Un marché en renaissance
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Un marché en renaissance
T&B243_p24-37_dossier_fr_flash_dossier 15/04/14 09:26 Page24 DOSSIER Trailers SEMI-REMORQUES Un marché en renaissance Les constructeurs allemands dominent l’industrie de la semi-remorque en Europe. D’après un rapport de Clear International, la demande de semi-remorques neuves va fortement augmenter en 2014. Le rapport évoque une hausse de 10 %, et même de 15 % dans certains marchés européens. De bonnes perspectives donc pour les constructeurs. a Belgique, la France et l’Allemagne ont retrouvé le niveau d’immatriculations d’avant la récession et la GrandeBretagne fera de même en 2014. Par contre, il faudra plus de temps aux Pays Bas où l’on parle de 2017, tandis que l’Italie et l’Espagne devront encore patienter plus longtemps. L Le parc stagne Plus que la demande en nouvelles semi-remorques, c’est la tendance aux investissements qui compte. La Belgique, la Grande-Bretagne et l’Allemagne seront les premiers 24 - Truck&Business 243 pays où le niveau d’investissement va atteindre celui d’avant la récession, mais en aucun cas avant 2016. Il est cependant en progression, et ce phénomène dopera le marché en 2014. On s’attend à ce que le parc total en Europe se stabilise au niveau de 2013. C’est nouveau, car même dans les mauvaises années, le parc continuait à croître. Les prévisions font état d’une demande de semiremorques neuves en 2016 équivalente à celle de 2006. Dans ce contexte, voyons où en sont les principaux fabricants européens. En 2008, il y avait encore une quarantaine de constructeurs produisant au minimum 1000 unités par an. En 2013, ce nombre a nettement chuté. Le Top 3 allemand sort clairement du lot : Schmitz Cargobull (environ 45.000 unités), Krone (environ 35.000 unités) et Kögel (environ 17.000 unités). En Belgique, ils figurent tous les trois dans le top 10. Sachant que Kögel a conclu un accord pour la distribution avec Turbotrucks, il est plus que probable que sa part de marché va augmenter en Belgique. Aucun autre constructeur européen n’atteint une production annuelle de 10.000 véhicules. L’Autrichien Schwarzmüller et le Polonais Wielton dominent cette catégorie avec environ 7000 unités par an. Dans les statistiques belges, leur présence est résiduelle. Le groupe suivant, entre 3000 et 4000 véhicules, comprend les sociétés britanniques Concept Trailers et SDC, LeciTrailer (E), Fliegl (D) et Lamberet (F). Seul Lamberet figure dans les immatriculations belges de manière significative. Les plus grands constructeurs belges se positionnent dans la classe de 1500 à 3000 véhicules par an, avec notamment Van Hool, LAG, Stas et Faymonville. La lutte T&B243_p24-37_dossier_fr_flash_dossier 15/04/14 09:26 Page25 LE TOP EUROPÉEN MARQUES Schmitz Cargobull est encore, et de très loin, le leader du marché en Europe et se comporte particulièrement bien en Belgique. TRAILER INNOVATION AWARD : TRUCK & BUSINESS CHERCHE DES CANDIDATS Les Trailer Innovation Awards seront décernés au salon IAA de Hanovre. Truck & business en est le partenaire exclusif pour la Belgique. Nous recherchons donc des entreprises innovantes et ambitieuses pour porter haut les couleurs belges. Intéressé ? Contactez Hendrik De Spiegelaere – [email protected] pour la première place sur le marché belge se confine généralement à un duel entre Van Hool et LAG, qui depuis dix ans se succèdent au top. L’ancien numéro trois en Belgique, Renders, a été mis sous protection judiciaire et au moment où nous écrivons ces lignes, aucune nouvelle n’avait encore filtré quant à une poursuite possible des activités ou à une reprise. Nouveaux acteurs Que peut-on attendre de nouveaux acteurs, comme CIMC Silvergreen ? Ce n’est pas encore clair. L’usine allemande de CIMC Silvergreen a entretemps démarré sa production. Par contre, Tirsan/Kässbohrer a fait connaître ses ambitions et entend devenir d’ici à quelques années le quatrième constructeur de remorques en Europe (sous ses marques Kässbohrer et Talson), avec une production annuelle de 15.800 unités. Dans différents pays, on a également assisté à la naissance de groupements de constructeurs pour faire face ensemble à la crise. En France, Samro, par exemple, est propriété de Trouillet depuis 2013. L’usine Samro à Balbigny a été vendue à Merker France. Celui-ci fait partie du groupe Compagnia Italiana Rimorchi avec notamment Cardi, Merker et Acerbi-Viberti. Auparavant, Merker et Cardi avaient déjà fondé le groupe Phontis, dans lequel figuraient déjà des constructeurs plus modestes comme Bertazzoni, Luca et Grapar. Ce groupe CIR représenterait 15.000 remorques par an. Toujours en Italie, Zorzi a rejoint le groupe Menci. En France, Kaiser, Titan et ACTM ont fusionné au sein du groupe GBI. Aux Pays Bas également, des constructeurs ont uni leurs forces, comme Kennis et Floor au sein du groupe Pacton ou encore l’accord de coopération entre Volgelzang et Bulthuis. PAYS PRODUCTION 2007 2013 SCHMITZ CARGOBULL DE 57.000 45.000 KRONE DE 34.000 35.000 KÖGEL DE 20.000 17.000 LECITRAILER ES 7.800 3.500 TROUILLET FR 6.500 SCHWARZMÜLLER AT 6.000 7.000 SDC GB 5.000 5.000 FLIEGL DE 4.500 3.500 TIRSAN/KÄSSBOHRER TR 3.850 15.800 WIELTON PL 3.500 7.000 CONCEPT TRAILERS GB 3.100 3.000 LAMBERET FR 3.100 4.500 VAN HOOL BE 2.000 4.000 STAS BE 2.000 2.000 LAG BE 2.000 2.000 FAYMONVILLE BE 1.700 1.700 D’une façon générale, l’importation de remorques en provenance du sud de l’Europe et des Pays-Bas est descendue à un niveau extrêmement bas. Exceptions à la règle: le matériel pour le transport exceptionnel, où Broshuis et Nooteboom sont parvenus à se maintenir à un niveau raisonnable, et les constructeurs de remorques frigorifiques Lamberet et Chereau. La grande majorité du matériel importé provient donc d’Allemagne. Stratégie de survie Dans le tableau en annexe, on retrouve qui étaient les grands acteurs en 2007 (juste avant la première crise) et qui a survécu. La stratégie de survie a pris trois formes. La première, mise en place par les fabricants allemands, est l’économie d’échelle. En construisant un nombre élevé de semiremorques en grande partie standardisées, on peut comprimer le prix et éliminer la concurrence. Une deuxième stratégie est la spécialisation. En se concentrant sur une niche affichant une plus grande valeur ajoutée, la concurrence est moins intense et on s’adresse à des clients plus exigeants et en attente d’une grande expertise. Cela explique (en partie) le succès des constructeurs belges, comme Van Hool (citernes, conteneurs à gaz, conteneurs), LAG (citernes et vrac), Stas (aluminium, bennes et remorques avec fonds mouvants), Faymonville (matériel pour transport exceptionnel) et Mol (matériel pour le secteur de la construction). Les constructeurs qui ne se sont pas ou insuffisamment spécialisé ont dû faire face à de lourdes difficultés. La troisième stratégie consiste à nouer des alliances avec d’autres constructeurs, mais, dans ce cas, l’organisation, les produits, le réseau et le service doivent être harmonisés. Voilà qui ne va pas toujours de soi. HDS Truck&Business 243 - 25