maximilien titon

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maximilien titon
MAXIMILIEN TITON
ET LE DEVELOPPEMENT
DES ARMES PORTATIVES EN FRANCE,
SOUS LOUIS XIV
François BONNEFOY
Au milieu du XVIIe siècle, la fabrication des armes d'infanterie et de cavalerie en France est
artisanale. En cas de guerre, elle est complétée par des achats à l'étranger. Quand Louis
XIV prend personnellement le gouvernement du royaume, ces moyens sont insuffisants
pour équiper les importants effectifs qu'il met sur pied. Une véritable industrie d'armement
est nécessaire. C'est un obscur marchand d'armes, Maximilien Titon, qui est chargé de la
créer, à partir de 1665.
L'objet de cet article est de montrer comment, avec l'appui des ministres de la Guerre
successifs, Titon, se comportant en entrepreneur général pour tout le royaume, réussira à
la constituer et à la développer, donnant à la France son indépendance dans le domaine
des armes portatives.
Parmi les Parisiens qui empruntent aujourd'hui la rue Titon, bien peu savent qu'à son
emplacement s'élevait jusqu'en 1880 un ensemble de constructions luxueuses qu'on
appelait alors « Titonville » ou « la Folie-Titon ». Cet ensemble avait été réalisé par
Maximilien Titon (1632-1711), qui était parvenu à la fin de sa vie à un niveau de richesse
que rien ne laissait prévoir.
Il devait cette fortune au développement de l'industrie des armes de l'infanterie et de la
cavalerie qu'avec l'appui de Michel Le Tellier, puis de Louvois, il créera et dirigera à partir
de 1665.
Jusqu'au milieu du XVIIe siècle, la fabrication des armes est, en effet, très artisanale. Le
Roi ne se préoccupe pas directement de l'armement des troupes, associé à l'habillement et
à l'équipement. Quand il est nécessaire de compléter les compagnies, ou d'en former de
nouvelles, une somme d'argent est attribuée aux capitaines qui s'engagent à réunir et à
armer le nombre d'hommes fixé. Ils s'adressent à des marchands d'armes qui travaillent
dans leur boutique avec quelques compagnons, en les mettant en concurrence pour avoir
les meilleurs prix, aux dépens de la qualité. Il s'ensuit une incroyable diversité, en particulier
dans les calibres. En cas de guerre, les marchands ne peuvent faire face aux demandes : il
est alors fait appel aux marchés de Liège et d'Utrecht pour compléter l'armement des
troupes.
Quand, en 1661, Louis XIV prend personnellement le gouvernement de la France et
développe une politique extérieure ambitieuse, fondée sur la puissance militaire, les
effectifs s'accroissent considérablement, passant de 41 000 hommes en 1661 à 155000 en
1666 et à près de 300 000 dès 1678. Les moyens artisanaux, même renforcés par ceux de
l'étranger sont tout à fait insuffisants; une véritable industrie d'armement française est
indispensable. Il appartient à Titon de la mettre sur pied.
Jean-Baptiste Maximilien Titon, Conseiller au Parlement.
gravure Bibliothèque nationale (cliché Roger- Viollet).
Maximilien Titon est d'origine très modeste; c'est le petit-fils
d'un artisan écossais venu s'établir à Paris comme brodeur. Son père Claude Titon, mort en
1638, était chef de la fourrière de la Reine mère, après avoir été lui-même brodeur. Cette
profession n'enrichissait pas, mais permettait des relations avec des personnages
puissants, ce qui explique peut-être que Maximilien ait été tenu sur les fonts baptismaux par
Maximilien de Béthune, duc de Sully, alors grand maître de l'artillerie, et par Charlotte des
Essarts, qui avait épousé en 1630 le futur maréchal de L'Hospital. Il n'apprend pas comme
son frère le métier de brodeur et devient marchand
d'armes sur le pont Notre-Dame à Paris. Il épouse en 1656 la fille d'un marchand porteur de
grains. Son beau-frère est marchand fleuriste. Pourtant, il ne reste pas dans ce milieu : ses
affaires d'armes marchent mal; il fait banqueroute. Quant à sa femme, elle aurait été
nourrice d'un des enfants de Louvois (1).
En réalité, les renseignements manquent sur cette période : cependant, les relations à la
cour ne sont sans doute pas inutiles car il est, en 1664, en Provence sous les ordres du duc
de Beaufort, à la tête de l'agence générale de la marine.
A ce moment, il revient spécialement à Paris pour présenter au Roi un mémoire sur la
fabrication des armes (2), par lequel il explique qu'ayant eu dans sa jeunesse une certaine
connaissance de cette question, il avait constaté qu'il n'y avait en France aucune fabrique
d'armement, mais seulement quelques ouvriers qui ne pouvaient fournir de façon artisanale
que très peu d'armes et rarement de bonne qualité. Il propose donc une organisation
centralisée, avec fabriques et magasins, qui permettrait au Roi d'être maître de
l'approvisionnement en armes comme il l'est déjà des poudres et des monnaies. Il ne serait
plus alors nécessaire de soutenir avec l'argent français les fabriques et ouvriers des pays
étrangers en cas d'urgence et le Roi serait sûr d'avoir de bonnes armes en nombre
suffisant.
Ce mémoire arrive précisément au moment où le besoin est particulièrement pressant: avec
l'accord du Roi, Michel Le Tellier charge un financier qui participe aux affaires
extraordinaires, Robert, de procéder à son application. Celui-ci demande à un commissaire
des guerres, Droüard, de faire fabriquer des armes avec un maître armurier, Déry, pour les
examiner, mais l'opération échoue. Plusieurs particuliers signent alors un traité pour fournir
au Roi les armes nécessaires : ils sont incapables de respecter leurs engagements.
Finalement Le Tellier a recours à l'instigateur du projet lui-même, Maximilien Titon, qu'il
envoie chercher en Province, pour le mettre à exécution.
Rapidement, Titon fait venir des pays étrangers des ouvriers réputés pour accroître et
améliorer la fabrication des armes et, afin d'en contrôler et d'en régler la production, il fait
construire à partir de 1665 le magasin royal des armes à Paris, dont il devient le directeur
général par commission du Roi.
Le magasin des armes de la Bastille
Ce magasin est installé en 1665 au lieu appelé « les halles de la Bastille », sur un terrain
appartenant au Roi. Ces halles avaient été construites en 1607, sur le compte de l'artillerie,
pour la Bastille. Elles font partie du « Petit Arsenal », le magasin étant installé au-dessus de
la porte qui permet de passer de celui-ci à la rue Saint-Antoine. A droite de cette porte, en
entrant, a été aménagé un grand appartement dont les dépendances permettront de loger,
le 1 er septembre 1749, deux compagnies d'Invalides et que Titon habite dès qu'il est
terminé. En outre, dans le « Grand Arsenal », se trouve un deuxième magasin, qui n'est
qu'un grenier, sorte d'annexe du premier. Il sera envisagé de transférer cet ensemble à la
Bastille en 1709, à la suite de légers troubles qui s'étaient produits à Paris, mais rien ne se
fit.
Le magasin principal a très bonne allure, ce qui est rapporté par plusieurs auteurs
d'ouvrages sur Paris : Claude Marin Saugrain, Germain Brice et Piganiol de La Force qui
soulignent que le magasin contient de grandes quantités d'armes, mais aussi d'anciennes
armures de chevalerie et différents matériels d'artillerie sans rapport avec l'activité de Titon,
la plupart marqués aux
armes du duc de Meilleraye et du duc de Mazarin, qui avaient exercé la charge de grand
maître de l'artillerie avant l'établissement du magasin, « toutes ces choses d'une propreté et
dans un arrangement qui surprendront agréablement» (3).
Ce magasin servira de dépôt à la réserve d'armes prescrite par le ministre et aux armes en
transit, venant des fabriques avant d'être vendues aux officiers des régiments, car il n'est
qu'une partie de l'organisation prévue : encore faut-il des fournisseurs en mesure de
l'alimenter en fonction de la demande!
Titon, avec le titre de directeur général du magasin d'armes de la Bastille, est chargé de
développer et de contrôler la fabrication et la distribution de l'armement dans tout le
royaume. Comme à l'époque, il n'est pas envisageable que le gouvernement prenne luimême la direction officielle de la fabrication des armes, Titon se comporte comme un
entrepreneur général, agissant à titre privé, mais sous la surveillance et en contact direct du
secrétaire d'État à la Guerre, sans subordination avec le grand maître de l'artillerie, de qui
dépend pourtant l'Arsenal et les magasins d'armes des places.
Exercice de l'infanterie française. 1755. Soldat portant le fusil
(Photo Copyright Musée de l'Armée, Paris).
Il regroupe la fabrication de toutes les armes à l'exclusion de celles destinées à la marine et
aux colonies, et de l'artillerie, autour de deux manufactures de statut privé, à Charleville et à
Saint- Étienne, où il est représenté par un intermédiaire, commissionnaire ou commis. Il se
charge de fournir la matière première aux fabricants, de faire venir les ouvriers étrangers
nécessaires quand la main-d'œuvre locale est insuffisante. Il reçoit directement du ministre
toutes les commandes du royaume et les répartit entre les deux manufactures, puis les
regroupe au magasin central à Paris. Très vite, au fur et à mesure de l'accroissement de la
production et pour éviter des pertes de temps, en particulier pour la livraison des armes à
l'armée d'Italie ou sur les frontières du Nord, seront créés des magasins à Lyon, en 1668, et
à Charleville, en 1675, dépendant également de Titon; un autre, à Saint-Étienne, ne sert
qu'à rassembler la production des divers fabricants de la ville.
Avant que Titon ne soit chargé d'entreprendre la fourniture des armes pour toute la France,
c'était déjà dans les environs de Charleville et de Saint-Étienne en Forez que se trouvaient
la plupart des fabricants de mousquets et autres armes légères, fournissant même les
marchands d'armes parisIens.
Les débuts des manufactures d'armes
A Charleville, créée par Charles de Gonzague en 1606, l'artisanat et le commerce des
armes se développèrent à l'occasion de la guerre de Trente Ans. Les premiers marchés
passés auprès des notaires de Charleville concernent des artisans de Sedan et de
Mézières, mais tout le com.merce se faisant à Charleville, ce sont dans les villages situés
autour de cette ville que se regrouperont la plupart des armuriers, à Mohon, Prix,
Chalandry, Moulin-Leblanc, Nouzon, etc.
De même à Saint-Étienne, la fabrication des armes était une branche importante du
commerce local : parmi les consuls élus le 7 juin 1636, se trouvent deux arquebusiers et
vers 1660, on compte six cents armuriers et cinquante canonniers.
Au début du règne de Louis XIV, la production est encore très artisanale : chaque maîtreouvrier travaille chez lui avec des compagnons. Certains se qualifient de marchands. Ils
passent des marchés de fourniture librement, traitant avec qui bon leur semble.
Ce n'est qu'après 1665 que seront fondées des manufactures, mais elles conserveront
encore longtemps un statut privé en attendant leur acte officiel de création.
Pour Charleville et les pays voisins, ce sera en 1688, quand le Roi et Louvois enverront
leurs armées en pleine paix s'emparer du Palatinat que le magasin d'armes de Charleville
sera le premier à recevoir le statut privilégié de manufacture royale, les ouvriers qui y
travaillent bénéficiant en particulier de l'exemption de la taille.
A Maubeuge qui avait été cédée à la France par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668), une lettre
patente du 15 février 1701 autorisera Robert Daretz à établir une « manufacture d'armes,
clous et toutes sortes de ferronneries ». Elle fournira surtout l'artillerie et la marine,
exécutant des travaux de taillanderie et de clouterie, et ne s'orientera vers l'armement que
lorsqu'on lui confiera la réfection des armes trouvées sur le champ de bataille 'de
Malplaquet (1709); elle n'aura donc pas l'occasion de travailler avec Titon, mais elle
participera au concours du fusil de 1717.
Alors que ces deux manufactures ont une direction unique, celle de Saint-Étienne sera
d'une conception différente, constituée d'un ensemble d'entreprises agréées qui se font
souvent concurrence; celles-ci ne seront réunies qu'en 1764, mais dès 1668, elles ne
travailleront que pour Titon.
La manufacture de Tulle, qui apparaît à la fin du XVIIe siècle, bien que fondée'
officiellement en 1778, fournit normalement la marine et les colonies. Elle ne dépendra pas
du magasin central, ayant quelques échanges très secondaires avec SaintÉtienne.
C'est donc dans les établissements appelés dès cette époque manufactures de Charleville
et de Saint-Étienne que se développe l'industrie d'armement de l'infanterie et de la cavalerie
sous la direction de Maximilien Titon.
Vers le monopole de la production
Pour obtenir la maîtrise de la fabrication des armes de guerre, il faut résoudre les
problèmes d'uniformité et être en mesure de contrôler l'évolution technique de l'armement,
car les difficultés dues à l'accroissement des effectifs sont aggravées par l'apparition
concomitante d'une profonde mutation dans ce domaine, la création du fusil, dont le succès
est rapide : plus léger que le mousquet, le fusil coûte bien plus cher, mais il se charge plus
vite et offre par temps humide plus de garanties contre les ratés que le mousquet. Lei
remplacement de celui-ci entraînerait des dépenses énormes, en même temps qu'une
modification profonde des formations et de la manœuvre de l'infanterie ce que ne peut
s'offrir un pays très souvent en guerre. Il faut donc maintenir les armes réglementaires dans
les régiments.
La seule réponse de l'État à ces questions ardues repose sur l'instauration du monopole de
la production au profit de l'organisation centralisée qui se met en place.
Déjà, Michel Le Tellier s'était préoccupé de trouver des solutions dès son entrée en fonction
et avait procédé par ordonnances et règlements nombreux dans la période allant de 1643 à
1659, mais les plaintes que le ministre élève contre la non-observation des ordonnances
montrent leur inefficacité.C'est pourtant par une nouvelle réglementation que Titon
parviendra à imposer son monopole.
D'abord, pour que l'augmentation de la production d'armes serve à équiper de nouveaux
soldats, et non à améliorer l'armement des régiments existants, il faut maintenir celui qui est
en place: l'ordonnance du 25 juillet 1665 rappelle brutalement que les compagnies
d'infanterie doivent conserver un tiers de piques et deux tiers de mousquets, sans
qu'aucune ne puisse avoir de fusil, « Sa Majesté défendant pour cette fin aux commissaires
des guerres ... de passer dans leurs revues aucun soldat armé de fusil et leur ordonne et
enjoint de les faire rompre et briser sur le champ ...»
L'évolution vers l'uniformité fait l'objet de l'importante ordonnance du 16 novembre 1666 par
laquelle le Roi prescrit de ne fabriquer dorénavant, sous peine de sanction, que des canons
de mousquet dont le calibre sera de vingt balles de plomb à la livre.
Puis le monopole lui-même est imposé par une série d'ordonnances : le 26 septembre
1667, il est interdit aux armuriers de Sedan et de Charleville de monter tous canons de
mousquet fabriqués à l'étranger. Le 28 novembre 1667, il est prescrit qu'il ne pourra être
vendu aucun canon de mousquet à Paris sans être éprouvé, cette épreuve ne pouvant
naturellement avoir lieu qu'au magasin royal. Enfin, le Il mars 1668, une autre ordonnance
empêche de vendre à Lyon aucune arme aux officiers des troupes ailleurs que dans le
magasin que le Roi y a fait établir.
Dès le 15 juillet 1667, Louvois écrit aux consuls et directeurs de Charleville, les priant de
faire réserver au Roi toutes les productions d'armes de la Principauté. En novembre 1667,
un de ses commis, Blondel, leur rappelait que le ministre leur demandait de faire travailler
les ouvrie rpour Titon « préférablement à 'tous les autres » et, pour cela, il fallait y « tenir la
main» (4).
Le monopole est donc imposé: sera-t-il respecté? Il semble qu'il soit surtout appliqué en
temps de guerre. Quelque peu perdu de vue dans la période de paix entre le traité de
Ryswick et la guerre de Succession d'Espagne, il est réaffirmé dans tous les contrats
passés avec le ministre, et encore dans une déclaration du Il avril 1702, par laquelle faculté
est accordée à Titon « de faire travailler seul dans les manufactures de Saint-Étienne et de
Charleville ».
Mousquets sur l'épaule
(Photo Copyright Musée de l'Armée, Paris).
Comme le souligne le commissaire Dubois, de Lyon, dans une lettre au ministre le 25
novembre 1702, il est très difficile de faire· respecter ce monopole « parce que SaintÉtienne est grand, point muré, et qu'une partie des faiseurs de platine demeure dans les
villages à une et deux lieues de Saint-Étienne, que ces défenses (d'acheter ailleurs) font
cabrer tout le pays contre M. Titon et ses commissionnaires et donnent encore plus d'envie
aux officiers qui sont prévenus contre eux, de prendre des armes ailleurs qu'au magasin
royal» (5). Cependant le monopole est bien observé dans son ensemble si l'on en juge par
une lettre adressée au contrôleur général des finances par les fabricants d'armes de SaintÉtienne en 1700, déçus de ne pas avoir recouvré à la paix leur liberté de commerce : «
Tous ces prétextes spécieux de l'interest de l'État et du bien public ne tendent visiblement
qu'à un monopole pour s'attirer tout le profit de notre fabrique » (6).
Du reste, l'accroissement des fournitures de Titon pendant la guerre de Succession
d'Espagne traduit les effets de ce monopole. Il offre même, d'après Dubois, certains
avantages quant à la qualité des armes: en 1702, le Roi ne fournit directement celles-ci qu'à
l'infanterie. Les régiments de dragons et de cavalerie ont encore la liberté d'en acheter euxmêmes. Ils croient avoir de meilleures armes ou à meilleur prix des marchands que de Titon
et ne s'adressent pas à ses commissionnaires, « ce qui fait enchérir les ouvrages et est
cause qu'ils ne sont pas si bons, car étant recherchés par plusieurs ... si l'un ne s'en
accomode pas, un autre les achète » (7). Il propose donc d'étendre le monopole à toutes
les troupes.
En contrepartie, celui-ci crée l'obligation d'être en mesure de satisfaire toutes les
demandes. Pour cela, il faut en rester maître, notamment pour passer du mousquet au fusil,
réclamé par tous les soldats et par la plupart des officiers.
Passage du mousquet au fusil
Le mousquet et le fusil sont deux armes très voisines, composées essentiellement d'un
canon en fer. fixé sur un fût en noyer et d'un système de mise à feu appelé platine.
La fabrication est surtout manuelle, à base de forgeage et de limage. Les seuls moyens
mécaniques sont les bancs à aléser le canon, des meules entraînées par des moulins à
eau qui actionnent aussi des martinets, des soufflets de forge, des forets à canon.
Le canon demande d'abord un fer de bonne qualité : une lame de fer est roulée à chaud et
soudée au marteau; c'est le travail du canonnier qui ne peut fournir au mieux que quatre à
cinq canons par jour, chacun nécessitant environ dix-huit livres de fer.
Ensuite le canon passe dans les mains du foreur pour lui donner- un calibre précis au
moyen d'une série de forets, puis l'émouleur, employant des meules de grès, procure au
canon un
aspect extérieur convenable. Enfin, les garnisseurs vérifient les calibres, taraudent les
culasses et percent les lumières.
La platine subit les plus grandes transformations techniques au cours du XVIIe siècle. C'est
la partie destinée à l'amorçage: il doit être rapide et facile à effectuer, même à l'avance,
sans crainte d'humidification ni de perte de poudre. La platine la plus ancienne est à mèche.
Comme elle est très sensible à la pluie, on la remplace par la platine à rouet: la mise à feu
se fait par les étincelles d'une pierre de silex, le tout étant extérieur au fût. Ce système sera
perfectionné dans la platine à fusil, qui donnera son nom à l'arme tout entière. Le
mécanisme de cette platine est presque entièrement logé dans un magasin creusé dans le
fût. Il est beaucoup plus sûr et plus léger que les systèmes précédents, mais comporte une
quinzaine de pièces délicates soigneusement ajustées; cependant le platineur n'a pas
besoin de beaucoup de frais d'installation : il lime et ajuste.
Toutes les pièces composant l'arme, fabriquées dans des endroits différents, souvent au
domicile de chaque maître-ouvrier, sont ensuite transportées dans un établissement central
pour y être contrôlées: c'est un moment de vérité redoutable pour les canons qui subissent
l'épreuve. Celle-ci consiste à tirer une balle de plomb placée dans chaque canon, sur son
poids de poudre préalablement tassée; certains canons éclatent, d'autres présentent des
défectuosités et sont éliminés. Avec les canons acceptés, les armes sont assemblées, mais
tous les défauts n'ont pas été révélés par la première épreuve: en arrivant au magasin
central, ils en subissent une deuxième. Les canons écartés à la première épreuve sont une
perte pour les ouvriers, à la deuxième, le préjudice est supporté par Titon.
Bien qu'en 1652, le maréchal d'Hocquincourt, commandant en chef en Catalogne, ait levé
le premier régiment de fusiliers, il faut attendre l'ordonnance du 30 avril 1668 pour trouver la
première reconnaissance officielle du fusil : cette arme, équipée de la baïonnette de 1640,
bien incommode puisqu'elle empêche de tirer, est attribuée à quatre grenadiers par
compagnie. Le passage des mousquets aux fusils s'étalera sur trente ans, jusqu'en 1699,
mais le nombre de ces derniers s'accroîtra rapidement. Le 6 décembre 1668, est mise sur
pied une compagnie de grenadiers dans le régiment du Roi. Le 4 février 1670, le Roi
autorise quatre soldats par compagnie à porter le fusil, pourvu qu'il ait même longueur et
même calibre que le mousquet. Le 24 octobre 1670 sont créées vingt-neuf compagnies de
grenadiers, les autres compagnies gardant quand même quatre fusiliers. En 1671, pour
servir l'artillerie, est fondé le régiment de fusiliers à vingt-six compagnies de cinquante
hommes.
La guerre de Hollande accélère la modernisation : le 10 octobre 1673, une ordonnance
prescrit la création de treize compagnies franches de cent fusiliers.
Dès 1672, est introduit le mousquet-fusil à double platine, que les soldats n'employaient
que comme fusil. En 1687, le mousquet est unanimement condamné, mais Louvois le
défend encore par mesure d'économie seulement. En décembre 1687, Vauban adresse à
Louvois un modèle de baïonnette à douille tenant bien au canon et avec laquelle on peut
tirer. En outre, il propose en 1688 un nouveau modèle de mousquetfusil avec une seule
platine qui porte à la fois le serpentin du mousquet et le chien du fusil. La transformation
des mousquets en fusils est aisée. Louvois ordonne l'opération en juin 1688, mais doit
bientôt l'interrompre car, la guerre étant décidée, les compagnies ne doivent pas ris': quer
de se trouver sans arme au moment de l'entrée en campagne.
Après avoir levé vingt-neuf régiments de milice, soit quatre cent soixante-seize
compagnies, en novembre 1688, puis dix-neuf bataillons à cent hommes des milices
provinciales en 1689, il prescrit le 28 novembre de cette même année que tous les
mousquets et fusils doivent être munis d'une baïonnette à douille, et le 19 décembre que
chaque compagnie de milice doit avoir trente mousquets et dix-sept fusils, puis à compter
de 1691, tous les soldats de milice doivent être armés de fusils. Or, le 3 août 1692, la
bataille de Steinkerque marque la supériorité du feu roulant et du fusil. Le Roi lui-même ne
croit plus aux mousquets. Le maréchal de Luxembourg lui fait cependant remarquer qu'il
serait très difficile de trouver assez de bons fusils pour armer tous les soldats. Le maréchal
de Catinat, à l'armée des Alpes, est d'avis de maintenir la pique et d'équiper les
compagnies moitié en fusils, moitié en mousquets. C'est à cette solution que se résout le
Roi le 1 er octobre 1692.
Finalement, il faut attendre l'ordonnance du 15 décembre 1699 pour que soient supprimés
les mousquets, ce qui est rendu possible par la diminution des effectifs, les compagnies
passant de cinquante-cinq à trente-cinq hommes. C'est seulement le 13 mai 1702 que Titon
écrit au ministre : « ... Je dispose les manufactures pour être en état à l'avenir de faire
nombre de fusils que vous souhaitez» (8).
En 1703, l'usage du fusil à baïonnette sera enfin devenu général dans l'armée française.
Mais la suppression du mousquet, suivie de l'augmentation des effectifs en 1700, la levée
des deuxièmes bataillons formés par les miliciens en janvier 1701, et celle des recrues à la
fin de 1702 ont absorbé toutes les réserves d'armes existant et Titon, malgré tous ses
efforts pour accroître la production, a les plus grandes difficultés à satisfaire les besoins des
armées.
Accroissement de la production
Pourtant il s'était préoccupé de ce problème dès qu'il avait obtenu le monopole du
commerce des armes.
Pour cela, il fallait d'abord qu'il règle ses rapports avec les différents marchands d'armes
locaux. Ne pouvant traiter de tout depuis Paris, bien qu'il n'hésite pas à se rendre sur les
lieux pour juger de la situation, il choisit un représentant sur place, un commis, qui
appartient au milieu local le plus influent.
A Saint-Étienne, Pierre Carrier est échevin de la ville; il fait partie d'une famille d'armuriers
issue de Saint-Rambert-surLoire. Son grand-père, Claude Carrier, fut le premier à s'établir à
Saint-Étienne. Plusieurs membres de sa famille sont également armuriers, ce sont Louis et
Jean-Baptiste. Ennemond Carrier est voiturier. Mais plusieurs autres marchands d'armes,
les Praire, Duchon ... se parent égaIement du titre de commissionnaire, l'emprise des
Carrier n'ayant jamais été totale sur les armuriers de Saint-Étienne, alors qu'à Charleville, le
commis est le plus important commerçant de la ville: c'est Toussaint Fourni!er, directeur de
la police, puis receveur des deniers de la ville. Il est riche et n'hésitera pas à faire fructifier
ses affaires personnelles avec Titon en construisant dès 1675 dans le centre de la ville un
magasin, comme à Lyon, pour réceptionner les armes. En 1676, il passe la succession à
son fils Victor, qui a la plus forte personnalité de la famille, s'entendra très bien avec Titon,
dont il deviendra le neveu par alliance et l'associé. Il étendra son autorité sur l'ensemble
des armuriers de la région.
Le rôle des commis est considérable : Titon étant à Paris, ils reçoivent les commandes et
passent les marchés avec les artisans locaux pour l'achat des différentes pièces composant
les armes, les réceptionnant, les payant à mesure de leur livraison et les faisant assembler
après avoir fait subir au canon sa première épreuve, puis ils les expédient au magasin
central.
Vers 1667, l'intervention de Titon, acheteur régulier de toute la production des artisans est
un élément essentiel du développement de la fabrication des armes; c'est pour les maîtres
et les ouvriers l'assurance de travailler à plein : les archives départementales des Ardennes
(9) contiennent de nombreux exemples de contrats d'apprentissage passés par les maîtres
armuriers qui augmentent le nombre de leur personnel. Cependant, en quelques années,
ces artisans indépendants vont tomber sous la coupe des commis: six ou sept maîtres
canonniers de Charleville et de Mézières, des monteurs d'armes, des équipeurs de
mousquets passent chez le notaire pour signer des actes où ils s'engagent à travailler
uniquement pour Fournier. Le processus est le même à Saint-Étienne où Pierre Carrier
signe des contrats qui le lient à un fournisseur de platines de La Tour-en-Jarez, à un
menuisier de Condrieu, à un forgeur de La Croix-de-l'Orme ...
Mais le nombre des ouvriers qui peuvent être trouvés sur place est limité : pour éviter la
montée des salaires et aussi utiliser l'expérience de spécialistes renommés, Titon fait venir
des ouvriers de l'étranger, en particulier de Liège, qui s'installent près de Charleville. Ils
seront nombreux à travailler dans la délicate fabrication des platines.
Cependant, au moment de l'occupation du Palatinat, les artisans de la région de Charleville
et ceux du Forez ne peuvent subvenir aux demandes du directeur général. Titon entreprend
alors de construire lui-même des fabriques d'armes. La première sera bâtie à Nouzon sur la
Goutelle, dès 1688 : elle comprendra à l'origine une grosse forge, dix foreries à canon, deux
meules à émoudre les canons... Fournier achète tous les matériaux de construction, paie
les maçons, les tailleurs de pierre; la fabrique devient village avec église, boulanger,
boucher, brasseur, que le comte de Tessé, général à l'armée des Flandres et l'intendant de
Malezieu visitent le 28 avril 1690 : ils
décident de la faire mettre en état de défense. Titon entreprend aussitôt la construction de
l'enceinte et des tours, pour 8 000 livres.
Cette même année, un nouvel établissement est créé à Moulin-Leblanc, sur la Vence.
Le 1 er février 1701, Titon envoie une lettre avec le plan de la fabrique de Nouzon à
Chamillart, qui vient de remplacer Barbezieux comme ministre de la Guerre, en lui précisant
que cet établissement lui revient à 100000 livres (10). Il fera don à son petit-fils, qui travaille
avec lui à partir de 1702, Maximilien Louis Titon de Villegenon, lors de son mariage le 26
janvier 1708, des deux tiers des manufactures de Nouzon, MoulinLeblanc et Prix pour 60
000 livres. C'est Victor Fournier qui est propriétaire du troisième tiers, en faisant donc
l'associé de Titon.
Le directeur général et ses commis ne se contentent pas de passer commande des armes
nécessaires : les artisans et ouvriers n'ont ni le temps ni les moyens de se procurer la
matière première; Titon et ses commis se chargent de leur fournir le fer et le combustible
nécessaires, avec un énorme bénéfice.
Pour avoir de bonnes armes, un fer de qualité est indispensable. Or, le fer des Ardennes ne
répond pas aux exigences de la fabrication : on utilise pour les canons le fer de l'abbaye
d'Orval et surtout celui de la forge de Lomprez, qui vient du fourneau de Pernelle, mais on
va en chercher encore plus loin, jusqu'à la forge d'Ostennes, entre Chimay et Beaumont.
A Saint-Étienne, le fer vient des forges de Crochot, L'Hulier, Verrue, situées dans le comté
de Bourgogne. Ici, ce n'est pas le commis des armes qui fait les achats pour Titon, mais un
sieur Genthon, chargé spécialement de la fourniture des fers et aciers.
Quels sont les résultats de cette organisation mise en place par Titon? A l'évidence, il
s'ensuit un énorme accroissement de la production.
Les premiers marchés dont les contrats ont été retrouvés portaient sur des quantités très
réduites: cent paires d'armes de cavalerie le 10 octobre 1670, cinquante paires le 18
octobre 1670, cent cinquante grandes piques, vingt et une piques très fines d'officiers,
cinquante-deux fusils au régiment de Furstenberg, sans date, mais probablement pendant
la guerre de Dévolution, et déjà deux mille mousquets en une seule livraison, en 1681, pour
l'armée d'Italie.
Dans les années suivantes, la fabrication augmente rapidement : un état portant sur la
période du 1 er juin 1690 au 31 juillet 1691 indique un total de 36391 canons livrés, soit 20
512 à Charleville et 15 879 à Nouzon (11). A Saint-Étienne, la production se développe
dans les mêmes proportions : le 20 mai 1690, Titon écrit à Louvois que, s'il n'y avait eu la
Fête-Dieu, il y aurait eu près de mille cinq cents canons dans la semaine. Le 17 juin 1702, il
réaffirme à Chamillart qu' « il se fera par mois dans les deux manufactures de Charleville et
SaintÉtienne cinq mille fusils et plus, qui fera par année soixante mille » (12). Le 18 juin
1704, il promet au ministre qu'avant la fin mars 1705, il en aura fabriqué soixante-dix mille.
Or, il tient ses promesses car si toutes les commandes, passées souvent verbalement, ne
sont pas comptabilisées, celle pour 1705 est connue: 60 000 fusils, 30 000 baïonnettes, 30
000 épées, 24 000 armements de cavalerie pour la seule armée française (13). A cette
commande, viendront s'ajouter en cours d'année quelques demandes complémentaires,
plus des fournitures importantes au roi d'Espagne : 4400 épées, 2600 sabres, 1 000 fusils
et l'armement complet de 6 000 hommes d'infanterie et de 1 800 cavaliers.
Parlant de l'action de son grand-père, Titon de Villegenon peut donc écrire dans son
mémoire au Régent en 1716, que les armées du Roi ont été augmentées fortement et les
guerres presque continuelles, mais que les troupes n'ont jamais manqué d'armes : « Les
places ont été approvisionnées et les alliés ont trouvé en France tous les secours en armes
dont ils ont eu besoin ... La France qui n'avait pas de fabrique a maintenant les
établissements les plus considérables de l'Europe... Les fabriques du royaume ont fourni
chaque année de la dernière guerre plus de cent mille armes et celles-ci ont été de plus en
plus peifectionnées ... »(14).
Les livraisons des années postérieures à 1705 ayant été plus élevées qu'au cours de celleci, globalement les déclarations de Titon de Villegenon correspondent à la réalité :
Maximilien Titon a réussi dans l'exécution de son projet de 1665; la France est dotée d'une
industrie d'armement qui lui permet d'équiper l'armée la plus importante qu'elle ait jamais eue et Titon a
livré entre 1666 et 1711 plusieurs centaines de milliers d'armes. Comme l'indique un
mémoire sur la manufacture de SaintÉtienne des années 1760 : « Sous sa direction, cette
manufacture ... fournit dans les guerres de Louis XIV des ressources qu'on aurait peine à
croire si les preuves. n'existaient dans les livres de compte des ayeux de quelques
entrepreneurs d'aujourd'hui» (15). Il en était de même pour Charleville.
Un aperçu financier
Cette réussite eut lieu dans une situation financière de l'État particulièrement critique.
Jusqu'à l'ordonnance du 26 janvier 1701 concernant la remise sur pied de la milice, qui
stipule que le Roi fournira directement les armes nécessaires aux troupes, l'argent des
armes était alloué aux officiers avec l'habillement et l'équipement: le paiement se faisait
sans trop de problèmes si l'on en juge par les rares pièces portant condamnation d'officiers
pour dettes à l'égard de Titon, mentionnées dans l'inventaire après décès. Mais, à partir de
1701, quand l'État devient sinon le seul débiteur, tout au moins le plus important et de loin,
Titon aura beaucoup plus de difficultés à se faire régler les sommes qui lui étaient dues.
Les budgets les mieux connus portent sur les années 1705 à 1709. C'est ainsi qu'il a livré
aux armées du Roi (16) :
en 1705, pour 1 091 131 livres;
en 1706, pour 1 555 560 livres;
en 1707, pour 1 271 658 livres;
en 1708, pour 1 443200 livres;
en 1709, pour 1 320000 livres.
En outre, il a fourni, sur ordre du ministre de la Guerre français, des armes pour le roi
d'Espagne:
en 1705, pour 252 656 livres;
en 1706, pour 215 651 livres.
qualité, bien entretenues et bien conservées, mais sans exercer aucune influence sur leur
commerce. La fourniture des armes est commandée directement aux anciens commis des
manufactures, promus entrepreneurs. En outre, il parut plus rationnel de faire livrer les
armes dans les
magasins des places-frontières que de les rassembler au magasin de Paris.
Le 12 mai 1716, le duc du Maine, grand maître de l'artillerie a été invité par le Conseil de la
Guerre à désigner des officiers d'artillerie « droits, intelligents et
actifs» pour surveiller la fabrication des armes exécutées pour le compte du Roi. Le 1 er
novembre 1716, trois officiers reçurent une commission d'inspecteur des armes qui se
fabriquaient à Maubeuge, Charleville et Saint-Étienne. Les contrôleurs furent mis sous leurs
ordres.
Grâce à l'appui des Le Tellier, et aussi à ses qualités, Maximilien Titon, homme actif, plein
d'imagination, assez souple pour garder la confiance de quatre ministres, grand seigneur,
mais âpre au gain, réussit àfaire rattraper à la France son retard technique, à la doter d'une
industrie d'armement solidement implantée, qui, dans le courant du XVIIIe siècle, allait
mettre au point des fusils de valeur qu'utiliseraient les armées de la République et de
l'Empire.
Tout en assurant fermement l'avenir de sa descendance, il a donné à la France son
indépendance dans
le domaine des armes portatives et a procuré à Louis XIV les moyens militaires de sa
politique
NOTES
(1) Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France. Année 1879, p. 35 et
36. « Séance du 8 avril 1879, déclaration du baron Pichon ».
(2) SHA T. Archives de l'artillerie 4f7. Mémoire de 1716 au Régent.
(3) Piganiol de la Force, Description historique de la ville de Paris, t. V, p. 45. Les vieilles
armures et les matériels d'artillerie servaient probablement de décoration. Une partie de ces
armes sera regroupée à la Révolution au couvent des Feuillants qui deviendra le Musée de
l'artillerie, ancêtre du Musée de l'armée.
(4) Cité par H. Manceau dans sa notice : La manufacture d'armes de Charleville, p. 14.
(5) SHAT AI 1613, fo 84.
(6) A. de Boislisle, Correspondance des contrôleurs généraux, t. 2, lettre 65.
(7) SHAT AI 1613, fo 84.
(8) SHAT AI 1613, fo 25.
(9) Archives départementales des Ardennes E 873, 879, 881, 882, 888, 953, citées par H.
Manceau : La manufacture d'armes de Charleville, p. 16 et 17.
(10) SHAT AI 1524, fo 80 et 81. (II) Ibid. AI 1064, fo 231.
(12) Ibid. AI 1613, fo 42.
(13) AN G7 1776, fo 474.
(14) SHAT. Archives de l'artillerie 4f7. (15) Ibid. 4f6.
(16) AN G7 1777 à 1779, 1785.
(17) SHAT. Archives de l'artillerie 4f6.
Sources et bibliographie
I. Sources manuscrites
Correspondances de Titon et des intendants sur les fabrications d'armes et les questions
qui s'y rapportent:
- SHAT : Nombreux documents de la série A 1. Archives de l'artillerie 5a9, 4f3, 4f7.
- Archives nationales: Série G7 1368, 1643, 1691, 1774 à 1780, 1782 à 1785.
Actes notariés sur les mariages, testaments, donations, partages, actes de
vente de la famille Titon :
- Archives nationales: Minutier centrai des notaires, en particulier série CV, entre 827 et
1149.
imprimées
Bulletin historique et archéologique du IVe arrond. de Paris (octobre 1908) : article de
Georges Hartmann « Ancienne maison, rue du Temple ».
II. Bibliographie
- DUBESSY (Raymond), Histoire de la manufacture d'armes de guerre de Saint-Étienne,
éd. 1900, in40•
- MANCEAU (Henri), La manufacture d'armes de Charleville, notice de 67 p., éd. 1962.
- BELHOMME (lieutenant-colonel), Histoire de l'infanterie en France, t. II, s.d.
- SUSANE (général), Histoire de la cavalerie française, éd. 1874.
- ANDRÉ (Louis), Michel Le Tellier et l'organisation de l'armée monarchique, éd. 1906.
http://www.norrac.com/portraits/titon/maximilien-titon.php
Médaille fondue en 1705 en l'honneur de Maximilien Titon et d'Evrard Titon
MENU TITON
Médaille fondue en 1705 en l'honneur de
Maximilien Titon.
Avers : profil à droite de Maximilien Titon :
Maximilianus Titon Armis Cudensis Praee.
Revers : une panoplie d'armes et d'armures
devant un obélisque entourée d'un couple
guerrier à l'antique, Iouis parat arma
triumphis, à l'exergue, les armes de Titon et
la date MDCCV.
Gravée par Roussel, bronze fondu,
ancienne trace de dorure au revers,
diamètre : 57 mm, dans un écrin en veau
entièrement doré aux petits fers. TTB
Maximilien Titon, (1663-1713), entrepreneur
général, était l'intendant des manufactures
d'armes de Louis XIV.

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