Gouverner c`est prévoir…

Transcription

Gouverner c`est prévoir…
‫ملحق االقت�صاد‬
‫اللبناين والعربي‬
٥٦٣ ‫عدد‬
٢٠١٣ ‫�أيار‬
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
éDITO
Gouverner c’est prévoir…
Pourquoi des articles
en anglais?
ECONEWS est une publication
bilingue, les articles sont publiés
dans leur langue originale.
Mohamed Choucair
Comment expliquer qu’à partir de
voies différentes, l’on arrive aux
mêmes fins? Et qu’à l’inverse, à partir de voies identiques l’un arrive à
ses fins, et l’autre non? Cela tient à
la qualité des temps qui peuvent ou
non être conformes à notre façon de
procéder.
Notre culture est celle de l’entreprise.
Il y a quelque mois, nous avions comparé le gouvernement à l’entreprise.
Celle-ci peut faire faillite pour de multiples raisons qui ne sont pas le fait
du gérant. Pourtant, il doit subir les
conséquences et affronter une liquidation douloureuse pour une faute
qu’il n’a pas commise. Pourquoi?
Parce que le rôle de l’entrepreneur
est de prévoir. C’est lui qui récolte les
fruits et subit la sanction. C’est la loi
du marché.
Quand l’économie est prospère, l’action du gouvernement est bénéfique,
la croissance est au rendez-vous, il y
a de plus en plus d’investissements,
le niveau de vie s’améliore, les gens
s’enrichissent, la spéculation bat son
plein; «quand le bâtiment va tout va».
Si le vent vient à tourner, la croissance s’étiole, l’investissement se réduit comme peau de chagrin, les salaires cessent d’augmenter, ils sont
bientôt rongés par l’inflation, rien ne
va plus! Le gouvernement explique…
et explique… mais ses explications
n’apportent rien.
lars dans des titres à risque. Les
banques libanaises, elles, se sont
abstenues. La Banque centrale fait
des prouesses pour soutenir l’investissement et la demande au moyen
de crédits assistés à l’investissement
industriel, agricole et touristique,
technologique, immobilier ou encore
lié à l’innovation. Le gouvernement
précédent a réduit les subventions et
menacé de les annuler. On attend la
position du nouveau gouvernement.
Qu’on ait vécu un tel scénario aux
États-Unis ou en Europe, cela peut
se comprendre. Les gouvernements
ont été victimes d’une conjoncture
que l’action d’autres gouvernements
a provoquée. Mais il se trouve malheureusement des pays qui n’ont pas
la même quiétude et pour qui l’insécurité politique, économique, sociale
est de mise. Briguer le pouvoir dans
de telles circonstances, c’est affirmer en être à la hauteur. On ne traite
pas à la légère la vie des citoyens et
le devenir des nations.
Ceci est insuffisant. La relance nécessite une politique publique musclée axée sur le développement des
infrastructures, de l’électricité, des
télécoms, des barrages, des déchets
solides, etc. Évidemment, ces programmes requièrent une gestion rigoureuse du budget de l’État afin de
restaurer les dépenses d’investissement. Autrement, on ne voit pas comment une reprise au niveau du marché peut être possible. On attend la
position du nouveau gouvernement.
Le Liban est un pays de services et
de tourisme. Ce choix est antérieur à
notre génération. Chaque évènement
sécuritaire le met à terre. Celui qui
gouverne doit savoir qu’un dérapage
a toutes les chances de se produire.
Comment le prévenir? Comment en
atténuer les effets? Faut-il une révision structurelle de l’économie? On
attend une proposition du nouveau
gouvernement.
Le dérapage qu’on a subi l’an dernier sera lourd de conséquences. Le
tourisme brisé, le chiffre d’affaires
du commerce est certainement amputé de moitié. Les analystes savent
qu’une moyenne de 20% en termes
de profit dans le petit commerce va
se transformer en une perte de 20%.
Si ce phénomène venait à s’inscrire
dans la durée, personne ne tiendrait
le coup. Comment éviter les faillites
en chaine? On attend une action du
nouveau gouvernement.
Les banques chypriotes ont investi
l’équivalent de 27 milliards de dol-
Autant de secteurs que nous avons
longtemps négligés. Si l’analyse
porte sur l’aspect technique, estil permis qu’un pays, au pouvoir
d’achat per capita de l’ordre de
16 000 dollars, manque d’électricité, stoppe la construction de dixsept barrages prêts à être exécutés,
n’achève pas la réparation du réseau
routier détruit par Israël en 2007, et
se satisfasse d’un internet et d’un téléphone des années derrière les pays
de la région? On attend l’action du
nouveau gouvernement.
Si le gouvernement se déclare en faveur d’un plan d’action qui le rende
capable de gérer les défis que le Liban
est fatalement condamné à affronter
dans la conjoncture
présente,
nous serons tous
avec lui, son programme sera le
nôtre, et nous
serons constamment le support
de son action. Directeur responsable Mohamad LAMAA
Immeuble CCIA-BML,
Responsable de la coordination
Elham RAHAL
Rue 1 Justinien, Sanayeh
Rédaction Marilyne JALLAD
PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban
Conseiller économique
Roger [email protected]
Maquette
Integrated communications
hotline: 1314 ext: 162
www.facebook.com/CCIAB
P1. édito
Gouverner c’est prévoir
P2, 3, 4. Interview
• Abi-Habib Khater, Chairman
of Kafalat
• Salah Osseiran
P5, 6. Tribune
Regards croisés sur la conjoncture
• Joseph Gemayel
• Shadi Karam
P7, 8. CONJONCTURE
• Offshore leaks
• Greek: Who’s next?
P9, 10. Étude
• Going for triple P ventures
Productive, Profitable, Prized
• Chamber - Certified Exports Up
20 Percent in 2012
P11, 12, 13. Enquête
• Un nouveau Achrafieh se
construit
• La crise économique ne coupe
pas l’appétit des promoteurs de
centres commerciaux
P14, 15. Structure compétitive
• Le crédit-bail ou Leasing
• Une bonne gouvernance (...) pour
une meilleure performance des
entreprises
P15, 16, 17, 18. évènements
• The Green MED Initiative project
“GMI” Technical Training
• Horeca, 20 ans déjà…
• Signature d’un accord de
coopération entre les chambres de
commerce de Tripoli et de Beyrouth
• Forward et Business: les salons
qui accélèrent le recrutement et
aident les jeunes entrepreneurs à
lancer leur start-up
• Innovation et espoir lors du
Forum international de Beyrouth
pour la Franchise (BIFEX 2013)
• Entretien entre Mohamed Choucair
et l’ambassadeur danois au Liban
P18. Prochains évènements
Numéro 20, Mai 2013 - Publication «CCIA-BML»
ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb
TABLE DES MATIÈRES
www.twitter.com/CCIABML
• L’art et La culture à l’honneur
de la Chambre de Beyrouth et du
Mont-Liban!
P19. CONFERENCES, EXHIBITIONS &
BUSINESS OPPORTUNITIES
P20. Our Services
Page.2 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
Interview
Khater Abi-Habib: «One would hope that if the situation becomes less tensed in the Middle-
East and in the country, local interest rates could become lower. This would allow us to stop playing
the counter-distorting game, and all sectors to receive their financing in the same circumstances»
The chairman of Kafalat,
Khater Abi-Habib, is very interested in promoting a project aiming at enlarging the
financing pool of start-ups,
hence contributing to the
development of these small
companies usually launched
by young entrepreneurs and
characterized by a high potential of growth. Baptized
the start-up equity site, this
project also aims at improving competitiveness within
certain economic sectors
such as information technology and agriculture. At last,
the project aims to match
financing, which is very advanced in the lending sphere,
with equity financing.
Interest rates in Lebanon are
structurally higher than in Europe.
However, the Lebanese Pound has
been stable for 20 years. The rates
shouldn’t have fallen normally?
Since the early 1990’s, the yield
of the 1-year treasury bill has
consistently and gradually fallen
from over 30% to 5% only at a
time when the Lebanese Pound
was first rising against the U.S.
Dollar, and then remained completely pegged, denoting a sign of
financial confidence. At present,
the Lebanese Pound interest rates
are higher (though reasonably higher) than the U.S. interest rates,
partly reflecting the pressure of
our public debt, but also reflecting
deliberately low (FED policy) rates
in the United States to counter the
deflationary-tendencies.
The government and the Central
Bank of Lebanon try to offset the
situation by interest rate subsidies and credit assistance with
the aim to promote several sectors. What are these sectors and
how they were chosen?
At the very beginning, at the
launch of the first program immediately after the 1995/1996
period, the market started to crumble and the real estate to retract
for a few years. In parallel, there
was a public sector crowding out
effect for the private sector, as far
as interest rates were concerned to
maintain on the one hand, the value
of the currency (improving it at the
beginning and then pegging it) and
the government borrowing needs, on
the other hand. In addition, interest
rates on the US dollar in the midst of
the 1990’s were very high except for
the very best clients, and inflation
at that time was limited because
the Lebanese Pound was on the rising trend, so the overall conditions
were quite penalizing. Also, during
the war, the Lebanese banking sector had very intelligently adopted a
policy of operating in such a way
that helped it survive for 15 years
and then thrive. In fact, what kept
the country connected most during
that period were the banks that used
to operate everywhere in a unified
fashion; but the price of war was
a currency collapse, rising interest
rates and the fall of five to six local
banks. Yet, after the end of the war,
and in order to consolidate a surviving banking sector and limit the
risk level, the lending policy adopted
was centered around short-term facilities addressed to businesses and
sectors with quick cash flows like
trade, services, commerce, so that
the bank would see money returning
to their coffers relatively quickly and
more importantly with reduced risks
to be redeployed later on. Therefore
banks lent mostly people in those
sectors and refrained relatively from
lending to those in sectors which required long-term financing such as
agriculture, considered vulnerable
because of risks related to geographic considerations, or industry or
tourism, which depend to a high
extent on the country situation.
Then, they tended to lend in areas
which they felt always had some modicum of state control, mainly Beirut
and Mount-Lebanon, where also the
biggest part of the population was
concentrated. They also made sure
to take guarantees in real estate,
so they favored real estate in areas
they considered of value whatever
happened. And they also lent to the
older best established businesses
with well known names and proper
assets; so in effect, lending in the
country was directed to the trade
and service sectors, in most central areas of the country and to the
larger and best known enterprises
with the best and most secure guarantees. In this context of limited
and selective lending, the central
Bank started giving subsidized
loans so that the banks would lend
to four sectors: agriculture, industry,
tourism and later, with Kafalat, high
technology, as a rising sector. These
sectors were in fact underfinanced
because of the rational and prudent
attitude that had developed during
the war. As a result of this policy the total amount of these loans having progressively risen from 1.5 to
10 million Dollars - sectors such as
industry and tourism were able to
develop at a faster pace.
Soon after, with the program of KAFALAT, we started addressing the
other side of lending, whereby we
wanted to equate the small customers who did not have the right
guarantees in the right parts of the
country with others more fortunate
customers, and to encourage the
banks to equalize lending between
the center and the peripheries, but
also between big and small, established and start-up, well known
and not known enterprises. Hence,
KAFALAT s.a.l started by issuing a
guarantee of 75% to loans of up
to 300 million Lebanese Pounds
(200,000$), with a 7-year reimbursement period and a grace period of
up to one year. Later on, other programs emerged for much smaller entities such as the “European Social
and Economic Found” (ESFD) to
adjust the structural problems in
the industrial sector. In addition to
those loans benefiting from a guarantee, the Central Bank started
offering loans exempted from the
special reserve requirements to reduce the cost of lending. Subsidies
at that time were very high, at 7%
- which KAFALAT loans never used
completely – then lowered to 4.5%
but still remained quite significant.
In summary, because of our political past situation, the government
high indebtedness and the consequent structural distortion of the
lending market, the Central Bank
and other programs associated
with KAFALAT became important
counter-distorting tools. One would
hope that if the situation becomes
less tense in the Middle-East and
in the country, local interest rates
could become lower. This would
help us stop playing the counter-distorting game, and allow all
sectors to receive their financing in
the same circumstances.
In all the credit allocated to the
private sector, what do you think
is the share of credit assistance?
Our ratio of so-called assistance
loans is only a small portion, yet
a significant portion. There is a
new package to be launched by the
Central Bank to further encourage
the banks with amounts totaling
approximately 1.35 billion Dollars.
Since overall lending is rising, and
it did rise last year, assisted lending
might rise to around 12%; knowing
that there are loans, especially
housing loans, that are partly assisted, which makes total assisted
lending represent 15% to 18% of
total lending. Yet, as far as productive sectors lending is concerned,
this ratio will continue revolving
around 10% to 12%. Concerning
the new package, above 70% of the
allocated amount goes to housing
and 30% goes to the productive
sectors, i.e. about 400 million Dollars, of which around 50% would
be KAFALAT loans.
KAFALAT is the most dynamic
instrument harnessing the grant.
What is the share of total assisted
loans? And what are the forms of
these loans?
KAFALAT total loans stands at
around 650 million Dollars, which
represents about 2% of total len-
Numéro 20
ding in the economy, with a fair
number of loans close to 8,000.
As mentioned earlier, these loans
are dedicated to agriculture and
industry, the largest two sectors
we support - each of them receives
around 40% - in addition to tourism, traditional crafts and high
technology; this latter receives less
than 2% of the total loans, albeit
it is growing and highly available.
When we started the KAFALAT
program, over 85% of all loans
in Lebanon were allocated to businesses located in Beirut and the
surrounded districts. Now, both
Beirut and Mount-Lebanon receive
52% of the loans, while 48% go
to other regions: the North, the
Bekaa and the South. If we take a
distant area in the Mount-Lebanon,
like Jbeil, or upper Kesrouan or the
mountains of Shouf and Aley, the
share of loans allocated to the non
central area would grow up to 65%
of the total lending envelope.
Similarly, how much loans to be
allocated to consumer products,
particularly sustainable housing?
In addition to regular programs,
we also have specialized programs
to handle structural weaknesses in
the financing market, and to encourage start-ups and the expansion of companies, as well. Our objective is to encourage companies
to undertake structural reforms,
so that if successful, they become attractive to first venture capital, and later to capital funding.
Among these programs that we
created in collaboration with the
European Union, are “KAFALAT +”
and “KAFALAT Innovation”. In the
first program, we raised the ceiling
and changed certain accessibility
criteria. In fact, in the basic KAFALAT program, anybody can benefit
from it. So, if you have a small business and it is not registered, let’s
say you want to buy a machine and
you need 30,000 dollars, you can
do it in your own name. And if companies are registered as simple enterprises, or S.A.L or S.A.R.L, they
could also benefit from the basic
KAFALAT program. Many of those
people who benefited from our
loans do not differentiate between
the family and the business budget,
especially in agriculture, so we allowed the banks to take additional
guarantees that can be a mortgage
up to 50% of the loan. In “KAFALAT
+” the ceiling was raised from LBP
300 millions to LBP 600 millions
and the guarantee from 75% to
85%; however, when the banks use
this instrument, they have absolutely no right to take any other form
of guarantee, be it a personal gua-
rantee or a mortgage. In “KAFALAT
+”, there are basic equity requirements when compared to the basic
KAFALAT: For example, if you are
starting or expanding your enterprise, the share of borrowing should
not exceed 70% of the total investment, compared to 30% of equity in
the basic program. In addition, the
company has to contribute to the financing with a share of 20%. This is
to make people put more equity in
their companies, and also to make
companies more transparent; so if
successful, they might benefit from
equity financing.
In “KAFALAT Innovation”, the aim
was to motivate the new industries,
especially those specialized in information technology, but not exclusively limited to them. The people
who could benefit from this loan,
have to own a start-up (a company
less than 2 years old) which is corporately structured like in “KAFALAT+”, being an S.A.L, S.A.R.L or
a cooperative. It has to propose an
innovative product that hasn’t been
produced before anywhere else in
the world, or has, at least, a unique
approach relative to the proposed
product. The guarantee granted in
the context of this program is 90%.
In parallel, we accede to all procedures requested by the banks; and
these new companies have to contribute up to 10% as equity. More recently, we have pinpointed, with the
help of the European Union, other
gaps in the market for special products and a big program is undergoing with the Central Bank and the
EU, where we will grant loans for the
sectors we already deal with to go for
sustainable energy. The loans will be
granted for 10 years with two years
of grace period, or 15 years with the
same grace period. We also have a
new program for very small farmers,
so the loans granted are approximately 65 million Lebanese Pounds
and KAFALAT will secure a guarantee
of 85%. Besides, there is a very important loan, “KAFALAT Trees” for
productive and commercial trees,
which will serve both ecological and
commercial purposes; and given
trees take time to produce, the loan
will be for 10 years with a period of
grace of 3 years so that people will
feel comfortable about the cash flow
and they will not need to have cash
reserves. We do hope this program
will further expand the production
and export of tree products in the
country. Finally, we have also another
program to reinforce innovation and
start-ups with the European Union
so that Venture Capital Funds willing
to invest in companies can leverage
their investments by borrowing for
the companies that they invest in.
Page.3
CHEDE-MED
Cycle des hautes études
pour le développement économique – Méditerranée
Hautes études pour le développement
« Quelle
sortie de crise pour la Méditerranée ? »
économique
en Méditerranée
Session 2013
L’Institut des Finances Basil Fuleihan et ses partenaires, notamment l’Institut de la Gestion publique et du Développement économique, et les instituts
des Finances d’Italie, du Maroc et d’Espagne ont lancé le recrutement du
Cycle des hautes études pour le développement économique en Méditerranée, CHEDE-MED 2013.
Le CHED-MED permet, à travers une formule originale, d’être au cœur de
l’actualité du bassin méditerranéen. À l’occasion de quatre séminaires
organisés tour à tour dans les différents pays partenaires, les auditeurs
pourront ainsi mieux appréhender les défis auxquels les acteurs économiques sont confrontés.
Le thème retenu cette année s’intitule: «Croissance post-guerre: Quelles
perspectives et opportunités pour le Liban et la Syrie?».
Le séminaire organisé au Liban par l’Institut des Finances se déroulera
du 5 au 7 juin 2013.
Consacré aux questions économiques de la région méditerranéenne, ce
cycle constituera pour les participants une expérience particulièrement
enrichissante et permettra de développer et de renforcer le réseau des
acteurs économiques, entreprises et administrations, notamment sur les
deux rives de la Méditerranée.
À noter que la promotion 2013 comptera une quarantaine d’auditeurs. Ils
ont été choisis parmi les:
- Cadres dirigeants d’entreprises qui ont un intérêt en matière de développement dans la région méditerranéenne;
- Cadres dirigeants de la fonction publique dont les missions les amènent à
traiter de sujets d’intérêts communs pour la zone euro-méditerranéenne;
- Ministres, parlementaires et représentants de la société civile;
- Professions libérales, journalistes, syndicalistes, etc.
Pour tout contact: Rola Mounla Darwish
[email protected]
Tél: 01- 425 147 ext: 521
Fax: 01- 426 860
Site web: http://www.institutdesfinances.gov.lb
Chamber’s Job Corner
Applicant A:
24 years graduate, Masters Degree in Business Administration from
NDU with 2 years experience in retail & finance.
Applicant B:
34 years graduate, Masters Degree in Agriculture Engineering from the
Lebanese University with 2 years experience in administration & coordination and training in Baabda Forest.
Applicant C:
27 years graduate, Masters Degree in Computer Engineering from the
Antonine University with a 3 years experience in management.
Applicant D:
24 years graduate in Management from LAU, no previous work experience.
Contact us by sending an e-mail to: [email protected]
Page.4 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
INTERVIEW
Salah Osseiran: Pour le bien de tous, il est grand
temps de séparer le politique de l’économique
Le président de la Commission économique du Conseil
de la Chambre lance un appel
aux réformes pour relancer
l’investissement. Selon Salah
Osseiran, le gouvernement
doit adopter un véritable plan
économique pour sortir le
pays de la crise.
Vous êtes président de la Commission économique du Conseil de la
Chambre. Quel est le rôle de cette
commission?
La Commission économique de la
Chambre a pour mission de donner
des directives en formant et sensibilisant l’opinion du Conseil d’administration sur les activités économiques du pays. Le Liban n’a pas
connu récemment d’événements
économiques majeurs, à l’exception
de la découverte pétrolière et gazière qui apporte une once d’espoir
en ces temps de crises. Nous pouvons également parler positivement
de l’évolution du secteur bancaire du
pays. Le rôle de cette Commission
économique est de continuellement
informer l’opinion de la Chambre.
Vous présidez la Commission ad
hoc en charge de la restructuration
du Centre libanais d’arbitrage. Où
en êtes-vous dans ce projet?
Nous avons bien avancé sur cette
question, et je suis très satisfait du
résultat obtenu suite à une étude
que nous avons menée ces douze
derniers mois pour mieux cerner et
comprendre le problème. Car sans
un véritable diagnostic, il nous aurait été difficile de trouver des solutions. Cette étude, dont l’objectif est
le redressement du Centre libanais
d’arbitrage, a abouti à des résultats
tangibles et à des solutions intéressantes et nous sommes prêts à les
soumettre au Conseil d’administration lors de notre prochaine réunion.
Nous sommes également ravis du
potentiel manqué jusqu’à ce jour, et
qui est réel, sachant que le Centre
d’arbitrage est un service très important au niveau économique mais
aussi au niveau national et régional.
En effet, grâce à ce centre, le Liban
pourrait jouir d’une notoriété plus
importante et attirer des parties libanaises et étrangères. Les deux
centres d’arbit ra ge les p lu s
reconnus dans
la région restent
ceux du Caire et
de Dubaï. Toutefois, le Centre
libanais d’arbitrage est très prometteur. De plus,
nous avons ciblé
de nombreux dignitaires et personnalités
du
monde arabe et international qui seraient intéressés et intéressants pour
servir comme membres du conseil
consultatif du Centre, un atout supplémentaire jouant en notre faveur.
Nous envisageons prochainement le
lancement de ce centre après l’approbation du Conseil d’administration.
Quels sont les domaines de votre
activité professionnelle?
Je suis président d’un groupe familial, Business Projects Co. Holding,
qui s’occupe de «Private Equity».
Nous sommes en effet présents sur
plusieurs marchés arabes dont le
Liban, la Syrie, l’Irak, les Émirats
arabes unis (EAU), l’Arabie Saoudite,
l’Égypte et Qatar. Mais aussi sur
trois à quatre marchés européens
et américains dont la Scandinavie,
l’Angleterre, et les États-Unis. Notre
spécialité est la reprise de sociétés
ayant des problèmes financiers, de
management ou de marché dans
l’objectif de les restructurer.
D’après votre expérience professionnelle, quels sont les secteurs les plus dynamiques dans la
conjoncture actuelle?
Il faut marier
notre approvisionnement et
nos aspirations
avec la demande
du marché international. Nous
ne pouvons pas
être des industriels au Liban,
ni des agriculteurs de taille, et être en compétition
sur un si petit marché local. Nous
pouvons très bien réussir grâce à
notre main-d’œuvre artistique, notre
technologie de pointe mais surtout
dans les logiciels et la programmation. C’est un secteur très prometteur avec de grandes opportunités
pour le Liban et les entreprises libanaises. À condition qu’il y ait de
grands progrès effectués au niveau
des infrastructures, notamment des
télécoms. En effet, il y a beaucoup
de talents au Liban qu’il faudrait promouvoir, et une demande croissante
dans le pays et ailleurs. Nous avons
juste besoin d’un petit «push» au niveau de nos infrastructures.
Comme dit l’adage,
«quand le bâtiment va,
tout va», or c’est l’inverse
qui se passe actuellement
Vous présidez également la Commission ad hoc pour développer les
activités du Centre de formation.
Quelle est l’importance accordée
par la Chambre à cette entité? Et
quels sont ses objectifs?
Je préside depuis huit mois déjà la
Commission du Centre de formation. Je ne peux pas vous dire qu’elle
est aussi avancée que le Centre libanais d’arbitrage mais nous sommes
arrivés à définir le problème. Nous
avons également délimité ce que la
demande du marché exige et nous
sommes sûrs de la contribution importante que pourrait apporter ce
Centre de formation aux Libanais.
Quels sont les secteurs les plus
touchés par cette conjoncture?
Cette crise économique est effectivement spéciale et nous touche juste
à nos portes, à la frontière syrienne.
Alors que certains entretiennent des
liens familiaux, historiques et surtout commerciaux avec la Syrie, la
crise nous encercle de toute part
pour atteindre nos marchés. L’afflux
de réfugiés syriens en grand nombre
et la réciprocité politique entre nos
deux États ont des conséquences sur
le pays. Tous ces facteurs nous ont
conduits à une économie morose. Dès
lors, tous les secteurs semblent très
touchés par cette conjoncture, notamment le secteur immobilier. Les gens
ont peur du lendemain, ils sont dans
l’incertitude. De ce fait, la demande
dans le bâtiment baisse. Comme dit
l’adage, «quand le bâtiment va, tout
va», or c’est l’inverse qui se passe actuellement. Rien ne va plus au niveau
touristique également. Par ailleurs,
la vente au détail est aussi très affectée par cette crise de la consommation et se trouve actuellement dans
une situation désastreuse. La vente
au mètre carré dans le pays a baissé de 30%, voire de 35%. Même le
secteur alimentaire est touché, même
si l’afflux des réfugiés syriens améliore un peu la situation. Nous devons
vraiment trouver des mesures économiques adéquates pour relancer la
consommation en essayant de faire
régner, juste un peu plus, l’ordre et la
stabilité.
Quel programme économique pourrait sortir le Liban de la crise dans
laquelle il se débat?
Il n’y a pas de programme économique miracle pour sortir le pays de
la crise et relancer notre économie. Il
y a tellement de réformes à faire pour
encourager l’investissement au lieu
de nous jeter dans des dépenses inutiles. Généralement, les réformes sont
un «must» dans tous les pays, quelle
que soit la situation économique et
politique. Moderniser les lois est une
chose essentielle, alors vous imaginez bien que, pour notre pays qui est
en crise, c’est indispensable. Concernant la nouvelle grille des salaires
dans le secteur public, les gens ont
certes besoin d’augmentation, et une
restructuration de l’administration
publique est primordiale. Mais il faut
appréhender ce dossier en pensant
au coût. Les solutions envisagées par
le gouvernement sont des solutions
de dernière minute. Il faudrait plutôt adopter un véritable plan économique qui déterminerait quelles sont
nos forces et nos faiblesses. Pour le
bien du pays et de tous, il est aussi
grand temps de séparer le politique
de l’économique, car ce chameau
qu’est l’économie libanaise ne peut
plus tout porter, et s’il tombe, nous
tomberons tous avec lui!
Numéro 20
TRIBUNE
Regards croisés sur la conjoncture
Joseph Gemayel: En période de stagflation, les politiques conjoncturelles deviennent peu efficaces,
et les politiques structurelles inévitables
Le Doyen de la Faculté des
Sciences économiques de
l’Université Saint Joseph appelle à mettre en place une
restructuration de l’économie et une redéfinition du
rôle économique de l’État.
Joseph Gemayel soutient
aussi qu’une politique économique structurelle, avec
toutes les réformes qui en
découlent, est indispensable.
La croissance a été vraisemblablement quasi-nulle en 2012, alors que
l’inflation a poursuivi son ascension.
Sommes-nous dans une conjoncture
de «stagflation» où les mesures de
relance deviennent inopérantes?
Comment en sortir?
Effectivement, nous sommes dans un
cas de figure un peu particulier qui n’est
pas spécifique au Liban car beaucoup
de pays ont déjà connu des situations
identiques de stagflation, ce qui correspond à une stagnation de la croissance
économique accompagnée d’une inflation élevée. Généralement, la croissance
économique s’accompagne d’une légère
poussée inflationniste. La déflation, comprend, quant à elle, un risque de récession, voire de dépression. Or au Liban,
nous subissons actuellement ces deux
inconvénients. En période de stagflation,
les politiques conjoncturelles deviennent
inopérantes. Si nous adoptons une politique expansive de relance économique,
cela accentuera l’inflation, tandis-que si
nous optons pour une politique anti-inflationniste, la croissance économique s’en
trouvera davantage ralentie. En réalité,
ce dont nous avons réellement besoin,
ce sont des politiques de nature structurelle. Nous devons adopter un ensemble
de mesures sur le plan institutionnel, juridique, social, commercial et de l’investissement... L’essentiel est de tenir compte
du fait que l’appareil productif des entreprises mérite d’être modernisé aussi
bien à l’aide d’une meilleure adaptation
aux nouvelles technologies qu’au niveau
de la formation du capital humain. Deux
axes majeurs sont à mettre en place: la
restructuration de l’économie et la redéfinition du positionnement économique
de l’État. Dans le contexte de mondialisation, nous sommes appelés à faire des
choix clairs et à répondre à une question
clé: Souhaitons-nous intégrer ce monde
globalisé? Si la réponse est positive et
j’en conviens, il faudrait déterminer nos
avantages compétitifs en les défendant
auprès des instances internationales,
telle que l’Organisation mondiale du
commerce (OMC), et en appliquant toutes
les réformes économiques nécessaires.
Il faudrait, par ailleurs, redéfinir la place
du secteur public dans la sphère économique, en retraçant les lignes de partage
entre le public et le privé, le Partenariat
Public Privé (PPP) en serait un exemple.
En substance, les politiques structurelles
deviennent inévitables, alors que l’effet
des politiques conjoncturelles est relativement limité.
D’après les chiffres de la CAS, l’inflation a déjà rogné 30% du pouvoir
d’achat en cinq ans. Quelles seraient
les conséquences de la nouvelle
grille des salaires du secteur public
en l’absence de croissance?
Je suis certainement très sensible à la dimension sociale de la politique salariale
qui reste une question épineuse. À ce sujet, il est nécessaire d’avoir une approche
claire et transparente quel que soit le
choix politique adopté. On peut dire que
l’évolution des salaires dépend principalement de deux facteurs majeurs, la productivité du travail et la hausse des prix.
Or la problématique est la suivante: Comment mesurer la productivité au niveau
du secteur public? Cette question fait partie des éléments qui devraient être pris
en compte dans la réforme du secteur
public. L’évolution des salaires doit être
parallèle à la productivité dans un soucis
d’équitabilité à l’égard des fonctionnaires
car nous ne pouvons pas affirmer qu’ils
ont tous la même productivité. Tout cela
nécessite notamment une révolution des
mœurs et des mentalités et des conditions politiques adéquates. À propos de
la réforme du secteur public, je ne dis pas
qu’il faut «moins d’État», mais «mieux
d’État», avec un secteur public plus efficace où la rémunération est davantage
liée à la productivité et, à partir de là,
nous pourrons faire des ajustements en
fonction de l’inflation.
Le baromètre de la production et de
l’emploi se trouve dans la balance
courante dont le déficit a oscillé entre
3 et 4 milliards de dollars les dernières années. Comment remédier à
ce déficit pour soutenir la production
et l’emploi?
La balance courante est un baromètre important, car elle englobe essentiellement
la balance des biens et services, les transferts extérieurs nets et les revenus nets
de facteurs de production. D’ailleurs, les
Anglo-saxons, Américains en particulier,
l’utilisent comme le principal indicateur
des échanges extérieurs. Concernant la
balance courante au Liban, on sait qu’elle
a toujours été déficitaire. En effet, le Liban
est traditionnellement un pays fortement
importateur de biens, car les secteurs
industriel et agricole ont de tout temps
constitué une faible part du PIB du pays.
Quant à la balance des services, elle pourrait s’améliorer en valorisant notre capital
humain bien formé, surtout pour éviter
son exode vers les pays de l’émigration.
Les nouvelles technologies représentent
une opportunité d’investissements intensifs en capital humain, en savoir et en
savoir-faire. Quant aux transferts nets,
ils sont liés, comme nous le savons, à la
conjoncture locale et régionale, et notre
classe politique devrait faire attention à
ne pas exposer la situation sécuritaire du
pays.
Néanmoins, pour le Liban, la balance courante n’est pas suffisamment révélatrice,
la balance des paiements l’est davantage.
Notre balance des paiements a été excédentaire jusqu’en 2011, ce qui a permis
l’entrée nette de devises étrangères dans
le pays, la forte croissance des dépôts
bancaires, l’augmentation des réserves en
devises de la Banque centrale, et donc la
stabilisation de notre monnaie nationale.
Par ailleurs, une révision de nos politiques
économiques extérieures doit être accomplie. Plus tôt nous le ferons, mieux ce sera
car nous pourrons négocier nos avantages.
Plus nous tardons et moins nous seront
compétitifs à l’échelle internationale. En
fait, une économie ouverte de petite taille,
comme l’économie libanaise, a besoin de
s’intégrer dans des espaces plus larges.
Il faudra éviter toute tentative protectionniste, à une époque où même les pays à
économies traditionnellement protégées
se libéralisent (comme la Chine et les pays
du Sud-Est asiatique). J’appelle nos décideurs en matière de politiques publiques
à dépasser leurs préjugés idéologiques et
politiques et à admettre que notre adhésion à des accords multilatéraux de libreéchange serait bénéfique, à long terme, à
notre économie.
L’indice du chômage, 6,5%, d’après
les statistiques, ignore les jeunes et
les actifs qui s’expatrient. La population active représente quant à elle
45% de la population libanaise. Ce
taux reste très éloigné du pourcentage
européen (70%). Comment remédier
à cette situation de sous-emploi?
Au Liban nous avons besoin d’une véritable politique de l’emploi. Il faudrait tout
d’abord réactiver l’Office national de l’emploi qui existe depuis longtemps. Il faudrait
Page. 5
créer les conditions d’un marché du travail efficace, notamment à l’aide des
nouvelles technologies, où pourront se
rencontrer tous les acteurs économiques
concernés, par exemple un marché virtuel on-line. De plus, il est indispensable
que l’état encourage la formation professionnelle continue de notre capital humain. Sur le plan juridique, des mesures
incitatives en matière fiscale doivent
êtres lancées pour les embauches en
entreprise, surtout en faveur des catégories les moins protégées. Cela permettrait une meilleure flexibilité du marché
du travail, une restructuration du temps
du travail et la garantie des droits et des
obligations de notre main-d’œuvre pour
tout type de contrat de travail. En matière d’investissement, il est nécessaire
de favoriser l’entreprenariat, notamment
chez les jeunes. Sur le plan de la protection sociale, je pense qu’il faudrait allier
protection sociale par répartition et par
capitalisation sinon nous nous dirigeons
vers un désastre de notre couverture sociale publique.
Les organisations économiques ont
affirmé à maintes reprises qu’elles
n’étaient pas contre le principe de
la nouvelle grille des salaires, mais
que le budget de l’état n’était pas à
même de la supporter. Peut-on courir un tel risque?
Dans la tradition keynésienne, un déficit
budgétaire peut entraîner une accélération de la croissance économique grâce
à ce qu’on appelle l’effet multiplicateur.
Cependant, nous savons parfaitement
qu’au Liban une telle stratégie, qui a été
suivie dans les années 90, a atteint ses
limites. Un déficit public a besoin d’être
financé et, quel que soit son mode de
financement, il a un coût immédiat
ou décalé sur les générations futures.
Jusqu’en 1992, le financement du déficit public au Liban était financé par
des avances de la Banque centrale, ce
qui a amplifié l’inflation et affecté négativement la stabilité du taux de change
de la monnaie locale. Par ailleurs, l’endettement représente une charge sur
les générations futures, la taxation un
fardeau pour les consommateurs et les
producteurs, quant à l’endettement externe, il affecte notre risque souverain
sur les marchés internationaux. Morale
de l’histoire: une augmentation de la
charge financière du secteur public, en
période de récession, n’aura malheureusement dans l’état actuel des choses
que des conséquences négatives aussi
bien sur la dette publique (le risque souverain) que sur l’inflation et la valeur de
la monnaie nationale. Je ne suis pas du
tout opposé au principe de l’augmentation des salaires du secteur public, mais
il faudrait trouver le financement adéquat - peut-être par le recouvrement par
l’Etat de beaucoup de ses droits spoliés
(maritimes, fonciers, douaniers, etc.) sinon la facture sera très chère et malheureusement payée, en grande partie,
par les catégories les plus vulnérables,
du fait de l’inflation et de la dépréciation
du pouvoir d’achat (souvenons-nous de
la crise de mai 1992 au Liban).
Page.6 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
TRIBUNE
Regards croisés sur la conjoncture
L’efficacité de l’action dépend de l’information, et l’information du dialogue. ECONEWS invite au dialogue des penseurs
libanais engagés dans l’action, pour mieux comprendre la réalité socio-économique et déterminer une ligne de conduite.
Shadi Karam: Réfléchir à quel
genre d’économie nous voulons
ou nous pouvons mettre en place
Pour le conseiller économique
auprès du Président de la République, il faudrait engager
les chantiers longtemps négligés par l’état pour renforcer
les structures fondamentales
de l’économie.
La croissance a été vraisemblablement quasi nulle en 2012, alors
que l’inflation a poursuivi son ascension. Sommes-nous dans une
conjoncture de «stagflation», où
les mesures de relance deviennent
inopérantes. Comment en sortir?
Ce ralentissement, comme c’est
souvent le cas au Liban, est principalement dû à la conjoncture
politique locale et régionale. La
question qu’il faut se poser est la
suivante: Comment se prémunir
contre cette vulnérabilité endémique? Ou comment laisser le jeu
démocratique se faire sans que
nous ayons à subir, à chaque fois,
le contrecoup économique? La réponse est d’engager des chantiers
longtemps négligés pour renforcer les structures fondamentales
de l’économie après avoir réfléchi
à une vision globale. Il faut nous
demander quel genre d’économie
nous voulons ou nous pouvons
mettre en place. L’État a été douloureusement absent de cette réflexion depuis des décennies, et
le secteur privé n’a pas été plus
diligent car trop préoccupé par le
profit à court terme. Le résultat
est une faiblesse des flux d’investissement. C’est cette négligence
qui a sapé la productivité et a donc
nourri l’inflation, que ce soit en
période de croissance ou de récession. Pour relancer l’économie, il
faut que l’État fasse son métier, à
savoir encourager l’investissement
par un appareil juridique moderne,
combattre la corruption, favoriser
l’environnement des affaires et de
l’initiative privée. Une première
mesure concrète serait d’approuver la loi sur le Partenariat Public
Privé (PPP) qui dort dans les tiroirs du Sérail depuis quatre ans.
D’après les chiffres de la CAS, l’inflation a déjà rogné 30% du pouvoir d’achat en cinq ans. Quelles
peuvent être les conséquences de
la nouvelle grille des salaires en
l’absence de croissance?
Catastrophique, car inflationnistes
et déflationnistes à la fois! Ce dossier a été tellement mal géré depuis
le premier jour. Le danger est grand
de voir le Parlement approuver les
augmentations sans les réformes
et les mesures de financement, lesquelles ne sont pas idéales non plus
car porteuses d’un effet négatif sur
la croissance en raison des nouvelles taxes. Il faudrait renvoyer la
loi au Conseil des ministres et tout
remettre à plat dans le cadre d’une
réforme fiscale, d’une modification
du régime des pensions et d’une refonte des procédures de promotion
et d’augmentation dans le secteur
public.
Le déficit de la balance courante
oscille entre 3 et 4 milliards de
dollars ces dernières années. Comment pallier à cette situation pour
soutenir la production et l’emploi?
C’est un vaste chantier dont le moteur est l’amélioration de la productivité. Pour cela, il faut une électricité fiable, des télécoms efficaces
et moins chers, des transports et
une main-d’œuvre plus qualifiée et
moins coûteuse.
L’indice du chômage, 6,5%, d’après
les statistiques, ignore les jeunes et
les actifs qui s’expatrient. La population active représente quant à elle
45% de la population libanaise. Ce
taux reste très éloigné du pourcentage
européen (70%). Comment remédier
à cette situation de sous-emploi?
Tout d’abord, je n’accorde qu’une
confiance toute relative aux statistiques au Liban. Je pense que le taux
de chômage est bien plus élevé que
6,5%, et celui des jeunes doit être
bien au-delà. La recette pour y remédier est classique: favoriser l’investissement en créant un climat administratif (en simplifiant les procédures
de création d’entreprises) fiscal et
juridique favorable. Sur le plan juridique, des réformes sur les lois relatives à l’investissement et aux questions commerciales et financières
s’imposent. De plus, il est impératif
de mettre un terme à la gabegie qui
règne dans les tribunaux.
Si les organisations économiques ont
affirmé à maintes reprises ne pas être
opposées au principe de la nouvelle
grille des salaires, elles assurent toutefois que le budget de l’État n’est pas
à même de subventionner ce projet.
Peut-on courir un tel risque?
Non, bien entendu. La question de la
facture d’échelle salariale de la fonction publique est à la fois importante
et controversée, car elle crée un dilemme. L’aspect social et humain de
cette mesure est incontestable mais
elle arrive à un moment très inopportun pour une économie menacée, et
aura, très certainement, des effets
négatifs sur le niveau de productivité, sans parler de l’augmentation inévitable d’un déficit public déjà élevé.
De plus, contrairement à 2008-2010,
le Liban n’a pas profité de la période
de forte croissance nécessaire pour
mettre à niveau et capitaliser son
économie afin d’absorber une hausse
prévisible du coût de production. Il
en a résulté une forte augmentation
des coûts de production entraînant
des pertes drastiques en termes de
compétitivité à chaque hausse des
salaires, qu’elle soit mineure ou
plus conséquente comme celle que
le gouvernement a approuvée avant
de démissionner. Il est donc évident
qu’une telle grille des salaires aura
un effet négatif sur l’économie dans
son ensemble, d’autant plus que
l’augmentation est accordée dans
une période de faible croissance où
de nombreux secteurs clés comme
l’immobilier et le tourisme sont en
difficulté. Cela aura également un
impact sur le déficit budgétaire,
donc sur la dette publique, ainsi
que des répercussions sur le chômage et le crédit. Pour toutes ces
raisons, le gouvernement aurait dû
évaluer l’ampleur de la facture de
l’échelle des salaires avec beaucoup plus d’attention, comme cela
le lui a été recommandé par le Président de la République lorsque
la question a été soulevée pour la
première fois en février 2012. De
même, les ministres auraient dû
se demander comment financer les
plus d’un milliard de dollars de dépenses supplémentaires générées
par cette nouvelle échelle. Mais il
ne s’agit plus de pleurer sur le lait
renversé. Il faudrait désormais se
concentrer pour faire pression sur
le Parlement pour qu’il refuse de
voter de nouveaux impôts lorsqu’il
adoptera ce projet et surtout ne pas
faire sauter la seule proposition de
valeur dans le projet de loi, à savoir
la réforme des retraites et le règlement visant à prolonger les heures
de travail. La ratification du projet
devrait également tenir compte de
ce qui est connu dans le jargon de
la Banque mondiale comme «l’effet
de transfert», c’est-à-dire l’effet de
contagion de la hausse des salaires
dans le secteur privé. Ce point préoccupe d’ailleurs fortement les
organismes économiques qui ont
manifesté leur opposition au projet. Des signes clairs, confirmant
cette appréhension, peuvent déjà
êtres détectés. À titre d’exemple, le
Syndicat des employés de banque
réclame une renégociation radicale
de sa convention collective avec
les banques. Toute cette saga de
l’échelle des salaires a en tout cas
déjà généré des coûts élevés en raison des jours de grèves qu’elle a
entraînés. Une fois que les calculs
bruts seront pris en compte à un
niveau macro, il est clair que tout le
monde en sortira perdant. Mais tout
n’est pas perdu. Il y a encore beaucoup de place pour une réforme efficace. La recette pour y parvenir est
l’ingénierie fiscale intelligente dans
le cadre d’un nouveau budget audacieux qui s’écarte radicalement des
techniques sclérosées, inefficaces
et souvent anticonstitutionnelle que
le ministère des Finances utilise depuis des décennies. Cela nécessite
un accord politique et un financement géré avec adresse, ainsi que
des mesures courageuses de la
part du ministre du Travail. Mais
exiger pareille compétence des ministres concernés serait-il devenu
déraisonnable?
Numéro 20
Page. 7
CONJONCTURE
Offshore Leaks
Eric Francis
Is it possible that the
gloomy world of offshore
banking, the best friend of
money launderers and tax
avoiders, could finally be
brought under control?
First, in order to develop this process,
let us go through two key definitions:
1- Offshore leaks is the name of a
financial scandal that revealed details of 130,000 offshore accounts
early last week. Experts and media
observers have called it the biggest
hit against international tax fraud of
all times. This process has uncovered
the offshore assets of people from
170 countries and territories. It is estimated that 21 to 31 trillion dollars
are hidden in offshore states which
corresponds to the economies of the
USA and Japan combined.
2- A tax haven is a country or territory where certain taxes are imposed
at a low or zero rate. Wealthy people
and corporate entities can find this
attractive relative to typical international taxation.
Here’s how the process goes: Agents incorporate companies in Caribbean and
South Pacific micro states on behalf
of wealthy clients, then assign front
people called «nominees» to serve, on
paper, as directors and shareholders
for the corporations, disguising the
companies’ true owners. The process
is distinguished by: A banking sector
that primarily serves non residents,
low to no taxation on foreign firms
and people and financial secrecy. By
these terms, there are up to 80 tax
havens worldwide.
The International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), founded in 1997 as part of the Center
for Public Integrity (CPI), commissioned Mondial to help analyze the
overwhelming amount of data (260
gigabytes of data or 162 times larger than the U.S. State Department
cables published by WikiLeaks in
2010) it had received, nearly 30
years of data entries, emails and
other confidential details from 10
offshore havens around the world.
Holders of anonymous wealth have
been leaked from around the world, from presidents to plutocrats.
The data examined by the Guardian
shows that their secret companies
are based mainly in the British Virgin
Islands.
If everyone, including corporations,
paid their taxes, the US would not
have a federal deficit. This secret world has finally been revealed. Would it
bring about political change?
Page.8 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
CONJONCTURE
Who’s next?
Gabriel Arbadji
Since the 2008 financial crisis, the European Union is divided into 2 major blocks
characterized by their ability to respect fiscal criteria and their capacity to swap
bonds on the market. The EU Council stated that for the year 2012, the ratio deficit/
GDP should remain below 3%. During this period, many European Union countries
were forced to use fiscal policy, and were able, once again, to attain sustainable public
finance; while some others, like Portugal, Ireland, Italy, Greece and Spain (called the
PIIGS) live constantly under the threat of speculative attacks on their public debt.
In 2010, Greece’s public debt had reached 127 %. This wasn’t a recent problem but
an old one, dated back since the 90’s. The cumulated state deficit and low level of
public saving contributed to the need of Greece’s government debt to be detained
by foreign banks. The Greek bubble burst in October 2009 when the Finance
Minister announced that the real deficit in Greece was 12.8% of GDP instead of
3.6 % previously announced by the government. This led to a general mistrust of
investors and a great difficulty to anticipate any fiscal discipline. Moreover, the huge
corruption rate, tax evasion (3.4 % of GDP in 2009) combined with the very high
level of expenditures compared to revenue, contributed to the severe downgrading
of Greece’s governmental and corporate bonds. Furthermore, the lack of confidence
in financial markets worsened the crisis.
In April 2010, even though the Greek government received several rescue packages
from the EU and IMF (45 bn Euros), investors were concerned that other countries
in the PIIGS would also claim high rescue packages. This assumption was based on
the fact that Greece and PIIGS had similar structural problems, such as the inability
of devaluation of currencies, high household indebtedness, rising unemployment
that would lead to similar outcomes.
In 2001, Greece joined the euro zone with a public debt of more than 100% of GDP.
This move allowed the government to refinance its debt on more favorable terms by
giving Greece access to longer-term loans at lower rates. But this made them rely
heavily on foreign bonds. Those lower rates spurred a huge spending splurge leading
to corruption. The economy grew by a yearly average of 4% until 2008, and the
inflation rate remained above the European average harming its competitiveness. In
2009, Greece had to curb the triple deficit budget, account deficits, and a public debt
of 272 billion Euros (2010). Other facts and figures darkened this scenario, including:
• High imports and very low exports due to the lack of competitiveness (price and quality)
• Mismanaged economy: tax dodgers, black economy.
• Tax evasion: half of Greek taxpayers do not pay taxes.
• Low saving rates, low birth rates.
• Poor education and training scheme.
• Very high levels of corruption.
• 51 % of the governmental budget goes to the public sector.
The Government lenders and borrowers were also affected. After the announcement
of high public debt and the ensuing severe crisis, rating agencies made several
downgrades of Greece. The lack of transparency about the scale of the debt, as
well as the increasing announcement of bailout scenarios further deteriorated
the public finance. Greece was even graded below investment grade status (Junk
status). Both private and public sectors were affected by a decrease in funds that
lead to a higher recession.
On May 2010, EU ministers were forced to enact 110 billion Euros rescue package
to prevent Greece from defaulting and to stop spreading the crisis to other countries.
In exchange, Greece agreed to set up austerity measures worth 13% of its GDP. It
proposed to achieve the following austerity measures:
• A reduction of public sector worker compensation.
• Increased tax collection.
• Reduction in expenditure.
• Increase in the retirement age.
• No rise in civil employee’s wages.
• Increase the transparency of public administration, labor market, financial and
banking sectors.
These measures were met with a great upheaval in many Greek cities. A couple
of similar macroeconomic and microeconomic features of the Greek debt crisis
are also seen in the PIIGS countries. The first and most important feature is the
increase in deficit/GDP ratio in those recent years. Italy and Greece are the most
indebted compared to GDP. Despite the fact that Ireland and Italy had a current
account surplus that could have helped coping with the lack of money, this crisis is
hitting their economy harshly. Portugal and Spain are in current account deficit as
much as Greece, and are drowning into more debt due to the lack of competition in
the international market and the lack of diversification of their economy.
The increasing financial integration over the world has created a high volume of financial
products. Countries such as the PIIGS have borrowed from foreign institutions, and
therefore their government debts are held abroad. More than 80% of the Greek debt
is held abroad although it shrank to 60% in 2009, yet it is still a high number. A lot
of European and international banks have invested heavily in the bonds issued by
the PIIGS governments. Billions of Euros are on the edge of being unpaid by these
governments, while the French and German banks are at risk of going bankrupt. For
example, France’s AAA graded debt was downgraded by Moody’s in 2012 to AA1
because of the risk of Greece dropping the Euro, a stalled economic growth and the
chances that France will have to contribute to bailing out other countries.
The European Union works towards protecting its members and is spending
billions of Euros on rescue packages, which affects negatively the European
economy. The drop in the Euro/Dollars exchange rate turns the American financial
market to be less competitive and the European market less valuable. This drop
in the exchange rate caused by the increase in money supply, is also affecting
exports from outside Europe, such as the USA and China, which now does not
have much competitiveness. All these factors show how the PIIGS small economies
have affected the world. We can add up the austerity measures introduced by the
EU governments that will probably weaken the developing countries exports and
ensuing cuts in aid spending.
Many solutions to this ongoing crisis have been discussed during European
summits. The following ones have been highly considered, but none of them have
been fully put into practice yet:
Debt restructuring:
Greece and the PIIGS could restructure their debts. This has already been done
for some of the Greek debt. However, the process has been long and insufficient
enough to cope with the repayment of the full debts owed by these countries.
Use of foreign investment and stimulus to improve
their economic standing:
To overcome the present debt crisis, the PIIGS could seek funds from dominant
nations. China for example, proposed to buy Greek bonds and to promote the
shipping industry by investing 5 billion Euros. Nevertheless, this search for foreign
investment has a cost, and most of the time requires big changes.
Exit from the European Monetary Union:
Exit from the European Union could possibly help the country since it would be able
to make use of its own monetary policy. The devaluation of the currency would make
the country more competitive on the international level and thus boost exports.
Consequently, it will rearrange the current account deficit and create enough funds
to repay the debt. Nevertheless, this decision must be voluntary in order to be
endorsed by the European Monetary Union members.
This ongoing crisis has been hitting harshly the European continent with a large
recession, as most of the countries are showing no progress and even deteriorated
economies. The European unemployment rate has hit a new record of 11.8% last
November and is expected to increase by 0.3 to 0.5 % by the end of 2013. Another
consequence of this crisis is the entry of Cyprus to the PIIGS group. This small
Mediterranean island was a predominant destination for investors seeking banking
secrecy and low tax rates. Cyprus had even been graded by KPMG as having one of
the most attractive corporate tax regimes. The low tax status brought large foreign
deposits coming from the UK and Russia, which created an inflation of banks lending
up to 900% of its GDP. However, Cyprus did not predict that low tax payment could
affect its financial operation. Moreover, the banks tightly linked with the Greek banks,
affected the Cypriot credit rating and banks went bankrupt. Unemployment, run on
bank, large deficit, emergency loans, inability to repay its own debt, high market
volatility and risk clearly predict Cyprus announcing being bailed out.
This Financial crisis appears to be ongoing, and as solutions being devised to
strengthen the weak parts of the economy, the world is exposed to further problems
that were hidden under secrecy codes and loose governmental surveillance and
behavior. The question that most investors are now asking is who’s next on the list?
Which country will show weak financial surveillance and announce its bankruptcy?
Numéro 20
Page.9
Étude
A Corporatized Approach to Public-Private Partnership
Going for triple P ventures: Productive, Profitable, Prized
Lana El Tabch, Center for Economic Research -CCIA-BML
Preparing the ground for future economic growth is a major challenge
that requires lining up substantial
financial resources to bankroll large,
complex and costly infrastructure
projects. Most States can hardly afford to go it alone in shouldering the
financial burdens such projects entail. Partnering with the private sector
to carry out these ventures proved,
over nearly a quarter of a century, to
be a winning bet – at least in developed economies.
According to conventional reasoning,
the public-private partnership approach is based on the premise of
the quasi impossibility of financing
such high-cost projects with traditional sources namely, public borrowing,
taxation or a mix thereof. In the Lebanese context, this holds glaringly
true as both taxation and the public
debt are currently at disruptive limits.
The private party to the PPP deal is
therefore expected to meet the largest
share – if not all – of the financing required to engaging in the infrastructure expansion and rehabilitation
venture. Consequently, such projects
have to generate a rate of return to
private investors that financed them.
Had the government been able or
willing to tap its own “resources” to
finance these projects, there would
be no need for the PPP approach.
Infrastructure would in that case be
upgraded and expanded in accordance with well-oiled conventional
public procurement approach.
The reasoning is certainly solid, but
would become infinitely more challenging if a level of intricacy were to be
added to it.
What if some project or a few are deemed to be lucrative? The government
may then want to contribute to the
financing of such projects, within the
limits of its capacity, not only symbolically or minimally as an inducement
to private investors, but indeed in the
expectation of attractive returns on its
investments. In that case, the government may want to borrow funds that
would allow it to acquire a stake in such
projects.
The analysis applicable to such a
decision would then be akin to that
done at corporate level: Compare the
present value of the cost of funds –
read cost of government borrowing
– with the discounted value of the
stream of income to be generated by
the project, and decide whether acquiring a stake is a winning or a losing undertaking.
not an end in itself; such decision has
to be justified by a rigorous cost-benefit analysis that weighs comparatively
the impact on the public interest of
all feasible options for the provision
of public goods and services.
Third, relieving public finances of the
wasteful State-owned enterprises
should not be allowed to tempt fiscal
laxity; rather, it should instigate administrative reform leading to smaller government, corruption reduction,
and fiscal discipline.
Strange as it may seem at first exposure,
the financial exercise has its merits and
it certainly has it proponents and practitioners in many developed economies.
Some of the advantages of having the
government on board in such projects
pertain to taxation and legislation.
Having a stake in a venture’s after-tax
– and after-fee! and after-regulation! –
profits, the government would have a
vested interest not to over-burden that
venture with unduly heavy taxes and
obstructive regulations.
Taking the proposition a few strides
farther raises the issue of the source of
State borrowing.
Borrowing from the local market is
comparatively costly and would require
drawing on the same pool of resources
as private-sector partners. If local banks
were potential financing partners, added
government borrowing from them would
render them overexposed to risks attached to those ventures.
Borrowing from international markets
spreads that exposure, is less costly,
and hence renders the government’s
stake in a project more appealing financially. Such borrowing, however,
hinges upon the State’s ability to induce international investors into acquiring its bonds.
Would that approach inflate the public debt? It certainly would. However,
that portion of the public debt would
be directly “collateralized” by valuable
equity in profitable infrastructure projects. In balance-sheet parlance, tangible, prized, and liquefiable shares in
PPP ventures would counterbalance
the public debt increment on the liabilities side.
Adding yet another layer of complexity
to the approach, the saving public could
be allowed to acquire equity in joint public-private projects. Shares in such projects would then have to be tradable on
the local equity market, an option that
could energize that market.
Here is an interesting corollary to the
proposition of the State acquiring a
substantial stake in a joint public-private
venture: If a project were potentially
profitable, why would the State share
expected benefits with private investors
instead of executing it according to traditional public procurement templates?
This question begs another: Why aren’t
State-owned enterprises profitable?
The fact is that being guided and
goaded by the profit motive, PPP projects would naturally integrate more
private-enterprise features than public-administration practices. A transparent 3P setting, shielded from corruption and cronyism, could help to
create islands of efficiency within the
public administration, a palliative in a
context where radical administrative
reform is still a long way off.
Transparency calls for the government
to make known the tax rate and the
relevant regulatory setting that will
prevail throughout the lifetime of the
joint public-private project. The government’s abstinence from changing
the rules in mid-game should be a
contractually binding provision that the
private-sector side in the joint venture
should insist upon.
Corruption is the wrench in the 3P system. Many a 3P alternative for undertaking development projects is deemed
impassable in countries where corruption is endemic.
Seven guiding principles
The adoption of the 3P approach to
carrying out infrastructure projects
and their maintenance and operation
presupposes national consensus on seven primary guiding principles.
First, while infrastructure assets would
remain publicly-owned, the management of these assets could be entrusted to private enterprise. The profit motive would ensure that these assets are
managed efficiently, while the taxation
power would ensure that State budget
requirements are met.
Second, allowing private enterprise to
manage communally-owned assets is
Fourth, the cost of providing public
goods and services that are divisible
and priceable ought to be assigned
fully to end-users. Only the cost of
providing indivisible, unpriceable
sovereign services such as security,
defense, and more generally governance, should be borne by taxpayers
at large.
Fifth, the redistributive function of
the State cannot be met through
the operation of losing State-owned
enterprises. Rather, it is through the
State budget that compensatory and
redistributive transfers ought to be
made.
Sixth, the State needs to corporatize
its approach to the management of its
assets and to value creation. On its balance sheet – yes, advanced States do
have balance sheets –the State ought
to accumulate net communal wealth
in the form of infrastructure assets. To
qualify as assets, infrastructure ventures need to be of ‘triple P’ quality:
Productive, Profitable, and Prized. It
is deplorable that many of Lebanon’s
communal assets have in fact morphed into major liabilities, causing a
crippling hemorrhage in financial resources and requiring hardly affordable
capital outlays to salvage: think of electricity production, water distribution,
and transportation infrastructure.
Seventh, partnering with the public
sector brings social responsibility to
the doorstep of private enterprise. By
their very nature, public-private ventures would find it effortless and profitable to engage in rent-seeking stratagems and to jockey for monopoly-like
concessions. Those that do not yield
to the lure of short-term gains would,
more often than not, reap the benefits
of societal acceptance and sustainable
profits.
Some history books have dubbed Lebanon a “merchant republic”. Now
may be the time to remodel at least
one dimension of our economic governance along the lines of an “investing
republic”.
Page.10 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
Étude
Chamber-Certified Exports Up 20 Percent in 2012
Center for Economic Research - CCIA-BML
Exports by weight according to CCIA-BML certificates of origin
Year
Value of exports
(in million $)
Tons
(in thousands)
Average value
per ton
2009
2,670
5,512
$484
2010
2,886
4,244
$680
2011
2,383
2,467
$966
2012
2,855
3,223
$883
Over the past three years, the average value per ton rose by a yearly average
of 22.2 percent, possibly indicative of a trend toward more sophisticated,
high-value industrial production.
The Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and
Mount Lebanon (CCIA-BML) has issued certificates of origin to exported
merchandise worth $2.85 billion in 2012, a 20 percent increase compared
with the value of exports certified the previous year.
Trading blocs
Arab countries
in million $
2012
2011
2010
2009
Value of exports certified by the CCIA-BML
2,855
2,383
2,886
2,670
Value of exports certified by the four
Chambers
3,609
3,095
3,536
3,322
2,316
81.22%
213
71
284
9.96%
Asia (non-Arab
countries)
45
18
63
2.21%
Africa (non-Arab
countries)
38
121
159
5.58%
America
24
3
27
0.95%
Australia
1.4
0.5
1.9
0.07%
0.02%
79.1% 77.0% 81.6% 80.4%
Other countries
Total
277
9.4%
9.8%
10.3%
8.3%
226
218
176
158
Sea transport
6.3%
7.0%
5.0%
4.8%
Air transport
189
190
110
217
Not specified
Share of CCIAT exports in total Chambercertified exports
5.2%
6.1%
3.1%
6.5%
Exports according to Customs authorities
4,483
4,265
4,253
3,484
64%
56%
68%
77%
80.5%
73%
83%
95%
Value of exports certified by the CCIAT
CCIA-BML -certified exports to Customs
exports
Exports certified by all Chambers to
Customs exports
Exports data according to Customs
Lebanon’s exports grew by five percent in 2012 to reach a total value of
$4.48 billion, according to data tallied by Customs authorities.
Exports for which Chamber certificates of origin were required accounted
for 80.5 percent of total exports as reported by Customs.
Exports data compiled by Chambers of Commerce in Lebanon based on
certificates of origin constitute a subset of total exports as per Customs data
since not all countries require certificates of origin on their merchandise imports.
0
0.5
1220.5
2,851.40
Exports by means of transportation
based on CCIA-BML certificates of origin
364
Share of CCIAS exports in total Chambercertified exports
0.5
1630.9
More than three quarters of CCIA-BML certified exports went to Arab
countries in 2011, this share increased in 2012 to reach 80 percent. Of
these exports, more than a half were of Lebanese origin.
Some 10 percent of certified exports went to EU markets in 2012; compared
with 16 percent in 2011. Of these exports, 75 percent were of Lebanese origin.
304
Value of exports certified by the CCIAS
Share
1,007
339
Share of CCIAZ exports in total Chambercertified exports
Total
1,309
EU countries
The value of exports certified by all four Lebanese Chambers amounted to
$3.61 billion in 2012 up 16.6 percent on the previous year’s total of $3.095
billion.
Certificates of origin issued by the CCIA-BML accounted for 79 percent
of total Chamber-certified exports in 2012, an increase of two percentage
points on its previous year’s share.
Exports certification formalities processed by the Zahle Chamber of
Commerce (CCIAZ) constituted 9.4 percent of the total, whereas those
processed by the Saida Chamber (CCIAS) represented 6.3 percent and those
of the Tripoli Chamber (CCIAT) were 5.2 percent.
Value of exports certified by the CCIAZ
Exports of
Exports of
Lebanese origin foreign origin
(in million $)
Certificates of origin issued by the four
Lebanese Chambers
Share of CCIA-BML exports in total
Chamber-certified exports
Geographical distribution of exports based on CCIA-BML certificates of
origin issued in 2012
Land transport
Total (in million $)
2012
2011
2010
2009
26%
33%
19%
16%
40%
30%
54%
55%
10%
10%
5%
5%
23%
27%
22%
23%
2851.4
2,383
2,886
2,670
In 2012, the distribution of the country’s total exports by means of
transportation showed a decline of seven percentage points in the share
of merchandise exported by land and a ten-percentage-point increase in
the share of merchandise exported by sea, as compared with the previous
year’s numbers.
Toward complete and dependable export data
Detailed and reliable data on exports constitute a prerequisite to a meaningful
analysis of Lebanon’s production and export capacity. Equally reliable data
on re-exports provides analysts as well as policy-makers with the necessary
information to better gauge the country’s position as a regional trade hub.
Securing such data efficiently and dependably necessitates rendering
certification a mandatory formality for all Lebanese exports and re-exports.
Numéro 20
Page.11
ENQUêTE
Un «nouveau Achrafieh» se construit
Dans un monde en perte de sens, replacer l’homme et sa dignité au cœur de l’économie
Philippine De Clermont Tonerre
Loin du centre ville, et de ses
alentours saturés, la zone de
l’ancienne gare routière fait
peu neuve en accueillant une
série de projets immobiliers
prometteurs.
mérite d’être bien desservie par les
axes routiers et de garantir une vue
imprenable sur la montagne d’un côté
et la mer de l’autre. Marc Doumet, la
société immobilière MENA Capital et
Philippe Tabet, le directeur général de
Har Properties ont ambitionné de recréer un îlot d’harmonie dans le chaos
ambiant. Tous parlent d’un “nouveau
Achrafieh”, d’une “ville dans la ville”.
Ici, va émerger d’ici 2015, un quartier
résidentiel à part entière, agrémenté de nombreux espaces verts pour
satisfaire une clientèle en quête de
tranquillité. Marc Doumet et Bernard
Khoury n’en sont pas à leur première
collaboration. Dernièrement, ils ont
conçu trois immeubles au style innovant et épuré en face de l’Université
de Médecine.
À quoi ressemblera le Beyrouth de
demain? C’est la question que l’on
est tenté de se poser face au nombre
de chantiers qui se développent dans
tous les quartiers de la capitale. On
bâtit à vitesse grand V. Le moindre
bout de terrain porte en lui la promesse d’un investissement juteux.
Mais les promoteurs immobiliers
ne font pas tous dans la dentelle.
Des projets de mauvaise qualité,
et de surcroît peu esthétiques, ont
été construits ces dernières années
ou sont sur le point de voir le jour.
C’est un marché sans foi ni loi que le
marché immobilier libanais. Le patrimoine architectural est rasé, les
terrains, cédés au meilleur offrant,
échappent à toute stratégie urbaine.
Celle-ci est d’ailleurs inexistante à
Beyrouth. «Les ruelles de Beyrouth
ne sont pas faites pour accueillir des
tours de quinze étages et absorber
Près de l’ancienne gare routière, la
silhouette en forme d’oeuf de l’Artist Loft est perceptible depuis l’autoroute de Jounieh. À l’intérieur, les
surfaces oscillent entre 70 et 250
m2 avec un prix au m2 variant entre
4 000 et 5 000 dollars. Un peu plus
loin, The Factory offre des surfaces
le trafic qu’elles engendrent. Si on
continue à construire aussi haut, il
va devenir impossible de circuler»,
constate l’entrepreneur Marc Doumet, à l’origine de plusieurs projets
immobiliers menés avec l’architecte
Bernard Khoury. Le duo fait d’ailleurs partie de la poignée de promoteurs à avoir posé leur dévolu sur
une zone excentrée de la capitale.
Un no man’s land qui s’étend en
contrebas de la colline d’Achrafieh,
entre la corniche du fleuve et Sinelfil,
le long de la gare routière et jusqu’à
Adlieh. Cette région désertée a le
à dimension unique, 130 m2, au
même coût. Les superficies proposées sont représentatives de la demande. À l’heure actuelle, la traditionnelle clientèle aisée, intéressée
par les grands espaces, se maintient
difficilement, tandis qu’une nouvelle
catégorie de clients a fait son apparition. Ces derniers sont à la recherche de superficies plus réduites,
entre 80 et 150 m2. Ce phénomène
est en partie dû à l’augmentation
galopante des prix de l’immobilier
depuis 2008. Les choses ont bien
changé depuis le début des années
La tendance est aux
petites surfaces
2000, où le mètre carré se vendait
alors entre 600 et 3000 dollars. Dernièrement, la situation sécuritaire
et politique du pays a entraîné une
perte de confiance de la part des investisseurs. Après une résistance à
la baisse observée durant quelques
mois, les prix ont commencé à reculer de 10 à 15%. Parallèlement,
les acheteurs semblent davantage
se concentrer sur des surfaces plus
réduites et le rythme de vente pour
les grandes superficies de luxe
destinées à une clientèle arabe ou
d’expatriés a nettement ralenti. Le
projet lancé par Marc Doumet avec
l’architecte Talal Antar incarne parfaitement cette tendance. Il propose
plusieurs modules de 40m2 collés
les uns aux autres avec de hauts
plafonds. «Ces surfaces ont été
aménagées dans des containers, le
concept est basé sur ce qui se fait
à Londres ou en Hollande, explique
Marc Doumet, la hauteur de plafond
permet d’aménager une mezzanine
et ainsi d’augmenter la surface. Celui qui achète un module de 40 m2
sait qu’il pourra un jour agrandir sa
surface en achetant un ou deux modules voisins».
Même principe pour l’Artist Loft
dont les appartements jouissent
également d’une importante hauteur de plafond, entre 4 et 5 m de
haut, et ont été conçus de façon à
être facilement reliables entre eux.
Les sociétés immobilières MENA
Capital et Har Properties sont respectivement à l’origine des projets
Bella Casa et Upark. Sur une parcelle d’environ 8 000 m2, le premier
se compose de trois tours résidentielles de 22 à 28 étages. Dessiné
par le cabinet R&K (Rachid Karam),
Bella Casa est un complexe résidentiel qui totalise 182 appartements
d’une, deux ou trois chambres à
coucher avec des simplex de 120
à 264 m2, des lofts avec un jardin
privé et des penthouses de 184
à 389 m2. Situé sur un terrain de
5000 m² dont 2 500 m² de jardins,
le second comporte six blocs de
bâtiments, avec 60 appartements
et un immeuble de bureaux de 3
000 m². La taille des appartements
est très variée: 89, 104, 123, 129,
137, 156, 170, 177, 193 et 224
m², et des prix qui commencent à
partir de 3 250 dollars le m².
Un «Soho» beyrouthin
Les différents promoteurs ont travaillé ensemble pour créer un ensemble résidentiel homogène et
harmonieux. «Nous nous sommes
réunis pour créer une signalétique
et un «landscaping communs»»,
précise Marc Doumet. «Il existe
beaucoup
d’architectes
talentueux sur le marché libanais mais
le problème vient souvent du promoteur. Nous faisons passer le design avant le budget», insiste Marc
Doumet. En bas des immeubles
des espaces destinés à accueillir
toutes sortes de commerces ont
été prévus. Des librairies ou encore
des galeries ont déjà leurs emplacements réservés. Le tout devrait
rappeler «l’esprit du quartier de
Soho à Londres», poursuit l’entrepreneur. Cette zone comprend
d’ailleurs déjà plusieurs espaces
d’exposition comme le Beirut Art
Center ou le centre culturel Ashkal
Alwan.
Page.12 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
La crise économique ne coupe pas l’appétit des promoteurs
de centres commerciaux
Le marasme ambiant ne semble pas décourager les promoteurs et investisseurs des centres commerciaux, plus communément appelés «malls». Nombre de projets emboîtent en ce
moment le pas à l’ABC, Le Mall ou City Mall à l’instar du City
Center de Hazmieh. En dépit d’un afflux moins important de
touristes arabes et d’expatriés au Liban en 2012, les projets
immobiliers suivent leurs cours. En juillet dernier, l’ABC Dbayé
terminait des travaux ayant nécessité un investissement de 60
millions de dollars.
Pour la petite histoire…
Le centre commercial, véritable temple
de la consommation, est devenu le nouvel espace public de cette fin de siècle.
Les grands magasins qui apparaissent
durant la seconde moitié du XIXème
siècle peuvent êtres considérés comme
les ancêtres des centres commerciaux.
Ils voient le jour tout d’abord aux ÉtatsUnis, et ensuite en Europe dans les années 1950. Un des premiers centres
commerciaux au monde est celui de
Lijnbaan à Rotterdam, réalisé en 1953
par Van den Broek et Bakema.
D’après le Dictionnaire de l’Architecture
au Liban, «un des ancêtres des centres
commerciaux au Liban est le grand magasin Orosdi-Bak, construit en 1900
dans le centre-ville». Il s’agit d’un bâtiment de trois étages, de style néo-baroque, qui sera ravagé par un incendie
en 1936. En fait, les premières constructions réelles de ce type apparaissent au
cours des années 1950, avec le centre
Starco, conçu en 1956 par les architectes suisses Addor et Julliard, et édifié en
1961. Il s’agit d’un immeuble de bureaux à situer dans la mouvance moderne,
comportant une galerie marchande sur les deux premiers niveaux. Au cours des
années 1970, avec la croissance de la ville vers l’ouest, un deuxième pôle commercial, complémentaire du premier, se forme. Il s’agit du quartier moderne
de Hamra. Ce quartier illustre de nouveaux modes de consommation importés
d’Occident, et se distingue par sa multifonctionnalité (agences de voyages, hôtels, centres commerciaux, centres d’affaires). Dans ce contexte, une nouvelle
génération d’immeubles voit le jour: le centre Gefinor réalisé en 1970 par Assem
Salam. Contrairement aux galeries européennes, les galeries marchandes beyrouthines n’ont pas de fonction de passage.
La guerre va provoquer un éclatement de la centralité commerciale, et donc
une délocalisation vers la périphérie. Différentes entités vont se former, notamment à Dbayé, Zalka, et Kaslik. À la fin du conflit, le quartier dit de Verdun
profite à son tour de cette décentralisation ainsi que de la saturation et de la
dévalorisation du quartier de Hamra. En 1990, de grands complexes commerciaux inspirés d’Europe ou des États-Unis commencent à voir le jour au Liban.
Le type le plus courant est celui d’une boîte rectangulaire fermée à laquelle le
consommateur accède en voiture et où l’on trouve de tout (alimentation, vêtements, loisirs). Le centre Dunes est la première construction de ce type en ville.
Essor et frénésie des promoteurs de «malls» dans les
années 2000
L’ouverture du Spinneys de Dbayé et du Centre BHV-Monoprix de Jnah marquait déjà un tournant dans l’évolution du paysage commercial libanais et
des habitudes du consommateur urbain. Puis, au cours de l’automne 2003,
c’était au tour de l’ABC de passer à la vitesse supérieure avec un mall de
standing au coeur d’Achrafieh. La fin de l’année 2004 a vu la naissance d’un
nouveau type de centre commercial avec le City-Mall. Celui-ci rappellera aux
Libanais connaissant l’Europe un concept en accord avec son temps, des
enseignes familières et un panel de services nouveaux dans ce type d’aire
commerciale. Depuis 2009, on a constaté une croissance des ventes dans les
centres commerciaux, estimée autour de 10 à 15% jusqu’en 2011, et de 7 à
8% en 2012.
Ouvertures prochaines et nouveaux défis
Selon The Quarterly, le bulletin de la société immobilière Ramco, la capitale
libanaise devrait compter environ 366 000 m2 de surfaces commerciales pour
l’année 2013. «Si aujourd’hui Beyrouth ne compte que six centres commerciaux et cinq galeries marchandes, les projets continuent de fleurir, la demande étant au rendez-vous», explique Guillaume Boudisseau, expert pour
la société Ramco. Parmi les projets d’envergure, le City-Center Hazmieh, qui
vient d’ouvrir ses portes, se positionne sur une zone géographique encore
inexploitée. Mais l’absence de touristes arabes et de Libanais de la Diaspora
fait que le marché ne repose désormais
que sur le consommateur local, alors
même que la confiance de ce dernier
est à son plus bas niveau. Or malgré
la crise, il semble impossible d’arrêter
un projet car la conjoncture a changé.
Mais cette année est venu s’ajouter
un élément nouveau: une crise économique aiguë, alors que l’on s’était habitué à une croissance à deux chiffres.
Toujours selon The Quarterly, «d’ici à
2015, la concurrence entre ces destinations de shopping va s’accentuer
avec l’arrivée de quatre nouveaux projets. Toutefois, il reste encore des secteurs géographiques sous-exploités».
«Au cours des trois prochaines années,
la structure commerciale de la capitale
va se densifier avec l’inauguration de
plusieurs nouveaux centres commerciaux («Les Souks de Beyrouth 2», et
«Landmark» au centre-ville)», précise
The Quarterly. D’autres projets sont
également en chantier, notamment
ceux du groupe ABC et de Verdun 1544 Holding - l’une des entreprises de la
compagnie immobilière Bahaa Rafic Hariri - qui a annoncé le lancement d’ici
six mois d’un nouveau projet: le centre commercial ABC Verdun. L’inauguration est prévue pour 2017.
En mal d’espaces publics, le Beyrouthin en particulier et le Libanais en général sont à la recherche de nouveaux espaces ludiques. Mais il serait dommage
que ces centres commerciaux, qui peuvent contribuer à positionner Beyrouth
comme une destination touristique et commerciale régionale, ne réussissent
pas à rassembler un maximum de commerçants en raison d’une stratégie
tarifaire trop gourmande.
Numéro 20
Page.13
Pascal Abchee: Lancement prochain du «Town
Center» à Jeita, un nouveau type de centre commercial au Liban appelé «mall de proximité»
Mounir Douaidy: Je suis favorable à la décentralisation des malls pour faire bouger toutes
les régions
Pour le directeur commercial du Groupe Admic, détenteur du
City Mall, l’ouverture de nouveaux malls au Liban est positive
pour l’économie libanaise car aucun d’entre eux ne peut couvrir à lui seul toute la demande du marché libanais.
Pour le directeur général de Solidere, «un nombre trop important de malls au Liban risque de soumettre ces grands
espaces à une très forte compétition».
Quels sont les secteurs d’activités du Groupe Admic dont vous faites
partie?
Je suis notamment directeur commercial du Groupe Admic qui développe le secteur immobilier du City Mall et prochainement du Town Center, un centre commercial de proximité qui sera le premier de ce type
à ouvrir ses portes à Jeita, et qui sera adapté aux besoins des zones
périphériques de Beyrouth. Notre groupe travaille aussi sur le développement des grands magasins. Nous avons les Galeries Lafayette et Lafayette Gourmet à Dubaï et l’enseigne BHV au Liban. Dans l’alimentaire,
nous détenons les Monoprix au Liban. Notre quatrième métier, qui est
moins connu, se concentre sur les petites enseignes que nous développons en partenariat avec la société RMG (Retail Management Group) qui
s’occupe du développement des marques Petit Bateau, Celio, Mexx et
Kaizer.
Comment percevez-vous la crise économique dans laquelle se débat
le Liban?
On parle actuellement au Liban d’une seule crise économique, or à
mon sens il y en a trois qui se cumulent: le problème de la baisse de
la consommation, due à une faiblesse du pouvoir d’achat et du tourisme, l’impact de la crise internationale et une troisième crise de type
conjoncturelle. Le blocage des voies terrestres a un impact énorme sur
la consommation. À cela s’ajoutent l’augmentation des coûts opérationnels de production et de fonctionnement, et le coût de l’énergie. Les
masses salariales augmentent tandis que les chiffres d’affaires baissent.
La crise de liquidité et la peur ambiante rendent les banques frileuses
alors que c’est justement dans les moments difficiles que nous avons le
plus besoin de créer de la liquidité.
À quel niveau la crise touche-t-elle l’économie des malls?
Les Libanais ont adhéré au principe du mall. Pourtant, il y a quelques
années de cela, on ne pariait pas gros sur ces nouveaux concepts estimant que les Libanais étaient trop habitués au commerce de proximité.
Avec l’ABC, nous étions précurseurs et avons bénéficié d’une présence
exceptionnelle sur un marché très large qu’aujourd’hui nous partageons
avec d’autres concurrents. Cependant la compétition n’est pas un problème. La vraie problématique réside au niveau du moral des Libanais
dont l’envie de consommer baisse, conséquence d’un environnement
peu favorable et de la perte de notre second marché, le tourisme.
Quel est l’avenir des malls au Liban?
L’avenir des mall au Liban va se décliner en trois versions. Tout d’abord,
les «malls régionaux» seront suffisamment grands, représentant près
de 100 000 mètres carrés de surface locative et marchande, de GLA
(Gross Leasable Area). D’ailleurs, le City Mall, initialement de 80 000
mètres carrés, va se développer dans les douze prochains mois pour
atteindre les 100 000 mètres carrés de surface locative et marchande,
devenant ainsi le plus grand mall régional du pays. Dans cet objectif,
nous sommes entrain de développer un troisième étage qui comportera
un important «Pôle de loisirs». Le deuxième format de mall qui va continuer de se développer est le «Lifestyle Mall» (80 000 mètres carrés), tel
que l’ABC d’Achrafieh, le City Center et le City Mall. Enfin, des «malls de
proximité», type «Town Center», vont bientôt voir le jour au Liban, dont
un premier à Jeita. Ce sont des formats de plus petites tailles, tournant
autour de 10 000 à 30 000 mètres carrés de vente au détail.
Aujourd’hui, nous assistons à un développement de l’offre commerciale
alors que nous sommes en période de crise. Une fois que ces centres
seront implantés, chacun trouvera sa place.
Solidere détient notamment le centre commercial «Les Souks» au centreville de Beyrouth. Qu’en est-il de la consommation? L’affluence des acheteurs a-t-elle baissé?
Solidere contrôle le marché commercial du centre-ville à travers «Les
Souks», une zone piétonne, commerciale, ouverte et connectée avec le reste
de la ville à travers les petites ruelles d’Allenby, du Patriarche Howeik, etc.
On constate effectivement une baisse évidente et généralisée au niveau des
chiffres d’affaires des commerçants. On l’observe également dans le centreville et cela s’applique non seulement au marché des marques mais s’étend
aussi au secteur hôtelier et à la restauration. En effet, cette baisse est due
au climat d’instabilité politique et parfois sécuritaire qui prévaut dans le
pays, et qui a pour conséquence un manque d’investisseurs dans les projets
immobiliers à long terme et un manque croissant de touristes. Or à mon
sens, le marché commercial libanais ne peut pas dépendre uniquement des
acheteurs locaux. Une fois que nous sortirons de cette situation morose de
dépression économique et morale, ça ira mieux. Mais cela ne veut pas dire
que la situation est catastrophique. En effet, certaines marques tirent leur
épingle du jeu et continuent à bien travailler, notamment dans le secteur du
luxe. Cela est quand même un signe de volonté et de continuité de la part
des investisseurs et des citoyens.
Quels sont vos prochains projets d’extension?
La moitié de la surface des Souks contient actuellement des boutiques ainsi
qu’une partie dédiée aux bijoutiers. La deuxième partie des Souks accueillera deux projets: le Centre de loisir et un Centre de cinémas qui comprendra 14 salles et sera officiellement lancé au cours du quatrième trimestre
de l’année 2013. Enfin, un «Grand magasin», dessiné par l’architecte Zaha
Hadid, verra le jour en 2015.
Comment relancer la consommation et l’économie libanaises?
Il faut tout d’abord un climat favorable à l’investissement et il est nécessaire
de relancer le secteur touristique pour faire travailler les hôtels, les restaurants et les boutiques. Pour atteindre cet objectif, une stabilité politique est
une condition sinequanone.
Quel est l’avenir des malls au Liban?
Nous avons certainement de nouveaux concepts de malls un peu partout au
Liban et chaque mall va générer de l’emploi dans le secteur de la ville où il
se trouve. Un nombre trop important de malls au Liban risque de soumettre
ces grands espaces à une très forte compétition car ces derniers contiennent
souvent les mêmes boutiques et restaurants et se trouvent dans une même
zone géographique. Je suis alors favorable à la décentralisation des malls sur
tout le pays pour faire bouger toutes les régions.
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Page.14 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
STRUCTURE COMPÉTITIVE
Le crédit-bail ou «leasing»
Loi Libanaise N 160 du 27 décembre 1999
o
Définition
Le crédit-bail est une technique contractuelle moderne (d’origine américaine) de
crédit à moyen terme par laquelle une
entreprise, dite de crédit-bail, acquiert,
sur la demande d’un client, la propriété
de biens d’équipements mobiliers ou immobiliers à usage professionnel, en vue
de les donner en location à ce client pour
une durée déterminée et en contre partie
de redevances ou loyers. À l’issue de la
période fixée, le locataire a plusieurs options. Il peut soit restituer le bien à la société financière soit demander le renouvellement du contrat, ou encore acquérir
le bien pour un prix tenant compte, au
moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers.
Conçu à l’origine pour les biens d’équipements mobiliers, le crédit-bail peut s’appliquer à l’acquisition ou à la construction
d’immeubles à usage professionnel. Il est
alors pratiqué par
des établissements
spécialisés appelés
sociétés
immobilières pour le commerce et l’industrie
(S.I.C.O.M.I) qui bénéficient d’un statut fiscal favorable
et doivent distribuer chaque année
la plus grande partie de leurs bénéfices aux actionnaires.
En outre, il faut distinguer le «leasing» du
«lease-back». Le lease-back est une opération par laquelle le propriétaire d’un
immeuble industriel ou commercial vend
son bien à une entreprise de crédit-bail qui
lui en confère aussitôt la jouissance par un
contrat de crédit-bail. Applicable pour les
meubles comme pour les immeubles, le
lease-back n’est, en pratique, utilisé que
pour les immeubles. Le lease-back permet
à l’utilisateur de se procurer des fonds.
banques et en les soumettant aux statuts
des banques.
- Le domaine d’application de ce genre de
contrat s’est élargi avec la pratique. Les
établissements effectuant ces contrats ne
se sont pas limités aux opérations por-
le contrat de crédit-bail est
en essor, surtout après la
constitution de plusieurs
Sociétés de Leasing SAL
La législation et
la jurisprudence
concernant le contrat de
crédit-bail en France.
- Par un arrêt du 11 avril 1972, la Cour de
cassation française a jugé que, dans un
contrat de crédit-bail, la faculté d’achat
réservée au client est essentielle. En
l’absence de cette faculté, nous ne serons plus en présence d’un contrat de
crédit-bail, mais d’un contrat de location
pur et simple.
- Les contrats de crédit-bail ont été, pendant très longtemps en France, délivrés
essentiellement par des banques.
- Une loi du 2 juillet (modifiée par une ordonnance du 18 juillet 1967) est venue
consacrer ce fait, en assimilant les établissements qui effectuent ces opérations aux
tant sur des biens
meubles uniquement; les biens
immobiliers font
maintenant l’objet de contrats de
crédit-bail,
permettant ainsi aux
entreprises de s’équiper en immobilier.
- Actuellement au Liban, après la promulgation de la loi No 160 du 27 décembre
1999, le contrat de crédit-bail est en essor,
surtout après la constitution de plusieurs
Sociétés de Leasing SAL grâce aux avantages certains qu’il présente. Il permet aux
entreprises de s’équiper en biens mobiliers
et immobiliers, tout en différant l’échéance
de paiement de sommes considérables.
Un seul désavantage: les loyers de la période initiale sont très élevés.
Le mécanisme du contrat
de crédit-bail
1- Le statut des biens du contrat.
2- Les relations entre les parties.
Le bien utilisé par l’entreprise-client est
un bien qui a été acquis par la banque
elle-même. Jusqu’à la levée de l’option,
le bien reste la propriété de la banque
qui le met à la disposition du client
comme location. Un risque en découle
dans le patrimoine apparent de l’entreprise: le bien fait figure de bien susceptible de soutenir le crédit des créanciers.
Il fallait donc imaginer un remède à cet
inconvénient. Un mécanisme de publicité a été élaboré et organisé en France,
par un décret du 4 juillet 1972 et un arrêt de la même date.
Ce système de publicité simple et rudimentaire s’est avéré n’être que partielle-
ment efficace, voire presque inefficace.
Le système consiste à publier dans un
registre tenu au greffe du Tribunal de
Commerce les coordonnées du contrat,
à savoir:
- Le nom de l’entreprise-client.
- Le nom de la banque.
- La description du bien objet du contrat
de crédit-bail.
Indéniablement, ce système est grossier
et présente des faiblesses certaines:
-Il suppose la diligence des créanciers
qui doivent accomplir les recherches nécessaires.
-La description du bien n’est pas très
sûre, car en tant que bien meuble, ses
caractéristiques peuvent facilement être
modifiées.
Un système de publicité permanente fut
appliqué puis abandonné. Il consiste à
doter le bien d’une plaque portant mention du fait qu’il a été l’objet d’un contrat
de crédit-bail.
Les textes légaux français sont muets
quant à la sanction de l’absence de publicité.
Mais il est évident que l’absence d’inscription du contrat au registre entraîne
son inopposabilité aux autres créanciers;
l’obligation d’inscription incombe essentiellement à la banque.
Relations entre les parties
Nous sommes en présence de deux
contrats indépendants donc juridiquement distincts (principe de la relativité
des contrats).
Cette dissociation purement juridique
est fausse, car bien que les deux
contrats soient indépendants, ils ont
en commun:
- L’unicité de l’objet
- Le contractant (la banque)
Il s’agit de trouver un lien entre le fournisseur et l’entreprise. Ce lien serait
doublement intéressant.
1- Pour l’entreprise, si elle pouvait formuler ses réclamations contre le fournisseur en cas de vice de l’objet.
2- Pour le fournisseur, s’il pouvait réclamer au client un paiement non effectué
par la banque (surtout en cas de faillite
de cette dernière).
Quel est le procédé à
adopter à cette fin?
Recours au Mécanisme du Mandat
Toutes les formules ont été envisagées.
1) Banque = Mandant
Client = Mandataire
2) Banque=Mandataire
Client=Mandant
3) Banque=Mandant et Mandataire
Client=Mandant et Mandataire
Le principe a été repoussé car il s’est
Prof. Muhieddine Kaïssi
avéré non réel.
En principe, la troisième formule est très
courante, d’autant plus que les banques,
le plus souvent ignorantes en la matière,
préfèrent ne pas assumer la responsabilité du bien. Elle permet à l’entreprise
d’agir en justice contre le fournisseur
pour les vices de l’objet. Mais mandataire, elle agit alors en qualité et non pas
pour son propre compte.
Recours au Mécanisme de
l’action oblique
Il s’est avéré que l’action oblique ne
peut être valablement appliquée que si
la banque est en faillite.
Recours à la «liaison de fait
entre les deux contrats»
Ce procédé semble être le plus adapté,
surtout en cas de vices cachés du bien.
Dans ce cas, la banque agit en résiliation du contrat de vente contre le fournisseur, et l’entreprise peut agir contre
la banque pour la résiliation du contrat
de crédit- bail.
L’intérêt qu’il y aurait à étendre le procès pour qu’il englobe les trois parties
est certain, car la résolution de la vente
(pour vices cachés) entraîne la restitution
des loyers par la banque à l’entreprise.
Sur la base des articles 1643,1921 et
1722 du Code Civil français (garantie
des vices dans la vente et le bail), ont été
établies les relations directes suivantes:
D’une part: banquier-entreprise (rapport
de locataire à bailleur puis d’acheteur à
vendeur).
Et d’autre part: banquier-fournisseur
(rapport d’acheteur à vendeur).
Clause Pénale dans le
contrat de crédit-bail
Cette clause est très courante.
L’exécution de l’obligation de l’entreprise
(paiement de loyers) étant échelonnée
dans le temps, l’indemnité prévue par la
clause pénale est très souvent dégressive.
En cas de clause pénale à indemnité
fixe, les tribunaux, se basant sur l’article
1231 du Code Civil, décident la diminution de la valeur de l’indemnité du fait
que l’entreprise, ayant déjà payé un certain nombre de loyers, a partiellement
exécuté son obligation. D’où une réduction de l’indemnité à part entière stipulée par la clause pénale. (Cass. Chambre
Commerciale 12 juillet 1972).
En fait, la jurisprudence tend à condamner l’entreprise défaillante au versement
du reste des loyers jusqu’à la fin du
contrat de crédit-bail.
(Cass. Chambre Commerciale 4 juillet
1972).
Numéro 20
STRUCTURE COMPéTITIVE
Une bonne gouvernance et une ouverture des conseils
d’administration aux administrateurs indépendants, pour
une meilleure performance des entreprises.
Hadi El-Assaad, consultant International
La gouvernance d’entreprises, ou les
bonnes pratiques de gouvernance
dans l’entreprise, sont devenus des
sujets de première importance un
peu partout dans le monde, en particulier après les crises économiques
successives depuis 2008.
Un nombre grandissant d’acteurs
économiques et financiers considèrent aujourd’hui la gouvernance
d’entreprise comme un enjeu important en termes d’efficacité de
gestion et de valeur ajoutée pour
la société.
Les entreprises familiales se
sentent elles aussi concernées par
cette évolution et mettent progressivement en place un processus de
gouvernance institutionnalisé, en
élaborant un plan de succession
ou de relève, et en séparant l’actionnariat du contrôle.
Il est important de rappeler que
la gouvernance est à l’origine un
système de valeurs qui repose sur
le bon sens et l’éthique. À partir
de là, les défis sont grands pour
mettre en place un système de
valeurs qui permette le fonctionnement de l’entreprise à tous les
niveaux et de façon transparente,
harmonieuse et efficace.
Rappelons que dans toute entreprise, quelque soit sa taille, le
conseil d’administration se doit
de superviser l’action du management, selon la stratégie définie
et en répondant aux exigences de
l’entreprise et de ses actionnaires.
Les administrateurs et le conseil
d’administration apparaissent de
plus en plus comme les garants de
la réussite de l’entreprise sur les
plans stratégique et humain mais
aussi en termes de développement
et de performance.
Les administrateurs, et en particulier les plus indépendants d’entre
eux doivent agir de façon irréprochable, avec professionnalisme et
efficacité, en s’impliquant dans les
travaux du conseil avec intégrité,
loyauté, et indépendance.
Il est bon de rappeler aussi qu’il
n’existe pas de modèle unique
de bonne gouvernance. La bonne
gouvernance est en réalité un ensemble de recommandations opérationnelles, formulées dans le
cadre d’un code de la gouvernance
qui diffère d’un pays à l’autre selon
l’environnement économique, social
et légal de chacun de ces pays.
Ces recommandations peuvent être
appliquées sans difficultés majeures
par les dirigeants des entreprises
si ces derniers sont convaincus de
leur utilité pour la réussite de l’entreprise.
Par ailleurs, ces recommandations
touchent l’ensemble de la vie d’une
entreprise. En effet, le conseil d’administration doit veiller aux aspects
stratégiques de développement et
de performance de la société mais
aussi à son capital humain par le
biais des nominations et des rémunérations
Les entreprises patrimoniales représentent une importante composante
de notre économie libanaise. Les
groupes familiaux divergent beaucoup au niveau structural, historique et managérial mais présentent
tous la particularité d’être contrôlés par une ou plusieurs personnes
physiques appartenant à une même
famille et exerçant des fonctions significatives dans la gouvernance de
l’entreprise.
Il est reconnu sur le plan international que l’une des garanties de
bonne gouvernance est l’ouverture
des conseils d’administration à des
administrateurs indépendants.
Le rôle de ces administrateurs est
de plus en plus perçu comme une
valeur ajoutée au sein du conseil.
Les critères d’objectivité, de disponibilité, de loyauté et d’intégrité
sont davantage pris en compte.
Dans des situations particulières
que peut traverser l’entreprise,
telles que:
- la perspective d’une transmission,
même lointaine,
- la nécessité d’un changement stratégique,
- la maîtrise d’une croissance rapide,
- l’introduction en bourse,
- ou une période critique exigeant de
maîtriser l’urgent et le moyen terme,
il apparaît que ces situations sont
mieux gérées si l’entreprise est accompagnée par un conseil d’administration compétent, diversifié
et actif. Sa crédibilité vis-à-vis de
toutes les parties prenantes (action-
naires, partenaires industriels et
financiers, salariés...) en sera renforcée.
Il est fortement admis que les administrateurs indépendants apportent une réelle valeur ajoutée
au sein du conseil d’administration car:
- ils visent avant tout la performance de l’entreprise en équilibrant l’intérêt de celle-ci et celui
des actionnaires.
- ils contribuent à rompre la solitude du dirigeant en lui apportant
soutien et conseil afin qu’il dépasse le quotidien et puisse mieux
se consacrer au long terme,
Très souvent d’ailleurs, les administrateurs indépendants prennent
la responsabilité des comités sensibles au sein du conseil tels que
les comités d’audit, de stratégie,
des nominations et des rémunérations et des risques.
Le chemin de la gouvernance est
long et difficile. Il nécessite et
engendre le bouleversement de
certaines mœurs, de certaines
cultures d’entreprise, mais aussi
des structures, des fonctionnements et des rôles des conseils
d’administration.
Je pense que nous pouvons d’ores
et déjà nous réjouir des avancées
effectuées dans ce domaine dans
les entreprises au Liban, aussi bien
dans le secteur bancaire, soumis
à des contraintes importantes par
la Banque centrale, que dans les
autres secteurs où de bonnes pratiques de gouvernance sont mises
en place, et ce essentiellement à
travers le recrutement d’administrateurs indépendants au sein des différents conseils d’administration.
Page.15
ÉVÉNEMENTS
The Green MED
Initiative project
“GMI” Technical
Training
The Green MED Initiative project
“GMI” organized a Technical training
on April 5th 2013 at the Phoenicia
Hotel in Beirut. The aim of the training was to make the participants
more familiar with the main rules of
the ENPI CBC MED Programme and
of its structure by understanding the
role of the JMC, JMA, and JTS, to
clarify why & which of the European
Union (EU) rules are applicable in
Lebanon, to train the participants on
the online accounting system, and finally to understand the role and responsibilities of the auditors.
The full day training delivered by Mr.
Albert Sorrosal and Mr. Khaled Shorman, two experts from the enpi-net,
gathered the Lebanese Partners in
this project (CCIA-BML: Project Leader; Averda, and Servicop) as well as
their external auditors for the project.
The training started with an introduction to the legal framework
followed by a discussion on the
contractual obligations (financing
the action, projects reports, modifications in the action), and the
eligibility of expenditure (rules of
eligible costs, eligibility time-line, direct eligible costs & ineligible costs,
staff costs, travel and subsistence
costs, etc.) The afternoon session
discussed the procurement procedures rules (public administration
of Member states, award criteria
in procurement, rule of origin and
common tenders), on the online accounting system for the project and
on expenditure verification (general
procedures, conformity of expenditure with the budget and analytical
review, guidelines for the specific
procedures, consolidated report,
and the financial controls).
A similar training was delivered in
Tunisia on the 26th of March 2013,
and in Alexandria on the 11th of
April 2013 for the Mediterranean
project partners.
Page.16 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
ÉVÉNEMENTS
HORECA, 20 ans déjà…
Les stands du Conseil des affaires libano-italien et des Artisans de Jezzine tous deux parrainés par la Chambre de commerce de Beyrouth
Le 9 avril dernier au BIEL, le salon de la gastronomie et du
goût Horeca a soufflé ses vingt bougies dans une ambiance
festive et chaleureuse. À cette occasion, Joumana Damous
Salamé, la directrice d’Hospitality Services, s’est vue remettre un trophée des mains de Mohamed Choucair, pour
«sa contribution exceptionnelle à l’industrie de l’hospitalité
libanaise». L’événement a rassemblé 400 exposants du Liban et d’ailleurs et plus de 20 000 visiteurs.
La 20ème édition du salon de l’hôtellerie et de la restauration, Horeca, a été lancée le
9 avril dernier au BIEL en présence du ministre sortant du Tourisme, Fadi Abboud, du
président de la Fédération des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture
du Liban, Mohamed Choucair et de nombreux autres partenaires et officiels, hommes
d’affaires et personnalités.
Nouhad Damous, décoré de l’ordre national du Cèdre
Lors de la cérémonie d’ouverture, Nouhad Damous, le cofondateur d’Hospitality Services, la société organisatrice d’Horeca, a été décoré par le ministre démissionnaire du
Tourisme Fadi Abboud de la médaille de chevalier de l’Ordre national du Cèdre pour
ses services rendus à la nation au cours de sa longue carrière dans l’industrie hôtelière.
À cette occasion, Mohamed Choucair a prononcé un discours dans lequel il s’est dit
«ravi de parrainer ce salon au nom de la Chambre de commerce de Beyrouth et du
Mont-Liban». «Horeca n’a pas cessé de faire ses preuves en matière d’excellence au
cours des 20 dernières années dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration,
ayant un impact positif sur la croissance de l’économie libanaise et le commerce», a
déclaré le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban. Selon
lui, «ce salon a permis l’augmentation des exportations et la promotion du tourisme et
a contribué à la création annuelle d’emplois, facteur essentiel pour retrouver des taux
de croissance élevés».
Pour sa part, la directrice générale d’Horeca, Joumana Damous Salamé, a présenté
une nouveauté dans le cadre du salon: la Journée d’information sur les industries alimentaires libanaises (The Lebanese Food Industries Awareness Day). Cet événement
a été placé cette année sous le thème des solutions aux obstacles à l’importation et a
été organisé par le syndicat libanais des industries alimentaires, en collaboration avec
le ministère de l’Économie et du Commerce et l’Organisation des Nations-unies pour
le développement industriel (Onudi).
Choucair inaugure le pavillon italien en présence de
l’ambassadeur d’Italie au Liban
Mohamed Choucair et l’ambassadeur d’Italie au Liban ont inauguré ensemble ce pavillon italien, s’arrêtant au stand du Conseil des affaires libano-italien créé conjointement
en 2012 par les chambres de commerce de Milan et de Beyrouth. Cette instance a pour
objectif de renforcer les échanges commerciaux et l’investissement entre les deux pays.
Rabih Sabra, le directeur général de la Chambre de Beyrouth, et d’autres représentants, ont accompagné Mohamed Choucair au stand de Jezzine. En effet, grâce au
soutien de la CCIA-BML, le restaurant Délice, l’Iris Flower hôtel, une compagnie de
fabrication de bougies et les créations des artisans originaires de la région du sud de
Jezzine ont pu se faire remarquer à Horeca 2013.
Joumana Damous Salamé s’est dite très satisfaite de
cette 20ème édition de Horeca qui a rassemblé, cette
année encore, plus de cinquante experts venus partager leur savoir-faire et améliorer leurs compétences.
Elle s’est aussi dite particulièrement fière des nouveautés au programme, dont le lancement de la compétition des services qui compte déjà 66 participants. Pour
sa 8èmeédition, 45 producteurs libanais ont participé
au concours de la meilleure huile d’olive qui a décerné
deux médailles en or. De quoi mettre en avant des petits producteurs issus de toutes les régions libanaises.
Le premier prix pour « Best Label and Bottle » a été
remis a Ardouna, ainsi que Tony Maroun (Atyab) et
Sarkis Moussa ont gagné le premier prix «Best Extra
Virgin Oil».
Horeca a 20 ans déjà, qu’est-ce-que cela représente pour vous?
Nous sommes très fiers de cette 20ème édition d’Horeca qui prouve que
dans les bons comme dans les mauvais jours sécuritaires et économiques, nous poursuivons notre chemin. Cette année et malgré la crise,
les exposants ont augmenté de 15%, passant de 350 en 2012 à 400
cette année, et les visiteurs ont atteint la barre des 20 000 personnes
présentes. L’édition de cette année est aussi très riche au niveau des
exposants et en termes de nouveautés.
L’Ordre national du Cèdre a été remis à votre père, Nouhad Damous.
Qu’est-ce-que cela vous inspire?
Nouhad Damous, co-fondateur d’Horeca, a été décoré de l’Ordre national du mérite libanais suite aux nombreux services qu’il a rendus à la nation. En effet, mon père a été un précurseur en matière d’hôtellerie et de
services au Liban et j’ai beaucoup d’admiration et de respect pour lui.
Que pouvez-vous nous dire sur la participation de la Chambre de commerce de Beyrouth ?
Cette année, la Chambre de commerce de Beyrouth a innové en tant que
partenaire privilégié. En effet, elle a parrainé le «programme d’acheteurs» dont l’objectif est d’identifier les acheteurs potentiels de la région
et de les mettre en relation à travers des B2B. Cette expérience nouvelle
a été prometteuse et a eu beaucoup de succès. D’ailleurs, cela fait des
années que nous voulions mettre en place ce nouveau programme qui
se déroule dans tous les salons internationaux. Grâce à l’engouement de
Mohamed Choucair cela a été rendu possible. La CCIA-BML a également
offert aux producteurs de Jezzine une plateforme pour mettre en avant
leurs talents et créer de nouveaux contacts. Notre partenariat avec la
Chambre de Beyrouth est très important et permet à Horeca de renforcer encore ce partenariat privilégié.
Qu’en est-il du Trophée d’excellence qui vous a été remis par Mohamed
Choucair?
Le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban
a tenu à nous récompenser pour le rôle que joue depuis vingt ans déjà
notre salon Horeca sur la scène économique et commerciale. C’est un
message fort de reconnaissance de la part du secteur privé que de recevoir cette distinction le jour de la cérémonie d’ouverture.
Numéro 20
Page.17
Forward et Business : les salons qui accélèrent le recrutement et aident les
Signature d’un accord
jeunes entrepreneurs à lancer leur start-up
de coopération entre les Soutien de la CCIA-BML à Forward et un Stand mettant les services et activités de la Chambre en lumière.
chambres de commerce
idées et une infrastructure adéquate perBusiness: créer de l’emploi par le soutien
mettant de sécuriser les entreprises pour
aux PME. Une initiative qui a été créée en
de Tripoli et de Beyrouth
transformer les idées en projets réussis
2008 en pleine période de récession mon-
Le président de la Chambre de
commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohamed Choucair, a signé
le 9 avril dernier, un accord de
coopération avec son homologue
libyen Milad Mouftah al-Farjali. Cet
accord a pour objectif de développer principalement les échanges
bilatéraux dans les secteurs commerciaux, et dans les différents
secteurs productifs.
Développer les relations économiques
et commerciales entre les deux
chambres. Tel était le thème de la réunion qui a rassemblé les chambres
libyenne et libanaise le 9 avril dernier à l’hôtel Phoenicia. Milad Mouftah al-Farjali, le vice-président de la
Chambre de Tripoli, a répondu présent
à l’invitation de Mohamed Choucair.
Parmi les représentants de la Chambre
de commerce de Beyrouth, on pouvait
compter les vice-présidents, Gaby Tamer et Nabil Fahed, le président de la
Chambre de commerce et d’industrie
du Sud, Mohammad Saleh, le président
de la Chambre de commerce Internationale-Liban, Wajih El-Bizri et le secrétaire
général de la Fédération des chambres
de commerce libanaises, Tawfiq Debussy. Mais également, le doyen des
industriels libanais, Jacques Sarraf, le
directeur général de la CCIA-BML, Rabih
Sabra ainsi que des hommes d’affaires.
L’accord signé entre les deux chambres
prévoit notamment dans sa convention
une coopération accrue dans les secteurs d’activités économiques, commerciales, ainsi qu’un renforcement
des relations industrielles. Cet accord
comporte également les moyens de renforcer la communication et la compréhension mutuelle entre les entreprises
et les membres des chambres dans les
deux pays. Le texte revient par ailleurs
sur le développement du programme et
les mécanismes appropriés pour développer un réseau de contacts entre les
membres respectifs. Les deux bords se
sont aussi mis d’accord pour fournir
le maximum d’informations qui faciliteront les transactions et permettront
les meilleurs échanges possibles. Et ce,
en stimulant les activités économiques
communes ainsi que l’échange d’informations sur les lois et la législation réglementant l’activité économique entre
les deux pays. La Création d’un bureau
en charge des exportations du Liban
vers la Libye a également été prévu.
Des échanges commerciaux, des visites
de délégations économiques et l’organisation de réunions et de séminaires
conjoints ont aussi étaient planifiés.
Inaugurés au BIEL le 18 avril dernier, les
deux salons du recrutement, Forward et
Business, ont ouvert leurs portes avec
la volonté de véhiculer de l’espoir aux
jeunes qui sont de plus en plus nombreux
à émigrer en ces temps difficiles sur le
marché du travail libanais. Espoir oui!
Près de 6 000 emplois étaient à la clé de
ce forum où plus de 150 entreprises libanaises dynamiques avaient des offres
à proposer, ici comme à l’étranger. Près
de 50 000 visiteurs étaient attendus.
Une initiative annuelle du secteur privé
réussie. À quand une réelle politique de
l’emploi par le secteur public?
Le ministre sortant de l’Économie et du
Commerce, Nicolas Nahas, le président
de la Chambre de commerce de Beyrouth
et du Mont-Liban, Mohamed Choucair
et l’invitée d’honneur de cette édition,
l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé,
ont inauguré les salons de recrutement
Forward et Business autour de Tania Eid,
directrice générale des entreprises organisatrices Careers et E-Square.
«See what you want, get what
you see»: slogan de l’édition 2013
«En préparant ce salon, mon vœu le
plus cher était que ces quelques jours se
passent paisiblement. Bien sûr, nous avons
dû encore une fois relever certains obstacles pour cette nouvelle édition de Forward
et Business, des défis économiques, politiques et bien sûr sécuritaires». C’est par
ces mots que Tania Eid, volontaire et optimiste, a commencé son discours devant
les officiels, les entreprises et les journalistes présents à cette cérémonie d’ouverture du 18 avril au BIEL. «Ce que nous vivons aujourd’hui est identique aux années
précédentes et chaque année je remonte
sur la tribune et je vous parle des mêmes
défis que nous avons dû affronter pour
monter ce salon», a-t-elle ajouté. «Mais,
poursuit-elle, le plus important à partager
cette année, ce sont les accomplissements
et les nouveautés que nous vous proposons pour cette édition 2013, et ce malgré
tous les obstacles». Elle a aussi souligné
que «la lutte contre le chômage n’est pas
le fruit d’un miracle, mais d’une politique
économique structurelle et productive
pour la stabilité et l’essor souhaité».
Selon Tania Eid, quatre événements majeurs ont marqué ce salon 2013:
Le salon Foward pour le recrutement a promis cette année plus de 6 000 offres d’emploi aux Libanais résidant au Liban ou
ailleurs, proposées par plus de 150 entreprises exposantes, à majorités libanaises.
Des entreprises qu’elle qualifie de courageuses et qui ne baissent pas les bras. Un
salon qui, ces treize dernières années, a
déjà offert plus de 46 000 offres d’emploi.
Deuxième événement marquant, le salon
diale, notamment pour œuvrer en faveur
du développement des PME et contribuer
à stimuler le marché de l’emploi au Liban.
«Cette initiative a été possible pour la 3ème
année consécutive grâce au soutien de la
Banque du Liban, de l’ASCAME, d’IDAL,
de la Chambre de commerce américaine
et grâce au partenariat constant et privilégié avec les organismes économiques,
avec à leur tête le président de la Chambre
de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohamed Choucair», a également
souligné Tania Eid.
Une première avec «un sommet pour les
ressources humaines» qui a eu lieu les
19 et 20 avril. Des sessions ont ainsi été
proposées par des spécialistes venus du
monde entier pour partager leur expérience et aider les entreprises dans l’élaboration de leurs stratégies en matière de
ressources humaines.
Le quatrième événement au programme
de cette année, était le «Visionary entrepreneur panel» qui pour sa 3ème édition
a partagé auprès des visiteurs les «success stories» de 16 hommes et femmes,
dont quatre ministres.
Un pavillon dédié aux activités
et services proposés par la
Chambre de commerce de
Beyrouth et du Mont-Liban
Pour Tania Eid, la Chambre de commerce
de Beyrouth et du Mont-Liban est un partenaire privilégié avec Mohamed Choucair
à sa tête qui a cru dès la naissance, il y a
trois ans déjà, dans les capacités du salon Business et qui a soutenu ce projet.
En effet, il en a fait la promotion sur tous
les fronts économiques. «Je peux dire que
la Chambre de commerce de Beyrouth et
du Mont Liban investit énormément dans
cette mission économique qui est aussi leur mission». Un stand présentant la
CCIA-BML et ses différents services, dont
notamment les prêts accordés aux jeunes
entrepreneurs pour monter leurs start-up
et PME, fait également partie du salon.
«Si le Liban et son économie sont encore
sur pied c’est grâce au secteur privé libanais», a lancé à son tour Mohamed Choucair qui a tenu à saluer les entreprises libanaises participantes et les organisateurs
de cet événement majeur pour l’économie
libanaise et pour les jeunes en particulier.
Il a appelé à redonner confiance à notre
économie et à nos investisseurs. «Quand
on voit les multiples énergies disponibles
et le succès des entreprises libanaises et
des Libanais localement, régionalement
et à l’échelle internationale ainsi que la
capacité de nos ressources humaines,
nous pensons qu’un minimum de stabilité
et un gouvernement qui est en mesure de
fournir les services nécessaires pour les
entreprises locales et internationales suffirait largement à relancer notre économie»,
a-t-il ajouté. Le président de la Chambre
de Beyrouth a par ailleurs souligné «que
la santé économique du pays se mesure à
sa capacité à créer des emplois et cela nécessite de continuer à injecter de nouvelles
tout en attirant les capitaux nécessaires.
Notre économie a besoin aujourd’hui de
renforcer la confiance des investisseurs
dans le marché local et étranger».
Pour l’invitée d’honneur, l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, cet événement
est «une lueur d’espoir dans une époque
de ténèbres, une journée de solidarité et
de communication entre les différentes
générations», et surtout «une initiative
qui vise à combler le vide social et le vide
économique puisqu’elle incite les entreprises à développer leurs activités en
proposant 6 000 nouveaux emplois à la
jeunesse libanaise».
«Toute activité permettant aux
jeunes de rester au Liban est
nationale par excellence»
C’est par ces mots que le ministre sortant
de l’Économie et du Commerce Nicolas
Nahas s’est exprimé, estimant «que toute
activité qui encouragerait les jeunes Libanais à rester dans leur pays est nationale
par excellence». Nicolas Nahas a également souhaité que ces salons constituent
un modèle pour la promotion de l’initiative individuelle et la participation de la
société civile dans le développement, en
permettant de mettre en valeur les compétences des jeunes qui affluent en grand
nombre sur le marché du travail. Il a de
même souligné l’importance de la stabilité dans le processus de croissance et
dans le monde du travail, insistant sur le
rôle des petites et moyennes entreprises.
«Sur 24% des femmes qui travaillent au
Liban, près de 11% sont au chômage,
alors que dans les capitales européennes
70% des femmes sont actives», a par ailleurs relevé le ministre sortant de l’Économie et du Commerce.
À noter que, selon le dernier rapport de la
Banque mondiale, «le Liban devrait créer
23 000 emplois par an sur les dix prochaines années pour absorber le nombre
croissant de demandeurs». Dans un pays
où l’État n’a pas une politique d’encouragement pour l’emploi et la formation des
jeunes, les nombreux visiteurs ont pu garder espoir en se présentant aux comptoirs
des entreprises et en passant des entretiens d’embauche sur place. Ces sociétés
ont conservé leurs CV et poursuivront la
prise de contact après le salon. Pour les
accueillir, instances économiques, consultants, incubateurs et PME étaient au rendez-vous pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans leurs démarches.
Page.18 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
Innovation et espoir lors
du Forum international de
Beyrouth pour la Franchise
(BIFEX 2013)
Entretien entre le président Choucair et l’ambassadeur danois au Liban
Les différents salons et expositions du mois d’avril ont représenté pour le tout Beyrouth économique une lueur d’espoir. Un
des derniers en date, le Forum
international de Beyrouth pour
la Franchise (Bifex) a ouvert
ses portes le 17 avril dernier à
l’hôtel Phoenicia. Innover et
s’adapter pour mieux résister,
un message à retenir en ces
temps de crise économique et
politique locale et régionale.
PROCHAINS ÉVÉNEMENTS
Conjointement organisé par l’Association libanaise pour la franchise (LFA)
et le groupe al-Iktissad Wal Aamal,
en collaboration avec le ministère de
l’Économie et du Commerce, le Bifex
a coïncidé cette année avec la réunion
du Conseil mondial de la franchise
(WFC), présidé par le Liban. Invitée
par la Lebanese Franchise Association
(LFA), une délégation du World Franchise Council (WFC) rassemblant des
représentants de plus de 20 pays était
également au rendez-vous de ce forum.
En pleine mondialisation et mutation
technologique, l’innovation est devenue
nécessaire. Ce thème était à l’honneur
de la troisième édition du Beirut International Franchise Forum and Exhibition (Bifex) qui s’est ouvert le 17 avril
dernier à l’hôtel Phoenicia de Beyrouth.
Plusieurs sujets d’actualité ont été débattus par un panel d’experts libanais
et étrangers lors notamment d’un atelier de travail qui a traité de l’espace
numérique comme outil de promotion
d’une marque. Au programme des
deux journées complètes consacrées
à la franchise, cinq réunions de travail
et trois ateliers de travaux pratiques.
Les nouvelles technologies, l’explosion
du cobranding (partenariat entre deux
marques) et l’innovation sur le plan
des franchises.
Des officiels, de nombreux hommes
d’affaires et des franchiseurs potentiels ont aussi assisté à cette manifestation dédiée à la franchise et à la
promotion et l’innovation de l’image
de marque libanaise.
L’ambassadeur danois au Liban, Jan Top Christensen, était l’invité de Mohamed Choucair qui a reçu son hôte en présence des deux vice-présidents de la Chambre de commerce de Beyrouth, Gaby Tamer et Nabil Fahed. L’ambassadeur était accompagné
d’une délégation d’hommes d’affaires danois, représentant un groupe de grandes entreprises, pour voir les conditions économiques des domaines de coopération et d’investissement entre les deux pays. Au cours de cette rencontre, le président Choucair
a fait part des spécificités et des avantages dont bénéficie l’économie libanaise et de
l’intérêt à faire des affaires avec le Liban. Il s’est aussi arrêté sur la vaste expérience
des sociétés libanaises dans divers secteurs, notamment le commerce et les services,
en insistant sur l’importance accordée par la Chambre de Beyrouth à établir des partenariats entre le secteur privé libanais et son homologue danois dans les différents
pays. Mohamed Choucair a également vanté la place stratégique du Liban et de son
économie dans la région, un lien entre le monde, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
L’art et La culture à l’honneur de la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban!
troisième édition de PHOTOMED 2013: le Liban à l’honneur du Festival de la photographie méditerranéenne
La Chambre de commerce de Beyrouth
et du Mont-Liban soutient aussi l’art et
la culture, et plus spécifiquement la
photographie dans le cadre du Festival Photomed 2013 qui se déroulera
à Sanary sur mer, Toulon et Bandol,
du 23 mai au 17 juin prochain. Pour
cette troisième édition, Le Liban et ses
photographes seront à l’honneur et en
avant-première, les photos de l’illustre
réalisateur, Costa-Gavras, restées
jusque-là cachées au grand public,
seront dévoilées. À noter que cet événement sera ouvert gratuitement au
public et exposera trente photographes
dans vingt-trois lieux différents.
De passage au Liban pour quelques jours,
Philippe Heullant, directeur du magazine
Images et organisateur du festival, ainsi
que Serge Akl, directeur de l’Office du Tourisme du Liban, l’un de ses partenaires
officiels, et le photographe Tony El Hage,
commissaire général de la jeune photographie libanaise lors de cette exposition,
ont rendu visite au directeur général de la
Chambre de commerce de Beyrouth. À
cette occasion, Rabih sabra a assuré devant ses convives que la Chambre était
ravie de parrainer ce Festival de la photographie qui donnera une grande place et
visibilité aux jeunes photographes libanais
reconnus et émergents.
Renforcer les liens entre
les chambres de commerce
de Beyrouth et du Var dans
le cadre de l’Union pour la
Méditerranée
Un festival qui, pour sa troisième édition
mettra, le Liban et ses talents à l’honneur
et va aussi promouvoir la diversité et la
richesse des cultures méditerranéennes
à travers la photographie en donnant une
vision concrète et illustrée de l’Union pour
la Méditerranée dans l’objectif de rapprocher les peuples, faire émerger des intérêts communs et favoriser les échanges.
Ce sera également une occasion de
mettre en place des liens privilégiés entre
la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban et la Chambre de commerce et d’industrie du Var dans le cadre de l’Union
pour la Méditerranée.
Le Festival Photomed cru 2013 se déroule-
ra sous l’égide du ministère Français de la
Culture, du Conseil culturel pour le soutien
de la Méditerranée ainsi que de la région
Provence Alpes Côte d’Azur, du département du Var et de la ville de Sanary sur
mer. Parmi les partenaires officiels, l’Office
du Tourisme du Liban et la Banque Med.
Mettre en valeur la photographie méditerranéenne
Philippe Heullant, directeur du magazine
Images, a affirmé lors d’un dîner de presse
offert par Serge Akl, «que la création du
Festival Photomed il y a trois ans avait pour
objectif de mettre en valeur la photographie
méditerranéenne et les photographes méditerranéens car nous avons estimé qu’ils
étaient laissés pour compte par les nombreux festivals du monde». Il a poursuivi
en affirmant «qu’il en était de même pour
les revues spécialisées en photographie».
De ce constat, est né le Festival Photomed
«qui a pour objectif d’être le lieu de rencontre de tous les talents méditerranéens».
«À la rédaction du magazine Images, beaucoup de jeunes photographes issus de la
région méditerranéenne venaient nous présenter leurs travaux et très peu d’entre eux
avaient la possibilité d’exposer et d’avoir
une visibilité médiatique», a t-il expliqué.
«Jusqu’alors, seuls les grands noms parmi
ces photographes étaient présents lors des
expositions», a-t-il précisé.
Photomed 2013: le Liban invité d’honneur, Costa Gavras
photographe d’honneur
Philippe Heullant justifie le choix de Sanary sur mer comme lieu pour présenter ce
festival car «c’est une ville de 25 OOO habitants l’été, qui a gardé son cachet, son
authenticité et elle est très tournée vers
la culture avec de nombreux lieux d’exposition à la carte. De plus, c’est une porte
ouverte sur la Méditerranée car Sanary sur
mer a un lien très fort et historique avec la
Turquie. Elle est aussi entourée par deux
îles, l’île de Bandol et Les Embiez, toutes
deux appartenant à la famille Ricard», raconte l’organisateur. Ainsi, les visiteurs de
Photomed 2013 pourront parcourir cette
exposition à bord de bateaux qui feront 13
escales autour des îles. Ce festival s’est
ensuite étendu au port de Bandol, «un des
plus grands et plus beaux ports de la Méditerranée», permettant aussi d’être sur
terre dans cette ville spécialisée en vin et
en huile d’olive. Toulon fait également partie des villes accueillant cette exposition à
l’Hôtel des arts, un lieu dédié à la culture.
Depuis sa création, ce festival met à l’honneur un pays et un photographe. «La
première année, nous avions la Turquie
comme invité d’honneur puis le Maroc
pour la seconde édition». «Le photographe
invité d’honneur est généralement originaire de la Méditerranée ou ayant accompli un travail photographique sur cette région», poursuit Philippe Heullant.
Pour cette troisième édition, le Liban a
notamment été choisi en raison de sa
proximité culturelle avec la France. «Mais
c’est surtout ma rencontre avec Serge Akl,
le directeur de l’Office du Tourisme du Liban, qui nous a convaincus, car Serge est
là pour promouvoir la culture libanaise et
pour nous c’était un appui considérable
qui nous a permis de monter ce projet et
de mieux découvrir la photographie libanaise. Notre rencontre avec Tony El Hage,
qui est d’une part un grand photographe
et qui a aussi une grande connaissance de
la photographie libanaise, fut également
déterminante», conclut le directeur du magazine Images.
Amateurs de photos, et de photographies méditerranéennes en particulier,
rendez-vous du 23 mai au 17 juin 2013 à
Sanary sur mer, Bendol, Toulon et sur l’île
de Bandol principalement, pour découvrir
23 expositions d’une trentaine de photographes. Outre la présence de photographes libanais, la photographie slovène,
grecque et italienne sera présente. Une occasion de rendre hommage à de grandes figures de la photographie méditerranéenne
comme Gabriele Basilico, Nino Migliori ou
Fouad Elkoury. Sans oublier que l’invité
d’honneur de cette troisième édition est l’illustre réalisateur Costa-Gavras qui pour la
première fois exposera ses photographies.
Plus de 50 000 visiteurs sont attendus
cette année encore à la découverte desphotographes libanais émergents. Caroline Tabet, Lara Zankhoul, Tanya Traboulsi, Joanna Andraos, Mazen Jannoun, Ghadi Smat
et Emile Issa sont les sept jeunes artistes
libanais très prometteurs choisis par Tony
El Hage… Des noms à retenir absolument!
À noter également l’exposition sur Tony
el Hage, commissaire général de cette exposition dédiée au Liban, un clin d’œil de
la direction artistique de Photomed à ses
années de jeunesse et l’hommage rendu
à Fouad Elkoury à travers ses photographies célèbres.
Numéro 20
CONFERENCES
Plymouth-United Kingdom
The St. Andrews Charitable Trust
International Multi - Sectoral Conference on Women/Youth Empowerment is going to be held in Plymouth-United Kingdom from the 17th
of June till the 1st of July 2013.
For more information:
T:+447045773989
email: st.andrewscharityfoundation@
yahoo.co.uk
http: www.standrewsfoundation.co.nr
exhibitions
China
The Ministry of Commerce P.R. China will hold the 7th Annual China International Auto Parts Expo in China
International Exhibition Center (old
venue) in Beijing from 13th to 15th
September, 2013.
For more information:
T: +86-10-68991436
F: +86-10-68991422
email: [email protected]
http: www.iapechina.com
Fiera Milano City
EIRE Expo Italia Real Estate is going
to be held in Fiera Milano City (exhibition grounds) on 4-6 June 2013.
For more information:
T: +40 728 086 130
T: +40 21-450.50.63
email: [email protected]
http: www.carnexpo.ro
Tunis
For more information:
T: +39.02.31911911
http://www.eire.mi.it
The International Exhibition of Industrial Partnership and Innovation: Tunis-MedIndustrie 2013 is going to be
held in Tunis on 12-15 June 2013.
Istanbul, Turkey
For more information:
For more information:
T: + (216) 71 247 322/ 71 333 945
F: + (216) 71 339 422 / 71 354 744
email: [email protected]
http: www.tunis-medindustrie.com
T: +902124685200
F: +902124655559
email: [email protected]
http: www.futuralliaistanbul2013.com
Cairo-Egypt
Glass World 2013 is going to be held
in Cairo-Egypt on 28-30 June 2013.
For more information:
T: +20226712287/26705239
F: +20222753634
http: www.glassworldex.com
The Crans Montana Forum of New
Leaders for Tomorrow is going to be
held in Baku (Azerbaijan) on 27-30
June 2013.
Deadline for submitting curriculum vitae to [email protected] is May 31st.
For more information:
T: +377.9770.7000
F: +377.9770.7040
email: [email protected] or visit www.cmf.ch
Cairo-Egypt
The First Arab International Public Relations Conference is going to be held
on June 25-26, 2013 in Cairo-Egypt.
For more information:
T: (002)22580006
F: (002)0222580077
email: [email protected]
http://www.arado.org.eg/aipr
London
The 7th Annual Three-Day Workshop
on “STRUCTURING INNOVATIVE ISLAMIC FINANCIAL PRODUCTS” by
the Institute of Islamic Banking and
Insurance (IIBI) is going to be held in
London on 14-16 June 2013.
For more information:
T: +44(0)2074330840
F: +44(0)2074330849
email: [email protected]
http: www.islamic-banking.com
BUSINESS OPPORTUNITIES
Bucharest-Romania
CARNEXPO 2013-meat and livestock exhibition-is going to be held in
Bucharest-Romania on 23-26 October 2013.
Baku (Azerbaijan)
Page.19
Futurallia Global B2B Forum is going
to be held in Istanbul, Turkey on June
05-07, 2013.
China
The 12th China International Consumer Goods Fair (CICGF) is going to
be held in China on June 8-11, 2013.
For more information:
T: 008657487178074
email: [email protected]
http: www.cigf.com
• PoleCo, based in Canada, specialized in the
design and supply of solar and wind powered
lighting systems is looking for Lebanese representatives to promote their products.
For more information:
T: +1 (902) 876-2834
F: +1 (902) 876-7141
email: [email protected]
http: www.poleco.ca
• FDI export, based in India, specialized in
the manufacture & export of complete range
of HAND TOOLS products is looking for Lebanese promoters for their products.
FDI export offers also multi color printing on
the spanners & pressed panel combination
spanners.
For more information:
T: 0091-161-2680067 / 2680068 / 5097649
email: [email protected]
http: visit www.fdiexport.com
• Urvesh Psyllium Industries Limited, based
in India, specialized in the export of Psyllium Seeds, Psyllium Fiber, and Psyllium
Husks & Powder.
For more information:
T: +91-2767-282390/282391
F: +91-2767-282392
email: [email protected]
http: www.urvesh.com
• Sumi Corporation, based in Japan, specialized in the export of Mattress Pads and
Pillow Pads, is seeking Lebanese promoters
for their products.
For more information:
T: +81467715750
F: +81467715751
email: [email protected]
http: www.sumico.com
• Ina Marble & Zeolite, based in Turkey,
specialized in the supply of White Dolomite
Gravel (Dolomite Chips), Marble Chips,
Pumice Stone, Gypsum, Zeolite, Salt (Industrial Salt, Edible food salt, Road salt,
Fluorspar,Travertine & Marble is looking for
Lebanese promoters for their products.
For more information:
T: + 90 541 931 74 56 / + 90 266 245 34 91
email: [email protected]
• Vegas UA Ltd, based in Ukraine, specialized in the export of food products, powdered milk, powdered eggs, and gelatin is
looking for Lebanese promoters for their products.
For more information:
T:+380675097808 /+380995473781
F: +380442340647
email: [email protected] / [email protected]
• Sangmeshwar International (P) Ltd, based
in India, specialized in the manufacture and
Export of Laboratory & Scientific Equipment
ranging from Science Teaching Equipment
for Physics, Chemistry, Biology and General
Laboratory.
For more information:
T: +91-171 2821079/+91 171 2821080
F: +91 171 2671112
email: [email protected]
http: www.sangmeshwar.com
• Three Sixty Power Products Pvt Ltd., based
in India, specialized in the manufacture &
distribution of UPS, Batteries (Tubular &
SMF), Solar Inverters, Solar Charge Controllers, Solar Hybrid Systems, Solar Products
(Solar Lanterns, Solar Home Lights, Solar
Street Lights), Stabilizers, Wind turbines/
mills, are seeking Lebanese distributors for
their products.
For more information:
T: 0091-124-4280750
F: 0091-124-4280753
email: [email protected]
http: www.threesixtypower.com
• The Chamber of Commerce and IndustryStara Zagora (Bulgari) announces the willingness of Sredna Gora AD, specialized in the
production of solid wood furniture and components, to have partnerships with Lebanese
companies.
For more information:
T: +359 42 600 206
F: +359 42 600 205
email: [email protected]
http: www.srednagora.com
Page.20 Numéro 20
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
OUR SERVICES
Headquarter:
T: 01-353190
e-mail: [email protected]
Membership & Authentication
Provides Membership Certificates to member companies as well as Certificates of Origin for goods exported from Lebanon and endorses invoices in
relation to this process. Also offers services in relation to the authentication of
documents for commercial and industrial member companies.
T: 1314 Ext: 113
Email: [email protected]
GS1 Labeling services
“GS1 Lebanon”, the sole representative of GS1 in Lebanon, is a leading global
organization dedicated to the design and implementation of global standards
and solutions to improve the efficiency of the supply and demand chains on a
global scope and across sectors.
T: 1314
Email: [email protected]
Sin el Fil
T: 01-498062
Email: [email protected]
Jounieh
T: 09-838700
Email: [email protected]
CCIAB
CCIABML
Agribusiness Services
The Chamber provides a wide range of agribusiness services including technical and market information, export requirements, marketing standards, trade
statistics, and micro services to farmers and agricultural enterprises.
T: 1314 Ext: 18
Email: [email protected]
Lebanese Arbitration Center (LAC)
The Lebanese Arbitration Center was established in 1995 as the first center
of its kind in Lebanon, specialized in settling disputes arising from commercial, financial, engineering and construction contracts. LAC operates in an
independent, confidential and transparent manner through well known, experienced and highly reputed arbitrators.
T: 1314 Ext: 171
Email: [email protected]
Business Training Center
Lebanese Mediation Center (LMC)
Provides highly qualified and professional training programs within the objective of satisfying the needs and requirements of the SMEs. These training
programs encompasses long term cycles, targets seminars and customized
tailored modules in the fields of business, management, finance and taxation.
The LMC is the first private center of commercial mediation in Beirut, established by the Chamber. The LMC’s mission covers the training and accreditation of mediators, conducting commercial mediation cases and raising
awareness on the benefits of mediation in Lebanon.
T: 1314 Ext: 15
Email: [email protected]
T: 1314 Ext: 172
Email: [email protected]
ATA & TIR Carnets
ATA Carnet (Temporary Admission) simplifies temporary importation of goods,
professional equipment, and commercial samples. TIR Carnet (Transports Internationaux Routiers) is designed to speed up border – crossing of merchandises. The Chamber is the accredited body of issuing and guaranteeing ATA &
TIR Carnets in Lebanon.
T: 1314 Ext: 132
Email: [email protected]
Center for Economic Research (CER)
Prepares annual reference publications that include analytical reports on the
Lebanese economy and the investment environment, surveys and position
papers on central and controversial economic issues. CER provides, as well,
support to SMEs and young entrepreneurs in the framework of FARO and
Credit Guarantee Fund.
T: 1314 Ext: 14
Email: [email protected]
Development Projects
The Chamber participates in the implementation of development projects financed by international organizations. The aim of these projects is to provide
support and technical assistance to Lebanese enterprises mainly SMEs.
T: 1314 Ext: 164
Email: [email protected] / [email protected]
FARO
FARO is a financial support fund intended to help enterprises turn their innovative products, services or innovative business model into permanent competitive advantages. FARO offers up to $20.000 loans to innovative companies at a maximum of 1 percent interest with flexible repayment schedule.
T: 1314 Ext: 14
Email: [email protected]
External Relations
The Chamber organizes business delegations within the objective to explore
new markets for member companies. It also strives to enhance the role of
the Lebanese Joint Business Councils as the most effective tool to boost the
bilateral economic, trade and investment relations between businesses in Lebanon and foreign countries.
T: 1314 Ext: 162
Email: [email protected] / [email protected]
Events
Like us on
www.facebook.com/CCIAB
Within the same framework, the Chamber organizes business events, seminars, conferences and B2B matching events in addition to arranging logistics
such as catering, flight reservations, accommodation bookings and transportation for foreign companies willing to develop trade relations, business ventures and investments in the Lebanese market.
Follow us on
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T: 1314 Ext: 163
Email: [email protected]
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