manual sanglar

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manual sanglar
OUVRAGE SANGLAR
AU SUJET DE LA FABRICATION DU XARE
Tous les commentaires et suggestions sur ce matériel ( instrument) l’adresser à:
Tomás Martín-Abad
[email protected]
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Jean Sanglar
Le présent ouvrage a été réalisé avec les informations et les illustrations qui ont été réunies à l’occasion du “
Séminaire sur la fabrication et la réparation du xare” qu’a développé dans le club Gure-Echea de Buenos
Aires monsieur Jean Sanglar , du 11 au 16 décembre 2005 .
Le texte en espagnol, rédigé par Ernesto Martín-Jacod , a été revu et corrigé par Jean Sanglar.
Illustrations: Jean Sanglar et Roberto Elías.
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I – Morphologie du xare
Le xare comprend un cadre et un cordage. Le cadre est une tige de bois ( en général de
l’osier ) qui se plie ( se double ) sur elle même dans le but de former une anse symétrique
dans la zone centrale de la tige et un point centrifuge par rapport au deux extrémités.
Le cadre a deux faces : L’une concave ( celle que regarde avec la plus grande attention le
pilotari ).
L’autre convexe ( celle que regarde avec la plus grande attention
le fabricant ).
C’est pourquoi , on peut dire que le xare possède deux faces : celle du joueur et celle du
fabricant . De la même manière , le cadre présente un plan concave ( qui correspond à la
face du pilotari ) et un plan convexe ( qui correspond à la face du constructeur ) et qui , en
réalité , constitue le revers du xare.
De la sorte , il existe deux axes : un axe longitudinal et un autre transversal.
La mesure maximale de ces axes est de 55cm pour la longueur et de 16cm pour la largeur ,
et ce sont également les mesures maximales du xare pour les compétitions officielles
conformément à ce qui a été établi par le :
REGLEMENT GENERAL DU JEU DE PELOTE BASQUE F.I.P.V.
daté du 1er août 2002 ( qui réglemente la totalité des activités de la pelote basque dans le
cadre international ) dans son :
ARTICLE 64 : XARE
Cet instrument est composé d’un petit anneau de bois ou assimilé et d’une corde
entrelacée avec un manche court ayant pour dimension maximale 55cm de long et
16cm de large
L’axe longitudinal va de la base du poignet à la pointe du xare et divise l’instrument en
deux moitiés plus ou moins symétriques: un côté droit et un côté gauche.
L’axe transversal se trouve approximativement à la hauteur de la troisième tresse.
La zone dans laquelle les deux axes se croisent, où dans leur proximité, se trouve le centre
du tressé .
Comme les cotés se déterminent sur la face du joueur, le fabricant doit toujours se souvenir
qu’en réalisant le cordage il est en train de travailler sur le revers du xare.
Le manche peut se consolider au moyen d’un clou , boulon ou rivet traversant les deux
tiges ou bien à l’aide d’une corde ou lanière qui l’entoure ou l’assujettie.
La méthode choisie par Jean Sanglar est celle du boulon avec son extrémité rabattue sur
l’autre branche.
Quand on décide de recourir a la fixation au moyen d’un élément secondaire ( clou , boulon
, rivet ) il est recommandé de perforer ( voir photo ) entre les deux branches du manche à
l’aide d’une mèche ou broche et d’écraser la tête de l’élément choisi contre une surface
dure , de préférence métallique.
Le cordage comprend :
A) la base ( fixé au centre du manche sur l’axe longitudinal du xare et orienté en
direction opposé à celle du tressé central de l’axe ).
B) cinq tresses latérales et une centrale ( chacune d’elles avec un double anneau de
fixation au cadre d’osier « nœud de bois » et composé de dix nœuds ). Les tresses
latérales se comptent de 1 à 5 à partir de la base ( la zone adjacente au manche ).
Ainsi chaque demi-xare présente 5 tresses qui, ajoutées à la tresse centrale de
l’axe font un total de 11 tresses .
II )La corde nécessaire pour le cordage
Base : corde en coton torsadé non extensible de 1.5 à 2mm , 90cm
Ancrage rigide ( deux premiers tours ) ficelle en coton torsadé non extensible de 2mm ,
3mètres .
Maille élastique ( 8 tours au total ).
Trois premiers tours : ficelle en coton torsadé extensible de 2.5mm , 3mètres .
Cinq tours suivant : ficelle en coton torsadé de 2.5mm , 4metres.
III ) Fabrication du xare
Position de travail du cadre
Il se place horizontalement , avec la face du fabricant vers le haut , le manche à gauche et le
sommet a droite .Le coté droit du cadre reste cependant plus éloigné du fabricant et le
demi-xare gauche plus proche de lui . La position correcte est fondamentale pour que les
nœuds restent bien (c'est-à-dire, à droite) et, durant la réalisation de tout le cordage,
on doit le conserver TOUJOURS en commençant chaque tour.
Détail sur la fabrication
Le cadre
Il se fabrique avec des tiges vertes ( voir photo suivante ) et des tiges sèches d’osier ou
d’autre bois de flexibilité éprouvée ( châtaignier ) dont la longueur doit être de 1,31,5metres environ. On sélectionne des tiges dont l’épaisseur varie entre 10 et 15mm dans
l’extrémité et 12 à 13 mm dans la zone médiane. Les branches sèches d’osier doivent être
réhydratées à l’eau chaude entre 48 et 72 heures . Si on utilise de l’eau froide il faut plus de
temps et cela varie en fonction des conditions du lieu (pression et température
atmosphérique) où l’on se trouve.
Le pliage se réalise sur une matrice . La baguette doit être fixée fermement avec un bout à
la matrice par l’une de ses extrémités et l’extrémité libre de façon soutenue , régulier et
délicat pour éviter de le rompre , en faisant attention que la baguette « soit collée » à la
matrice et adopte sa forme .
Une fois obtenue la forme définitive et une fois unies les deux extrémités , on noue un
cordage sur le manche pour le contraindre. La fixation peut se réaliser de la même façon
avec un morceau de tube ou de bambou ( on l’emmanche ).
Séchage
On retire le cadre de la matrice et on laisse sécher . Trois ou quatre jours après on
commence à racler la tige (opération qui devient plus facile en ce moment que lorsque le
cadre est complètement sec ) .On laisse sécher trois mois environs, jusqu’a ce que le bois
soit entièrement sec et garde la forme sans avoir à la contraindre.
Jean Sanglar recommande de sécher les cadres par paires en les entrelaçant entre eux. On
passe les manches par les axes en ayant les faces placées en forme opposées et en formant
une figure semblable a un nœud plat . Avec cette méthode, les baguettes adoptent
spontanément la courbure sur le plan antero- postérieur . Puis on les sèches un ou deux
jours sur un moule ( comme celui de l’atelier Ochoa qui parait sur la photo de la page
précédente ). Ensuite il faut les laisser sécher complètement attachées sur une « échelle » ou
cadre avec des travées dans lesquelles il pourrait être possible de les lier pour leur donner
la courbure appropriée.
Une fois obtenu le séchage complet on sépare les cadres . Plus tard on se met a travailler
avec chaque cadre séparément .On uni ses extrémités , l’une contre l’autre pour les fixer.
Jean Sanglar le fait avec un clou de 35mm de long et d’un diamètre le plus petit possible ,
de façon à ne pas fendre le bois . Ayez recours à des éléments d’un diamètre réduit car le
clou passe en lui donnant des coups avec un marteau (sur la photo on observe comment il
perfore préalablement les deux extrémités de la tige avec un foret pour éviter sa rupture. Au
contraire , les xare de Ochoa étaient fixés au moyen d’un cordage ( raison pour laquelle ils
se démontaient quand il défaisait le cordage du manche .
LE CORDAGE
1° La base
Fabriquer la base au moyen de deux tours au travers du manche avec les 90cm de ficelle
non extensible de 1,5-2mm dont les extrémités se nouent avec un nœud plat .La longueur
approximative des deux lacets est de 15 à 17cm ( la longueur dépend de l’endroit où l’on
perce le manche ).
Se rappeler que l’idéal serait que la pointe de l’axe de la base ne reste pas trop haut de
manière à ne pas laisser trop d’espace entre les deux branches du cadre et de l’extrémité de
la base.
2° Le manche
Il se réalise selon le plan qui apparaît sur les photos du dessous. On forme un lacet de l’anse
supérieur qui se fixe sur la base avec un paire de tours ( photo 1). Le cordage long , que
l’on voit tomber verticalement dans les photos 1 et 2 va permettre de continuer la corde du
manche et le petit , celui qui suit l’axe du cadre vers la droite dans les photos 1 et 2 va
rendre possible de nouer l’ anse du lacet en terminant la corde du manche .
Sur la photo 3 on remarque le passage du retour final du cordage par le milieu du lacet.
Sur les photos 5 et 6 on remarque la finition du cordage sur le manche .
3° Tissage du filet
Faire deux tours avec les trois mètres de ficelles non extensible de 2mm . On commence le
premier tour en attachant la ficelle a l’axe de base au moyen d’un nœud coulant.
Noeud coulant
Noeud de bois
On tend la ficelle et on fait le premier nœud (nœud de bois) sur la branche droite du cadre.
Chaque nœud de bois comprend deux nœuds et un axe de fixation. Le premier nœud se
réalise en passant la ficelle par-dessus la branche du cadre ( de l’intérieur vers l’extérieur)
et quand on termine le tour, on introduit de haut en bas la pointe de la ficelle sur l’axe de
fixation qui demeure formé .
On tend au maximum le cordage et on passe au nœud suivant .
Le procédé se répète avec les 10 noeuds de bois restant. A la fin du premier tour , une fois
achevé et tendu le premier anneau de la branche de gauche , on entre par derrière l’axe de
base et, en sortant , on croise la ficelle pour se rendre une nouvelle fois au premier anneau
de la branche de droite où se réalise, pour la première fois, un nœud normal ( pour
commencer à effectuer le second tour ).
Le nœud normal constitue la base de tout le cordage car c’est lui qui permet de réaliser les
tresses. On passe la ficelle autour du nœud de l’ancrage de la façon suivante : on introduit
par le haut (entre le cordage du premier tour et la branche du cadre ) on la passe par derrière
( ou en bas) du nœud de bois et on le renfile par-dessous ( entre le cordage du premier tour
et la branche du cadre ) pour réaliser un nœud sur lui-même en rentrant par le bas.
Le second tour s’effectue en tendant le cordage au maximum et il consiste en 11 nœuds
normaux sur les axes de fixation des anneaux correspondants. A la fin du second tour on
passe par l’axe de base et on noue les trois mètres de ficelle et de coton torsadé extensible
de 2,5mm pour arriver a l’étape suivante ( confection des deux premiers tour de la maille
élastique ( qui en a 8 au total ).
Nœud plat
4° Faire les trois premiers tours de la maille élastique toujours avec des nœuds normaux et
en passant par l’axe de la base à la fin de chaque tour. Avec ces trois tours , on commence
et on termine l’entrelacement des cordes en arrivant à la base du cordage.
5° Attacher avec un nœud plat (photo) la pointe du dernier ajouté ( celui de la ficelle
torsadée extensible de 2,5mm , 4mètres ) à l’extrémité restante de la ficelle de trois mètres ,
après être passé par l’axe de base . Faire un premier tour (photo 6) avec des nœuds normaux
et , en arrivant à la base du cordage , unir les deux tresses ( les premières des branches
gauche et droite ) également avec des nœuds normaux.
6° Faire un autre tour ( le 2e des quatre mètres et le 7e du total )et en arrivant à la base du
cordage , nouer les premières tresses de la façon suivante : sur la tresse gauche ( celle qui
est la plus proche du réalisateur « se rappeler qu’il est en train de travailler le revers du
xare ») on fait un nœud normal et sur la tresse opposée ( la droite ), un nœud inversé . La
ficelle se passe en sorte que le bout qui finalise le 7e tour reste sous l’axe que forme le
cordage en passant d’un coté à l’autre et l’autre bout , celui qui commence le 8e tour, reste
par-dessus l’arc ( voir photo ).
7° Commencer le 8e tour ( celui qui commence à partir du nœud inversé )
8° A la fin du 8e tour , passer au milieu ( en entrant par-dessus ) par les quatre nœuds qui
attachent les premières tresses et sortir en croisant la ficelle.
9° Faire le 9e tour et attacher les secondes tresses avec 2 nœuds normaux, un de chaque
côté.
10° Faire un autre tour (le 10e et le dernier) et dans l’axe, NE PAS prendre la tresse
centrale ( la sauter ).
En arrivant à la base, passer par-dessus les deux nœuds qui attachent les deuxièmes tresses
et sortir par le bas en croisant le cordage ( photo).
11° Commencer le « nœud du fou ». Ce nœud en réalité centralise tous les nœuds
nécessaires pour mener à sa fin le tissage du cordage. Jean Sanglar l’appelle ainsi parce
que sa complexité semble rendre fou celui qui tente de le réaliser pour la première fois.
Le nœud du fou
Le nœud du fou se réalise de la façon suivante : sur la troisième tresse commencer par le
nœud normal et, au lieu de faire le tour de la zone d’ancrage, croiser la ficelle vers la tresse
opposée en la passant par-dessus celle du 10eme tour et passer le cordage par derrière la
tresse, vers le bas et au centre, dans la direction du début du nœud sur la tresse opposée.
Enlacer le début en entrant par-dessus et diriger la corde vers l’axe pour enfiler les deux
tresses supérieures (les cinq des deux cotés), en commençant par la cinquième de la droite
(entrer par en haut et passer pas derrière la tresse).
Sortir la pointe de la ficelle par l’espace qui reste entre la cinquième tresse de droite et la
cinquième tresse de gauche.
Passer le cordage par l’espace suivant.
Porter la corde vers le bas et la passer, en entrant par le haut, l’espace qui est resté entre le
nœud central effectué au niveau de la troisième tresse.
Relever la pointe de la ficelle vers le haut par le milieu des deux cordages croisés et la
diriger vers le bas pour la passer par dessus, et derrière l’union des secondes tresses.
Orienter ensuite le cordage vers le bas, pour enfiler la pointe dans l’anneau formé au niveau
de l’union des premières tresses, en entrant par derrière (par le bas).
Diriger la ficelle vers l’axe de base et l’enfiler par le coté le plus proche du réalisateur.
Réintroduire par en haut la pointe de la ficelle dans l’anneau des premières tresses avec
l’aide d’une pince ou d’un instrument adéquat.
Retourner le cordage vers le manche et passer par le bas du cordage qui finit par monter
jusqu’à l’anneau et réintroduire la pointe dans l’axe de la base cette fois ci par le coté
opposé à celui du premier tour ( le plus éloigné du réalisateur).
Terminer le nœud par un ancrage semblable à celui qu’on emploie dans le nœud de bois.
Faire le tour des cordelettes de l’axe de base et passer la pointe par-dessus le propre
cordage qui achève d’être enfilé.
Ré enfiler la ficelle dans l’axe de base par le coté opposé.
Retourner les extrémité de l’axe de base et enfiler la ficelle dans l’axe qu’on vient de former.
FIN DU LIVRE
Buenos Aires
MMVI
« Séminaire sur la réalisation et la réparation du Xare »
Club « Gure-Echea » Buenos Aires du 11 au 16 décembre 2005
La traduction de cet ouvrage en français a été réalisée par le père de Betharram :
Beñat SEGUR
La mise en page a été réalisée par un élève de 4eme du collège Romain CHRISTEL
Sous la responsabilité de Jean François BIRABEN éducateur sportif et intervenant de la
section sportive Pelote Basque qui verra le jour a la rentré scolaire 2006.

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