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P H I L H A R M O N I E D E PA R I S
LAURIE ANDERSON - KRONOS QUARTET
LANDFALL
Samedi 25 et dimanche 26 avril 2015
Nous remercions tout particulièrement Pea Hicks et Robert Becker pour avoir généreusement
fourni l’optigan pour Landfall.
Commande de l’Adelaide Festival (Australie), du Barbican de Londres, du Clarice Smith
Performing Arts Center (Université du Maryland, College Park), de Peak Performances @
Montclair State (New Jersey), du Perth International Arts Festival (Australie), de Stanford Live
(Stanford University) et de Texas Performing Arts à l’Université du Texas d’Austin.
La Kronos Performing Arts Association a également bénéficié pour ce projet du soutien du
National Endowment for the Arts.
SAMEDI 25 AVRIL 2015 ......................................................18H
DIMANCHE 26 AVRIL 2015 ................................................19H
SALLE DES CONCERTS
LANDFALL
De Laurie Anderson pour le Kronos Quartet
LAURIE ANDERSON
KRONOS QUARTET
DAVID HARRINGTON, VIOLON
JOHN SHERBA, VIOLON
HANK DUTT, ALTO
SUNNY YANG, VIOLONCELLE
LAURIE ANDERSON, MUSIQUE ET TEXTE
LIUBO BORISSOV, PROGRAMMATION DU LOGICIEL ERST
ROBERT CURRIE, DRAMATURGIE
JACOB GARCHIK, TRANSCRIPTIONS
LAURIE ANDERSON, KRONOS QUARTET, JACOB GARCHIK,
ARRANGEMENTS
KONRAD KACZMAREK, CONCEPTION DE L’ÉLECTRONIQUE ET DU
LOGICIEL
SHANE KOSS, CONCEPTION DE L’ÉQUIPEMENT AUDIO
BRIAN H SCOTT, CRÉATION LUMIÈRES
BRIAN MOHR, INGÉNIEUR DU SON
DURÉE DU SPECTACLE (SANS ENTRACTE) : ENVIRON 1H15.
3
4
LANDFALL
Dans Landfall, les histoires naissent du tempo. En arrière-plan figure
le récit de l’ouragan Sandy qui soufflait sur New York au moment où
j’achevais l’écriture de l’œuvre. J’ai toujours été fascinée par la relation
complexe existant entre les mots et la musique, que ce soit dans les paroles
des chansons, les surtitres ou les voix off. Dans Landfall, ce que jouent les
instruments est transformé en texte par notre nouveau logiciel Erst. Le
conflit entre texte parlé et texte écrit produit également une fracture au
sein des histoires et crée une structure polyphonique visuelle et auditive.
Le son dominant de Landfall est un mélange de cordes électroniques
et acoustiques. Dans cet ouvrage, une bonne partie de la musique est
générée par les harmonies et les décalages de ce logiciel unique conçu
pour l’alto solo et réaménagé pour le quatuor. Y ont été ajoutés des
éléments de l’optigan, clavier qui utilise des informations stockées dans
des disques optiques.
LAURIE ANDERSON
Depuis ma découverte de son travail il y a trente ans, je rêve que Laurie
Anderson compose pour Kronos. C’est une grande magicienne de la
musique qui a toujours habité des espaces secrets où la technologie a sa
personnalité propre, où le « temps réel » est mis en question et où tous
les éléments du concert fusionnent. Elle a le talent de savoir rassembler
tout ce qui peut lui servir à sculpter une forme. Son esprit ludique allié à
son expérimentation perpétuelle fait d’elle la chimiste (ou l’alchimiste ?)
idéale du laboratoire musical. Par ses découvertes essentielles, le monde
de la pensée s’en trouve plus complet, les formes du futur deviennent plus
évidentes. Quelle aventure passionnante pour Kronos que de travailler
à ses côtés dans Landfall et d’explorer ensemble ce qui en résultera.
DAVID HARRINGTON (KRONOS QUARTET)
5
Landfall
Les textes en italique sont projetés à l’écran
Les textes en gras sont parlés
1.
the water rises/and overflows/the city drowns/the full moon/a freak spring tide
And in our new/town/our new country/where we have/begun to live/falling/and rising
tides/Where women have just earned/the right/to combat/And the rest of us/are/fully/
armed/Which war/is this/?/What time/is/It/?/
2.
October 2012. The river had been rising all day and the hurricane was
coming up slowly from the south.
We watched as the sparkling black river came up over the banks, crossed
the park and then the highway and then came silently up our street.
From above. In the satellite cameras Hurricane Sandy looked like the
galaxies whose names I didn’t know.
3.
Milky Way Galaxy/Andromeda/Bode’s Galaxy/Cartwheel Galaxy/Cigar Galaxy/Comet
Galaxy/Hoag’s Object/Large Magellanic Cloud/Small Magellanic Cloud/Mayall’s
Object/Pinwheel Galaxy/Sombrero Galaxy/Sunflower Galaxy/Tadpole Galaxy/
Whirlpool Galaxy
4.
Don’t you hate it when people tell you their dreams?
you know they say things like
I had this dream and there was this man…
and he was my father… no no wait he was my uncle…
no wait he was my father…
And you say, “Please don’t tell me your dream!”
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1.
L’eau monte/et déborde/la ville est inondée/la pleine lune/une monstrueuse marée d’équinoxe
Et dans notre nouvelle/ville/notre nouveau pays/où nous avons/commencé à vivre/des
basses/et hautes/marées/Où les femmes viennent juste de gagner/le droit/de se battre/
Et où les autres d’entre-nous/sommes/armés/de pied en cap/Quelle guerre/nous préparet-on/?/Dans quelle époque/sommes/nous/?/
2.
Octobre 2012. Le fleuve a gonflé toute la journée et l’ouragan s’est approché lentement depuis le sud.
Nous regardions le fleuve d’un noir étincelant lécher les rives, puis
traverser le parc, puis l’autoroute, puis en silence notre rue. D’au-dessus,
dans les images des caméras de satellite, l’ouragan Sandy ressemblait à
des galaxies dont je ne connaissais pas les noms.
3.
Galaxie de la voie lactée/Andromède/Galaxie de Bode/Galaxie de la Roue de Charrette/
Galaxie du Cigare/Galaxie de la Comète/Objet de Hoag/Grand Nuage de Magellan/
Petit Nuage de Magellan/Objet de Mayall/Galaxie du Moulinet/Galaxie du Sombrero/
Galaxie du Tournesol/Galaxie du Têtard/Galaxie du Tourbillon
4.
Ne détestez-vous pas que ces gens vous racontent leurs rêves ?
Vous savez, ils disent des choses comme
« j’ai fait ce rêve, il y avait cet homme…
c’était mon père… non, non, attendez, c’était mon oncle… non en fait
c’était mon père… »
Et vous leur dites : « Allez, ne me raconte pas ton rêve ! »
7
But they go on anyway, “Yes I think he was my father and he’s carrying
this bloody severed head.”
They’re telling you the dream like it’s a movie
you might want to see some time… and not something
that’s happening only in the back of their own head
A while ago I was in Germany and I walked into a huge recording studio
and in the middle of the studio was a man wearing no clothes playing the
flute and covered with flies.
And there were enormous mics all over the room and when I got closer
I saw that the flies were actually tiny microphones attached all over his
body and these mics picked up every little sound so the engineers kept
saying – “ uh… we can hear your shirt rustling… can you take it off ?” A
few minutes later… “uh your pants are really loud… they’ll have to go
too… and the shoes are deafening…” So he was standing there shivering and playing. There were mics inside the flute too that recorded the
breath as it blew through the tube and turned into notes.
And in the mix the sounds from all the microphones combined into a
huge symphony – And when you put headphones on the sound was really
spatial.
The breath rushes into one ear and curves around the top of your skull
in chords and harmonics then turns around around and blows out the
other ear.
So being in your head was not like being in a head full of brains and
blood and teeth… It was like being in an enormous drafty barn full of
light and emptiness and the winds of music.
5.
Dear small person/you have exhausted me./I am always on the brink of tears./I have tried
in many ways/to help you/Built you a mountain/and still/I stare at/your destructive
force/in awe.
8
Mais ils continuent, quoi qu’il arrive, « Au final, je crois que c’était mon
père et il avait la tête coupée et toute sanguinolente… »
Ils vous racontent leur rêve comme si c’était un film
que vous auriez peut-être envie de voir un jour…
et pas quelque chose qui se passe tout bonnement dans leur tête.
Il y a quelque temps, alors que j’étais en Allemagne, je suis entrée dans
un immense studio d’enregistrement. Au milieu du studio il y avait
un homme presque nu, qui jouait de la flûte et qui était recouvert de
mouches.
D’énormes micros étaient éparpillés dans toute la pièce, et quand je me
suis approchée, j’ai vu que les mouches étaient en fait de petits micros
fixés sur tout son corps. Des micros qui captaient les moindres bruits.
Du coup, les ingénieurs du son n’arrêtaient pas de dire – « hé… on
entend le frottement de ta chemise… il faut que tu l’enlèves. » Et peu de
temps après… « hé, on entend le bruit de ton pantalon… faut aussi que
tu l’enlèves… et tes chaussures font un vacarme d’enfer… » Il se tenait
donc là, grelottant et jouant de son instrument. Des micros étaient également placés à l’intérieur de la flûte pour enregistrer le souffle qui traversait le tuyau de l’instrument et se transformait en notes.
Au mixage, les sons captés par tous ces micros se mélangeaient pour
former une immense symphonie. Et si on écoutait à travers un casque, le
son se déplaçait dans l’espace.
Le souffle entrait par une oreille, faisait le tour du crâne sous forme d’accords et d’harmoniques, tournait et tournait encore puis ressortait par
l’autre oreille.
Notre tête ne semblait pas faite de cervelle, de sang, de chair et d’os…
on aurait plutôt dit un gigantesque hangar traversé de courants d’air, de
lumière, de vide et d’esprits musicaux.
5.
Chère petite personne/vous m’avez épuisée./Je suis toujours au bord des larmes./J’ai
tenté à maintes reprises/de vous aider/de bâtir une montagne pour vous/et pourtant/je
contemple/votre force destructrice/avec effroi.
9
6.
I was in a Dutch karaoke bar trying to sing a song in Korean and I was
just getting the hang of things when the software crashed and the video
background of sand dunes got all glitchy from the bad connection via
the Indonesian version of netflicks for no reason. Then for no reason it
would all come back up again.
7.
And when you say lie do you mean the kind of lie that Lincoln told when
he was talking to the soldiers who were leaving for the front?
About how they’d be just fine and would be home by spring walking and
alive? Or do you mean some other kind of lie?
the nineteen stars of heaven
matched by what they stood for
constancy gullibility and sorrow
8.
the nineteen stars of heaven
9.
Recently I got a book listing all the animal species that have disappeared
off the face of the earth called “All the Disappeared Animal Life Forms
of the World”.
The list is really impressive and it included the dates and places where
the animals were last sighted. Or wherever the last fossil was unearthed.
As you probably know 99.9 per cent of the species who have ever lived
are now extinct – so this is a very long list including massive numbers
of civets, big subsets of spotted lizards, every last mastodon, the shortfaced bear, the Shrub-ox, fifteen chapters on sloths. The rare one eared
dinosaur.
………
10
6.
Je me trouvais dans un bar à karaoké hollandais en train de m’évertuer
à chanter une chanson en coréen et je commençais tout juste à y arriver
quand le logiciel a eu un bug. Les images vidéo de dunes de sable sont
devenues bizarres à cause de la mauvaise connexion de la version indonésienne de Netflix. Puis, à nouveau, tout est rentré dans l’ordre.
7.
Et lorsque vous parlez de « lie » en anglais, vous pensez à « mensonge »,
comme ceux proférés par Lincoln lorsqu’il haranguait les soldats qui se
préparaient à partir pour le front ?
En leur disant que tout irait bien et qu’ils reviendraient sains et saufs dès
le printemps. Ou vous pensez à « configuration », l’autre sens de lie ?
les dix-neuf étoiles du ciel
regroupées par type de représentation
constance crédulité et chagrin
8.
les dix-neuf étoiles du ciel
9.
Récemment, je suis tombée sur un livre en anglais énumérant toutes
les espèces animales qui ont disparu de la surface du globe. La traduction française de son titre donnerait : Toutes les formes de vie animale
disparues de la Terre.
Cette liste est impressionnante. Elle indique les dates et les lieux de la
dernière apparition de ces espèces, ou les lieux de découverte de leurs
fossiles les plus récents.
Comme vous le savez probablement, 99,9% des espèces ayant vécu
sont à présent éteintes. C’est donc une très longue liste, qui comprend
un nombre surprenant de civettes, les grandes sous-classes de lézards
tachetés, tous les derniers mastodontes, l’ours à face courte, l’acérathérium ou « bœuf-arbuste », quinze chapitres sur les paresseux, le très rare
dinosaure à grandes oreilles.
………
11
You cannot imagine how many species of weasels
have come and gone. The publishers of this book of endless lists claim
that the book is a definitive masterpiece at least up to this point in time.
And so goodbye to the disappeared ones. There they go – hopping and
jumping away… swimming and floating away.
Gone forever. Vaporized as if they’d never existed except for a few bones
and footprints and nothing much left but their names.
………
You know the first letter in the Hebrew alphabet is alef and the letter alef
actually has no sound. It’s a letter with no sound. A mental letter.
So to say alef you open your mouth and think of the letter and start to
say it and then stop.
And that is alef. A beginning that hasn’t even begun to begin.
That’s the thing with words… they leave so much to the imagination.
Like in yoga class when the teacher says things like
“Imagine your breath is filling the entire room. Now imagine that your
legs are planted on the ground and they keep going down and down
under the ground like roots like 15 feet down and you can actually feel
your legs doing that…”
And really if they felt like it they could just go with “Now imagine that
you’ve swallowed your head and it’s inside your stomach and it’s upside
down and you can’t open your eyes and you’re completely stuck there –
things like that – and you realize things are made of words.
I’d have to say that for the most part it’s actually much better to talk
about things than to actually do them. Take for example – an expedition
to the north pole…
You know the reason I really love the stars? It’s that we cannot hurt
them.
We can’t burn them. We can’t melt them or make them overflow.
We can’t flood them. Or blow them up or turn them out. But we are
reaching for them. We are reaching for them.
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Vous ne pouvez pas imaginer combien d’espèces de belettes ont existé
puis ont disparu. Les éditeurs de cet ouvrage aux listes interminables
considèrent qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre absolu, du moins jusqu’à ce jour.
Saluons donc les disparus. Les voilà qui partent, en sautant, en galopant… en nageant, en se laissant dériver au loin.
Partis pour toujours. Évaporés comme s’ils n’avaient jamais existé, si
ce n’était quelques os, des empreintes par-ci par-là, et pas grand-chose
d’autre que leurs noms.
………
Vous savez sans doute que la première lettre de l’alphabet hébreu est
aleph et que cette lettre n’est associée à aucun son. C’est une lettre sans
son. Une lettre mentale.
Donc, pour dire « aleph » il faut ouvrir la bouche, penser à la lettre et
commencer à la dire puis s’arrêter.
C’est cela, aleph. Un début qui n’a jamais commencé à commencer.
C’est d’ailleurs ce qui se passe avec les mots… Ils laissent une grande
place à l’imagination.
Comme dans un cours de yoga, lorsque le professeur dit des choses du
genre : « Imaginez que votre souffle emplit toute la pièce. Maintenant,
imaginez que vos jambes sont plantées au sol et s’enfoncent comme des
racines de 3 mètres de long ; imaginez que vous sentez réellement vos
jambes s’enfoncer… »
Et s’il suffisait « d’imaginer que vous avez avalé votre tête, qu’elle se
trouve à l’envers dans votre estomac, que vous ne pouvez pas ouvrir les
yeux et que vous êtes complètement coincés » pour le ressentir, vous
réalisez alors bien que les choses sont faites de mots.
Je dois dire qu’il vaut souvent mieux parler de choses que les faire.
Prenez par exemple une expédition au pôle nord…
Savez-vous pourquoi j’aime tant les étoiles ? C’est parce qu’on ne peut
pas leur faire de mal.
On ne peut pas les brûler. On ne peut pas les faire fondre ni les faire
déborder.
On ne peut pas les inonder. Ni les renverser ou les bombarder. Mais on
peut les désirer. On peut désirer les étoiles.
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And ah yes the moon and stars are up there – like acquaintances I had
always meant to befriend. Yes I meant to learn their names but for
various reasons having to do with lack of time and ambition I never did
do that.
And they remained up in the sky as nameless as if we’d never been here
at all.
………
10.
And after the storm
I went down to the basement
and everything was floating
lots of old analog keyboards
projectors
props from old shows,
a big fiberglass plane
a crutch a Christmas tree stand
countless papers, photographs of our dog.
And I looked at them floating there
all the things I had carefully saved all my life
And I thought how beautiful how magic
and how catastrophic.
11. (simultaneous with 10)
clouds so high/they cast
no shadows/
The unbroken flow/of tears
The bright side
the dark side
/of the turning world/
if only/I could/just/
stop/thinking
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Et ah, oui, la lune et les étoiles sont là-haut, comme des connaissances
avec lesquelles j’ai toujours voulu me lier d’amitié. Oui, je voulais
apprendre leurs noms, mais, pour diverses raisons, manque de temps et
d’ambition, je ne l’ai jamais fait.
Et elles restent dans le ciel, sans nom, comme si nous n’avions jamais
été là.
………
10.
Et après la tempête
je suis descendue dans la cave
et tout flottait
de vieux claviers analogiques
des projecteurs
les accessoires de vieux spectacles
un gros avion en fibre de verre
une béquille, un support d’arbre de Noël
plein de papiers, de photos de notre chien
et je les regardais en train de flotter
ces choses que j’avais soigneusement conservées toute ma vie
et je pensais combien c’était beau, et magique
et catastrophique.
11. (en même temps que 10)
Des nuages ​​si haut/qu’ils ne projettent
aucune ombre/
Un écoulement ininterrompu/de larmes
Le côté clair
le côté obscur
/de la terre tournant sur son axe/
si seulement/je pouvais/simplement/
arrêter/de penser
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12.
there was this man/
and there was this road/
and that man was/
my father/
no/it was my uncle/no/Blackout
time slips/The bones of the/great animals/Melville’s moldy angels/surround/me.
the nineteen stars/of heaven
matched by what they meant
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12.
il y avait cet homme/
et il y avait cette route/
et cet homme était/
mon père/
non/c’était mon oncle/non/Black-out
le temps passe/Les squelettes/de grands animaux/anges des marécages de Melville/m’/
entourent.
les dix-neuf étoiles/du ciel
regroupées par signification
TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR MAURICE SALEM
17
LAURIE ANDERSON
et enregistré de nombreuses pièces
avec film et danse.
Laurie Anderson est l’une des pionnières les plus audacieuses de la
création américaine. Aux confluents
de la musique, de l’art visuel, de la
poésie, du cinéma et de la photographie, son travail a su surprendre
et ravir son public depuis plus de
trente ans. Elle est surtout connue
pour ses performances multimédia et ses enregistrements. En se
hissant à la deuxième place des
ventes en Grande-Bretagne, son
titre « O Superman » a lancé sa
carrière discographique en 1980 ;
il a été repris dans son album Big
Science. Ont suivi six autres albums
gravés chez Warner Brothers. En
2001, la critique a chaleureusement
accueilli son premier album chez
Nonesuch Records, Life on a String,
suivi par Homeland en 2010. Au
nombre de ses dernières réalisations
multimédia figurent Delusion (2010)
et Dirtday (2011), troisième volet
d’un cycle qui inclut également les
pièces Happiness (2001) et The End
of the Moon (2004). Le travail visuel
et d’installation de l’artiste a été
présenté depuis 1980 dans les plus
grands musées du monde. Elle a
également réalisé plusieurs films
KRONOS QUARTET
Basé à San Francisco et réunissant
David Harrington (violon), John
Sherba (violon), Hank Dutt (alto) et
Sunny Yang (violoncelle), le Kronos
Quartet a su allier depuis quarante
ans un esprit d’exploration intrépide
à la volonté de réinventer continuellement l’expérience du quatuor à
cordes. Sur cette voie, il est devenu
l’un des ensembles les plus applaudis
et influents d’aujourd’hui, donnant
des centaines de concerts à travers le
monde, faisant paraître plus de cinquante enregistrements, collaborant
avec bon nombre de compositeurs et
interprètes parmi les plus accomplis
et ayant commandé plus de huit
cents œuvres et arrangements pour
quatuor à cordes. Vainqueur du
Grammy, Kronos est également le
seul ensemble à avoir reçu simultanément les prix Polar Music et
Avery Fisher. Partie intégrante du
travail du Kronos Quartet, une série
de collaborations le lie sur le long
terme avec les meilleurs compositeurs au monde, dont les américains
Terry Riley, Philip Glass et Steve
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Reich, l’Azeri Franghiz Ali-Zadeh,
le Polonais Henryk Górecki ou la
Serbe Aleksandra Vrebalov. En
concert et/ou en disque, l’ensemble
a également collaboré avec le virtuose chinois du pipa Wu Man, l’artiste performeuse Laurie Anderson,
le chanteur azeri Alim Qasimov,
la légendaire chanteuse Bollywood
de playback Asha Bhosle, la chanteuse de gorge inuit Tanya Tagaq,
l’icône des Beatles Paul McCartney
ou les rockers Tom Waits, Amon
Tobin et The National. Chaque
année, le quatuor consacre cinq mois
aux tournées, invité dans d’illustres
salles de concert, clubs et festivals du
monde entier. Sa discographie aussi
prolifique qu’éclectique comprend
Pieces of Africa (1992, présentation
de compositeurs africains qui s’est
hissée au sommet du palmarès du
Billboard en classique comme en
musique du monde), Nuevo (2002,
à la gloire de la culture mexicaine,
nominé pour le Grammy et le Latin
Grammy), Lyric Suite (vainqueur
du Grammy en 2004) et le récent
Aheym: Kronos Quartet Plays Music by
Bryce Dessner (2013). Rassemblant une
équipe de onze personnes basée à
San Francisco, l’association à but non
lucratif KPAA (Kronos Performing
Arts Association) gère tous les
aspects du travail du quatuor, dont
la commande de pièces nouvelles,
les tournées, la saison locale et les
programmes éducatifs.
LIUBO BORISSOV
Liubo Borissov est un bricoleur
travaillant avec les médias numériques, électroniques et organiques.
Dans ses œuvres, il explore les interfaces entre art, science et technologie. Ses installations multimédia, ses
performances et ses peintures vidéo
numériques ont été exposées dans le
monde entier, comme dans le cadre
des New Interfaces for Musical
Expression, des conférences de
l’ICMC et du SIGGRAPH, du
Festival d’été du Lincoln Center de
New York et du Kennedy Center de
Washington. Diplômé de Caltech
en mathématiques et physique,
Liubo Borissov est docteur en physique de la Columbia University
où il a également étudié la musique
électro-acoustique au Centre d’informatique musicale. Il est titulaire
d’un master en télécommunication
interactive de la Tisch School (New
York University), où il a été Global
Fellow en arts du spectacle. Il a
19
enseigné à Harvestworks, à l’école
d’architecture, planning et préservation de la Columbia University, et
est actuellement professeur associé
du département d’arts numériques
du Pratt Institute (Brooklyn).
d’arrangements et de transcriptions pour le Kronos Quartet dans
un répertoire du monde entier.
Ses arrangements figurent dans
Floodplain (2009) et Rainbow (2010).
Mentionnons également son album
solo The Heavens: the Atheist Gospel
Trombone (2012).
ROBERT CURRIE
KONRAD KACZMAREK
L’artiste Robert Currie se partage entre New York et Ann Arbor
(Michigan). Il travaille actuellement
sur une pièce à double chœur sous
la forme de quinze sonnets sur les
pronoms.
Compositeur, musicien et programmateur, Konrad Kaczmarek combine dans son art traitement audio
en live et improvisation, à l’image
de la diversité de son parcours
musical et technique. Son travail
de programmateur et d’interprète
freelance l’a conduit à se produire
au Kunstnernes Hus d’Oslo, au
Festival international des Arts de
Nouvelle-Zélande et dans diverses
structures new-yorkaises (Whitney
Biennial, festival Next Wave de
la Brooklyn Academy of Music,
série Works & Process du Musée
Guggenheim, Bargemusic, The
Stone, Joyce SoHo, 92nd Street Y).
Il a obtenu un Bachelor Degree
en musique de Yale, un MMus
en composition de musique électronique de l’Université Londres
(Goldsmiths), et poursuit des
JACOB GARCHIK
Multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur, Jacob Garchik
est né à San Francisco et réside
à New York depuis 1994. À son
aise dans une grande variété de
styles et d’emplois musicaux, il est
devenu une personnalité incontournable de la scène new-yorkaise
et de Brooklyn, jouant du trombone avec le Lee Konitz Nonet,
le Ohad Talmor/Steve Swallow
Sextet, The Four Bags, Slavic Soul
Party ou le John Hollenbeck Large
Ensemble. Depuis 2006, Jacob
Garchik a participé à une douzaine
20
Bobrauschenbergamerica (Prix Henry
Hewes 2004), War of the Worlds
Radio Play et Macbeth. Membre de
Rude Mechanical (Austin, Texas),
il a conçu les lumières de nombreux
projets dont Lipstick Traces et Method
Gun.
études de doctorat de composition
à Princeton.
SHANE KOSS
Natif du Maryland rural, Shane
Koss a fait son chemin en passant
par Berklee, Los Angeles et Londres
jusqu’à New York, où il passe des
journées bien trop longues occupé
à produire de drôles de bruits et à
frapper sur son ordinateur jusqu’à
ce qu’il lui obéisse. Ce dernier l’a
aidé à concevoir des équipements
de studio et de concert à la fois sur
place et à l’étranger.
ERST
Erst est un logiciel unique qui
permet aux musiciens d’interagir avec des systèmes utilisant le
texte et d’ouvrir ainsi le langage de
la pratique musicale au domaine
narratif. Grâce à lui, les compositeurs peuvent configurer des relations prédéterminées ou créer des
connections aléatoires entre des
événements musicaux et un résultat
visuel. Le geste musical peut activer
des éléments visuels qui donneront
vie au texte en échantillonnant des
mots, des phrases, des séquences,
des alphabets et des symboles.
BRIAN H SCOTT
Brian H Scott est un concepteur
lumière basé à New York. Il vient
de concevoir un projet d’installation d’Ann Hamilton au Park
Avenue Armory intitulé The Event
of a Thread. En tant que membre
de la compagnie SITI, il a conçu
les lumières de Cafe Variations, Trojan
Women (After Euripides), Antigone,
American Document en collaboration
avec la Martha Graham Dance
Company, Under Construction,
WhoDoYouT hinkYouAre, Hotel
Cassioepia, Death and the Ploughman,
21
Kronos Quartet
Kronos Performing Arts Association
P. O. Box 225340 San Francisco, CA 94122-5340 USA
kronosquartet.org
facebook.com/kronosquartet
instagram.com/kronos_quartet
Twitter: @kronosquartet #kronos
Janet Cowperthwaite, directrice générale
Laird Rodet, directeur associé
Sidney Chen, administrateur artistique
Mason Dille, associé au développement
Scott Fraser, ingénieur du son
Christina Johnson, responsable de la communication et des nouveaux médias
Nikolás McConnie-Saad, responsable administratif
Kären Nagy, directrice des initiatives stratégiques
Hannah Neff, adjointe de production
Lucinda Toy, responsable des opérations commerciales
Représentant pour la tournée internationale de Laurie Anderson :
Pomegranate Arts
www.pomegranatearts.com
[email protected]
Linda Brumbach, fondatrice et présidente
Alisa E. Regas, directrice générale (artistique)
Kaleb Kilkenny, directrice générale (opérations)
Linsey Bostwick, directrice générale adjointe
Katie Ichtertz, directrice adjointe
Pour de plus amples informations :
Canal Street Communications
Cooper Holoweski, Studio Manager
www.laurieanderson.com
[email protected]
22
PHOTOS © M. ALLAN
Photo couverture © M. Alan • Imprimeur baf • E.S 1-1041550 - 2-1041546 -3-1041547.
01 4 4 8 4 4 4 8 4
2 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 7 5 019 PA R I S P O R T E D E PA N T I N
P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R