Lompret: un premier adjoint qui part, ça va. Mais deux…

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Lompret: un premier adjoint qui part, ça va. Mais deux…
Lompret: un premier adjoint qui part, ça va. Mais deux…
Publié le 15/05/2015
PAR JEAN-CHARLES GATINEAU
En un peu plus d’un an de mandat, Hélène Mœneclaey a vu partir par deux fois son premier adjoint. Ce n’est pas un simple
accident de parcours, estiment les démissionnaires, Pascal Pley et Dominica Simoens. Mais une remise en cause de l’élan
citoyen qui avait conduit le groupe jusqu’à la mairie au printemps dernier.
Dominica Simoens et Pascal Pley : les deux premiers adjoints ont démissionné à même pas un an d’intervalle.
Que deux élus de la même équipe démissionnent à même pas un an d’intervalle, cela arrive. Mais quand il s’agit de deux
premiers adjoints, qui plus est dans une équipe qui a fait de la démarche citoyenne son étiquette, on ne peut que s’interroger.
« Contrairement à ce que dit Mme Moeneclaey, ma démission est un désaveu de son mode de gouvernance, de sa façon de
travailler », explique aujourd’hui Dominica Simoens, qui ne sera bientôt plus officiellement première adjointe. Une démission,
ça va. Mais deux…
Revenons un peu en arrière. Fin 2013, quelques mois avant les élections municipales, Hélène Moeneclaey et Pascal Pley nous
expliquaient leur démarche en vue de la constitution d’une liste pour présenter une alternative à l’équipe en place depuis des
années.
On parle alors d’un autre état d’esprit que celui du monde politique « classique », d’une démarche citoyenne. Bref, d’une autre
façon, plus saine, de gérer une ville.
« Laisser une chance au groupe »
Au printemps, Hélène Moeneclaey est élue maire et Pascal Pley devient alors son premier adjoint. Mais pour quelques semaines
seulement. Été 2014, il démissionne. Officiellement, c’est pour des raisons professionnelles.
C’est Dominica Simoens qui le remplace alors. « Je me suis dit qu’il fallait essayer de continuer, laisser une chance au groupe.
Que les choses allaient s’arranger. ». Mais quelles choses ?
Pascal Pley et Dominica Simoens reprochent ouvertement à la nouvelle maire une propension à décider seule, à faire selon ses
choix, loin de l’esprit de groupe, de discussion, qui estampillaient le groupe qui avait été formé pour les élections.
Très rapidement, d’après les deux ex-premiers adjoints, Hélène Moeneclaey aurait pris les décisions seule, sans concertation
avec le reste de son équipe. « Par exemple sur la mise en place des activités périscolaires, appuie Dominica Simoens. Elle n’a
pas demandé l’avis de Pascal, adjoint aux finances, ni le mien, alors que j’avais en charge l’école. »
Problème de management d’un groupe qui découvre le milieu de la politique ? « Nous avions fait campagne contre cette façon
de faire », rappelle M. Pley.
Être devenue... une femme politique
En résumé, les deux Lomprétois reprochent à la citoyenne Hélène Moeneclaey d’être devenue très rapidement, trop
rapidement, une fois élue, une femme… politique.
Lors de la cérémonie des vœux, début janvier, la nouvelle maire s’était montrée effectivement très à l’aise parmi l’aréopage
d’élus d’importance, parmi lesquels le président de la MEL, Damien Castelain, ou encore le député-maire de Lambersart, MarcPhilippe Daubresse.
Bluffant et tant mieux pour le village, s’était-on dit alors, quelque peu surpris. « Mme Moeneclaey (elle est cadre au conseil
régional, ndlr) a un sens plus politique que nous, qui étions dans un pur engagement citoyen, estime Pascal Pley. Et, très vite,
nous nous sommes retrouvés dans un sérail politique. Ce que je crains, c’est le retour des comportements d’avant, que nous
avions combattus. Je me souviens de l’ancien maire qui avait dit : Je suis élu, je fais ce que je veux... »
Peut-il en être autrement?
Dominica Simoens et Pascal Pley reprochent, en résumé, à Hélène Moeneclaey d’avoir perdu sa « fraîcheur citoyenne » une fois
élue maire, et d’être tombée dans un fonctionnement trop autocratique. Si c’est véritablement le cas, peut-il en être autrement
? Autrement dit, dans une commune de la taille de Lompret, partie intégrante d’une communauté urbaine, qui n’échappe donc
pas à de grands enjeux politiques, peut-on vraiment mener les affaires municipales dans une concertation permanente et un
partage décisionnel ? Tout le monde voudrait pouvoir répondre oui. La semaine dernière, Hélène Moeneclaey nous avait
répondu indirectement par l’affirmative, assurant que malgré ces coups de vent, elle gardait le cap.
Les deux démissionnaires veulent aussi y croire. « Nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain, résume Pascal Pley.
C’est pour cela que nous avons souhaité quitter le conseil municipal (M. Pley vient juste de le faire) après avoir démissionné de
nos fonctions d’adjoint. Nous ne voulons pas faire de tort au groupe. Et comme nous n’avons aucune ambition politique, rester
au conseil juste pour faire entendre notre voix n’a aucun sens. » « Nous sommes déçus », conclut le premier premier adjoint. «
Oui, c’est triste » abonde Mme Simoens.
Dans un mail qu’ils ont adressé à leurs contacts, « Dominica et Pascal » saluent « le travail de fond réalisé par Sylviane
(Dassonville), Bertrand (Desrumaux) et Damien (Hernu) au service de notre commune » et terminent par un « bon courage à
ceux qui restent ».