienne, acharné et convaincu de son talent, le jeune artiste veut faire
sa place aux côtés des plus grands !
Si ses tableaux se vendent désormais à coup de millions, Fernando
Botero dû attendre la création de Nature morte à la mandoline pour
obtenir un véritable succès. La toile représente un moment charnière
parce qu’elle fixe son style, et Botero devient alors une figure
marquante de l’art contemporain. Les galeries l’accueillent enfin, des
expositions se tiennent et plusieurs musées lui ouvrent leurs portes.
Botero travaille tous les jours, même le dimanche. Le bonheur est dans
la toile, sa production époustouflante en témoigne !
La sculpture est le prolongement tout naturel de l’univers pictural de
Fernando Botero. Ses personnages prennent leur pleine dimension,
leurs formes voluptueuses deviennent palpables et offrent ce que
l’artiste appelle une « alternative poétique à la réalité ». Pendant deux
ans, l’artiste va se consacrer exclusivement à la maîtrise de cette
troisième dimension.
L’œuvre de Botero est entrée dans la culture populaire et s’impose
auprès du public, même en dehors des grands musées. Si les
expositions qui lui sont consacrées attirent les foules, que ses toiles
sont parmi les mieux cotées au monde, c’est très certainement
l’installation de ses sculptures monumentales, dans les grandes villes
du monde, qui marque durablement les esprits.
Bien qu’on lui reconnaisse un statut de géant, cela ne change rien à
l’ambition de Fernando Botero, ni à l’envie compulsive de créer qui
définit son existence. Continuellement en déplacement entre ses
ateliers aux quatre coins du monde, il alterne entre la peinture et la
sculpture, créant une forme unique qui, en 60 ans de travail, est
devenue une signature. On reconnaît Botero comme on reconnaît un
tableau de Van Gogh, une sorte d’ADN que seuls les plus grands
laissent à l’histoire de l’art.