L`Homme ne peut rien faire de mal. Il lui arrrve simplement que ses
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L`Homme ne peut rien faire de mal. Il lui arrrve simplement que ses
REVUE FRANCOPHONEDE LA DÉFICIENCEINTELLECTUELLE VOLUME 6. NUMEROI, 65.75 REFLEXIONS POUR UNE ''ETHIQI.IE AU QUOTIDIEN'' DANS LES INSTITUTIONS POUR ENFANTS ET ADULTES POLYHANDICAPES StanislawTomkiewiczet Finn-AlainSvendsen L'Homme ne peut rien faire de mal. Il lui arrrve simplementque ses actesaient de rnauvaiseffets. Admettrecela seraitle vrai point de départd'une morale sociale. Robert Musil (L'homme sans qualité). véritablespetiteshorreursdans la vie de tous les jours. Mais cette éthique de la vie quotidienne i n r p l i q u e d e s p r o b l è r n e sr a r e m e n t o u j a m a i s dansles écolesde formation,y compris enseignés se médecine. t l a n sl e s l a c u l t é d desprogrèsscientitiques La pousséeextraordinaire provoquenotre admirationquandnousvoyonsles prouesses à la prolongationde la durée aboutissant et à I'amélit)rationde la qualité de vie de nos populations privilégiées.Maisellepeutnousdouner les des fiissonsd'horreur lorsquenous constatons de ses abus, peu ou pas contrôlés. conséquences C'est pour résoudreces typesde problèmesqu'un Comité Nationald'Ethiquea été créé. Mais cette vénérableinstituticlnne se préoccupeque de ce que "noble" "riche", ou I'on pourraitappelerl'éthique c'est-à-dire celle en rapport avec le progrès scientifiqueet la biologiede pointe. Le but de cet article est de taire réfléchir sur cette notion d'éthiqueau quotidiendans les institutions pour enfantset adultespolyhandicapés. C'est une propositionqui peut paraîtreparadoxaletant il est vrai que, pour chacund'entre nous, r/è.çque I'on évoquerlesproblèmesd'éthique,nousavonslotiours le sentimentde nousappuyersur desévidences.En ef'fet, comme le savoir est censé ne jamais se I'impressionque tromper,nousavonsintuitivement lesnotionséthiquesvontde soi. En réalité,ellesne vont pasde soi, et d'autantmoinsque le mondeet évoluentde plus en plus vite. les cclnnaissances Dans les instirutions pour enfants et adultes polyhandicapés,nous avons un peu profité de I'engouementmédiatiquesuscitépar cette grande éthique, pour essayerd'introduire l'éthique au quotidien.En effet, il n'y a pas besoinde grandes inventionspour faire, laisserfaire, commettrede OU'EST-CE OU'ON ENTEND PAR ETHIOTIE? StanislawTomkiewicz, Professeur,Directeur de Rechercheà I ' I . N . S . E . R . M . ( P a r i s )e t F i n n - A l a i n S v e n d s e n M , édecinau C . E . S . A . P . ( P a r i s ) e t D i r e c t e u rM é d i c a l a u H o m e C h a r l o t t e Rohou (Eure). JTIIN 1995 "éthique",réapparurécemment,n'estque Le terme "morale" la transpositionde la vieille notion de un peu désuètevoire péjoradevenueactuellement tive. Ainsi, on peutconsidérerque l'éthiqueest la réflexionsur la morale. Elle a pour objectif de faire que l'Homme soit un Homme, au dessusde toutes les techniquesqu'il construitet qu'il utilise. Se penchersur des problèmeséthiques,c'est poser le problème du sens de ces techniques, c'est vouloir lutter pour ne pasen deveniresclaves.Par 65 exemple, chez la personne polyhandicapée, I'utilisation de certaines techniquesmédicales, réeducativesou éducatives,peut finir par nousfaire croire que le résultat est plus important que la alors personnequi y estsoumise.L'éthiqueconsiste à savoirutiliserla technique,sansjamaisse laisser abuser et croire que celle-ci puisse avoir plus que l'être humainchezlequelelle est cl'importance oeuvre. miseen quandon parle"d'Ethique",on estime Actuellement, des trop souventqu'elle n'est que la conséquence progrès scientifiques.Mais, c'est un mythe. L'éthiquecommela moralene peuventen aucuncas découlerdes progrèsde la science.En effet, les progrès de la sciencenous mènent au meilleur commeau pire et posentde plusen plussouventdes Et si problèmesd'éthiquepar leurs conséquences. de sauver les progrèsde la sciencenouspermettent un plus grand nombrede vies humaines,ils nous mènent aussi aux chambresà gaz, à la guerre atomiqueet à Tchernobyl.C'estdoncuneillusionde desprogrès penserquel'éthiquedécouledirectement suffit à résoudre que seule la science et de la science l e st l i l e m m e q s u ' e l l ep o s ee t s u s c i t e . et à des En réalité,l'éthiqueseréfèreà despostulats très difÏérents,sansqu'il soit vraiment hypothèses lesfonilements' possibled'en préciservéritablement Autrefois,elle découlaitde la religion,c'est-à-dire par rapport des lois qui se voulaienttranscendantes "naturelles".Mais, qui disaient se ou I'Homme à maintenant,il est probableque l'éthiquevienne, pour chacunde nous,de ce qu'il a vécu,de ce qu'il a souffèrt,de ce que sesparentslui ont transmis,de ou ce qu'il a apprisà l'école,danssa communauté que les son pays. Cela signif,re,par conséquent, prisesde positionque nousallonsavancerdanscet exposéne valentfinalementque pour nous. ETHIOIjE ET POLYHANDICAP En France,il n'y a pas encoresi longtemps,les enfants polyhandicapésétaient placés dans des conditionsinfâmes,le plus souventcontrairesaux 66 de respectde I'Homme. La règlesélémentaires façondont on les traitaità l'époque,faisaitun peu dansla mesure penserau systèmeconcentrationnaire était de où I'objectifpar rapportaux polyhandicapés du tissusocial. les voir disparaître Atrn d'éviter un retour à cettesituation,il faut bien "à concevoir qu'il ne peut y avoir d'humanité plusieursniveaux". C'est pour cette raison qu'il convientde construirel'éthiqueface aw enfafis et adultespolyhandicapéssur la base que ce sont des êtreshumainsà paft entière. Cela signif,reque, par rapport à toute décisionque I'on peut être amenéà prendreà leur égard,il ne fautjamaisperdrede vue que ces polyhandicapéssont des êtres humains commenous. En effet, à partir de I'instantoù on commenceà ne plus considérerun enfantcommeun être humain,on ne sait plus où s'arrêter.On commenceavec le polyhandicapé, tant cela paraîtévident.Ensuiteon pensequelesdébileslégersne valentguèremieux et que l'on dépensevraimenttrop d'argentpour eux. Certainsn'hésitentpasà dire que I'on fèrait mieux de les ent'ermeret de ne pas s'en occuper.Et puis après les débiles légers, cela va être les petits et lesenfantsqui volent.Enfltn,on peut délinquants en arriverà ce queI'on observeau Brésiloù on f'ait une prévention de la délinquancejuvénile en se par les armesdes enfântspauvresqui ilébarrassant viventdansla rue. Ainsi, il est tbndamentald'affirmer que I'enfant et sontdesêtreshumainsà part I'adultepolyhandicapés entière. Cette basede départ doit être absolument de penser Ceuxqui nepeuvents'empêcher acceptée. qu'il y a d'un côtédesviesqui valentla peined'être vécueset que d'autre part certainesvies valent moins, celles des êtrespas tout à fait humains,ne pourrontjamais rien comprendrece que vivent les parentset ce que les institutionsessaientde faire pour améliorerI'existencedesenfantset desadultes polyhandicapés.Le droit à la vie est donc un principe de base pour tout ce qui concerne le polyhandicapé.Il exclue et interdit tout meurtre, toute euthanasie.Mais, et c'est vrai aussi pour REYUE FRANCOPHONE DE LA DÉFICIENCE INTELLECTT]ELLE chacunde nous,devenuvieux cluincurable,le droit à la vie ne signifiepas de céder à "l'acharnement thérapeutique". Il faut savrriracceprerque malgré tous nos efforts,il arrive parfbisun momentoù la vie, I'existence, n'est plus pour l'enfànt que souffiance.La légitimitédes soinsà viséecurativc devientalorsde plus en plusdiscutable. A ce stade, il f-autsavoirrecouriraux soinspalliatif.s afln de tout axer sur le confbrten n'oubliantjarnaisque le droit d'êtreconsidérécommeune personneà part entière impliquele droit de flnir son existencecolnmeun être hurnain,dansla dignité. Cesprincipesentraînent quelques conséquences dans la trajectoired'unepersonme polyhanclicapée et de sa {amille. AVANT L'ENTREE EN INSTITUTION Qu'est-ce qui va se passer avec I'enfànt polyhandicapé et avecsesparents.iuste avantI'entrée dansune institution?Que peut-oltfaireet quedoiton fâire? Pour les parents d'ent'ant polyhanclicapé,la révélation du hanclicapprovoque souvent ulr véritable"étatclechoc". Toutela cellulefnrnilialeva en ôtre rnodillét: . La ntiseen placecl'uneguiclance est alors essentielle pour les aider à structurerce drarnatique événementque constituela venued'un enfantpolyhandicapé. Les parentsvoltt avoir des ditïculté à établirune relationavecce bébéqu'ils vont souventconsidérercornmeun ôtre handiclpé avantde le considérerd'abordconlmeun entant. Pourfàirefaceà cetévénement tragique,uneéquipe cohérentedoit être mise en place.Si les différents profèssionnels deguidanceinterviennent à desstades différents,la prise en chargedevra toujoursêtre continuedanssonespritet engloberà Ia fois I'enfànt et son milieu familial.Ici I'attitudeéthiqueconsisre à aider les parentsà ne pas tuer leur enfantet en mêrnetempsles respecterdansleurschoix. JUIN 1995 Aider les parents afin de les empêcher de tuer leur cnfant Cet objectifpeutparaîtrealler de soi. Cependant, en pratique,cela n'est pas aussi simple et chaque professionnel travaillantdepuislongtempsavecdes polyhandicapés peutrapporterdesexemples enf'ants vécus, des situationscomplexes.Il s'agit non seulementde poserune interdictiontle tuer, mais aussi reconnaître I'impossibilité pour c:ertoins porentsd'acceptercet enfant. Certainsparentsse trouvent dans I'impossibilité d'acceptercet enfantpolyhandicapé qui représente pour eux le contraireinsupportablede "l'enfànt parlait". [Jnetrouvellernaladiede notresociétéest "Le désir cl'un enfant parfait". Il est triste cle quelescouplesveulentdesenfàntscoutrne constater ils achètentdes réfiigérateursou des magnétttscopes. Devant un enfànt "non parfait", ils n'hésitentpas à s'en plaindre auprèsdu monde rnédicalcolnmeils fèraientune réclamationauprès d'un granduragasinde leur avoir livré un appareil défèctueux. Certes,ou peutregrettcrcetteattitude,ntaisil nous taut I'accepteret vivre avec.C'estpour répondreà de telsrefusquela sociétéa créélessoignants et les institutions. Notre éthiqueconsisteà fàire en sorte que cesinstitutions soientde bonnequalité. Respecterles parentsdans leurs choix Devantdesparentsqui souhaitent ou, à I'inverse,ne veulentpasplacerleur enfant,il faut surtoutéviter tottt discours totalitaire ou culpabilisant. Ces parentssetrouventencoretrop souventconfrontésà des praticiens qui ne savent pas les aborder autrementqu'en les qualifiant soit de "parents rejetants",soit de "parentshyperprotecteurs". Ils sont"rejetants"quandils demandent un placement. Ils deviennent"hyperprotecteurs" quandils veulent garder leur enfant à la maison. Trop souvent,les parentsont la malchancede tomber sur un médecin qui penseexactement le contraired'eux... 67 La position éthique face à cette situationest qu'il fautrespecter lesparentsdansleurschoix. Ce choix parentalserévèlele plussouventmoinstoxiquepour l'enfàntpolyhandicapé qu'un choix imposépar les professionnels. Les parentsdoiventégalement être laissés libresde modifrerce choix au fur et à mesure que leur enfantavanceen âge. APRES L'ENTREE EN INSTITT]TION Lorsque I'enfànt polyhandicapéest entré dansune instirution,lesprincipeséthiquesqui semblentdevoir guider le personneltravaillant dans ces structures sontles suivantes: . Assurer le maximum de "bien être" à cet enfanthandicapé; . Améliorer constamment la prise en charge institutionnelle dansle respectde l'enfant; . Ne jamaisjuger les parents. Assurer le maximum de "bien être" à l'enfant polvhandicapé Le premier objectif est donc de lui assurerun rnaximumde "bien être". Cependant, faceau sujet polyhandicapé, celaimpliquequeleshiérarchies des valeurs s'assouplissent.En effet, à côté d'une légitimeet nécessaire recherchedesprogrès,il faut faire une grandeplace à un droit et un devoir de s'intéresser,voire de se contenter,d'un simple mieux-être. Modifier la hiérarchie des objectifs Dans la psychologie classique, I'enfant est généralement considéré commeun êtreen évolution, en devenir. Ceci paraîttellementévidentqu'on ne se pose même plus la questionde savoir sur quels critères cela repose. On peut néanmoinsse demandersi cette attitudeest toujours favorableà I'enfantet si ce n'est pas une façon détournéede défendrele point de vue desadultes.Si on décritun 68 jeune enfant exclusivementcomme un être en évolution, cela signifre que ce qui nous intéresse chezlui ce n'estpasce qu'il estmaintenant, maisce qu'il va devenirplus tard. Le personnel qui, dans son travail, s'appuie uniquementsur cette option philosophiquene peut que remettreen causeI'utilité de son action devant I'absenced'évolutionsignificative.Il est alors aisé de comprendre le désarroi des parents et des professionnels pour qui I'enfantpolyhandicapén'est plusun êtreen devenir.Cettedouloureuseremiseen question peut conduire le personnel aux comportementsdésespérésafin de contraindre le polyhandicapéà évoluer. Or cela est moralement épuisant pour le personnel et éthiquement inadmissible vis-à-visde I'enfant. Tout le monde sait bien que les enfants polyhandicapés n'entrerontjamais dans le circuit social,qu'ilsne serontjamaisdesadultescommeles autres. Tout le monde sait bien qu'ils ne seront jamais"rentables" et qu'ilsseronttoujoursreceveurs et assistés. Si on s'obstineà refuser de les voir comme êtres en "non-devenir",par oppositionà I'entânt normal, on risque de succomberaux tentationsde nombreuses violencesque I'on peut observerdansles institutions. Ainsi, une attitude éthique dans le travail en institutiondoit reposersur le principeque le devenir de I'enfant est en fin de compte secondaire.Le travail doit se baser sur la notion qtte I'important avecl'enfantpolyhandicapé,c'est le présenl. Si on prendcommeprinoipede luttercontrela souffrance, de leur donner, maintenant,le maximum de vie décente,de plaisir, de désir, autrementdit de les humaniser,on trouve une base éthique de ce que I'on peut appeler "la bonne tenue des institutions pour enfants et adultes polyhandicapés". L'importanceattachée auprésentdoit cependant aller pour organiser depair avecleseffortsnécessaires un programmeéducatif,seulcapabled'assurerla prise en compte de I'avenir et d'éviter I'exclusivité mortifèred'une routine. REVTIE FRANCOPHONE DE LA DÉFICIENCE INTELLECTIJELLE La lutte contre la souffrance physique Et puis, il convient de gérer le problèrnede la liagilité physiquedesenfantspolyhandicapés. Un objectifprimordialestd'assurerle maximurnde confonpar la luttecontrela douleurou plutôtcontre les douleurs.Celles-cipeuventreleverde l'état de I'enfant,maisaussiêtre iatrogènes, en rapportavec lessoinset lestraitemeuts. Cetteluttedoit, pourêtre efficace, reposer sur une analyseob.jectivetle la situation. Nous avons désurmaisla possibilité d'apprécierla douleur mêure chez ceux qui ne parlent pas et cie l'évaluer grâce à des échelles pouvantse passerde langage.Le traitementde ces douleursdoit être large, en utilisanttous les types d'antalgiques, y cornprislesdérivésrnorphiniques si cela s'avère nécessaire. En etlet, les craintes tl'engendrerune toxicomaniesont, dans ce cas, totalementinsensées et purententidéologiques. Un autreinrpératiféthiqueest d'assureraux sujets polyhan<licapés tous les soins solnatiquesquc va nécessiterleur état: hydratation,alimentation, hygiène,soins cutanés,soins digestif.s,osseuxet musculaires,etc. Bref rnainteniret arnéliorerle tbnctit'rnnernent de cesappareils chezcespersonnes. Il faut se battre contre les troublesrespiratoires, contre l'épilepsie,se battre contre les dilllcultés d'alimentationet la déshydratation,contre les escarres,contreles défirrmations et les rétractions p a r l e sb a i n s ,l a k i n é s i t h é r a p, ieet c . Il ne fàutpaséluderla questionquecertainsn'osent pas poser à haute voix: "A quoi bon?". Notre réponseestclaire: tousceseffortssontnécessaires pour assurerI'humanisation,éviter I'aggravation spontanée et lessurhandicaps et veillerau maximum de bien être. La lutte contre la souffrance morale Enfin, il faut égalementassurerle bien êtremoral au moyen d'une stratégie éducative cohérente. Lorsqu'on se trouve face à des enfàntspolyhandicapés, il faut leur offrir des stirnulations,leur JLUN 199s offiir desjouetsaveclesquelsils puissentvraiment jouer et non pas des jouets pour le ptaisir de l'équipe, leur oflrir des paroles aimables,des visagcssouriantset amènes,des gestesdoux et respeorueux. Beaucoupde gens pensentque puisque I'enfant polyhandicapé necomprendpas,le personnel peutse permettrede tout dire devantlui. En fàit, nousne savons que tbrt peu de chose de ce qu'ils comprennent ou de ce qu'ils ne comprennent pas. quellessontlesnuances Nousignoronstotalement de notre intonationqu'ils comprennentpeut être. Et puisquenousne savonspas ce qu'ils comprennent réellement,nous posonscomme base éthiquede toujoursleur parler avec un langagede respect, cornmes'ils comprenaient. que c'estune bonnehase Noussommesconvaincus éthique de beaucoup parler aux eufauts polyhandicapés. Il fautleurparlergentiment,avecle langageoral, maiségalernent avecle langageinfrlverbal(aveclesyeux,le toucher,etc.),en supposant qu'ils en comprennent qu'il noussemble davantage au premierabord.Ce n'estpasde la sciencef iction carcettehypothèse s'avèresouventvraie.Tousceux qui travaillent avec les polyhandicapés,même adultes,le saventbien.Quandon s'approche de I'un d'eux, il est bien rare que I'on ne perçoivepas un petit souriresur sonvisageou danssesyeux. Dans ces cas là, non seulementnous faisonsncltrebon travail de soignant,mais nous faisonspreuve de préventioncontre toute fbrrne de violence dans l'institution.C'estpourquoiil fàuttoujourstenterde communiqueravec I'enfantpolyhandicapé, même lorsqu'ilest soi-disant sanslangage. Améliorer lespratiquesdansle respectde I'enfant Evidemment, I'institution doit avoir le désir d'améliorer au maximum ces enfants, désir parfaitement légitime,aussibienpour lesmédecins, que pour le personnelnon médical. Mais cette amélioration doit toujours se faire dans le respect total de I'enfantpolyhandicapé. 69 D'où un conseiltrèsprécieuxà donneraux parents et aux équipes: dansla mesuredu possiblene pas trop se presseret ne pas trop presserles différents techniciensà qui ils font appel, ne pas trop insister sur la rapidité des résultatsni sur le coefficientde qu'ils peuventêtre amenés certitudedesdémarches "siruation" à entreprendre. En effet, chaque présente ses nuances qui sont essentielles(et pas secondaires certainement commeparfoison le croit)puisquec'estdansce particularisme de chaque situation que parents et enfants, chacun se singularise progressivement comme membre différentd'un mêmegrouped'appartenance. puisse Pour quecettepriseen chargeindividualisée que les se mettre en place, il est indispensable institutionsne soientpas de taille démesurée. Pour conserver une attitude individualisée,on peut proposercommecritèreun nombrede pensionnaires tel que les directeurs ou les médecinschef's connaissent chaqueenfantpar son prénom. d'hébergement et de soins Chaqueétablissement pour polyhandicapés devraitélaborerun document écrit précisant sa politique d'admissionet sa philosophiede fbnctionnement et de soin.Outrece projet institutionnelgénéral,il sembleindispensable d'établirun projetsouplemaisaussidynamiqueque pclssible pour chaquerésident. Au niveau médical, I'intérêt de I'enfant doit primer Le transfèrten urgencevers un hôpitalgénéralou psychiatrique mêmeles desenfantspolyhandicapés, plus fiagiles,devraitpouvoir le plus souventêtre évité. En efïet, c'esttrèssouventun pis-allerpour résoudreun problèmesomatiqueou psychique,en fait mixte dans la plupart des cas, voire même institutionnel.Une fois reconnuinévitale,il devrait être dans la mesure du possible préparé psychologiquement: en tout casil ne doit avoir lieu que vers les servicesréellementcapables d'assurer et de qualité.De tels indispensables les prestâtions servicesdoivent être volontaireset habitués à prendreen chargece fype de patients.Ce n'estpas 70 au polyhandicapéà s'adapteraux structures,mais aux structuresd'être adaptéesaux polyhandicapés. L'emploi de neuroleptiquespour contrôler les troublesdu comportementdoit rester modéré. De même, la décisiond'utiliserune contentionforcée doit toujours être soigneusementpesée, être absolument exceptionnelle, et demeureraussibrève que possible.En effet, elle empiètesur la liberté de l a p e r s o n n e p o l y h a n d i c a p é e ,f a v o r i s e l e s liéesà I'immobilitéet peutêtresource complications de traumatismes et de troublesde comportement. Danscertainspaysse poseparfoisle problèmedes essaisthérapeutiques. Le médecindansI'institution doit avoir comme base éthique,une interdiction dont ces enfants absoluede tout essaithérapeutique ne peuvent tirer aucun profit. Les seuls essais que nousavonséthiquementle droit thérapeutiques d'effècruer sont ceux qui peuvent leur être utiles. Il faut se soumettreaux mêmes directement principeséthiquesde I'expérimentation médicaleque chezlesenfants ceuxqui gouvernentlesexpériences tout venants.Cela fait aussipartie de notre éthique. Au niveau éducatif, il faut toujours respecter I'enfant Au niveauéducatif,lorsquel'équipeinstitutionnelle utilisc desméthodesde stimulationpour améliorer les enfàntspolyhandicapés,elle ne devra jamais perdre de vue que Ie respect des enfants doit îoujoursprimer la techniqueet les résultatsespérés. On veilleraà ne pas prendrela place des parents, rnaisà créer une relationdistinctequi permetteune a c t i ( ) né d u c a t i veet r é é d u c a t i v e . doit obéir à quelques L'éducationet la rééducation d'applicationspécifiques: nrodalités . D'une part, elle doit être d'une intensité rnodérée,évitant de tomber dans I'un ou I'autredesextrêmesqui la guettent:celui de totaleau nom de I'abandonou de la démission sociale"et celuid'un de "rentabilité I'absence "jusqu'auboutisme"parfois désespérément REVTIE FRANCOPHONE DE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE réclamé par les parentscherchantà calmer leur angoisseet leur sentimentde culpabilité dansla quêted'une éducationagressiveou de méthodesde rééducationenvahissantes. . D'autre part, la mise en application des méthodesde stimulationdoit toujourspasser par une personnefamilièreà I'enfant(comme un parentou uneAide Médico-Psychologique) car I'enfant polyhandicapésembletolérer, moins que tout autre, la multiplicité des intervenants. . Enhn, pour la mêmeraison,il estnécessaire de fragmenterdansle tempsla stimulationet de la pratiquer par petites périodes, de manièrerépêtéedansla journéeet, autantque faire se peut, dans les activités de la vie quotidienne. Il faut être très critique face aux méthodestrop énergiques. C'est pourquoi, bien que nous préconisonsde donnerà cesenfantsle maximumde stimulations, nouscondamnons la méthodeDOMAN pure et dure, qui proposeà I'enfantpolyhandicapé douze à quatorzeheuresde stimulationset qui les transformefinalementen "bêteà dresser"n'ayant plus une seuleminutepour vivre sa vie d'enfant,sa vie d'être humain. Néanmoins,un programmeéducatifindividualisé, même très modeste, est nécessairepour que I'institution ne plonge pas dans la routine et aussi pour conserver le dynamisme du personnel. L'absence de ligne de conduite raisonnableet structuréepeut rendre l'instirutionanalogueà un mouroirpour vieillards. Veiller à la formation et à I'information du personnel Enfrn, la qualité éthique d'une instirution repose beaucoup sur la professionnalisationdu personnel. Cela ne permet pas de tout résoudremais c'est un élémenttrèsimportant. Lorsquele personnela reçu une fbrmation adaptée,la prise en charge instituJUIN T995 tionnelleconnaîtmoinsde dérapages vers la violence et sa qualitééthiques'en trouve améliorée. La formationest le seul moyen, pour le personnel, de ne pas s'épuiseret d'aimer son travail. Il est important que les membres de l'équipe se considèrentcommeeffectuantun métier aussidigne et nécessaire qu'un autre. Si les institutions embauchentun personnel même de très bonne volonté, mais non motivé et travaillant avec les parce que I'usine voisinea fermé ses handicapés portes, le gardiennagesera le lot des enfantset le risquede violencetoujoursprésent. L'ensemble du personnel travaillant dans les institutionspour enfantset adultespolyhandicapés devraitdoncbénéficierd'un minimum de formation afln d'acquérirle goût de ce métier. Il noussemble scandaleuxque I'on demandedu personnelformé lors des embauches en usine,cependantque I'on autorise qu'un personnel sans formation puisse s'occuper de personnes humaines, fussent-elles polyhandicapées. Le problème des évaluations Les valeurs éthiques s'accordent souvent <lifhcilement avec les évaluations que nous demandentsouventles autoritésde tutelle ou les bailleurs de fonds. Il ne faut pas hésiter à être parfoiscritiqueenverscesdemandes. Certes,il faut évaluerles instirutionset lespratiques mais encore faut-il s'entendresur les critères de cetteévaluation.Si elle reposeuniquement sur des critères de rentabilité ou d'amélioration des performances,l'évaluationrisqued'être dépourvue de sens,car tout le monde le sait, les entântset les adultes polyhandicapésne peuvent pas faire de grands progrès et ne sortiront vraisemblablement jamaisde I'universinstitutionnel. C'estcommecela. Il nousfaut I'accepter. Sur quelscritèrespeut-onalorsévaluerla qualitédu travail effecrué par une institution pour enfants polyhandicapés? 7l Certainesdonnéespourraientévaluerla qualitéde I'accompagnement au quotidien. Par exemple,le calculdu tempsvéritablement consacré auxenfants, et non pas le tempspasséà nettoyerle sol ou à faire des dessinssur les murs pour améliorerle décor. Autre exemple,l'état d'espritdu personneldansla mesure où pour que les enfants et les adultes polyhandicapés soientheureux<Ians une institution, il faut quele personnelle soitaussi.Il fàutseméfier deséquipestristeset déprimées. D'autres critères plus médicaux pourraient se concevoir. Par exernple, la quantité de neuroleptiquesprescrits par les rnédecins.Une institutionest d'autant meilleure qu'on y donne moinsde neuroleptiques. Les médecins prescrivent d'autantplus deneuroleptiques quel'équipesupporte difTcilementles cornportements aberrantsde leurs résidents.Un autrecritèrepourraitêtrene nombre "en d'hospitalisation urgence". Son augmentatron "sauvage" résultegénéralement cl'uneimpossibilité pour le personnelà assumerune situationmédicale difficile, réelleou ressentie conllnetelle. Il traduit souvent une incapacitéà prévenir ce type de situations qui ont tendance à se reproduire fiéquernment. Ne ianrais iuger les parents et respecterleur décision Aux yeux de toutesles équipestravaillantavecles polyhandicapés, les parents oltt "mauvaise réputation";ellesconsidèrent les rapportsavecles pareutscomlre la partiepeutêtrela plusdifficilede leur travail.Dansce domaine,il estplusdifÏlcilede dire ce qu'il fàut faire que de décrireles fâutesà éviter. Il fautpour comlnencerune bonnedosed'humilité: savoirécouterles parentssansidée préconçue.Il convientde conrprendre quece qui compte,ce n'est pas notre propre désir, nclspropresidées,mais le désir cles parents. Pour établir, renforcer er perpétuerle contact qui nous permet de mieux connaîtrel'étatd'espritdesparents,il fautavanttout chercherà les aider. C'est au coursde cetteaide 72 quelesrelationsd'adulteà adultepeuventse nouer. Il faut prendredu tempset de la patience. Quandon chercheà comprendrel'équilibreet la tolérancedesparentstâceà I'enfantpolyhandicapé, on est frappé par leur sentiment de solitude désespérée. Ils entendent desmédecinsqui ne savent pasleur parler,utilisantdesmots scientifiques, qui leur donnent un espoir fallacieux,ou alors un désespoir total.Il estimportantde dire d'embléeaux parentsque pour certaineschosesnous sommes commeeux et que nousne savonspas.Cela aboutit à leur accorderune positionactivede "sujet"et de collaborateur. Une telle auitudede démystification aboutità rendrela confianceplus durableet plus solide. Danscetterelation,il n'y a qu'uneattitudepossible: ne jamais jutr4erles porents. C'est notre exigence éthique. L'humanisation des structuresde soinsest aussilà dans I'accueildes familles,dans I'attentionet le désirde collaborerà unetâchedifficilepour chacun: parents,enfànts,personnel,médecins.Le respect des parents implique leur droit de changer de thérapeutes, deméthode dansla mesure , d'instirution où ce changement estcompatibleavecle choix de la Société:quandnousavonscondamnéla "Méthode Dornan",nousn'avonsjamaiscondamnélesparents qui y ont recours;nousavonsseulementconforté le Ministèreà ne pasrembourserleshonorairesde ses praticiens. Nousestimons mêmequ'on ne peutni ne doit forcer lesparentsà devenircollaborateur de l'équipedans une institutionoù leur enfantséjourneà plein temps. Un tel abandonn'est qu'un cas de figure du "consentement à I'adoption"que chaqueparentest libre de signer à I'encontre de son enfant. Cependant, si les parents désirent devenir partenaires collaborateurs, de l'équipepour menerà bien le suivi, les soinset l'éducationde leur enfant polyhandicapé, ce choixirnpliquepour eux aussides devoirs.Tout partenariat, sansexcluretout conflit, nécessite un minimum de confianceet de resDect REVUE FRANCOPHONE DE LA DEFICIENCE INTELLECTT'ELLE réciprclques. Tout commeles équipes,les tàmilles peuventet doiventévoluerpour le bien de tous les partenaires. CONCLUSION En définitive,ce qui rencldifÏcile le comportement éthique non violent par rapport aux enfants polyhandicapés, c'est que nous vivons dans un mondeoù la médecineet lesprogrèsde la médecine sonttellementmédiatisés et souventd'une manière exagérée,qluelesprofessionnels supportenttrèstnal I'idée d'être dan,s une activité soignante sans opporterh guérison. Le dangerest alorsqu'ils se vivent comlne des sous-rnétlecins, tles sousinflrrniers, des sous-éducateurs, etc. s'occuoant cl'une sous-pclpulatiun nécessitantcles soins au rabais. Cette attitudeest désastreuse pour tout le monde. C'estpourquoinouspensonsque la baseéthiquede notre travaildoit restercelle qui a été énoncéepar HippocrateversI'an 600.NousavonsI'obligationile n ep a su u l r e ,u o u sa v o u sI ' o b l i g a t i odn' a m é l i o r ear u maxirnurnla vie irnrnédiate, nousavonsI'obligation de soins pertinents. Mais nous n'avous aucune obligationde guérir. Et, surtout,avec les enfants polyhandicopés,nuts n'ovonsmêmeTtosI'obligotiott d'obtenir des résulratsque I'on se senttrop souvent obligé de produire pour justilier notre travail er emporterI'adhésionde la société. La simple préoccupationde comprendreI'enfant polyhandicapé tel qu'il esr,en considérant quela vie de cet enfantestune vie complète,réelle,ayantsa signification en elle-mêmeet nonpasseulement par rapportà I'adultequ'il estdestinéà devenir,est un élémentcapital de notre éthique. En découlent I'irnportance essentielle de sonbien être présent,le respectde son identitépropre et de son autonomie, l'établissement d'un systèmeclecommunication et d'échanges au seind'une véritablecommunauté Pour chacundes trois partenaires (l'hanclicapé, ses parents,les profèssionnels), l'enjeuprimordialdoit êtreI'instauration de relationssuffisamntent sounles et largespour que chacuny acquiertct consslyc53 propre place, une autonontiede sa personne sufflsantepour laisserplace aux autres. Et cette relation triangulaire doit s'instaurer très progressivernent. Pour lesprofèssionnels du soinet de l'éclucation, le polyhandicap a un impacttrèsparticulier.plus que toutesles autresdéflciencesde I'enfànt, il nous inflige un constantrappelde nos lirnites.euelque soitnotreformatiolt,lloustloussentons mal préparés et totalementincapablesde réparer. E,t ce n'est qu'au prix de la reconstructiolt de nos échellesde valeurs,de la redéfinitiond'objectifstrès rnodestes et surtoutde la convictiond'ordre éthiquequ'il ne peuty avoir de soinet d'éducation de secondordre, que lesprofessionnels peuventdemeurerréellement présents et de ce lâit se trouverutiles. REFLECTIONS FOR AN ETHIC ON THE DAILY LIFE'S IN INSTITUTIONS FOR CHILDREN AND ADULTS WITH MULTIPLE DISABILITY The remarkablegrowth of scientificprogressarouseour admiration when we see the achievements accomplish in extendingand improving the quality of life of populationswith specialneeds. But it can also make us shudder with fear when we see the consequencesof it's abuse, especially when they are done with linle control or none at all. In order to solve this type of problems, a national conrmitteeon ethics was created. But this venerableinstitution is more preoccupiedwith what we would called an ethic for the "noble" or the "rich", that is, an ethic relatedto advance screntificand b i o l o g i c a lp r o g r e s s . JUIN 1995 73 In instirutronsfor children and adults with rnultiple disabiliry we have somewhattaken advantageof the media's infatuation with this grand ethrc, in order to introduce ethics to the daily problems of life. Indeed we do not need great inventionsto commit or let others commit genuine small horrors in daily life. But the ethics relatedto daily problemsof lifè imply problems rarely treatedin training s c h o o l s ,i n c l u t l i n gm e d i c a ls c h o o l s . The goal of this anrcle is to reflect on a senseof ethic on the daily life's problems in instirutionsfor childrens and adults with multiple disability. This proposition may appear paradoxical,insomuch, that each ofus, as soon as we evoke ethicalproblems, we always have the feeling ofbeing supponed by facts. Indeed, basing oneself on facts would seem impossibleto be in wrong, as if, a senseof ethic stand to reason. In facts, dre senseof ethic does not necessarilystand to reason,particularly when people and knowledge evolve nrore and more at a faster speed. BIBLIOGRAPHIE COLLIGNON, P., GIUSIANO B., JIMENO, M.-T., C O M B E , J . - C . , T H I R I O N , X . , P O R S M O R G U E R ,E . Présenraûon d'une grille d'évaluation de la douleur cheT I'enfant polyhandicapé; dfficultés et incidences pratiques. Compte Rendu du 8e Congrès National S . O . F . M . E . R . R . d e R é é d u c a t i o nP é d i a t r i q u e .S a i n t E t i e n n e , 1 5 - 1 t l S e p t e m b r e1 9 9 3 , 8 p a g e s . 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