ART AFRICAIN - Musées de Troyes

ART AFRICAIN
CORRECTION ET COMPLEMENTS
1er étage Salle des collections africaines
Bibliographie
Les publications du Musée d'Art Moderne:
 Catalogue de la collection et de la donation LEVY
 Catalogue de l’exposition Ousmane Sow (B. Tabah)
Ouvrages :
 BASTIN M.L., Introduction aux Arts d’Afrique noire
 FEAU Etienne, JOUBERT Hélène, L'art africain, édition SCALA, mai 1996
 FAGG W. Masques d’Afrique, Fernand Nathan Lep.
 FAGG W. , Sculptures africaines, F. Hazan,
 GOEFFROY-SCHNEITER Bérénice, Arts Premiers, Edition Assouline
 NANTET Bernard, Dictionnaire d'Histoire et Civilisations africaines, Larousse,
1999
 Publications du musée Dapper : Cuillères sculptures
1
Pour les visiteurs d'un musée, les objets et sculptures africaines sont des
œuvres d'art et la source d'inspiration des artistes du début du vingtième siècle. Mais
ce serait assez réducteur de ne les considérer que sous cet angle. Ce sont avant tout
des œuvres personnelles et rituelles propres à chaque communauté africaine.
L'art africain pour les Occidentaux : un regard qui a évolué.
Les premiers objets africains sont rapportés par les Portugais au XV siècle. Au
XVI siècle se constituent des cabinets de curiosités où sont exposés ces objets
étranges. Mais du XVI au XIX siècle, les Occidentaux ont considérés ces objets
comme le témoignage de l'infériorité africaine et d'un polythéisme choquant.
Détruits souvent par les missionnaires et les colonisateurs, certains sont cependant
rapportés. C’est ainsi que se constituent des collections (comme celle du futur musée
Pigorini à Rome qui rassemble des objets rapportés par un jésuite) ; en 1827, s’ouvre
le musée de Marine du Louvre (musée Dauphine en 1830) rassemblant les objets
ethnographiques ; en 1878 est crée le Musée ethnographique des missions
scientifiques du Trocadéro. En 1889, l’exposition universelle diffuse les objets
coloniaux. En 1896 s’ouvre le premier magasin d’objets ethnographiques.
Mais ce n’est qu’au début du XX siècle, peu avant la première guerre mondiale,
que les objets africains sont reconnus par des artistes comme les Fauves et les
Cubistes. C’est l’art nègre. Il marque profondément l’art moderne. Vlaminck affirme
qu’il a été le premier à se passionner pour cet art. Vers 1900, il est effectivement le
premier à collectionner des objets africains. Cependant Gauguin avait d’abord été
captivé par l’art océanien. Ce serait au cours de la visite à l’exposition au Salon
d’automne en 1906 que Derain aurait lui aussi commencé à s’intéresser aux arts
primitifs. Il faut attendre les années trente pour voir cet art nègre commercialisé
dans de grandes ventes.
Au musée d’Art moderne de Troyes, l’ensemble des sculptures africaines font
partie intégrante de l’ensemble de la collection Lévy constituée lors de grandes
ventes publiques à partir de 1947. Ces objets sont le reflet des choix d’un
collectionneur épris de certains objets plus par goût que par la volonté de présenter
un ensemble complet.
La collection regroupe des oeuvres d’Afrique centrale et occidentale, mais sa
présentation au musée ne suit pas un ordre géographique.
2
L’art africain, le reflet de civilisations et de sociétés millénaires.
L’art africain est mal connu ; c’est un art rituel fortement imprégné de valeurs
symboliques et rarement purement décoratifs.
Tout objet africain relève de la religion animiste et des croyances de l’artiste
qui l’a réalisé ainsi que de la tribu à laquelle il appartient.
La religion animiste présente des différences selon les tribus mais elle est
fondée sur l'idée que les êtres humains appartiennent à un monde qu'ils doivent
partager avec d'autres espèces animales, végétales. Il leur faut conserver l'équilibre
réalisé par un dieu créateur, désormais lointain et absent mais cependant partout
présent. Il n’est cependant jamais représenté et les êtres humains ne peuvent
s’adresser à lui personnellement. Ce sont les fils de ce Dieu mais aussi les ancêtres
et les héros qui ont reçu ce rôle. Il faut donc entretenir des relations avec les forces
vitales et maintenir les liens qui ont été établi avec ceux à qui ont été délégué les
pouvoirs par ce dieu originel. Pour survivre, les êtres humains doivent respecter le
monde et la nature afin de ne pas détruire cet équilibre ou fâcher les esprits, génies,
ancêtres et divinités et ainsi se les concilier. La force qui permet au monde de
fonctionner peut faiblir. Convenablement honorées les divinités et les ancêtres
mettent alors leurs pouvoirs au service des mortels. Mais c’est aussi à eux que l’on
attribue tous les maux. La nature dans laquelle vivent les Africains est difficile,
capricieuse. Aussi la religion apporte des remèdes, des solutions et des explications
propres à chaque société.
Les Africains ont recours à de nombreux intermédiaires dans tous les
moments de leur vie : pour communiquer avec les esprits et les porte-paroles comme
grâce à des statues d’ancêtres; pour conjurer les forces magiques, inspirer des
craintes comme le sont les masques qui incarnent ancêtres et esprits ; pour protéger,
pour se venger, pour éloigner les mauvaises influences…(grigris, fétiches…).
On peut dégager quelques tendances dans cet art : les peuples chasseurs ont
besoin des forces divines pour tuer lors de la chasse et survivre dans les zones de la
forêt et de la savane; les sociétés pastorales ont développé un culte du héros lié aux
rites agraires (ainsi les Bambara qui ont des poupées de fertilité). La végétation a
également son rôle. Sur les plateaux de la savane (Cameroun) les formes sont plus
boursouflées et parfois caricaturale.
La plupart des objets de la collections sont en bois (bois tendres et légers pour
les masques, bois dense pour les statues et objets). D’autres matériaux sont utilisés
comme l’ivoire (bijoux, petites statuettes…), des métaux, de l’argile, de la terre
cuite et même parfois de la pierre. Ils ont été élaborés à partir d’un arbre ou d’une
branche, ébauchés à la machette puis patinés ou peints. Les représentations peuvent
être humaines ou animales : la faune africaine permet la manifestation des divinités,
des esprits, des génies et des ancêtres. L’animal est présent dans la nature humaine
et l’homme est présent dans la nature animale. Cela se manifeste à travers les danses
et les masques.
3
De ce fait, le sculpteur ne reproduit pas la nature : son but est de l’interpréter.
Il travaille parfois au service d’un chef puissant et peut être considéré comme un
artiste professionnel ; mais c’est souvent le forgeron qui est le sculpteur occasionnel,
travaillant à l’abri des regards (surtout celui des femmes). Tous les objets, masques,
statues ont toujours une signification symbolique dont le décor a lui aussi un rôle
autre que simplement enjoliver. L’objet fabriqué est le produit de la tradition du
village ou de la tribu de l’artiste qui détermine les formes et les motifs mais aussi de
ses capacités artistiques. Mais on constate qu’il y a des différences de style à
l’intérieur même des villages.
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Petit lexique :
Ashanti : originaire du Ghana ; royaume longtemps guerrier qui est devenu
cultivateur. Importance du culte des ancêtres. Ils n’ont guère travaillé le bois
(sauf les poupées) mais ont davantage travaillé le métal (cire perdue) :
pendentifs, bijoux, masques.
Bambara : peuple du Mali (qui ne sont pas devenus musulmans), peuple
d’agriculteurs, organisés en grande famille avec un ancêtre commun et ayant
chacune un chef de famille. Nombreux cultes initiatiques qui donnent lieu à
des fêtes publiques utilisant masques et statues.
Bamiliké : Occupation sur les hauts plateaux du Cameroun central ;
organisation en chefferies religieuses et guerrières.
Bamoum : peuple du Cameroun de la haute savane qui a repoussé, vers le
XVI le peuple Bamiliké. Ont organisé un royaume unifié et sont devenus
musulmans au XIX siècle.
Baoulé : localisé en Côte d’Ivoire, ce peuple appartient à la savane mais vit à
proximité de la forêt côtière. Proches et apparentés aux Aschantis, ils ont
utilisé et développé l’héritage aschanti. Leur art est essentiellement religieux.
Mais il y a un souci de décoration et une recherche de l’esthétique visible dans
les objets les plus usuels. Les sculptures sur bois dominent. C’est un peuple
devenu agriculteur. L’art statuaire relève des conceptions religieuses : il y a
des statues qui évoquent les esprits de la nature (les esprits de la brousse
peuvent avoir une action très néfaste sur l’agriculture, la chasse ; mais une
fois amadoués par des sacrifices, ils deviennent propices aux humains) et
d’autres propices aux relations amoureuses (le couple de l’au-delà)
Dogon : peuple qui habite le Mali
Fang du Gabon et Bwété : Ils appartiennent aux peuples du Kota.
Longtemps peuple nomade, ils se sont installés sur des terres qui
correspondent au sud du Cameroun jusqu’en Guinée. La tradition byeri
désigne les figures de reliquaires est éteinte depuis le début du 20 e siècle par
œuvre des missionnaires. Importance des rites d’initiation.
Gouro : Vit à l’intérieur de la Côte d’Ivoire, mi-forêt, mi-savane ; connu pour
ses statues, de masques et de poulies. Pas d’organisation en chefferie mais un
conseil des anciens.
Guéré : Peuple de la forêt dans le sud-ouest de la forêt dont l’art se caractérise
par des déformations parfois même grotesques.
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Les Sénoufos : A cheval sur la Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Fasso.
appartiennent à la savane aride. Importance des masques, statues
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ART AFRICAIN
FICHE 1 CORRIGE 1er étage Salle
1. Repérer les trois œuvres suivantes et compléter le tableau:
SCULPTURE
D’OUSMANE SAW
Nature du
document
Sculpture
sculpture
peinture
Auteur, origine
et date
Tribu des SENOUFOS vivant
à cheval sur plusieurs Etats
Ousmane Sow est un
artiste sénégalais
Valloton appartient au
courant NABIS
Sujet
Un animal dressé comme un
humain.
UN HOMME allongé
une femme noire
Matériau utilisé
du bois dur et peintures (bleu
indigo, ocre, blanc)
différents matériaux :
terre, plastique, fer…
de la peinture
toile, peinture
2. Observer LE CALAO:
 A quel animal fait - il penser? Justifier la réponse.
C’est un oiseau : bec, ailes, forme général ; Le calao était utilisé lors de cérémonies dont l'un des buts
était d'assurer la fécondité: gros ventre = symbolise la femme enceinte / bec (symbole masculin)
féconde le ventre : la tribu des SENOUFO vivait de l’agriculture dans la savane aride ; on a ici un
rite qui s’inscrit dans la cérémonie du PORO : rite initiatique dont la principale étape était le passage
de l’enfance (vers 7 ans) à l’âge adulte pour les filles (accès au mariage) et garçons (apprentissage du
travail). Le calao est la promesse de la reproduction des générations futures et ses ailes protectrices
apportent sécurité et vie. Le calao appartient aux 5 premiers animaux crées sur terre (selon la
religion de l’ethnie sénoufo les astres ont d’abord été crées, puis la pluie, les cours d’eau et les
arbres ; enfin les animaux : serpent, crocodile, tortue, caméléon, calao: il est à la fois protecteur de la
famille mais il est également lié au culte des ancêtres (il accompagne les âmes des défunts). Cet objet
se portait donc sur la tête (voir le socle) ou serré contre le ventre .
 En quoi la forme et la décoration des ailes est - elle surprenante?
ailes rectangulaires décorées de carrés et rectangles colorés = polychromie motifs en damiers

Les pieds du calao reposent sur un socle qui permettait de le fixer sur la tête d'un danseur lors de
certaines fêtes. Retrouvez en allant en direction de la salle des collections africaines dans la vitrine n°2
un objet qui également se portait sur la tête
Références (nom, nature, provenance) de la sculpture: Cimier de Tyi wara (Bambara Mali)
 De quel animal s'agit-il ici? = antilope très stylisée (relatif naturalisme)
 Est-ce un mâle ou une femelle? Justifier. c’est une femelle car elle porte son petit sur le dos
 Ces animaux sont honorés lors des fêtes qui marquent le début de la saison des pluies? Pourquoi? .
Le Tyi wara = fécondité et fertilité des terres : les Bambara peuple du Mali sont également des
agriculteurs qui vivent organisés en famille. Ils sont organisés dans des sociétés initiatiques dont le
Tyi-wara qui est un rite uniquement masculin. Le Tyi wara est un être mi-humain, mi-animal né de
l’union du premier être humain et d’un serpent ; il est le premier à cultiver le sol avec ses griffes et
avait le pouvoir de transformer les mauvaises herbes en mil (base de l’alimentation). Il transmis aux
hommes l’enseignement de l’agriculture. Cependant les hommes ayant abusés des richesses de la
nature, il s’est enterré. Depuis les hommes l’honorent afin de rappeler les bienfaits apportés. en
sculptant des statues qu’ils mettent sur leur tête lors des cérémonies.
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3. Observer le tableau:
 Dans quel contexte historique s'inscrit la réalisation de ce tableau?
1910 : période coloniale pour les deux grandes puissances France et Grande Bretagne : ces deux pays
disposent d’immenses empires en Afrique.
 Quelle vision de l'Afrique le peintre propose-t-il? Justifier la réponse.
vision exotique
vision du bon indigène seins nus) civilisé (habillé)
4. Observez l'œuvre d'Ousmane Sow:
 Décrivez la (position, attitude, visage, expression…)
allongé, tordu, tout le corps semble tendu, il essaye de
de se relever mais est enchaîné. Son visage est serein et dégage une force tranquille, mais les yeux sont
fatigués.
 L'artiste peut avoir recherché plusieurs buts en réalisant cette œuvre : justifiez chaque affirmation.
 Représenter la force et la fragilité du corps humain
musculature mise en valeur (= Ousmane Sow a une formation de kinésithérapeute)
L’utilisation des matériau met en valeur cependant cette fragilité : ils sont friables, cassants surtout à
certains endroits
 Témoigner du passé de ce continent
bracelets = objet utilisé par les lutteurs.
Cela ne fait donc pas référence à la traite des noirs au 17e et 18e siècles.
 Dénoncer la situation dans laquelle se trouve l'Afrique actuellement.
C’est possible car l’Afrique est le continent le plus pauvre qui accumule les difficultés : pauvreté,
famines, sida, guerres, nombreuses catastrophes écologiques : ici l’Afrique est couchée et toujours
plus ou oins enchaînée (exploitation économique = néo-impérialisme, endettement, faible coût d’achat
des produits cultivés.
 Enoncer un message d'espoir pour l'avenir de l'Afrique
Semble vouloir se lever , impression de sérénité = l’Afrique doit prendre en main son destin
 Reproduire l'art africain traditionnel
NON
 S’inscrire dans la tradition de l'art européen
Dans la représentation : volonté de mettre en valeur le corps ; grand admirateur des œuvres de la
Renaissance telles que celles de Michel-Ange .
5. Conclusion:
 Quels sont les points communs entre ces trois œuvres?
le continent africain
 Donnez le ou les qualificatifs qui conviennent à chacune de ces œuvres :
CALAO
LE LUTTEUR
L’AFRICAINE
 Œuvre engagée
il dénonce une situation et veut transmettre ses propres
sentiments.
 Œuvre symbolique et religieuse
Il s’agit d’un objet rituel qui est un sommet de coiffure.
Objet sacré conservé dans une case dans l’enclos sacré
 Œuvre picturale
L’artiste ne dénonce rien ; le sujet n’est qu’un prétexte
pour sa peinture.
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ART AFRICAIN
FICHE 2: LES MASQUES corrigé
1er étage Salle des collections africaines
1. Repère ces trois masques et remplis le tableau
Présentation (tribu,
pays)
Masque de Guli
Baoulé (Côte Ivoire)
Masque Mossi
Haute-Volta (Burkina Fasso)
Masque Guéré
Côte d’Ivoire
Matériau utilisé
bois de fromager (arbre
d’Afrique noire) ;
peinture, clous
figure allongée,
géométrique avec traces
de polychromie
représente un animal =
buffle, symbole de
fécondité utilisé par les
société secrètes pour
l’apprivoiser.
forme, grosseur, motif,
les dents et les yeux
exorbités
bois peintures, fibres ; ficelle
Bois
Traces de peintures
(kaolin)
formes arrondies, des
volumes et traits
exagérés, yeux exorbités,
front hémisphérique,
pommette saillante.
= être humain
Description (forme,
couleurs…) et sujet
représenté en étant
précis
En quoi le masque estil impressionnant?
En quelles occasions
étaient utilisés ces
masques ?
Dans quel but étaient
- ils portés?
Remarques
Face plate mi-abstraite, miréaliste avec des décors
géométriques polychromes (la
face est divisée en deux)
forme générale allongée et
ovales = antilope
Les couleurs sont symboliques :
blanc (purification)
pas de regard
yeux rapprochés
Opposition des volumes
qui accroissent
l’impression de terreur
monstrueux et tire la
langue
Toutes les réponses sont justes
Ils sont utilisées lors de danses rituelles lors des fêtes mais aussi au cours de cérémonies
secrètes ou religieuses et lors des rites de passage de l'enfance à l'âge adulte. Ces masques
sont faits pour être vus en mouvement manifestant la présence divine et jamais un
déguisement.
Les masques son des objets sacrés qui ne doivent être vus ni des femmes ni des enfants ; les
être représentés sont souvent des êtres surnaturels dont il faut se méfier. Le travail de
sculpture se fait à l’abri des regards.
les 4 réponses sont justes représenter les esprits et les dieux / protéger la tribu
apaiser le monde animal et végétal / favoriser la fécondité
Les masques sont utilisées pour couvrir la face et il faut imaginer que le porteur était
habillé afin de dissimuler le corps. Ils sont la manifestations d’un dieu ou d’un esprit et celui
qui le porte est en fait LE DIEU OU L’ESPRIT QUI AGIT ET SE REND VISIBLE AUX
YEUX DE TOUS. Donc le sculpteur n’essaye pas d’imiter un visage humain. Le masque est
donc le moyen de contrôle du monde magico-religieux ; mais chaque modèle correspond à
une circonstance particulière de la vie du groupe.
Masque de Guli : Il s’agit ici de la
Masque Guéré : La tribu appartient aux
représentation d’une divinité terrible et
civilisations forestières
redoutable issue du dieu du ciel et de la terre
Evoquent les défunts du clan et parfois
= symbole de fertilité. La tribu appartient à
peuvent permettre de récupérer sa force
la zone guinéenne où la forêt s’éclaircit et où
vitale : ce sont des figures expressionnistes
le climat s’équilibre.
2. Retrouve le masque Bamiléké :
 Quelle est le sujet représenté? il s’agit à la fois d’un homme et d’un animal (babouin)
 Par quoi est surmonté le visage? il est surmonté de pangolins
 Pourquoi peut-on dire que les traits sont exagérés? tout : bouche très grosses,
C’est presque caricatural ; cela correspond à l’art des tribus des plateaux de la savane
(art du Grassland) dentition, forme du nez… impressionnant et effrayant ; boursouflures
avec facettes géométriques et construction cubique. Les volumes semblent avoir subi des distorsions.
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Observez à présent les deux masques:
 Quelle est la principale différence avec les masques observés précédemment?
ils sont plus petits
 Complétez le tableau
masque Bété (C.Ivoire)
Matériau
utilisé
Description
Fonction du
masque
Eléments
surprenants
.
masque pendentif Baoulé
Côte d’Ivoire
bois poli ; ficelle métal
or fondu selon la technique de la cire
perdue = l’or est un métal noble ; il peut
représenter la vitalité
visage, barbe, arrête du nez prononcée
visage très simplifié, tout est représenté
mais simplifié (oreilles, moustache,
barbe)
pendentif accroché à l’épée
pendentif porte bonheur
Les deux masques ne représentent pas des dieux mais souvent des visages de chefs ou de rois
tués ou asservis lors des batailles continuelles dans ces régions. Cela communiquait aux
vainqueurs la force vitale du vaincu.
subjectif
3. L'art africain et l'art moderne en Occident:
Portrait de
Modigliani
Dans le musée (salle n°19) l'artiste qui a peint ce tableau s'est inspiré de l'art africain et
plus particulièrement des masques:
 De quel masque s'est-il inspiré?
masque Gouro de Côte d’Ivoire
 Quelles ressemblances constatez-vous?
forme allongée, petits yeux, nez fin et long
 Quelles sont les principales différences?
sur le masque : yeux fermés, la coiffure et la bouche très petite
 Quelle impression se dégage du masque?
calme mais également mystère
 Quelle impression se dégage du tableau?
tristesse
 Indiquez son nom et le titre de l'œuvre: (si il est possible de vous y rendre)
Jeanne Hébuterne 1918
4. CONCLUSION
L'art africain a donc été source d'inspiration au début du vingtième siècle pour les artistes européens:
Il a particulièrement inspiré les PEINTRES CUBISTES ; trouvez le nom d’un ou plusieurs artistes de ce
courant en faisant des recherches sur Internet et notez un tableau qui vous semble s’en approcher le plus.
Ici large choix, mais peuvent trouver des artistes comme PICASSO
On peut aller sur le site du Musée PICASSO :
http://picasso-paris.videomuseum.fr/Navigart/index.php?db=picasso&qs=1
Exemples :
 Tête d'homme, 1909 (printemps)
 Portrait de jeune fille 3 avril 1936
Qu’ont cherché ces peintres cubistes en s’inspirant des œuvres africaines ?
Les deux réponses sont les bonnes
 Simplification des formes et
Distance face à la réalité
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ART AFRICAIN
FICHE 3: STATUES AFRICAINES 1er étage Salle des collections
africaines
Les statues de petites tailles servent d’intermédiaires entre les vivants qui les sculptent et la puissance
qu’elles représentent. Il y a donc un mépris des proportions et tout mouvement est superflu (rigidité
des corps) : la tête est le centre de la force vitale et a donc des dimensions exagérées
(1/4 de l’ensemble), le torse est long, les jambes sont massives et écartées légèrement fléchies.
1. A l'entrée retrouvez à l'entrée de la salle dans la 3ème vitrine l’effigie d'ancêtre
 Une effigie est la représentation d'une personne mais qu'est-ce qu'un ancêtre?
un ancêtre = membre du lignage qui est mort
 Observez la: indiquez son origine Bambara (Mali) :
 De quel sexe est cet ancêtre? Retrouvez les éléments physiques et décoratifs
qui le prouvent. Femme (formes corporelles) coiffure et bijoux
Les bijoux sont souvent des perles faites à partir de graines, bois métal, terre cuite et même pierre et
coquillages ou encore verre. Ils ont pour but d’attirer l’admiration ou d’éloigner les intentions
maléfiques.
 Quelles sont les principales déformations que vous remarquez entre un
corps réel et celui-ci? buste très long, petite tête, bras longs, petites jambes mais en revanche
très cambrée ; position des mains très rigides
 A votre avis, ces déformations s'expliquent par:
la mise en valeur certains aspects de la personnalité de l'ancêtre et la volonté la puissance de la
représentation : Après la mort, pour toutes les religions africaines, les morts partent rejoindre le monde
des esprits : ce n’est ni l’enfer, ni le paradis mais un espace parallèle à celui des vivants. Les âmes y
évoluent selon leur qualité, bonne ou mauvaise. La puissance des âmes des défunts se renforcent par
l’entretien de la mémoire. L’ancêtre intervient comme intermédiaire privilégié entre les vivants et les
dieux et sous différentes formes comme les masques (voir les masques de Guli et Mossi)
 Quelle impression domine? tout est juste : calme ; dignité ; sérieux ; puissance
 A quoi servaient ces statues?
Lorsqu’elles sont honorées de façon convenable elles mettent leur pouvoir à la disposition des mortels.
honorer la mémoire des morts pour qu'ils ne dérangent pas les vivants
servir d'intermédiaire entre les dieux trop lointains et les êtres vivants. Le dieu créateur est souvent
considéré comme très lointain : il a donc délégué ses pouvoirs et donné une parcelle des ceux-ci aux
ancêtres.
favoriser la fécondité et la nourriture de la tribu. Les statues d’ancêtres traduisent à la fois le calme, la
dignité et la réserve mais aussi la solennité du mort ; celui-ci est en général représenté debout. La famille
ne se sépare jamais de la statue ; celle-ci est en général vendue lorsque le lignage disparaît. Elles sont
conservées chez le doyen du lignage qui assure le culte familial.
2. Retrouvez et observez à présent la statue représentée




Statue ethnie Anyi Côte d’Ivoire
Quels matériaux ont été utilisés ? bois + perles + métal
Décrivez sa position. Elle est debout, solide et se tient le ventre
Comparez cette statue avec la statue d'ancêtre étudiée plus haut (corps, décoration,
coiffure, proportions, expression, …) Mêmes déformations ,bijoux , scarification sur le
corps (= tatouages en creux ou en relief sur le corps)
 Quelles sont les principales différences?
Tête plus grosse, plus travaillée, bras collé et sculpture plus fine. Le ventre est arrondi et les
seins sont plus petits et les pieds reposent sur un socle
11

Cette statue n'a pas du tout la même utilité que celle des ancêtres: elle représente le couple de l'au-delà, c'est
à dire l'être avec lequel était marié l'homme avant sa venue dans le monde terrestre; pourquoi est-elle
honorée? Les trois réponses sont justes : ce sont les Blolo bla (statuette représentant l’épouse de l’audelà) et blobo bian (statuette de l’époux) : elles représentent le couple dans l’au-delà car les êtres ont un
corps et un double dans l’autre monde « blolo ») : l’idée est que chaque individu comprend un corps et
une âme et qu’il a un correspondant des l’autre monde. Ce personnage céleste est honoré par une
statuette et des offrandes afin de ne pas le contrarier et de l’apaiser : ainsi il doit avoir une attitude
propice aux relations amoureuses du couple mortel. De ce fait, la statue doit avoir un aspect harmonieux,
voire idéalisé, pour pouvoir être habitée. A la mort de son possesseur, la statue est jetée. On retrouve cela
dans les statues des Baoulé.
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3. Repérez dans une vitrine les poupées Ashanti



Présentez les deux statuettes (origine, lieu d'origine, nom, matériau) poupées akua ba du Ghana
Quels sont les matériaux utilisés ? en bois avec perles
Ces statuettes sont des représentations qui correspondent aux conventions exagérées de la beauté
féminine: essayez de le prouver. visage parfaitement rond, traits fins
 Comparez les deux figurines (proportion, formes, expression, décoration):
 quelles sont les points communs? visages ronds pas de pied des bras schématisés, cou en
tir bouchon = elles représentent pour les Ashantis une convention exagérée de la beauté
féminine.
 Quelles sont les différences? expression du visage
 Quelle pouvait être l'utilité de ces poupées?
favoriser la fécondité des jeunes filles : selon la légende Akua se désespérait de pouvoir enfanter ; sur
les conseils d’un prêtre, elle fabriqua une figure en bois dont elle s’occupa comme un bébé puis donna
naissance à une fille. Cela montre le rôle central de la femme car elle donne la vie, transmet la
fortune parfois et assure toujours l’éducation des enfants. Après la ménopause elle rejoint le clan des
anciens.
4. Retrouvez les figures suivantes
Présentation
(nom, tribu)
Matériaux
utilisés
Description
Impression
donnée
expression…
figure de reliquaire Bwété figure de reliquaire
figure de reliquaire Fang Gabon, Byéri
Sango
Bwété
Kota-Obamba
bois, cuivre laiton (métal rare). Le bois est recouvert bois enduit huileux = obtenu après
de plaques et de fils de laiton et de cuivre
l’immersion dans une décoction de
racines lui donnant sa couleur puis dans
un mélange d’huile de palme et sciure
de paddouk (résine qui donne un aspect
huileux).
visage allongé forme
formes géométriques et visage en forme de cœur , creusé, bras
géométrique + juste la
arrondies, juste la figure rongés, large cou et expression qui fait
figure
la moue
trace de couleur rouge
Les yeux ont une grande importance car ils ont une
mission de surveillance ; en revanche la bouche est
presque inexistante.
expression ahurie, étonnée Assez impressionnant,
peur, impressionnant à cause de
fait peur, sévère
l’expression mais aussi le rouge fait
penser au sang
 Ces figures ont toutes la même fonction, laquelle?
Elles servent de bouchons à des reliquaires : la pratique de conservation des os et de consultation est
très répandue.
Pour le culte Fang : les cranes étaient conservés et parfois arrosés de sang et consultés à chaque
moment crucial dans la vie de la tribu.
 Que contient un reliquaire africain? = les cendres et les os de certains ancêtres ( pratique très
répandue dans cette région)
 Dans quel but selon vous? Honorer les morts (faute d’honorer leur mémoire, ceux-ci risqueraient
de se venger)
5. Conclusion
 Les statues dans l'art africain sont-elles des œuvres d'art ou des objets rituels? Justifiez votre réponse.
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Ce sont avant tout des objets rituels car elles sont liées à la religion.
 Que recherchaient les sculpteurs?
Répondre aux conceptions religieuses
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ART AFRICAIN
FICHE 4: OBJETS AFRICAINS
1er étage Salle des collections africaines
1. Retrouvez un siège et un pilier de case dans la salle
Le pilier de case
Le siège
Présentation et
localisation
Ethnie Bamiléké / Cameroun
Bamum / Cameroun
Description
(éléments de
décoration)
Pilier décoré sur les deux faces par des
animaux et 5 sculptures de
personnages : le matériau est du bois
raphia exploité pour touts les besoins
humains de ce groupe ethnique
(boissons, mobilier…).
Siège en bois clair avec des pieds
en forme de statues représentant
des personnages hilares
Utilisation et
destination de
chacun des
objets
les cases sont cubiques et surmontées
d’un toit de chaume (comme dans la
savane); seules les portes des cases des
chefs et des notables sont décorées par
des piliers qui marquent ainsi le statut
social de celui qui y résident ; ces
piliers ou poteaux n’ont d’autre utilité
que la décoration (ils ne supportent pas
le toit) et font référence à la religion
(les animaux) ainsi qu’ à l’histoire de la
chefferie. Témoignage de l’art
bamiliké.
Mobilier sculpté dont le décor
s’est inspiré des animaux et de
formes géométrisées ; là encore
comme pour le masque (cf fiche 3)
cela évoque presque la caricature.
2. Retrouvez les vitrines contenant des poulies
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En quel matériau sont-elles faites?
BOIS METAL
 A quoi sert une poulie ?
Tissage sur métier à tisser : la poulie assure l’alternance des lisses reliées à un
pédalier et se compose de deux éléments.
Remarque : en Afrique de l’Ouest, le métier à tisser est plus rudimentaire et
permet de tisser des bandes de tissus qui sont ensuite cousues les unes aux
autres pour former des pagnes. Ce sont les hommes qui tissent et les femmes
teignent et cousent.
 Quelles remarques pouvez-vous faire en observant ces objets usuels?
Ces objets sont décorés car ils relèvent également de l’univers religieux
 Dans quel but les poulies sont-elles décorées?
Cela renvoie à la religion : on y voit des masques, des animaux, des sculptures.
3. Les cuillères
Observez dans différentes vitrines les cuillères :
Quels sont les matériaux utilisés ?
bois ivoire os…
Elles sont utilisées pour manger lorsqu’elles sont petites ou pour puiser
l’eau. Elles sont la marque d’une richesse mais ce ne sont pas que des
enjolivement : souvent elles sont sculptées pour des cérémonies (distribution
solennelle de nourriture )
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