César - Fiac

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César - Fiac
© Marc Domage
César
Fanny, Fanny. 1991
FIAC HORS LES MURS - JARDIN DES TUILERIES
César Balcaccini (1921-1998), dit César, fut formé à
l’académie des Beaux-Arts de Paris en 1943. Durant
toute sa carrière, il se qualifiera lui-même de sculpteur
classique. Plus connu pour ses compressions, ses
expansions et ses « pouces » monumentaux, dès 1954,
César a également produit une série appelée Les Fers,
sculptures faites de déchets métalliques assemblés
les uns aux autres par soudure. Il donne ainsi vie à un
« musée imaginaire d’histoire naturelle », fait de toutes
sortes de créatures bien souvent zoomorphes.
Fanny, Fanny s’inscrit de manière évidente dans cette
lignée, à laquelle la série des poules s’inscrit à partir
de 1956. Ici le sujet, développé tout au long de sa
carrière, reprend en particulier le thème de la «poule
patineuse» créé à l’occasion de la FIAC de 1981. Cette
œuvre illustre donc la capacité de l’artiste à puiser
dans son propre répertoire.
La poule, c’est la poulette, la « pacholette », la
petite femme des quartiers populaires de Marseille
où César grandit. Souvenir d’enfance ou référence
grivoise, Fanny, Fanny, fournie également l’occasion
de travailler sur le corps féminin, un autre motif
qui ponctue la carrière de l’artiste. Sur ses patins à
roulette, symbole de force en mouvement perpétuel,
ce personnage semble en plein élan, comme s’il
pouvait s’élancer à tout moment. Imprégné d’une
imagerie populaire qu’il ramène de son voyage aux
Etats-Unis en 1961, César dote ici sa sculpture d’une
touche humoristique : la poule sur patins à roulettes
serait-elle également une référence aux serveuses des
dinner américains ? A l’image d’une autre poule, La
Rambaud, du nom de sa muse, l’origine du nom de
cette œuvre serait peut-être à rechercher dans la vie
personnelle de l’artiste ; il s’agirait du diminutif de sa
secrétaire de l’époque, Stéphanie, dont il était proche
et qu’il appelait affectueusement Fanny.
Réalisée en 1991, Fanny, Fanny est une sculpture
monumentale obtenue par l’assemblage de déchets
métalliques, sans dessin préalable, d’abord moulés
puis fondus en bronze et enfin soudés ensemble.
L’utilisation de ce matériau noble, ainsi que sa taille
monumentale (2,50m de hauteur), en font une œuvre
de maturité illustrant la dette de César envers la
tradition. Mais en combinant un motif classique à une
technique plus « moderne », il en rénove radicalement
les codes. Pourtant loin d’être contraintes au matériau,
ces figures semblent dotées d’une grande force. Le
résultat est expressif et texturé. Pour certains critiques,
l’animal représenterait le négatif de l’objet industriel.
Ainsi le sujet et le matériau de l’œuvre seraient pensés
dans leur opposition.
Alexandra Guerrero et Léa Janiaud
Élèves de l’École du Louvre
Depuis 2010, les étudiants de l’école du Louvre participent à une opération originale de médiation, en lien avec le plus large
public. Cet exercice pédagogique de terrain, est également l’opportunité pour l’Ecole de réaffirmer son implication dans l’étude
et la diffusion de l’art contemporain. Retrouvez toutes les notices rédigées par les étudiants à cette occasion sur www.fiac.com