INFECTIONS FONGIQUES DES BRÛLÉ : REVUE
Transcription
INFECTIONS FONGIQUES DES BRÛLÉ : REVUE
Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 INFECTIONS FONGIQUES DES BRÛLÉ : REVUE FUNGAL INFECTIONS IN BURNS: A REVIEW Arnould JF.,* Le Floch R. Service de Réanimation Chirurgicale et des brûlés, ChU nantes, France rÉSUMÉ. les infections fongiques locales ou générales sont souvent d’une extrême gravité chez les brûlés. les brûlés combinent de nombreux facteurs de risque à une immunodépression induite par la brûlure. les infections de plaies sont le fait des genres Candida, Aspergillus et des agents de mucormycoses. Ces deux derniers cas sont à l’origine de lésions particulièrement sévères. leur diagnostic repose sur la biopsie cutanée avec examens mycologique et anatomopathologique. le traitement est essentiellement chirurgical, associé à une antibiothérapie adaptée. les septicémies sont le fait de levures, essentiellement du genre Candida. le diagnostic en est difficile dans le contexte des brûlés et repose souvent sur une forte suspicion clinique. leur traitement repose sur les échinocandines et plus secondairement sur le fluconazole. Mots clés : brûlure, Candida, Aspergillus, mucormycose, fluconazole, amphotéricine B, échinocandines sUMMARY. Local or general fungal infection remain a very serious event in burns. Burns have numerous risk factors for such, infections associated with depressed immunity. Candida, Aspergillus and mucor fungi prevail in wound infections. The two latest are especially serious and impairing. Diagnosis is based on anatomo-pathological and mycological examination of skin samples. Treatment is mainly surgical. Medical therapy depends on antifungal susceptibility. Most fungemias are candidemias. Diagnosis is difficult and often based on clinical suspicion. Treatment uses echinocandin and fluconazole. Keywords: burns, Candida, Aspergillus, mucor, fluconazole, amphotericin B, echinocandin Introduction l’infection mycosique, locale ou générale, est une préoccupation ancienne au sein des unités prenant en charge les brûlés.1,2 les candidémies concernent 2,5 à 5 % des patients d’unités de soins intensifs pour brûlés versus 6,9 pour 1 000 patients dans les autres USi.3-6 les infections locales peuvent être d’une extrême gravité.7,8 Cet article est basé sur une étude bibliographique à partir des données de la base MEDlinE. les mots clés utilisés furent : Candida, candide(ae)mia, candidosis, mycosis, Aspergillus, aspergillosis, mucormycosis, fluconazole, voriconazole, amphotéricine, échinocandine, micafungine, caspofungine, associés à « burn » . Une date limite de temps n’a pas été fixée du fait de la pertinence de certaines données anciennes, en particulier en matière d’évolution épidémiologique. les articles retenus étaient * rédigés en français, anglais ou espagnol. En matière d’épidémiologie, de pharmacologie, d’immunologie et de thérapeutique, cette recherche a pu être étendue à d’autres champs que la brûlologie. la littérature clinique spécifiquement relative aux brûlés est faite de courtes séries sans contrôle, d’analyses de pratique, de cas cliniques et au mieux d’études cas-témoins d’effectifs modestes.3 la faible incidence des infections fungiques et le faible effectif de patients gravement brûlés rendent évidement difficiles la réalisation d’études contrôlées. les brûlés risquent plus spécifiquement de développer des candidémies et d’autres atteintes systémiques fungiques,9 tout comme les patients HiV positifs, neutropéniques ou souffrant de pancréatite. la brûlure est, en soi, un facteur d’immunodépression.10 De plus les nombres des CD3, CD4 et CD8 T sont abaissés, et le rapport CD8/CD4 inversé, entraînant une diminution de la fonction phago- Auteur correspondant : Dr Jean-François Arnould, Service de réanimation Chirurgicale et des brûlés, pTMC, CHU nantes, 44093 nantes CEDEX 1. Tel. :+33240083057, email : [email protected] Manuscrit : soumis le 27/11/2014, accepté le 11/03/2015. 21 Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 cytaire. les composants des voies directe et alterne du complément sont abaissés. Une toxine spécifique est libérée par la zone brûlée, le complexe lipido-protéique (lpC). il entraîne une inhibition de croissance de cellules dépendantes de l’interleukine 2, empêchant l’activation des cel4,10 lules T. la production d’interleukine 10 inhibe la formation des cellules th 17 et peut expliquer la fréquence des infections à Candida,10,11 par défaillance de la réponse immunologique muqueuse.12 les brûlés cumulent pratiquement tous les facteurs de risques d’infection fongique : cathéters veineux centraux, hémodialyse, insuffisance rénale, chirurgies répétées, transfusion, épisodes de neutropénie, épisodes hyperglycémiques, ventilation prolongée, traitements antibiotiques à large spectre et prolongés.4,13,14 Une surface brûlée supérieure à 40 %, l’existence de lésions d’inhalation pulmonaires,13,15 la répétition des excisions,15 l’infection bactérienne de lésions sont des facteurs propres aux brûlés.14 Infections des plaies Diagnostic : Faire la différence entre la simple colonisation des tissus et une véritable infection de la brûlure peut être délicat, l’aspect clinique étant souvent mis en défaut. Seules des méthodes microbiologiques peuvent l’affirmer. l’aspect clinique est variable et souvent peu spécifique.16 il peut s’agir d’une suppuration, d’un œdème ou d’un érythème en périphérie de la brûlure, d’une zone nécrotique, de vésicules ou d’un défaut de prise de la greffe, de dépôts blanchâtres,17 d’un aspect hématique ou verdâtre de la zone brûlée, d’un approfondissement des lésions, d’une lyse accélérée de l’escarre, d’une lésion noirâtre centrant un œdème périphérique érythémateux.18 Fièvre, tachycardie, hypotension, oligurie et signes biologiques de « sepsis » sont bien banaux chez les patients brûlés,18 même en l’absence d’infection, du fait du syndrome inflammatoire à réponse systémique des brûlés.8,10 Devant un aspect clinique évocateur associé à un syndrome septique,19,20 l’examen d’un écouvillon de surface peut permettre d’isoler un germe, mais sans pouvoir affirmer l’infection.21 C’est parfois le seul examen possible du fait de la fragilité tégumentaire en zone excisée (en particulier au niveau du visage) ou d’infection de la zone donneuse.8 le diagnostic est alors posé sur l’association de signes cliniques locaux, de signes généraux et de la présence locale d’un germe.18 En culture quantitative ou semi quantitative sur biopsie, la présence de 104 à 106 UFC par gramme de tissu est évocatrice d’une infection cutanée,8,21,22 sans exclure formellement une simple colonisation,8 cette technique étant de faible spécificité et peu reproductible.23-25 Des prélèvements multiples en augmenteraient l’efficacité diagnostique.8,22 l’examen histopathologique suivi de culture reste l’examen de référence pour le diagnostic d’infection de la plaie brûlée.18 Une biopsie cutanée à l’em- 22 porte-pièce positive affirme l’infection en présence de microorganismes sous-jacents ou adjacents à la zone brûlée 7,26,27 S’ils sont en c’est-à-dire en zone viable voire saine. zone détruite, on ne peut parler que de colonisation.21 Dans le cas de zones préalablement excisées, la présence des germes sous la néo-escarre signe l’infection.22 le genre du champignon peut être ainsi approché,25 ce qui permet de guider la thérapeutique probabiliste. la culture précise l’espèce et sa sensibilité aux antifongiques.26 Dans le cadre spécifique des infections fongiques cutanées, l’apport diagnostique de la recherche de (1-3)-β-D-glucane et /ou de galactomannane ne paraissent pas réellement utilisables, du fait de nombreux faux positifs en particulier en cas de surface brûlée étendue.28-30 Épidémiologie : les critères d’infection varient selon les auteurs.18 De plus les études peuvent se rapporter à l’ensemble du recrutement d’un service ou aux seuls brûlés de 3,31 grande surface. le traitement local des brûlures a changé entre les années 1980 et 2000, rendant difficile les comparaisons avec les séries anciennes : le pansement occlusif s’est généralisé, l’hydrothérapie repose plus sur les douches itératives que sur la balnéation, les excisions sont précoces et le recours aux traitements topiques très large.27 Ces changements ont cependant peu modifié l’incidence des infections locales.18 la colonisation est retrouvée par les cultures chez 2 à 28 % des patients.2,16,20,31 l’infection prouvée par l’histopathologie est retrouvée dans 4 % à 28,2 % des cas2,33. lors de vérifications autopsiques systématiques, des éléments fongiques invasifs au niveau de la zone brûlée ont été retrouvés dans 12 % des cas.34 Dans 30 % des cas, l’infection fongique est associée à une infection bactérienne de la plaie.16 l’origine des champignons filamenteux se trouve le plus souvent dans l’environnement du brûlé, soit au moment de la brûlure (eau contaminée, 22,35,36 terre),37 soit dans l’environnement hospitalier (bande de gaze,38 sols, plantes, dispositifs de ventilation).39 les infections à Candida peuvent être d’origine exogène mais également et surtout d’origine endogène en particulier digestive ou des voies aériennes supérieures.8,13,40-43 Agents de l’infection mycosique locale : les genres les plus représentés sont Aspergillus [A.] et Candida [C.], la prédominance de l’un ou de l’autre étant extrêmement variable selon les études. Aspergillus est retrouvé chez 10 à 77 % des patients et Candida dans 18 à 89 % des cas.7,16,22,32,33 le genre Fusarium est le troisième représenté, de 1,4 à 15%.17,26,32,39,44 parmi les champignons filamenteux, certains sont plus anecdotiques : genres Mucor,2,7,20,24 Rhizopus,7,45 Alternaria,7,17,24 Syncephalestrum,17 Absidia,38,46,47Apophysomyces,36,48 Penicillium,2,26,33,39 Bipolaris,24 Cephalospsorium,2 Curvularia,17 Wangiella,26 Paecilomyces,24 Saksenaea,49,50 Lichtheimia.51 parmi les champignons levuriformes, les genres Rhodotorula et Trichosporon sont parfois retrou- Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 vés.2,46,52,53 les fréquences relatives des différentes espèces d’Aspergillus varient selon les séries. On retrouve A. fu17,26,33,39,46 niger,17,33,39 flavus,17,26,39 terreus et nidulans.39 migatus, C. albicans prédomine plutôt en Europe,17,26,33,54 C. tropicalis en Asie.16,32,55,56 parmi les espèces considérées résistantes au fluconazole C. glabrata représente de 1,4 à 13,5 % des souches et C. krusei jusqu’à 6 % de celles-ci.16,26,32,55 C. parapsilosis, peu sensible aux échinocandines, est la deuxième espèce retrouvée en Espagne et au Canada.4 Évolution des infections locales : la positivité des prélèvements fongiques (sans infection) n’est pas en soi une indicateur de gravité, et n’influence pas la mortalité.26,46,56 par contre l’existence d’une infection avérée, en particulier à germes filamenteux,20 aggrave les pronostics vital et fonctionnel des brûlés.17,20,43,56 la mortalité peut atteindre 100 % dans ces cas. leur caractère angio-invasif explique les fongémies,8,36,47,48 les atteintes à distance digestives,57 cérébrales,53 pulmonaires.50 Elles sont particulièrement fréquentes dans les cas de fusariose.58 la mortalité est ainsi essentiellement le fait d’Aspergillus sp et des autres filamenteux.27,57 Ceux ci sont heureusement peu fréquents et ne toucheraient que 0,04 % des patients.46 l’infection aggrave le pronostic vital pour les patients présentant une surface cutanée brûlée de 30 à 60 % mais pas au-dessus ou au-dessous de ces valeurs.18l’infection des plaies survient dans la troisième ou quatrième semaine, vers le dixneuvième jour en moyenne.2,18,27 Elle est plus tardive en cas d’atteinte à Aspergillus ou autre champignon filamenteux.46,59,60 les infections locales à Candida sont souvent une cause d’échec d’autogreffe et peuvent être suivies de candidémies, étudiées plus loin.20 Traitement des infections locales : les modalités thérapeutiques doivent être évaluées en fonction de l’environnement clinique. Un critère majeur est l’existence d’une atteinte systémique, souvent marquée par la présence d’une hémoculture positive au germe isolé localement.56 le traitement est d’abord chirurgical (débridement, ablation des tissus infectés), souvent agressif.36,50,51,58,60,61 il peut nécessiter une amputation voire une désarticulation pour traiter le foyer et éviter la dissémination par diffusion le long des fascias musculaires.7,37,48-50,58-61 A ce prix, le succès est possible mais rare.15,38,49,50 l’autogreffe ne peut être envisagée qu’après contrôle de l’infection, lorsque les prélèvements et l’histopathologie ne retrouvent plus le germe.22 le traitement antifongique local est essentiellement préventif ou complémentaire du traitement général. les pansements à base de composés argentiques sont efficaces sur Candida mais peu sur Mucor et Aspergillus, sauf peut être sous forme nanocristalline.62,63 ils sont d’ailleurs actuellement controversés en tant qu’agent de prévention des infections de brûlures.64 la nystatine en traitement local est efficace sur les levures du genre Candida, sauf certains C. rugo- sa.64-66 l’amphotéricine B en application locale a permis de réduire les infections locales et générales à Candida.67 par cette voie, sa faible absorption systémique en réduit les risques toxiques.68 Elle serait plus efficace sous forme de nanoparticules.69 le traitement général est guidé par les données mycologiques (culture et antifongigramme). Contre les mucormycoses il est fondé sur l’amphotéricine B sous forme liposomale.70 En traitement de recours, le posaconazole lui est éventuellement associé.60,70-71 le traitement des aspergilloses est basé sur le voriconazole et éventuellement sur l’itraconazole, le posaconazole et les formes liposomales de l’amphotéricine B, la place des échinocandines restant discutée et toujours argumentée en fonction de l’antifongigramme.72-74 l’association d’un traitement local par la terbinafine au voriconazole par voie générale a récemment été testée avec succès.75 Les fongémies à levures En dehors du genre Candida, des cas de fongémies à Trichosporon on été rapportés, associées à une infection locale et à une colonisation de cathéter.52,76,77 les champignons du genre Trichosporon sont très souvent résistants au fluconazole, inconstamment sensibles à l’amphotéricine B et insensibles aux échinocandines.78-80 ils restent généralement sensibles à l’itraconazole, au posaconazole, au voriconazole et à la terbinafine.80 le voriconazole est proposé en première intention.78 Dans le cadre des patients de réanimation, les doses habituellement préconisées sont insuffisantes pour assurer un taux circulant de voriconazole supérieur à 1 µg.ml-1 [81] ce qui plaide pour un monitorage pharmacologique, d’autant que ce produit a de nombreux effets secondaires et de nombreuses interférences médicamenteuses sans relation absolue cependant entre effets indésirables et taux circulant.81,82 Saccharomyces cerevisiae (boulardii), utilisé comme probiotique, est à l’origine de fongémies iatrogènes.83,84 le genre Saccharomyces a un profil de sensibilité proche de C. glabrata. le traitement actuel recourt aux échinocandines.78 Les septicémies à Candida sont définie par la survenue d’une (seule) hémoculture positive, prélevée par voie périphérique ou sur un cathéter central.3,5,85,86 Elles représentent 6,5 à 36 % des septicémies survenant chez les brûlés soit le quatrième pathogène après Staphylococcus aureus, Pseudomonas spp et Klebsiella spp (ou Acinetobacter selon les études).87-90 Elles sont 7 fois plus fréquentes en unité de réanimation pour brûlés qu’en unité de réanimation médicale.91 l’importance de la surface cutanée brûlée et les atteintes pulmonaires sont des facteurs de risques spécifiques aux brûlés.92-93 il s’agit d’une infection sévère, dont la mortalité globale est de l’ordre de 30 à 63%.3,92 le tableau clinique est peu spécifique.4,5,72 il s’agit d’un sepsis grave, souvent associé à une défaillance multiviscéra23 Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 le, majorant les signes du syndrome d’inflammation à réponse systémique caractéristique du brûlé.93-95 la brutalité et la gravité de cette affection imposent une thérapeutique adaptée rapidement efficace. En effet la survenue d’un choc 93,94 septique aggrave la mortalité qui peut atteindre 87 %. le pronostic est directement fonction du délai de mise en route du traitement après la première hémoculture positive.97 Cette prise en charge doit rechercher les localisations mycosiques de Candida toutes rencontrées dans le cas des brûlés : endocardiques, endophtalmiques, ostéo-articulaires et cérébroméningées.5,98 le résultat des hémocultures est tardif, dans un délai de 29 à 33h.99 la sensibilité des hémocultures est relativement faible, de l’ordre de 73 %.13 A ce stade, les recherches d’antigènes (galactomannane, [13]-ß-d-glucane) paraissent de peu d’intérêt du fait du retard des résultats, mais peuvent conforter a posteriori le diagnostic, en l’absence d’hémocultures positives.29,100,101 Dans le contexte de la brûlure, les faux-positifs déjà signalés en rendent cependant l’interprétation délicate.28,29 Des tests plus rapides sont en cours de développement et pourraient apporter une aide précoce au diagnostic de candidémie et préciser l’espèce en cause : Hybride de peptide et acide nucléique fluorescent in situ (pnA-FiSH),101 spectrométrie de masse (MAlDiTOF) et réaction de polymérisation enzymatique en chaîne à la recherche de l’ADn de Candida.13,102 Modalités de traitement : la nécessité d’un traitement rapidement efficace impose un traitement probabiliste en présence de facteurs de risque de candidémie et d’un tableau septique ne faisant pas sa preuve bactériologique, sans attendre la confirmation biologique. l’antibiothérapie est alors adaptée une fois l’espèce et sa sensibilité connues.86,104,105 les difficultés d’un diagnostic rapide et le pronostic péjoratif en cas de retard ont amené le développement d’attitudes prophylactiques c’est-à-dire ayant pour but de prévenir l’apparition de la candidémie en dehors de toute suspicion ou colonisation préalable, comme dans le cas des patients neutropéniques par aplasie thérapeutique. Dans le cas des brûlés, il n’existe pas d’étude spécifique proposant cette attitude, qui ne semble pas indiquée car l’incidence des candidémies ne justifie pas le risque de sélection de germes résistants.3,105 l’existence d’une importante colonisation et de facteurs de risques de candidémies amène certains à une attitude différente, dite « préemptive »,106,107 consistant en la surveillance de plusieurs sites et la mise en route d’un traitement en fonction du germe retrouvé [108] au delà d’un seuil de colonisation.13,107,108 Certains exigent en outre l’association à d’autres facteurs de risque.109-111 la colonisation est ainsi considérée à la fois comme un facteur de risque, un facteur prédictif d’une candidémie probable et une aide à la thérapeutique puisqu’on connaît le germe. Cette attitude limite effectivement le nombre de candidémies en unité de soins intensifs, y com- 24 pris chez patients brûlés, mais ne modifie pas la mortalité globale des patients.108,112,113 la durée de traitement pro114,115 Une colonisaposée est de l’ordre de deux semaines. tion des cathéters centraux est trouvée une fois sur deux lorsqu’une candidémie survient, justifiant leur changement systématique dans ce cas.5,91 Choix et utilisation de l’antifongique : les recommandations actuelles pour le genre Candida sont fortement en faveur des échinocandines, plus modérément de l’amphotéricine B (préférentiellement sous forme liposomale) du fait des effets indésirables de celle-ci et plus faiblement encore du fluconazole.86 ,116,117 En effet, des espèces de Candida retrouvées dans des infections ou de colonisations de brûlure sont considérées comme résistantes au fluconazole, en particulier C. glabrata,5,16,26,56,122 C. krusei,16,118,119 C. inconspicua.120 C. krusei peut être prédominant dans certaines unités.2,40 par ailleurs, des espèces habituellement sensibles au fluconazole peuvent se révéler résistantes à cet agent par induction de mécanisme d’efflux ou par mutation du gène Erg11.121,122 Si la résistance aux échinocandines est rare, elle reste possible, en particulier pour C. parapsilosis.123 Elle peut être acquise pour les espèces habituellement sensibles comme C. albicans ou C. glabrata par mutation de gêne FKS1 ou FKS2.124 la pharmacocinétique de la caspofungine est modifiée chez le brûlé, avec un volume de distribution élevé et une demi-vie d’élimination raccourcie rendant souhaitable un monitorage pharmacologique.125 la micafungine, à la dose de 200 à 300 mg .j-1 permet d’obtenir dans la zone brûlée des concentrations de 3,6 à 1 073 fois supérieures à la CMi 90 des Candida traités, alors que les taux sanguins sont équivalents ou légèrement inférieurs à ceux des volontaires sains.126,127 la posologie de 100 mg/j de micafungine permet d’atteindre des pics sériques supérieurs à dix CMi dans la plupart des cas, sauf pour C. parapsilosis. les variations interindividuelles amènent cependant à promouvoir la réalisation en routine du dosage de ce produit.128 l’efficacité du traitement par le fluconazole dépend du rapport de la concentration à la vallée /CMi avec une valeur seuil de 50 à 107.129,130 Chez les brûlés, la demi-vie d’élimination est raccourcie de 13 %, la clairance augmentée de l’ordre de 30 % et le volume de distribution multiplié parfois par deux.131,132 Un monitorage est donc souhaitable pour atteindre une concentration résiduelle, à l’état stable, de 10 mg.l-1.133 Une dose 400 mg.j-1 est nécessaire pour améliorer le pronostic des candidémies chez les brûlés.134 En conclusion, si les infections fongiques restent peu fréquentes, elles peuvent avoir une évolution sévère, en particulier dans les cas de mycose locale extensive ou de septicémie à levure. Une thérapeutique précoce et intensive voire agressive est nécessaire pour en améliorer le pro- Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 nostic. Elles nécessitent des gestes locaux et un traitement général adaptés. la pertinence des attitudes préventives et curatives gagnerait à être appuyée sur de larges études randomisées multicentriques. les progrès techniques et BIBLIoGrAPHIE 1. MacMillan Bg, law EJ, Holder iA: Experience with Candida infections in the burn patient. Arch Surg, 104: 509-14, 1972. 2. Bruck HM, nash g, Stein JM, lindberg rB: Studies on the occurrence and significance of yeasts and fungi in the burn wound. Ann Surg, 176: 108-10, 1972. 3. Vinsonneau C, Benyamina M, Baixench MT, Stephanazzi J, Augis C, grabar S, et coll: Effects of candidaemia on outcome of burns. Burns, 35: 561-4, 2009. 4. pedrosa AF, rodrigues Ag: Candidaemia in burn patients: figures and facts. J Trauma, 70: 498-506, 2011. 5. Ha JF, italiano CM, Heath CH, Shih S, rea S, Wood FM: Candidemia and invasive candidiasis : a review of the literature for the burns surgeon. Burns, 37: 181-95, 2001. 6. Kett DH, Azoulay E, Etcheverria pM, Vincent Jl: Extended prevalence of infection in iCU/study (EpiC ii)group of investigators. Candida bloodstream infections in intensive care units : analysis of the extended prevalence of infection in the intensive care unit study. Crit Care Med, 39: 665-70, 2011. 7. Becker WF, Cioffi Wg, Mc Manus AT, Kim SH, McManus WF, Mason AD et coll: Fungal burn wound infection-A 10-years experience. Arch Surg, 136: 44-8, 1991. 8. Church D, Elsayed S, reid O, Winston B, lindsay r: Burn wound infections. Clin Microbiol rev, 19: 403-34, 2006. 9. Enoch DA, ludlam HA, Brown nM: invasive fungal infections: a review of epidemiology and management options. J Med Microbiol 55: 809-18, 2006. 10. ravat F, payre J, peslages p, Fontaine M, Sens M: Burn : an inflammatory process. pathol Biol, 59: 63-72, 2011. 11. inatsu A, Kogiso M, Jeschke Mg, Asai A, Kobayashi M, Herndon Dn et coll: lack of Th17 Cell generation in patients with Severe Burn injuries. J immunol, 187: 2155-61, 2011. 12. Conti Hr, gaffen Sl: Host responses to Candida albicans: Th17 cells and mucosal candidiasis. Microbes infect, 12: 518-27, 2010. 13. Eggiman p, Bille J, Marchetti O: Diagnosis of invasive candidiasis in the iCU. Ann intensive Care, 37: doi 10.1186/2110-58201-37, 2011. 14. Struck MF, gille J: Fungal infections in burns: a comprehensive review. Ann Burns Fire Disasters, 26: 147-53, 2013. 15. Struck MF: infection control in burn patients: Are fungal infections underestimated? Scand J Trauma resusc Emerg Med, 1: 51, 2009. 16. Sarabahi S, Tiwari VK, Arora S, Capoor Mr, pandey A: Changing pattern of fungal infection in burn patients. Burns, 38: 52038, 2012. 17. rosanova MT, Basilico H, Villaboas M, Finquelievich Jorge, Monaco A, perez g et coll: infecciones fungicas en una unidad de quemados pediatrica. Arch Argent pediatr, 109: 437-44, 2011. 18. Mayhall g: The epidemiology of burn wound infections : then an now. Clin infect Dis, 37: 543-50, 2013. 19. posluszny JA, Conrad p, Haleiz M, Shankar r, gamelli rl: Sur- conceptuels de la mycologie en termes de sensibilité et résistance ainsi que ceux la pharmacologie appliquée au patient devraient également permettre une rationalisation des traitements médicamenteux. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. gical burn wound infections and their clinical implications. J Burn Care res, 32: 324-33, 2011. Horvath EE, Murray CK, Vaughan gM, ghung KK, Hospenthal Dr, Wade CE et coll: Fungal wound infections (not colonization) is independently associated with mortality in burn patients. Ann Surg, 245: 978-85, 2007. Bukanan K, Heimbach DM, Minshew BH, Coyle MB: Comparison of quantitative and semiquantitative culture techniques for burn biopsy. J Clin Microbiol, 23: 258-61, 1986. Capoor Mr, Sarabahi S, Tiwari VK, narayanan rp: Fungal infections in burns : diagnosis and management. indian J plast Surg; 4: S37-S42, 2010. McManus AT, Kim SH, McManus WF, Mason AD, pruitt BA jr: Comparison of quantitative microbiology and histopathology in divided burn-wound biopsy specimens. Arch Surg, 122: 74-6, 1987. Schofield CM, Murray CK, Horvath EE, Cancio lC, Kim SE, Wolf SE et coll: Correlation of culture with histopathology in fungal burn wound colonization and infection. Burns, 33: 341-6, 2007. Steer JA, papini rpg, Wilson Apr, Mcgrouthe DA, parkhouse n: Quantitative microbiology in the management of burn patients; correlation between quantitative and qualitative burn wound biopsy culture and surface alginate swab culture. Burns, 22: 173-6, 1996. goyal nK, gore MA, goyal rS: Fungal colonisation in burn wounds : an indian scenario. indian J Surg, 72: 49-52, 2010. pruitt BA, MacManus AT: The changing epidemiology of infection in burn patients. World J Surg, 16: 57-67, 1992. Shupp JW, petraitiene r, Jaskille AD, pavlovich Ar, Matt SE, nguyen Do T et coll: Early serum (1-3)-ß-D glucan levels in patient with burn injury. Mycoses, 55: 224-7, 2012. Beirao F, Araujo r: State of the art diagnostic of mold diseases : a practical guide for clinicians. Eur J Clin Microbiol infect Dis, 32: 3-9, 2013. Blyth DM, Chung KK, Cancio lC, King BT, Murray CK: Clinical utility of fungal screening assays in adults with severe burns. Burns, 39: 413-9, 2013. Soares de Macedo Jl, Barberino Santos J: Bacterial and fungal colonization of burn wounds. Mem inst Oswaldo Cruz, 100: 53553, 2005. Capoor Mr, gupta S, Sarabahi S, Mishra A, Tiwani VK, Aggarwal p: Epidemiological and clinico-myological profile of fungal wound infection from largest burn centre in Asia. Mycoses, 55: 181-8, 2012. Bahar MA, pakyari Mr, gholipourmlaekabadi M, Samadikuckaksaraei A: The prevalence of fungal infections in a level i iranian burn hospital. Asian biomedicine, 7: 829-33, 2013. Murray CK, loo Fl, Hospenthal Dr, Cancio lC, Jones JA, Kim SH et coll: incidence of systemic fungal infections and related mortality following severe burns. Burns, 34: 1108-12, 2008. ribeiro nF, Heath CH, Kierath J, rea S, Duncan-Smith M, Wood FM: Burn wounds infected by contaminated water: case reports, 25 Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 review of the literature and recommendations for treatment. Burns, 36: 9-22, 2010. 36. De la Cruz Wp, Calvano Tp, griffith ME, White CE, Kim SH, Sutton DA et coll: invasive Apophysomyces variabilis infection in a burn patient. J Clin Microbiol, 50: 2814-7, 2012. 37. Vega W, Orellana M, Zaror l, gene J, guarro J: Saksenaea vasiformis infections : case report and literature review. Mycopathologia, 162: 289-94, 2006. 38. Christiaens g, Hayette Mp, Jacquemin D, Melin p, Mutsers J, De Mol p: An outbreak of Absidia corymbifera infection associated with bandage contamination in a burns unit. J Hosp infect, 6: 88, 2005. .39. Mousa HA, Al Bader SM, Hassan DA: Correlation between fungi isolated from burn wounds and burn care units. Burns, 25: 1457, 1999. 40. Bart-Delabesse E, van Deventer H, goessens W, poirot Jl, lioret n, Van Belkum A et coll: Contribution of molecular typing methods and antifungal susceptibility testing to the study of a candidemia cluster in a burn care unit. J Clin Microbiol, 33: 327883, 1995. 41. nucci M, Anaissie E: revisiting the Source of Candidemia: Skin or gut? Clin infect Dis, 33: 1959-67, 2001. 42. Stéphan F, Bah MS, Desterke C, rézaiguia-Delclaux S, Foulet F, Duvaldestin p et coll : Molecular diversity and routes of colonization of Candida albicans in a surgical intensive care unit, as studied using microsatellite markers. Clin infect Dis, 35: 1477-83, 2002. 43. gupta n, Haque A, lattif AA, narayan rp, Mukhopadhyay g, prasadi r: Epidemiology and molecular typing of Candida isolates from burns patients. Mycopathologia, 158: 397- 405, 2004. 44. Branski lK, Al Mousawi A, rivero H, Jeschke Mg, Sanford Ap, Herndon Dn: Emerging infection in burns. Surg infect (larchmt), 10: 389-97, 2009. 45. Struck MF, illert T, Stiller D, Steen M: Basilar artery occlusion after multifactor coagulopathy including Rhizopus oryzae infection in burns. J Burn Care res, 31: 955-8, 2010. 46. Katz T, Wasiak J, Cleland H, padiglione A: incidence of nonCandida fungal infections in severe burn injury: an Australian perspective. Burns, 40: 881-6, 2014. 47. Constantinides J, Misra A, nassab r, Wilson Y : Absidia corymbefera fungal infection in burns : a case report and review of the literature. J Burn Care res, 29: 416-9, 2008. 48. Cooter rD, lim iS, Ellis DH, leitch iO: Burn wound zygomycosis caused by Apophysomyces elegans. J Clin Microbiol, 28: 2151-3, 1990. 49. goldschmied-reouven A, Shvoron A, Topaz M, Block C: Saksenaea vasiformis infection in a burn wound. J Med Vet Mycol, 27: 427-9, 1989. 50. Hospenthal Dr, Chung KK, lairet K, Thompson EH, guarro Jg, renz EM et coll: Saksenaea erythrospora infection following combat trauma.J Clin Microbiol, 49: 3707-9, 2011. 51. Kaur r, Bala K, Ahuja rB, Srivastav p, Bansal U: primary Cutaneous Mucormycosis in a patient with Burn Wounds Due to Lichtheimia ramosa. Mycopathologia, 178: 291-5, 2014. 52. Cawley MJ, Braxton gB, Haith lr Jr, reilly KJ. guilday rE, patton Ml: Trichosporon beigelii infection: experience in a regional burn center. Burns, 26: 483-6, 2000. 53. Heslop OD, nyi nyi Mp, Abbott Sp, raiford lE, Castle DM, Coard KC: Disseminated trichosporonosis in a burn patient: meningitis and cerebral abscess due to Trichosporon asahii. J Clin Microbiol, 49: 4405-8, 2011. 26 54. Schaal JV, leclerc T, pasquier p, Bargues l: Epidemiology of fungal infection in burns : Therapeutic implications. Burns, 38: 942-8, 2012. 55. gupta n, Haque A, lattif AA, narayan rp, Mukhopadhyay g, prasadi r: Epidemiology and molecular typing of Candida isolates from burns patients. Mycopathologia, 158: 397-405, 2004. 56. luo g, peng Y, Yuan Z, Cheng W, Wu J, Fitzgerald M: Yeast from burn patients at a major burn center of China. Burns, 37: 299-303, 2011. 57. Ballard J, Edelman l, Saffle J, Sheridan r, Kagan r, Bracco D, et coll: positive fungal culture in burn patients : a multicenter review. J Burn Care res, 29 : 213-21, 2008. 58. Muhammed M, Anagnostou T, Desalermos A, Kourkoumpetis TK, Carneiro HA, glavis-Bloom J et coll: Fusarium infection: report of 26 cases and review of 97 cases from the literature. Medicine (Baltimore), 92: 305-16, 2013. 59. Van Burik JA, Colven r, Spach DH: Cutaneous aspergillosis. J Clin Microbiol, 36: 3115-21, 1998. 60. Bastides F: Zygomycosis, fusariosis, scedosporiosis, trichosporonosis: The new emerging mycosis in severe immunocompromised patients. réanimation, 19: 319-26, 2010. 61. ledgard Jp, van Hal S, greenwood JE: primary cutaneous zygormycosis in a burns patient: a review. J Burn Care res, 29: 28690, 2008. 62. Wright JB, lam K, Hansen D, Burrell rE: Efficacy of topical silver against fungal burn wound pathogens. Am J infect Control, 27: 344-50, 1999. 63. Storm-Versloot Mn, Vos Cg, Ubbink DT, Vermeulen H: Topical silver for preventing wound infection. Cochrane Database Syst rev: CD006478, doi:10.1002/14651858.CD006478.pub2, 2010. 64. Desai MH, rutan rl, Heggers Jp, Herndon Dn: Candida infection with and without nystatin prophylaxis. A 11-year experience with patients with burn injury. Arch Surg, 127: 159-62, 1992. 65. Dubé Mp, Heseltine pn, rinaldi Mg, Evans S, Zawacki B: Fungemia and colonization with nystatin-resistant Candida rugosa in a burn unit. Clin infect Dis, 18: 77-82, 1994. 66. Acar A, Uygur F, Diktaş H, Evinç r, Ulkür E, Oncül O et coll: Comparison of silver-coated dressing (Acticoat®), chlorhexidine acetate 0.5% (Bactigrass®) and nystatin for topical antifungal effect in Candida albicans-contaminated, full-skin-thickness rat burn wounds. Burns, 37: 882-5, 2011. 67. Desai MH, Herndon Dn: Eradication of Candida burn wound septicemia in massively burned patients. J Trauma, 28: 140-5, 1988. 68. pendleton rA, Holmes JH: Systemic absorption of amphotericin B with topical 5% mafenide acetate/amphotericin B solution for grafted burn wounds: is it clinically relevant? Burns, 36: 38-41, 2010. 69. Sanchez DA, Schairer D, Tuckman-Vernon C, Chouake J, Kutner A, Makdisi J et coll: Amphotericin B releasing nanoparticle topical treatment of Candida spp. in the setting of a burn wound. nanomedicine, 10: 269-77, 2014. 70. Cornely OA, Arikan-Akdagli S, Dannaoui E, groll AH, lagrou K, Chakrabarti A et coll: ESCMiD and ECMM joint clinical guidelines for the diagnosis and management of mucormycosis 2013. Clin Microbiol infect, 20: 5-26, 2014. 71. Skiada A, petrikkos g: Cutaneous zygomycosis. Clin Microbiol infect, 2009; 15: 41-5 72. glöckner A, M. Karthaus M: Current aspects of invasive candidiasis and aspergillosis in adult intensive care patients. Mycoses, 54: 420-33, 2010. 73. Al-Abdely HM, Alothman AF, Al Salman J, Al-Musawi T, Al- Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. 85. 86. 87. 88. maslamani M, Butt AA et coll: Clinical practice guidelines for the treatment of invasive Aspergillus infections in adults in the Middle East region: Expert panel recommendations. J infect public Health, 7: 20-31, 2014. Traunmüller F, popovic M, Konz KH, Smolle-Jüttner FM, Joukhadar C: Efficacy and Safety of Current Drug Therapies for invasive Aspergillosis. pharmacology, 88: 213–24, 2011. Fournier A, pantet O, guerid S, Eggimann p, pagani Jl, revelly Jp et coll: Effective Treatment of invasive Aspergillus fumigatus infection Using Combinations of Topical and Systemic Antifungals in a Severely Burned patient. J Burn Care res, 36: e859, 2015. Hajjeh rA, Blumberg HM: Bloodstream infection due to Trichosporon beigelii in a burn patient: case report and review of therapy. Clin infect Dis, 20: 913-6, 1995. Still JM, Orlet K, law EJ: Trichosporon beigelii septicaemia in a burn patient. Burns, 20: 467-8, 1994. Cornely OA, Cuenca-Estrella M, Meis JF, Ullmann AJ: European Society of Clinical Microbiology and infectious Diseases (ESCMiD) Fungal infection Study group (EFiSg) and European Confederation of Medical Mycology (ECMM) 2013 joint guidelines on diagnosis and management of rare and emerging fungal diseases. Clin Microbiol infect, 20: 1-4, 2014. Taj-Aldeen SJ, Al-Ansari n, El Shafei S et coll: Molecular identification and susceptibility of Trichosporon species isolated from clinical specimens in Qatar: isolation of Trichosporon dohaense, Meis & Boekhout sp. J Clin Microbiol, 47: 1791-9, 2009. Taverna Cg, Córdoba S, Murisengo OA, Vivot W, Davel g, Bosco-Borgeat ME: Molecular identification, genotyping, and antifungal susceptibility testing of clinically relevant Trichosporon species from Argentina. Med Mycol, 52: 356-66, 2014. Myrianthefs p, Markantonis Sl, Evaggelopoulou p, Despotelis S, Evodia E, panidis D et coll: Monitoring plasma voriconazole levels following intravenous administration in critically ill patients: an observational study. int J Antimicrob Agents, 35: 468-72, 2010. pasqualotto AC, Xavier MO, Andreolla HF, linden r: Voriconazole therapeutic drug monitoring: focus on safety. Expert Opin Drug Saf, 9: 135-7, 2010. Eschete Ml, West BC: Saccharomyces cerevisiae septicemia. Arch intern Med, 140: 1539, 1980. Viggiano M, Badetti C, Bernini V, garabedian M, Manelli JC: Saccharomyces boulardii fungemia in a patient with severe burns. Ann Fr Anesth reanim, 14: 356-8, 1995. De pauw B, Walsh TJ, Donnelly Jp, Stevens DA, Edwards JE, Calandra T et coll: revised definitions of invasive fungal disease from the European Organization for research and Treatment of Cancer/invasive Fungal infections Cooperative group and the national institute of Allergy and infectious Diseases Mycoses Study group (EOrTC/MSg) Consensus group. Clin infect Dis, 46: 181321, 2008. Cornely OA, Basseti M, Calandra T, garbino J, Kullberg BJ, lotholary O et coll: ESCMiD guidelines for the diagnosis and management of candida diseases 2012 : non-neutropenic patients. Clin Microbiol infect, 18: 19-37, 2012. Zorgani A, Franka rA, Zaidi MM, Alshweref UM, Elgmati M: Trends in nosocomial bloodstream infections in a burn intensive care unit: an eight-year survey. Ann Burns Fire Disasters, 23: 8894, 2010. Brusselaers n, Monstrey S, Snoeij T, Vandijck D, lizy C, Hoste E et coll: Morbidity and mortality of bloodstream infections in patients with severe burn injury. Am J Crit Care, 19: e81-7, 2010. 89. raz-pasteur A, Hussein K, Finkelstein r, Ullmann Y, Egozi D: Blood stream infections (BSi) in severe burn patients- Early and late BSi : a 9- years study. Burns 2013; 39: 636-42 90. Santucci Sg, gobara S, Santos Cr, Fontanay C, levin AS: infections in a burn intensive care unit : experience of seven years. J Hosp infect, 53: 6-13, 2003. 91. Bougnoux ME, Kac g, Aegerter p, d’Enfert C, Fagon JY, Candrea Study group: Candidemia and candiduria in critically ill patients admitted to intensive care units in France: incidence, molecular diversity, management and outcome. int Care Med, 34: 292-9, 2008. 92. Ekenna O, Sheretz rJ, Bingham H: natural history of bloodstream infections in a burn patient population : the importance of candidemia. Am J infect Control, 21: 189-95, 1993. 93. Fochtmann A, Forstner C, Hagmann M, Keck M, Muschitz g, presterl E et coll: predisposing factors for candidemia in patients with major burns. Burns, 41: 326-32, 2015. 94. guzman JA, Tchokonte r, Sobel JD : Septic shock due to candidemia : outcomes and predictors of shock developpement. J Clini Med res, 3: 65-71, 2011. 95. Struck MF, Stiller D, Corterier CC, reichelt B, Steen M: Fulminant, undetected Candida sepsis after an apparently survivable burn injury. J Burn Care res, 30: 894-7, 2009. 96. Bargues l, leclerc T, Donat n, Jault p: Conséquences systémiques des brûlures étendues. réanimation, 18: 687-93, 2009. 97. garey KW, rege M, pai Mp, Mingo DE, Suda KJ, Turpin rS et coll: Time to initiation of fluconazole therapy impacts mortality in patients with candidemia: a multi-institutional study. Clin infect Dis, 43: 25-31, 2006. 98. Winkelman MD, galloway pg: Central nervous system complications of thermal burns. A postmortem study of 139 patients. Medicine (Baltimore), 71: 271-83, 1992. 99. Bouza E, Alcala l, Munoz p, Martin-rabadan p, guembe M, rodriguez-Criéxems M: Can microbiologists help to assess catheter involvement in candidaemic patients before removal? Clin Microbiol infect, 19: e129-35, 2013. 100. Eggimann p, Marchetti O: is (1→3)-β-D-glucan the missing link from bedside assessment to pre-emptive therapy of invasive candidiasis? Crit Care, 15: 1017, 2011. 101. Del Bono, Delfino E, Furfaro E, Mikulska M, nicco E, Bruzzi p et coll: Clinical performance of the (1,3)-ß-D-glucan assay in the early diagnostis of nosocomial Candida bloodstream infections. Clin Vaccine immunol, 18: 2113-7, 2011. 102. Stone nrH, gorton rl, Barker K, ramnarain p, Kibbler CC: Evaluation of pnA-FiSH yeast traffic light for rapid identification of yeast directly from positive blood culture and assessment of clinical impact. J Clin Microbiol, 51: 1301-2, 2013. 103. Avni T, leibovici l, paul M: pCr diagnosis of invasive candidiasis : systematic review and meta-analysis. J Clin Microbiol, 49: 665-70, 2011. 104. pappas pg, Kauffman CA, Andes D, Benjamin DK, Clandra TF, Edwards JE et coll: Clinical practice guidelines for the management of candidiasis : 2009 update by the infectious Diseases Society of America. Clin infect Dis, 48: 503-35, 2009. 105. Dimopoulos g, Antonopoulou A, Armaganidis A, Vincent Jl: How to select an antifungal agent in critically ill patients. J Crit Care, 28: 717-27, 2013. 106. pittet D, Monod M, Suter pM, Frenk E, Auckenthaler r: Candida colonization and subsequent infections in critically ill surgical patients. Ann Surg, 220: 751-8, 1994. 107. Eggimann p, pittet D: Candida colonization index and subsequent 27 Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XXVIII - n. 1 - March 2015 infection in critically ill surgical patients: 20 years later. intensive Care Med, 40: 1429–48, 2014. 108. Arnould JF, le Floch r, naux E, lefebvre E, Morio F: is preemptive therapy of Candidemia useful ? An eight-years’ experience. Burns; 37: S6, 2001. 109. leon C, ruz-Santana S, Saavedra p, Almirante B, nolla-Slas, Alvarez-lerma F et coll: A bedside scoring system (« Candida score ») for early antifungal treatment in noneutropenic critically ill patients with candida colonization. Crit Care Med, 34: 730-7, 2006. 110. leon C, ruiz-Santana S, Saavedra p, galvan B, Blanco A, Castro C et coll: Usefulness of the “Candida score” for discriminating between Candida colonization and invasive candididiasis in non-neutropenic critically ill patients : a prospective mulyicenter study. Crit Care Med, 37: 1624-33, 2009. 111. Ostrosky-Zeichner l, pappas pg: invasive candidiasis in the intensive care unit. Crit Care Med, 34: 857-63, 2006. 112. piarroux r, grenouillet F, Balvay p, Tran V, Blasco g, Millon l et coll: Assessment of preemptive treatment to prevent severe candidiasis in critically ill surgical patients. Crit Care Med, 32: 2443-9, 2004. 113. playford Eg, Webster AC, Sorell TC, Craig JC: Antifungal agents for preventing fungal infections in non-neutropenic critically-ill patients and surgical patients : systematic review and meta-analysis of randomized clinical trials. J Antimicrob Chemother, 57: 628-38, 2006. 114. Oude lashof AMl, Donnelly Jp, Meis JFgM, Meer JWM, Kullberg BJ: Duration of antifungal treatment and development of delayed complications in patients with candidemia Eur J Clin Microbiol infect Dis, 22: 43-8, 2003. 115. Blennow O, Tallstedt l, Hedquist B, gardlund B: Duration of treatment for candidemia and risk for late onset ocular candidiasis. infection, 41: 129-34, 2013. 116. Bow EJ, Evans g, Fuller J, laverdière M, rotstein C, rennie r, et coll: Canadian clinical practice guidelines for invasive candidiasis in adults. Can J infect Dis Med Microbiol, 21: e122–50, 2010. 117. Ullmann AJ, Akova M, Herbrecht r, Viscoli C, Arendrup MC, Arikan-Akdagli S et coll: ESCMiD guideline for the diagnosis and management of Candida diseases 2012: adults with haematological malignancies and after haematopoietic stem cell transplantation (HCT). Clin Microbiol infect, 18: 53-67, 2012. 118. Valero-gasalla J, Vazquez-Barro A, palacios-Valino p, pousareal F: Torula glabrata: a severe and rare complication in patients suffering from burns. Burns, 18: 76-7, 1992. 119. Chakrabarti A, nayak n, Kumar pS, Talwar p, Chari pS, panigrahi D: Surveillance of nosocomial fungal infections in a burn care unit. infection, 20: 132-5, 1992. 120. guitard J, Angoulvant A, letscher-Bru V, l’Ollivier C, Cornet M, Dalle F et coll: invasive infections due to Candida norvegensis and Candida inconspicua: report of 12 cases and review of the literature. Med Mycol, 51: 795-9, 2013. 121. Ying Y, Zhao Y, Hu X, Cai Z, liu X, Jin g, Zhang J et coll: in vitro fluconazole susceptibility of 1,903 clinical isolates of Candida albicans and the identification of Erg11 mutations. Microb Drug resist, 19: 266-73, 2013. 122. Morio F, pagniez F, Besse M, gay-Andrieu F, Miegeville M, le pape p: Deciphering azole resistance mechanisms with a focus on transcription factor-encoding genes TAC1, Mrr1 and UpC2 in a set of fluconazole-resistant clinical isolates of Candida albicans. 28 int J Antimicrob Agents, 42: 410-5, 2013. 123. Axner-Elings M, Botero-Kleiven S, Jensen rH, Arendrup MC: Echinocandin Susceptibility Testing of Candida isolates Collected during a 1-Year period in Sweden. J Clin Microbiol, 49: 251621, 2011. 124. Singh-Babak SD, Babak T, Diezmann S, Hill JA, Xie Jl, Chen Yl et coll: global analysis of the evolution and mechanism of echinocandin resistance in Candida glabrata. ploS pathog, 8: e1002718, 2012. 125. Jullien V, Blanchet B, Benyamina M, Tod M, Vinsonneau C: pharmacokinetics of caspofungin in two patients with burn injuries. Antimicrob Agents Chemother, 56: 4550-1, 2012. 126. Sasaki j, Yamamouchi , Kudo D, Endo T, nomura r, Takuma K et coll: Micafungin concentrations in the plasma and burn eschar of severely burned patients. Antimicrob Agents Chemother, 56: 1113-5, 2012. 127. Sasaki J, Yamamochi S, Sato Y, Abe S, Shinozawa Y, Kishino S Aikawa n, Hori S: penetration of micafungin into the burn eschar in patients with severe burns. Eur J Drug Metab pharmacokinet, 39: 93-7, 2014. 128. Asensio MJ, Sanchez M, galvan B, Herrero E, Cachafeiro l, Agrifoglio A et coll: Micafungin at a standard dosage of 100 mg/day achieves adequate plasma exposure in critically illpatients with severe burn injuries. int Care Med, 41: 371-2, 2015. 129. Clancy CJ, Yu Vl, Morris AJ, Snydman Dr, nguyen MH: Fluconazole MiC and the fluconazole dose/MiC ratio correlate with therapeutic response among patients with candidemia. Antimicrob Agents Chemother, 49: 3171-7, 2005. 130. rodríguez-Tudela Jl, Almirante B, rodríguez-pardo D, laguna F, Donnelly Jp, Mouton JW, et coll: Correlation of the MiC and dose/MiC ratio of fluconazole to the therapeutic response of patients with mucosal candidiasis and candidemia. Antimicrob Agents Chemother, 51: 3599-604, 2007. 131. Boucher BA, King Sr, Wandschneider Hl, Hickerson Wl, Hanes SD, Herring Vl et coll: Fluconazole pharmacokinetics in burn patients. Antimicrob Agents Chemother, 42: 930-3, 1998. 132. pittrow l, penk A: Special pharmacokinetics of fluconazole in septic, obese and burn patients. Mycoses, 42: 87-90, 1999. 133. rayatt S, Wienbren M, Clarke J: Fluconazole use in burns patients. Burns, 26: 109-10, 2000. 134. Han S, Kim J, Yim H, Hur J, Song W, lee J et coll: population pharmacokinetic analysis of fluconazole to predict therapeutic outcome in burn patients with Candida infection. Antimicrob Agents Chemother, 57: 1006-11, 2013. Conflit d’intérêt. JF Arnould a bénéficié de financements d’actions de FMC et d’aide pour la participation à des congrès médicaux de la part des sociétés pfizer, MSD, Astellas pharma et gilEAD Sciences. JF Arnould et r le Floch ont participé à une étude industrielle sur l’utilisation et la tolérance clinique de la micafungine (laboratoire Astellas pharma) et participent actuellement à une étude industrielle concernant la pharmacocinétique de la micafungine chez le patient brûlé nécessitant des soins de réanimation.