Fiche étude et analyse
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Fiche étude et analyse
Sujet musique : COTTON CLUB Thème :art rupture et continuité Réalisateur : Francis Ford Coppola Année : 1984 Durée du film : 127 mn Musique : Duke Ellington , Cab Calloway, Louis Armstrong, improvisation de claquettes par Gregory Hines. Compositeur (pour les autres musiques du film) : John Barry. Genre : policier et musicale. Résumé : A Harlem, pendant la prohibition (1928), un trompettiste, Dixie Dwyer, sauve la vie d'un gangster, Dutch Schultz qui l’embauche pour promener sa maîtresse Vera Ciceron. Sandman Williams, un danseur de claquettes qui tournait en duo avec son frère, est embauché au « Cotton Club ». Les années passent et la pègre étend son pouvoir à coups de revolvers. Sous la protection du patron du « Cotton Club » Owney Madden, Dixie Dwyer, devenu acteur de cinéma, part à la conquête d’Hollywood alors que Sandman Williams connaît le succès dans ce même club. Un nouveau caïd, Lucky Luciano, prend les rennes du Cotton club et sonne le glas du règne de Dutch Schultz. Les éléments historiques : Le Cotton Club a réellement été l’endroit new-yorkais à la mode dans les années 20. Il était tenu par le gangster Owney Madden qui le gérait depuis sa cellule de la prison de « Sing Sing ». Ce prisonnier particulier faisait même venir la revue de son établissement lors de ses années de détention. La vente d’alcool était interdite aux Etats-Unis à cette époque (La prohibition). Le fascisme en Italie et la montée de l’antisémitisme en Europe sont évoqués dans la scène où Dutch Schultz assassine son rival après des insultes racistes à son encontre. Les noirs luttent pour leurs droits (contre la politique de ségrégation) ; au début du film ils ne peuvent pas rentrer comme clients au Cotton Club, « l’endroit où leur propre peuple se produit ». Les tensions « raciales » entre les personnages issus des communautés qui peuplent New-York : les italiens, les noirs américains, les juifs, les irlandais... La crise mondiale de 1929 ne fait qu’aggraver le règne des gangsters. Les grands acteurs américains des années 20-30 fréquentent le Cotton Club : on évoque Charlie Chaplin, James Cagney ou Gloria Swanson. Il n’y a pratiquement que des artistes noirs (ou métissés) dans la revue du Cotton Club. Les artistes comme Duke Ellington et Cab Calloway . Les gangsters Owney Madden et Lucky Luciano. Les éléments musicaux : Tout au long du film, les scènes de fusillades alternent avec des chansons, des danses ou des musiques instrumentales à la mode en 1928. Le jazz règne alors sur la culture américaine. Au Cotton Club, le big band aux arrangements sophistiqués du pianiste et chef d’orchestre Duke Ellington accompagne les chanteurs et les numéros de danses. Son jazz en continuité avec le son de la Nouvelle Orléans impose une orchestration subtile qui privilégie les timbres des cuivres (trompettes, trompettes avec sourdine, trombones) et des bois (saxophones, clarinettes). La musique du générique (The Mooche) se distingue par un thème chromatique (petits intervalles) aux bois et des réponses de trompettes moqueuses (sourdine wah wah) . On peut ainsi affirmer que le Duke, tout en se servant de l’héritage du blues, du ragtime et du jazz qui le précèdent, est aussi en rupture en imposant un style raffiné et très savant proche de l’équilibre classique. Le successeur de Duke, Cab Calloway, est un personnage plus exubérant . Chanteur et chef d’orchestre on le découvre chauffeur de salle avec son tube Minnie the moocher, dans lequel il fait participer le public. Il préfigure les grandes figures du rythm and blues qui suivront sa trace comme Ray Charles ou James Brown. Vers la fin, le personnage de Dixie Dwyer interprète au cornet à piston un titre de Louis Arrmstrong, Butter and egg man, typique du style de la Nouvelle Orléans. Les big bands : La formation la plus traditionnelle emploie quatre sections instrumentales, appelées aussi pupitres : les saxophones : deux saxophones alto, deux saxophones ténor et un saxophone baryton. Souvent multi instrumentistes, les saxophonistes peuvent tenir d'autres instruments à anche, comme la clarinette et le saxophone soprano, ou quelquefois la flûte. les trombones, au nombre de quatre, le quatrième étant souvent un trombone basse ; les trompettes, également au nombre de quatre et parfois cinq, utilisent aussi parfois des cornets ou bugles ; la section rythmique : piano (ou orgue), contrebasse (ou basse) et batterie, complétée souvent par la guitare et parfois par diverses percussions ; Parfois, d'autres instruments viennent compléter l'ensemble : tuba, cor d'harmonie, vibraphone, etc. On y retrouve parfois également un ou plusieurs chanteurs qui interprètent les chansons ou les mélodies (ce qui donne parfois du « scat ») en solo, accompagnés par le reste de l'orchestre. Le directeur, qui est parfois également compositeur et arrangeur, est chargé de la cohésion de l’orchestre et donne parfois son nom au « big band ». Les danses : Les ballets de type cabaret alternent avec des danses plus suggestives au Cotton Club. Mais la danse la plus scénique à cette époque est le tap dance ou claquettes. Issue de la jig et des claquettes irlandaises, les claquettes permettent au danseurs de se transformer en percussion et le bon virtuose se déploie alors en rythmes complexes et improvisés. L’oeuvre cinématographique : Cotton club s’ouvre sur un règlement de compte entre truands au fond d’un cabaret louche et se termine sur une scène digne de Vincente Minnelli. Entre ces deux moments aussi éloignés esthétiquement que dans le temps, cinématographique et réel, il croise les histoires d’une multitude de personnages, qui pour certains n’ont en commun que le fait qu’ils gravitent autour du Cotton Club. Ce « Melting-pot » de genre cinématographique, d’histoires et d’intrigue, correspond à un enchevêtrement d’esthétiques propre à chaque moment. On peut tout de même dégager deux grands genres auxquels le metteur en scène se réfère : le film de gangster et la comédie musicale. Cette oeuvre peut alors représenter une rupture dans l’esthétique du cinéma, à l’instar de certaines productions de « bollywood ». Analyse de l’avant dernière séquence du film : l’improvisation aux claquettes de Grégory Hines Cette séquence met en scène Sandman Williams dans une improvisation aux claquettes. Sa performance intervient juste après la tentative de meurtre de Dutch Schultz sur Dixie Dwyer. Le son des claquettes accompagnent alors l’intervention punitive des hommes de Luciano à l’encontre de Dutch Schultz, réfugié dans ses quartiers. Les deux séquences se développent en parallèle et le bruit des mitraillettes qui achèvent le clan de Schultz se confond avec les rythmes endiablés des chaussures de Grégory Hines. Cette performance conclue tous les problèmes que rencontraient alors les deux héros du film, puisque Vera Cicéron, sous l’emprise de son amant Schultz ne peut pas vivre son histoire d’amour avec Dixie. L’improvisation du danseur s’achève sous les applaudissements des spectateurs du Cotton Club et la mort du parrain juif, Dutch Schultz. A partir de cet instant, le merveilleux de la comédie musicale prend le pas sur le film policier. D’un coup de baguette magique, le public applaudit autant la performance de claquettes que la mort du méchant. La dernière séquence montre alors les dénouements les plus heureux dignes d’une happy-end. La musique est joyeuse, les chorégraphie évoquent les séquences de réalité, et des personnages de la chorégraphie sur la scène du Cotton Club se retrouvent dans les scènes réelles. En quelques minutes, Owney Madden part sereinement à la prison de Sing Sing comme d’autres partiraient vers une destination de rêve, le danseur Sandman Williams épouse sa dulcinée infidèle, la veuve de Schultz reconduit le cercueil tandis que Dixie et Vera partent à Hollywood plus amoureux que jamais. Chaque moment de bonheur est applaudit vigoureusement par le public du Cotton Club. Ce bouquet final ne masque-t-il pas une fin moins virtuelle et moins heureuse dans le monde réel? D’autant que le dernier gag présente un spectateur endormi qui se réveille en sursaut et se met à applaudir sans rien comprendre à ce qui vient de se passer... En guise de conclusion, pistes de travail et de recherches - les styles musicaux issus du métissage ou non qui évoquent aussi bien une musique qu’une danse ( non non ce n’est pas forcément toujours lié) les autres artistes qui se sont produits au Cotton Club les musiques improvisées en dehors du jazz les oeuvres cinématographiques qui mélangent plusieurs genres les autres films de Coppola la crise mondiale de 1929 les pays qui ont ou ont eu une politique de ségrégation