Gouverner c`est prévoir…
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Gouverner c`est prévoir…
ملحق االقت�صاد اللبناين والعربي ٥٦٣ عدد ٢٠١٣ �أيار ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE éDITO Gouverner c’est prévoir… Pourquoi des articles en anglais? ECONEWS est une publication bilingue, les articles sont publiés dans leur langue originale. Mohamed Choucair Comment expliquer qu’à partir de voies différentes, l’on arrive aux mêmes fins? Et qu’à l’inverse, à partir de voies identiques l’un arrive à ses fins, et l’autre non? Cela tient à la qualité des temps qui peuvent ou non être conformes à notre façon de procéder. Notre culture est celle de l’entreprise. Il y a quelque mois, nous avions comparé le gouvernement à l’entreprise. Celle-ci peut faire faillite pour de multiples raisons qui ne sont pas le fait du gérant. Pourtant, il doit subir les conséquences et affronter une liquidation douloureuse pour une faute qu’il n’a pas commise. Pourquoi? Parce que le rôle de l’entrepreneur est de prévoir. C’est lui qui récolte les fruits et subit la sanction. C’est la loi du marché. Quand l’économie est prospère, l’action du gouvernement est bénéfique, la croissance est au rendez-vous, il y a de plus en plus d’investissements, le niveau de vie s’améliore, les gens s’enrichissent, la spéculation bat son plein; «quand le bâtiment va tout va». Si le vent vient à tourner, la croissance s’étiole, l’investissement se réduit comme peau de chagrin, les salaires cessent d’augmenter, ils sont bientôt rongés par l’inflation, rien ne va plus! Le gouvernement explique… et explique… mais ses explications n’apportent rien. lars dans des titres à risque. Les banques libanaises, elles, se sont abstenues. La Banque centrale fait des prouesses pour soutenir l’investissement et la demande au moyen de crédits assistés à l’investissement industriel, agricole et touristique, technologique, immobilier ou encore lié à l’innovation. Le gouvernement précédent a réduit les subventions et menacé de les annuler. On attend la position du nouveau gouvernement. Qu’on ait vécu un tel scénario aux États-Unis ou en Europe, cela peut se comprendre. Les gouvernements ont été victimes d’une conjoncture que l’action d’autres gouvernements a provoquée. Mais il se trouve malheureusement des pays qui n’ont pas la même quiétude et pour qui l’insécurité politique, économique, sociale est de mise. Briguer le pouvoir dans de telles circonstances, c’est affirmer en être à la hauteur. On ne traite pas à la légère la vie des citoyens et le devenir des nations. Ceci est insuffisant. La relance nécessite une politique publique musclée axée sur le développement des infrastructures, de l’électricité, des télécoms, des barrages, des déchets solides, etc. Évidemment, ces programmes requièrent une gestion rigoureuse du budget de l’État afin de restaurer les dépenses d’investissement. Autrement, on ne voit pas comment une reprise au niveau du marché peut être possible. On attend la position du nouveau gouvernement. Le Liban est un pays de services et de tourisme. Ce choix est antérieur à notre génération. Chaque évènement sécuritaire le met à terre. Celui qui gouverne doit savoir qu’un dérapage a toutes les chances de se produire. Comment le prévenir? Comment en atténuer les effets? Faut-il une révision structurelle de l’économie? On attend une proposition du nouveau gouvernement. Le dérapage qu’on a subi l’an dernier sera lourd de conséquences. Le tourisme brisé, le chiffre d’affaires du commerce est certainement amputé de moitié. Les analystes savent qu’une moyenne de 20% en termes de profit dans le petit commerce va se transformer en une perte de 20%. Si ce phénomène venait à s’inscrire dans la durée, personne ne tiendrait le coup. Comment éviter les faillites en chaine? On attend une action du nouveau gouvernement. Les banques chypriotes ont investi l’équivalent de 27 milliards de dol- Autant de secteurs que nous avons longtemps négligés. Si l’analyse porte sur l’aspect technique, estil permis qu’un pays, au pouvoir d’achat per capita de l’ordre de 16 000 dollars, manque d’électricité, stoppe la construction de dixsept barrages prêts à être exécutés, n’achève pas la réparation du réseau routier détruit par Israël en 2007, et se satisfasse d’un internet et d’un téléphone des années derrière les pays de la région? On attend l’action du nouveau gouvernement. Si le gouvernement se déclare en faveur d’un plan d’action qui le rende capable de gérer les défis que le Liban est fatalement condamné à affronter dans la conjoncture présente, nous serons tous avec lui, son programme sera le nôtre, et nous serons constamment le support de son action. Directeur responsable Mohamad LAMAA Immeuble CCIA-BML, Responsable de la coordination Elham RAHAL Rue 1 Justinien, Sanayeh Rédaction Marilyne JALLAD PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban Conseiller économique Roger [email protected] Maquette Integrated communications hotline: 1314 ext: 162 www.facebook.com/CCIAB P1. édito Gouverner c’est prévoir P2, 3, 4. Interview • Abi-Habib Khater, Chairman of Kafalat • Salah Osseiran P5, 6. Tribune Regards croisés sur la conjoncture • Joseph Gemayel • Shadi Karam P7, 8. CONJONCTURE • Offshore leaks • Greek: Who’s next? P9, 10. Étude • Going for triple P ventures Productive, Profitable, Prized • Chamber - Certified Exports Up 20 Percent in 2012 P11, 12, 13. Enquête • Un nouveau Achrafieh se construit • La crise économique ne coupe pas l’appétit des promoteurs de centres commerciaux P14, 15. Structure compétitive • Le crédit-bail ou Leasing • Une bonne gouvernance (...) pour une meilleure performance des entreprises P15, 16, 17, 18. évènements • The Green MED Initiative project “GMI” Technical Training • Horeca, 20 ans déjà… • Signature d’un accord de coopération entre les chambres de commerce de Tripoli et de Beyrouth • Forward et Business: les salons qui accélèrent le recrutement et aident les jeunes entrepreneurs à lancer leur start-up • Innovation et espoir lors du Forum international de Beyrouth pour la Franchise (BIFEX 2013) • Entretien entre Mohamed Choucair et l’ambassadeur danois au Liban P18. Prochains évènements Numéro 20, Mai 2013 - Publication «CCIA-BML» ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb TABLE DES MATIÈRES www.twitter.com/CCIABML • L’art et La culture à l’honneur de la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban! P19. CONFERENCES, EXHIBITIONS & BUSINESS OPPORTUNITIES P20. Our Services Page.2 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE Interview Khater Abi-Habib: «One would hope that if the situation becomes less tensed in the Middle- East and in the country, local interest rates could become lower. This would allow us to stop playing the counter-distorting game, and all sectors to receive their financing in the same circumstances» The chairman of Kafalat, Khater Abi-Habib, is very interested in promoting a project aiming at enlarging the financing pool of start-ups, hence contributing to the development of these small companies usually launched by young entrepreneurs and characterized by a high potential of growth. Baptized the start-up equity site, this project also aims at improving competitiveness within certain economic sectors such as information technology and agriculture. At last, the project aims to match financing, which is very advanced in the lending sphere, with equity financing. Interest rates in Lebanon are structurally higher than in Europe. However, the Lebanese Pound has been stable for 20 years. The rates shouldn’t have fallen normally? Since the early 1990’s, the yield of the 1-year treasury bill has consistently and gradually fallen from over 30% to 5% only at a time when the Lebanese Pound was first rising against the U.S. Dollar, and then remained completely pegged, denoting a sign of financial confidence. At present, the Lebanese Pound interest rates are higher (though reasonably higher) than the U.S. interest rates, partly reflecting the pressure of our public debt, but also reflecting deliberately low (FED policy) rates in the United States to counter the deflationary-tendencies. The government and the Central Bank of Lebanon try to offset the situation by interest rate subsidies and credit assistance with the aim to promote several sectors. What are these sectors and how they were chosen? At the very beginning, at the launch of the first program immediately after the 1995/1996 period, the market started to crumble and the real estate to retract for a few years. In parallel, there was a public sector crowding out effect for the private sector, as far as interest rates were concerned to maintain on the one hand, the value of the currency (improving it at the beginning and then pegging it) and the government borrowing needs, on the other hand. In addition, interest rates on the US dollar in the midst of the 1990’s were very high except for the very best clients, and inflation at that time was limited because the Lebanese Pound was on the rising trend, so the overall conditions were quite penalizing. Also, during the war, the Lebanese banking sector had very intelligently adopted a policy of operating in such a way that helped it survive for 15 years and then thrive. In fact, what kept the country connected most during that period were the banks that used to operate everywhere in a unified fashion; but the price of war was a currency collapse, rising interest rates and the fall of five to six local banks. Yet, after the end of the war, and in order to consolidate a surviving banking sector and limit the risk level, the lending policy adopted was centered around short-term facilities addressed to businesses and sectors with quick cash flows like trade, services, commerce, so that the bank would see money returning to their coffers relatively quickly and more importantly with reduced risks to be redeployed later on. Therefore banks lent mostly people in those sectors and refrained relatively from lending to those in sectors which required long-term financing such as agriculture, considered vulnerable because of risks related to geographic considerations, or industry or tourism, which depend to a high extent on the country situation. Then, they tended to lend in areas which they felt always had some modicum of state control, mainly Beirut and Mount-Lebanon, where also the biggest part of the population was concentrated. They also made sure to take guarantees in real estate, so they favored real estate in areas they considered of value whatever happened. And they also lent to the older best established businesses with well known names and proper assets; so in effect, lending in the country was directed to the trade and service sectors, in most central areas of the country and to the larger and best known enterprises with the best and most secure guarantees. In this context of limited and selective lending, the central Bank started giving subsidized loans so that the banks would lend to four sectors: agriculture, industry, tourism and later, with Kafalat, high technology, as a rising sector. These sectors were in fact underfinanced because of the rational and prudent attitude that had developed during the war. As a result of this policy the total amount of these loans having progressively risen from 1.5 to 10 million Dollars - sectors such as industry and tourism were able to develop at a faster pace. Soon after, with the program of KAFALAT, we started addressing the other side of lending, whereby we wanted to equate the small customers who did not have the right guarantees in the right parts of the country with others more fortunate customers, and to encourage the banks to equalize lending between the center and the peripheries, but also between big and small, established and start-up, well known and not known enterprises. Hence, KAFALAT s.a.l started by issuing a guarantee of 75% to loans of up to 300 million Lebanese Pounds (200,000$), with a 7-year reimbursement period and a grace period of up to one year. Later on, other programs emerged for much smaller entities such as the “European Social and Economic Found” (ESFD) to adjust the structural problems in the industrial sector. In addition to those loans benefiting from a guarantee, the Central Bank started offering loans exempted from the special reserve requirements to reduce the cost of lending. Subsidies at that time were very high, at 7% - which KAFALAT loans never used completely – then lowered to 4.5% but still remained quite significant. In summary, because of our political past situation, the government high indebtedness and the consequent structural distortion of the lending market, the Central Bank and other programs associated with KAFALAT became important counter-distorting tools. One would hope that if the situation becomes less tense in the Middle-East and in the country, local interest rates could become lower. This would help us stop playing the counter-distorting game, and allow all sectors to receive their financing in the same circumstances. In all the credit allocated to the private sector, what do you think is the share of credit assistance? Our ratio of so-called assistance loans is only a small portion, yet a significant portion. There is a new package to be launched by the Central Bank to further encourage the banks with amounts totaling approximately 1.35 billion Dollars. Since overall lending is rising, and it did rise last year, assisted lending might rise to around 12%; knowing that there are loans, especially housing loans, that are partly assisted, which makes total assisted lending represent 15% to 18% of total lending. Yet, as far as productive sectors lending is concerned, this ratio will continue revolving around 10% to 12%. Concerning the new package, above 70% of the allocated amount goes to housing and 30% goes to the productive sectors, i.e. about 400 million Dollars, of which around 50% would be KAFALAT loans. KAFALAT is the most dynamic instrument harnessing the grant. What is the share of total assisted loans? And what are the forms of these loans? KAFALAT total loans stands at around 650 million Dollars, which represents about 2% of total len- Numéro 20 ding in the economy, with a fair number of loans close to 8,000. As mentioned earlier, these loans are dedicated to agriculture and industry, the largest two sectors we support - each of them receives around 40% - in addition to tourism, traditional crafts and high technology; this latter receives less than 2% of the total loans, albeit it is growing and highly available. When we started the KAFALAT program, over 85% of all loans in Lebanon were allocated to businesses located in Beirut and the surrounded districts. Now, both Beirut and Mount-Lebanon receive 52% of the loans, while 48% go to other regions: the North, the Bekaa and the South. If we take a distant area in the Mount-Lebanon, like Jbeil, or upper Kesrouan or the mountains of Shouf and Aley, the share of loans allocated to the non central area would grow up to 65% of the total lending envelope. Similarly, how much loans to be allocated to consumer products, particularly sustainable housing? In addition to regular programs, we also have specialized programs to handle structural weaknesses in the financing market, and to encourage start-ups and the expansion of companies, as well. Our objective is to encourage companies to undertake structural reforms, so that if successful, they become attractive to first venture capital, and later to capital funding. Among these programs that we created in collaboration with the European Union, are “KAFALAT +” and “KAFALAT Innovation”. In the first program, we raised the ceiling and changed certain accessibility criteria. In fact, in the basic KAFALAT program, anybody can benefit from it. So, if you have a small business and it is not registered, let’s say you want to buy a machine and you need 30,000 dollars, you can do it in your own name. And if companies are registered as simple enterprises, or S.A.L or S.A.R.L, they could also benefit from the basic KAFALAT program. Many of those people who benefited from our loans do not differentiate between the family and the business budget, especially in agriculture, so we allowed the banks to take additional guarantees that can be a mortgage up to 50% of the loan. In “KAFALAT +” the ceiling was raised from LBP 300 millions to LBP 600 millions and the guarantee from 75% to 85%; however, when the banks use this instrument, they have absolutely no right to take any other form of guarantee, be it a personal gua- rantee or a mortgage. In “KAFALAT +”, there are basic equity requirements when compared to the basic KAFALAT: For example, if you are starting or expanding your enterprise, the share of borrowing should not exceed 70% of the total investment, compared to 30% of equity in the basic program. In addition, the company has to contribute to the financing with a share of 20%. This is to make people put more equity in their companies, and also to make companies more transparent; so if successful, they might benefit from equity financing. In “KAFALAT Innovation”, the aim was to motivate the new industries, especially those specialized in information technology, but not exclusively limited to them. The people who could benefit from this loan, have to own a start-up (a company less than 2 years old) which is corporately structured like in “KAFALAT+”, being an S.A.L, S.A.R.L or a cooperative. It has to propose an innovative product that hasn’t been produced before anywhere else in the world, or has, at least, a unique approach relative to the proposed product. The guarantee granted in the context of this program is 90%. In parallel, we accede to all procedures requested by the banks; and these new companies have to contribute up to 10% as equity. More recently, we have pinpointed, with the help of the European Union, other gaps in the market for special products and a big program is undergoing with the Central Bank and the EU, where we will grant loans for the sectors we already deal with to go for sustainable energy. The loans will be granted for 10 years with two years of grace period, or 15 years with the same grace period. We also have a new program for very small farmers, so the loans granted are approximately 65 million Lebanese Pounds and KAFALAT will secure a guarantee of 85%. Besides, there is a very important loan, “KAFALAT Trees” for productive and commercial trees, which will serve both ecological and commercial purposes; and given trees take time to produce, the loan will be for 10 years with a period of grace of 3 years so that people will feel comfortable about the cash flow and they will not need to have cash reserves. We do hope this program will further expand the production and export of tree products in the country. Finally, we have also another program to reinforce innovation and start-ups with the European Union so that Venture Capital Funds willing to invest in companies can leverage their investments by borrowing for the companies that they invest in. Page.3 CHEDE-MED Cycle des hautes études pour le développement économique – Méditerranée Hautes études pour le développement « Quelle sortie de crise pour la Méditerranée ? » économique en Méditerranée Session 2013 L’Institut des Finances Basil Fuleihan et ses partenaires, notamment l’Institut de la Gestion publique et du Développement économique, et les instituts des Finances d’Italie, du Maroc et d’Espagne ont lancé le recrutement du Cycle des hautes études pour le développement économique en Méditerranée, CHEDE-MED 2013. Le CHED-MED permet, à travers une formule originale, d’être au cœur de l’actualité du bassin méditerranéen. À l’occasion de quatre séminaires organisés tour à tour dans les différents pays partenaires, les auditeurs pourront ainsi mieux appréhender les défis auxquels les acteurs économiques sont confrontés. Le thème retenu cette année s’intitule: «Croissance post-guerre: Quelles perspectives et opportunités pour le Liban et la Syrie?». Le séminaire organisé au Liban par l’Institut des Finances se déroulera du 5 au 7 juin 2013. Consacré aux questions économiques de la région méditerranéenne, ce cycle constituera pour les participants une expérience particulièrement enrichissante et permettra de développer et de renforcer le réseau des acteurs économiques, entreprises et administrations, notamment sur les deux rives de la Méditerranée. À noter que la promotion 2013 comptera une quarantaine d’auditeurs. Ils ont été choisis parmi les: - Cadres dirigeants d’entreprises qui ont un intérêt en matière de développement dans la région méditerranéenne; - Cadres dirigeants de la fonction publique dont les missions les amènent à traiter de sujets d’intérêts communs pour la zone euro-méditerranéenne; - Ministres, parlementaires et représentants de la société civile; - Professions libérales, journalistes, syndicalistes, etc. Pour tout contact: Rola Mounla Darwish [email protected] Tél: 01- 425 147 ext: 521 Fax: 01- 426 860 Site web: http://www.institutdesfinances.gov.lb Chamber’s Job Corner Applicant A: 24 years graduate, Masters Degree in Business Administration from NDU with 2 years experience in retail & finance. Applicant B: 34 years graduate, Masters Degree in Agriculture Engineering from the Lebanese University with 2 years experience in administration & coordination and training in Baabda Forest. Applicant C: 27 years graduate, Masters Degree in Computer Engineering from the Antonine University with a 3 years experience in management. Applicant D: 24 years graduate in Management from LAU, no previous work experience. Contact us by sending an e-mail to: [email protected] Page.4 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE INTERVIEW Salah Osseiran: Pour le bien de tous, il est grand temps de séparer le politique de l’économique Le président de la Commission économique du Conseil de la Chambre lance un appel aux réformes pour relancer l’investissement. Selon Salah Osseiran, le gouvernement doit adopter un véritable plan économique pour sortir le pays de la crise. Vous êtes président de la Commission économique du Conseil de la Chambre. Quel est le rôle de cette commission? La Commission économique de la Chambre a pour mission de donner des directives en formant et sensibilisant l’opinion du Conseil d’administration sur les activités économiques du pays. Le Liban n’a pas connu récemment d’événements économiques majeurs, à l’exception de la découverte pétrolière et gazière qui apporte une once d’espoir en ces temps de crises. Nous pouvons également parler positivement de l’évolution du secteur bancaire du pays. Le rôle de cette Commission économique est de continuellement informer l’opinion de la Chambre. Vous présidez la Commission ad hoc en charge de la restructuration du Centre libanais d’arbitrage. Où en êtes-vous dans ce projet? Nous avons bien avancé sur cette question, et je suis très satisfait du résultat obtenu suite à une étude que nous avons menée ces douze derniers mois pour mieux cerner et comprendre le problème. Car sans un véritable diagnostic, il nous aurait été difficile de trouver des solutions. Cette étude, dont l’objectif est le redressement du Centre libanais d’arbitrage, a abouti à des résultats tangibles et à des solutions intéressantes et nous sommes prêts à les soumettre au Conseil d’administration lors de notre prochaine réunion. Nous sommes également ravis du potentiel manqué jusqu’à ce jour, et qui est réel, sachant que le Centre d’arbitrage est un service très important au niveau économique mais aussi au niveau national et régional. En effet, grâce à ce centre, le Liban pourrait jouir d’une notoriété plus importante et attirer des parties libanaises et étrangères. Les deux centres d’arbit ra ge les p lu s reconnus dans la région restent ceux du Caire et de Dubaï. Toutefois, le Centre libanais d’arbitrage est très prometteur. De plus, nous avons ciblé de nombreux dignitaires et personnalités du monde arabe et international qui seraient intéressés et intéressants pour servir comme membres du conseil consultatif du Centre, un atout supplémentaire jouant en notre faveur. Nous envisageons prochainement le lancement de ce centre après l’approbation du Conseil d’administration. Quels sont les domaines de votre activité professionnelle? Je suis président d’un groupe familial, Business Projects Co. Holding, qui s’occupe de «Private Equity». Nous sommes en effet présents sur plusieurs marchés arabes dont le Liban, la Syrie, l’Irak, les Émirats arabes unis (EAU), l’Arabie Saoudite, l’Égypte et Qatar. Mais aussi sur trois à quatre marchés européens et américains dont la Scandinavie, l’Angleterre, et les États-Unis. Notre spécialité est la reprise de sociétés ayant des problèmes financiers, de management ou de marché dans l’objectif de les restructurer. D’après votre expérience professionnelle, quels sont les secteurs les plus dynamiques dans la conjoncture actuelle? Il faut marier notre approvisionnement et nos aspirations avec la demande du marché international. Nous ne pouvons pas être des industriels au Liban, ni des agriculteurs de taille, et être en compétition sur un si petit marché local. Nous pouvons très bien réussir grâce à notre main-d’œuvre artistique, notre technologie de pointe mais surtout dans les logiciels et la programmation. C’est un secteur très prometteur avec de grandes opportunités pour le Liban et les entreprises libanaises. À condition qu’il y ait de grands progrès effectués au niveau des infrastructures, notamment des télécoms. En effet, il y a beaucoup de talents au Liban qu’il faudrait promouvoir, et une demande croissante dans le pays et ailleurs. Nous avons juste besoin d’un petit «push» au niveau de nos infrastructures. Comme dit l’adage, «quand le bâtiment va, tout va», or c’est l’inverse qui se passe actuellement Vous présidez également la Commission ad hoc pour développer les activités du Centre de formation. Quelle est l’importance accordée par la Chambre à cette entité? Et quels sont ses objectifs? Je préside depuis huit mois déjà la Commission du Centre de formation. Je ne peux pas vous dire qu’elle est aussi avancée que le Centre libanais d’arbitrage mais nous sommes arrivés à définir le problème. Nous avons également délimité ce que la demande du marché exige et nous sommes sûrs de la contribution importante que pourrait apporter ce Centre de formation aux Libanais. Quels sont les secteurs les plus touchés par cette conjoncture? Cette crise économique est effectivement spéciale et nous touche juste à nos portes, à la frontière syrienne. Alors que certains entretiennent des liens familiaux, historiques et surtout commerciaux avec la Syrie, la crise nous encercle de toute part pour atteindre nos marchés. L’afflux de réfugiés syriens en grand nombre et la réciprocité politique entre nos deux États ont des conséquences sur le pays. Tous ces facteurs nous ont conduits à une économie morose. Dès lors, tous les secteurs semblent très touchés par cette conjoncture, notamment le secteur immobilier. Les gens ont peur du lendemain, ils sont dans l’incertitude. De ce fait, la demande dans le bâtiment baisse. Comme dit l’adage, «quand le bâtiment va, tout va», or c’est l’inverse qui se passe actuellement. Rien ne va plus au niveau touristique également. Par ailleurs, la vente au détail est aussi très affectée par cette crise de la consommation et se trouve actuellement dans une situation désastreuse. La vente au mètre carré dans le pays a baissé de 30%, voire de 35%. Même le secteur alimentaire est touché, même si l’afflux des réfugiés syriens améliore un peu la situation. Nous devons vraiment trouver des mesures économiques adéquates pour relancer la consommation en essayant de faire régner, juste un peu plus, l’ordre et la stabilité. Quel programme économique pourrait sortir le Liban de la crise dans laquelle il se débat? Il n’y a pas de programme économique miracle pour sortir le pays de la crise et relancer notre économie. Il y a tellement de réformes à faire pour encourager l’investissement au lieu de nous jeter dans des dépenses inutiles. Généralement, les réformes sont un «must» dans tous les pays, quelle que soit la situation économique et politique. Moderniser les lois est une chose essentielle, alors vous imaginez bien que, pour notre pays qui est en crise, c’est indispensable. Concernant la nouvelle grille des salaires dans le secteur public, les gens ont certes besoin d’augmentation, et une restructuration de l’administration publique est primordiale. Mais il faut appréhender ce dossier en pensant au coût. Les solutions envisagées par le gouvernement sont des solutions de dernière minute. Il faudrait plutôt adopter un véritable plan économique qui déterminerait quelles sont nos forces et nos faiblesses. Pour le bien du pays et de tous, il est aussi grand temps de séparer le politique de l’économique, car ce chameau qu’est l’économie libanaise ne peut plus tout porter, et s’il tombe, nous tomberons tous avec lui! Numéro 20 TRIBUNE Regards croisés sur la conjoncture Joseph Gemayel: En période de stagflation, les politiques conjoncturelles deviennent peu efficaces, et les politiques structurelles inévitables Le Doyen de la Faculté des Sciences économiques de l’Université Saint Joseph appelle à mettre en place une restructuration de l’économie et une redéfinition du rôle économique de l’État. Joseph Gemayel soutient aussi qu’une politique économique structurelle, avec toutes les réformes qui en découlent, est indispensable. La croissance a été vraisemblablement quasi-nulle en 2012, alors que l’inflation a poursuivi son ascension. Sommes-nous dans une conjoncture de «stagflation» où les mesures de relance deviennent inopérantes? Comment en sortir? Effectivement, nous sommes dans un cas de figure un peu particulier qui n’est pas spécifique au Liban car beaucoup de pays ont déjà connu des situations identiques de stagflation, ce qui correspond à une stagnation de la croissance économique accompagnée d’une inflation élevée. Généralement, la croissance économique s’accompagne d’une légère poussée inflationniste. La déflation, comprend, quant à elle, un risque de récession, voire de dépression. Or au Liban, nous subissons actuellement ces deux inconvénients. En période de stagflation, les politiques conjoncturelles deviennent inopérantes. Si nous adoptons une politique expansive de relance économique, cela accentuera l’inflation, tandis-que si nous optons pour une politique anti-inflationniste, la croissance économique s’en trouvera davantage ralentie. En réalité, ce dont nous avons réellement besoin, ce sont des politiques de nature structurelle. Nous devons adopter un ensemble de mesures sur le plan institutionnel, juridique, social, commercial et de l’investissement... L’essentiel est de tenir compte du fait que l’appareil productif des entreprises mérite d’être modernisé aussi bien à l’aide d’une meilleure adaptation aux nouvelles technologies qu’au niveau de la formation du capital humain. Deux axes majeurs sont à mettre en place: la restructuration de l’économie et la redéfinition du positionnement économique de l’État. Dans le contexte de mondialisation, nous sommes appelés à faire des choix clairs et à répondre à une question clé: Souhaitons-nous intégrer ce monde globalisé? Si la réponse est positive et j’en conviens, il faudrait déterminer nos avantages compétitifs en les défendant auprès des instances internationales, telle que l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et en appliquant toutes les réformes économiques nécessaires. Il faudrait, par ailleurs, redéfinir la place du secteur public dans la sphère économique, en retraçant les lignes de partage entre le public et le privé, le Partenariat Public Privé (PPP) en serait un exemple. En substance, les politiques structurelles deviennent inévitables, alors que l’effet des politiques conjoncturelles est relativement limité. D’après les chiffres de la CAS, l’inflation a déjà rogné 30% du pouvoir d’achat en cinq ans. Quelles seraient les conséquences de la nouvelle grille des salaires du secteur public en l’absence de croissance? Je suis certainement très sensible à la dimension sociale de la politique salariale qui reste une question épineuse. À ce sujet, il est nécessaire d’avoir une approche claire et transparente quel que soit le choix politique adopté. On peut dire que l’évolution des salaires dépend principalement de deux facteurs majeurs, la productivité du travail et la hausse des prix. Or la problématique est la suivante: Comment mesurer la productivité au niveau du secteur public? Cette question fait partie des éléments qui devraient être pris en compte dans la réforme du secteur public. L’évolution des salaires doit être parallèle à la productivité dans un soucis d’équitabilité à l’égard des fonctionnaires car nous ne pouvons pas affirmer qu’ils ont tous la même productivité. Tout cela nécessite notamment une révolution des mœurs et des mentalités et des conditions politiques adéquates. À propos de la réforme du secteur public, je ne dis pas qu’il faut «moins d’État», mais «mieux d’État», avec un secteur public plus efficace où la rémunération est davantage liée à la productivité et, à partir de là, nous pourrons faire des ajustements en fonction de l’inflation. Le baromètre de la production et de l’emploi se trouve dans la balance courante dont le déficit a oscillé entre 3 et 4 milliards de dollars les dernières années. Comment remédier à ce déficit pour soutenir la production et l’emploi? La balance courante est un baromètre important, car elle englobe essentiellement la balance des biens et services, les transferts extérieurs nets et les revenus nets de facteurs de production. D’ailleurs, les Anglo-saxons, Américains en particulier, l’utilisent comme le principal indicateur des échanges extérieurs. Concernant la balance courante au Liban, on sait qu’elle a toujours été déficitaire. En effet, le Liban est traditionnellement un pays fortement importateur de biens, car les secteurs industriel et agricole ont de tout temps constitué une faible part du PIB du pays. Quant à la balance des services, elle pourrait s’améliorer en valorisant notre capital humain bien formé, surtout pour éviter son exode vers les pays de l’émigration. Les nouvelles technologies représentent une opportunité d’investissements intensifs en capital humain, en savoir et en savoir-faire. Quant aux transferts nets, ils sont liés, comme nous le savons, à la conjoncture locale et régionale, et notre classe politique devrait faire attention à ne pas exposer la situation sécuritaire du pays. Néanmoins, pour le Liban, la balance courante n’est pas suffisamment révélatrice, la balance des paiements l’est davantage. Notre balance des paiements a été excédentaire jusqu’en 2011, ce qui a permis l’entrée nette de devises étrangères dans le pays, la forte croissance des dépôts bancaires, l’augmentation des réserves en devises de la Banque centrale, et donc la stabilisation de notre monnaie nationale. Par ailleurs, une révision de nos politiques économiques extérieures doit être accomplie. Plus tôt nous le ferons, mieux ce sera car nous pourrons négocier nos avantages. Plus nous tardons et moins nous seront compétitifs à l’échelle internationale. En fait, une économie ouverte de petite taille, comme l’économie libanaise, a besoin de s’intégrer dans des espaces plus larges. Il faudra éviter toute tentative protectionniste, à une époque où même les pays à économies traditionnellement protégées se libéralisent (comme la Chine et les pays du Sud-Est asiatique). J’appelle nos décideurs en matière de politiques publiques à dépasser leurs préjugés idéologiques et politiques et à admettre que notre adhésion à des accords multilatéraux de libreéchange serait bénéfique, à long terme, à notre économie. L’indice du chômage, 6,5%, d’après les statistiques, ignore les jeunes et les actifs qui s’expatrient. La population active représente quant à elle 45% de la population libanaise. Ce taux reste très éloigné du pourcentage européen (70%). Comment remédier à cette situation de sous-emploi? Au Liban nous avons besoin d’une véritable politique de l’emploi. Il faudrait tout d’abord réactiver l’Office national de l’emploi qui existe depuis longtemps. Il faudrait Page. 5 créer les conditions d’un marché du travail efficace, notamment à l’aide des nouvelles technologies, où pourront se rencontrer tous les acteurs économiques concernés, par exemple un marché virtuel on-line. De plus, il est indispensable que l’état encourage la formation professionnelle continue de notre capital humain. Sur le plan juridique, des mesures incitatives en matière fiscale doivent êtres lancées pour les embauches en entreprise, surtout en faveur des catégories les moins protégées. Cela permettrait une meilleure flexibilité du marché du travail, une restructuration du temps du travail et la garantie des droits et des obligations de notre main-d’œuvre pour tout type de contrat de travail. En matière d’investissement, il est nécessaire de favoriser l’entreprenariat, notamment chez les jeunes. Sur le plan de la protection sociale, je pense qu’il faudrait allier protection sociale par répartition et par capitalisation sinon nous nous dirigeons vers un désastre de notre couverture sociale publique. Les organisations économiques ont affirmé à maintes reprises qu’elles n’étaient pas contre le principe de la nouvelle grille des salaires, mais que le budget de l’état n’était pas à même de la supporter. Peut-on courir un tel risque? Dans la tradition keynésienne, un déficit budgétaire peut entraîner une accélération de la croissance économique grâce à ce qu’on appelle l’effet multiplicateur. Cependant, nous savons parfaitement qu’au Liban une telle stratégie, qui a été suivie dans les années 90, a atteint ses limites. Un déficit public a besoin d’être financé et, quel que soit son mode de financement, il a un coût immédiat ou décalé sur les générations futures. Jusqu’en 1992, le financement du déficit public au Liban était financé par des avances de la Banque centrale, ce qui a amplifié l’inflation et affecté négativement la stabilité du taux de change de la monnaie locale. Par ailleurs, l’endettement représente une charge sur les générations futures, la taxation un fardeau pour les consommateurs et les producteurs, quant à l’endettement externe, il affecte notre risque souverain sur les marchés internationaux. Morale de l’histoire: une augmentation de la charge financière du secteur public, en période de récession, n’aura malheureusement dans l’état actuel des choses que des conséquences négatives aussi bien sur la dette publique (le risque souverain) que sur l’inflation et la valeur de la monnaie nationale. Je ne suis pas du tout opposé au principe de l’augmentation des salaires du secteur public, mais il faudrait trouver le financement adéquat - peut-être par le recouvrement par l’Etat de beaucoup de ses droits spoliés (maritimes, fonciers, douaniers, etc.) sinon la facture sera très chère et malheureusement payée, en grande partie, par les catégories les plus vulnérables, du fait de l’inflation et de la dépréciation du pouvoir d’achat (souvenons-nous de la crise de mai 1992 au Liban). Page.6 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE TRIBUNE Regards croisés sur la conjoncture L’efficacité de l’action dépend de l’information, et l’information du dialogue. ECONEWS invite au dialogue des penseurs libanais engagés dans l’action, pour mieux comprendre la réalité socio-économique et déterminer une ligne de conduite. Shadi Karam: Réfléchir à quel genre d’économie nous voulons ou nous pouvons mettre en place Pour le conseiller économique auprès du Président de la République, il faudrait engager les chantiers longtemps négligés par l’état pour renforcer les structures fondamentales de l’économie. La croissance a été vraisemblablement quasi nulle en 2012, alors que l’inflation a poursuivi son ascension. Sommes-nous dans une conjoncture de «stagflation», où les mesures de relance deviennent inopérantes. Comment en sortir? Ce ralentissement, comme c’est souvent le cas au Liban, est principalement dû à la conjoncture politique locale et régionale. La question qu’il faut se poser est la suivante: Comment se prémunir contre cette vulnérabilité endémique? Ou comment laisser le jeu démocratique se faire sans que nous ayons à subir, à chaque fois, le contrecoup économique? La réponse est d’engager des chantiers longtemps négligés pour renforcer les structures fondamentales de l’économie après avoir réfléchi à une vision globale. Il faut nous demander quel genre d’économie nous voulons ou nous pouvons mettre en place. L’État a été douloureusement absent de cette réflexion depuis des décennies, et le secteur privé n’a pas été plus diligent car trop préoccupé par le profit à court terme. Le résultat est une faiblesse des flux d’investissement. C’est cette négligence qui a sapé la productivité et a donc nourri l’inflation, que ce soit en période de croissance ou de récession. Pour relancer l’économie, il faut que l’État fasse son métier, à savoir encourager l’investissement par un appareil juridique moderne, combattre la corruption, favoriser l’environnement des affaires et de l’initiative privée. Une première mesure concrète serait d’approuver la loi sur le Partenariat Public Privé (PPP) qui dort dans les tiroirs du Sérail depuis quatre ans. D’après les chiffres de la CAS, l’inflation a déjà rogné 30% du pouvoir d’achat en cinq ans. Quelles peuvent être les conséquences de la nouvelle grille des salaires en l’absence de croissance? Catastrophique, car inflationnistes et déflationnistes à la fois! Ce dossier a été tellement mal géré depuis le premier jour. Le danger est grand de voir le Parlement approuver les augmentations sans les réformes et les mesures de financement, lesquelles ne sont pas idéales non plus car porteuses d’un effet négatif sur la croissance en raison des nouvelles taxes. Il faudrait renvoyer la loi au Conseil des ministres et tout remettre à plat dans le cadre d’une réforme fiscale, d’une modification du régime des pensions et d’une refonte des procédures de promotion et d’augmentation dans le secteur public. Le déficit de la balance courante oscille entre 3 et 4 milliards de dollars ces dernières années. Comment pallier à cette situation pour soutenir la production et l’emploi? C’est un vaste chantier dont le moteur est l’amélioration de la productivité. Pour cela, il faut une électricité fiable, des télécoms efficaces et moins chers, des transports et une main-d’œuvre plus qualifiée et moins coûteuse. L’indice du chômage, 6,5%, d’après les statistiques, ignore les jeunes et les actifs qui s’expatrient. La population active représente quant à elle 45% de la population libanaise. Ce taux reste très éloigné du pourcentage européen (70%). Comment remédier à cette situation de sous-emploi? Tout d’abord, je n’accorde qu’une confiance toute relative aux statistiques au Liban. Je pense que le taux de chômage est bien plus élevé que 6,5%, et celui des jeunes doit être bien au-delà. La recette pour y remédier est classique: favoriser l’investissement en créant un climat administratif (en simplifiant les procédures de création d’entreprises) fiscal et juridique favorable. Sur le plan juridique, des réformes sur les lois relatives à l’investissement et aux questions commerciales et financières s’imposent. De plus, il est impératif de mettre un terme à la gabegie qui règne dans les tribunaux. Si les organisations économiques ont affirmé à maintes reprises ne pas être opposées au principe de la nouvelle grille des salaires, elles assurent toutefois que le budget de l’État n’est pas à même de subventionner ce projet. Peut-on courir un tel risque? Non, bien entendu. La question de la facture d’échelle salariale de la fonction publique est à la fois importante et controversée, car elle crée un dilemme. L’aspect social et humain de cette mesure est incontestable mais elle arrive à un moment très inopportun pour une économie menacée, et aura, très certainement, des effets négatifs sur le niveau de productivité, sans parler de l’augmentation inévitable d’un déficit public déjà élevé. De plus, contrairement à 2008-2010, le Liban n’a pas profité de la période de forte croissance nécessaire pour mettre à niveau et capitaliser son économie afin d’absorber une hausse prévisible du coût de production. Il en a résulté une forte augmentation des coûts de production entraînant des pertes drastiques en termes de compétitivité à chaque hausse des salaires, qu’elle soit mineure ou plus conséquente comme celle que le gouvernement a approuvée avant de démissionner. Il est donc évident qu’une telle grille des salaires aura un effet négatif sur l’économie dans son ensemble, d’autant plus que l’augmentation est accordée dans une période de faible croissance où de nombreux secteurs clés comme l’immobilier et le tourisme sont en difficulté. Cela aura également un impact sur le déficit budgétaire, donc sur la dette publique, ainsi que des répercussions sur le chômage et le crédit. Pour toutes ces raisons, le gouvernement aurait dû évaluer l’ampleur de la facture de l’échelle des salaires avec beaucoup plus d’attention, comme cela le lui a été recommandé par le Président de la République lorsque la question a été soulevée pour la première fois en février 2012. De même, les ministres auraient dû se demander comment financer les plus d’un milliard de dollars de dépenses supplémentaires générées par cette nouvelle échelle. Mais il ne s’agit plus de pleurer sur le lait renversé. Il faudrait désormais se concentrer pour faire pression sur le Parlement pour qu’il refuse de voter de nouveaux impôts lorsqu’il adoptera ce projet et surtout ne pas faire sauter la seule proposition de valeur dans le projet de loi, à savoir la réforme des retraites et le règlement visant à prolonger les heures de travail. La ratification du projet devrait également tenir compte de ce qui est connu dans le jargon de la Banque mondiale comme «l’effet de transfert», c’est-à-dire l’effet de contagion de la hausse des salaires dans le secteur privé. Ce point préoccupe d’ailleurs fortement les organismes économiques qui ont manifesté leur opposition au projet. Des signes clairs, confirmant cette appréhension, peuvent déjà êtres détectés. À titre d’exemple, le Syndicat des employés de banque réclame une renégociation radicale de sa convention collective avec les banques. Toute cette saga de l’échelle des salaires a en tout cas déjà généré des coûts élevés en raison des jours de grèves qu’elle a entraînés. Une fois que les calculs bruts seront pris en compte à un niveau macro, il est clair que tout le monde en sortira perdant. Mais tout n’est pas perdu. Il y a encore beaucoup de place pour une réforme efficace. La recette pour y parvenir est l’ingénierie fiscale intelligente dans le cadre d’un nouveau budget audacieux qui s’écarte radicalement des techniques sclérosées, inefficaces et souvent anticonstitutionnelle que le ministère des Finances utilise depuis des décennies. Cela nécessite un accord politique et un financement géré avec adresse, ainsi que des mesures courageuses de la part du ministre du Travail. Mais exiger pareille compétence des ministres concernés serait-il devenu déraisonnable? Numéro 20 Page. 7 CONJONCTURE Offshore Leaks Eric Francis Is it possible that the gloomy world of offshore banking, the best friend of money launderers and tax avoiders, could finally be brought under control? First, in order to develop this process, let us go through two key definitions: 1- Offshore leaks is the name of a financial scandal that revealed details of 130,000 offshore accounts early last week. Experts and media observers have called it the biggest hit against international tax fraud of all times. This process has uncovered the offshore assets of people from 170 countries and territories. It is estimated that 21 to 31 trillion dollars are hidden in offshore states which corresponds to the economies of the USA and Japan combined. 2- A tax haven is a country or territory where certain taxes are imposed at a low or zero rate. Wealthy people and corporate entities can find this attractive relative to typical international taxation. Here’s how the process goes: Agents incorporate companies in Caribbean and South Pacific micro states on behalf of wealthy clients, then assign front people called «nominees» to serve, on paper, as directors and shareholders for the corporations, disguising the companies’ true owners. The process is distinguished by: A banking sector that primarily serves non residents, low to no taxation on foreign firms and people and financial secrecy. By these terms, there are up to 80 tax havens worldwide. The International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), founded in 1997 as part of the Center for Public Integrity (CPI), commissioned Mondial to help analyze the overwhelming amount of data (260 gigabytes of data or 162 times larger than the U.S. State Department cables published by WikiLeaks in 2010) it had received, nearly 30 years of data entries, emails and other confidential details from 10 offshore havens around the world. Holders of anonymous wealth have been leaked from around the world, from presidents to plutocrats. The data examined by the Guardian shows that their secret companies are based mainly in the British Virgin Islands. If everyone, including corporations, paid their taxes, the US would not have a federal deficit. This secret world has finally been revealed. Would it bring about political change? Page.8 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE CONJONCTURE Who’s next? Gabriel Arbadji Since the 2008 financial crisis, the European Union is divided into 2 major blocks characterized by their ability to respect fiscal criteria and their capacity to swap bonds on the market. The EU Council stated that for the year 2012, the ratio deficit/ GDP should remain below 3%. During this period, many European Union countries were forced to use fiscal policy, and were able, once again, to attain sustainable public finance; while some others, like Portugal, Ireland, Italy, Greece and Spain (called the PIIGS) live constantly under the threat of speculative attacks on their public debt. In 2010, Greece’s public debt had reached 127 %. This wasn’t a recent problem but an old one, dated back since the 90’s. The cumulated state deficit and low level of public saving contributed to the need of Greece’s government debt to be detained by foreign banks. The Greek bubble burst in October 2009 when the Finance Minister announced that the real deficit in Greece was 12.8% of GDP instead of 3.6 % previously announced by the government. This led to a general mistrust of investors and a great difficulty to anticipate any fiscal discipline. Moreover, the huge corruption rate, tax evasion (3.4 % of GDP in 2009) combined with the very high level of expenditures compared to revenue, contributed to the severe downgrading of Greece’s governmental and corporate bonds. Furthermore, the lack of confidence in financial markets worsened the crisis. In April 2010, even though the Greek government received several rescue packages from the EU and IMF (45 bn Euros), investors were concerned that other countries in the PIIGS would also claim high rescue packages. This assumption was based on the fact that Greece and PIIGS had similar structural problems, such as the inability of devaluation of currencies, high household indebtedness, rising unemployment that would lead to similar outcomes. In 2001, Greece joined the euro zone with a public debt of more than 100% of GDP. This move allowed the government to refinance its debt on more favorable terms by giving Greece access to longer-term loans at lower rates. But this made them rely heavily on foreign bonds. Those lower rates spurred a huge spending splurge leading to corruption. The economy grew by a yearly average of 4% until 2008, and the inflation rate remained above the European average harming its competitiveness. In 2009, Greece had to curb the triple deficit budget, account deficits, and a public debt of 272 billion Euros (2010). Other facts and figures darkened this scenario, including: • High imports and very low exports due to the lack of competitiveness (price and quality) • Mismanaged economy: tax dodgers, black economy. • Tax evasion: half of Greek taxpayers do not pay taxes. • Low saving rates, low birth rates. • Poor education and training scheme. • Very high levels of corruption. • 51 % of the governmental budget goes to the public sector. The Government lenders and borrowers were also affected. After the announcement of high public debt and the ensuing severe crisis, rating agencies made several downgrades of Greece. The lack of transparency about the scale of the debt, as well as the increasing announcement of bailout scenarios further deteriorated the public finance. Greece was even graded below investment grade status (Junk status). Both private and public sectors were affected by a decrease in funds that lead to a higher recession. On May 2010, EU ministers were forced to enact 110 billion Euros rescue package to prevent Greece from defaulting and to stop spreading the crisis to other countries. In exchange, Greece agreed to set up austerity measures worth 13% of its GDP. It proposed to achieve the following austerity measures: • A reduction of public sector worker compensation. • Increased tax collection. • Reduction in expenditure. • Increase in the retirement age. • No rise in civil employee’s wages. • Increase the transparency of public administration, labor market, financial and banking sectors. These measures were met with a great upheaval in many Greek cities. A couple of similar macroeconomic and microeconomic features of the Greek debt crisis are also seen in the PIIGS countries. The first and most important feature is the increase in deficit/GDP ratio in those recent years. Italy and Greece are the most indebted compared to GDP. Despite the fact that Ireland and Italy had a current account surplus that could have helped coping with the lack of money, this crisis is hitting their economy harshly. Portugal and Spain are in current account deficit as much as Greece, and are drowning into more debt due to the lack of competition in the international market and the lack of diversification of their economy. The increasing financial integration over the world has created a high volume of financial products. Countries such as the PIIGS have borrowed from foreign institutions, and therefore their government debts are held abroad. More than 80% of the Greek debt is held abroad although it shrank to 60% in 2009, yet it is still a high number. A lot of European and international banks have invested heavily in the bonds issued by the PIIGS governments. Billions of Euros are on the edge of being unpaid by these governments, while the French and German banks are at risk of going bankrupt. For example, France’s AAA graded debt was downgraded by Moody’s in 2012 to AA1 because of the risk of Greece dropping the Euro, a stalled economic growth and the chances that France will have to contribute to bailing out other countries. The European Union works towards protecting its members and is spending billions of Euros on rescue packages, which affects negatively the European economy. The drop in the Euro/Dollars exchange rate turns the American financial market to be less competitive and the European market less valuable. This drop in the exchange rate caused by the increase in money supply, is also affecting exports from outside Europe, such as the USA and China, which now does not have much competitiveness. All these factors show how the PIIGS small economies have affected the world. We can add up the austerity measures introduced by the EU governments that will probably weaken the developing countries exports and ensuing cuts in aid spending. Many solutions to this ongoing crisis have been discussed during European summits. The following ones have been highly considered, but none of them have been fully put into practice yet: Debt restructuring: Greece and the PIIGS could restructure their debts. This has already been done for some of the Greek debt. However, the process has been long and insufficient enough to cope with the repayment of the full debts owed by these countries. Use of foreign investment and stimulus to improve their economic standing: To overcome the present debt crisis, the PIIGS could seek funds from dominant nations. China for example, proposed to buy Greek bonds and to promote the shipping industry by investing 5 billion Euros. Nevertheless, this search for foreign investment has a cost, and most of the time requires big changes. Exit from the European Monetary Union: Exit from the European Union could possibly help the country since it would be able to make use of its own monetary policy. The devaluation of the currency would make the country more competitive on the international level and thus boost exports. Consequently, it will rearrange the current account deficit and create enough funds to repay the debt. Nevertheless, this decision must be voluntary in order to be endorsed by the European Monetary Union members. This ongoing crisis has been hitting harshly the European continent with a large recession, as most of the countries are showing no progress and even deteriorated economies. The European unemployment rate has hit a new record of 11.8% last November and is expected to increase by 0.3 to 0.5 % by the end of 2013. Another consequence of this crisis is the entry of Cyprus to the PIIGS group. This small Mediterranean island was a predominant destination for investors seeking banking secrecy and low tax rates. Cyprus had even been graded by KPMG as having one of the most attractive corporate tax regimes. The low tax status brought large foreign deposits coming from the UK and Russia, which created an inflation of banks lending up to 900% of its GDP. However, Cyprus did not predict that low tax payment could affect its financial operation. Moreover, the banks tightly linked with the Greek banks, affected the Cypriot credit rating and banks went bankrupt. Unemployment, run on bank, large deficit, emergency loans, inability to repay its own debt, high market volatility and risk clearly predict Cyprus announcing being bailed out. This Financial crisis appears to be ongoing, and as solutions being devised to strengthen the weak parts of the economy, the world is exposed to further problems that were hidden under secrecy codes and loose governmental surveillance and behavior. The question that most investors are now asking is who’s next on the list? Which country will show weak financial surveillance and announce its bankruptcy? Numéro 20 Page.9 Étude A Corporatized Approach to Public-Private Partnership Going for triple P ventures: Productive, Profitable, Prized Lana El Tabch, Center for Economic Research -CCIA-BML Preparing the ground for future economic growth is a major challenge that requires lining up substantial financial resources to bankroll large, complex and costly infrastructure projects. Most States can hardly afford to go it alone in shouldering the financial burdens such projects entail. Partnering with the private sector to carry out these ventures proved, over nearly a quarter of a century, to be a winning bet – at least in developed economies. According to conventional reasoning, the public-private partnership approach is based on the premise of the quasi impossibility of financing such high-cost projects with traditional sources namely, public borrowing, taxation or a mix thereof. In the Lebanese context, this holds glaringly true as both taxation and the public debt are currently at disruptive limits. The private party to the PPP deal is therefore expected to meet the largest share – if not all – of the financing required to engaging in the infrastructure expansion and rehabilitation venture. Consequently, such projects have to generate a rate of return to private investors that financed them. Had the government been able or willing to tap its own “resources” to finance these projects, there would be no need for the PPP approach. Infrastructure would in that case be upgraded and expanded in accordance with well-oiled conventional public procurement approach. The reasoning is certainly solid, but would become infinitely more challenging if a level of intricacy were to be added to it. What if some project or a few are deemed to be lucrative? The government may then want to contribute to the financing of such projects, within the limits of its capacity, not only symbolically or minimally as an inducement to private investors, but indeed in the expectation of attractive returns on its investments. In that case, the government may want to borrow funds that would allow it to acquire a stake in such projects. The analysis applicable to such a decision would then be akin to that done at corporate level: Compare the present value of the cost of funds – read cost of government borrowing – with the discounted value of the stream of income to be generated by the project, and decide whether acquiring a stake is a winning or a losing undertaking. not an end in itself; such decision has to be justified by a rigorous cost-benefit analysis that weighs comparatively the impact on the public interest of all feasible options for the provision of public goods and services. Third, relieving public finances of the wasteful State-owned enterprises should not be allowed to tempt fiscal laxity; rather, it should instigate administrative reform leading to smaller government, corruption reduction, and fiscal discipline. Strange as it may seem at first exposure, the financial exercise has its merits and it certainly has it proponents and practitioners in many developed economies. Some of the advantages of having the government on board in such projects pertain to taxation and legislation. Having a stake in a venture’s after-tax – and after-fee! and after-regulation! – profits, the government would have a vested interest not to over-burden that venture with unduly heavy taxes and obstructive regulations. Taking the proposition a few strides farther raises the issue of the source of State borrowing. Borrowing from the local market is comparatively costly and would require drawing on the same pool of resources as private-sector partners. If local banks were potential financing partners, added government borrowing from them would render them overexposed to risks attached to those ventures. Borrowing from international markets spreads that exposure, is less costly, and hence renders the government’s stake in a project more appealing financially. Such borrowing, however, hinges upon the State’s ability to induce international investors into acquiring its bonds. Would that approach inflate the public debt? It certainly would. However, that portion of the public debt would be directly “collateralized” by valuable equity in profitable infrastructure projects. In balance-sheet parlance, tangible, prized, and liquefiable shares in PPP ventures would counterbalance the public debt increment on the liabilities side. Adding yet another layer of complexity to the approach, the saving public could be allowed to acquire equity in joint public-private projects. Shares in such projects would then have to be tradable on the local equity market, an option that could energize that market. Here is an interesting corollary to the proposition of the State acquiring a substantial stake in a joint public-private venture: If a project were potentially profitable, why would the State share expected benefits with private investors instead of executing it according to traditional public procurement templates? This question begs another: Why aren’t State-owned enterprises profitable? The fact is that being guided and goaded by the profit motive, PPP projects would naturally integrate more private-enterprise features than public-administration practices. A transparent 3P setting, shielded from corruption and cronyism, could help to create islands of efficiency within the public administration, a palliative in a context where radical administrative reform is still a long way off. Transparency calls for the government to make known the tax rate and the relevant regulatory setting that will prevail throughout the lifetime of the joint public-private project. The government’s abstinence from changing the rules in mid-game should be a contractually binding provision that the private-sector side in the joint venture should insist upon. Corruption is the wrench in the 3P system. Many a 3P alternative for undertaking development projects is deemed impassable in countries where corruption is endemic. Seven guiding principles The adoption of the 3P approach to carrying out infrastructure projects and their maintenance and operation presupposes national consensus on seven primary guiding principles. First, while infrastructure assets would remain publicly-owned, the management of these assets could be entrusted to private enterprise. The profit motive would ensure that these assets are managed efficiently, while the taxation power would ensure that State budget requirements are met. Second, allowing private enterprise to manage communally-owned assets is Fourth, the cost of providing public goods and services that are divisible and priceable ought to be assigned fully to end-users. Only the cost of providing indivisible, unpriceable sovereign services such as security, defense, and more generally governance, should be borne by taxpayers at large. Fifth, the redistributive function of the State cannot be met through the operation of losing State-owned enterprises. Rather, it is through the State budget that compensatory and redistributive transfers ought to be made. Sixth, the State needs to corporatize its approach to the management of its assets and to value creation. On its balance sheet – yes, advanced States do have balance sheets –the State ought to accumulate net communal wealth in the form of infrastructure assets. To qualify as assets, infrastructure ventures need to be of ‘triple P’ quality: Productive, Profitable, and Prized. It is deplorable that many of Lebanon’s communal assets have in fact morphed into major liabilities, causing a crippling hemorrhage in financial resources and requiring hardly affordable capital outlays to salvage: think of electricity production, water distribution, and transportation infrastructure. Seventh, partnering with the public sector brings social responsibility to the doorstep of private enterprise. By their very nature, public-private ventures would find it effortless and profitable to engage in rent-seeking stratagems and to jockey for monopoly-like concessions. Those that do not yield to the lure of short-term gains would, more often than not, reap the benefits of societal acceptance and sustainable profits. Some history books have dubbed Lebanon a “merchant republic”. Now may be the time to remodel at least one dimension of our economic governance along the lines of an “investing republic”. Page.10 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE Étude Chamber-Certified Exports Up 20 Percent in 2012 Center for Economic Research - CCIA-BML Exports by weight according to CCIA-BML certificates of origin Year Value of exports (in million $) Tons (in thousands) Average value per ton 2009 2,670 5,512 $484 2010 2,886 4,244 $680 2011 2,383 2,467 $966 2012 2,855 3,223 $883 Over the past three years, the average value per ton rose by a yearly average of 22.2 percent, possibly indicative of a trend toward more sophisticated, high-value industrial production. The Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount Lebanon (CCIA-BML) has issued certificates of origin to exported merchandise worth $2.85 billion in 2012, a 20 percent increase compared with the value of exports certified the previous year. Trading blocs Arab countries in million $ 2012 2011 2010 2009 Value of exports certified by the CCIA-BML 2,855 2,383 2,886 2,670 Value of exports certified by the four Chambers 3,609 3,095 3,536 3,322 2,316 81.22% 213 71 284 9.96% Asia (non-Arab countries) 45 18 63 2.21% Africa (non-Arab countries) 38 121 159 5.58% America 24 3 27 0.95% Australia 1.4 0.5 1.9 0.07% 0.02% 79.1% 77.0% 81.6% 80.4% Other countries Total 277 9.4% 9.8% 10.3% 8.3% 226 218 176 158 Sea transport 6.3% 7.0% 5.0% 4.8% Air transport 189 190 110 217 Not specified Share of CCIAT exports in total Chambercertified exports 5.2% 6.1% 3.1% 6.5% Exports according to Customs authorities 4,483 4,265 4,253 3,484 64% 56% 68% 77% 80.5% 73% 83% 95% Value of exports certified by the CCIAT CCIA-BML -certified exports to Customs exports Exports certified by all Chambers to Customs exports Exports data according to Customs Lebanon’s exports grew by five percent in 2012 to reach a total value of $4.48 billion, according to data tallied by Customs authorities. Exports for which Chamber certificates of origin were required accounted for 80.5 percent of total exports as reported by Customs. Exports data compiled by Chambers of Commerce in Lebanon based on certificates of origin constitute a subset of total exports as per Customs data since not all countries require certificates of origin on their merchandise imports. 0 0.5 1220.5 2,851.40 Exports by means of transportation based on CCIA-BML certificates of origin 364 Share of CCIAS exports in total Chambercertified exports 0.5 1630.9 More than three quarters of CCIA-BML certified exports went to Arab countries in 2011, this share increased in 2012 to reach 80 percent. Of these exports, more than a half were of Lebanese origin. Some 10 percent of certified exports went to EU markets in 2012; compared with 16 percent in 2011. Of these exports, 75 percent were of Lebanese origin. 304 Value of exports certified by the CCIAS Share 1,007 339 Share of CCIAZ exports in total Chambercertified exports Total 1,309 EU countries The value of exports certified by all four Lebanese Chambers amounted to $3.61 billion in 2012 up 16.6 percent on the previous year’s total of $3.095 billion. Certificates of origin issued by the CCIA-BML accounted for 79 percent of total Chamber-certified exports in 2012, an increase of two percentage points on its previous year’s share. Exports certification formalities processed by the Zahle Chamber of Commerce (CCIAZ) constituted 9.4 percent of the total, whereas those processed by the Saida Chamber (CCIAS) represented 6.3 percent and those of the Tripoli Chamber (CCIAT) were 5.2 percent. Value of exports certified by the CCIAZ Exports of Exports of Lebanese origin foreign origin (in million $) Certificates of origin issued by the four Lebanese Chambers Share of CCIA-BML exports in total Chamber-certified exports Geographical distribution of exports based on CCIA-BML certificates of origin issued in 2012 Land transport Total (in million $) 2012 2011 2010 2009 26% 33% 19% 16% 40% 30% 54% 55% 10% 10% 5% 5% 23% 27% 22% 23% 2851.4 2,383 2,886 2,670 In 2012, the distribution of the country’s total exports by means of transportation showed a decline of seven percentage points in the share of merchandise exported by land and a ten-percentage-point increase in the share of merchandise exported by sea, as compared with the previous year’s numbers. Toward complete and dependable export data Detailed and reliable data on exports constitute a prerequisite to a meaningful analysis of Lebanon’s production and export capacity. Equally reliable data on re-exports provides analysts as well as policy-makers with the necessary information to better gauge the country’s position as a regional trade hub. Securing such data efficiently and dependably necessitates rendering certification a mandatory formality for all Lebanese exports and re-exports. Numéro 20 Page.11 ENQUêTE Un «nouveau Achrafieh» se construit Dans un monde en perte de sens, replacer l’homme et sa dignité au cœur de l’économie Philippine De Clermont Tonerre Loin du centre ville, et de ses alentours saturés, la zone de l’ancienne gare routière fait peu neuve en accueillant une série de projets immobiliers prometteurs. mérite d’être bien desservie par les axes routiers et de garantir une vue imprenable sur la montagne d’un côté et la mer de l’autre. Marc Doumet, la société immobilière MENA Capital et Philippe Tabet, le directeur général de Har Properties ont ambitionné de recréer un îlot d’harmonie dans le chaos ambiant. Tous parlent d’un “nouveau Achrafieh”, d’une “ville dans la ville”. Ici, va émerger d’ici 2015, un quartier résidentiel à part entière, agrémenté de nombreux espaces verts pour satisfaire une clientèle en quête de tranquillité. Marc Doumet et Bernard Khoury n’en sont pas à leur première collaboration. Dernièrement, ils ont conçu trois immeubles au style innovant et épuré en face de l’Université de Médecine. À quoi ressemblera le Beyrouth de demain? C’est la question que l’on est tenté de se poser face au nombre de chantiers qui se développent dans tous les quartiers de la capitale. On bâtit à vitesse grand V. Le moindre bout de terrain porte en lui la promesse d’un investissement juteux. Mais les promoteurs immobiliers ne font pas tous dans la dentelle. Des projets de mauvaise qualité, et de surcroît peu esthétiques, ont été construits ces dernières années ou sont sur le point de voir le jour. C’est un marché sans foi ni loi que le marché immobilier libanais. Le patrimoine architectural est rasé, les terrains, cédés au meilleur offrant, échappent à toute stratégie urbaine. Celle-ci est d’ailleurs inexistante à Beyrouth. «Les ruelles de Beyrouth ne sont pas faites pour accueillir des tours de quinze étages et absorber Près de l’ancienne gare routière, la silhouette en forme d’oeuf de l’Artist Loft est perceptible depuis l’autoroute de Jounieh. À l’intérieur, les surfaces oscillent entre 70 et 250 m2 avec un prix au m2 variant entre 4 000 et 5 000 dollars. Un peu plus loin, The Factory offre des surfaces le trafic qu’elles engendrent. Si on continue à construire aussi haut, il va devenir impossible de circuler», constate l’entrepreneur Marc Doumet, à l’origine de plusieurs projets immobiliers menés avec l’architecte Bernard Khoury. Le duo fait d’ailleurs partie de la poignée de promoteurs à avoir posé leur dévolu sur une zone excentrée de la capitale. Un no man’s land qui s’étend en contrebas de la colline d’Achrafieh, entre la corniche du fleuve et Sinelfil, le long de la gare routière et jusqu’à Adlieh. Cette région désertée a le à dimension unique, 130 m2, au même coût. Les superficies proposées sont représentatives de la demande. À l’heure actuelle, la traditionnelle clientèle aisée, intéressée par les grands espaces, se maintient difficilement, tandis qu’une nouvelle catégorie de clients a fait son apparition. Ces derniers sont à la recherche de superficies plus réduites, entre 80 et 150 m2. Ce phénomène est en partie dû à l’augmentation galopante des prix de l’immobilier depuis 2008. Les choses ont bien changé depuis le début des années La tendance est aux petites surfaces 2000, où le mètre carré se vendait alors entre 600 et 3000 dollars. Dernièrement, la situation sécuritaire et politique du pays a entraîné une perte de confiance de la part des investisseurs. Après une résistance à la baisse observée durant quelques mois, les prix ont commencé à reculer de 10 à 15%. Parallèlement, les acheteurs semblent davantage se concentrer sur des surfaces plus réduites et le rythme de vente pour les grandes superficies de luxe destinées à une clientèle arabe ou d’expatriés a nettement ralenti. Le projet lancé par Marc Doumet avec l’architecte Talal Antar incarne parfaitement cette tendance. Il propose plusieurs modules de 40m2 collés les uns aux autres avec de hauts plafonds. «Ces surfaces ont été aménagées dans des containers, le concept est basé sur ce qui se fait à Londres ou en Hollande, explique Marc Doumet, la hauteur de plafond permet d’aménager une mezzanine et ainsi d’augmenter la surface. Celui qui achète un module de 40 m2 sait qu’il pourra un jour agrandir sa surface en achetant un ou deux modules voisins». Même principe pour l’Artist Loft dont les appartements jouissent également d’une importante hauteur de plafond, entre 4 et 5 m de haut, et ont été conçus de façon à être facilement reliables entre eux. Les sociétés immobilières MENA Capital et Har Properties sont respectivement à l’origine des projets Bella Casa et Upark. Sur une parcelle d’environ 8 000 m2, le premier se compose de trois tours résidentielles de 22 à 28 étages. Dessiné par le cabinet R&K (Rachid Karam), Bella Casa est un complexe résidentiel qui totalise 182 appartements d’une, deux ou trois chambres à coucher avec des simplex de 120 à 264 m2, des lofts avec un jardin privé et des penthouses de 184 à 389 m2. Situé sur un terrain de 5000 m² dont 2 500 m² de jardins, le second comporte six blocs de bâtiments, avec 60 appartements et un immeuble de bureaux de 3 000 m². La taille des appartements est très variée: 89, 104, 123, 129, 137, 156, 170, 177, 193 et 224 m², et des prix qui commencent à partir de 3 250 dollars le m². Un «Soho» beyrouthin Les différents promoteurs ont travaillé ensemble pour créer un ensemble résidentiel homogène et harmonieux. «Nous nous sommes réunis pour créer une signalétique et un «landscaping communs»», précise Marc Doumet. «Il existe beaucoup d’architectes talentueux sur le marché libanais mais le problème vient souvent du promoteur. Nous faisons passer le design avant le budget», insiste Marc Doumet. En bas des immeubles des espaces destinés à accueillir toutes sortes de commerces ont été prévus. Des librairies ou encore des galeries ont déjà leurs emplacements réservés. Le tout devrait rappeler «l’esprit du quartier de Soho à Londres», poursuit l’entrepreneur. Cette zone comprend d’ailleurs déjà plusieurs espaces d’exposition comme le Beirut Art Center ou le centre culturel Ashkal Alwan. Page.12 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE La crise économique ne coupe pas l’appétit des promoteurs de centres commerciaux Le marasme ambiant ne semble pas décourager les promoteurs et investisseurs des centres commerciaux, plus communément appelés «malls». Nombre de projets emboîtent en ce moment le pas à l’ABC, Le Mall ou City Mall à l’instar du City Center de Hazmieh. En dépit d’un afflux moins important de touristes arabes et d’expatriés au Liban en 2012, les projets immobiliers suivent leurs cours. En juillet dernier, l’ABC Dbayé terminait des travaux ayant nécessité un investissement de 60 millions de dollars. Pour la petite histoire… Le centre commercial, véritable temple de la consommation, est devenu le nouvel espace public de cette fin de siècle. Les grands magasins qui apparaissent durant la seconde moitié du XIXème siècle peuvent êtres considérés comme les ancêtres des centres commerciaux. Ils voient le jour tout d’abord aux ÉtatsUnis, et ensuite en Europe dans les années 1950. Un des premiers centres commerciaux au monde est celui de Lijnbaan à Rotterdam, réalisé en 1953 par Van den Broek et Bakema. D’après le Dictionnaire de l’Architecture au Liban, «un des ancêtres des centres commerciaux au Liban est le grand magasin Orosdi-Bak, construit en 1900 dans le centre-ville». Il s’agit d’un bâtiment de trois étages, de style néo-baroque, qui sera ravagé par un incendie en 1936. En fait, les premières constructions réelles de ce type apparaissent au cours des années 1950, avec le centre Starco, conçu en 1956 par les architectes suisses Addor et Julliard, et édifié en 1961. Il s’agit d’un immeuble de bureaux à situer dans la mouvance moderne, comportant une galerie marchande sur les deux premiers niveaux. Au cours des années 1970, avec la croissance de la ville vers l’ouest, un deuxième pôle commercial, complémentaire du premier, se forme. Il s’agit du quartier moderne de Hamra. Ce quartier illustre de nouveaux modes de consommation importés d’Occident, et se distingue par sa multifonctionnalité (agences de voyages, hôtels, centres commerciaux, centres d’affaires). Dans ce contexte, une nouvelle génération d’immeubles voit le jour: le centre Gefinor réalisé en 1970 par Assem Salam. Contrairement aux galeries européennes, les galeries marchandes beyrouthines n’ont pas de fonction de passage. La guerre va provoquer un éclatement de la centralité commerciale, et donc une délocalisation vers la périphérie. Différentes entités vont se former, notamment à Dbayé, Zalka, et Kaslik. À la fin du conflit, le quartier dit de Verdun profite à son tour de cette décentralisation ainsi que de la saturation et de la dévalorisation du quartier de Hamra. En 1990, de grands complexes commerciaux inspirés d’Europe ou des États-Unis commencent à voir le jour au Liban. Le type le plus courant est celui d’une boîte rectangulaire fermée à laquelle le consommateur accède en voiture et où l’on trouve de tout (alimentation, vêtements, loisirs). Le centre Dunes est la première construction de ce type en ville. Essor et frénésie des promoteurs de «malls» dans les années 2000 L’ouverture du Spinneys de Dbayé et du Centre BHV-Monoprix de Jnah marquait déjà un tournant dans l’évolution du paysage commercial libanais et des habitudes du consommateur urbain. Puis, au cours de l’automne 2003, c’était au tour de l’ABC de passer à la vitesse supérieure avec un mall de standing au coeur d’Achrafieh. La fin de l’année 2004 a vu la naissance d’un nouveau type de centre commercial avec le City-Mall. Celui-ci rappellera aux Libanais connaissant l’Europe un concept en accord avec son temps, des enseignes familières et un panel de services nouveaux dans ce type d’aire commerciale. Depuis 2009, on a constaté une croissance des ventes dans les centres commerciaux, estimée autour de 10 à 15% jusqu’en 2011, et de 7 à 8% en 2012. Ouvertures prochaines et nouveaux défis Selon The Quarterly, le bulletin de la société immobilière Ramco, la capitale libanaise devrait compter environ 366 000 m2 de surfaces commerciales pour l’année 2013. «Si aujourd’hui Beyrouth ne compte que six centres commerciaux et cinq galeries marchandes, les projets continuent de fleurir, la demande étant au rendez-vous», explique Guillaume Boudisseau, expert pour la société Ramco. Parmi les projets d’envergure, le City-Center Hazmieh, qui vient d’ouvrir ses portes, se positionne sur une zone géographique encore inexploitée. Mais l’absence de touristes arabes et de Libanais de la Diaspora fait que le marché ne repose désormais que sur le consommateur local, alors même que la confiance de ce dernier est à son plus bas niveau. Or malgré la crise, il semble impossible d’arrêter un projet car la conjoncture a changé. Mais cette année est venu s’ajouter un élément nouveau: une crise économique aiguë, alors que l’on s’était habitué à une croissance à deux chiffres. Toujours selon The Quarterly, «d’ici à 2015, la concurrence entre ces destinations de shopping va s’accentuer avec l’arrivée de quatre nouveaux projets. Toutefois, il reste encore des secteurs géographiques sous-exploités». «Au cours des trois prochaines années, la structure commerciale de la capitale va se densifier avec l’inauguration de plusieurs nouveaux centres commerciaux («Les Souks de Beyrouth 2», et «Landmark» au centre-ville)», précise The Quarterly. D’autres projets sont également en chantier, notamment ceux du groupe ABC et de Verdun 1544 Holding - l’une des entreprises de la compagnie immobilière Bahaa Rafic Hariri - qui a annoncé le lancement d’ici six mois d’un nouveau projet: le centre commercial ABC Verdun. L’inauguration est prévue pour 2017. En mal d’espaces publics, le Beyrouthin en particulier et le Libanais en général sont à la recherche de nouveaux espaces ludiques. Mais il serait dommage que ces centres commerciaux, qui peuvent contribuer à positionner Beyrouth comme une destination touristique et commerciale régionale, ne réussissent pas à rassembler un maximum de commerçants en raison d’une stratégie tarifaire trop gourmande. Numéro 20 Page.13 Pascal Abchee: Lancement prochain du «Town Center» à Jeita, un nouveau type de centre commercial au Liban appelé «mall de proximité» Mounir Douaidy: Je suis favorable à la décentralisation des malls pour faire bouger toutes les régions Pour le directeur commercial du Groupe Admic, détenteur du City Mall, l’ouverture de nouveaux malls au Liban est positive pour l’économie libanaise car aucun d’entre eux ne peut couvrir à lui seul toute la demande du marché libanais. Pour le directeur général de Solidere, «un nombre trop important de malls au Liban risque de soumettre ces grands espaces à une très forte compétition». Quels sont les secteurs d’activités du Groupe Admic dont vous faites partie? Je suis notamment directeur commercial du Groupe Admic qui développe le secteur immobilier du City Mall et prochainement du Town Center, un centre commercial de proximité qui sera le premier de ce type à ouvrir ses portes à Jeita, et qui sera adapté aux besoins des zones périphériques de Beyrouth. Notre groupe travaille aussi sur le développement des grands magasins. Nous avons les Galeries Lafayette et Lafayette Gourmet à Dubaï et l’enseigne BHV au Liban. Dans l’alimentaire, nous détenons les Monoprix au Liban. Notre quatrième métier, qui est moins connu, se concentre sur les petites enseignes que nous développons en partenariat avec la société RMG (Retail Management Group) qui s’occupe du développement des marques Petit Bateau, Celio, Mexx et Kaizer. Comment percevez-vous la crise économique dans laquelle se débat le Liban? On parle actuellement au Liban d’une seule crise économique, or à mon sens il y en a trois qui se cumulent: le problème de la baisse de la consommation, due à une faiblesse du pouvoir d’achat et du tourisme, l’impact de la crise internationale et une troisième crise de type conjoncturelle. Le blocage des voies terrestres a un impact énorme sur la consommation. À cela s’ajoutent l’augmentation des coûts opérationnels de production et de fonctionnement, et le coût de l’énergie. Les masses salariales augmentent tandis que les chiffres d’affaires baissent. La crise de liquidité et la peur ambiante rendent les banques frileuses alors que c’est justement dans les moments difficiles que nous avons le plus besoin de créer de la liquidité. À quel niveau la crise touche-t-elle l’économie des malls? Les Libanais ont adhéré au principe du mall. Pourtant, il y a quelques années de cela, on ne pariait pas gros sur ces nouveaux concepts estimant que les Libanais étaient trop habitués au commerce de proximité. Avec l’ABC, nous étions précurseurs et avons bénéficié d’une présence exceptionnelle sur un marché très large qu’aujourd’hui nous partageons avec d’autres concurrents. Cependant la compétition n’est pas un problème. La vraie problématique réside au niveau du moral des Libanais dont l’envie de consommer baisse, conséquence d’un environnement peu favorable et de la perte de notre second marché, le tourisme. Quel est l’avenir des malls au Liban? L’avenir des mall au Liban va se décliner en trois versions. Tout d’abord, les «malls régionaux» seront suffisamment grands, représentant près de 100 000 mètres carrés de surface locative et marchande, de GLA (Gross Leasable Area). D’ailleurs, le City Mall, initialement de 80 000 mètres carrés, va se développer dans les douze prochains mois pour atteindre les 100 000 mètres carrés de surface locative et marchande, devenant ainsi le plus grand mall régional du pays. Dans cet objectif, nous sommes entrain de développer un troisième étage qui comportera un important «Pôle de loisirs». Le deuxième format de mall qui va continuer de se développer est le «Lifestyle Mall» (80 000 mètres carrés), tel que l’ABC d’Achrafieh, le City Center et le City Mall. Enfin, des «malls de proximité», type «Town Center», vont bientôt voir le jour au Liban, dont un premier à Jeita. Ce sont des formats de plus petites tailles, tournant autour de 10 000 à 30 000 mètres carrés de vente au détail. Aujourd’hui, nous assistons à un développement de l’offre commerciale alors que nous sommes en période de crise. Une fois que ces centres seront implantés, chacun trouvera sa place. Solidere détient notamment le centre commercial «Les Souks» au centreville de Beyrouth. Qu’en est-il de la consommation? L’affluence des acheteurs a-t-elle baissé? Solidere contrôle le marché commercial du centre-ville à travers «Les Souks», une zone piétonne, commerciale, ouverte et connectée avec le reste de la ville à travers les petites ruelles d’Allenby, du Patriarche Howeik, etc. On constate effectivement une baisse évidente et généralisée au niveau des chiffres d’affaires des commerçants. On l’observe également dans le centreville et cela s’applique non seulement au marché des marques mais s’étend aussi au secteur hôtelier et à la restauration. En effet, cette baisse est due au climat d’instabilité politique et parfois sécuritaire qui prévaut dans le pays, et qui a pour conséquence un manque d’investisseurs dans les projets immobiliers à long terme et un manque croissant de touristes. Or à mon sens, le marché commercial libanais ne peut pas dépendre uniquement des acheteurs locaux. Une fois que nous sortirons de cette situation morose de dépression économique et morale, ça ira mieux. Mais cela ne veut pas dire que la situation est catastrophique. En effet, certaines marques tirent leur épingle du jeu et continuent à bien travailler, notamment dans le secteur du luxe. Cela est quand même un signe de volonté et de continuité de la part des investisseurs et des citoyens. Quels sont vos prochains projets d’extension? La moitié de la surface des Souks contient actuellement des boutiques ainsi qu’une partie dédiée aux bijoutiers. La deuxième partie des Souks accueillera deux projets: le Centre de loisir et un Centre de cinémas qui comprendra 14 salles et sera officiellement lancé au cours du quatrième trimestre de l’année 2013. Enfin, un «Grand magasin», dessiné par l’architecte Zaha Hadid, verra le jour en 2015. Comment relancer la consommation et l’économie libanaises? Il faut tout d’abord un climat favorable à l’investissement et il est nécessaire de relancer le secteur touristique pour faire travailler les hôtels, les restaurants et les boutiques. Pour atteindre cet objectif, une stabilité politique est une condition sinequanone. Quel est l’avenir des malls au Liban? Nous avons certainement de nouveaux concepts de malls un peu partout au Liban et chaque mall va générer de l’emploi dans le secteur de la ville où il se trouve. Un nombre trop important de malls au Liban risque de soumettre ces grands espaces à une très forte compétition car ces derniers contiennent souvent les mêmes boutiques et restaurants et se trouvent dans une même zone géographique. Je suis alors favorable à la décentralisation des malls sur tout le pays pour faire bouger toutes les régions. ECONEWS is looking for skilled freelanced journalists to write articles in English and French languages. For interested candidates, please call us on 01/353390 or 1314 ext: 162; email: [email protected] ECONEWS est à la recherche de journalistes en free-lance pour écrire des articles en français et en anglais. Les candidats intéressés sont priés de nous contacter sur 01/353390 or Call Center: 1314 ext:162; email: [email protected] Page.14 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE STRUCTURE COMPÉTITIVE Le crédit-bail ou «leasing» Loi Libanaise N 160 du 27 décembre 1999 o Définition Le crédit-bail est une technique contractuelle moderne (d’origine américaine) de crédit à moyen terme par laquelle une entreprise, dite de crédit-bail, acquiert, sur la demande d’un client, la propriété de biens d’équipements mobiliers ou immobiliers à usage professionnel, en vue de les donner en location à ce client pour une durée déterminée et en contre partie de redevances ou loyers. À l’issue de la période fixée, le locataire a plusieurs options. Il peut soit restituer le bien à la société financière soit demander le renouvellement du contrat, ou encore acquérir le bien pour un prix tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers. Conçu à l’origine pour les biens d’équipements mobiliers, le crédit-bail peut s’appliquer à l’acquisition ou à la construction d’immeubles à usage professionnel. Il est alors pratiqué par des établissements spécialisés appelés sociétés immobilières pour le commerce et l’industrie (S.I.C.O.M.I) qui bénéficient d’un statut fiscal favorable et doivent distribuer chaque année la plus grande partie de leurs bénéfices aux actionnaires. En outre, il faut distinguer le «leasing» du «lease-back». Le lease-back est une opération par laquelle le propriétaire d’un immeuble industriel ou commercial vend son bien à une entreprise de crédit-bail qui lui en confère aussitôt la jouissance par un contrat de crédit-bail. Applicable pour les meubles comme pour les immeubles, le lease-back n’est, en pratique, utilisé que pour les immeubles. Le lease-back permet à l’utilisateur de se procurer des fonds. banques et en les soumettant aux statuts des banques. - Le domaine d’application de ce genre de contrat s’est élargi avec la pratique. Les établissements effectuant ces contrats ne se sont pas limités aux opérations por- le contrat de crédit-bail est en essor, surtout après la constitution de plusieurs Sociétés de Leasing SAL La législation et la jurisprudence concernant le contrat de crédit-bail en France. - Par un arrêt du 11 avril 1972, la Cour de cassation française a jugé que, dans un contrat de crédit-bail, la faculté d’achat réservée au client est essentielle. En l’absence de cette faculté, nous ne serons plus en présence d’un contrat de crédit-bail, mais d’un contrat de location pur et simple. - Les contrats de crédit-bail ont été, pendant très longtemps en France, délivrés essentiellement par des banques. - Une loi du 2 juillet (modifiée par une ordonnance du 18 juillet 1967) est venue consacrer ce fait, en assimilant les établissements qui effectuent ces opérations aux tant sur des biens meubles uniquement; les biens immobiliers font maintenant l’objet de contrats de crédit-bail, permettant ainsi aux entreprises de s’équiper en immobilier. - Actuellement au Liban, après la promulgation de la loi No 160 du 27 décembre 1999, le contrat de crédit-bail est en essor, surtout après la constitution de plusieurs Sociétés de Leasing SAL grâce aux avantages certains qu’il présente. Il permet aux entreprises de s’équiper en biens mobiliers et immobiliers, tout en différant l’échéance de paiement de sommes considérables. Un seul désavantage: les loyers de la période initiale sont très élevés. Le mécanisme du contrat de crédit-bail 1- Le statut des biens du contrat. 2- Les relations entre les parties. Le bien utilisé par l’entreprise-client est un bien qui a été acquis par la banque elle-même. Jusqu’à la levée de l’option, le bien reste la propriété de la banque qui le met à la disposition du client comme location. Un risque en découle dans le patrimoine apparent de l’entreprise: le bien fait figure de bien susceptible de soutenir le crédit des créanciers. Il fallait donc imaginer un remède à cet inconvénient. Un mécanisme de publicité a été élaboré et organisé en France, par un décret du 4 juillet 1972 et un arrêt de la même date. Ce système de publicité simple et rudimentaire s’est avéré n’être que partielle- ment efficace, voire presque inefficace. Le système consiste à publier dans un registre tenu au greffe du Tribunal de Commerce les coordonnées du contrat, à savoir: - Le nom de l’entreprise-client. - Le nom de la banque. - La description du bien objet du contrat de crédit-bail. Indéniablement, ce système est grossier et présente des faiblesses certaines: -Il suppose la diligence des créanciers qui doivent accomplir les recherches nécessaires. -La description du bien n’est pas très sûre, car en tant que bien meuble, ses caractéristiques peuvent facilement être modifiées. Un système de publicité permanente fut appliqué puis abandonné. Il consiste à doter le bien d’une plaque portant mention du fait qu’il a été l’objet d’un contrat de crédit-bail. Les textes légaux français sont muets quant à la sanction de l’absence de publicité. Mais il est évident que l’absence d’inscription du contrat au registre entraîne son inopposabilité aux autres créanciers; l’obligation d’inscription incombe essentiellement à la banque. Relations entre les parties Nous sommes en présence de deux contrats indépendants donc juridiquement distincts (principe de la relativité des contrats). Cette dissociation purement juridique est fausse, car bien que les deux contrats soient indépendants, ils ont en commun: - L’unicité de l’objet - Le contractant (la banque) Il s’agit de trouver un lien entre le fournisseur et l’entreprise. Ce lien serait doublement intéressant. 1- Pour l’entreprise, si elle pouvait formuler ses réclamations contre le fournisseur en cas de vice de l’objet. 2- Pour le fournisseur, s’il pouvait réclamer au client un paiement non effectué par la banque (surtout en cas de faillite de cette dernière). Quel est le procédé à adopter à cette fin? Recours au Mécanisme du Mandat Toutes les formules ont été envisagées. 1) Banque = Mandant Client = Mandataire 2) Banque=Mandataire Client=Mandant 3) Banque=Mandant et Mandataire Client=Mandant et Mandataire Le principe a été repoussé car il s’est Prof. Muhieddine Kaïssi avéré non réel. En principe, la troisième formule est très courante, d’autant plus que les banques, le plus souvent ignorantes en la matière, préfèrent ne pas assumer la responsabilité du bien. Elle permet à l’entreprise d’agir en justice contre le fournisseur pour les vices de l’objet. Mais mandataire, elle agit alors en qualité et non pas pour son propre compte. Recours au Mécanisme de l’action oblique Il s’est avéré que l’action oblique ne peut être valablement appliquée que si la banque est en faillite. Recours à la «liaison de fait entre les deux contrats» Ce procédé semble être le plus adapté, surtout en cas de vices cachés du bien. Dans ce cas, la banque agit en résiliation du contrat de vente contre le fournisseur, et l’entreprise peut agir contre la banque pour la résiliation du contrat de crédit- bail. L’intérêt qu’il y aurait à étendre le procès pour qu’il englobe les trois parties est certain, car la résolution de la vente (pour vices cachés) entraîne la restitution des loyers par la banque à l’entreprise. Sur la base des articles 1643,1921 et 1722 du Code Civil français (garantie des vices dans la vente et le bail), ont été établies les relations directes suivantes: D’une part: banquier-entreprise (rapport de locataire à bailleur puis d’acheteur à vendeur). Et d’autre part: banquier-fournisseur (rapport d’acheteur à vendeur). Clause Pénale dans le contrat de crédit-bail Cette clause est très courante. L’exécution de l’obligation de l’entreprise (paiement de loyers) étant échelonnée dans le temps, l’indemnité prévue par la clause pénale est très souvent dégressive. En cas de clause pénale à indemnité fixe, les tribunaux, se basant sur l’article 1231 du Code Civil, décident la diminution de la valeur de l’indemnité du fait que l’entreprise, ayant déjà payé un certain nombre de loyers, a partiellement exécuté son obligation. D’où une réduction de l’indemnité à part entière stipulée par la clause pénale. (Cass. Chambre Commerciale 12 juillet 1972). En fait, la jurisprudence tend à condamner l’entreprise défaillante au versement du reste des loyers jusqu’à la fin du contrat de crédit-bail. (Cass. Chambre Commerciale 4 juillet 1972). Numéro 20 STRUCTURE COMPéTITIVE Une bonne gouvernance et une ouverture des conseils d’administration aux administrateurs indépendants, pour une meilleure performance des entreprises. Hadi El-Assaad, consultant International La gouvernance d’entreprises, ou les bonnes pratiques de gouvernance dans l’entreprise, sont devenus des sujets de première importance un peu partout dans le monde, en particulier après les crises économiques successives depuis 2008. Un nombre grandissant d’acteurs économiques et financiers considèrent aujourd’hui la gouvernance d’entreprise comme un enjeu important en termes d’efficacité de gestion et de valeur ajoutée pour la société. Les entreprises familiales se sentent elles aussi concernées par cette évolution et mettent progressivement en place un processus de gouvernance institutionnalisé, en élaborant un plan de succession ou de relève, et en séparant l’actionnariat du contrôle. Il est important de rappeler que la gouvernance est à l’origine un système de valeurs qui repose sur le bon sens et l’éthique. À partir de là, les défis sont grands pour mettre en place un système de valeurs qui permette le fonctionnement de l’entreprise à tous les niveaux et de façon transparente, harmonieuse et efficace. Rappelons que dans toute entreprise, quelque soit sa taille, le conseil d’administration se doit de superviser l’action du management, selon la stratégie définie et en répondant aux exigences de l’entreprise et de ses actionnaires. Les administrateurs et le conseil d’administration apparaissent de plus en plus comme les garants de la réussite de l’entreprise sur les plans stratégique et humain mais aussi en termes de développement et de performance. Les administrateurs, et en particulier les plus indépendants d’entre eux doivent agir de façon irréprochable, avec professionnalisme et efficacité, en s’impliquant dans les travaux du conseil avec intégrité, loyauté, et indépendance. Il est bon de rappeler aussi qu’il n’existe pas de modèle unique de bonne gouvernance. La bonne gouvernance est en réalité un ensemble de recommandations opérationnelles, formulées dans le cadre d’un code de la gouvernance qui diffère d’un pays à l’autre selon l’environnement économique, social et légal de chacun de ces pays. Ces recommandations peuvent être appliquées sans difficultés majeures par les dirigeants des entreprises si ces derniers sont convaincus de leur utilité pour la réussite de l’entreprise. Par ailleurs, ces recommandations touchent l’ensemble de la vie d’une entreprise. En effet, le conseil d’administration doit veiller aux aspects stratégiques de développement et de performance de la société mais aussi à son capital humain par le biais des nominations et des rémunérations Les entreprises patrimoniales représentent une importante composante de notre économie libanaise. Les groupes familiaux divergent beaucoup au niveau structural, historique et managérial mais présentent tous la particularité d’être contrôlés par une ou plusieurs personnes physiques appartenant à une même famille et exerçant des fonctions significatives dans la gouvernance de l’entreprise. Il est reconnu sur le plan international que l’une des garanties de bonne gouvernance est l’ouverture des conseils d’administration à des administrateurs indépendants. Le rôle de ces administrateurs est de plus en plus perçu comme une valeur ajoutée au sein du conseil. Les critères d’objectivité, de disponibilité, de loyauté et d’intégrité sont davantage pris en compte. Dans des situations particulières que peut traverser l’entreprise, telles que: - la perspective d’une transmission, même lointaine, - la nécessité d’un changement stratégique, - la maîtrise d’une croissance rapide, - l’introduction en bourse, - ou une période critique exigeant de maîtriser l’urgent et le moyen terme, il apparaît que ces situations sont mieux gérées si l’entreprise est accompagnée par un conseil d’administration compétent, diversifié et actif. Sa crédibilité vis-à-vis de toutes les parties prenantes (action- naires, partenaires industriels et financiers, salariés...) en sera renforcée. Il est fortement admis que les administrateurs indépendants apportent une réelle valeur ajoutée au sein du conseil d’administration car: - ils visent avant tout la performance de l’entreprise en équilibrant l’intérêt de celle-ci et celui des actionnaires. - ils contribuent à rompre la solitude du dirigeant en lui apportant soutien et conseil afin qu’il dépasse le quotidien et puisse mieux se consacrer au long terme, Très souvent d’ailleurs, les administrateurs indépendants prennent la responsabilité des comités sensibles au sein du conseil tels que les comités d’audit, de stratégie, des nominations et des rémunérations et des risques. Le chemin de la gouvernance est long et difficile. Il nécessite et engendre le bouleversement de certaines mœurs, de certaines cultures d’entreprise, mais aussi des structures, des fonctionnements et des rôles des conseils d’administration. Je pense que nous pouvons d’ores et déjà nous réjouir des avancées effectuées dans ce domaine dans les entreprises au Liban, aussi bien dans le secteur bancaire, soumis à des contraintes importantes par la Banque centrale, que dans les autres secteurs où de bonnes pratiques de gouvernance sont mises en place, et ce essentiellement à travers le recrutement d’administrateurs indépendants au sein des différents conseils d’administration. Page.15 ÉVÉNEMENTS The Green MED Initiative project “GMI” Technical Training The Green MED Initiative project “GMI” organized a Technical training on April 5th 2013 at the Phoenicia Hotel in Beirut. The aim of the training was to make the participants more familiar with the main rules of the ENPI CBC MED Programme and of its structure by understanding the role of the JMC, JMA, and JTS, to clarify why & which of the European Union (EU) rules are applicable in Lebanon, to train the participants on the online accounting system, and finally to understand the role and responsibilities of the auditors. The full day training delivered by Mr. Albert Sorrosal and Mr. Khaled Shorman, two experts from the enpi-net, gathered the Lebanese Partners in this project (CCIA-BML: Project Leader; Averda, and Servicop) as well as their external auditors for the project. The training started with an introduction to the legal framework followed by a discussion on the contractual obligations (financing the action, projects reports, modifications in the action), and the eligibility of expenditure (rules of eligible costs, eligibility time-line, direct eligible costs & ineligible costs, staff costs, travel and subsistence costs, etc.) The afternoon session discussed the procurement procedures rules (public administration of Member states, award criteria in procurement, rule of origin and common tenders), on the online accounting system for the project and on expenditure verification (general procedures, conformity of expenditure with the budget and analytical review, guidelines for the specific procedures, consolidated report, and the financial controls). A similar training was delivered in Tunisia on the 26th of March 2013, and in Alexandria on the 11th of April 2013 for the Mediterranean project partners. Page.16 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE ÉVÉNEMENTS HORECA, 20 ans déjà… Les stands du Conseil des affaires libano-italien et des Artisans de Jezzine tous deux parrainés par la Chambre de commerce de Beyrouth Le 9 avril dernier au BIEL, le salon de la gastronomie et du goût Horeca a soufflé ses vingt bougies dans une ambiance festive et chaleureuse. À cette occasion, Joumana Damous Salamé, la directrice d’Hospitality Services, s’est vue remettre un trophée des mains de Mohamed Choucair, pour «sa contribution exceptionnelle à l’industrie de l’hospitalité libanaise». L’événement a rassemblé 400 exposants du Liban et d’ailleurs et plus de 20 000 visiteurs. La 20ème édition du salon de l’hôtellerie et de la restauration, Horeca, a été lancée le 9 avril dernier au BIEL en présence du ministre sortant du Tourisme, Fadi Abboud, du président de la Fédération des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Liban, Mohamed Choucair et de nombreux autres partenaires et officiels, hommes d’affaires et personnalités. Nouhad Damous, décoré de l’ordre national du Cèdre Lors de la cérémonie d’ouverture, Nouhad Damous, le cofondateur d’Hospitality Services, la société organisatrice d’Horeca, a été décoré par le ministre démissionnaire du Tourisme Fadi Abboud de la médaille de chevalier de l’Ordre national du Cèdre pour ses services rendus à la nation au cours de sa longue carrière dans l’industrie hôtelière. À cette occasion, Mohamed Choucair a prononcé un discours dans lequel il s’est dit «ravi de parrainer ce salon au nom de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban». «Horeca n’a pas cessé de faire ses preuves en matière d’excellence au cours des 20 dernières années dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, ayant un impact positif sur la croissance de l’économie libanaise et le commerce», a déclaré le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban. Selon lui, «ce salon a permis l’augmentation des exportations et la promotion du tourisme et a contribué à la création annuelle d’emplois, facteur essentiel pour retrouver des taux de croissance élevés». Pour sa part, la directrice générale d’Horeca, Joumana Damous Salamé, a présenté une nouveauté dans le cadre du salon: la Journée d’information sur les industries alimentaires libanaises (The Lebanese Food Industries Awareness Day). Cet événement a été placé cette année sous le thème des solutions aux obstacles à l’importation et a été organisé par le syndicat libanais des industries alimentaires, en collaboration avec le ministère de l’Économie et du Commerce et l’Organisation des Nations-unies pour le développement industriel (Onudi). Choucair inaugure le pavillon italien en présence de l’ambassadeur d’Italie au Liban Mohamed Choucair et l’ambassadeur d’Italie au Liban ont inauguré ensemble ce pavillon italien, s’arrêtant au stand du Conseil des affaires libano-italien créé conjointement en 2012 par les chambres de commerce de Milan et de Beyrouth. Cette instance a pour objectif de renforcer les échanges commerciaux et l’investissement entre les deux pays. Rabih Sabra, le directeur général de la Chambre de Beyrouth, et d’autres représentants, ont accompagné Mohamed Choucair au stand de Jezzine. En effet, grâce au soutien de la CCIA-BML, le restaurant Délice, l’Iris Flower hôtel, une compagnie de fabrication de bougies et les créations des artisans originaires de la région du sud de Jezzine ont pu se faire remarquer à Horeca 2013. Joumana Damous Salamé s’est dite très satisfaite de cette 20ème édition de Horeca qui a rassemblé, cette année encore, plus de cinquante experts venus partager leur savoir-faire et améliorer leurs compétences. Elle s’est aussi dite particulièrement fière des nouveautés au programme, dont le lancement de la compétition des services qui compte déjà 66 participants. Pour sa 8èmeédition, 45 producteurs libanais ont participé au concours de la meilleure huile d’olive qui a décerné deux médailles en or. De quoi mettre en avant des petits producteurs issus de toutes les régions libanaises. Le premier prix pour « Best Label and Bottle » a été remis a Ardouna, ainsi que Tony Maroun (Atyab) et Sarkis Moussa ont gagné le premier prix «Best Extra Virgin Oil». Horeca a 20 ans déjà, qu’est-ce-que cela représente pour vous? Nous sommes très fiers de cette 20ème édition d’Horeca qui prouve que dans les bons comme dans les mauvais jours sécuritaires et économiques, nous poursuivons notre chemin. Cette année et malgré la crise, les exposants ont augmenté de 15%, passant de 350 en 2012 à 400 cette année, et les visiteurs ont atteint la barre des 20 000 personnes présentes. L’édition de cette année est aussi très riche au niveau des exposants et en termes de nouveautés. L’Ordre national du Cèdre a été remis à votre père, Nouhad Damous. Qu’est-ce-que cela vous inspire? Nouhad Damous, co-fondateur d’Horeca, a été décoré de l’Ordre national du mérite libanais suite aux nombreux services qu’il a rendus à la nation. En effet, mon père a été un précurseur en matière d’hôtellerie et de services au Liban et j’ai beaucoup d’admiration et de respect pour lui. Que pouvez-vous nous dire sur la participation de la Chambre de commerce de Beyrouth ? Cette année, la Chambre de commerce de Beyrouth a innové en tant que partenaire privilégié. En effet, elle a parrainé le «programme d’acheteurs» dont l’objectif est d’identifier les acheteurs potentiels de la région et de les mettre en relation à travers des B2B. Cette expérience nouvelle a été prometteuse et a eu beaucoup de succès. D’ailleurs, cela fait des années que nous voulions mettre en place ce nouveau programme qui se déroule dans tous les salons internationaux. Grâce à l’engouement de Mohamed Choucair cela a été rendu possible. La CCIA-BML a également offert aux producteurs de Jezzine une plateforme pour mettre en avant leurs talents et créer de nouveaux contacts. Notre partenariat avec la Chambre de Beyrouth est très important et permet à Horeca de renforcer encore ce partenariat privilégié. Qu’en est-il du Trophée d’excellence qui vous a été remis par Mohamed Choucair? Le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban a tenu à nous récompenser pour le rôle que joue depuis vingt ans déjà notre salon Horeca sur la scène économique et commerciale. C’est un message fort de reconnaissance de la part du secteur privé que de recevoir cette distinction le jour de la cérémonie d’ouverture. Numéro 20 Page.17 Forward et Business : les salons qui accélèrent le recrutement et aident les Signature d’un accord jeunes entrepreneurs à lancer leur start-up de coopération entre les Soutien de la CCIA-BML à Forward et un Stand mettant les services et activités de la Chambre en lumière. chambres de commerce idées et une infrastructure adéquate perBusiness: créer de l’emploi par le soutien mettant de sécuriser les entreprises pour aux PME. Une initiative qui a été créée en de Tripoli et de Beyrouth transformer les idées en projets réussis 2008 en pleine période de récession mon- Le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohamed Choucair, a signé le 9 avril dernier, un accord de coopération avec son homologue libyen Milad Mouftah al-Farjali. Cet accord a pour objectif de développer principalement les échanges bilatéraux dans les secteurs commerciaux, et dans les différents secteurs productifs. Développer les relations économiques et commerciales entre les deux chambres. Tel était le thème de la réunion qui a rassemblé les chambres libyenne et libanaise le 9 avril dernier à l’hôtel Phoenicia. Milad Mouftah al-Farjali, le vice-président de la Chambre de Tripoli, a répondu présent à l’invitation de Mohamed Choucair. Parmi les représentants de la Chambre de commerce de Beyrouth, on pouvait compter les vice-présidents, Gaby Tamer et Nabil Fahed, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Sud, Mohammad Saleh, le président de la Chambre de commerce Internationale-Liban, Wajih El-Bizri et le secrétaire général de la Fédération des chambres de commerce libanaises, Tawfiq Debussy. Mais également, le doyen des industriels libanais, Jacques Sarraf, le directeur général de la CCIA-BML, Rabih Sabra ainsi que des hommes d’affaires. L’accord signé entre les deux chambres prévoit notamment dans sa convention une coopération accrue dans les secteurs d’activités économiques, commerciales, ainsi qu’un renforcement des relations industrielles. Cet accord comporte également les moyens de renforcer la communication et la compréhension mutuelle entre les entreprises et les membres des chambres dans les deux pays. Le texte revient par ailleurs sur le développement du programme et les mécanismes appropriés pour développer un réseau de contacts entre les membres respectifs. Les deux bords se sont aussi mis d’accord pour fournir le maximum d’informations qui faciliteront les transactions et permettront les meilleurs échanges possibles. Et ce, en stimulant les activités économiques communes ainsi que l’échange d’informations sur les lois et la législation réglementant l’activité économique entre les deux pays. La Création d’un bureau en charge des exportations du Liban vers la Libye a également été prévu. Des échanges commerciaux, des visites de délégations économiques et l’organisation de réunions et de séminaires conjoints ont aussi étaient planifiés. Inaugurés au BIEL le 18 avril dernier, les deux salons du recrutement, Forward et Business, ont ouvert leurs portes avec la volonté de véhiculer de l’espoir aux jeunes qui sont de plus en plus nombreux à émigrer en ces temps difficiles sur le marché du travail libanais. Espoir oui! Près de 6 000 emplois étaient à la clé de ce forum où plus de 150 entreprises libanaises dynamiques avaient des offres à proposer, ici comme à l’étranger. Près de 50 000 visiteurs étaient attendus. Une initiative annuelle du secteur privé réussie. À quand une réelle politique de l’emploi par le secteur public? Le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Nicolas Nahas, le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohamed Choucair et l’invitée d’honneur de cette édition, l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, ont inauguré les salons de recrutement Forward et Business autour de Tania Eid, directrice générale des entreprises organisatrices Careers et E-Square. «See what you want, get what you see»: slogan de l’édition 2013 «En préparant ce salon, mon vœu le plus cher était que ces quelques jours se passent paisiblement. Bien sûr, nous avons dû encore une fois relever certains obstacles pour cette nouvelle édition de Forward et Business, des défis économiques, politiques et bien sûr sécuritaires». C’est par ces mots que Tania Eid, volontaire et optimiste, a commencé son discours devant les officiels, les entreprises et les journalistes présents à cette cérémonie d’ouverture du 18 avril au BIEL. «Ce que nous vivons aujourd’hui est identique aux années précédentes et chaque année je remonte sur la tribune et je vous parle des mêmes défis que nous avons dû affronter pour monter ce salon», a-t-elle ajouté. «Mais, poursuit-elle, le plus important à partager cette année, ce sont les accomplissements et les nouveautés que nous vous proposons pour cette édition 2013, et ce malgré tous les obstacles». Elle a aussi souligné que «la lutte contre le chômage n’est pas le fruit d’un miracle, mais d’une politique économique structurelle et productive pour la stabilité et l’essor souhaité». Selon Tania Eid, quatre événements majeurs ont marqué ce salon 2013: Le salon Foward pour le recrutement a promis cette année plus de 6 000 offres d’emploi aux Libanais résidant au Liban ou ailleurs, proposées par plus de 150 entreprises exposantes, à majorités libanaises. Des entreprises qu’elle qualifie de courageuses et qui ne baissent pas les bras. Un salon qui, ces treize dernières années, a déjà offert plus de 46 000 offres d’emploi. Deuxième événement marquant, le salon diale, notamment pour œuvrer en faveur du développement des PME et contribuer à stimuler le marché de l’emploi au Liban. «Cette initiative a été possible pour la 3ème année consécutive grâce au soutien de la Banque du Liban, de l’ASCAME, d’IDAL, de la Chambre de commerce américaine et grâce au partenariat constant et privilégié avec les organismes économiques, avec à leur tête le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohamed Choucair», a également souligné Tania Eid. Une première avec «un sommet pour les ressources humaines» qui a eu lieu les 19 et 20 avril. Des sessions ont ainsi été proposées par des spécialistes venus du monde entier pour partager leur expérience et aider les entreprises dans l’élaboration de leurs stratégies en matière de ressources humaines. Le quatrième événement au programme de cette année, était le «Visionary entrepreneur panel» qui pour sa 3ème édition a partagé auprès des visiteurs les «success stories» de 16 hommes et femmes, dont quatre ministres. Un pavillon dédié aux activités et services proposés par la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban Pour Tania Eid, la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban est un partenaire privilégié avec Mohamed Choucair à sa tête qui a cru dès la naissance, il y a trois ans déjà, dans les capacités du salon Business et qui a soutenu ce projet. En effet, il en a fait la promotion sur tous les fronts économiques. «Je peux dire que la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont Liban investit énormément dans cette mission économique qui est aussi leur mission». Un stand présentant la CCIA-BML et ses différents services, dont notamment les prêts accordés aux jeunes entrepreneurs pour monter leurs start-up et PME, fait également partie du salon. «Si le Liban et son économie sont encore sur pied c’est grâce au secteur privé libanais», a lancé à son tour Mohamed Choucair qui a tenu à saluer les entreprises libanaises participantes et les organisateurs de cet événement majeur pour l’économie libanaise et pour les jeunes en particulier. Il a appelé à redonner confiance à notre économie et à nos investisseurs. «Quand on voit les multiples énergies disponibles et le succès des entreprises libanaises et des Libanais localement, régionalement et à l’échelle internationale ainsi que la capacité de nos ressources humaines, nous pensons qu’un minimum de stabilité et un gouvernement qui est en mesure de fournir les services nécessaires pour les entreprises locales et internationales suffirait largement à relancer notre économie», a-t-il ajouté. Le président de la Chambre de Beyrouth a par ailleurs souligné «que la santé économique du pays se mesure à sa capacité à créer des emplois et cela nécessite de continuer à injecter de nouvelles tout en attirant les capitaux nécessaires. Notre économie a besoin aujourd’hui de renforcer la confiance des investisseurs dans le marché local et étranger». Pour l’invitée d’honneur, l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, cet événement est «une lueur d’espoir dans une époque de ténèbres, une journée de solidarité et de communication entre les différentes générations», et surtout «une initiative qui vise à combler le vide social et le vide économique puisqu’elle incite les entreprises à développer leurs activités en proposant 6 000 nouveaux emplois à la jeunesse libanaise». «Toute activité permettant aux jeunes de rester au Liban est nationale par excellence» C’est par ces mots que le ministre sortant de l’Économie et du Commerce Nicolas Nahas s’est exprimé, estimant «que toute activité qui encouragerait les jeunes Libanais à rester dans leur pays est nationale par excellence». Nicolas Nahas a également souhaité que ces salons constituent un modèle pour la promotion de l’initiative individuelle et la participation de la société civile dans le développement, en permettant de mettre en valeur les compétences des jeunes qui affluent en grand nombre sur le marché du travail. Il a de même souligné l’importance de la stabilité dans le processus de croissance et dans le monde du travail, insistant sur le rôle des petites et moyennes entreprises. «Sur 24% des femmes qui travaillent au Liban, près de 11% sont au chômage, alors que dans les capitales européennes 70% des femmes sont actives», a par ailleurs relevé le ministre sortant de l’Économie et du Commerce. À noter que, selon le dernier rapport de la Banque mondiale, «le Liban devrait créer 23 000 emplois par an sur les dix prochaines années pour absorber le nombre croissant de demandeurs». Dans un pays où l’État n’a pas une politique d’encouragement pour l’emploi et la formation des jeunes, les nombreux visiteurs ont pu garder espoir en se présentant aux comptoirs des entreprises et en passant des entretiens d’embauche sur place. Ces sociétés ont conservé leurs CV et poursuivront la prise de contact après le salon. Pour les accueillir, instances économiques, consultants, incubateurs et PME étaient au rendez-vous pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans leurs démarches. Page.18 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE Innovation et espoir lors du Forum international de Beyrouth pour la Franchise (BIFEX 2013) Entretien entre le président Choucair et l’ambassadeur danois au Liban Les différents salons et expositions du mois d’avril ont représenté pour le tout Beyrouth économique une lueur d’espoir. Un des derniers en date, le Forum international de Beyrouth pour la Franchise (Bifex) a ouvert ses portes le 17 avril dernier à l’hôtel Phoenicia. Innover et s’adapter pour mieux résister, un message à retenir en ces temps de crise économique et politique locale et régionale. PROCHAINS ÉVÉNEMENTS Conjointement organisé par l’Association libanaise pour la franchise (LFA) et le groupe al-Iktissad Wal Aamal, en collaboration avec le ministère de l’Économie et du Commerce, le Bifex a coïncidé cette année avec la réunion du Conseil mondial de la franchise (WFC), présidé par le Liban. Invitée par la Lebanese Franchise Association (LFA), une délégation du World Franchise Council (WFC) rassemblant des représentants de plus de 20 pays était également au rendez-vous de ce forum. En pleine mondialisation et mutation technologique, l’innovation est devenue nécessaire. Ce thème était à l’honneur de la troisième édition du Beirut International Franchise Forum and Exhibition (Bifex) qui s’est ouvert le 17 avril dernier à l’hôtel Phoenicia de Beyrouth. Plusieurs sujets d’actualité ont été débattus par un panel d’experts libanais et étrangers lors notamment d’un atelier de travail qui a traité de l’espace numérique comme outil de promotion d’une marque. Au programme des deux journées complètes consacrées à la franchise, cinq réunions de travail et trois ateliers de travaux pratiques. Les nouvelles technologies, l’explosion du cobranding (partenariat entre deux marques) et l’innovation sur le plan des franchises. Des officiels, de nombreux hommes d’affaires et des franchiseurs potentiels ont aussi assisté à cette manifestation dédiée à la franchise et à la promotion et l’innovation de l’image de marque libanaise. L’ambassadeur danois au Liban, Jan Top Christensen, était l’invité de Mohamed Choucair qui a reçu son hôte en présence des deux vice-présidents de la Chambre de commerce de Beyrouth, Gaby Tamer et Nabil Fahed. L’ambassadeur était accompagné d’une délégation d’hommes d’affaires danois, représentant un groupe de grandes entreprises, pour voir les conditions économiques des domaines de coopération et d’investissement entre les deux pays. Au cours de cette rencontre, le président Choucair a fait part des spécificités et des avantages dont bénéficie l’économie libanaise et de l’intérêt à faire des affaires avec le Liban. Il s’est aussi arrêté sur la vaste expérience des sociétés libanaises dans divers secteurs, notamment le commerce et les services, en insistant sur l’importance accordée par la Chambre de Beyrouth à établir des partenariats entre le secteur privé libanais et son homologue danois dans les différents pays. Mohamed Choucair a également vanté la place stratégique du Liban et de son économie dans la région, un lien entre le monde, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. L’art et La culture à l’honneur de la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban! troisième édition de PHOTOMED 2013: le Liban à l’honneur du Festival de la photographie méditerranéenne La Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban soutient aussi l’art et la culture, et plus spécifiquement la photographie dans le cadre du Festival Photomed 2013 qui se déroulera à Sanary sur mer, Toulon et Bandol, du 23 mai au 17 juin prochain. Pour cette troisième édition, Le Liban et ses photographes seront à l’honneur et en avant-première, les photos de l’illustre réalisateur, Costa-Gavras, restées jusque-là cachées au grand public, seront dévoilées. À noter que cet événement sera ouvert gratuitement au public et exposera trente photographes dans vingt-trois lieux différents. De passage au Liban pour quelques jours, Philippe Heullant, directeur du magazine Images et organisateur du festival, ainsi que Serge Akl, directeur de l’Office du Tourisme du Liban, l’un de ses partenaires officiels, et le photographe Tony El Hage, commissaire général de la jeune photographie libanaise lors de cette exposition, ont rendu visite au directeur général de la Chambre de commerce de Beyrouth. À cette occasion, Rabih sabra a assuré devant ses convives que la Chambre était ravie de parrainer ce Festival de la photographie qui donnera une grande place et visibilité aux jeunes photographes libanais reconnus et émergents. Renforcer les liens entre les chambres de commerce de Beyrouth et du Var dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée Un festival qui, pour sa troisième édition mettra, le Liban et ses talents à l’honneur et va aussi promouvoir la diversité et la richesse des cultures méditerranéennes à travers la photographie en donnant une vision concrète et illustrée de l’Union pour la Méditerranée dans l’objectif de rapprocher les peuples, faire émerger des intérêts communs et favoriser les échanges. Ce sera également une occasion de mettre en place des liens privilégiés entre la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban et la Chambre de commerce et d’industrie du Var dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée. Le Festival Photomed cru 2013 se déroule- ra sous l’égide du ministère Français de la Culture, du Conseil culturel pour le soutien de la Méditerranée ainsi que de la région Provence Alpes Côte d’Azur, du département du Var et de la ville de Sanary sur mer. Parmi les partenaires officiels, l’Office du Tourisme du Liban et la Banque Med. Mettre en valeur la photographie méditerranéenne Philippe Heullant, directeur du magazine Images, a affirmé lors d’un dîner de presse offert par Serge Akl, «que la création du Festival Photomed il y a trois ans avait pour objectif de mettre en valeur la photographie méditerranéenne et les photographes méditerranéens car nous avons estimé qu’ils étaient laissés pour compte par les nombreux festivals du monde». Il a poursuivi en affirmant «qu’il en était de même pour les revues spécialisées en photographie». De ce constat, est né le Festival Photomed «qui a pour objectif d’être le lieu de rencontre de tous les talents méditerranéens». «À la rédaction du magazine Images, beaucoup de jeunes photographes issus de la région méditerranéenne venaient nous présenter leurs travaux et très peu d’entre eux avaient la possibilité d’exposer et d’avoir une visibilité médiatique», a t-il expliqué. «Jusqu’alors, seuls les grands noms parmi ces photographes étaient présents lors des expositions», a-t-il précisé. Photomed 2013: le Liban invité d’honneur, Costa Gavras photographe d’honneur Philippe Heullant justifie le choix de Sanary sur mer comme lieu pour présenter ce festival car «c’est une ville de 25 OOO habitants l’été, qui a gardé son cachet, son authenticité et elle est très tournée vers la culture avec de nombreux lieux d’exposition à la carte. De plus, c’est une porte ouverte sur la Méditerranée car Sanary sur mer a un lien très fort et historique avec la Turquie. Elle est aussi entourée par deux îles, l’île de Bandol et Les Embiez, toutes deux appartenant à la famille Ricard», raconte l’organisateur. Ainsi, les visiteurs de Photomed 2013 pourront parcourir cette exposition à bord de bateaux qui feront 13 escales autour des îles. Ce festival s’est ensuite étendu au port de Bandol, «un des plus grands et plus beaux ports de la Méditerranée», permettant aussi d’être sur terre dans cette ville spécialisée en vin et en huile d’olive. Toulon fait également partie des villes accueillant cette exposition à l’Hôtel des arts, un lieu dédié à la culture. Depuis sa création, ce festival met à l’honneur un pays et un photographe. «La première année, nous avions la Turquie comme invité d’honneur puis le Maroc pour la seconde édition». «Le photographe invité d’honneur est généralement originaire de la Méditerranée ou ayant accompli un travail photographique sur cette région», poursuit Philippe Heullant. Pour cette troisième édition, le Liban a notamment été choisi en raison de sa proximité culturelle avec la France. «Mais c’est surtout ma rencontre avec Serge Akl, le directeur de l’Office du Tourisme du Liban, qui nous a convaincus, car Serge est là pour promouvoir la culture libanaise et pour nous c’était un appui considérable qui nous a permis de monter ce projet et de mieux découvrir la photographie libanaise. Notre rencontre avec Tony El Hage, qui est d’une part un grand photographe et qui a aussi une grande connaissance de la photographie libanaise, fut également déterminante», conclut le directeur du magazine Images. Amateurs de photos, et de photographies méditerranéennes en particulier, rendez-vous du 23 mai au 17 juin 2013 à Sanary sur mer, Bendol, Toulon et sur l’île de Bandol principalement, pour découvrir 23 expositions d’une trentaine de photographes. Outre la présence de photographes libanais, la photographie slovène, grecque et italienne sera présente. Une occasion de rendre hommage à de grandes figures de la photographie méditerranéenne comme Gabriele Basilico, Nino Migliori ou Fouad Elkoury. Sans oublier que l’invité d’honneur de cette troisième édition est l’illustre réalisateur Costa-Gavras qui pour la première fois exposera ses photographies. Plus de 50 000 visiteurs sont attendus cette année encore à la découverte desphotographes libanais émergents. Caroline Tabet, Lara Zankhoul, Tanya Traboulsi, Joanna Andraos, Mazen Jannoun, Ghadi Smat et Emile Issa sont les sept jeunes artistes libanais très prometteurs choisis par Tony El Hage… Des noms à retenir absolument! À noter également l’exposition sur Tony el Hage, commissaire général de cette exposition dédiée au Liban, un clin d’œil de la direction artistique de Photomed à ses années de jeunesse et l’hommage rendu à Fouad Elkoury à travers ses photographies célèbres. Numéro 20 CONFERENCES Plymouth-United Kingdom The St. Andrews Charitable Trust International Multi - Sectoral Conference on Women/Youth Empowerment is going to be held in Plymouth-United Kingdom from the 17th of June till the 1st of July 2013. For more information: T:+447045773989 email: st.andrewscharityfoundation@ yahoo.co.uk http: www.standrewsfoundation.co.nr exhibitions China The Ministry of Commerce P.R. China will hold the 7th Annual China International Auto Parts Expo in China International Exhibition Center (old venue) in Beijing from 13th to 15th September, 2013. For more information: T: +86-10-68991436 F: +86-10-68991422 email: [email protected] http: www.iapechina.com Fiera Milano City EIRE Expo Italia Real Estate is going to be held in Fiera Milano City (exhibition grounds) on 4-6 June 2013. For more information: T: +40 728 086 130 T: +40 21-450.50.63 email: [email protected] http: www.carnexpo.ro Tunis For more information: T: +39.02.31911911 http://www.eire.mi.it The International Exhibition of Industrial Partnership and Innovation: Tunis-MedIndustrie 2013 is going to be held in Tunis on 12-15 June 2013. Istanbul, Turkey For more information: For more information: T: + (216) 71 247 322/ 71 333 945 F: + (216) 71 339 422 / 71 354 744 email: [email protected] http: www.tunis-medindustrie.com T: +902124685200 F: +902124655559 email: [email protected] http: www.futuralliaistanbul2013.com Cairo-Egypt Glass World 2013 is going to be held in Cairo-Egypt on 28-30 June 2013. For more information: T: +20226712287/26705239 F: +20222753634 http: www.glassworldex.com The Crans Montana Forum of New Leaders for Tomorrow is going to be held in Baku (Azerbaijan) on 27-30 June 2013. Deadline for submitting curriculum vitae to [email protected] is May 31st. For more information: T: +377.9770.7000 F: +377.9770.7040 email: [email protected] or visit www.cmf.ch Cairo-Egypt The First Arab International Public Relations Conference is going to be held on June 25-26, 2013 in Cairo-Egypt. For more information: T: (002)22580006 F: (002)0222580077 email: [email protected] http://www.arado.org.eg/aipr London The 7th Annual Three-Day Workshop on “STRUCTURING INNOVATIVE ISLAMIC FINANCIAL PRODUCTS” by the Institute of Islamic Banking and Insurance (IIBI) is going to be held in London on 14-16 June 2013. For more information: T: +44(0)2074330840 F: +44(0)2074330849 email: [email protected] http: www.islamic-banking.com BUSINESS OPPORTUNITIES Bucharest-Romania CARNEXPO 2013-meat and livestock exhibition-is going to be held in Bucharest-Romania on 23-26 October 2013. Baku (Azerbaijan) Page.19 Futurallia Global B2B Forum is going to be held in Istanbul, Turkey on June 05-07, 2013. China The 12th China International Consumer Goods Fair (CICGF) is going to be held in China on June 8-11, 2013. For more information: T: 008657487178074 email: [email protected] http: www.cigf.com • PoleCo, based in Canada, specialized in the design and supply of solar and wind powered lighting systems is looking for Lebanese representatives to promote their products. For more information: T: +1 (902) 876-2834 F: +1 (902) 876-7141 email: [email protected] http: www.poleco.ca • FDI export, based in India, specialized in the manufacture & export of complete range of HAND TOOLS products is looking for Lebanese promoters for their products. FDI export offers also multi color printing on the spanners & pressed panel combination spanners. For more information: T: 0091-161-2680067 / 2680068 / 5097649 email: [email protected] http: visit www.fdiexport.com • Urvesh Psyllium Industries Limited, based in India, specialized in the export of Psyllium Seeds, Psyllium Fiber, and Psyllium Husks & Powder. For more information: T: +91-2767-282390/282391 F: +91-2767-282392 email: [email protected] http: www.urvesh.com • Sumi Corporation, based in Japan, specialized in the export of Mattress Pads and Pillow Pads, is seeking Lebanese promoters for their products. For more information: T: +81467715750 F: +81467715751 email: [email protected] http: www.sumico.com • Ina Marble & Zeolite, based in Turkey, specialized in the supply of White Dolomite Gravel (Dolomite Chips), Marble Chips, Pumice Stone, Gypsum, Zeolite, Salt (Industrial Salt, Edible food salt, Road salt, Fluorspar,Travertine & Marble is looking for Lebanese promoters for their products. For more information: T: + 90 541 931 74 56 / + 90 266 245 34 91 email: [email protected] • Vegas UA Ltd, based in Ukraine, specialized in the export of food products, powdered milk, powdered eggs, and gelatin is looking for Lebanese promoters for their products. For more information: T:+380675097808 /+380995473781 F: +380442340647 email: [email protected] / [email protected] • Sangmeshwar International (P) Ltd, based in India, specialized in the manufacture and Export of Laboratory & Scientific Equipment ranging from Science Teaching Equipment for Physics, Chemistry, Biology and General Laboratory. For more information: T: +91-171 2821079/+91 171 2821080 F: +91 171 2671112 email: [email protected] http: www.sangmeshwar.com • Three Sixty Power Products Pvt Ltd., based in India, specialized in the manufacture & distribution of UPS, Batteries (Tubular & SMF), Solar Inverters, Solar Charge Controllers, Solar Hybrid Systems, Solar Products (Solar Lanterns, Solar Home Lights, Solar Street Lights), Stabilizers, Wind turbines/ mills, are seeking Lebanese distributors for their products. For more information: T: 0091-124-4280750 F: 0091-124-4280753 email: [email protected] http: www.threesixtypower.com • The Chamber of Commerce and IndustryStara Zagora (Bulgari) announces the willingness of Sredna Gora AD, specialized in the production of solid wood furniture and components, to have partnerships with Lebanese companies. For more information: T: +359 42 600 206 F: +359 42 600 205 email: [email protected] http: www.srednagora.com Page.20 Numéro 20 ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE OUR SERVICES Headquarter: T: 01-353190 e-mail: [email protected] Membership & Authentication Provides Membership Certificates to member companies as well as Certificates of Origin for goods exported from Lebanon and endorses invoices in relation to this process. Also offers services in relation to the authentication of documents for commercial and industrial member companies. T: 1314 Ext: 113 Email: [email protected] GS1 Labeling services “GS1 Lebanon”, the sole representative of GS1 in Lebanon, is a leading global organization dedicated to the design and implementation of global standards and solutions to improve the efficiency of the supply and demand chains on a global scope and across sectors. T: 1314 Email: [email protected] Sin el Fil T: 01-498062 Email: [email protected] Jounieh T: 09-838700 Email: [email protected] CCIAB CCIABML Agribusiness Services The Chamber provides a wide range of agribusiness services including technical and market information, export requirements, marketing standards, trade statistics, and micro services to farmers and agricultural enterprises. T: 1314 Ext: 18 Email: [email protected] Lebanese Arbitration Center (LAC) The Lebanese Arbitration Center was established in 1995 as the first center of its kind in Lebanon, specialized in settling disputes arising from commercial, financial, engineering and construction contracts. LAC operates in an independent, confidential and transparent manner through well known, experienced and highly reputed arbitrators. T: 1314 Ext: 171 Email: [email protected] Business Training Center Lebanese Mediation Center (LMC) Provides highly qualified and professional training programs within the objective of satisfying the needs and requirements of the SMEs. These training programs encompasses long term cycles, targets seminars and customized tailored modules in the fields of business, management, finance and taxation. The LMC is the first private center of commercial mediation in Beirut, established by the Chamber. The LMC’s mission covers the training and accreditation of mediators, conducting commercial mediation cases and raising awareness on the benefits of mediation in Lebanon. T: 1314 Ext: 15 Email: [email protected] T: 1314 Ext: 172 Email: [email protected] ATA & TIR Carnets ATA Carnet (Temporary Admission) simplifies temporary importation of goods, professional equipment, and commercial samples. TIR Carnet (Transports Internationaux Routiers) is designed to speed up border – crossing of merchandises. The Chamber is the accredited body of issuing and guaranteeing ATA & TIR Carnets in Lebanon. T: 1314 Ext: 132 Email: [email protected] Center for Economic Research (CER) Prepares annual reference publications that include analytical reports on the Lebanese economy and the investment environment, surveys and position papers on central and controversial economic issues. CER provides, as well, support to SMEs and young entrepreneurs in the framework of FARO and Credit Guarantee Fund. T: 1314 Ext: 14 Email: [email protected] Development Projects The Chamber participates in the implementation of development projects financed by international organizations. The aim of these projects is to provide support and technical assistance to Lebanese enterprises mainly SMEs. T: 1314 Ext: 164 Email: [email protected] / [email protected] FARO FARO is a financial support fund intended to help enterprises turn their innovative products, services or innovative business model into permanent competitive advantages. FARO offers up to $20.000 loans to innovative companies at a maximum of 1 percent interest with flexible repayment schedule. T: 1314 Ext: 14 Email: [email protected] External Relations The Chamber organizes business delegations within the objective to explore new markets for member companies. It also strives to enhance the role of the Lebanese Joint Business Councils as the most effective tool to boost the bilateral economic, trade and investment relations between businesses in Lebanon and foreign countries. T: 1314 Ext: 162 Email: [email protected] / [email protected] Events Like us on www.facebook.com/CCIAB Within the same framework, the Chamber organizes business events, seminars, conferences and B2B matching events in addition to arranging logistics such as catering, flight reservations, accommodation bookings and transportation for foreign companies willing to develop trade relations, business ventures and investments in the Lebanese market. Follow us on www.twitter.com/CCIABML T: 1314 Ext: 163 Email: [email protected] Call us on 1314 Hotline number