LE FLIC 200.p65 - Nigerdiaspora.Net

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LE FLIC 200.p65 - Nigerdiaspora.Net
Inspections d’Etat en perspective à la Primature
Ça risque de barder pour les trois (3) anciens Primos !
P.3
HEBDOMADAIRE NIGERIEN D’ENQUETES - N° 200 DU 30 Août 2010 - PRIX : 300 F CFA
Gestion calamiteuses des deniers publics
Lamine Zeine
à la P.J
Le jeudi 26 août 2010, tôt le matin, l’ex-ministre de
l’Economie et des Finances, Mahamane Lamine Zeine a été
cueilli à la descente du lit par les enquêteurs de la police
judiciaire où il est gardé à vue depuis 5 jours. Probablement,
ce lundi 30 août, il sera déféré devant le juge pour être
inculpé de détournements de deniers publics.
En effet, il lui est reproché, outre la gestion calamiteuse du
budget colossal de 292 milliards de francs CFA alloué au
Centre Autonome d’Amortissement de la Dette Intérieure
de l’Etat (CAADIE), la dissipation de 101 millions de francs
CFA. L’arrestation de Lamine Zeine marque le
commencement de la fin de l’arrogance, de l’effronterie mais
aussi de l’impunité dont jouissaient les barons du régime
Tandja.
Chers lecteurs, il y a six mois, votre journal ‘’Le FLIC’’ avait
mis à nu les gros scandales du règne de l’ex-Président
Tandja Mamadou. Jour après jour, numéro après numéro,
patiemment, nous avons effeuillé les affaires scabreuses
des 5ème et 6ème Républiques. Sur près d’une trentaine de
parutions, nous avions étalé au grand jour les avatars du
système mafieux mis en place par Tandja Mamadou luimême, sa famille et ses protégés, pour se sucrer sur le dos de l’Etat nigérien. Parmi ces affaires, nous nous étions efforcés de faire
toute la lumière sur les pratiques peu orthodoxes de Lamine Zeine. Et voilà au bout de très longues et harassantes investigations,
les autorités nigériennes se sont finalement convaincues que nos révélations avaient ses fondements. Ainsi donc, les inspections
d’Etat diligentées au Ministère de l’Economie et au CAADIE ont vite fait ressortir de très graves irrégularités dans toute la chaîne des
dépenses des deniers publics. Mais au fait, pourquoi l’arrestation de Lamine Zeine, ex-argentier du Niger, défraie-t-elle la chronique ?
La réponse est simple : il a joué avec la conscience des Nigériens ! Mahamane Lamine Zeine, c’est cet ex-ministre de l’Economie et
des Finances controversé des 5ème et 6ème Républiques. D’aucuns l’appellent « Baban Yara », puisqu’il a le mérite d’éprouver de
l’affection pour les enfants. Pour son sérieux apparent, son calme à toute épreuve et son allure désintéressée, on lui donnerait le
bon Dieu sans confession. Et pourtant, c’est ce vertueux personnage qui, contre toute attente, s’est fortement compromis dans des
affaires de sous.
(Lire page 3)
Rappel à l’ordre des membres de la Commission de Lutte contre
la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (CLCDF) P.5
Grandes enquêtes
Lutte contre le grand banditisme
La Police Judiciaire réussit un autre coup
Franklin Anyachechukwa Madu
Fr
Amachi Samuel Chigozie
Les services de la police judiciaire de Niamey, sous la houlette de son directeur le Commissaire Divisionnaire de Police Souley Boubé, viennent encore de s’illustrer en réussissant
à mettre hors d’état de nuire une
bande de voleurs à la roulotte qui,
en l’espace de deux semaines,
a réussi à faire main basse sur
près de 100 millions de francs,
exactement 99.582.000 F CFA
en espèces.
Ce coup intervient à la suite de
celui opéré, il y a quelques mois,
par cette même P.J qui, en dépit
de ses moyens somme toute modestes, a mis fin au règne de la
pègre entretenue par la fameuse
bande à «Zim» qui croupit actuellement à la maison d’arrêt de
Niamey.
Les faits :
Comme nous le disions plus
haut, en l’espace de deux semaines, c’est-à-dire du 28 juillet au
18 août 2010, une bande de voleurs, de nationalité étrangère
pour la plupart de ses membres,
s’est livrée à une série de vols
(7 au total enregistrés à la PJ).
Magnus Uzoma Onomyu
Anthony Illo Kanno
Ces voleurs opéraient en repérant leurs victimes aux abords de
certaines banques de la place,
lesquelles victimes, après des
opérations de retrait, étaient suivies par ces voleurs qui opéraient à moto. C’est ainsi que
déjà le 28 juillet 2010, la PJ a
été saisie d’une plainte émanant
d’un commerçant de la place,
lequel a été victime d’un vol à
bord de son véhicule, vol portant sur la somme de 23.500.000
F CFA retirés aux banques
Ecobank et Atlantique.
Le 04 août 2010, une autre
plainte d’un revendeur domicilié
à Niamey a été enregistrée. Ce
plaignant a été victime lui aussi
d’un vol à bord de son véhicule,
vol portant sur la somme de
25.000.000 F CFA retirés à
l’Ecobank-siège.
Le 11 août 2010, une troisième
plainte a été enregistrée. Elle
émane d’un autre opérateur économique, victime d’un vol opéré
à bord de son véhicule et portant sur la somme de 4.000.000
F CFA. Cet argent venait d’être
retiré de l’Ecobank-siège.
Le 12 août 2010, un autre plaignant, victime du vol de la
somme de 9.000.000 F CFA survenu à bord de son véhicule,
s’est manifesté. La victime prédestinait cette somme d’argent
à un versement dans son compte
à l’Ecobank-siège. Outre cet argent, les voleurs ont emporté
son ordinateur portable et divers
documents.
Le 13 août 2010, c’est une
somme de 4.947.000 F qui a été
subtilisée au préjudice d’un plaignant, victime d’un vol à la roulotte. L’intéressé venait de procéder au retrait d’une partie de
cet argent à la Sonibank-siège
et se rendait au quartier Yantala
quand il a constaté la crevaison
de sa roue arrière droite. C’est
au moment où il était descendu
de son véhicule pour vérifier la
roue, qu’un piéton s’est saisi du
sac contenant l’argent et a pris
la fuite avec un complice à moto.
Le 16 août 2010, un autre vol à
la roulotte a été signalé. Ce vol
a porté sur la somme de
14.800.000 F. La victime venait
de procéder le même jour à un
retrait à la BIA.
Enfin, toujours le 16 août 2010,
une autre victime, un commerçant du marché Katako, s’est vu
subtiliser la somme de
17.985.000 F CFA qu’il a retirée
à la Sonibank.
Selon les constatations faites par
les enquêteurs, il ressort que
pour dépouiller leurs victimes,
les malfrats se livrent à des surveillances au niveau des sièges
des banques et, après repérage
de leurs proies, les filent.
Dans certains cas, les victimes
ont constaté des crevaisons provoquées à l’aide de clous jetés
sous les roues arrières de leurs
véhicules, les obligeant ainsi à
s’arrêter.
D’autres victimes ont été tout
simplement dépouillées après
avoir stationné leurs véhicules
avec toutes les portières verrouillées. Elles ont constaté avec
surprise, à leur retour, qu’une
des portières a été ouverte ou
qu’une vitre a été brisée et que
le sachet noir contenant l’argent
a été emporté.
Ainsi, à la date du 18 août dernier, c’est la bagatelle somme de
99.582.000 F CFA qui a été emportée. Selon les investigations,
Page 2 Le FLIC N° 200 du Lundi 30 Août 2010
Bassirou Thomas Tchiémago
ces faits seraient imputables à
deux (2) bandes de malfrats
composées essentiellement de
jeunes nigérians (Ibos) bénéficiant de complicités locales.
Cinq (5) des présumés auteurs
et complices de ces actes de vol
à la roulotte d’un nouveau genre
ont été appréhendés par la P.J
puis déférés au parquet.
Le FLIC, pour sa part, conseille
aux usagers des banques d’être
de plus en plus prudents et vigilants et d’alerter les services de
police dès que des faits et gestes leur sembleront suspects.
Avis
Doudou
LE FLIC
HEBDOMADAIRE NIGERIEN
D’ENQUETES
BP. 875 NIAMEY-NIGER
DIRECTEUR DE PUBLICATION
AROUNA YACOUBA
Cel : 94.95.75.33
REDACTION
Hama Ibrahim,
Yacouba Ousseini
Anna Oumarou, Aboubacar
Mizinyawa, Djafarou Soumana
Mamane Moutari
Baba Kafka
Tirage :
2000 Exemplaires sur les
presses de NIN
Dossier Rouge
Mahamane Lamine Zeine interpellé à la Police judiciaire
L’ancien Ministre de l’Economie et des
Finances, Mahamane Lamine Zeine,
a été interpellé et gardé à vue dans
les locaux de la police judiciaire depuis le jeudi 26 août. Il devrait en principe être déféré au parquet ce lundi
30 août 2010. L’intéressé serait mis
à la disposition de la P.J par la commission de moralisation et de la lutte
contre la délinquance économique,
financière et fiscale, qui lui reprocherait d’avoir manipulé irrégulièrement
quelque millions de FCFA.
Interpellé à plusieurs reprises devant
la commission et sommé de rembourser ladite somme, l’intéressé aurait
soutenu n’avoir enfreint aucune règle en matière d’orthodoxie financière
et qu’en conséquence, il ne se doit
aucunement de rembourser le moindre kopeck. Selon des indiscrétions,
lors de son interpellation à la P.J, l’ex
argentier du Niger aurait laissé entendre qu’il aurait agi conformément
à une directive ou un arrêté pris par
son prédécesseur à ce poste, en l’occurrence Ali Badjo Gamatié. C’est
dans ce cadre que toutes les dépenses par lui effectuées se situent. Il
s’agit entre autres des dépenses relatives à des frais de missions et
autres. Il a été souligné qu’une partie
de cet argent a été destinée à l’achat
de présents (objets d’art et autres ar-
ticles du terroir) à des partenaires et
amis du Niger, généralement à l’occasion de certaines missions à l’extérieur ou lors de la signature des
conventions et qu’il ne se devrait pas
par conséquent en payer les frais.
Les sources proches du dossier laissent également entendre que Lamine
Zeine serait très remonté contre la
commission de moralisation à laquelle
il reprocherait le fait de ne pas s’intéresser à des dossiers plus sulfureux
de personnalités bien connues, dont
d’autres actuellement aux affaires, et
qui se la couleraient douce sans être
inquiétées. Au rythme où vont les choses, l’on craindrait que cet homme,
qui a géré les finances de ce pays
pendant plus de sept (7) ans d’affilée, ne sorte de sa réserve pour étaler au grand jour tous les micmacs financiers dont il a connaissance et qui
pourraient compromettre ou éclabousser des personnes encore en
dehors de tout soupçon.Avis
Hama Ibrahim
Gestion calamiteuses des deniers publics
Lamine Zeine dans de beaux draps !
Depuis le jeudi 26 août dernier, Ali
Mahaman Lamine Zeine, ancien
Ministre de l’Economie et des Finances du régime défunt, a été interpellé et gardé à vue dans les
locaux de la police judiciaire.
Dans le meilleur des cas, il s’en
sortira avec une remise en liberté
provisoire, après avoir payé une
caution substantielle. Autrement,
c’est la prison qui l’attend afin qu’il
aille méditer sur les revers de la
vie et regretter sur le tard ses nombreuses indélicatesses.
Ce qu’on reproche à Lamine
Zeine, c’est d’abord la somme de
101 millions de francs manquants
que la commission d’enquête sur
la gestion des deniers publics a
relevés dans sa gestion et qu’il refuse de reconnaître. C’est ensuite
et surtout toute cette m… qu’il a eu
à semer à la CADDIE alors qu’il
en était le Directeur Général. L’on
se rappelle qu’il avait continué à
cumuler cette fonction avec celle
de ministre en titre de l’Economie
et des Finances.
Pas moins de 292,5 milliards de
nos francs ont passé sous sa tu-
telle. Destiné à éponger les arriérés de l’Etat par rapport aux fournisseurs, cet argent allait dans
des directions bien ciblées de
Zeine. Il passe en effet pour avoir
une préférence pour ses amis et
proches et ceux de son système.
Aujourd’hui donc que cet homme
jugé sobre et pieux est en de bonnes mains, gageons qu’il mettra
à profit le mois béni de carême
pour s’amender utilement : Affaire
Arouna.Y
à suivre.
Inspections d’Etat en perspective à la Primature
Ça risque de barder pour les trois (3) anciens Primos !
Hama Amadou
Dans la foulée des inspections d’Etat
diligentées pour voir clair dans la gestion
passée des finances publiques, il est
question d’un regard minutieux sur la
conduite des affaires à la Primature, entre l’année 2000 et l’année 2010. Trois
(3) Premiers ministres, on se rappelle,
se sont succédés à ce haut ministère
pendant ce laps de temps. Il s’agit, dans
l’ordre, de Hama Amadou (7 ans), Seini
Oumarou (1 an et demi) et Ali Badjo
Gamatié (moins de 6 mois). Les uns
comme les autres, ils ont géré leur entité de manière cavalière, informelle et
dispendieuse.
Ali Badjo Gamatié
Seini Oumarou
Ainsi, on relève de graves distorsions au
niveau de certaines dépenses. En ce qui
concerne l’achat de véhicules Mercedes
S 350 et S 500 par exemple : ce sont
des véhicules de seconde main (occasion) que l’on a fait racheter par l’Etat au
prix de véhicules neufs. De même, sur
les fonds d’équipement de la Primature,
un exercice adroit de surfacturation a été
opéré sur la plupart des articles commandés ; articles d’ailleurs dont certains (tels
que les salons, les groupes électrogènes, les tapis etc.) ont pris la direction
de maisons privées au lieu de résidences de l’Etat !
Imaginez un tableau mural (rarement livré) facturé à 300.000 F CFA là où il ne
coûte en réalité que 100.000 francs, une
assiette de faïence à 35.000 francs alors
qu’on sait que l’assiette ne coûte pas plus
de 6000 francs, un tapis à 1.200.000
francs au lieu de 1.150.000 francs, une
bouteille d’eau minérale locale à 1.500
francs au lieu de 500 francs.
Par ailleurs, certains véhicules officiels
ont disparu comme par enchantement du
parc de la Primature pour se retrouver
dans des parcs privés. A ce jour, on parle
d’une Peugeot 607 dont nul ne sait ce
qu’elle est devenue.
Ce sont là des exemples, un peu grossis sans doute, mais qui illustrent si besoin est à quel point ces Primos qui se
faisaient payer des frais de mission
exhorbitants au Niger et ailleurs, se sont
livrés à une véritable gabegie dans ce ministère. Et nous ne parlons pas de la
Cellule Crise Alimentaire à travers laquelle le coordonnateur Bakary Saïdou
s’est complu dans un véritable tour de
passe-passe chiffré. Du «wassosso»
comme on dit. Vivement que l’inspection
d’Etat fasse la lumière sur tout ça !
Arouna Yacouba.
Page 3 Le FLIC N° 200 du Lundi 30 Août 2010
Dossier Rouge
Hadj 2009
Ce qui n’a pas été encore dit
L’on se rappelle que pour l’organisation du Hadj 2009, un appel d’offres
international avait été lancé par le
Ministère des Transports et de l’Aviation Civile, dirigé à l’époque par le
colonel à la retraite Issa Mazou, pour
le transport aller-retour des pèlerins
nigériens aux lieux Saints de l’Islam.
A l’issue du dépouillement des offres,
deux (2) compagnies avaient été retenues pour assurer le transport des
pèlerins Niamey – Djeddah – Niamey
ou Niamey – Médine – Niamey. C’est
ainsi que la compagnie « Jordan
Aviation », dont les intérêts au Niger
étaient assurés par l’agence de pèlerinage Beitoul-Islam, s’adjugera les
deux (2) premiers lots de 3 500 pèlerins chacun, soit au total 7 000 pèlerins. Le second lot, d’environ 3 000
pèlerins, sera attribué à la compagnie
Alwafeer, une compagnie de droits
saoudiens, représentée au Niger par
la compagnie aérienne Niger SahelAirlines.
Il faut signaler que dès le départ, l’attribution des deux premiers lots à Jordan Aviation avait suscité beaucoup
de commentaires liés au fait que les
aéronefs proposés par ladite compagnie ne répondaient pas aux spécificités techniques exigées, notamment
leurs capacités d’accueil qui étaient
de moins de 300 places, alors qu’il
était exigé des aéronefs de plus de
300 et 400 places.
En outre, il y a lieu de signaler
qu’avant même le démarrage des
opérations de transport, le ministre
des Transports s’était successivement rendu à Djeddah en Arabie
Saoudite et à Aman en Jordanie pour
vérifier sur place de la disponibilité
des avions proposés par les deux
compagnies retenues. C’est ainsi
qu’à Djeddah, il a pu se rendre
compte de la disponibilité des avions
proposés par la compagnie Alwafeer,
une compagnie de droit saoudien
créée par décret royal remplissant
toutes les garanties exigées mettant
à la disposition des pèlerins nigériens
4 Boeings 737 d’environ 480 places
chacun. A Aman par contre, le ministre Issa Mazou n’a pu visiter les
avions proposés par Jordan Aviations. « Les responsables de cette
compagnie (dont les intérêts étaient
assurés par un intermédiaire du nom
de Saif, de nationalité franco-algérienne), lui répondront que tous les
avions de la compagnie se trouveraient dans les cieux.
Il est curieux que déjà, ce fait n’ait pas
suscité une certaine interrogation
chez l’ex colonel Issa Mazou, aviateur
de son état, censé connaître tous les
rouages en ce domaine. Mieux, dès
son retour à Niamey, il aurait pu tout
simplement décider de travailler avec
ce qu’il a pu constater de lui-même
sur place qu’avec des supposés avions qu’il n’a pu voir, mais hélas.
Quand les problèmes commen-
cent pour Jordan Aviation
La compagnie aérienne Jordan Aviation, retenue pour assurer le transport des 7000 pèlerins, connaîtra ses
premiers déboires lorsqu’il s’est agi
pour elle de s’acquitter des garanties
bancaires exigées par les autorités
saoudiennes.
En effet, les autorités saoudiennes
exigent des avionneurs le versement
d’une certaine caution devant permettre le rapatriement des pèlerins au
cas où les compagnies qui ont assuré
le transport aller, n’arrivaient pas en
assurer le retour, pour quelque motif
que ce soit. Pour le cas de Jordan
Aviation, c’est au moins 500.000 F qui
étaient exigés pour chaque pèlerin.
Quand on sait qu’elle se proposait de
transporter 7000 pèlerins, elle devrait
donc garantir environ 3,5 milliards de
nos francs avant même le démarrage
de ces opérations. Faute de ne pouvoir payer ladite somme, en dépit des
délais successifs qui leur ont été accordés, les responsables de Jordan
Aviation opteront pour une compagnie de rechange, à savoir Hellenic
Airways. Il faut signaler que Hellenic
Airways était dénommée au départ Air
Universal. Elle appartient à un jordanien, implanté en Grèce, connu au
Niger pour avoir déjà grugé le représentant d’une agence de pèlerinage.
C’est donc à bord d’un avion
d’Hellenic Airways que sera acheminée une première vague de 450 pèlerins à destination de Djeddah, via
Athènes en Grèce. C’est donc pour
se soustraire au payement de la caution bancaire qu’ils emprunteront la
voie de la Grèce, ce pays ayant signé une convention avec l’Arabie
Saoudite en matière de transport aérien, avec à la clé quatre voyages
hebdomadaires.
Le détour par la Grèce, avec tout ce
que cela suppose comme souffrance
pour nos pèlerins, avait irrité le Président Tandja Mamadou, surtout
qu’au même moment, l’autre compagnie, à savoir Alwafeer, assurait déjà
la rotation Niamey-Médine pour
l’acheminement du lot des 3000 pèlerins qui lui avait été attribué.
En conseil des ministres, le Président
Tandja demandera alors de retirer le
transport de nos pèlerins à Hellenic
Airways et de l’attribuer à Alwafeer qui
présentait à ses yeux toutes les garanties.
Ainsi, avant même le démarrage du
Hadj, Alwafeer réussira à transporter
l’ensemble du contingent nigérien
pour le Hadj 2009. C’est donc par une
rotation de 18 vols aller et retour que
Alwafeer transportera 8054 nigériens
qui ont, à la satisfaction générale,
accompli leur pèlerinage.
C’est donc fort de cette heureuse expérience que la majorité des agences de pèlerinage souhaiteraient que
la même confiance soit renouvelée à
Alwafeer qui vient encore de s’illus-
Page 4 Le FLIC N° 200 du Lundi 30 Août 2010
trer, il y a quelques jours, par le transport de 282 pèlerins nigériens pour
le petit pèlerinage dit Oumra.
Pour ce volet, il semble qu’en ce qui
concerne le Hadj 2010, le ministère
des Transports aurait lancé un troisième appel offres dont le dépouillement serait incessamment attendu, le
1er appel d’offres ayant été déclaré
infructueux et pour le second, la compagnie qui avait été retenue à été par
la suite écartée pour non présentation d’une attestation de non faillite.
En ce qui concerne l’aspect financier
de cette rocambolesque affaire du
Hadj 2009, affaire pour laquelle l’extrésorier général Siddo Hadj est actuellement incarcéré à la prison civile
de Kollo, nous y reviendrons plus en
détail. Parole de Flic
Doudou
L'ANPO :
une fierté nationale
Le 26 juillet dernier, s’est déroulée au Grand
l’Hôtel de Niamey, la cérémonie de présentation
du Trophée ARCH OF EUROPE par l’ANPO,
récipiendaire le 28 juin dernier à Francfort en
Allemagne.
Après Paris en 2003, New York en 2004, Genève en 2005 puis encore à Paris en
2006 où notre Agence a eu l’honneur de recevoir respectivement des Prix
internationaux en Or, en Platine et en Diamant, cette année, c’est à Francfort où
s’était tenue la 36ème Convention de BUSINESS INITIATIVE DIRECTIONS( BID), que
I’ANPO, votre agence , s’est retrouvée parmi des entreprises venant de 62 Pays
d’Europe, d’Asie , d’Amérique et d’Afrique, pour recevoir des mains du Président du
BID Monsieur José Priétro , le Prix International à la Qualité.
Ce Trophée qui a été décerné à I’ANPO est la consécration des efforts et de la
disponibilité permanente de l’équipe de cette agence à satisfaire sa clientèle qui lui
a fait confiance, en sollicitant ses services pour accomplir son HADJ. En décernant
ce Prix International à la qualité à une entreprise nigérienne, c’est aussi à notre
Pays le Niger que le BID a fait honneur à travers cette distinction. Ce Prix de BID est
décerné aux entreprises qui respectent les règles suivantes :
- Organisation tournée vers la qualité,
- Préoccupation de la Direction pour la satisfaction du client,
- Satisfaction au poste de travail,
- Modèle d’efficacité,
- Leadership dans la société,
- Amélioration continue
Ainsi, les entreprises récompensées sont les symboles à l’engagement, aux
leaderships et à l’innovation ; ce qui en fait des modèles pour les autres entreprises
de leur secteur. Aujourd’hui, beaucoup se posent la question pour savoir comment
et pourquoi une agence qui s’occupe du Pèlerinage au Niger se retrouve
récompensée pour la 5ème fois par un organisme international basé en Europe. La
réponse à cette question est toute simple car faut-il le rappeler, nous vivons, grâce
au développement de la technologie de la communication dans un village planétaire
appelé la mondialisation où, pour tout ce que vous faites et quelle que soit votre
position, vous êtes observé et apprécié.
L’ANPO, en plus de l’organisation du HADJ, vient d’initier un projet fort ambitieux
soumis aux autorités de tutelle ; ce projet intitulé : Tourisme religieux qui permettrait
de faire découvrir les valeurs culturelles de notre pays et son attachement à l’Islam,
contribuera à l’effort de développement économique et social du Niger et à le faire
connaître davantage à l’extérieur. Les promoteurs des agences de pèlerinage doivent
s’armer de courage et d’initiative pour relever le défi auquel nous faisons face à
travers l’accomplissement de notre lourde mais noble mission qui est de nous
mettre à la disposition de nos compatriotes qui souhaiteraient accomplir leur HADJ
par le bais de nos structures. C’est le lieu ici pour le directeur général de l’ANPO et
ses collaborateurs d’exprimer leur reconnaissance à l’endroit des plus hautes
autorités de notre pays, notamment le Conseil Suprême pour la Restauration de la
Démocratie et le gouvernement et à tous ceux qui, de loin ou de près, ont contribué
à l’épanouissement et aux succès des activités de I’ANPO depuis sa création à ce
jour, il y a de cela 21 ans. Les remerciements vont également en direction du
personnel de I’ANPO, des démarcheurs et des encadreurs femmes et hommes
pour leur sacrifice et leur dévouement qui ont abouti à cette consécration. A leurs
noms à tous ce TROPHEE a été dédié à titre posthume au feu CDT BAGNAN SALLE
qui a guidé les premiers pas de I’ANPO.
Politique
Rappel à l’ordre des membres de la Commission de Lutte contre
la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (CLCDEF)
Par lettre n° 246/PCSRD en date du 26 août dernier, le chef de l’Etat, le général de Corps
d’armée Djibo Salou a rappelé à l’ordre les membres de la Commission de Lutte contre
la Délinquance Economique Financière et Fiscale. Il s’est appesanti sur certaines
insuffisances constatées, notamment l’absentéisme criard de certains membres, une
lenteur excessive dans le traitement des dossiers, des comportements qui frisent
l’irresponsabilité, etc. Lisez plutôt
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Page 5 Le FLIC N° 200 du Lundi 30 Août 2010
Enquête
Le lourd héritage de Foukori
La ville de Niamey, la capitale, grandit vite, trop vite même au goût de
certains, notamment ceux qui sont
chargés de fournir de l’eau et de
l’électricité aux nouveaux quartiers.
On sait aujourd’hui que l’eau potable et l’électricité ne sont plus un luxe.
Pour que les citoyens contribuent au
développement du réseau électrique
au Niger, l’Etat avait inclus cette
charge sur les factures à payer à la
NIGELEC. La somme ainsi collectée est reversée sur le compte de
la CPCT. Or, il se trouve que cette
caisse n’existe plus depuis quelques
années. L’argent collecté est donc
resté dans les coffres de la
NIGELEC.
Seulement, il se trouve que des responsables de la Communauté Urbaine de Niamey, au courant de
l’existence de ces fonds, avaient
lancé un avis d’appel d’offres pour
l’électrification de certains quartiers
périphériques de la ville de Niamey.
Trois entreprises avaient été sélectionnées. Elles ont exécuté les travaux et depuis plus de trois ans, elles attendent d’être payées.
Entretemps, les populations de ces
quartiers continuent à vivre dans le
noir avec tout ce que l’on connaît
comme problèmes d’insécurité et
autres contraintes comme la nonfonctionnalité des moulins à grains
et la non existence de certaines activités qui ne peuvent pas se réaliser sans énergie électrique.
Aujourd’hui, dans ces quartiers là, il
y a des poteaux plantés et des fils
tirés, mais il n’y a pas de «jus» !
Pourquoi ? Parce qu’en son temps,
Ibrahim Foukori n’a pas voulu écouter les complaintes des populations
et les jérémiades des patrons des
sociétés ayant réalisé les travaux. Au
moment où nous écrivons cet article, ces populations sont encore
dans le noir et les opérateurs économiques ne sont pas encore payés.
Avec l’avènement du CSRD au pouvoir et le départ de Foukori de la
NIGELEC, les opérateurs économiques et les populations des quartiers
concernés avaient l’espoir que les
choses allaient s’arranger pour tout
le monde. Jusqu’à présent, rien.
Pour les opérateurs économiques,
il y avait une lueur d’espoir avec la
lettre que l’Administrateur délégué de
la Communauté Urbaine de Niamey,
le capitaine Seini Idé avait adressé
au nouveau Directeur Général de la
NIGELEC, M. Abdoulkarim Noma
Kaka.
Dans cette lettre, le capitaine Seini
Idé demandait à la NIGELEC de débloquer une somme d’un milliard de
F CFA pour le compte de la CPCT
qui, même étant moribonde, va désintéresser les entreprises ayant
exécuté les travaux. Il a promis de le
faire mais jusque-là, il n’a fait aucun
«geste».
Et du coup, dans ces entreprises-
là, il y a du grabuge. Les employés
qui ont comptabilisé plusieurs mois
sans salaire ne sont pas contents.
Si entretemps M. Kaka ne fait rien
pour redresser la situation, les sociétés d’électricité vont mettre la clé
sous le paillasson. Avec toutes les
conséquences que l’on sait.
Djafarou Soumana
Le pacte de la CFDR vole en éclats !
On n’a jamais assez dit que le pacte signé un jour du mois de
juillet au Palais des Sports de Niamey à l’occasion d’une
prétendue conférence nationale de la CFDR, était du bluff. A la
limite, on se demande aujourd’hui si ces hommes politiques ne
se moquaient pas de la grande majorité des Nigériens pour
lesquels ils disent travailler ou vouloir travailler.
Tenez, à peine le pacte signé que
le virus de la politique politicienne
s’est emparée de ces hommes
que nous connaissons bien. Il y a
donc l’ancien président de la République et de l’Assemblée Nationale (le faiseur de roi depuis près
de 10 ans) Mahamane Ousmane,
l’ancien Premier ministre et prisonnier de Tandja Mamadou, à la prison de haute sécurité de
Koutoukalé, Hama Amadou, les
anciens Premiers ministres,
Mahamadou Issoufou et Amadou
Boubacar cissé et les autres. Ces
hommes sont à la tête – pour la
Page 6 Le FLIC N° 200 du Lundi 30 Août 2010
plupart – de leurs formations politiques depuis près de 20 ans. Il
s’agit du CDS-Rahama et du
PNDS-Tarayya d’abord et ensuite
de l’UDR-Tabbat créé un peu plus
tard par Amadou Boubacar Cissé,
de l’ANDP-Zaman Lahiya que le
Colonel à la retraite Moussa
Moumouni Djermakoye a hérité
après le décès de son frère et du
Moden-Lumana qui a fait de Hama
Amadou écarté du MNSDNassara, son président. Toutes
ces personnalités ont des ambi-
tions. A commencer par Hama
Amadou qui pense que son heure
a sonné pour diriger le pays et
surtout montré à son «ami» politique d’hier, Tandja Mamadou, qu’il
est aussi «valable» que lui et que
la justice divine fait qu’aujourd’hui
il est en liberté, alors que l’ancien
Président de la République est
gardé, même si les conditions de
détention entre la Villa Verte et la
prison de Koutoukalé sont bien
différentes. Mahamane Ousmane
qui a quitté la présidence de la
République après le coup d’Etat
perpétré le 27 janvier 1996 par
Ibrahim Baré Maïnassara et justifié par le blocage de l’Etat à cause
d’une cohabitation cahoteuse où
il y avait Hama Amadou à la
Primature et Mahamadou
Issoufou à la présidence de l’Assemblée Nationale.
Mahamadou Issoufou est un
homme politique qui vient de loin.
A la tête d’un parti politique formé
par ceux qui sont considérés à tort
ou à raison comme des intellectuels, il a bataillé dur pour hisser
son parti à la deuxième place de
l’échiquier politique national après
le MNSD-Nassara, détrônant du
coup le CDS-Rahama. On lui
reconnait le travail qu’il a fait sur
le terrain pour mériter la place qui
est la sienne. La preuve, il a été à
(Suite page 7)
Enquête
Le pacte de la CFDR vole en éclats !
(Suite de la page 6)
deux reprises au deuxième tour
des élections présidentielles en
1999 et 2004 contre Tandja
Mamadou. Ses dix ans à l’opposition ont fait de lui un leader politique incontournable, parce qu’il a
réussi à garder l’unité de sa formation politique et même à faire
en sorte que certains militants
quittent leur parti pour le rejoindre.
Le PNDS est alors la formation
politique à abattre. Parmi les hommes qui comptent aujourd’hui, il y
a Amadou Boubacar Cissé. Il était
Premier ministre de Baré
Maïnassara qui l’avait remercié de
manière assez cavalière. Il avait
aussi occupé le même poste sous
Mahamane Ousmane, après le
changement de majorité. Le
MNSD dans lequel il militait à
l’époque, lui a préféré Hama Amadou. Son «indiscipline» lui vaudra
l’exclusion du MNSD-Nassara.
Pour l’essentiel, voilà quatre hommes que les vicissitudes de la
politique nigérienne ont rapproché
aujourd’hui. Seulement, c’est du
toc, du faux. Il n’y aura jamais d’entente entre Mahamane Ousmane
et Hama Amadou, entre
Mahamadou
Issoufou
et
Mahamane Ousmane, entre Amadou Boubacar Cissé et Hama
Amadou… Le pacte ne vaut rien
du tout et déjà, Mahamadou
Issoufou considère qu’il est la cible de ses alliés de la CFDR pour
être l’objet de critiques à travers
certains médias dont on connaît
les sponsors. Pour lui, c’est inamical et il semble ne plus croire
au pacte que certains de ses lieutenants avaient boudé.
Le pacte ne peut que voler en
éclats parce que les hommes qui
l’ont signé n’y croyaient pas : pas
même l’ancien colonel Moussa
Moumouni Djermakoye qui vient
de faire son entrée dans l’arène
politique.
Yacouba Ouseini
Moustapha Kadi et les subventions brumeuses de la Cellule Crise Alimentaire
Pour rappel, Moustapha Kadi, alors
président de SOS Kandadji, avait été
coopté au titre de la société civile,
pour siéger à la Cellule Crise Alimentaire qui venait d’être créée. C’était
en 2005. C’est ainsi qu’il avait demandé et obtenu du coordonateur de
la Cellule (un certain Bakary avec qui
il a eu à tisser des relations heureuses), une subvention de 80 millions
de francs CFA pour la réalisation de
soi-disantes banquettes. L’argent
une fois encaissé, on rapporte que
Moustapha l’a géré seul. Et voilà que
dans la foulée, on l’a remercié de la
présidence de SOS Kandadji… Mais
peu sans faut, l’ingénieux artisan qu’il
est, est allé créer un Collectif énergétique dénommé CODDAE. A ce
niveau aussi, son ami Bakary lui octroie d’autres subventions de plusieurs dizaines de millions de francs
CFA, histoire de réaliser toujours des
banquettes et des plants d’arbres à
repiquer dans la région d’Illéla, son
fief. Quand on sait que le sieur
Bakary, dans la foulée, s’est «tapé»
deux splendides villas non loin de la
NIGELEC, n’est-ce pas qu’une inspection d’Etat s’impose dans cette
gestion trouble de la Cellule Crise Alimentaire ? Affaire donc à suivre.
Hama Ibrahim
Vote des Nigériens à l’étranger
Présidentielle et législatives
L’on parle de combines
pour s’assurer la victoire
De faux débats sur la qualité des candidats
Dans le programme des scrutins à venir, l’on parle de
faire voter les Nigériens de l’extérieur pour les
présidentielles, dans un éventail de vingt pays bien
ciblés. Une bonne chose s’il en est.
Mais voilà que, face à cet enjeu de taille, la fraude
étale déjà ses ailes tentaculaires. Des ailes bien
nocives. Ainsi, l’on apprend que certains responsables
des partis de la Coordination des Forces pour la
Démocratie et la République (CFDR) se sont déjà
rendus dans ces pays pour faire établir des fausses
cartes consulaires à des «Nigériens résidents» qui leur
seraient «acquis».
Forts de cette fraude en perspective, leurs «alliés» de
l’UDR-Tabbat et de l’ANDP-Zaman Lahiya, entre autres,
auraient demandé tout bonnement à qui de droit,
l’annulation pure et simple de ce vote des Nigériens à
l’étranger. Espérons qu’ils auront gain de cause si tel
il est vrai que des fraudes massives se préparent, qui
viendraient entacher ces élections. Avis.
Djafarou Soumana
L’avant-projet de Constitution de la VIIème
République du Niger stipule, entre autres,
pour les élections législatives, qu’il faut
avoir au minimum un niveau d’instruction
égal au BEPC, ne serait-ce que pour les
3/4 des députés. Ce qui est une bonne
chose en soi, car permettant aux uns et
aux autres de comprendre ce dont on
parle en salle.
Mais il se trouve que dans la réalité nigérienne, la plupart de ceux qui disposent
de ce diplôme et plus, ou ne s’intéressent pas à la politique, ou n’ont pas les
moyens de payer la caution nécessaire
au dépôt de leur candidature, encore
moins de battre campagne judicieusement pour leur propre compte. Il peut arriver aussi que même remplissant ces
conditions, ils ne soient pas représentatifs dans leur fief et/ou dans leur parti politique. Les personnes les mieux indiquées pour postuler à la députation sont
donc les commerçants. Ils le font, pas
pour rendre service à leur pays à travers
des votes salvateurs, mais pour se rendre service à eux-mêmes à travers l’immunité parlementaire dont ils jouiraient
et donc l’impunité. Malheureusement, la
plupart de ces commerçants n’ont pas
un niveau d’études appréciable, sinon
pas de niveau du tout. Ils ne comprennent rien aux débats en plénière, sommeillent en salle ou boudent l’hémicycle.
Que faut-il faire alors sinon faire avec ?
S’agissant de la présidentielle alors,
l’avant-projet de la nouvelle constitution
préconise, entre autres, un âge minimum
de 35 ans et un âge maximum de 70 ans
pour être candidat. Bien sûr nous diriezvous, un bonhomme de 35 ans n’est pas
encore forcément mûr pour la vie ; et un
plus de 70 ans, après un premier mandat, devient à la limite sénile. Mais à quoi
servent dans ce cas tous ces conseillers
qui «étranglent» la présidence et même
la primature ? Au demeurant, l’on se souvient de tous ces monarques qui ont été
investis à un âge précoce. Louis XIV par
exemple, le Roi Soleil, n’avait que cinq
(5) ans lorsqu’il monta au trône. Et pourtant, son règne fut des plus glorieux. Par
rapport à l’âge de 70 ans alors, il vous
souviendra que par le passé, dans les
pays d’Europe de l’Est notamment (cas
de l’ancienne URSS par exemple, seuls
étaient jugés dignes de diriger un pays
un homme de plus de 70 ans, c’est-àdire un Sage. Le cas de Gorbatchev (à
l’époque 53 ans) est venu briser ce mythe. Par ailleurs, l’on parle (toujours pour
la présidentielle) d’un niveau d’instruction
égal à au moins le Bac + 3. Mais entre
nous, dans ce contexte où les valeurs
instructives (l’école) se sont fortement
dégradées, un breveté d’avant 1973 n’en
connaît-il pas plus qu’un maîtrisard
d’aujourd’hui ?
Alors chers lecteurs, vous conviendrez
avec nous que tout ce bla-bla autour de
l’avant-projet de constitution n’est que
faux débat. Avis.
Anna Oumarou
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POLITIQUE
Politique
L’UDR-Tabbat marque des points !
Le leader de l’UDR-Tabbat, M.
Amadou Boubacar Cissé, que les
gens appellent affectueusement
ABC, est en train de marquer des
points sur la scène politique nigérienne depuis son retour au pays,
après une brillante carrière à la
Banque Mondiale d’abord et à la
Banque Islamique de Développement ensuite où il a occupé le
prestigieux poste de Vice-président. A ce titre, il a rendu un très
grand service à son pays, le Niger en réussissant à lever d’importants fonds pour la réalisation de
grands projets, tels que le barrage
de Kandadji. On se rappelle
d’ailleurs qu’à la pose de la première pierre de cet ouvrage vital
pour le Niger, une mention spéciale a été faite au président de la
Banque Islamique de Développement qui avait fait le déplacement
avec son vice-président notre
compatriote Amadou Boubacar
Cissé. Après avoir pris sa retraite
de cette institution, ABC s’était positionné pour briguer la direction
du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA). Malheureusement et comme pour le
«remercier» de tout ce qu’il avait
fait pour son pays alors qu’il était
à la BID, les autorités de l’époque
n’ont pas voulu le soutenir. La
presse avait en son temps, fait
beaucoup cas de l’incurie de notre diplomatie.
De retour au pays, alors qu’il était
question du «Tazartché», Amadou
Boubacar Cissé, qui avait repris
en mains son parti, œuvrera beaucoup pour les retrouvailles entre
les frères ennemis de la scène
politique
nigérienne
à
savoir Mahamane Ousmane,
Mahamadou Issoufou et Hama
Amadou. Ils se retrouveront au
sein d’un vaste front appelé la
CFDR pour lutter contre le hold-up
institutionnel de Tandja Mamadou.
Le combat ainsi mené, malgré
tous les risques encourus, lui vaudront de se voir placé pour ses camarades, à la tête de la délégation de la CFDR au dialogue in-
ter-nigérien ouvert en décembre
2009 à Niamey. Auparavant, il était
de toutes les luttes et autres missions menées pour le retour de la
démocratie au Niger.
Après le coup d’Etat qui a mis fin
au rêve de Tandja Mamadou de
régner sur le Niger en monarque
absolu, Cissé s’attèlera à
redynamiser son parti. Et il le fera
avec brio. Aujourd’hui, l’UDRTabbat se fait présent un peu partout à travers le pays. Après le congrès organisé à Niamey, c’est une
autre dimension que le parti a
prise. Ceux qui sont considérés
comme les plus grands partis doivent désormais compter avec
Tabbat parce qu’il gagne du terrain et que son leader sait ce qu’il
veut. Il a une vision claire pour l’avenir du Niger et il l’expose aux Nigériens dans un projet de société
bien fait. Ces ambitions pour le
Niger sont définies dans beaucoup de publications parce que
Cissé veut que ses compatriotes
s’imprègnent de ce qu’il compte
faire pour eux afin qu’ils lui fassent
confiance pour les prochaines
échéances électorales. On comprend alors pourquoi la classe
politique est en mal, beaucoup en
mal. Ceux qui ne le portent pas
dans leur cœur se retrouvent dans
tous les camps même du côté de
ceux qui étaient comme ses alliés
et amis politiques. C’est déloyal
mais cela ne lui empêchera pas
de se faire une place, une très
bonne place au soleil.
Hama Ibrahim
Le capitaine Idé Seyni, Administrateur délégué de la CUN
Assainissement de la ville de Niamey
Le dilemme
Le travail de Sisyphe de
l’Administrateur délégué
Assainir la ville de Niamey, notamment aux alentours de ses marchés, relève de la gageure. Nous
l’avons dit dans l’une de nos précédentes livraisons. Ce n’est pas
tant parce que nous doutons de la
capacité du capitaine Idé Seyni à
faire face au défi, au contraire. Le
président du Conseil municipal
qu’il est, a si bien travaillé pour sa
ville en si peu de temps qu’il faut
plutôt se réjouir de l’avoir à ce
poste ô combien délicat ! Mais
Niamey s’est anarchisée depuis si
longtemps que pour renverser la
vapeur, il faut se réveiller de bon
matin. Surtout, un dilemme subsiste dans cette histoire de
déguerpissement, qui rend les
choses encore plus difficiles. En
effet, peut-on chasser les uns et
laisser les autres ? Ou bien doiton chasser tout le monde sans
aucun état d’âme ? Je m’explique : quand on prend le Petit Marché par exemple, voilà ce qu’on
Les séances de déguerpissement
et de ré-encombrement des alentours du Grand Marché auxquelles
nous assistons depuis quelque
temps entre l’Administrateur délégué de la Communauté urbaine de
Niamey le Capitaine Idé Seyni et
les commerçants informels, prêteraient à sourire si elles n’étaient
inquiétantes.
En effet, l’incivisme de ces derniers est si grand que leurs baraquements de fortune démolis, ils
reviennent s’installer le lendemain
comme si de rien n’était. Rendant
du coup le travail du premier aléatoire. Ainsi, quand vous voyez à la
télé les images de démolition et
que vous faites un tour le lendemain sur les lieux pour voir de visu
le travail réalisé, vous êtes stupéfait : tout est revenu à son état initial !
Dans ce cas, se demande-t-on,
que doit faire Idé Seyni ? Que peutil faire ? Déjà qu’il a maille à partir
avec tous ces tas d’ordures qui
empuantent la ville, ces flaques
d’eau et mares qui nous attirent
constate : les rues qui l’entourent
sont étroites, trop étroites même.
De plus, il n’y a pratiquement pas
de trottoirs à ces endroits, principalement du côté Est. Même les
chaussées sont prises d’assaut
par les vendeurs informels, à plus
forte raison les bouts de passage
laissés aux passants et qui sont
censés être des trottoirs. Le hic,
c’est que parmi ces instigateurs
d’encombrement, en plus des
«brouettistes» et des vendeurs de
légumes, il y a aussi des…vieilles
femmes. Vendeuses de feuilles
destinées à faire des sauces, de
légumes et de condiments, elles
viennent de contrées lointaines situées sur les bords du fleuve Niger : Boubon, Saga-Fondo,
Karma etc. Comment donc déguerpir ces pauvres hères sans
verser des larmes ? De quoi vontelles vivre ? Voilà donc le dilemme
auquel le capitaine Idé Seyni se
trouve confronté !
Djafarou Soumana
Page 8 Le FLIC N° 200 du Lundi 30 Août 2010
des moustiques et toutes sortes
de maladies, ces chaussées
creusées qu’il faudrait remblayer…
Le Nigérien n’est pas aussi discipliné que le Ghanéen par exemple, qui réprouve à jeter un mégot
de cigarette par terre, tellement les
rues sont propres et bien entretenues ! Le Nigérien, lui, prend plaisir à salir. L’un dans l’autre, nous
soutenons le travail immense
abattu par notre vaillant Capitaine.
Les Niaméens, dans leur ensemble, sont de cœur avec lui. Ce que
nous lui recommandons par conséquent, à chaque fois qu’il aura
démoli au bulldozer, c’est de mettre une équipe de surveillance sur
les lieux. Les récidivistes seront
amendés et éventuellement
écroués pour un bout de temps.
Histoire de les faire méditer. Ainsi
seulement, nous n’assisterions
plus à ce spectacle désolant de
brouettes et charrettes exposées
sur la chaussée à côté d’étals qui
ont envahi les trottoirs. Avis.
Arouna Yacouba