Générations 3D Pièce de théâtre (courte) Comédie

Générations 3D
Pièce de théâtre
(courte)
Comédie dramatique en un acte
Trois personnages féminins
Désirée
La grand-mère
Daisy
La fille
Darren
La petite fille
La pièce se déroule dans le salon, pièce à vivre de la maison.
La scène est vide.
Durée approximative : 30 minutes
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Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN : 978-1-291-27137-9
Dépôt légal : Janvier 2013
© Daniel Pina
Si vous désirez jouer cette pièce merci de bien vouloir prévenir l’auteur sur :
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Scène Une
Entrée de Désirée. Elle ôte son blouson en chantonnant.
Désirée – L’amour est enfant de bohème… c’est pour ça a que je t’ai… aimeu tralala la… tu n’
les verras plus les poils de lulu… j’en ai fait des nattes…
La sonnette de la porte d’entrée retentit. Se déplace pour aller ouvrir.
Désirée – Ooooh ! Qui c’est donc encore qui vient m’empêcher de vivre ma vie de retraitée,
hein ? Ouvre la porte Ah c’est toi ?
Elle revient accompagnée de Daisy.
Daisy – Moi aussi je suis contente de te voir.
Désirée – Qu’est-ce qui me vaut l’honneur d’une visite, attends, tu as besoin d’un peu d’argent,
ta voiture est en panne.
Daisy – Maman ! Pour qui tu me prends ?
Désirée – Pour ce que tu es, ma fille.
Daisy – Tu exagères, vraiment.
Désirée – Je te connais comme si je t’avais faite.
Daisy – C’est le cas… non !
Désirée – Respire ma grande, c’est de l’humour.
Daisy – Je n’ai pas le droit de venir voir ma mère sans motif alors ?
Désirée – Donc, rien de tout ça ?
Daisy – Rien de tout ça !
Désirée – Visite de courtoisie alors ?
Daisy – Ce n’est pas tout à fait ce que je dirais.
Désirée – Je vois ! Laisse-moi deviner, tu t’es encore engueulé avec ton mari et tu viens te
consoler dans mes robes.
Daisy – Maman, c’est quoi ce vocabulaire ? Je me suis disputé et ensuite ce n’est pas mon mari,
mais mon compagnon.
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Désirée – C’est possible, mais en attendant vous vous comportez comme un couple marié. Tu
veux t’asseoir ?
Daisy – Oui je veux m’asseoir ! Pourquoi cette question, tu ne veux pas que je reste ou quoi ?
Désirée – Oh ça va ! Tout de suite les grands mots.
Daisy – Dis-le si je te dérange.
Désirée – Mais non ! Regarde sa montre et secoue la tête en soupirant.
Daisy – Je suis gênée, je vois bien que ma visite impromptue bouscule tes habitudes.
Désirée – Personnellement j’aurais dit, je vois bien que j’ t’emmerde alors je m’ casse !
Daisy – C’est quoi cette manière de parler, j’ai l’impression d’entendre Darren.
Désirée – Eh bien oui, et comment va-t’elle ma petite fille chérie ?
Daisy – secoue la tête bien, je crois, sûrement mieux que moi.
Désirée – Tu n’arrêtes pas de faire des nœuds à tes neurones, lâche un peu du lest ça ira mieux
après.
Daisy – Ah ben merci, vraiment merci pour ton soutien, c’est vrai que maintenant je me sens
mais alors vraiment beaucoup mieux.
Désirée – Allez, Daisy, mon p’tit canard !
Daisy – Tu te moques complètement de ce qui m’arrive.
Désirée – Mais non mais se met à rire c’est trop facile avec toi, tu pars au quart de tour.
Daisy – Maman tu sais, Michaël nous a quitté.
Désirée – Celui qui ne le sait pas vit sur une île déserte.
Daisy – Et toi tu ris !
Désirée – C’était à prévoir, il devait être périmé le roi, sinon il aurait fait « pop » à l’ouverture.
Daisy – Je parle de mon petit ami Michaël maman, toi… toi aussi non ?
Désirée – Ben…oui de qui d’autre !
Un coup de sonnette retentit. Darren arrive.
Désirée – Là je peux le dire, sauvée par le gong.
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Darren – Salut la compagnie s’approche de Désirée pour l’embrasser, puis regardant sa mère
tiens tu es là ?
Daisy – J’aurais préféré un bonjour maman, comment vas-tu ?
Darren – Wesh la meuf, c’est trop d’ la balle.
Daisy – Oh mais ce n’est pas vrai, ça veut dire quoi ça ?
Désirée – Elle est chelou ta reum tu veux que j’ lui nique sa race ?
Darren – Non merci mamie, ça ne sera pas nécessaire.
Daisy – Je ne comprends rien à ce que vous dites.
Désirée – Alors ma puce quoi de neuf !
Darren – Pas grand-chose, la routine.
Désirée – Les amours, ça va ?
Daisy – Les amours ! Quelles amours ?
Darren – Ah oui, tu fais bien d’en parler parce que j’allais oublier, j’attends un enfant.
Daisy – Quoi ?
Désirée – Bien !
Daisy – Comment ça bien, ma fille attend un enfant, et toi tu trouves ça bien ?
Darren – Ça ne va pas maman ?
Daisy – Ça ne va pas non, je me pâme… je me pâme.
Darren – Tu te quoi ?
Désirée – C’est une expression qu’employait ma grand-mère, elle tourne de l’œil.
Darren – Mais maman enfin, tu ne peux pas tomber dans les pommes comme tout le monde !
Daisy – C’est tout ce que tu as à me dire ?
Désirée prend un petit verre et y verse de l’alcool.
Darren – Oui pourquoi ?
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Daisy – Je vais tomber.
Darren – Assieds-toi maman tu es toute pâle.
Désirée lui tend le verre – Tiens, bois.
Daisy – C’est quoi ça ?
Désirée – Mon anti dépresseur.
Daisy trempe ses lèvres.
Daisy – Pouah ! C’est du pétrole ?
Désirée – Oui, c’est avec ça que les polonais se chauffent.
Darren – J’en prendrais bien moi aussi !
Daisy – Hein ! Tu bois de l’alcool ?
Darren – Je bois de l’alcool, je couche, il ne me manque plus que le permis de conduire.
Daisy – Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?
Désirée – Toi seule le sais ma chérie.
Darren – Maman calme-toi tout ça c’est lol.
Daisy – C’est quoi ?
Désirée – C’est pour rire, là ! Faut tout te dire hein !
Daisy – Tu n’es pas enceinte ?
Darren – Mais non, je n’ai même pas de petit copain, enfin si mais…
Daisy s’énerve – Pourquoi m’as-tu fait une peur bleue alors ?
Désirée – Elle n’avait que cette couleur en réserve.
Darren – Pour voir ta réaction.
Daisy – Tu es folle !
Darren – Et toi maman, tu as vu dans quel état tu es ?
Daisy – T’imagines, toi enceinte !
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Darren – Et après…
Daisy – Non, pas toi, tu ne peux pas me faire ça.
Désirée – À t’entendre on dirait que les filles se font mettre enceinte pour emmerder leur mère.
Darren – J’ai vu ce que je voulais voir.
Daisy – Pourquoi as-tu fait ça ?
Darren – J’aime le poisson.
Daisy – Tu es incohérente, je…
Darren – Nous sommes le 1er avril maman, c’est une blague.
Daisy – Ah bon ! Et tu trouves ça drôle ?
Darren – Oui !
Désirée – Rien que voir ta tête tu peux me croire, ça l’est.
Daisy – Vous n’avez rien trouvé de mieux à faire que me ridiculiser ?
Désirée – Tu le fais très bien toute seule.
Daisy – J’en ai froid dans le dos de votre stupidité, porte le verre à la bouche nasdrovia ! Et vide
son verre cul sec.
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Scène Deux
Toutes trois vont s’asseoir.
Darren – Désirée pour toi, Daisy pour maman et Darren pour moi, c’est voulu que notre prénom
commence par la même lettre grand-mère ?
Désirée – Comment ça grand-mère, mais ma parole tu me prends pour une vieille ?
Darren en riant – Oui !
Désirée – Tu n’es qu’une chipie. Je préfèrerai que tu m’appelles Désirée, mon si joli prénom. Tu
sais, parfois je me demande si tu aurais été heureuse à l’époque où j’avais ton âge.
Daisy – Moi, c’est sûr que oui.
Désirée – En es-tu vraiment sûre ? La vie n’était pas facile tu sais.
Daisy – Parce que tu crois qu’aujourd’hui elle l’est ?
Désirée – C’est une question que je me pose, quand je te regarde je sais que non, mais quand je
regarde Darren il me plaît à penser que oui.
Darren – Tu as souffert dans ta jeunesse ?
Désirée – Ce n’était pas rose tous les jours, mais la différence fondamentale avec aujourd’hui
c’est que tous nous aimions la vie.
Darren – Et tu penses que ce n’est plus le cas.
Désirée – Pour avoir la réponse il suffit de regarder ta mère.
Daisy – Mais j’aime la vie !
Désirée – Oui, ça transpire.
Daisy – C’est elle qui ne m’aime pas.
Désirée – Et tu fais quoi pour changer les choses, à part te lamenter sur ton sort ?
Daisy – De toute façon… tu n’es jamais de mon côté.
Darren – Maman, je pense que là tu exagères, j’ai vu mamie te soutenir souvent.
Daisy – Ah oui ?
Darren – Elle te soutient plus que toi tu le fais pour moi en tous cas.
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Daisy – Attends là, tu es en train de dire que je te délaisse…c’est ça ?
Darren – Non, pas délaissée, mais tu dois reconnaître que je suis plus proche de mamie.
Daisy – Alors là ! Si je m’attendais.
Darren – Ce n’est pas une critique maman, juste un constat.
Daisy se met à pleurer – C’est un poisson d’avril j’espère ! Parce que là je suis toute retournée,
vous m’avez littéralement… brisée.
Désirée – Tu vois, on ne peut jamais te parler.
Daisy – C’est faux !
Désirée – Ta fille a raison, réveille-toi et regarde la réalité en face, tu fuis à chaque tentative de
Darren de vouloir se rapprocher de toi.
Daisy – C’est nouveau ça !
Darren – Maman ! S’il te plaît !
Daisy – Si ça ce n’est pas un reproche… alors c’est quoi ?
Désirée – Elle est proche de moi et alors, c’est une bonne chose. Seulement il faudrait que toi tu
le sois un peu plus d’elle, parce qu’elle en a besoin, c’est tout.
Darren – C’est vrai maman, on ne fait jamais rien toutes les deux.
Daisy – Mais j’ai ma vie moi.
Darren – Je sais maman, je ne te reproche pas ce que tu en fais, j’aimerais juste que nous
partagions plus de choses ensemble, c’est tout.
Daisy – Je ne savais pas… que… j’étais une mauvaise mère.
Désirée – Personne n’a jamais dit ça, elle m’énerve quand elle fait ça.
Daisy – Tu vois, je ne peux rien dire.
Désirée – Agit au lieu de parler.
Daisy – C’est ma fête, ça ce n’est pas une blague.
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Désirée – Tu aimes bien te poser en victime, tu n’as pas évolué depuis la maternelle. Tu l’as
toujours fait, mais aujourd’hui ça ne marche plus, tu comprends, tu as une fille, il serait temps
que tu t’en rendes enfin compte.
Daisy – Tu crois que je ne le sais pas ?
Désirée – Elle est géniale tu sais, tu as une chance folle de l’avoir parce que si c’était moi…
Daisy – Oui maman, si c’était toi…
Désirée – Je serais bien plus virulente qu’elle ne l’est avec toi, secoue toi les puces nom d’un
chien, bouge, réagi, prouve que tu existes… refuse ce monde égoïste… dans lequel tu te
complais.
Daisy – Je suis égoïste maintenant, j’ai toutes les tares alors !
Darren – Maman, je t’aime et tu le sais, mais nous essayons juste de te dire que mon bonheur
serait complet si nous passions plus de temps ensemble, c’est tout.
Désirée – Elle a besoin de ta présence, c’est tout. Ça va être possible maintenant !
Daisy – Pourquoi ?
Désirée – Darren est au courant ?
Daisy – Au courant de quoi ?
Désirée – Je vois ! Darren, ma petite fille chérie, attend s toi à un choc, au cas où tu ne le saurais
pas encore, Michaël nous a quitté.
Darren – Tu parles d’un scoop, celui qui ne le sait pas vit sur une île déserte.
Daisy – Mon Michaël maman, mon Michaël m’a quitté.
Darren se précipite vers sa mère pour la serrer dans ses bras.
Darren – Je suis vraiment désolée pour toi maman, je comprends ton chagrin.
Daisy – C’est vrai ?
Désirée – Tu douterais de la sincérité de ta fille ? C’est toi qui es folle Daisy de négliger une fille
aussi géniale que la tienne.
Darren – C’est arrivé aujourd’hui ?
Daisy – Ça fait deux semaines qu’il est parti, il ne m’a pas rappelée.
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Darren – Maman écoute moi, s’il est parti il ne t’appellera plus, c’est fini, faut tourner la page.
Désirée – Ça n’ rentre pas vraiment facilement hein ! Se tape sur le front faut le temps que ça
fasse le tour là-haut. Allo ! Y a quelqu’un là-d’dans ?
Daisy – Je suis malheureuse et toi tu te moques de moi.
Désirée – Eh bien oui parce que je me demande qui est la mère de vous deux.
Darren – Maman arrête de pleurer tu veux, j’ai une chose importante à te dire.
Daisy essuie ses larmes puis se mouche bruyamment.
Daisy – Ah bon !
Darren – Ce n’est pas très facile à dire, surtout vu les circonstances.
Désirée – Ça y est, tu viens d’accoucher.
Darren – C’était la blague du jour.
Daisy – Je peux me remettre à pleurer alors !
Darren – Maman, c’est de l’humour.
Daisy – Ah oui !
Darren – Ma révélation n’est pas marrante à entendre, surtout pour toi.
Daisy – Tu es vraiment enceinte ?
Darren – Je suis…
Désirée – Virée de la fac ?
Darren – Mais non, je suis…
Désirée – Tombée amoureuse.
Darren – Oui.
Daisy – Fallait que ça arrive un jour, je m’y attendais tu sais.
Désirée – Je débouche le champagne.
Darren – Peut-être qu’il vaut mieux attendre un peu pour ça.
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Daisy – Pourquoi il est noir ?
Darren – Non maman.
Désirée – Il est stripteaseur.
Darren – Non mamie. Pire.
Désirée – Pire ? C’est un politicien.
Darren – Non mamie, encore pire.
Désirée – Ah ! Parce qu’on peut trouver pire qu’un politicien ? Oui remarque, un banquier.
Daisy – Ne me dis pas que...
Darren – Que quoi maman ?
Daisy – Tu es amoureuse de… d’une… femme ?
Darren – Ça te poserait un problème à ce point ?
Désirée – Tu sais ta mère est une réelle refoulée du sexe.
Daisy – Mais non !
Désirée – Mais si, tu es une coincée du trou de balle et puis c’est tout, c’est comme ça. Alors, on
peut savoir ?
Darren – Je sors avec Michaël.
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Scène Trois
Daisy – Alors ça, je savais que tu m’en voulais, mais là, à ce point, c’est honteux.
Darren – Je ne l’ai pas fait exprès, mais il m’attire.
Désirée – Et lui ma chérie est-il amoureux de toi ?
Darren – Non ! J’ crois pas ! J’espère que non.
Daisy – Comment ça !
Désirée – Ça devient compliqué.
Darren – Pas du tout. Nous sommes ensemble pour le sexe, rien d’autre.
Daisy – Je me pâme… je me pâme…
Désirée – Mais oui, pâme toi un bon coup ma chérie, ça ira mieux après.
Daisy – Après quoi ? Ma vie est terminée, fichue, je n’aimerai plus jamais personne.
Désirée – Même pas toi ?
Darren – Écoute maman, je suis désolée mais Michaël et toi ça n’a jamais été sérieux.
Daisy – Première nouvelle ! C’est lui qui te l’a dit ?
Darren – Il n’a pas eu besoin, il allait craquer.
Désirée – Et il a craqué… sur toi.
Daisy – Donc, si tu es avec lui c’est à cause de moi.
Darren – Oui ! Oh tu sais je ne me fais pas d’illusion, ça durera le temps que ça durera.
Daisy – Tu aurais pu me le laisser encore un peu.
Darren – Maman je t’en prie ne sois pas cynique.
Daisy – Tu me consolais tout à l’heure, tu étais désolée pour moi, je comprends ton chagrin tu me
disais, quelle belle hypocrite tu fais.
Désirée – J’étais sincère, je suis vraiment désolée pour toi.
Daisy – Arrête ton char tu veux, je vais finir seule, tu n’as fait qu’avancer l’échéance.
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Désirée regarde sa montre – Bon ben ça y est, j’ai raté la refif de plus belle la vie.
Darren – Tu en trouveras un autre, c’est sûr.
Daisy – Non, c’est fini.
Darren – Ce n’est qu’un mec.
Désirée – Qu’un mec, qu’un mec, ça fait au moins le dixième que je vois passer.
Darren – Mamie, ce n’est pas comme ça qu’elle va aller mieux.
Désirée – Je sais, mais elle n’ira jamais mieux.
Daisy – Elle a raison tu sais, je ne suis pas programmée pour le bonheur.
Darren – Mais si, tout le monde l’est, il suffit de trouver le bon.
Désirée – La brute, ou le truand.
Daisy – J’y renonce. Se lève
Darren – Tu vas où ?
Daisy – Je rentre, je dois réfléchir.
Désirée – Ouh là !
Darren – À quoi dis-moi, tu ne vas pas faire une bêtise au moins ?
Daisy – Une bêtise ? Non ! Je l’ai déjà faite.
Darren – Maman tu m’inquiètes, reviens t’asseoir s’il te plaît, de quelle bêtise parles-tu ?
Daisy – Celle d’être venue au monde.
Désirée – Je sens que le débat et en train de s’élever.
Daisy reprend sa place – Je ne sais pas si je t’en ai déjà parlé mais ta grand-mère ne m’a jamais
désirée.
Désirée – Normal, c’était déjà pris.
Daisy – Tu dis que je ne suis pas proche de toi, mais ma mère ici présente ne l’était pas
davantage.
Darren – Tu admets donc que tu ne l’as pas été assez pour moi ?
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Daisy – J’avoue, qu’il est possible que l’éducation que j’ai reçue, et mon manque d’expérience,
aient contribué à la création d’un manque.
Désirée – Tu sais choisir tes mots.
Daisy – N’est-ce pas !
Désirée – En clair, tu n’as pas été à la hauteur avec ta fille.
Darren – Comme toi avec la tienne.
Désirée – Oh mais, la jeunesse a de la répartie cette année.
Daisy – Mais oui maman, ma fille est prompte et intelligente.
Désirée – C’est jeune et ça n’ sait pas.
Darren – C’est vieux et ça n’ peut plus.
Désirée – Tu parles en n’ayant aucune expérience de la vie.
Darren – Tu en avais plus quand tu avais mon âge ?
Désirée – Oui, et j’avais déjà ta mère.
Darren – Si tu avais eu autant que tu veux bien le dire, tu n’aurais pas été enceinte.
Daisy – Darren !
Darren – Quoi maman ?
Daisy – J’exige que tu fasses des excuses à ta grand-mère.
Darren – Non.
Daisy – Comment ça non !
Darren – Personne ne m’obligera à faire ce dont je n’ai pas envie.
Daisy – Mais tu es ma fille.
Darren – Et alors, ça ne te donne pas le droit de me dire ce que je dois faire.
Désirée – Laisse Daisy, je ne l’ai pas volé cette là.
Daisy – Je ne suis pas d’accord avec toi.
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Désirée – Ce n’est pas nouveau.
Daisy – Ce n’est pas ce que je voulais dire.
Désirée – Je sais. Elle me met le nez dans ma mouise, je m’y attendais un peu. Elle est comme
moi, comme nous.
Daisy – C'est-à-dire ?
Désirée – Indomptable !
Darren – Je t’ai fait de la peine ?
Désirée – Mais je suis au contraire ravie de constater que tu es dans la lignée.
Daisy – De quoi parles-tu maman ?
Désirée – Ma grand-mère s’appelait Doriane, ma mère Denise et ma sœur Daniela.
Darren – Et alors ?
Désirée – Le prénom des membres de cette famille commence un « D » et ce ne sont que des
teignes, avec tout le respect qu’on se doit.
Daisy – Et alors ?
Désirée – C’est une malédiction, nous avons tendance à perdre la tête dans cette foutue famille.
Darren – Tu n’exagères pas un peu là ?
Désirée – J’aimerais bien. Notre prénom commence également par un « D ». Regardons-nous !
Daisy – Est-ce que ça sous-entend que tu n’as pas été heureuse avec papa ?
Désirée – Trop de questions pour pas assez de réponses, joker !
Darren – Je pense que c’est le moment des confidences.
Désirée – Pas en ce qui me concerne.
Daisy – As-tu autre chose à nous dire, Darren ?
Darren – Oui maman, j’attends vraiment un enfant.
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Scène Quatre
Daisy – Je suis furieuse, tu me voles mon mec et tu fais un enfant avec lui.
Darren – Ce n’est pas si grave !
Daisy – Mais… je… tu n’es pas ma fille… ce n’est pas possible autrement.
Désirée – J’avoue que tu fais fort quand même.
Darren – Relax maman, ce n’est pas lui le père.
Désirée – Hein !
Daisy – Quoi !
Désirée – J’en connais une qui va se pâmer.
Daisy – Tu couches avec deux hommes ?
Darren – Ben quoi ? Je ne vois pas ce qu’il y a de si extraordinaire.
Daisy – Vraiment ?
Darren – En vérité ils sont trois en ce moment.
Désirée – Je vous le dit, la malédiction !
Daisy – Maman, il te reste du carburant polonais ?
Désirée – J’en prendrais bien aussi moi !
Daisy – Comment se fait-il que tu sois si délurée ?
Darren – Par ta faute maman, tu passes ton temps à ne t’occuper que de toi, à te plaindre sans
arrêt.
Daisy – C’est injuste.
Darren – Non maman, c’est vrai.
Daisy – Comment peux-tu être sûre que ce n’est pas Michaël le père, hein ?
Darren – Tu n’es pas au courant pour lui alors ?
Daisy – Au courant de quoi ?
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Darren – Il a subi une intervention chirurgicale maman, vous n’en avez jamais parlé ?
Daisy – Non !
Darren – Bon ! Il veut bien avoir des aventures mais ne veut prendre aucun risque, alors…
Désirée – Alors ?
Daisy – Il s’est fait faire une vasectomie pour être sûr de ne jamais être père, c’est tout.
Daisy – C’est tout dit-elle simplement. J’ai engendré un monstre.
Darren – Il m’a avoué être amoureux de toi maman, mais…
Désirée – Avec ta mère, il y a toujours un « mais ».
Darren – Il te trouvait trop éloignée de moi, c’est pour cette raison qu’il ne voulait pas d’enfant
avec toi.
Daisy – Jamais je n’ai voulu avoir d’enfant avec lui, c’est quoi ce délire ?
Désirée – Bon ! Mes chéries, ce n’est pas que je m’ennuie mais… allez maintenant laissez-moi
tranquille, sortez ! Allez sortez !
Daisy – Quoi ! Tu nous mets dehors ?
Darren – Tu oses nous faire ça ?
Désirée – Allez, du balai !
Elles sortent en colère. Désirée s’assoit et s’endort.
Rideau ou obscurité
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Scène Cinq
Désirée est assise. Daisy et Darren entrent. Daisy se précipite vers Désirée et la secoue.
Daisy – Maman, maman tu vas bien ?
Désirée – Mais oui, ça va ! Que se passe-t’il ?
Darren – Bonjour grand-mère, c’est rare de te voir inactive.
Désirée – Une question, vous êtes au courant pour Michaël ?
Daisy – Celui qui ne le sait pas vit sur une île déserte, je sais.
Désirée – Je parle de ton Michaël ma fille, ton Michaël.
Daisy – Es-tu sûre que ça va ?
Désirée – Dis-moi Darren, tu nous le dirais si tu étais enceinte ?
Darren rit – Je ne m’attendais pas à une telle question.
Daisy – Elle a raison, c’est bizarre.
Désirée à Daisy – Et toi ma chérie, tes amours vont-elles comme tu le veux ?
Daisy – Euh ! Oui. Maman, tu ne vas pas très bien on dirait.
Désirée – Si, je veux juste m’assurer que vous êtes heureuses.
Daisy – Oui maman tout va bien, rassure toi.
Darren – Tu veux que j’appelle un médecin ?
Désirée – Je n’ai aucunement besoin d’un médecin, je suis juste heureuse de vous voir.
Daisy – D’accord maman. Prendre l’air te ferais du bien, allons marcher, tu veux ?
Désirée – Tu as raison, faire quelques pas au bras de ma fille chérie me fera le plus grand bien.
Daisy – Il fait doux dehors, tu vas voir.
Daisy va chercher un gilet et aide Désirée à l’enfiler.
Darren – Pendant ce temps je vais préparer du café.
Désirée – C’est très gentil à toi ma chérie mais il y en a dans la cafetière qui est là.
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À Daisy tu as vraiment une gentille fille.
Daisy – Oui je sais. Darren, nous ne serons pas parties longtemps.
Darren – Pas de souci, je gère.
Daisy et Désirée sortent.
Darren – Enfin seule et tranquille !
Va chercher deux tasses à café.
Darren – Ce jour est très important, il pourrait être « le » plus important de ma vie. C’est cool ça,
être jeune, et riche, et…
Daisy et Désirée sont de retour
Darren – C’est déjà vous !
Daisy – Ta grand-mère est trop fatiguée pour marcher.
Darren se lève et va chercher la cafetière, puis, verse du café dans les tasses.
Désirée – Qui ne prend pas de café ?
Darren – Moi. Vous m’excuserez je dois partir, j’ai un devoir à terminer.
Désirée – Dommage ! La prochaine fois alors.
Darren s’approche et embrasse Désirée
Darren – Promis, la prochaine fois. Salut mman !
Elle sort. Désirée pose sa tasse.
Désirée – Tu crois qu’elle va mettre son projet à exécution ?
Daisy – Sûrement. Que va-t-on faire ?
Désirée – J’en suis toute retournée.
Daisy – Tu m’étonnes, et moi donc ! Ma propre fille. Heureusement que j’ai surpris cette
conversation entre elle et Michaël comme quoi ils veulent me supprimer.
Désirée – Une vraie chance.
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Désirée s’éloigne et ôte son gilet. Daisy sort un sachet de sa poche et verse le contenu dans une
tasse.
Daisy – Poison violent. Rit fortement
Darren refait son apparition.
Daisy – Que se passe-t-il ma chérie, aurais-tu oublié quelque chose ?
Darren – Oui ? Les clés de la maison.
Daisy va vers son sac et cherche les clés. Désirée revient et sort un sachet de sa poche et verse le
contenu dans une tasse qu’elle tend à Darren.
Désirée – Darren ma chérie, goûte ce nouveau café, tu m’en diras des nouvelles.
Darren – D’accord mais vite fait alors.
Désirée – Assied-toi pour le boire, tu n’es pas à la minute.
Darren s’assied, boit le contenu de la tasse, et la laisse tomber.
Darren – Je ne… me sens… pas bien.
Puis s’écroule
Daisy – Qu’est-ce qu’elle a, Darren, tu m’entends, que lui as-tu fait ?
Désirée – Moi ? Mais j’ai accompli ce que tu n’aurais jamais osé faire.
Daisy – Tu as tué ma fille ?
Désirée – Je le crains, oui !
Daisy se précipite sur Désirée et l’étrangle. Puis, se précipite vers son sac à main, prend une
arme et se tire une balle en plein cœur. Quelques secondes s’écoulent. Darren se lève lentement,
et va voir les corps.
Darren – Voilà, c’est fini, enfin pour elles. Pauvre Désirée, je savais qu’elle voulait ma mort
alors j’ai changé le poison en sucre. Elle rit fort. Belle réaction de ma chère mère ! À moi les
héritages.
Se dirige vers la tasse de café restant, et boit son contenu.
Darren – Conflit des… à la… santé… des dé…funtes…
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Elle s’écroule près du corps de sa mère et de sa grand-mère. Le téléphone sonne, le répondeur se
met en route.
Répondeur Voix masculine – Allo Désirée ! C’est Michaël, j’ai élaboré un plan afin que Daisy et
Darren nous fiche une paix royale, pour vivre notre amour au grand jour. J’arrive ma vieille. Je
t’embrasse, partout partout.
Rideau ou obscurité
Scène Finale
Désirée dort. La sonnette de la porte d’entrée retentit. Se déplace pour aller ouvrir.
Désirée – C’est toi, entre ma chérie !
Daisy – Bonjour maman, comment te sens-tu ?
Désirée – Pourquoi tu t’inquiètes ?
Daisy – J’ai sonné longtemps et plusieurs fois, mais tu n’as pas répondu.
Désirée – Je viens de faire une sieste, et un affreux cauchemar.
Daisy – Nous en faisons tous. Tu n’as pas une très bonne mine, tu prends bien tes médicaments ?
Désirée – Hein ? Mais oui ! Il avait l’air si réel, c’est terrible.
Daisy – Tu sais à quel point c’est important, n’est-ce pas maman ! Sinon c’est l’hôpital.
Désirée – Darren n’est pas avec toi ?
Daisy – Elle va arriver, elle avait une course à faire.
Vont s’asseoir
Désirée – Comment va Michaël ?
Daisy – Il travaille et va bientôt rentrer, c’est pour ça que je ne vais pas rester longtemps.
Désirée – Tu es à peine arrivée et tu veux déjà repartir.
Daisy – Je t’en prie maman, je passe te voir quatre fois par semaine, j’ai ma vie !
Désirée – Bien évidemment.
La sonnette de la porte d’entrée retentit. Darren entre avec un paquet dans les mains.
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Darren – Bonjour grand-mère, regarde ce que j’ai apporté.
Désirée – Des pâtisseries ?
Darren – Mieux que ça, c’est une crème vanillée qu’il faut napper de sa poudre d’amandes, tu
vas goûter ça, c’est génial !
Désirée – Si tu le dis !
Daisy – Avec un café. Tout le monde en veut ? Tu en as dans ta cafetière ? Maman, je te parle, tu
as entendu ?
Désirée – Oui, euh oui, le café, oui, il y en a dedans.
Daisy – Tu es sûre que ça va ?
Désirée – Parfaitement. Je vais chercher les tasses.
Darren ouvre les sachets de poudre d’amandes qu’elle saupoudre sur la crème vanillée, devant
le regard médusé de Désirée. Daisy verse le café dans les tasses, saupoudre avec du sucre.
Désirée se dirige vers un tiroir, puis revient vers elles avec un couteau qu’elle plante dans le
ventre de Darren, puis de Daisy.
Elles s’écroulent sans un cri, l’une à côté de l’autre. Désirée lâche le couteau, puis se dirige vers
le téléphone.
Désirée – Allo ! La police ? Daisy et Darren ont voulu m’empoisonner. Mais j’ai mis fin au
complot. Moi ? Je suis Désirée.
À peine raccroché le téléphone sonne, le répondeur se met en route. Désirée demeure figée.
Répondeur – Allo Désirée ! C’est Michaël. C’est juste pour dire à Daisy et Darren que je suis
rentré, qu’elles prennent leur temps avec vous parce que je vais préparer leur plat préféré. Je vous
embrasse Désirée. À tout à l’heure Daisy et Darren, je vous aime.
Désirée – Ce n’est pas bien grave, c’est juste un conflit de générations. Ma fille va venir pour
arranger tout ça.
Rideau ou obscurité
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