2016_12_31_COMMENTAIRE VF OLIVIER_revu MC

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2016_12_31_COMMENTAIRE VF OLIVIER_revu MC
Concert de la Saint-Sylvestre - Samedi 31 décembre 2016 – 20h
Tarif gala sans réduction
Concert du Nouvel An - Dimanche 1er janvier 2017 – 17h
Tarif gala avec réduction
Strasbourg, PMC Salle Érasme
Samuel Jean direction
Sophie Marilley mezzo-soprano *
Loïc Félix ténor **
Jacques Offenbach (1819-1880)
La Belle Hélène
• Ouverture
• On me nomme Hélène la blonde *
Fantasio
• Air de Marinoni **
Emmanuel Chabrier (1841-1894)
• Suite pastorale, scherzo-valse
• L’Étoile
Rondeau de Lazuli *
Jacques Offenbach
Orphée aux enfers
• Ouverture
• Entrée de Pluton
• Heureuses divinités **
• Cancan
►
Jacques Offenbach
La Grande-Duchesse de Gérolstein
• Ouverture
• Pour épouser une princesse */**
• Il était un de mes aïeux *
Emmanuel Chabrier
• Bourrée fantasque
Jacques Offenbach
Geneviève de Brabant
• Rondo du pâté *
La Vie parisienne
• Pour découper adroitement **
La Périchole
• Ah quel dîner ! *
• Valse (arr Rosenthal)
• On me proposait d’être infâme **
• Couplets de l’aveu*/**
• Écoutez, peupl’ d’Amérique…Nous deux » */**
9’
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Quoi de plus festif pour terminer et commencer une nouvelle année qu’un
programme du plus français des compositeurs allemands, Jacques Offenbach. Le
« Mozart des Champs-Élysées », comme le surnommait Richard Wagner, vous
entraînera, cher public, dans un tourbillon de notes et de voix. Et souvent, vous
aurez envie de vous associer aux musiciens, aux deux solistes et au chef d’orchestre
qui sont face à vous !
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Dans l’importante biographie qu’il consacre à Jacques Offenbach, parue aux Éditions
Gallimard, Jean-Claude Yon écrit : « Le jeune garçon qui arrive à Paris en novembre
1833 est certes nourri de tout ce qu’il a vu et appris dans la ville où il est né
(Cologne), à la synagogue, dans les tavernes, auprès de ses maîtres ou pendant le
carnaval. Mais seule Paris, la ville où il va vivre et lutter pendant près d’un demisiècle, lui permettra d’être pleinement lui-même et faire de lui un musicien
universellement connu et aimé. Paris va créer Jacques Offenbach. » Et cette
reconnaissance qui ne s’est jamais démentie depuis sa mort en 1880, il la doit en
partie au trio qu’il formera à partir de 1864 avec Ludovic Halévy, le neveu du
compositeur de La Juive, et Henri Meilhac. De cette cordiale entente naîtront quatre
des chefs-d’œuvre dont des extraits seront interprétés ce soir : La Belle Hélène
(1864), La Vie parisienne (1866), La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867) et La
Périchole (1868).
La Belle Hélène
Ouverture
Invocation à Vénus « On me nomme Hélène la blonde *»
En 1864, Offenbach quitte les Bouffes-Parisiens et prend possession du Théâtre des
Variétés. Le 17 octobre, il fait paraître une publicité : « On sait que, cette année, la
musique d’Offenbach est transplantée au Théâtre des Variétés. C’est au
commencement de décembre qu’aura lieu la grande pièce de l’hiver. Le titre en est
La Belle Hélène, opéra-bouffe en trois actes. Le poème est de MM. Meilhac et
Halévy. On fait de grands préparatifs de décors et de costumes. Les chœurs sont
renforcés, l’orchestre augmenté. Enfin, la direction n’a rien épargné au compositeur
si populaire qui livrera à ce théâtre sa première bataille. Les bruits de coulisses, du
reste, sont faits pour assurer une véritable victoire aux auteurs. On dit la pièce des
plus amusantes ; quant à sa musique, on prétend que jamais Offenbach n’en a fait
de plus spirituelle et de plus entraînante. » Si les critiques et le pouvoir officiel
émettent des réserves sur la qualité du livret et regrettent que « les principes du
beau et du vrai soient négligés », le public fait un triomphe au spectacle et La Belle
Hélène reste à l’affiche jusqu’en 1869.
Après Orphée aux enfers, Offenbach et ses librettistes reviennent à la Grèce antique,
à la guerre de Troie qu’il tourne en dérision, et au personnage d’Hélène de Troie qui
aime le berger Pâris et fait cocu son mari, le roi Ménélas. L’ouverture s’appuie sur
trois thèmes de l’ouvrage : les couplets des rois, la valse du deuxième acte et le
jugement de Pâris, joué par le hautbois solo.
Au début du deuxième acte, Hélène s’apprête à recevoir dans ses appartements
quatre rois. Ses suivantes lui présentent de merveilleuses robes décolletées qu’elle
refuse. Paris se présente, elle aimerait « claquemurer sa beauté » pour lui résister.
Elle le fait patienter et évoque Vénus qui « fait cascader la vertu. »
Fantasio
Air de Marinoni **
Pour beaucoup, Fantasio, créé sans succès à l’Opéra-Comique, le 18 janvier 1872,
est un authentique chef-d’œuvre qui annonce Les Contes d’Hoffmann. Alfred Musset
écrit Fantasio en 1834. Après sa mort, son frère Paul l’adapte pour la ComédieFrançaise en 1866. Puis avec l’aide de Charles Nuitter et de Camille du Locle voire
de Dumas fils, il bâtit le livret destiné à Offenbach. « Fantasio offre au compositeur la
possibilité de renouer avec l’Allemagne de son enfance (l’action se déroule à
Munich) et d’exprimer un romantisme que son penchant pour le comique n’est jamais
parvenu à occulter tout à fait. » Quelle en est l’intrigue ? Le prince de Mantoue se
rend à Munich pour y épouser la princesse Elsbeth, fille du roi de Bavière, rendue
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mélancolique par la mort du bouffon Saint-Jean. Fantasio, un jeune étudiant esseulé
et triste, ne participe pas à la fête. Il chante une romance qu’écoute Elsbeth sans le
voir. Il se déguise en bouffon. Pour mieux observer sa fiancée, le prince de Mantoue
emprunte les vêtements de son aide de camp, Marinoni. Fantasio découvre la
supercherie et fait tomber la perruque de Marinoni. Fantasio est arrêté et
emprisonné. Le mariage est compromis. Elsbeth lui rend visite et lui annonce qu’elle
épousera le prince de Mantoue pour éviter la guerre. Fantasio ôte son déguisement
et reprend sa romance. Troublée, Elsbeth le libère. Redevenu étudiant, Fantasio se
fait proclamer roi des fous. Mais la guerre est déclarée. Fantasio provoque le prince
en duel mais ce dernier renonce à la guerre et à la main d’Elsbeth. Le roi le gracie
pour avoir évité la guerre et Elsbeth lui fait accorder le titre de prince.
Au second tableau du troisième acte, le prince, toujours ivre de rage, s’apprête à
pénétrer dans le palais royal afin de dire son fait au roi de Bavière, et à reprendre à
Marinoni ses attributs princiers : « Reprenez cet habit mon prince ».
Emmanuel Chabrier (1841-1894)
Suite pastorale, scherzo-valse
L’Étoile : Rondeau de Lazuli *
Mieux que quiconque, César Franck a défini l’esprit des Dix Pièces
pittoresques qu’Emmanuel Chabrier compose en 1881 : « Cette musique relie notre
temps à celui de Couperin et de Rameau. »
Sept ans plus tard, il en orchestre quatre qui constitueront la Suite pastorale : Idylle,
Danse villageoise, Sous-bois et Scherzo valse. Dans cette dernière, on perçoit
l’Auvergne natale et Chabrier nous entraîne « dans une ronde échevelée,
bondissante, lumineuse ».
C’est le 28 novembre 1877 qu’eut lieu au Théâtre des Bouffes-Parisiens la première
de L’Étoile d’Emmanuel Chabrier. Si les confrères du compositeur (Duparc,
Debussy,…) saluèrent cette opérette, le public bouda et L’Étoile disparut de l’affiche
au bout de 47 représentations. Alors que le trio des chatouilles prend fin, Lazulli se
réveille et demande à Aloès et Laoula qui elles sont. Laoula lui retourne la question.
Lazuli répond « qu’il vend des produits de beauté magiques qui peuvent faire paraître
mère et filles semblables comme des sœurs ».
Jacques Offenbach
Orphée aux enfers
Ouverture
Entrée de Pluton
Heureuses divinités **
Cancan
En juillet 1855, Offenbach ouvre son propre théâtre sur les Champs-Élysées, Les
Bouffes-Parisiens, dont le succès sera immédiat. Il faut dire que les touristes
qu’Offenbach brocardera dans La Vie parisienne sont venus en nombre à l’occasion
de l’Exposition universelle. Ils prennent plaisir à fréquenter cette nouvelle salle
pourvue d’un système de ventilation, car la canicule s’abat sur la capitale, et font un
accueil enthousiaste aux Deux Aveugles. Mais le plus grand succès public et financier
sera Orphée aux enfers, opéra-bouffon en deux actes et quatre tableaux, sur un livret
d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy, dont la création eu lieu le 21 octobre 1858
Pour la première fois, Offenbach s’attaquait à la mythologie, au grand déplaisir de
certains intellectuels de l’époque (Zola, en particulier) qui ne supportaient pas cette
atteinte à un patrimoine quasi sacré. Ne revenons pas à la légende d’Orphée que
Crémieux, Halévy et Offenbach tournent en dérision ! Orphée est transformé en
maître de violon courant le cachet. Son épouse Eurydice est une femme volage
désireuse de se débarrasser de son mari, « et préférant le berger Aristée sous les
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traits duquel se cache Pluton. Celui-ci enlève Eurydice pour le plus grand plaisir du
mari violoniste, mais l’Opinion publique menace l’époux indigne de sa colère s’il ne
réclame pas sa femme à Jupiter. Ce dernier, qui entreprend à son tour de conquérir
Eurydice en se déguisant en mouche afin de mieux l’approcher, consentira finalement
à la rendre à son mari qui la cherchera moins par amour que pour faire taire l’Opinion
publique. La condition expresse autant qu’inexplicable imposée à Orphée : ne pas se
retourner ! Or, foudroyé par Jupiter, Orphée se retournera… » Offenbach prend un
malin plaisir à se moquer de l’hypocrisie et de la recherche du plaisir à tout prix, avec
impertinence et causticité.
Offenbach avait pour habitude de composer de courtes introductions orchestrales.
L’Ouverture généralement donnée en concert est celle réalisée en 1860 par Carl
Binder pour la production présentée au Theater an der Wien. On y trouve le solo de
violon d’Orphée et le célèbre galop final, ou cancan, « avec lequel Offenbach dépeint
une orgie des dieux ».
Dans l’Olympe, la nuit s’achève et voit le retour des divinités qui ont découché. La
révolte gronde, les dieux ne supportent plus la tyrannie de Jupiter, lequel est sauvé
par l’arrivée de Mercure, qui annonce le rapt d’Eurydice ainsi que l’arrivée à l’Olympe
de Pluton. Interrogé dès son arrivée, ce dernier nie avec véhémence être l’auteur de
l’enlèvement et essaie de détourner l’attention du dieu des dieux en le flagornant :
« Heureuses divinités qui folâtrez sans cesse sous des cieux toujours bleus ! Tandis
que je suis condamné aux sombres cloaques du royaume infernal (…) »
Jacques Offenbach
La Grande-Duchesse de Gérolstein
Ouverture
Pour épouser une princesse */**
Il était un de mes aïeux *
En 1863, Napoléon III décide l’organisation d’une seconde Exposition universelle pour
l’année 1867. Sous l’impulsion du préfet Haussmann, Paris a changé et les quelque
11 à 15 millions de visiteurs découvriront une ville rénovée et « une société qui est
entrée dans la modernité avec une rapidité remarquable. Les grands magasins, les
banques, les progrès de la Bourse sont le symbole d’une prospérité bien réelle ».
Paris est aussi une fête et les spectacles ne manquent pas. Le 11 mars, l’Opéra crée
Don Carlos de Verdi. Le Théâtre lyrique Roméo et Juliette de Gounod, le 27 avril. Et
le 11 avril, au Théâtre des Variétés, Jacques Offenbach présente La GrandeDuchesse de Gérolstein, opéra bouffe en trois actes et quatre tableaux sur un livret de
Meilhac et Halévy. Après quelques remaniements dans les deuxième et troisième
actes, le nouvel ouvrage est accueilli triomphalement par le public et par la presse. Le
succès dépassera celui d’Orphée aux enfers et de la Belle Hélène. Certains y voient
spiritualité et amusement. D’autres y verront une critique du militarisme de l’Empire et
les aspirations militaires des petits États allemands représentés par Gérolstein, qui
allait aboutir à l’éclatement de la guerre franco-prussienne.
L’Ouverture est un arrangement réalisé par un compositeur allemand qui ajouta des
thèmes supplémentaires extraits de la partition. Des thèmes Allegro encadrent un
tendre Andantino qui représente la déclaration d’amour de la grande-duchesse à
l’humble soldat Fritz. Elle en fera le commandant en chef de son armée.
Elle a pourtant un prétendant, le prince Paul, qui la laisse indifférente. Le projet de
mariage est relaté dans une chronique de la Gazette de Hollande (Pour épouser une
princesse) : « Le prince Paul à l’âme grande, il souffre, mais il se tient coi… voilà ce
que l’on dit de moi. » La grande-duchesse répond « qu’il faut toujours ajouter foi à la
Gazette de Hollande ».
Mais au dernier acte, dans un campement militaire, on célèbre le mariage royal et la
grande-duchesse se joint à la fête (Il était un de mes aïeux). L’ouvrage se conclut sur
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la décision de la grande-duchesse d’aimer ce qu’elle a, puisqu’elle ne peut pas avoir
ce qu’elle aime.
Emmanuel Chabrier
Bourrée fantasque
Au jeune Edouard Risler, Chabrier écrivait : « Mon cher et jeune collègue, je vous ai
fabriqué un petit morceau de piano que je crois assez amusant et dans lequel j’ai
compté près de 113 sonorités différentes. C’est vous dire si vous allez me décrotter ça
lumineusement ! Il faudra que ce soit imbécile et fou. » Dernière page pianistique du
compositeur, la Bourrée fantasque – titre humoristique de Chabrier - est de
construction simple. Les deux thèmes, l’un scandé sur un rythme à 2/4 – hommage de
Chabrier à son Auvergne natale -, l’autre plus lyrique, se croisent, s’unissent,
s’entrechoquent et font éclater le piano en un orchestre. C’est le chef d’orchestre
autrichien Félix Mottl qui orchestra cette ultime page pour piano de Chabrier.
Jacques Offenbach
Geneviève de Brabant
Rondo du pâté *
Après avoir mis en scène les divinités de l’Antiquité avec Orphée aux enfers,
Offenbach s’inspire d’une légende médiévale, celle de Geneviève de Brabant, pour
composer un opéra-bouffon en deux actes sur un livret de Adolphe Jaime fils et
Étienne Tréfeu. Épouse de Siegfried, comte palatin de Trèves, Geneviève de
Brabant est accusée d’adultère par le sénéchal Golo qui avait tenté de la séduire et
elle est condamnée à mort. Les bourreaux chargés de l’exécution s’émeuvent et ne
lui infligent pas le supplice. Son innocence est reconnue mais trop tardivement ; sa
santé s’altère et elle rend le dernier soupir.
De ce drame, le trio parvient à transformer la légende en une plaisanterie. L’opérabouffon sera créé le 19 novembre 1859 mais le succès sera mitigé et l’ouvrage retiré
au bout de 50 représentations. En 1867, l’argument est remanié et, en 1875,
Offenbach fait de sa Geneviève de Brabant un opéra féerie qui le mènera au bord de
la faillite.
Au premier acte, Sifroy, margrave de Rosenkrac, ne peut avoir d’enfant de la belle
Geneviève de Brabant. Le pâtissier Drogan, amoureux de la belle dame, se charge
de préparer un pâté qui doit redonner vigueur au jeune époux.
La Vie parisienne
Pour découper adroitement **
Le 31 octobre 1866, La Vie parisienne, opéra bouffe en cinq actes sur un livret de
Meilhac et Halévy, est créée avec succès au Théâtre du Palais-Royal. En 1839,
Offenbach y avait débuté avec Pascal et Chambord. Citons une nouvelle fois JeanClaude Yon : « Le livret est une remarquable photographie du Paris de 1866. Tout
sonne juste, à commencer par l’appétit de jouissance qui caractérise les voyageurs,
qu’ils viennent de Suède ou du Brésil. Quelques mois avant l’ouverture de
l’Exposition, le librettiste s’amuse à mettre sur scène les masses de touristes qui vont
constituer une large part de leur public et qui, eux, vont vraiment fréquenter le Grand
Hôtel, ouvert en 1862, et sa table d’hôte où le dîner coûte huit francs. » Si les
aristocrates et les grands bourgeois sont présents dans ce vaudeville, les classes
modestes n’en sont pas absentes ainsi que des membres de la colonie allemande,
« demeurée la plus importante depuis la monarchie de Juillet ». Et c’est d’ailleurs
Frick, l’un de ses représentants, qui, à la fin du deuxième acte, chante son couplet :
« Pour découper adroitement, pour assaisonner savamment, pour faire sauter les
bouchons et pour offrir les cornichons… »
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La Périchole
Ah quel dîner ! *
Valse (arrangement Rosenthal)
On me proposait d’être infâme **
Couplets de l’aveu*/**
Écoutez, peupl’ d’Amérique… Nous deux » */**
La Périchole a bien existé au XVIIIe siècle. Il s’agit de l’actrice Micaela de Villegas qui
avait le don d’exaspérer son amant, le vice-roi du Pérou, lequel un jour la traita de
« Perra chola » (chienne d’Indienne), en raison de son métissage. En 1825, Prosper
Mérimée publie un recueil de piécettes, Théâtre de Clara Gazul. Le Carrosse du
saint-sacrement met en scène cette Périchole qui exige du vice-roi un carrosse pour
se rendre à l’église. Face au scandale, elle l’offre à la cathédrale pour porter le saintsacrement. De cette pièce, le duo Meilhac et Halévy, tire la matière d’un opéracomique pour Offenbach qui sera créé en 1868 avant d’être largement remanié en
1874. L’ouvrage ne connaîtra pas le succès. Le critique Henri Rochefort écrit : « Ce
n’est pas que la musiquette d’Offenbach soit sensiblement au-dessous de ce qu’elle
était, mais le public assiste depuis quelque temps à des événements tellement
sérieux qu’il a fini par se dégoûter des farces et des farceurs. »
Au premier acte, sur une place de la ville de Lima, deux chanteurs, la Périchole et
Piquillo, essaient de gagner le sou pour subsister mais les gens sont pingres.
Affamée, la Périchole s’endort. Le vice-roi du Pérou la voit, la réveille et tombe
amoureux. Il lui offre honneurs et fortune et un repas en tête-à-tête : « Ah quel
dîner ! ». Il veut l’épouser ce qui ne fait pas les affaires de Pequillo.
Au troisième acte, ce dernier, qui est parvenu à épouser sa bien-aimée, est jeté au
cachot et se lamente : « La voilà donc la couche de l’honnête homme, de la paille. Si
j’avais été une canaille, je dormirai sous le duvet. On me proposait d’être infâme. »
Grâce à l’aide d’un vieux prisonnier, la Périchole parvient à le faire libérer et tous
deux s’évadent. Des patrouilles fouillent Lima mais nos deux fugitifs apparaissent et
chantent une complainte « Ecoutez, peupl’ d’Amérique, d’Espagne et du Pérou… »
Célèbre chef d’orchestre, élève et ami de Maurice Ravel, Manuel Rosenthal était
aussi un excellent compositeur à qui l’on doit notamment la délicieuse comédie La
Poule noire. De Jacques Offenbach, il réalisa, en 1938, un arrangement de pages
extraites d’opéras, d’opéras- bouffes. La Valse d’après La Périchole provient de cette
Gaieté parisienne.
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Orientations bibliographiques
Le lecteur pourra satisfaire sa curiosité en consultant les ouvrages suivants :
•
•
•
Jacques Offenbach, Jean-Claude YON [Gallimard]
Guide raisonné et déraisonnable de l’opérette et de la comédie musicale,
Louis OSTER, Jean VERMEIL [Fayard]
Emmanuel Chabrier, Roger DELAGE [Fayard]
Orientations discographiques
OFFENBACH
La Belle Hélène
Felicity LOTT, Yann BEURON, Michel SÉNÉCHAL, Laurent NAOURI, François LE
ROUX, Marie-Ange TODOROVITC, Chœur de l’Opéra national du Rhin, Orchestre
philharmonique de Strasbourg, direction Alain LOMBARD [Erato]
Jessie NORMAN, John ALLER, Charles BURLES, Gabriel BACQUIER, JeanPhilippe LAFONT, Chœur et Orchestre du Capitole de Toulouse, direction Michel
PLASSON [Emi Classics]
Jane RHODES, Rémy CORAZZA, Jacques MARTIN, Jules BASTIN, Michel
TREPONT, Chœur de l’Opéra national du Rhin, Orchestre philharmonique de
Strasbourg, direction Alain LOMBARD [Barclays]
Fantasio
Sarah CONNOLLY, Brenda RAE, Russell BRAUN, Brindley SHERRATT, Neal
DAVIES, Orchestre de l’Âge des Lumières, direction. Mark EDLER, Opera Rara
Orphée aux enfers
Natalie DESSAY, Laurent NAOURI, Jean-Paul FOUCHÉCOURT, Yann BEURON,
Patricia PETITBON, Chœur de l’Opéra national du Rhin, Orchestre philharmonique
de Strasbourg, direction Alain Lombard [Erato]
Mady MESPLÉ, Jane RHODES, Michel SÉNÉCHAL, Charles BURLES, Michel
TREPONT, Chœur et Orchestre du Capitole de Toulouse, direction Michel
PLASSON [Emi Classics]
La Grande-Duchesse de Gérolstein
Régine CRESPIN, Mady MESPLÉ, Alain VANZO, Robert MASSARD, Charles
BURLES, Chœur et Orchestre du Capitole de Toulouse, direction Michel PLASSON
[Emi Classics]
Felicity LOTT, Yann BEURON, Sandrine PIAU, François LE ROUX, Eric HUCHET,
Chœur et Orchestre des Musiciens du Louvre, direction. Marc Minkowski [Virgin
Classics]
Geneviève de Brabant
Denise DUVAL, Monda MILLION, Germaine PARAT, Deva DASSY, Jean
GIRAUDEAU, Robert MASSARD, Michel HAMEL, Maurice PORTERAT, René
LENOTY, André BALBON, Chœur et Orchestre lyrique, direction Marcel CARIVEN
[Ina Mémoire]
La Vie parisienne
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Mady MESPLÉ, Régine CRESPIN, Christiane CHATEAU, Michel SÉNÉCHAL, Luis
MASSON, Jean-Christophe BENOÎT, Chœur et Orchestre du Capitole de Toulouse,
direction Michel PLASSON [Emi Classics]
La Périchole
Régine CRESPIN, Alain VANZO, Jules BASTIN, Gérard FRIEDMANN, Chœur de
l’Opéra national du Rhin, Orchestre philharmonique de Strasbourg, direction Alain
Lombard [Erato]
Teresa BERGANZA, José CARRERAS, Gabriel BACQUIER, Michel SÉNÉCHAL,
Chœur et Orchestre du Capitole de Toulouse, direction Michel PLASSON [Emi
Classics]
CHABRIER
L’Étoile
Colette ALLIOT-LUGAZ, Georges GAUTIER, Gabriel BACQUIER, François LE
ROUX, Antoine DAVID, Ghyslaine RAPHANEL, Magali DAMONTE, Chœur et
Orchestre de l’Opéra de Lyon, direction Sir John Eliot Gardiner [Erato]
Suite pastorale
Orchestre philharmonique de Vienne, direction Sir John Eliot Gardiner [DG]
Orchestre national de France, direction Armin Jordan [Erato]
Orchestre symphonique de Détroit, direction Paul Paray [Mercury]
Bourrée fantasque
Orchestre national de France, direction Armin Jordan [Erato]
Orchestre symphonique de Détroit, direction Paul Paray [Mercury]
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