comptines-jeux-de-doigts

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comptines-jeux-de-doigts
COMPTINES-JEUX DE DOIGTS
Comment tirer partie d'un répertoire de comptines pour améliorer le langage oral
et entrer dans la langue écrite ?
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Matériel et documents :
La pratique des jeux de doigts, comptines, chansons à gestes peut ne nécessiter aucun support
matériel, ce qui permet de les utiliser n'importe où, n'importe quand, dans n'importe quelle
circonstance (moment de plaisir spontané). Mais pour une exploitation plus efficace et variée, il
est intéressant d'utiliser différents outils, supports : fiches dans une boîte, albums individuels
et collectif, enregistrements produits par la classe.
" Outils visuels : - associer une comptine aux objets de la classe, aux personnages
(marionnettes..)
- texte intégral associé à une illustration ou un codage, si possible
réalisé, choisi par les enfants pour leur faciliter le rappel en mémoire pour retrouver la
comptine apprise ; sur une même page pour les plus jeunes, sur un recto-verso chez les
grands pour inciter les enfants à un reconnaissance visuelle du texte.
" Outils sonores : associer un objet sonore ou un instrument ou une musique enregistrée à
une comptine...
A quel moment ?
Dans la continuité, la régularité, à des moments variés :
" moments spécifiques pour le temps de communication (découvrir la comptine, réagir,
dialoguer, échanger), pour le temps de répétition, mémorisation; imprégnation, pour le
temps de création, d'invention.
" À tout moment pour le temps de diction, pour recréer la cohésion du groupe par une activité
ludique, ou recentrer l'attention après un moment d'activités en ateliers par exemple.
" Moments informels, en relation duelle avec l'enseignant : moment de l'habillage, récréation,
accueil...
Démarche : quelques règles, remarques :
" l'apprentissage et l'utilisation des comptines doit toujours être un moment de plaisir pour
l'enfant.
" L'enseignant entre en contact avec l'enfant par la voix, d'où l'importance du placement de
voix, du rythme, des modulations selon l'instant, le texte, le groupe...
" Lors de la présentation , articuler ni trop vite, ni trop lentement, avec un rythme naturel,
une intonation juste et lorsqu'elles sont chantées, les comptines doivent entrer dans le
registre normal de l'enfant. En revanche, pendant le temps de répétition pour mémoriser on
peut dire autrement : utiliser la voix chuchotée, détimbrée, jouer sur le tempo (mais sans
modifier le dessin rythmique), sur les nuances. On peut même, lorsque la comptine est
parfaitement sue, dans le cadre
de « re-créations », d'inventions, de jeux
d'expression..modifier tous les paramètres du son y compris la hauteur, y ajouter des
onomatopées, des bruitages...
" Les gestes qui accompagnent doivent être nets, précis et amples. Contribuant à favoriser la
coordination langage/mouvement, ils ne sont pas dissociés de la parole pour que l'enfant
puisse établir une relation entre les sensations vocales et les sensations motrices, même et
surtout lors d'une première présentation. Les plus jeunes auront probablement des
difficultés à associer les deux. Certains entreront par le geste, d'autres commenceront par
murmurer quelques syllabes ( souvent les dernières ). Il faut amener l'enfant à coordonner
geste et parole, la mise en place se fait peu à peu, par répétition. Il faut donc que les
comptines soient reprises toujours de la même manière, dans la même forme. Ce n'est que
lorsque la comptine est bien mémorisée qu'avec les plus grands on peut tenter des
improvisations en s'appropriant la structure, en la réinvestissant.
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"
Les séances doivent être courtes pour deux raisons essentielles :
# la mémoire de travail (à court terme, celle qui définit la charge mentale maximale que
l'enfant peut assumer) : elle est très faible chez le petit enfant, sa capacité est vite
dépassée.
# Les gestes des enfants demandent encore beaucoup d'efforts, d'attention et une
grande dépense d'énergie.
L'engagement de l'enseignant est essentiel : voix, regard, gestes, l'attitude toute entière
sont essentiels pour que naissent l'émotion, les sensations.
Comptines, jeux de doigts favorisent le lien entre l'école et la famille (utiliser un cahier
individuel), qui met en jeu le langage d'évocation. Le répertoire de l'école peut s'ouvrir à la
diversité culturelle en puisant dans la tradition orale des cultures d'origine des enfants de
l'école.
Des enregistrements audio et vidéo contribuent à améliorer les productions collectives ou
individuelles.
Les jeux de doigts sont aussi un support privilégié pour l'éducation de la main, la motricité
fine, ils permettent l'observation de critères moteurs : l'action globale de la main, les
actions symétriques ou dissymétriques des mains, la différenciation des segments de la
main...
Evaluation des compétences :
«Les comptines et jeux de doigts sont le
de la parole, la qualité de l'élocution,
structures syntaxiques et du lexique des
indications sur d'éventuelles difficultés
évaluation formative sont contrôlés ou
enregistrements des enfants.
support qui convient le mieux à l'évaluation des composantes
la prononciation, l'engagement oral...La mémorisation des
comptines peut être précisément contrôlée et apporter des
ou retards de langage. » Les éléments observés pour une
en observation directe ou en différé en utilisant des
Compétences visées
Capacités évaluées
LE LANGAGE AU COEUR DES APPRENTISSAGES
Compétences concernant le langage d'évocation
Dire ou chanter chaque année une dizaine de comptines
Réciter une comptine, un jeu de doigt :
-restitution complète
-restitution incomplète
-restitution modifiée
-restitution inexistante
Compétences de communication
Réciter une comptine, un jeu de doigt :
Répondre aux sollicitations de l'adulte en se faisant -prononciation correcte
comprendre dès la fin de la première année de scolarité
-prononciation défectueuse
-déformation de certains phonèmes
-absence de certains phonèmes
-confusion de certains phonèmes
- modification de structures syntaxiques
Prendre la parole pour dire une comptine ou un jeu de
doigts
-individuellement
-en relation duelle
-devant le groupe-classe
Compétences concernant le langage écrit
Reconnaître une même syllabe dans plusieurs énoncés
Produire des assonances ou des rimes
Restituer des sons
Associer des sons : trouver des rimes
LA SENSIBILITE, L'IMAGINATION, LA CREATION
Associer le geste et la voix
Marquer la pulsation corporellement ou à l'aide d'un objet Savoir exprimer gestuellement la pulsation
sonore, jouer sur le tempo en situation d'imitation
,
PISTES POUR INVENTER, CREER
Travail sur le rythme
Importance du rythme : La carctéristique des comptines est leur mode de diction, elles sont toujours
rythmées et c'est le rythme qui soutient et facilite l'articulation. Savoir frapper une comptine : ce
n'est pas frapper la pulsation qui, elle, peut, lorsque la comptine est sue, être marquée par un
balancement, un déplacement, un frapper des pieds ou par un autre groupe pour ne pas faire de
confusion avec le dessin rythmique.
Utiliser un codage pour se rappeler du rythme adopté :
_ _ _ souligner les frappers
,
marquer les pauses, respirations
....
marquer les enchaînements d'un vers à l'autre
Activités rythmiques complémentaires :
- frapper en intériorisant le texte (développe la mémoire auditive)
- reconnaître une comptine à l'écoute du frapper de son rythme ( moyen d'entrer dans l'écoute active :
comptine qui illustre une cellule ou un phrase rythmique d'une oeuvre musicale.
Par exemple, la comptine du « Petit chat » pour reconnaître le Boléro de Ravel
Un petit chat, un petit chien
l_l_l l
l_l_l l
Et puis un canari
l
l
l_l_l l
Un tout petit ours en peluche rose l_l_l l_l_l l_l_l l
- répéter un rythme en imitation (utiliser les dessins rythmiques des comptines), avec des
variantes (intensité, tempo, différents frappers corporels, utilisation de petities percussions..)
Lorsque la comptine est sue :
- marquer l'appui rythmique seul
- marquer l'appui rythmique et en plus la pulsation
- frapper un ostinato
- ajouter des ponctuations
- dire la comptine en canon
- remplacer des expressions de la comptine par des onomatopées, des bruitages, des
instruments
(exemples : le crocodile, la famille tortue...)
1) Assimiler le rythme :
- en marquant la pulsation
-en marquant l'appui rythmique
-en frappant un ostinato. Ex. :
l
θ
Un croco-
ostinato
l
♫ ♫l η
l
♫ θ
♫ l θ
l
Un cro-co-
l sur le bord du l
di- le
♫ θ
l
θ
lθ
♫
θ
θ
2) Dire le poème en « canon » :
Nil
l
♫
♫ θ
di-
l
♫l η
θ
l
le ......
θ
♫ l θ
θ
Un cro-co-
_______________________________________
__________________
♫ ♫l
l
η
baillait en cri-ant
ostinato
θ
♫ θ
l
♫ ♫ l η
que j'ai mal aux dents
l
♫ l θ
θ
♫ θ
l
Un cro-co-
l
di-
♫ ♫l η
θ
l
l
di-
l
♫
le ......
l
♫ ♫l η
le ......
♫
♫ θ
3) Remplacer des expresions ( Sur le bord du Nil / Que j'ai mal aux dents...) par des instruments ou des onomatopées.
Travail en conscience phonique :
A) Les sons, les onomatopées dans les comptines
1)Le fantôme :
Gling
Gling
Gling
Gling
gling
gling
gling
gling
(Corinne
- Repérer l'onomatopée qui revient régulièrement.
Pourquoi on entend cela ? « C'est le bruit des
Dans les couloirs Du vieux manoir chaînes »
Vit le fantôme Du Sieur Guillaume - Prendre conscience de la relation entre le bruit réel
Ca fait mille ans Que l'on entend et sa traduction par des onomatopées
Son cliquetis Toutes les nuits
- Chercher des onomatopées possibles pour évoquer
Que cherche-t-il
des animaux, des objets...
Un brin de fil
- Mettre ensuite en sons : un enfant (ou un groupe)
Pour repriser
remue des chaînes à la place des « «gling gling » , le
Son drap troué
reste de la classe dit la comptine
---difficulté : agir au bon moment
Albaut)
- Chercher ensuite parmi les instruments de musique
de la classe, celui qui semble le plus ressemblant du
bruit des chaînes
2)La pluie :
Tip tip tip
C'est la pluie sur le toit
Zip zip zip
C'est l'éclair qui rougeoie
Boum boum boum
Le tonnerre, cache-toi !
(Corinne Albaut)
-Mimer la comptine, exploiter l'idée d'intensité des bruits
Ex. : « tip tip » : frapper de doigts léger
« Zip zip » : grands gestes représentant l'éclair
« Boum boum » : frapper de poings serrés sur les cuisses
- Associer gestes à intensité de la voix (tip tip : voix faible
Zip zip : voix moyenne, boum boum : voix forte=
-Remplacer par des instruments (wood-block, cybales,
tambourin.
B) Les rimes
Tralalère
Au jardin de ma grand-mère
Tralalère Tralalère
J'ai rencontré une sorcière
Tralalère Tralalère
Elle avait un chapeau vert
Tralalère Tralalère
Et mangeait des pommes de terre
BEURK
Agnès Chaumié
L'ogre
J'ai un peu faim
Je mangerais bien
Un gros garçon à l'esrtragon
Une petite fille à la vanille
Et des jumelles au caramel
A partir de la phrase « Elle avait un chapeau vert »,
proposer aux enfants de choisir des vêtements et de
trouver ce que la sorcière mange en respectant la rime.
Exemple : « Elle avait un pantalon,
tralalon tralalon
et mangeait des cornichons »
(...vieux manteau....haricots...)
- Etablir des listes : noms d 'animaux/aliments
- Chercher des associations en travaillant sur les rimes
(chien/pain, escargot/haricot...)
- On compose ensuite la suite de la comptine :
Une grenouille avec des nouilles
Un ver de terre aux pommes de terre...
Tralalère
Au jardin de ma grand-mère
Tralalère Tralalère
J'ai rencontré une sorcière
Tralalère Tralalère
Elle avait un chapeau vert
Tralalère Tralalère
Et mangeait des pommes de terre
BEURK
Agnès Chaumié
A partir de la phrase « Elle avait un chapeau vert »,
proposer aux enfants de choisir des vêtements et de
trouver ce que la sorcière mange en respectant la rime.
Exemple : « Elle avait un pantalon,
tralalon tralalon
et mangeait des cornichons »
(...vieux manteau....haricots...)
Corinne Albaut
Jouer avec les structures :
- changer un mot ou un groupe de mots
- forme négative
- forme interrogative
- inversion du sujet
- emploi de l'imparfait
- emploi du subjonctif
- utiliser des formules : il faut que...
- utliser une trame .....
Mise en scène, en espace, expression corporelle :
Pour mettre en place le langage évoquant les émotions, les sensations, ressentis, les
sentiments....il est possible de vivre la découverte sensorielle grâce à des activités d'écoute et de
productions vocales, corporelles, instrumentales ayant comme supports les comptines.
En adoptant une intonation adaptée, en jouant sur le timbre, le débit, les modulations de la voix, en
ajoutant des gestes, des onomatopées, des mouvements, des déplacements, des mimes...l'enfant va
vivre à travers la comptine des sensations, des émotions, des sentiments...il sera plus facile ensuite de
pouvoir y mettre le vocabulaire adapté et le ré-utiliser.
Rappel : La comptine de l'ABEILLE :
Bzzzzzzzzzzz Une abeille m'a piqué le nez
Ca enfle, ça enfle, ça enfle
Je cours chez le docteur (imiter la course en frappant les mains rapidement sur le cuisses)
Il me donne un médicament,
Je le bois Glou glou glou glou glou
Ca désenfle, ça désenfle,ça désenfle
Oh ! J'ai retrouvé mon nez !
INSECTES :
Ça vole ...c'est joli !
Ça saute...c'est drôle !
Ça danse...c'est curieux !
Ça pique...attention !
L'insecte si petit peut-il donc me faire peur ?
(Brigitte Sourisse)
Cette comptine peut être le point de départ de recherches, de remarques et d'observations de toutes
sortes puis d'une exploitation musicale : mise en musique, en espace du texte :
découvrir le monde des insectes, leurs noms, leurs démarches, leurs attitudes, où et comment
ils vivent...chercher dans des livres et documents de toutes sortes et proposer des premiers
classements très simplifiés en fonction des types de déplacements ou des attitudes : trotter, voler,
sauter...butiner, piquer...
en tirer des expressions gestuelles, des mouvements individuels, collectifs...puis des jeux
vocaux sur des imitations des quatre mots VOLER, SAUTER, DANSER, PIQUER...coder ces jeux
gestuels et vocaux. Composer pour une interprétation en mêlant travail de groupes et travail collectif.