Approche des coûts d`un réseau - Aménagement Numérique des

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Approche des coûts d`un réseau - Aménagement Numérique des
Le point sur ...
Le coût d'un projet de construction d'un réseau de communications électroniques ex nihilo
comprend plusieurs niveaux : la construction d'infrastructures d'accueil (génie civil) , l'équipement
en éléments de communications électroniques (câbles, antennes, équipements de transmission et de
commutation...) et le recours à des services déjà actifs de transport de données et d'interconnexion,
permettant de se raccorder depuis l'extérieur. Ces principaux postes de coûts, non exhaustifs,
peuvent cependant faire l'objet d'économies importantes, notamment par le recours à la
mutualisation des travaux et à l'utilisation d'infrastructures déjà existantes.
Synthèse
A m énagem ent num érique des territoires
l'approche des coûts d'un réseau
Génie civil
Les travaux de génie civil
La part de génie civil est la plus importante dans le budget de construction d'un réseau filaire de bout en bout : elle
représente près de 80% du coût de déploiement , soit jusqu'à une centaine d'euros par mètre linéaire , et beaucoup
plus en milieu urbain en raison des aménagements de la chaussée et des contraintes du chantier.
La tranchée : les coûts d'une tranchée varient énormément selon la nature du terrain traversé et le type de tranchée
(traditionnelle, de faibles dimensions, rainurage). La moyenne se situe généralement entre 50 et 90€ par mètre linéaire
(ml) mais peut descendre à 15 €/ml pour un terrain nu et s'élever jusqu'à 250€/ml en centre ville , en cas de réfection de
rues pavées ou dallées par exemple.
A titre comparatif, la pose de câble sur appui aérien coûte entre 15 et 30 €/ml.
A l'occasion de travaux sur les réseaux aériens (mise en place, remplacement d'appuis) et souterrains (réalisation de
tranchées pour l'enfouissement de réseaux notamment), les coûts communs sont partagés entre les différents acteurs.
Les fourreaux et chambres de tirage : le coût des fourreaux dépend de leur diamètre, de leur nombre dans une même
tranchée, de leur type (les fourreaux en PEHD sont préférables pour les longues distances tandis que ceux en PVC
conviennent plutôt aux zones urbaines). Une importante partie du coût est liée à la pose. La fourniture et la pose de
fourreaux sont de l'ordre de quelques euros par mètre linéaire.
Le coût d'une chambre de tirage peut varier de quelques centaines d'euros à plusieurs milliers d'euros, selon ses
caractéristiques (taille, compartiments, pose sous trottoir ou sous chaussée). Les chambres de tirage sont disposées
tous les 1 000 à 2 000 mètres environ sous voirie départementale , tous les 50 à 100 mètres en milieu urbain et dans
les zones d'activité.
Les pylônes : le coût d'un pylône portant des antennes radio et de faisceau hertzien dépend de plusieurs paramètres,
dont principalement la hauteur et la résistance au vent, et atteint rapidement plusieurs dizaines de milliers d'euros ; il
faut ainsi compter environ 50 000€ pour un pylône haut de 30mètres fourni et posé sur son socle de béton. S'y ajoutent
l'achat du terrain ou le coût récurrent de son loyer.
L'occupation d'infrastructures existantes
L’occupation d’éléments de génie civil est soumise à redevance ou loyer. La location de fourreaux peut aller de
quelques dizaines de centimes d’euros à quelques euros par mètre linéaire, selon le type et l’emplacement des
fourreaux concernés (par exemple l’occupation de fourreaux multitubulaires le long d'une ligne de tramway sera plus
élevée qu’ailleurs en périphérie de la ville). A titre d'exemple, l'offre d'accès au génie civil à destination des déploiements
FttH résidentiels de France Télécom est de 3,072€/cm² par mètre linéaire et par an ; ce tarif annuel, fonction non
seulement de la longueur mais également de la section du câble déployé, est amené à évoluer d'ici fin 2010.
Selon l'ARCEP, un fourreau posé en surnombre par une collectivité serait amorti en 30 ans à un tarif d'environ 1,15€/ml
par an. Le modèle tarifaire proposé par la collectivité doit être en phase avec l'appétence des opérateurs pour desservir
une zone, et donc la densité de l'habitat : dans les grandes villes, un tarif entre 1 et 1,5€/ml par an paraît adapté.
L’occupation de points hauts (pylônes, châteaux d'eau, etc.) peut également être source de rémunération pour son
propriétaire. Les tarifs, particulièrement élevés dans le cas des antennes de téléphonie mobile (jusqu'à 5 000€ par an),
sont revus à la baisse (de quelques centaines d'euros jusqu’à la mise à disposition gratuite) pour l'accès à internet haut
débit par radio afin d’inciter les opérateurs WiMAX ou WiFi à venir s'installer dans des zones mal desservies et à faible
potentiel.
Infrastructures de télécommunications filaires et radio
Le coût des câbles optiques
Le coût du câble optique dépend du nombre de fibres optiques qu'il contient, ainsi que de ses autres caractéristiques
(gaine protectrice et assemblage, type de fibres). Les câbles d'une douzaine de fibres coûtent de l'ordre d'un euro par
mètre linéaire, ceux de plusieurs centaines de fibres, autour d'une dizaine d'euros. En incluant les frais de pose du câble,
il faut généralement compter, pour un câble courant de 48 ou 72 fibres par exemple, quelques euros par mètre.
La location de fibres noires
Un opérateur ou un client final peut disposer d'une paire de fibres qui lui sera dédiée et qu'il activera par ses propres
équipements en acquérant un IRU (Indefeasible Right of Use : location de longue durée, pendant laquelle il est seul
utilisateur de la fibre) ou par le biais d'une location classique, à l'année.
Les IRU de paires de fibres optiques durent de 10 à 20 ans, la location étant payé en une fois au début du contrat. Pour
un IRU de 15 ans, on constate une fourchette de prix entre 6 et 12 €/ml, du côté privé comme du côté public. Certains
délégataires, intervenant à une échelle large et grâce à une mutualisation des coûts de construction, arrivent à proposer
des tarifs particulièrement compétitifs ( moins de 4€/ml par an pour un IRU de 15 ans).
A l'année, la location de paires de fibres varie entre 1,5 et 3€/ml du côté des acteurs privés, généralement entre 1 et 2€/
ml du côté du public (collectivités ou délégataires). Les tarifs peuvent cependant évoluer selon différents critères :
disponibilité, durée de location, linéaire total,... France Télécom publie une offre de « lien fibre optique » entre deux
nœuds de son réseau (répartiteur et points de présence) à des tarifs régulés, ce qui a permis de favoriser le dégroupage.
L'offre de France Télécom sur la boucle locale cuivre (paire téléphonique)
L’opérateur historique propose également des offres d’accès à la boucle locale cuivre, permettant notamment aux
opérateurs alternatifs d'offrir des services de dégroupage total (sans abonnement téléphonique classique) :
l’abonnement mensuel qu'ils paient à France Télécom pour la location de la paire de cuivre était de 9 €/mois fin 2009.
Les équipements actifs
De nombreux équipements actifs sont nécessaires pour les technologies filaires (notamment le DSLAM, équipement-clé
du dégroupage), mais leurs coûts restent secondaires par rapport au coût total. Le recours aux technologies radios
permet de s'affranchir de la tarification au mètre linéaire, même s'il demande la disponibilité de points hauts ou la
construction de pylônes. Les premiers prix d'antennes WiFi commencent à la centaine d'euros, jusqu'à quelques
milliers d'euros pour des stations de qualité. Une station de base WiMAX coûte quelques dizaines de milliers d'euros
(pour 4 secteurs soit 360°). Enfin, le coût de pose et d'installation des antennes (connexion, raccordement électrique,
mise en sécurité du point haut...) est souvent non négligeable, représentant un surcoût de généralement 50 à 80%, sans
compter le montant de l'installation ou de la location des points hauts.
Services de transport de données
Pour en savoir plus...
Les opérateurs, les Fournisseurs d'Accès à Internet (FAI) et les entreprises peuvent faire acheminer leurs données en
s’appuyant sur les réseaux actifs des opérateurs : ils utilisent pour cela des liaisons louées ou des services de transport
de bande passante. La diversité de ces offres est considérable : elles varient selon le type de technologie utilisée (WDM,
SDH, ATM, IP), la largeur de bande passante, la distance du site client au point de présence de l'opérateur et le niveau
de la concurrence sur la liaison demandée. En ce qui concerne les tarifs de bande passante pratiqués entre
opérateurs, on peut retenir les ordres de grandeur suivants : 10 Mbit/s : 500€ à 1 500€ / mois ; 100 Mbit/s : 1 000 à
2 500€ / mois, 1 Gbit/s : de 2 500 € à 5 000€ par mois. France Télécom propose, pour les opérateurs qui ne sont pas
présents au niveau du répartiteur, des offres de collecte des données jusqu’à différents points du réseau de l'opérateur
client (offre bitstream jusqu'à un point régional par exemple). Toutefois, le dégroupage total est dans ce cas impossible.
Lien ARCEP - Observatoire du haut et du très haut débit : http://www.arcep.fr
Contact [email protected]
Point d'appui national Aménagement Numérique des Territoires – CETE de l'Ouest
Mise à jour : mai 2010
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