Extrait du parchemin : « Des moutons étrangers sont expulsés dudit

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Extrait du parchemin : « Des moutons étrangers sont expulsés dudit
Un bel animal...
Extrait du parchemin : « Des moutons étrangers sont expulsés dudit territoire de
Saint-Paul et que c’était devenu une coutume à Saint-Paul. »
Le choix des éleveurs transhumants s’est porté sur une race dite rustique « la métisse »
ou « mérinos d’Arles » alors que les éleveurs montagnards appréciaient la race
« préalpes ». Sélectionnée pour sa laine, sa résistance aux conditions difficiles de
l’élevage, la métisse a intégré les troupeaux de montagne aux côtés d’autres races
comme la mourerous et la préalpes.
« On fait de l’élevage uniquement pour la viande. »
Les préalpes ont la réputation de « faire
courir » le berger contrairement à la
métisse à qui l’on prête un tempérament
plus calme, « moins sauvage ».
« Je les trouve tranquilles à garder et elles
ont bon appétit. » Patrick
« Au début, il n’y avait que les bêtes du
village, alors c’était sain. Il n’y avait pas de
maladies. Après, vaï, quand ils venaient les
bergers de Provence, une année on avait
attrapé le piétin, aïe, aïe, aïe ! » Marcel
« La métisse vous savez c’est la plus
costaud. Elle est aguerrie pour la
montagne, pour la Provence. Elle craint
moins la maladie du fait qu’elle est plus
couverte que la préalpes. Ils les gardent
tout l’hiver dehors. » Marie-Louise
« En bas », les soins déjà importants
s’intensifient avec les normes européennes. Des prophylaxies et des
tests sont réalisés afin de vérifier l’état
sanitaire des troupeaux.
Le certificat de transhumance est
accordé aux éleveurs dont le troupeau
est sain et indemne de Brucellose.
Georges dira : « C’est un beau mérinos
avec des épaules bien larges, qu’il ait
du cul, comme ils disent dans le métier,
un cul bien rond, une jolie tête, une jolie
laine un peu encre et des jolies cornes
bien enroulées. »
Pour Patrick, c’est une bête « avec de
jolies formes, comme si on disait d’une
femme qu’elle est bien foutue ! »
Marcel la préfère « grasse, avec de la
viande. Ronde, ronde, les gigots bien
fournis ».
Pour Marie-Louise, elle doit « être
rembourrée, comme une personne qui
se porte bien. Une personne maigre,
vous ne lui touchez pas les côtes mais
la brebis, on peut quand même se
permettre de les lui toucher, son dos, sa
colonne vertébrale, son derrière, autour
de sa queue. »
En montagne, le registre des soins
est vaste. Les affections des pieds
sont les plus nombreuses : « gros
pied », « bouton », « piétin »… Les
causes peuvent être les contrastes
de température, une blessure liée à
une chute de pierre ou à un terrain
accidenté. Pour toutes ces maladies, les
bergers font appel à leurs connaissances
vétérinaires que seule l’expérience de
terrain consolide. Il arrive que l’éleveur,
propriétaire du troupeau, monte
seconder son berger pour les soins.
Soigner n’est pas qu’un acte vétérinaire, c’est aussi anticiper
les besoins de chaque bête et de l’ensemble du troupeau,
identifier des maux, répondre à l’urgence d’une situation.
Cela nécessite de partager du temps avec les bêtes et « d’être
bien au cul des brebis ».
Les brebis noires, environ une sur cinquante,
facilitent le comptage du troupeau.
Certains éleveurs sélectionnent
des brebis à cornes, appelées « banettes » ...
Bélier mérinos en période de reproduction
... d’autres éleveurs apprécient les « métisses »
à la laine qui descend sur les yeux.
L’attribution des différentes
primes à la production a incité les
éleveurs à modifier leur travail de
sélection. Aujourd’hui, beaucoup
produisent des agneaux de boucherie, issus de croisements industriels avec des béliers de races
Île-de-France, charolais etc. Pour
ces éleveurs, il s’agit d’obtenir des
agneaux « plus conformes », « plus
costauds », « plus viandés ».
Pour Marie-Louise, la relation de
confiance qu’elle a su établir avec ses
bêtes lui a donné satisfaction au travail.
« Quand je rentrais dans l’écurie, elles
étaient couchées et moi je les enjambais
et elles ne se relevaient pas. Si elles vous
connaissent, elles savent que vous leur
faites pas de mal mais il faut y aller
doucement, il faut être calme. »
Au petit matin les bergers inspectent et soignent les bêtes qui ont été parquées pour la nuit.
A l’époque des parents de Marie-Louise
la vente de la laine était lucrative.
Comme elle le raconte : « Mes parents ont
fait leur voyage de noces à Nice, Marseille
et Lourdes avec l’argent de la laine bien
qu’ils n’avaient pas beaucoup de brebis. »
Aujourd’hui, la vente de la laine se fait le
plus souvent à perte.
Désormais, les éleveurs, dont la taille des
troupeaux a augmenté, font appel à des
équipes de tondeurs. Les forces puis les
tondeuses mécaniques ont laissé place
aux tondeuses électriques.
« J’ai toujours mis
beaucoup de cœur,
beaucoup de courage.
Mes bêtes je les aimais,
et elles m’aimaient aussi. »
Marie-Louise
Les éleveurs et bergers réalisent des aménagements sur leur estive pour les besoins des
troupeaux. Le sel, nécessaire aux bêtes, peut être
déposé sur des pierres plates appelées assalis ou
dans des gouttières en bois.
Castration d’un tardon
Parage des pieds
Savoir repérer dans son troupeau une bête qui ne
pourra pas poursuivre la transhumance à pied.
Injection d’antibiotique
« Si des fois je repère une bête que je veux soigner plus tard, je la
marque de manière bien visible comme ça je sais qu’après il faut que je
la cherche dans mon troupeau et que je la soigne. » Alban
…nécessite une attention de tous les jours