QUAND LA NOURRITURE DEVIENT UNE OBSESSION
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QUAND LA NOURRITURE DEVIENT UNE OBSESSION
Dossier par juliette labaronne Quand la nourriture devient une obsession Cinq Girls témoignent de l’enfer dans lequel elles sont tombées, qu’elles soient tirées d’affaire ou encore dans la maladie… « Manger sans faim et sans fin, il n’y avait que cela qui m’intéressait » , e i x e r o T An e i m i l u bo Lucie, 16 ans Sans s’en rendre compte, Lucie est tombée de la petite douceur réconfort à de violentes crises de boulimie incontrôlables. Après avoir nié le problème, elle a décidé de s’en sortir. out est parti d’un chagrin d’amour. J’étais seule, je ne me confiais à personne. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à utiliser la nourriture comme moyen de réconfort en grignotant des petits trucs sucrés… Rien de grave au début, mais peu à peu, c’est devenu une habitude qui prenait de la place dans ma tête. À chaque intercours, j’allais me chercher de la nourriture : mes copains ont vite remarqué que je mangeais tout le temps. Mes manies alimentaires ont pris le contrôle Dès le Les TCA (Troubles du comportement alimentaire) Différents en apparence, les TCA sont en réalité proches, des périodes d’anorexie précédant souvent des crises de boulimie et vice versa… Tous ces troubles sont dangereux pour la santé, et peuvent dans certains cas conduire à la mort par épuisement, amaigrissement, arrêt cardiaque pour cause de dénutrition… Voici les plus courants : L’anorexie Contrôler son corps, maigrir sans jamais être satisfaite, calculer ses calories, faire du sport en excès… Voici quelques signes de cette maladie qui débarque à l’adolescence pour des raisons parfois difficiles à cerner. Les médecins parlent d’anorexie restrictive, quand on ne mange quasi plus et qu’on “brûle” un max, et d’anorexie-boulimie quand on alterne privations et crises de boulimie (cf. définition). La boulimie En phase 1, c’est une envie irrépressible de se “remplir” le bidon, qui pousse à avaler frénétiquement des montagnes de nourriture – de préférence bourrative – pour se soulager… Puis en phase 2, on culpabilise avant souvent de courir vomir ce qui vient d’être ingurgité ! Voilà à quoi ressemble une crise de boulimie type. On parle aussi parfois d’hyperphagie, dans le cas où la nourriture est digérée. réveil, je n’avais qu’une chose en tête : manger ! Idem au coucher… Une voix me disait : « Manger ! Manger ! » Manger sans faim et sans fin, il n’y avait que cela qui m’intéressait. Pour me « remplir », j’étais capable de descendre un paquet de pain de mie avec du beurre et de la confiture, de me faire cuire des pâtes pour le goûter. Sur le coup, ça fait du bien, mais juste après c’est l’horreur : tu te sens Je ne savais pas que ce comportement mal d’avoir fait ça, tu t’en veux, mais c’est plus était une maladie Je refusais de voir le fort que toi. C’est un problème en face. J’étais cercle vicieux dont il est de plus en plus déprimée, impossible de se sortir seule. Bien sûr, j’ai je m’en voulais de ne pas pris des kilos qui me réussir à me contrôler. Et invariablement, je gênaient beaucoup. Pour perdre me retrouvais rapidement dans la cuisine ce que à avaler le de ceux j’avais maximum de qui souffrent de accumulé, calories en TCA sont des filles un minimum je suis alors ados de temps. Pour passé du sur dix ont déjà éviter que mon grignotage vécu des crises comportement incontrôlé à de boulimie n’agisse sur la restriction Sources CERIN/Inserm ma silhouette, totale, sans j’ai alors tenté transition. de me faire vomir… J’ai Le matin, je me disais : passé des après-midi « Aujourd’hui, c’est 200 calories. » Je sautais dans les toilettes, mais tous les repas… En deux rien ne sortait. Je crois semaines, j’ai perdu que j’ai besoin de garder 5 kilos. Mais j’ai vite cette nourriture. Parfois, craqué en me jetant sur je me demandais si la la nourriture de façon mort n’était pas mieux incontrôlée… Impossible que ma vie… Au lycée, de tenir une telle j’ai eu des problèmes privation. Pendant des relationnels, et avec mes mois, j’ai alterné les parents ça s’aggravait. périodes de diète et les J’avais peur de déranger, périodes où je dévalisais d’être anormale. Je le frigo. J’étais déréglée. n’avais plus d’espoir Et que je me prive ou que quand j’ai décidé de je me lâche, le résultat participer à un forum de était le même : la bouffe discussions sur Internet. était mon obsession. J’y allais pour parler de Je me pesais avant et ma déprime, mais j’ai pu lire le témoignage de après chaque crise. 90 % 2à3 filles qui décrivaient les mêmes troubles que moi. J’ai découvert les mots anorexie, boulimie, et j’ai compris ce qu’il m’arrivait. Ces discussions m’ont permis de sortir ce que j’avais en moi, sans être jugée. Il me fallait de l’aide, en particulier de ma mère. j’ai mis du temps et du courage pour tout lui dire. Mon état d’esprit a radicalement changé Je lui ai décrit mes crises, en lui demandant d’aller voir un psy. Et j’attends cette étape avec impatience. J’ai décidé aussi de changer de filière scolaire : je suis en première scientifique et je déteste ça. La pression est trop forte et mes crises ont doublé depuis la rentrée... J’ai même osé parler au proviseur pour lui demander de changer de classe, ce qui devrait pouvoir se faire si tout va bien. Aujourd’hui, j’ai encore des crises, mais mon état d’esprit à radicalement changé. Je refuse de me résigner, je sais qu’il est possible de guérir, et c’est mon but. ➥ Vos témoignages sur Manger sans faim et sans fin ! Je mange sans m’arrêter... Même en me disant qu’il ne faut pas, je n’y arrive pas ! Je ne sais pas si c’est le symptôme de la boulimie, mais je me pose des questions... claiir0u13 Dossier « J’ai peur d’échouer et de devoir « Il fallait que je perde du poids, c’était Aude, 17 ans Maëlle, 16 ans comme une drogue » aller à l’hôpital » Un “petit régime”, un sentiment de solitude, et Aude bascule dans l’anorexie en quelques mois. Aujourd’hui guérie, elle raconte son combat pour retrouver une vie normale. 82/ girls.fr place ne se libérerait pas avant des semaines, voire des mois ! À ce moment-là, je n’ai plus su où trouver la force de continuer à me battre. J’ai pleuré, mais dès le lendemain, je me suis reprise. Je devais persévérer ! Durant les semaines qui ont suivi, mon quotidien était triste, sans vie, j’avais tout le temps froid, mon corps me faisait souffrir. La nuit, je rêvais de nourriture tellement j’avais faim ! E Reste vigilante ! Plus le trouble alimentaire est détecté tôt, plus il se soigne rapidement… et définitivement ! Cela vaut la peine de t’y intéresser de plus près, non ? En cas de doute, n’hésite pas : mieux vaut consulter ton médecin pour rien, cela te rassurera, et tes parents aussi ! L’hospitalisation a été très dure Trois mois plus tard, une place s’est libérée ! Je pesais à peine 41 kilos pour 1,71 mètre, soit une perte de 22 kilos. La tension à la maison était à son comble : il ne se passait pas un jour sans qu’un conflit n’éclate. Quand j’ai passé la porte de l’hôpital, je ne savais pas encore que je n’en sortirai que deux mois plus tard, et… trois mois plus tard pour ma sortie définitive. L’hospitalisation a été très dure, mais j’y ai rencontré des gens géniaux qui m’ont beaucoup aidée. J’ai repris du poids et, au fil des jours, j’ai réappris à manger normalement, sans peur ni angoisse. J’ai senti cette chose en moi qui peu à peu disparaissait, même si parfois elle revenait à la charge, j’avais trouvé « Voyant que je maigrissais, j’ai eu envie de continuer, fière de moi. Je mangeais de moins en moins. » les moyens de la faire taire. Les entretiens thérapeutiques m’ont aidée, mais le travail est venu de moi-même. J’ai eu la volonté de m’en sortir et j’ai tout mis en œuvre pour le faire. J’aurais pu renoncer à l’hospitalisation, mais je voulais y aller, je voulais guérir. Et j’ai bien fait de lutter, car la preuve : aujourd’hui je suis guérie. À tous ceux qui n’y croient plus, j’ai envie de dire qu’ils se trompent : la guérison est tout à fait possible. Il faut de la volonté, de la force et de l’aide. Mais surtout, il faut y croire. La personne représentée n’a aucun lien avec le sujet traité. J ’ai plongé dans À force de me l’anorexie il y a un priver, j’ai craqué. an et demi. Je me Pour compenser, je me faisais vomir. Je ne sentais seule… La seule chose mangeais presque plus qui me faisait rien. C’était ce que je vibrer, c’était ma passion voulais, mais j’ai bien pour l’athlétisme. Mon senti qu’il y avait un entraîneur m’a fait problème. Une remarquer que chose au fond de te s Ton poidun vrai j’avais deux ou moi me dictait pose-t-illème ? trois kilos de maigrir, b o pr ents sans relâche. m o en trop et m r a 39,4 % P Oui m’a conseillé J’étais 31 % on de faire possédée. 29,6 % N Ma mère attention à mon Girls.fr Sondage s’en était alimentation. rendu compte : Sans hésiter, j’ai je m’affaiblissais, et entamé mon « petit régime ». mon moral chutait aussi vite que mon poids. Dès que le poids L’infirmière scolaire nous attendu s’affichait, a conseillé un centre j’en fixais un autre. médical pour ados. En Au début, tout allait bien. parallèle, je voyais une J’ai diminué mes portions psy. Mais tout ça ne raisonnablement : plus changeait rien. J’étais de dessert, goûter limité. déterminée à mincir Mais mon poids ne encore et encore. Six mois après, je comptais descendait pas assez toujours mes calories, vite. J’ai encore réduit j’étais esclave de rituels mes portions. Mais dès absurdes comme trier que le chiffre attendu les aliments. Je ne s’affichait, j’en fixais un savais pas quoi faire et autre. En deux mois, ma mère se désespérait. j’avais perdu 10 kilos, mais ce n’était toujours Mon état ne cessait pas assez. L’obsession de s’aggraver… commençait à envahir J’ai réalisé que j’avais mon esprit… besoin de l’hôpital pour m’en sortir. Vos témoignages sur Je pensais Quand perdre du poids devient une y entrer très drogue... vite. Mais on Je suis obsédée par mon poids, mais nous a dit que pas au point de devenir anorexique... À vous toutes, courage ! Engie même si j’étais Je sais ce que c’est, accrochez-vous ! la première C’est dur, mais on en sort beaucoup sur la liste plus fort. Maallii d’attente, une Maëlle, en lutte contre l’anorexie depuis plus d’un an comprend que sa route sera longue et difficile. n 3e, après deux échecs amoureux, j’ai craqué secrètement sur mon prof d’EPS. En fin d’année, on faisait une sortie sportive et l’on portait tous un équipement d’escalade, quand il m’a comparée à un « sac de patate »… C’est idiot, je sais, mais j’ai complètement bloqué, et à partir de ce moment-là, j’ai décidé de maigrir. Je me suis mise à courir chaque jour : moins 3 kilos en deux mois. Voyant que je maigrissais, j’ai eu envie de continuer, fière de moi… Je me suis mise au jogging, et bien évidemment, je mangeais de moins en moins. Résultat, à la fin des grandes vacances, après tous ces efforts, j’avais réussi à perdre encore 6 kilos. Le rêve ! Là, mes parents m’ont emmenée voir un psy. parents m’ont ramenée chez le psy de l’hosto, qui m’a de nouveau fait On m’a annoncé que signer le même contrat c’était de l’anorexie et m’a menacée de mentale. Ça m’a fait m’hospitaliser. C’était un choc, pour moi je il y a deux mois, et cette mangeais juste équilibré fois je ne me montre pas du tout aimable et je ne me faisais pas avec l’équipe médicale. vomir. J’ai dû passer un « contrat de poids », Comme je suis déprimée, mais je j’ai droit aux maigrissais antidépresseurs. L’anorexie touche toujours, J’avoue que je et, pour me sens mieux, des femmes, dissimuler ça m’aide. Mais surtout pendant mes pertes malgré mes l’adolescence de poids, je efforts, on dirait des Dans me gavais que mes parents cas, l’anorexie d’eau. Puis ne voient rien : entraîne la mort j’ai remonté ils me prennent Sources CERIN/Inserm un peu la toujours autant pente, la tête et des avant de rechuter : disputes éclatent. sport à fond, je cuisinais, J’essaie de remonter la pente, mais j’ai mais je mangeais le moins possible. Pourtant, peur d’échouer et de j’ai réussi à tromper tout devoir aller à l’hôpital, le monde et j’ai pu arrêter j’angoisse à cette le suivi à l’hôpital. À la fin idée ! J’aimerais tant des vacances, je pesais m’accepter comme 40 kg pour 1,67 mètre je suis et surtout sortir de cet enfer… Panique à bord, mes 1 à 2 % 10 % “Ana” et “Mia” sur le Net : Attention danger ! Parfois, les TCA sont présentés sur Internet comme LA solution miracle aux problèmes de poids, par des filles qui sont en fait prises dans ce cercle vicieux. “Ana” et “Mia” sont alors le nom de code pour anorexie et boulimie… Ne te laisse pas baratiner et au besoin signale ce contenu aux modérateurs. girls.fr /83 Dossier e « J’étais dlus plus en p , je dépriméelais m’en vou de ne pas me réussir à » contrôler. Une amie t’inquiète ? Apprends à reconnaître les signes de la boulimie. Ta copine : 1 4 2 5 6 dévore une grande quantité de nourriture en très peu de temps. On dirait qu’elle ne va plus s’arrêter ! quand une envie de manger la prend, plus rien d’autre ne compte. Elle n’écoute même plus ce que tu lui dis. 3 essaie d’éviter de manger en groupe. Quand elle y est obligée, il lui arrive de se rendre aux toilettes pendant le repas. court se faire vomir ou prend des laxatifs après chaque crise de boulimie. ne parle que de poids idéal. C’est devenu une obsession ! Les filles : ne baissez surtout pas les bras ! Un message d’encouragement à toutes les Girls qui sont anorexiques ! On peut s’en sortir ! J’étais un vrai squelette, puis grâce à mes parents je suis redevenue normale. Écoutez et surtout parlez ! Je sais que parfois on ne se contrôle plus, mais ça vaut la peine... Parfois, je rechute, mais jamais autant que la première fois, et je vous le dis, la vie est bien plus rose lorsque l’on mange ! Anonyme J Bien entendu, ce n’est que si ton amie correspond à plusieurs descriptions que tu dois commencer à t’inquiéter ! e faisais déjà « femme » à 13 ans et je me faisais draguer par des hommes plus âgés. Et puis mon groupe d’amis a éclaté… Je prenais tout ça très mal. J’ai commencé à moins manger. J’étais incapable d’exprimer ma détresse autrement, je voulais qu’on la remarque comme ça. Mon poids est devenu une obsession : je me pesais cinq fois par jour. Quand je n’avais pas maigri, c’était la catastrophe. L’hospitalisation a été un choc. Ils m’ont mis une sonde dans le nez. La nuit, j’étais rattachée à une pompe à gavage pour m’alimenter malgré moi. Mais dans ma tête, rien ne changeait : je n’avais aucune intention de me remettre à manger. J’ai continué à perdre du poids. Je suis descendue très bas : 38 kilos pour 1,68 mètre. Après trois semaines, j’ai recommencé à « Je pouvais prendre ou perdre cinq à six kilos en une semaine » Stella, 17 ans Stella est boulimique et anorexique depuis deux ans… Elle sait qu’elle va s’en sortir. Et elle le dit : elle est presque guérie ! nécessaire pour réaliser l’ampleur des dégâts. J’ai continué à lutter, malgré les mauvaises expériences avec les psychologues, les crises qui n’en finissaient pas, la douleur et, bien sûr, la culpabilité. Ça a été dur, mais j’avais envie d’y croire. Et un matin, je me suis réveillée avec le déclic : j’étais prête à vivre à nouveau, j’avais tout compris. Aujourd’hui, les crises reviennent de temps en temps, mais j’ai une vie, je ne me laisse plus déborder par la nourriture et je gère de mieux en mieux. Contacts, infos et aide ➜ À lire ➜ Pour en parler spécialisé • L’Anorexie, ma sœur et moi Deux sœurs dialoguent à cœur ouvert. Par Salomé et Olivia (La Martinière). • Un forum de discussion convivial www.bouliana.com • Pour trouver un service de soin Association AFDAS-TCA au 02 40 20 66 44 et sur anorexieboulimieafdas.fr • Association Autrement Tél. : 03 80 66 83 47 et sur www.anorexieet-boulimie.fr/ « Pour com je me faisai penser, s vomir. Je ne presque plmangeais us rien. » ne représ entée n’a aucun lien avec le su jet traité. « Quand j’ai passé la porte de l’hôpital, je ne savais pas encore que je n’en sortirai que trois mois plus tard. » La person A à une pompe à gavage » Léa a été anorexique de 13 à 16 ans. Elle parle de son calvaire qu’elle a du mal à oublier. a fini par s’isoler, à force de refuser de se rendre aux soirées. vant ma bouchée ingurgitée, maladie, j’étais c’était infernal. Mais en surpoids malgré tout, j’ai toujours et mon poids dit que je finirai par m’en sortir. Je suis n’a jamais passée par ces moments chuté terribles où je jouais extrêmement bas, la boulimie ayant limité les réellement avec ma dégâts de mon anorexie. vie, avec moins d’une pomme dans le ventre Pendant la maladie, je pouvais prendre ou pour la journée. J’ai perdre cinq à six perdu des amis, j’ai kilos en une provoqué pas mal u n n As-tu co ie ou semaine, de conflits, je ne la boulim ? je n’avais pouvais même ie x e r o l’an ni plus regarder aucune ais c’est fi m i, u O % un film tant stabilité, 10,7 ,5 % Cela t’arrive 16 encore ais car je ne l’obsession était m on, ja mangeais immense... Pour 72,8 % N e Girls.fr dag n o S rien en rien au monde je ne revivrais ça. dehors des Plus le temps passe, crises. Mon corps et plus je prends le recul stockait dès la première « La nuit, j’étais rattachée Léa, 17 ans Vos réactions sur manger. Je me souviens de m’être dit, après la première bouchée : « Au fond, ce n’est pas si difficile que ça. » Après, tout a commencé à aller mieux. J’ai repris du poids. Mais j’ai rechuté et je suis restée des mois sans aller à l’école, isolée chez moi. Mes repas étaient méthodiques : je mangeais toujours seule, la même chose à chaque repas. Je ne voyais plus personne, car je ne supportais pas de prendre un repas devant quelqu’un, ou simplement de manger quelque chose de différent. Et puis il y a 18 mois, j’ai repris l’école après deux ans et demi d’arrêt. Ça a été un déclic. J’en avais marre de cet esclavage, je voulais sortir, voir des amis, vivre comme tout le monde ! Aujourd’hui, j’ai 17 ans. Je pèse 48 kilos et je me sens complètement libérée par rapport à la nourriture. Je ne me pèse presque plus : je m’en fiche ! Je sais que, cette fois-ci, je suis guérie pour de bon. n Un top extra light ! ces stars victimes de l’anorexie L’extrême maigreur affichée par le mannequin américain Lydia Hearst inquiète son entourage. Une maigreur inquiétante ! Sensibilisée à cette maladie qui a touché sa mère et sa grandmère, Keira a tordu le cou à la rumeur qui la disait anorexique. « Pas mal d’actrices le sont. Pas moi ! » La peau sur les os ! L’actrice Kate Bosworth est devenue la star des sites « pro-ana » (diminutif d’anorexie) qui font l’éloge de la maigreur… Filiforme ! Bien que Nicky Hilton se défende d’être anorexique, la petite sœur de Paris n’a jamais semblé aussi maigre…