Lupin élégant ( Lupinus lepidus) - Registre public des espèces en

Transcription

Lupin élégant ( Lupinus lepidus) - Registre public des espèces en
Mise à jour
Évaluation et Rapport
de situation du COSEPAC
sur le
Lupin élégant
Lupinus lepidus
au Canada
EN VOIE DE DISPARITION
2009
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut
des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le lupin élégant (Lupinus lepidus)
au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 37 p.
(www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm).
Rapports précédents :
COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le lupin élégant (Lupinus lepidus
var. lepidus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 20 p.
(www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm).
RYAN, M., et G.W. DOUGLAS. 1996. Rapport de situation du COSEPAC sur le lupin élégant (Lupinus
lepidus var. lepidus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa.
Pages 1-20.
Note de production :
Le COSEPAC remercie Carrina Maslovat pour la rédaction du rapport de situation mis à jour sur le lupin
élégant (Lupinus lepidus) au Canada, dans le cadre d’un contrat avec Environnement Canada.
La supervision et la révision du travail ont été assurées par Erich Haber, co-président du Sous-comité de
spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel : COSEWIC/[email protected]
http://www.cosepac.gc.ca
Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Prairie Lupine Lupinus lepidus
in Canada.
Photo de la couverture :
Lupin élégant —Photo utilisée avec permission de H. Roemer.
©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2009.
o
N de catalogue CW69-14/43-2009F-PDF
ISBN 978-1-100-91941-6
Papier recyclé
COSEPAC
Sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation – Avril 2009
Nom commun
Lupin élégant
Nom scientifique
Lupinus lepidus
Statut
En voie de disparition
Justification de la désignation
Cette espèce vivace n’est présente qu’à deux ou possiblement trois sites restants dans le sud-est de l’île de
Vancouver. Sa petite population totale a diminué au cours des dernières décennies et compte moins de 250 individus
matures en 2009. La propagation de plantes envahissantes continue de dégrader l’habitat dans les sites existants et
les sites environnants, qui pourraient soutenir l’établissement et la survie de l’espèce.
Répartition
Colombie-Britannique
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1996. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000 et en avril
2009. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.
iii
COSEPAC
Résumé
Lupin élégant
Lupinus lepidus
Information sur l’espèce
Le lupin élégant (Lupinus lepidus) est une plante herbacée vivace atteignant une
hauteur de 20 à 45 cm. Les feuilles sont composées-palmées, divisées en folioles
rayonnant à partir d’un point central; la plupart des feuilles sont basilaires, mais
quelques-unes sont alternes le long de la tige. Les feuilles et les tiges sont couvertes de
poils soyeux qui confèrent à la plante un aspect caractéristique. Les fleurs sont
blanches à bleues ou violettes, ressemblent à des fleurs de pois et sont réunies en
grappe terminale compacte. Les gousses sont également pubescentes et renferment 2
à 4 graines, qui sont brunes. La plupart des taxinomistes ne reconnaissent qu’une
variété de lupin élégant au Canada.
Répartition
Au Canada, l’espèce n’est présente que dans le sud-est de l’île de Vancouver, en
Colombie-Britannique. Historiquement, elle se rencontrait depuis juste au nord de
Duncan jusqu’à Oak Bay, vers le sud, et jusqu’à Langford, vers l’ouest. Il n’existe
probablement plus que deux populations canadiennes de l’espèce, à Langford et à
Metchosin. L’aire de répartition mondiale de l’espèce est difficile à préciser, en raison
d’une confusion taxinomique, particulièrement avec le lupin minuscule (Lupinus
minimus). Le lupin élégant, tel que défini aux fins du présent rapport de situation,
se rencontre depuis le sud-ouest de la Colombie-Britannique jusqu’aux États de
Washington et de l’Oregon, à l’ouest de la chaîne des Cascades.
La zone d’occurrence des populations actuelles est de 4 km2, ou de 5,5 km2 si la
population du mont Wells est incluse. Selon un maillage de 2 × 2 km, l’indice de la zone
d’occupation (IZO) est de 12 km2 pour les deux populations actuelles; selon un maillage
de 1 × 1 km, il est de 4 km2. La superficie d’habitat réellement occupée par le lupin
élégant est d’environ 900 m2.
iv
Habitat
Le lupin élégant pousse sur des affleurements rocheux secs de la zone
biogéoclimatique côtière à douglas. L’habitat de l’espèce est sec, entièrement exposé,
à sol pauvre et bien drainé. Les deux populations encore existantes se trouvent au
sommet ou à proximité du sommet de collines exposées au vent, où elles occupent des
terrains peu inclinés ou des corniches situées en terrain escarpé. Très peu d’espèces
envahissantes sont présentes.
Biologie
Le lupin élégant est une plante vivace qui fleurit dès la deuxième année. Les fleurs
sont déjà formées à la mi-juin. Les graines se forment en juillet; après leur dispersion,
elles peuvent persister dans le réservoir de semences du sol. Le scarifiage (qui consiste
à briser mécaniquement le tégument séminal pour permettre la pénétration de l’eau et
des gaz) favorise la germination.
Le lupin élégant semble avoir une courte durée de vie, son âge maximal étant
d’environ 5 ans. Le rôle de l’interaction entre compétition et perturbations périodiques
pour le maintien des populations n’est pas encore entièrement compris. La durée d’une
génération est probablement de 2 ou 3 années.
Taille et tendances des populations
Au Canada, l’espèce comptait historiquement neuf populations connues, mais
l’existence de seulement deux populations peut être confirmée actuellement. Un
réservoir de semences pourrait exister dans un troisième site, où la population n’a pas
été observée depuis 2003. Au cours des relevés de 2007, aucun individu mature n’a été
observé dans les sites actuels, mais plus de 2 200 semis étaient présents. En 2008 et
au début de 2009, un certain nombre d’individus matures ont été signalés dans le
secteur des monts MacDonald et Braden.
Facteurs limitatifs et menaces
La destruction de l’habitat pour le développement résidentiel et commercial a
éliminé les populations historiques du lupin élégant. La dégradation de l’habitat par les
graminées et arbustes exotiques envahissants constitue une menace persistante pour
l’espèce. Le lupin élégant semble très sensible à la compétition et a besoin d’un habitat
très intact comportant peu d’espèces envahissantes ou soumis à une perturbation
constante éliminant la végétation concurrente. La lutte contre les incendies peut avoir
accru la compétition exercée par les arbustes sur les populations historiques, mais les
incendies menacent gravement les populations actuelles, car ils risquent de favoriser
l’occupation de l’habitat par des espèces envahissantes opportunistes. Le piétinement
menace également le lupin élégant en perturbant le sol, ce qui favorise son occupation
par les espèces exotiques.
v
Importance de l’espèce
Les populations canadiennes du lupin élégant sont isolées par rapport aux autres
populations de l’espèce, situées aux États-Unis, et pourraient être génétiquement
distinctes. Par ailleurs, il est possible que le lupin élégant soit une plante hôte de
diverses espèces de papillons, dont certaines sont en voie de disparition ou disparues
du Canada, comme le bleu insulaire (Plebejus saepiolus insulanus). On ne signale
aucune utilisation du lupin élégant par les Autochtones.
Protection actuelle ou autres désignations de statut
Au Canada, le lupin élégant est inscrit à la liste des espèces en voie de disparition
(COSEPAC, mai 2000) de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Il ne jouit
d’aucune protection qui soit conférée par la législation provinciale ou par des plans
d’aménagement visant les sites où il est présent.
vi
HISTORIQUE DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite
en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification
nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le
COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces
et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le
5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un
processus scientifique rigoureux et indépendant.
MANDAT DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des
sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations
peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles,
amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
COMPOSITION DU COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements
provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère
des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la
nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces
et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier
les rapports de situation des espèces candidates.
Espèce sauvage
DÉFINITIONS
(2009)
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte
d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus)
qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et
y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont
pas renversés.
Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet
cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné
les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)**** Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer
l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de
disparition de l’espèce.
*
Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
**
Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
***
Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
****
Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
*****
Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994
à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat
du COSEPAC.
vii
Mise à jour
Rapport de situation du COSEPAC
sur le
Lupin élégant
Lupinus lepidus
au Canada
2009
TABLE DES MATIÈRES
INFORMATION SUR L’ESPÈCE .................................................................................... 4
Nom et classification.................................................................................................... 4
Description morphologique .......................................................................................... 5
Description génétique .................................................................................................. 8
Unités désignables ...................................................................................................... 8
RÉPARTITION ................................................................................................................ 8
Aire de répartition mondiale......................................................................................... 8
Aire de répartition canadienne ................................................................................... 10
HABITAT ....................................................................................................................... 12
Besoins en matière d’habitat ..................................................................................... 12
Tendances en matière d’habitat................................................................................. 13
Protection et propriété ............................................................................................... 14
BIOLOGIE ..................................................................................................................... 15
Cycle vital et reproduction ......................................................................................... 15
Herbivores et maladies .............................................................................................. 16
Physiologie ................................................................................................................ 17
Dispersion.................................................................................................................. 17
Relations interspécifiques.......................................................................................... 17
Adaptabilité ................................................................................................................ 18
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS ........................................................... 18
Activités de recherche ............................................................................................... 18
Abondance ................................................................................................................ 22
Fluctuations et tendances.......................................................................................... 22
Immigration de source externe .................................................................................. 23
FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES ...................................................................... 24
IMPORTANCE DE L’ESPÈCE ...................................................................................... 25
PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT..................... 25
RÉSUMÉ TECHNIQUE................................................................................................. 27
REMERCIEMENTS....................................................................................................... 30
EXPERTS CONSULTÉS............................................................................................... 30
SOURCES D’INFORMATION ....................................................................................... 31
SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DE LA RÉDACTRICE DU RAPPORT .......................... 35
COLLECTIONS EXAMINÉES ....................................................................................... 36
Liste des figures
Figure 1. Le lupin élégant au mont Braden, en 1996...................................................... 6
Figure 2. Plante entière de lupin élégant. Dessin de J.R. Janish ................................... 7
Figure 3. Aire de répartition mondiale du lupin élégant. ................................................. 9
Figure 4. Occurrences du lupin élégant au Canada. .................................................... 11
Liste des tableaux
Tableau 1. Populations historiques et existantes du lupin élégant. .............................. 19
Tableau 2. Emplacements du lupin élégant répertoriés à partir d’autres sources. ....... 19
Tableau 3. Sites ayant fait l’objet de relevés en 2007 quant à la présence du lupin
élégant........................................................................................................ 20
Tableau 4. Données sur les tendances démographiques du lupin élégant. ................. 21
Liste des annexes
Annexe 1. Description des travaux de terrain, techniques de relevé et sites répertoriés
à partir d’autres sources .............................................................................. 37
INFORMATION SUR L’ESPÈCE
Nom et classification
Nom scientifique : Lupinus lepidus Dougl. ex Lindl.
Synonymes : divers (voir ci-dessous)
Nom français : lupin élégant
Noms anglais : Prairie Lupine, Pacific Lupine, Elegant Lupine
Famille : Fabacées (Légumineuses)
Grand groupe végétal : Eudicotylédones
Dans leur exposé sur les lupins (genre Lupinus) du nord-ouest des États-Unis,
Hitchcock et Cronquist (1961) estimaient que ce genre était sans doute dans un état
plus chaotique que tout autre genre se rencontrant dans la région qu’ils avaient étudiée.
La classification du genre est difficile, parce que les espèces sont plastiques sur le plan
morphologique, que nombre d’entre elles peuvent s’hybrider et que les fleurs et
gousses d’espèces distinctes peuvent être morphologiquement similaires (Hitchcock et
Cronquist, 1961; Barneby, 1989). La capacité d’hybridation du lupin élégant (Lupinus
lepidus) avec d’autres espèces du nord-ouest des Etats-Unis n’est pas connue.
La taxinomie du Lupinus lepidus est empreinte de la confusion qui règne pour
l’ensemble du genre Lupinus. Selon Hitchcock et Cronquist (1961), le complexe du
L. lepidus forme une entité distincte, mais la variation existant au sein du groupe a
abouti à la description d’un grand nombre de sous-espèces et variétés, dont certaines
sont considérées comme des espèces distinctes par d’autres auteurs. Selon Phillips
(1955), la nomenclature est encore plus confuse, et le nombre de synonymes encore
plus élevé, chez le L. lepidus que chez toute autre espèce de Lupinus. Les travaux de
Detling (1951), Phillips (1955) ainsi que Dunn et Gillett (1966) ont amélioré la
nomenclature et la délimitation des espèces du genre Lupinus, mais de nombreux
problèmes demeurent sans réponse.
Le spécimen type du Lupinus lepidus a été récolté par David Douglas en 1826
« entre Fort Vancouver et les Grandes Chutes du Columbia ». Par la suite, Hitchcock
et Cronquist (1961) ont reconnu cinq variétés de L. lepidus se distinguant sur le
plan géographique ou écologique, dont deux, les variétés lepidus et lobbii (Gray)
C.L. Hitchc., sont signalées en Colombie-Britannique. La deuxième de ces variétés est
considérée comme une espèce distincte, le lupin de Lyall (L. lyallii A. Gray), dans les
flores les plus récentes du Canada et de la Colombie-Britannique, dont celles de Dunn
et Gillett (1966), Taylor (1974), Scoggan (1978-1979) et Douglas (1990). Cette espèce
pousse dans les sols bien drainés des régions alpines et subalpines (Douglas, 1990;
Douglas et Bliss, 1977), alors que le lupin élégant se rencontre dans les clairières
graveleuses sèches et sur les affleurements rocheux des plaines côtières (Douglas,
1990). Kartesz a placé le Lupinus lepidus var. lepidus en synonymie du Lupinus lepidus
(NatureServe, 2007). Par conséquent, aucune entité infraspécifique n’est reconnue au
Canada pour cette espèce.
4
Certains auteurs placent le lupin minuscule (Lupinus minimus Dougl.) en
synonymie du L. lepidus (Hitchcock et Cronquist, 1961; Kuijt, 1982; Packer, 1983;
Douglas, 1990), tandis que d’autres chercheurs le considèrent comme une espèce
distincte (Cox, 1973a, b; Dunn et Gillett, 1966; Scoggan, 1978-1979; Taylor, 1974;
Ryan et Douglas, 1996; Kartesz, 1999; Gould, comm. pers., 2004; Sholars, comm.
pers., 2007). Le lupin minuscule a été signalé dans le bassin du fleuve Columbia, dans
le sud de la Colombie-Britannique (Argus et White, 1978; Dunn et Gillett, 1966; Taylor,
1974), dans le secteur de Crowsnest, en Alberta (Dunn et Gillett, 1966) ainsi qu’à
l’intérieur et à proximité du parc national du Canada des Lacs-Waterton (Argus et
White, 1978; Kuijt, 1982). Selon la base de données du Centre de données sur la
conservation (Conservation Data Centre) de la Colombie-Britannique (Conservation
Data Centre de la Colombie-Britannique, 2007), le lupin minuscule n’est pas présent
dans cette province. Il a été signalé dans six emplacements situés près de la frontière
sud de l’Alberta (Packer, 1983). Les spécimens de l’Alberta seront examinés de
manière plus approfondie après que le traitement des lupins vivaces aura été complété
pour Flora of North America (Gould, comm. pers., 2007). Aux fins du présent rapport de
situation, le lupin minuscule est considéré comme un taxon distinct.
Description morphologique
Le lupin élégant est une plante herbacée vivace (figures 1 et 2) atteignant une
hauteur de 20 à 45 cm et formant une touffe à partir d’un caudex (souche ligneuse).
Les tiges sont minces (2 à 5 mm de diamètre) et couvertes de poils soyeux. Les feuilles
sont également couvertes de poils soyeux; la plupart prennent naissance à la base de
la plante, mais quelques-unes (1 à 4) sont alternes le long de la tige. Les feuilles sont
composées-palmées, étant divisées en 5 à 9 folioles rayonnant à partir d’un point
central; les folioles sont oblancéolées, et le pétiole mesure 2 à 5 fois leur longueur.
Les fleurs ressemblent à des fleurs de pois et sont réunies en grappe terminale
compacte; elles peuvent être bleues, blanches ou violettes. Le pédoncule est long de
9 à 10 cm, les pédicelles sont longs de 2 cm, et les pétales sont longs de 8 à 13 mm.
L’étendard (pétale supérieur, le plus grand) est circulaire à ové, glabre, replié vers
l’arrière à mi-longueur. La lèvre supérieure du calice est couverte de poils soyeux et est
bifide sur au moins la moitié de sa longueur; les deux lèvres mesurent 6 à 7 mm de
long. La carène (ensemble des deux pétales inférieurs) est frangée de longs poils.
Les ailes (pétales latéraux) sont glabres. La gousse est pubescente, longue de 1 à
3 cm, et renferme 2 à 4 graines brunes (Hitchcock et Cronquist, 1961; Douglas, 1990).
5
Figure 1. Le lupin élégant au mont Braden, en 1996. Photo reproduite avec la permission de H. Roemer.
6
Figure 2. Plante entière de lupin élégant. Dessin de J.R. Janish. Reproduction autorisée par la University of
Washington Press.
7
Les caractères permettant de distinguer l’espèce sont ses tiges et feuilles
densément pubescentes et sa souche ligneuse (Douglas, 1990; Ryan et Douglas,
1996). En Colombie-Britannique, il existe cinq espèces de Lupinus vivaces de petite
taille (moins de 50 cm de hauteur) à fleurs bleues et à feuilles recouvertes d’une dense
pubescence blanchâtre. Cependant, dans la province, le lupin élégant ne se rencontre
que dans les plaines côtières du sud-est de l’île de Vancouver, où son aire de
répartition ne chevauche celle d’aucune autre espèce de petit lupin vivace : le lupin de
Lyall est une plante alpine ou subalpine du sud de la chaîne Côtière et des Cascades,
le lupin de Kusche (Lupinus kuschei Eastw.) est une espèce montagnarde du nord de la
province, tandis que le lupin de Wyeth (L. wyethii S. Wats.) pousse dans les zones
montagnardes ou de steppe du sud de la province situées à l’est de la chaîne Côtière et
des Cascades (Ryan et Douglas, 1996). Par rapport au lupin minuscule, le lupin élégant
se distingue à ses bractées florales, qui sont persistantes alors que celles du lupin
minuscule tombent au moment de la floraison (Sholars, comm. pers., 2007).
Deux espèces annuelles pubescentes, le lupin densiflore (L. densiflorus var.
densiflorus) et le lupin bicolore (L. bicolor ssp. bicolor) se rencontrent dans l’aire de
répartition du lupin élégant, mais elles ne possèdent pas la souche ligneuse
caractéristique de cette espèce.
Description génétique
Aucune étude génétique n’a été publiée sur le lupin élégant. Des facteurs
géographiques font obstacle à tout flux génétique, puisque les populations canadiennes
sont isolées par rapport à celles se trouvant aux États-Unis.
Unités désignables
Une seule unité désignable est reconnue au Canada, puisque l’espèce y a une
répartition restreinte, entièrement située dans une seule des aires écologiques
nationales du COSEPAC, celle du Pacifique.
RÉPARTITION
Aire de répartition mondiale
Selon Dunn et Gillett (1966) ainsi que Hitchcock et Cronquist (1961), l’aire de
répartition du lupin élégant, défini selon le spécimen type de l’espèce Lupinus lepidus,
s’étend du sud-ouest de la Colombie-Britannique au nord-ouest de l’Oregon, à l’ouest
de la chaîne des Cascades. C’est cette définition du taxon qui a été adoptée pour le
présent rapport de situation (figure 3).
8
Figure 3. Aire de répartition mondiale du lupin élégant.
9
Dans les États de Washington et de l’Oregon, la répartition de l’espèce est difficile
à établir, en raison de la confusion taxinomique l’entourant. En Oregon, le lupin
minuscule a été placé en synonymie du lupin élégant (Douglas, 1990; Liston, comm.
pers., 2004). Dans l’État de Washington, la répartition de l’espèce n’est pas répertoriée.
On sait cependant que le lupin élégant est relativement commun dans les prairies du
sud de la région du Puget Sound (comtés de Thurston et de Pierce). Ces prairies sont
déjà très fragmentées et menacées, mais, à l’intérieur de ces prairies, le lupin élégant
est commun et même caractéristique d’une association végétale dominée par la fétuque
de Roemer (Festuca idahoensis var. roemerii) et l’aster rigide (Sericocarpus rigidus)
(Chappell, comm. pers., 2004).
Les mentions du Lupinus lepidus provenant d’autres États de l’ouest des ÉtatsUnis (voir par exemple Davis, 1952; Booth et Wright, 1966; Welsh et al., 1987; et
Sholars, 1993) sont fondées sur les nombreuses variantes décrites par plusieurs
taxinomistes (voir Smith, 1944; Hitchcock et Cronquist, 1961; ainsi que Sholars, 1993).
Hultén (1968) a signalé la présence du lupin élégant en Alaska, près de Hyder, dans le
prolongement sud-est de cet État, en se fondant sur un seul spécimen d’herbier, mais
certains auteurs ont mis en doute l’identification de ce spécimen (Ryan et Douglas,
1996; Sholars, comm. pers., 2007). Le lupin élégant a déjà été signalé en Idaho
(NatureServe, 2007; Mancuso, comm. pers., 2004), mais cette mention ne peut être
confirmée, car il se peut qu’elle soit attribuable à l’inclusion du lupin élégant avec le
lupin minuscule.
Aire de répartition canadienne
Au Canada, le lupin élégant a été observé dans 9 emplacements de ColombieBritannique (figure 4), situés à l’intérieur du triangle formé par le lac Somenos, juste au
nord de Duncan, la pointe Cattle, à Victoria, au sud, et le mont Braden, à Langford, à
l’ouest (Brayshaw, 1991; Ryan et Douglas, 1996; Conservation Data Centre de la
Colombie-Britannique, 2007; Roemer, 2007). Les trois spécimens déposés à l’herbier
du Musée canadien de la nature, qui auraient été récoltés à une altitude élevée (1 675
à 1 825 mètres) dans la vallée de la Chilliwack, sont sans doute mal identifiés.
Les mentions du Lupinus lepidus pour l’Alberta (Kuijt, 1982; Packer, 1983) sont
probablement fondées sur des spécimens de lupin minuscule. Moins de 1 % de la
population mondiale du lupin élégant se trouve au Canada.
10
Figure 4. Occurrences du lupin élégant au Canada.
Sept populations canadiennes du lupin élégant semblent être disparues. Trois de
ces populations historiques ne sont connues que par des spécimens d’herbier dont
l’étiquette ne permet pas de situer avec précision le lieu de récolte (plaines de Langford,
district d’Oak Bay ou pointe Cattle1, vallée de la Koksilah). La population de la colline
Observatory a été signalée en 1960, mais n’a pas été observée par la suite.
Les populations du parc Beacon Hill et du lac Somenos ont été détruites en 1994 par
des travaux de construction. La population du mont Wells a été observée pour la
première fois en 2001 et occupait peut-être 75 m2 d’habitat. Elle a été observée pour la
1
Il n’est pas possible de dire avec certitude si la récolte faite par Newcombe dans le district d’Oak Bay provient de la
même population que Brayshaw (1991) situe à la pointe Cattle. Fairbarns (2004) a réalisé un inventaire des plantes
rares de la pointe Cattle, mais n’y a pas trouvé le lupin élégant.
11
dernière fois en 2003 et pourrait toujours exister à l’état de réservoir de semences. Une
des deux populations toujours existantes est située aux monts Braden et MacDonald2, à
Langford; elle a été signalée pour la première fois par Newcombe en 1915 et n’a pas
été observée par la suite jusqu’en 1996. Elle comprend actuellement 15 groupes,
répartis entre 5 sous-populations de semis dispersées, occupant en tout quelque
720 m2 d’habitat (Roemer, 2007). L’autre population actuelle a été découverte en 2007
dans un seul site du mont Helmcken, où elle occupe une superficie d’environ 120 m2
(Roemer, comm. pers., 2007).
L’emplacement de la population du mont Wells se trouve à une distance d’à peine
plus de 1 km de celle des monts Braden et MacDonald et à 3,5 km de celle du mont
Helmcken. La population du mont Helmcken est située à environ 3,5 à 4 km de celle
des monts Braden et MacDonald.
L’indice de la zone d’occupation (IZO) est de 12 km2 selon un maillage de 2 ×
2 km, ou de 4 km2 selon un maillage de 1 × 1 km, pour les deux populations toujours
existantes seulement. Si la population du mont Wells, qui pourrait persister à l’état de
réservoir de semences, est incluse, l’IZO est de 16 km2 selon un maillage de 2 × 2 km,
ou de 5 km2 selon un maillage de 1 × 1 km. Cependant, selon les observations faites
sur le terrain, la superficie d’habitat réellement occupée par le lupin élégant serait
d’environ 900 m2. La zone d’occurrence fondée sur le polygone convexe minimal formé
par les sites des populations actuelles est de seulement 4 km2, ou de 5,5 km2 si la
population du mont Wells est incluse. La perte de deux populations (celles du parc
Beacon Hill et du lac Somenos) survenue aux alentours de 1993 ou 1994 constitue une
diminution de la zone d’occupation.
HABITAT
Besoins en matière d’habitat
Au Canada, le lupin élégant ne se rencontre que dans la zone biogéoclimatique
côtière à douglas (Pseudotsuga menziesii). Comme l’espèce n’a été répertoriée que
dans quelques sites au Canada, il est difficile de décrire son habitat de manière précise
(Ryan et Douglas, 1996). L’habitat du lupin élégant est naturellement très fragmenté.
De nombreuses parcelles qui sembleraient convenir à l’espèce ne sont pas occupées
par celle-ci.
Dans le cas des sites historiques où le lupin élégant n’est plus présent,
l’information disponible sur l’habitat est incomplète. En général, tous ces sites sont
xériques, à sol pauvre et bien drainé (Ryan et Douglas, 1996; Conservation Data
Centre de la Colombie-Britannique, 2007). Ils se trouvent à une altitude de 30 à 415
mètres. Le lupin élégant ne tolère pas l’ombre, et tous les sites profitent d’un
ensoleillement complet.
2
On ne sait pas si la population trouvée au cours des 10 dernières années était située au même emplacement que
celle découverte par Newcombe en 1915.
12
Les sites existants du lupin élégant, situés aux monts Braden et MacDonald et au
mont Helmcken, sont assez semblables et abritent un cortège diversifié d’espèces
indigènes des écosystèmes de la chênaie de Garry. La plupart des sites ont une
orientation sud à sud-est, mais quelques-uns ont une orientation ouest, sud-ouest,
nord-ouest ou nord. L’altitude est de 370 à 415 mètres. À l’échelle macrotopographique, la pente est de 0 à 80 %, mais les individus poussent en fait sur des
terrains peu inclinés ou sur des corniches situées en terrain plus escarpé. Tous les sites
se trouvent dans des terrains secs et rocheux situés au sommet ou à proximité du
sommet de collines exposées au vent. La roche en place est couverte d’un sol mince
(5 à 35 cm). La végétation associée au lupin élégant est une couverture clairsemée de
graminées et de plantes semblables, dont la fétuque de Roemer, l’agrostide pâle
(Agrostis pallens), la danthonie de Californie (Danthonia californica) et le carex
dépourvu (Carex inops), recouvrant un tapis dense de mousses (Racomitrium
canescens, Dicranum scoparium, Polytrichum juniperinum, etc.), de sélaginelle de
Wallace (Selaginella wallacei) et de lichens du genre Cladonia. Une graminée exotique,
la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), est également présente dans les deux
emplacements (Roemer, 2007).
Le rôle des perturbations dans le maintien de l’habitat du lupin élégant reste à
préciser. Ryan et Douglas (1996) ont avancé que le lupin élégant pourrait avoir besoin
d’un certain degré de perturbation périodique. Deux des populations disparues de lupin
élégant se trouvaient dans des sites graveleux secs et perturbés; une des populations,
celle du parc Beacon Hill, se trouvait sur une bordure de chemin qui était régulièrement
fauchée, tandis qu’une autre, celle du lac Somenos, se trouvait entre une route et une
voie ferrée, sur un terrain perturbé soumis à un fauchage et à une pulvérisation
périodiques (Ryan et Douglas, 1996; Conservation Data Centre de la ColombieBritannique, 2007). Ces deux populations ont décliné jusqu’à ne compter qu’un individu,
avant de disparaître entièrement, mais les perturbations régulières de ces sites ont pu
limiter les effets de la compétition (Ryan et Douglas, 1996). Cependant, la persistance
d’individus de l’espèce dans l’habitat non perturbé des monts Braden et MacDonald et
du mont Helmcken semble indiquer que la compétition pourrait constituer un facteur
limitatif plus important que les perturbations régulières.
Tendances en matière d’habitat
La zone biogéoclimatique côtière à douglas a subi des impacts graves, et il y reste
moins de 1 % de terres non perturbées (Pacific Marine Heritage Legacy, 1996).
L’habitat du lupin élégant a probablement subi des pertes du même ordre. Les prés
ouverts constituant l’habitat spécialisé de l’espèce ont fait l’objet d’un vaste
développement résidentiel et commercial dans presque tous les sites se trouvant à
l’extérieur de parcs ou de réserves écologiques, et ce développement a probablement
détruit des populations de l’espèce dont la présence avait été antérieurement signalée.
13
La dégradation de l’habitat par les graminées et arbustes exotiques envahissants
menace gravement le lupin élégant (Ryan et Douglas, 1996). Les deux populations
actuelles se trouvent dans un secteur remarquable pour l’intégrité de son cortège
d’espèces et pour le petit nombre de plantes exotiques présentes. Cependant, le genêt
à balais (Cytisus scoparius) est actuellement présent et pourrait finir par nuire aux sites.
Tous les sites historiques du lupin élégant présentent des concentrations élevées de
genêt à balais et de graminées envahissantes. Le site du mont Wells, dont la population
pourrait être disparue, comporte également une abondance de genêt à balais et de
graminées envahissantes. Aux alentours des sites actuels, une bonne partie des milieux
qui auraient pu convenir à l’espèce, mais ne sont pas occupés par celle-ci, ont été
dégradés par les graminées et arbustes exotiques envahissants au point de ne plus
convenir au lupin élégant. Le lupin élégant semble très sensible à la compétition.
Le genêt à balais a pu favoriser le déclin des populations du parc Beacon Hill et du
lac Somenos, avant que leur habitat ne soit détruit par des travaux de construction.
Le gazon dense formé par les graminées envahissantes empêche probablement
l’établissement du lupin élégant à partir de ses graines. Les individus matures et les
semis subissent sans doute l’impact direct de la compétition pour l’eau, la lumière et les
éléments nutritifs. Dans les collines de Sooke, des milieux semblables non occupés par
l’espèce ont été dégradés par des espèces exotiques envahissantes. L’éloignement des
sites des monts Braden et MacDonald et du mont Helmcken a pu ralentir la progression
des espèces envahissantes, mais l’amélioration de l’accès à ces secteurs, au cours des
10 prochaines années, favorisera la propagation des espèces envahissantes.
L’effet des incendies et de la lutte contre les incendies sur le lupin élégant n’est
pas entièrement compris. Autrefois, les Premières Nations brûlaient de vastes secteurs
pour augmenter la productivité des camassies (Camassia spp.) et la quantité de
fourrage disponible pour les ongulés. Or, les incendies ont été pratiquement éliminés de
ces milieux depuis plusieurs décennies, et il en est résulté une détérioration causée par
la densité accrue d’arbustes exotiques, comme le genêt à balais, ainsi que d’arbustes
indigènes, comme la symphorine blanche (Symphoricarpos albus) et le rosier de Nootka
(Rosa nutkana). La population du mont Wells est apparue sur un site plat, à sol mince,
après qu’un incendie eut éliminé une bonne partie de la végétation. Le feu a également
pu avoir pour effet de scarifier les graines de lupin élégant présentes dans le sol, ce qui
a stimulé leur germination. Les individus issus de ces graines n’ont persisté que
trois années, avant d’être supplantés par les repousses de busserole du Columbia
(Arctostaphylos columbiana), les semis de gadellier sanguin (Ribes sanguineum), de
groseillier de Lobb (Ribes lobbii) et d’holodisque discolore (Holodiscus discolor) ainsi
que les mauvaises herbes et les graminées annuelles.
Protection et propriété
Une des populations actuelles de lupin élégant est située sur un terrain privé, où
elle ne jouit d’aucune protection. La deuxième est protégée du développement
résidentiel et commercial par le fait qu’elle se trouve dans la réserve de parc régional de
Sooke Hills (Sooke Hills Wilderness Regional Park Reserve), gérée par le service des
parcs du district régional de la Capitale (Capital Regional District Parks). Le site du
14
mont Wells (où une population pourrait persister à l’état de réservoir de semences) est
également géré par le service des parcs du district régional de la Capitale. Il n’existe
actuellement aucun plan d’aménagement visant à protéger le lupin élégant dans les
parcs du district régional de la Capitale. À l’heure actuelle, l’espèce n’est pas protégée
par la législation de la Colombie-Britannique.
BIOLOGIE
Aucune information n’a été publiée sur la biologie et l’écologie du lupin élégant en
Colombie-Britannique. De nombreuses espèces du genre Lupinus possèdent des
caractéristiques communes, dont certaines s’appliquent probablement au L. lepidus.
Toute l’information dont nous disposons sur les populations canadiennes de l’espèce
provient des sources suivantes : observations personnelles faites par C. Maslovat dans
le cadre de la préparation du présent rapport; relevé d’inventaire et de surveillance
mené dans les parcs du district régional de la Capitale (Roemer, 2007); observations
faites par un botaniste local sur l’espèce cultivée en jardin (Roemer, comm. pers.,
2007).
Cycle vital et reproduction
Les fleurs sont hermaphrodites (chacune possède à la fois des organes mâles
et des organes femelles). Il n’existe aucune autre information sur les stratégies de
reproduction de l’espèce, et rien n’a été publié sur ses mécanismes et ses agents de
pollinisation. De nombreuses espèces de lupins peuvent s’hybrider entre elles, mais on
ne sait pas si le lupin élégant peut s’hybrider avec d’autres espèces.
Les graines du lupin élégant semblent persister dans le sol à l’état de réservoir
de semences, comme celles d’autres espèces de lupins (Lambert, 2003). Dans la
population du lac Somenos, avant sa disparition, le nombre d’individus fluctuait; un seul
a été observé en 1994, et aucun ne l’a été l’année suivante (Ryan et Douglas, 1996).
Par ailleurs, des individus sont apparus à la suite d’un incendie au mont Wells, alors
que l’espèce n’y avait jamais été signalée (Conservation Data Centre de la ColombieBritannique, 2007). Au mont Braden, l’espèce est réapparue 9 ans après sa première
découverte (Roemer, 2005; idem, 2007). Les graines de nombreuses espèces de lupins
exigent une scarification (rupture du tégument séminal par abrasion, digestion ou
incendie, permettant la pénétration de l’eau et des gaz) pour que la germination soit
stimulée (Rose et al., 1998; Lambert, 2003). Le lupin élégant ne semble pas se
reproduire par voie asexuée (Maslovat, obs. pers., 2007), mais d’autres espèces de
lupins, comme le Lupinus perennis, peuvent se propager par leurs courts rhizomes.
Comme les autres lupins utilisés en horticulture, le lupin élégant semble avoir une
courte durée de vie, et les populations peuvent se réduire à néant certaines années
(Ryan et Douglas, 1996; USDA, 2007). Trois individus découverts au mont Braden au
printemps 1996 ont disparu vers la fin de l’été et n’ont pas été retrouvés aux cours des
deux années suivantes, malgré les recherches (Roemer, 2005). Au mont MacDonald,
15
malgré un fort recrutement de semis, aucun individu assez grand pour fleurir n’a
persisté entre l’été 2006 et le printemps 2007. Un individu cultivé dans un jardin est
mort après avoir fleuri (Roemer, comm. pers., 2007). Cependant, le lupin élégant est
normalement une plante polycarpique (qui fleurit plusieurs années successives),
comme l’ont montré del Moral et Wood (1993). On ne sait pas si certaines conditions
sont requises pour la floraison et pour le développement des gousses.
Il faudrait des recherches supplémentaires pour qu’on puisse établir avec précision
la phénologie de l’espèce. Les observations suivantes n’ont pas été faites dans le cadre
d’études phénologiques détaillées; ce sont plutôt des observations faites au hasard, sur
des plantes en milieu naturel ou sur des individus cultivés en jardin. En jardin, les
graines de lupin élégant ont germé 1 à 2 mois après avoir été semées, à la suite de la
première grosse pluie de septembre (Roemer, comm. pers., 2007). Les plantes étaient
au stade de rosette en avril et mai suivant. L’espèce ne semble pas fleurir durant sa
première année de croissance (Maslovat, obs. pers., 2007; Roemer, comm. pers.,
2007). Elle fleurit à la mi-juin et produit des graines en juillet (Roemer, comm. pers.,
2007). Un individu cultivé en jardin a produit 45 tiges florifères et des graines en
abondance, puis il est mort. Les graines sont très difficiles à récolter, car les gousses se
tordent à maturité et expulsent ainsi leurs graines (Roemer, comm. pers., 2007).
La durée d’une génération est de l’ordre de 2 ou 3 années, car la première floraison
peut survenir dès la deuxième année, et la durée de vie de la plante n’est que d’environ
5 années, d’après les études de succession végétale réalisées au mont St. Helens par
del Moral et Wood (1993).
Herbivores et maladies
Dans le cas d’autres espèces de lupins, les chenilles (larves de lépidoptères)
peuvent avoir un impact important : la consommation de fleurs et de fruits par les
chenilles dans les populations de lupin de Lyall qui venaient de s’établir au mont St.
Helens a provoqué chez les adultes de cette espèce une mortalité pouvant atteindre
88 %. Ce sont les parties périphériques de ces populations que les chenilles ont le plus
endommagées (Fagan et Bishop, 2000; Fagan et al., 2001). Dans l’État de Washington,
selon les années, jusqu’à 90 % des graines du lupin élégant peuvent être consommées
par les herbivores (Grossboll, comm. pers., 2004). L’impact des herbivores sur le lupin
élégant au Canada n’est pas connu.
Après un an et demi d’essais de plantation menés à Seattle, dans l’État de
Washington, une maladie inconnue a tué en une semaine tous les semis qui avaient été
transplantés (Ewing, 2002; Ewing, comm. pers., 2004). L’impact des maladies sur les
populations canadiennes du lupin élégant n’est pas connu.
16
Physiologie
Certaines espèces de lupins sont toxiques pour les bovins et les moutons, mais
cette toxicité semble varier selon la saison, les conditions du milieu et le stade
phénologique de la plante; les graines renferment une concentration beaucoup plus
élevée d’alcaloïdes, dont certaines formes seraient toxiques (Hitchcock et Cronquist,
1961; Dunn et Gillett, 1966; FDA, 2006; USDA, 2007).
Dispersion
Comme chez d’autres espèces de lupins, les graines sont probablement
dispersées sur une petite distance au moment où les gousses s’ouvrent en se tordant.
Il a été proposé que le Tétras sombre (Dendragapus obscurus) pourrait disperser les
graines du lupin élégant au Canada (Roemer, 2005; Conservation Data Centre de la
Colombie-Britannique, 2007), mais il faudrait des recherches plus approfondies pour
vérifier cette hypothèse. Le fait que les graines sont rarement dispersées jusqu’à des
sites de germination propices, et ce, dans des écosystèmes très fragmentés, constitue
probablement un facteur limitatif pour le lupin élégant.
Relations interspécifiques
Les racines des Lupinus présentent des nodosités renfermant des bactéries du
genre Rhizobium capables de fixer l’azote atmosphérique (Ryan et Douglas, 1996), ce
qui leur permet de coloniser les sols pauvres en azote, dont des sites récemment
perturbés. Cet enrichissement en azote des sols facilite ensuite la colonisation de ces
sites par d’autres espèces (Halvorson et al., 1991; Halvorson et al., 1992; del Moral et
Wood, 1993). Historiquement, des populations de lupin élégant ont été signalées dans
des sites perturbés, mais le rôle des perturbations et de la colonisation dans
l’établissement de l’espèce n’est pas entièrement compris.
Dans l’État de Washington, l’application d’engrais et l’installation d’un paillis
entraînaient une diminution de la croissance du lupin élégant (Ewing, 2002).
L’occupation du terrain par des arbustes capables de fixer l’azote, comme le genêt à
balais, ou par des plantes herbacées augmentant l’épaisseur de la litière nuit
probablement au lupin élégant.
Des associations mycorhiziennes ont été observées chez le lupin élégant (O’Dell
et Trappe, 1992).
17
Adaptabilité
Dans l’État de Washington, le lupin élégant semble privilégier les sites où les sols
montrent un stress hydrique (faible humidité) en été (Ewing, comm. pers., 2004). Bien
que les phénomènes environnementaux de nature stochastique, comme les incendies,
puissent scarifier les graines et favoriser la présence de sites ouverts convenant à leur
germination, le lupin élégant pourrait être particulièrement vulnérable aux phénomènes
qui créent de grandes superficies de sol dénudé propices à l’établissement de plantes
exotiques envahissantes.
Douglas (comm. pers., 2004) a obtenu un taux de germination de 60 à 70 % en
pratiquant des encoches sur les graines de lupin élégant au moyen de pinces fines.
Roemer (comm. pers., 2007) a obtenu le plus fort taux de germination en versant de
l’eau bouillante sur les graines et a obtenu un taux de germination modéré en
égratignant les graines au moyen de papier sablé, alors qu’il n’a obtenu la germination
que d’une seule graine non traitée. L’établissement du lupin élégant à partir de graines
non traitées a été réussi dans le cadre d’un projet de restauration d’une décharge
recouverte, à proximité de la Washington State University (Ewing, 2002; Ewing, comm.
pers., 2004). Les plants cultivés en contenants puis transplantés présentent un très
faible taux de survie; il est possible que la profonde racine pivotante de ces plants soit
endommagée durant la transplantation (Roemer, comm. pers., 2007).
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS
Activités de recherche
Les travaux de terrain menés aux fins du présent rapport sont décrits à l’annexe 1.
C. Maslovat ainsi que Roemer (2007) ont effectué des relevés ciblant le lupin élégant
dans les sites existants ainsi que dans les sites historiques compilés d’après les
spécimens d’herbier et les données du Centre de données sur la conservation
(Conservation Data Centre) de la Colombie-Britannique (tableau 1). Les emplacements
répertoriés à partir d’autres sources sont présentés au tableau 2, et les sites qui ont fait
l’objet de relevés en 2007 sont présentés au tableau 3. Dans le cas de trois populations
historiques qui n’ont fait l’objet d’aucune observation récente (plaines de Langford,
district d’Oak Bay ou pointe Cattle, vallée de la Koksilah), les indications de lieu étaient
trop vagues pour qu’on puisse délimiter une aire de recherche. Des inventaires des
espèces en péril ont déjà été faits dans deux emplacements historiques (pointe Cattle
et colline Observatory), mais le lupin élégant n’y a pas été trouvé (Fairbarns, 2004;
Roemer, comm. pers., 2007). De 2005 à 2007, Matt Fairbarns a effectué 30 heures de
recherches sur la colline Observatory, et 10 heures à la pointe Cattle. C. Maslovat a
passé 5 heures, et Roemer (2007) également 5 heures, à chercher l’espèce dans les
sites de deux populations disparues (mont Wells et parc Beacon Hill). C. Maslovat a
passé 23 heures, et Roemer (2007) 31 heures, à visiter les sites existants des monts
Braden et MacDonald et à faire une recherche systématique des milieux se trouvant à
proximité.
18
Tableau 1. Populations historiques et existantes du lupin élégant.
Population
Auteur et date de la
première observation
Auteur et date de la
dernière visite sur le
terrain
Situation de la
population
Parc Beacon Hill
Plaines de Langford
Oak Bay/pointe Cattle
Colline Observatory
Vallée de la Koksilah
Lac Somenos
Mont Wells
Macoun (1893)
Macoun (1908)
Newcombe (1920)
Hardy (1960)
Brayshaw (1973)
Clark (1969)
Roemer et Ceska (2001)
Maslovat (2007)
Disparue
Probablement disparue
Probablement disparue
Probablement disparue
Inconnue
Disparue
Disparue?
Monts Braden et MacDonald
Newcombe (1915)
Mont Helmcken
Roemer et Holm (2007)
Fairbarns (2007)
Fairbarns (2007)
Douglas (1994)
Roemer et Maslovat (2007)
Roemer, Maslovat, Holm et Holm
(2007)
Roemer et Holm (2007)
Existante
Existante
Tableau 2. Emplacements du lupin élégant répertoriés à partir d’autres sources.
Emplacement
Régime foncier
Date
Observateur (source)
Nombre
d’individus
Situation actuelle
« Sites sableux »
près de Victoria
Inconnu
1885
Fletcher (NMC-75215)
Inconnu
Impossible à établir, à cause
d’indications de lieu trop
vagues.
Parc Beacon Hill
Municipalité de
Victoria (parc
municipal)
1893
1896
1908
1913
1915
1920
1920
Macoun (NMC-75213)
Anderson (RBCM-2979)
Macoun (NMC- 75216)
Macoun (RBCM-2980)
Newcombe (RBCM-40449)
Copley (UBC-V45359)
Newcombe (UBC-V23869/ RBCM-6002)
Hardy (RBCM-26179)
Preece (RBCM-7369)
Sampson (UBC-V23870)
Newcombe (RBCM-52917)
Goddard (RBCM-23804)
Armstrong (RBCM-105265/RBCM105266)
Ryan (RBCM-162113)
(Ryan et Douglas, 1996)
Maslovat
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Disparue à cause de
l’enlèvement de piquets du
bord de la route, ces travaux
ayant détruit l’habitat du
lupin élégant (Ryan et
Douglas, 1996)
1924
1924
1927
1937
1939
1977
1993
1994
2007
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
10 individus
1 individu
Disparue
Non trouvée
Plaines de
Langford
Inconnu
1908
Macoun (NMC -75217)
Inconnu
Impossible à établir, à cause
d’Indications de lieu trop
vagues.
District d’Oak
1
Bay
Inconnu
1920
Newcombe (RBCM-40447)
Inconnu
Impossible à établir, à cause
d’Indications de lieu trop
vagues.
Colline
Observatory
Institut Herzberg
d’astrophy-sique
du Conseil
national de
recherches du
Canada
1960
1993
2001
2003
2007
Hardy (RBCM-30908)
Douglas (Ryan et Douglas, 1996)
Fairbarns
Fairbarns
Fairbarns
2 individus
Non trouvée
Non trouvée
Non trouvée
Non trouvée
Probablement disparue
Vallée de la
2
Koksilah
Inconnu
1973
Brayshaw (RBCM-)
Inconnu
Aucune nouvelle
information.
Inconnu
1969
1978
Clark (RBCM-100759)
Long (RBCM-104462, identifié par
Brayshaw)
Straley (UBC-V197499)
Douglas (Ryan et Douglas, 1996)
Douglas (Ryan et Douglas, 1996)
Douglas (Rapport de terrain du Centre de
données sur la conservation)
Inconnu
Inconnu
Disparue à cause de
l’utilisation d’équipement
lourd pour la construction
d’un égout; le creusage du
sol jusqu’à 30 à 60 cm a
détruit l’habitat (Ryan et
Douglas, 1996).
Lac Somenos
3
1989
1991
1992
1994
19
Inconnu
250 individus
1 individu
Disparue
Emplacement
Régime foncier
Date
Observateur (source)
Nombre
d’individus
Situation actuelle
Pointe Cattle
Municipalité
d’Oak Bay (parc
municipal)
1991
2004
2007
Brayshaw
Fairbarns
Fairbarns
Inconnu
Non trouvée
Non trouvée
La mention résulte peut-être
d’une erreur d’identification
(Fairbarns et Penny, 2003)
Mont Wells
Parc régional
Mount Wells,
District régional
de la Capitale
2001
Roemer (RBCM-186994) et Ceska
Roemer (Roemer, 2005; 2007)
Roemer (Roemer, 2007)
12 individus
Probablement disparue
Aire de nature
sauvage Sooke
Hills, réserve de
parc du district
régional de la
Capitale
1915
2005
2007
Newcombe (RBCM-40448)
Roemer (Roemer, 2007)
Roemer, Maslovat, Holm, Holm (Roemer,
2007)
Inconnu
144 individus
Plus de 2 000
semis (aucun
adulte)
Existante
Aire de nature
sauvage Sooke
Hills, réserve de
parc du district
régional de la
Capitale
1996
3 individus
Existante
1999
2005
2007
Roemer, Djan-chekar (RBCM-168059;
Roemer, 2007)
Roemer (Roemer, 2007)
Roemer (Roemer, 2007)
Roemer, Maslovat, Holm (Roemer, 2007)
« Route Taine? »,
rivière
Chilliwack
Inconnu
1901
Macoun (NMC-75084)
Inconnu
Habitat improbable;
identification douteuse du
spécimen.
Lac Glacier,
vallée de la
Chilliwack
Inconnu
1906
Spreadborough (NMC-75083)
Inconnu
Habitat improbable;
identification douteuse du
spécimen.
Mont Selese,
vallée de la
Chilliwack
Inconnu
1906
Spreadborough (NMC-75085)
Inconnu
Habitat improbable;
identification douteuse du
spécimen.
Goldstream «
fourrés sableux »
Inconnu
1887
Macoun (NMC-75218)
Inconnu
Habitat improbable;
identification douteuse du
spécimen ou étiquette
erronée.
Mont MacDonald
4
Mont Braden
1
2
3
4
2003
2007
2 individus
Non trouvée
Aucun trouvé
2 individus
4 semis
Il peut s’agir du même emplacement que la pointe Cattle, mais les indications de lieu sont trop vagues pour qu’on puisse l’établir.
Spécimen d’herbier récolté en 1973, à partir d’une plante qui avait été cultivée dans le jardin du British Columbia Provincial Museum
depuis sa récolte originale, faite en 1968 par Butterworth, Lenfesty et Brayshaw dans la vallée de la rivière Koksilah.
Le site se trouve entre la route Transcanadienne (relevant du ministère des Transports de la Colombie-Britannique [British Columbia
Ministry of Transportation and Highways]) et la voie ferrrée appartenant à la société Esquimalt and Northern Railway.
On ne sait pas si la population trouvée en 1915 est située au même emplacement que les individus trouvés lors des relevés récents.
Tableau 3. Sites ayant fait l’objet de relevés en 2007 quant à la présence du lupin élégant.
Emplacement
Auteurs des relevés
Mont Helmcken
Monts Braden et MacDonald
Roemer et Holm
Maslovat et Roemer
Mont Wells
Maslovat et Roemer
Parc Beacon Hill
Secteur de Buck Hill
Secteur du mont Ragged
Mont Manuel Quimper
Secteur de la rivière Charters
Secteur du ruisseau Todd
Secteur du ruisseau Mary Vine
Maslovat
Roemer
Roemer
Roemer
Roemer
Roemer
Roemer
20
Date des
relevés
30 novembre
30 avril
2 mai
22 mai
24 mai
27 août
24 octobre
31 mai
25 octobre
15 août
28 mai
2 juin
2 juin
29 mai
26 mai
7 juin
Situation
Population existante
Population existante –
2 nouvelles souspopulations ont été
trouvées
Aucun individu trouvé
Aucun individu trouvé
Aucun individu trouvé
Aucun individu trouvé
Aucun individu trouvé
Aucun individu trouvé
Aucun individu trouvé
Aucun individu trouvé
Tableau 4. Données sur les tendances démographiques du lupin élégant.
Population
Observateur et date
Nombre d’individus
Parc Beacon Hill
Armstrong (1977)
Ryan (1993)
Ryan et Douglas (1994)
Maslovat (2007)
Macoun (1908)
Newcombe (1920)
Hardy (1960)
Fairbarns (2007)
Brayshaw (1973)
10
1
Détruite par des travaux
Non trouvée
Inconnu
Inconnu
2
Non trouvée
Inconnu
Douglas (1991)
Douglas (1992)
Douglas (1994)
Roemer et Ceska (2001)
Roemer (2003)
Roemer (2004)
Roemer/Maslovat (2007)
Roemer (2005)
Roemer (2007)
Roemer (2008)
Roemer (hiver 2008-2009)
Roemer/Djan-chekar (1996)
Roemer (1999)
Roemer (2005)
Roemer (2007)
Roemer et Holm (2007)
250
1
Détruite par des travaux
12
2
1
Non trouvée
144
Au moins 2 000 semis
Probablement < 250
Probablement < 250
3
Aucun individu trouvé
2
4
214 individus juvéniles
Plaines de Langford
District d’Oak Bay
Colline Observatory
Vallée de la Koksilah
Lac Somenos
Mont Wells
Mont MacDonald
Mont Braden
Mont Helmcken
Nombre
d’individus en
fleurs
1?
0
2?
1
40 %
0
Aucune donnée
0 (hiver)
2
0
0
En 2007, Roemer a aussi effectué des relevés ciblant le lupin élégant dans
d’autres sites potentiels situés dans la zone de planification visée par le projet Sea to
Sea et dans des terres appartenant au service des parcs du district régional de la
Capitale. Il a ainsi étudié 9 secteurs, dont certains incluaient plusieurs sommets de
colline. Roemer (2007) a effectué environ 47 heures de recherches dans les milieux
propices. Il n’a trouvé que deux nouvelles sous-populations au sein de la population des
monts Braden et MacDonald, qui avait été répertoriée pour la première fois en 1915.
Il n’a trouvé aucune nouvelle population dans le cadre de ces recherches, mais il en a
trouvé une au mont Helmcken, la même année, à l’occasion d’une randonnée
récréative (Roemer, comm. pers., 2007). En 2007, l’absence d’individus matures de
l’espèce a rendu très difficile la recherche de nouvelles populations de lupin élégant,
car les semis sont particulièrement difficiles à repérer, étant donné leur petite taille et
l’absence de fleurs ou de fruits. Malgré des recherches intensives dans les secteurs
renfermant des milieux propices, il est possible que d’autres populations soient passées
inaperçues.
Roemer a également fait des vérifications sur le terrain sur le site des monts
MacDonald et Braden en 2008 et a signalé la présence d’individus matures durant
l’automne 2008 puis vers le début de 2009, après une tempête de neige (Roemer,
comm. pers., 2009). Le nombre exact d’individus matures relevés par Roemer n’a pas
été déterminé mais était apparemment assez petit.
21
Abondance
Le tableau 4 présente un sommaire de l’abondance et des tendances
démographiques du lupin élégant. Le nombre total d’individus matures observés était
de zéro en 2007, mais tout au plus quelques centaines d’individus en fleurs avaient été
présents au cours des dernières décennies. Le nombre d’individus matures observés
par Roemer (comm. pers., 2009) en 2008 et en 2009 sur le site des monts MacDonald
et Braden était apparemment petit et sans doute inférieur à 250. Un relevé de la
population des monts MacDonald et Braden effectué en 2005 a révélé 144 individus,
dont environ 40 % étaient en fleurs. Les relevés de 2007 ont permis de trouver deux
nouvelles sous-populations dans le même site, mais aucun individu mature. Plus de
2 000 semis ont été trouvés, en 15 groupes répartis entre 5 sous-populations. Au mont
Helmcken, 214 individus juvéniles ont été dénombrés dans la nouvelle population
découverte en 2007. La population du mont Wells ne comptait que 12 individus en
2001, un seul a été observé en 2004, et aucun n’a été trouvé en 2007.
Les trois populations de lupin élégant répertoriées au cours des dernières années
sont jugées gravement fragmentées, pour plusieurs raisons. Premièrement, les deux
populations existantes connues occupent de très petites superficies d’habitat (720 m2
aux monts Braden et MacDonald; 120 m2 au mont Helmcken) et sont séparées par
environ 3,5 à 4 km d’habitat fragmenté, alors que l’espèce ne possède aucun
mécanisme de dispersion autre que la chute des graines dans le voisinage immédiat de
la plante mère. Deuxièmement, les effectifs répertoriés jusqu’à présent sont très petits,
tout au plus 250 individus ayant été observés à un emplacement, et généralement le
nombre d’individus matures en fleurs est encore plus faible; des effectifs aussi faibles
peuvent difficilement constituer des populations viables. La troisième population, celle
du mont Wells, si elle existe encore, est aujourd’hui réduite à un réservoir de semences,
et elle a connu un déclin depuis le maximum de 12 individus atteint en 2001, jusqu’à un
seul individu trouvé en 2004, et à l’absence d’individus matures, observée en 2007.
Il est donc peu probable que cette population soit viable, même si un réservoir de
semences devait subsister dans le sol. Le genêt à balais et les graminées
envahissantes sont abondants dans le site. La disparition éventuelle de la population du
mont Wells constituerait un déclin de la zone d’occurrence ou, dans le meilleur des cas,
une fluctuation de cette zone. La découverte d’une nouvelle population au mont
Helmcken et de nouvelles sous-populations aux monts Braden et MacDonald ne
représente pas un accroissement de la zone d’occupation, puisque cette population et
ces sous-populations ont sans doute toujours été présentes et ont simplement été
découvertes récemment.
Fluctuations et tendances
Comme le lupin élégant n’a pas fait l’objet de relevés réguliers au cours des
10 dernières années ou des 3 dernières générations, il est difficile d’évaluer les
changements annuels survenus dans l’effectif total ou la densité des populations.
Rien n’indique que l’effectif total ait décliné au cours des 10 dernières années ou des 3
dernières générations, selon les indices suivants : observation directe; indice
22
d’abondance; déclin de la zone d’occupation, de la zone d’occurrence ou de la qualité
de l’habitat; degré d’exploitation; effets des espèces introduites. La population et les
sous-populations découvertes aux cours des 10 dernières années au mont Helmcken et
aux monts Braden et MacDonald étaient sans doute déjà présentes avant d’être
répertoriées pour la première fois. La population du mont Wells, qui existe peut-être
encore à l’état de réservoir de semences, était encore inconnue il y a 10 ans. Il est
cependant probable que la qualité de l’habitat subit un déclin constant attribuable aux
plantes exotiques envahissantes.
Comme aucun individu mature n’a survécu de l’été 2006 au printemps 2007, les
populations semblent exposées à un risque de disparition complète. Étant donné le
grand nombre de semis observés en 2007, il est manifeste que le nombre d’individus
immatures fluctue grandement. Cependant, cela ne constitue par une fluctuation
extrême aux termes de la définition adoptée par l’Union internationale pour la
conservation de la nature (UICN) et le COSEPAC, puisque l’espèce maintient un
réservoir de semences et produit des semis, même si leur taux de survie demeure
inconnu.
Il existe peu d’estimations de l’abondance des populations historiques, mais, selon
les dénombrements disponibles (colline Observatory, parc Beacon Hill, mont Wells et
lac Somenos), le nombre d’individus de chaque population oscillait entre 1 et 250 au
maximum. Trois des populations disparues (lac Somenos, mont Wells et parc Beacon
Hill) ont graduellement décliné jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un individu.
Les occurrences signalées en Colombie-Britannique sont présentées au tableau 2
(d’après les données du Centre de données sur la conservation de la ColombieBritannique).
Immigration de source externe
Aucune cote de conservation n’a été attribuée au lupin élégant pour les États de
Washington et de l’Oregon (NatureServe, 2007). Étant donné la confusion taxinomique
expliquée dans la section « Nom et classification », il faudrait des études plus
approfondies pour pouvoir préciser la répartition mondiale du lupin élégant. Comme la
capacité de dispersion de l’espèce est très limitée, une immigration à partir d’autres
emplacements est très improbable. La population des États-Unis la plus rapprochée
des populations canadiennes pourrait être située à 150 km, dans les prairies de dépôts
d’épandage fluvioglaciaire du comté de Thurston, dans l’État de Washington.
23
FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES
La destruction de l’habitat a constitué et constitue encore une menace directe pour
le lupin élégant. Deux populations ont été éliminées vers 1993 ou 1994. Celle du lac
Somenos a été détruite par la construction d’un égout à proximité du site. La population
du parc Beacon Hill, qui était pourtant en principe protégée par le fait qu’elle se trouvait
dans un parc municipal, a finalement été détruite lors de travaux consistant à enlever
des piquets près du bord de la route où poussait l’espèce. Les populations historiques
des plaines de Langford et du district d’Oak Bay ont presque certainement été
éliminées par le développement résidentiel et commercial (Ryan et Douglas, 1996).
La population du mont Helmcken se trouve en terrain privé, et les projets visant cette
propriété ne sont pas connus.
Les incendies menacent le lupin élégant de plusieurs façons. On ne sait pas si
l’espèce est adaptée aux feux fréquents et peu intenses, mais la lutte contre les
incendies menée depuis quelques décennies a certainement entraîné une accumulation
de matières combustibles, laquelle pourrait provoquer un incendie intense capable de
brûler la souche des plantes. Bien qu’un incendie ait stimulé la germination des graines
et ainsi renouvelé une population, les semis ont été rapidement supplantés par des
espèces ligneuses indigènes et exotiques. Étant donné le grand nombre de graminées
exotiques opportunistes pouvant coloniser rapidement un habitat récemment perturbé,
le feu favorise probablement l’envahissement par ces plantes, ce qui nuit certainement
à long terme aux populations de lupin élégant.
Les activités récréatives menacent également le lupin élégant. Le piétinement peut
endommager la souche fragile de la plante et peut également perturber le sol, créant
ainsi des conditions favorables à l’établissement d’espèces exotiques. L’utilisation
récréative accrue de secteurs autrefois peu accessibles peut favoriser la propagation
des espèces envahissantes. La population des monts Braden et MacDonald se trouve
dans la réserve de parc régional de Sooke Hills, un secteur très éloigné qui est
actuellement très peu utilisé par le public. Cependant, il est probable que cette
utilisation augmentera dans l’avenir, ce qui accroîtra les perturbations du sol associées
au piétinement et favorisera les plantes exotiques envahissantes. La population du
mont Helmcken est peu accessible, car elle est située en terrain privé.
Le risque d’effondrement démographique menace peut-être aussi le lupin élégant,
car les populations existantes sont très petites et très fragmentées. La variabilité
génétique de ces populations n’est pas connue.
24
IMPORTANCE DE L’ESPÈCE
De nombreux groupes autochtones ont exploité d’autres espèces de lupins
à des fins alimentaires, médicinales ou rituelles, mais le lupin élégant n’est pas
spécifiquement mentionné à cet égard dans les publications (Moerman, 2007; Turner,
comm. pers., 2004; USDA, 2007). Étant donné sa rareté au Canada, il est peu probable
que les Premières Nations en aient fait usage.
Les populations canadiennes de lupin élégant sont isolées par rapport aux autres
populations de l’espèce, situées aux États-Unis, et pourraient être génétiquement
distinctes. Par ailleurs, il est possible que le lupin élégant soit une plante hôte de
diverses espèces de papillons, dont certaines, comme le bleu insulaire (Plebejus
saepiolus insulanus), sont en voie de disparition ou disparues du pays (Fraser, comm.
pers., 2007).
PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT
Le Lupinus lepidus n’est pas protégé en vertu de la Convention sur le commerce
international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES)
ni de l’Endangered Species Act des États-Unis, et il ne figure pas sur la Liste rouge des
espèces menacées de l’UICN. NatureServe (2007) traite le L. lepidus var. lepidus
comme un synonyme du L. lepidus et attribue à cette espèce la cote G5 (non en péril) à
l’échelle mondiale. Aux États-Unis, le L. lepidus n’a pas été désigné à l’échelle nationale
(cote NNR); il est considéré comme commun dans les milieux secs, et des milliers
d’occurrences ont été signalées (NatureServe, 2007).
Le Centre de conservation des données (Conservation Data Centre) de la
Colombie-Britannique (2007) attribue présentement la cote S1 (critically imperiled) au
Lupinus lepidus, ce qui signifie que l’espèce y est très fortement menacée à cause de
son extrême rareté ou parce qu’un ou plusieurs facteurs la rendent particulièrement
sujette à disparaître entièrement ou à disparaître de la province. L’espèce figure sur la
liste rouge de la province, énumérant les espèces et sous-espèces indigènes jugées
disparues, en voie de disparition ou menacées à l’échelle de la Colombie-Britannique.
Cependant, ces désignations ne confèrent aucune protection à l’espèce. De plus, le
L. lepidus ne figure pas sur la liste officielle établie en vertu de la British Columbia
Wildlife Amendment Act (2004).
Le lupin élégant figure cependant à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril
(LEP) et est désigné « en voie de disparition » (espèce sauvage qui, de façon
imminente, risque de disparaître du pays ou de la planète), sous le nom Lupinus lepidus
var. lepidus (COSEPAC, mai 2000). Comme les deux occurrences actuelles ne se
trouvent pas sur des terres fédérales, les sites ne sont pas protégés en vertu de la LEP.
Aucune des mesures pour la protection des espèces énoncées dans le programme de
rétablissement n’a encore été mise en œuvre (Agence Parcs Canada, 2006).
25
La population des monts Braden et MacDonald est protégée du développement
résidentiel et commercial par sa situation dans une réserve de parc du district régional
de la Capitale (Capital Regional District Park Reserve). Cependant, aucun plan
d’aménagement n’a encore été élaboré pour ce secteur. La population du mont
Helmcken se trouve en terrain privé et ne jouit d’aucune protection officielle.
La population du mont Wells, qui pourrait encore persister à l’état de réservoir de
semences, est protégée du développement puisqu’elle se trouve dans un parc du
district régional de la Capitale.
La situation foncière et le degré de protection des sites où le lupin élégant n’est
plus présent sont variables. Situé dans un parc municipal, le site de la pointe Cattle est
sans doute protégé du développement résidentiel et commercial, mais il n’est pas
certain que l’occurrence historique se situait réellement dans le parc. La colline
Observatory est un terrain fédéral géré par l’Institut Herzberg d’astrophysique du
Conseil national de recherches du Canada. Comme l’emplacement exact des
populations des plaines de Langford et de la vallée de la Koksilah est inconnu, il est
impossible d’établir à qui appartiennent les sites concernés. Deux populations ont été
éliminées par des travaux de construction effectués dans des terrains publics, celle du
parc Beacon Hill (parc municipal) et celle du lac Somenos (ministère des Transports et
de la Voirie de la Colombie-Britannique [British Columbia Ministry of Transportation and
Highways] ou société Esquimalt and Northern Railroad). La propriété publique des
terres n’a donc pas garanti la protection de ces populations.
26
RÉSUMÉ TECHNIQUE
Lupinus lepidus
Lupin élégant
Répartition au Canada : Colombie-Britannique
Prairie Lupine
Données démographiques
Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population)
Pourcentage observé, estimé, inféré ou soupçonné de la réduction ou
de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des
cinq ou dix prochaines années OU deux ou trois prochaines
générations
À cause de la fluctuation du nombre d’individus, le pourcentage de
réduction ou d’augmentation est inconnu.
Pourcentage prévu ou soupçonné de la réduction ou de l’augmentation
du nombre total d’individus matures au cours des cinq ou dix
prochaines années OU deux ou trois prochaines générations
Pourcentage observé, estimé, inféré ou soupçonné de la réduction ou
de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours de
toute période de cinq ou dix ans OU deux ou trois générations,
couvrant une période antérieure et ultérieure
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Est-ce que les causes du déclin sont comprises?
Est-ce que les causes du déclin ont cessé?
Tendance [observée, prévue ou inférée] du nombre de populations
Deux populations sont disparues à cause de travaux de construction en
1994, et la population du mont Wells était peut-être déjà disparue en
2007 ou disparaîtra peut-être bientôt, puisqu’elle a connu un déclin
continu, passant de 12 individus en 2001 à 2 en 2003, 1 en 2004 et 0
en 2007.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Par définition, la présence de réservoirs de semences empêche de
telles fluctuations.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Information sur la répartition
Superficie estimée de la zone d’occurrence
Calculée par le Secrétariat du COSEPAC
(5,5 km2 si le site du mont Wells est inclus)
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occurrence
Déclin, si la population du mont Wells est jugée disparue, ou
fluctuation, si un réservoir de semences est présent.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Indice de zone d’occupation (IZO)
12 km² selon un maillage de 2 × 2 km (ou 4 km2 selon un maillage de 1
× 1 km)
Si le site du mont Wells est inclus, 16 km2 selon un maillage de 2 × 2
km (ou 5 km2 selon un maillage de 1 × 1 km)
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occupation
Deux populations ont été détruites par des travaux de construction au
cours des 13 dernières années, et la population du mont Wells est
peut-être aussi disparue ou disparaîtra probablement d’ici trois
générations, puisque le réservoir de semences semble s’être épuisé,
étant donné la baisse d’effectif observée.
27
2 ou 3 années
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Inconnu
Déclin
Non
Non
12 km²
Déclin ou fluctuation
Non
12 km²
Déclin observé
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation?
La population totale est-elle très fragmentée?
Comme les deux ou trois populations produisent peu d’individus
matures, leur viabilité est douteuse. Les très petites superficies
d’habitat existantes sont de qualité déclinante à cause de la présence
d’espèces envahissantes à l’intérieur et à proximité des populations, et
ces dernières sont séparées par des distances ayant peu de chances
d’être franchies par les graines ou le pollen à l’intérieur d’une ou
plusieurs générations.
Nombre d’emplacements actuels
Les emplacements actuels sont séparés par des distances de plusieurs
kilomètres et se trouvent dans une région où le seul facteur qui pourrait
constituer une menace appréciable pour plusieurs populations et leur
habitat est un incendie intense de grande étendue. Comme des
mesures contre les incendies sont en place, il semble qu’aucune
menace importante ne risque de toucher tous les sites, ou certains de
ceux-ci, en même temps. Chaque population est donc considérée
comme se trouvant dans un emplacement distinct.
Tendance du nombre d’emplacements
Deux populations distinctes sont disparues vers 1994 à cause de
travaux de construction, et la population du mont Wells était peut-être
déjà disparue en 2007.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements?
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la qualité, l’aire ou l’étendue
de l’habitat
Déclin de l’aire, à cause des disparitions de population survenues
depuis 1994 et de la disparition ou quasi-disparition récente de la
population du mont Wells, et déclin de la qualité de l’habitat, à cause de
l’impact des plantes envahissantes.
Non
Oui
2 ou 3
Déclin
Non
Déclin
Nombre d’individus matures dans chaque population
Population
Nombre d’individus matures
Des individus matures ont été observés au site des monts MacDonald
et Braden en 2008 et 2009; leur nombre exact est inconnu mais est
sans doute inférieur à 250.
< 250
Total
Nombre de populations (emplacements)
< 250
2-3
Analyse quantitative
Non disponible
28
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)
Menaces potentielles :
Perte d’habitat; plantes exotiques envahissantes; absence d’incendies pouvant régénérer l’habitat; risque
d’effondrement démographique.
Immigration de source externe
Statut ou situation des populations de l’extérieur?
États-Unis : Situation non évaluée dans l’État de Washington voisin, sans doute parce que l’espèce n’y
est pas en péril, ou peut-être à cause d’une confusion de nomenclature.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
Inconnu
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au
Probablement
Canada?
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus
Probablement
immigrants?
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
Non
Statut existant
COSEPAC : Espèce en voie de disparition (avril 2009)
Sources additionnelles de renseignements : aucune.
Statut et justification de la désignation
Statut :
Code alpha-numérique :
Espèce en voie de disparition
B1ab(ii,iii,iv,v)+2ab(ii,iii,iv,v); C2a(i); D1
Justification de la désignation :
Cette espèce vivace n’est présente qu’à deux ou possiblement trois sites restants dans le sud-est de l’île
de Vancouver. Sa petite population totale a diminué au cours des dernières décennies et compte moins
de 250 individus matures en 2009. La propagation de plantes envahissantes continue de dégrader
l’habitat dans les sites existants et les sites environnants, qui pourraient soutenir l’établissement et la
survie de l’espèce.
Applicabilité des critères
Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) :
Non applicable, puisque le pourcentage de déclin ne peut pas être calculé, étant donné les fluctuations
des populations.
Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition », B1ab(ii,iii,iv,v)+2ab(ii,iii,iv,v).
La zone d’occurrence et l’IZO se situent en-deçà des seuils critiques, et seulement 2 ou 3 populations
sont connues. Il y a eu des pertes d'habitat et d'individus matures depuis 1994, car deux populations sont
disparues, et la population du mont Wells est peut-être également disparue. La qualité de l’habitat a
décliné à l’intérieur et à proximité des populations existantes à cause de la présence et de la propagation
des plantes envahissantes, qui ont probablement dégradé l’habitat. Des plantes envahissantes telles que
le genêt à balais sont également présentes dans les sites existants et ont pu contribuer à réduire la taille
de 2 autres populations avant que celles-ci soient détruites par des travaux de construction.
Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition », C2a(i), puisque l’effectif total
d'individus matures était probablement inférieur à 250 en 2009 et qu’aucune population renfermant plus
de 250 individus matures n’a été signalée au cours des dernières décennies.
Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition », D1, puisque moins de 250
individus matures existent encore.
Critère E (Analyse quantitative) :
Non disponible.
29
REMERCIEMENTS
De vifs remerciements sont adressés à Hans Roemer, à Judith Holm et au regretté
Viggo Holm, qui ont amené la rédactrice du rapport aux sites connus du lupin élégant et
ont partagé leur vaste connaissance de l’espèce. Les excellents travaux de terrain
effectués par Hans Roemer, grâce à un financement fourni par le service des parcs du
district régional de la Capitale (Capital Regional District Parks), ont grandement facilité
la préparation du présent rapport. Nous remercions également Todd Kohler, qui a aidé
à localiser les emplacements au mont Wells. Jenifer Penny et Erin Prescott, du Centre
de données sur la conservation (Conservation Data Centre) de la Colombie-Britannique,
ont fourni des données sur les occurrences d’élément et ont aidé à clarifier certaines
sources de confusion. Le personnel de plusieurs d’herbiers a aidé à répondre à des
questions concernant des spécimens, dont Rob Lipkin, Carolyn Parker, Cindy Sayre,
Michael Mancuso, Aaron Liston et John Pindermoss. Rose et Brian Klinkenberg ont
aidé à vérifier les spécimens d’herbier et fourni de précieux renseignements sur le
genre en général. Matt Fairbarns, Nancy Turner, Joyce Gould et Kern Ewing ont
patiemment répondu aux questions de la rédactrice sur l’espèce. La rédactrice a
également apprécié l’aide que Teresa Sholars et Rhonda Riggins lui ont fournie pour
clarifier certaines questions taxinomiques concernant l’espèce. Enfin, Karen Timm,
Erich Haber, Gloria Goulet et Alain Filion ont fourni des conseils et ont aidé à la
rédaction du rapport.
EXPERTS CONSULTÉS
Ewing, Kern. Professeur, University of Washington, Center for Urban Horticulture,
Seattle (État de Washington), ÉTATS-UNIS.
Filion, Alain. Chargé de projets scientifiques et de géomatique, Secrétariat du
COSEPAC, Ottawa (Ontario).
Fort, Kevin. Centre de recherche sur la faune du Pacifique, Service canadien de la
faune, Delta (Colombie-Britannique).
Fraser, Dave. Endangered Species Specialist, Government of British Columbia, Victoria
(Colombie-Britannique).
Gillespie, Lynn. Chercheuse, Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario).
Gould, Joyce. Botaniste, Alberta Natural Heritage Information Centre, Parks and
Protected Areas Division, Edmonton (Alberta).
Goulet, Gloria. Coordonnatrice, Connaissances traditionnelles autochtones, Secrétariat
du COSEPAC, Ottawa (Ontario).
Grosboll, Dan. Washington Department of Fish and Wildlife, Littlerock (État de
Washington).
Haber, Erich. Co-président, Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires,
COSEPAC, Stittsville (Ontario).
30
Lipkin, Rob. Botaniste, Alaska Natural Heritage Program, University of Alaska,
Anchorage (Alaska), ÉTATS-UNIS.
Liston, Aaron. Professeur, Department of Botany & Plant Pathology, Oregon State
University, Corvallis (Oregon), ÉTATS-UNIS.
Mancuso, Michael. Botany Program Leader, Idaho Conservation Data Center, Boise
(Idaho), ÉTATS-UNIS.
Parker, Carolyn. Botaniste, UAF Museum Herbarium, Fairbanks (Alaska), ÉTATS-UNIS.
Penny, Jenifer. Program Botanist, Conservation Data Centre de la ColombieBritannique, Victoria (Colombie-Britannique).
Reader, Brian. Species at Risk Ecologist, Parcs Canada, Victoria (ColombieBritannique).
Riggins, Rhonda. Professor Emeritus, Biological Sciences Department, California
Polytechnic State University San Luis Obispo (Californie), ÉTATS-UNIS.
Sayre, Cindy M. Collections Manager, UBC Herbarium, Department of Botany,
University of British Columbia, Vancouver (Colombie-Britannique).
Sholars, Teresa. Professor of Biology, College of the Redwoods, Fort Bragg
(Californie), ÉTATS-UNIS.
Turner, Nancy. Professeur, School of Environmental Studies, University of Victoria,
Victoria (Colombie-Britannique).
SOURCES D’INFORMATION
Agence Parcs Canada. 2006. Programme de rétablissement multi-espèces visant les
espèces en péril des prés maritimes associés aux chênaies de Garry au Canada,
in Programmes de rétablissement en vertu de la Loi sur les espèces en péril,
Agence Parcs Canada, Ottawa, 104 p.
Argus, G.W., et D.J. White. 1978. The Rare Vascular Plants of Alberta, National
Museum of Canada, Syllogeus 17, Ottawa, 46 p.
Barneby, R.C. 1989. Pages 237-267, in A. Cronquist, A. Holmgren, N.H. Holmgren, J.L.
Reveal et P.K. Holmgren, Intermountain Flora: Vascular Plants of the
Intermountain West, USA, Volume 3 (Part B): Fabales, New York Botanical
Garden, New York (New York).
Booth, W.E., et J.C. Wright. 1966. Flora of Montana, Part II, Montana State University,
Bozeman (Montana), 305 p.
Brayshaw, C. 1991. Map of Rare Plants in Uplands Park, carte + 8 p.
Chappell, C., comm. pers. 2004. Conversation téléphonique avec C. Maslovat, février
2004, vegetation ecologist, Washington Natural Heritage Program, Department of
Natural Resources de l’État de Washington, Olympia (État de Washington),
ÉTATS-UNIS.
31
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SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DE LA RÉDACTRICE DU RAPPORT
Carrina Maslovat a obtenu en 2001 un diplôme de maîtrise ès sciences en
botanique de l’Université de Victoria. Elle travaille actuellement comme consultante
dans les domaines de la restauration écologique et des plantes en péril, principalement
à l’égard des écosystèmes de la chênaie de Garry. Elle a réalisé des travaux
d’inventaire et de surveillance sur diverses espèces en péril et élaboré des protocoles
visant à réduire au minimum l’impact des travaux de restauration du milieu et des
activités récréatives sur ces espèces. Elle a enfin réalisé de nombreux travaux de
restauration du milieu et de lutte contre les espèces envahissantes. De 1997 à 2003,
elle a été copropriétaire de la pépinière Woodland Native Plant Nursery, où elle a acquis
une expertise sur la multiplication de diverses espèces indigènes, dont plusieurs plantes
en péril.
35
COLLECTIONS EXAMINÉES
Les herbiers des organismes suivants ont été consultés :
• University of British Columbia
• Royal British Columbia Museum
• University of Washington
(échange de courriels avec le conservateur en 2004)
• Musée canadien de la nature
36
Annexe 1. Description des travaux de terrain, techniques de relevé et sites
répertoriés à partir d’autres sources
Techniques de relevé
Vers la fin avril 2007, les sites connus de lupin élégant des monts Braden et
MacDonald ont fait l’objet d’un premier relevé, qui visait à déterminer le portrait type de
l’espèce dans son milieu ainsi qu’à préciser les caractéristiques de l’habitat en prévision
des futurs inventaires. Il était prévisible que l’espèce serait alors en dormance hivernale
ou à l’état de nouvelles pousses, mais aucun individu mature n’a été trouvé. Après des
recherches plus approfondies, de petits semis ont été trouvés dans chacun des sites où
l’espèce avait déjà été signalée. Les monts Braden et MacDonald ont fait l’objet de trois
relevés supplémentaires par la suite. C. Maslovat a consacré 23 heures, et Roemer
(2007) 31 heures, à visiter les sites actuels et à faire des recherches dans les milieux
voisins.
Les emplacements historiques du lupin élégant ont été compilés à partir des
spécimens des herbiers de la University of British Columbia et du Royal British
Columbia Museum. Les sites des populations disparues du parc Beacon Hill et du mont
Wells ont été visités durant l’été et l’automne, période durant laquelle les lupins étaient
le plus visibles dans les autres emplacements. Aucun individu de l’espèce n’a été trouvé
dans l’une ou l’autre de ces populations historiques. Dans le cas des autres populations
historiques pour lesquelles il n’existe aucune observation récente (plaines de Langford,
district d’Oak Bay ou pointe Cattle, vallée de la Koksilah), les indications de lieu étaient
trop vagues pour qu’une zone de recherche puisse être délimitée. Dans le cadre d’un
inventaire des espèces en péril de la pointe Cattle, Fairbarns (2004) n’a pas réussi à
trouver le lupin élégant. C. Maslovat et Roemer (2007) ont passé 5 heures chacun à
chercher l’espèce dans les sites de ses populations disparues.
Roemer (2007) a également effectué des relevés ciblant le lupin élégant dans
d’autres sites propices, situés dans la zone de planification du projet Sea to Sea et dans
les terres appartenant au service des parcs du district régional de la Capitale. Une liste
de secteurs prioritaires a été établie à partir des principales caractéristiques d’habitat
des sites propices, dont la superficie de prairie, la proximité des occurrences connues
et les similarités par rapport aux sites connus en termes d’altitude, de conditions
d’habitat et de couverture végétale. Des secteurs ont été déterminés au moyen de
cartes et de photos aériennes et selon les connaissances des lieux acquises lors de
visites antérieures. Neuf secteurs ont finalement fait l’objet de relevés, dont certains
incluaient plusieurs sommets de collines. Roemer (2007) a effectué environ 47 heures
de recherche active dans les milieux propices. Il n’a trouvé que deux nouvelles souspopulations dans le secteur du mont MacDonald se trouvant le plus près des sites déjà
confirmés : aucun individu n’a été trouvé jusqu’à présent dans de nouveaux
emplacements (Roemer, 2007).
37

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