Le Gnomoniste - La Commission des Cadrans solaires du Québec

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Le Gnomoniste - La Commission des Cadrans solaires du Québec
Le Gnomonist e
Volume VIII numéro 4 , décembre 2001
Chers amateurs des cadrans solaires,
"Si ton frère te quitte pour prendre une autre caravane,
n'oublie pas que le Soleil luit aussi pour lui ! ", (devise
d'un cadran disparu). Tous les jours, le Soleil sert
d'énergie aux dizaines de milliers de cadrans solaires
sur la terre. Et par voie de conséquence, aux collectivités qui les entretiennent. Regardons, en effet, les cadrans sous n'importe quelle latitude (Nord ou Sud) et
n'importe quelle longitude (Est ou Ouest). Partout nous
trouvons de ces instruments miniatures ou monumentaux . Or point n'est besoin d'une grande imagination
pour constater l'animation qui s'empare des cadrans
dès les premières heures du matin, et la symbolique
qui en découle! Mais le Soleil est-il seulement la grande
horloge du monde? Les cadrans sont-ils les reflets d'un
monde de plus en plus divisé, malgré les efforts constants de regrouper les activités humaines en associations internationales, en disant :" nil novi sub sole! "?
Même la sagesse des devises des cadrans semble parfois inefficace et silencieuse comme pour faire oublier
les différences entre les hommes, entre leurs projets de
société, et entre leurs finalités collectives ou individuelles.
Pourtant, l'adage est connu de tous : n'importe quel cadran qui fonctionne devrait être un symbole d'harmonie
entre l'homme et le cosmos. Mais nous sommes en
droit de nous demander si le cadran peut être aussi
autre chose. Peut-il devenir un signe entre les hommes, voire une leçon de liberté et de tolérance? Prenons trois exemples : l'ange au Cadran vertical de la
Cathédrale de Chartres (France), le cadran équatorial
du rajah Jaih Singh II de Jaipur (Inde) et le cadran horizontal de la mosquée Sidi Oqba de Kairouan (Tunisie).
De ces trois cadrans, on ne peut certes pas parler
d'une même représentation iconographique, comme
étant autant de domaine partagé de l'imaginaire, des
fantasmes et de la liberté. On continuera de penser que
c'est au contraire le monde de l'absence de règle qui
prévaut, sauf pour réaffirmer que l'extrême diversité est
la seule règle. Et pourtant, malgré les différences, un
même élan, une même force dynamique semble les
habiter! S'agit-il d'un désir de dépassement des contingences de ce monde, que je n'en serais pas surpris.
Même les incantations païennes semblent s'y identifier
comme autant de joyaux découlant des grandes religions… des grandes philosophies … ou des grands
mythes de la genèse du monde créé.
En effet, les cadrans demandent des qualités intrinsèques pour exister. Je dirais qu' ils sont faits pour le Soleil, mais en demeurant indissociables avec certains de
leurs attributs facilement reconnaissables. Ils sont des
signes heureux dans les paysages. Ils décorent, ils humanisent tout en témoignant d'un temps qui s'écoule
moins vite. Ils créent un sentiment de paix et de repos.
Quelque soit le méridien où nous les installons, les cadrans solaires semblent naître dans la joie, se déployer
dans une source perpétuelle d'étonnement, et se
consumer avant la nuit comme une œuvre de poésie
relatant le destin du Phénix, renaissant de ses cendres.
Certains s'en servent pour marquer l'heure, d'autres
pour indiquer le temps, pour suggérer les saisons, pour
régler les sauts de boussole, pour inviter au recueillement, à la méditation, à la prière… Une fois construit, le
cadran vit par lui-même et s'identifie aux collectivités
qui l'accueillent. Il s'alimente indifféremment à la croix,
au croissant, à l'étoile de David; il s'inspire du compas
et de l'équerre, du sabre et du goupillon, des signes du
zodiaque ou des lois de Kepler. Tantôt évolué, tantôt
primitif, le cadran solaire se fait tout à tous. Son langage se fait alphabet, idéogrammes ou syllabaires. Finalement, le cadran devient œuvre d'art, culture et éducation. Ainsi, avec un cadran solaire, chacun voit midi
à sa porte. Dès lors je ne peux que formuler un vœu :
que le cadran solaire devienne vraiment un symbole
universel reconnu comme tel. Un grand symbole de
paix entre les hommes d'un même peuple, entre les
peuples d'un même continent, entre les continents de
la Terre...
(L. VIII,4)
André E. Bouchard, Ph.D., Rédacteur
Courriel : [email protected]
Commission des Cadrans Solaires du Québec
Dans ce numéro
Les devises horaires latines: les structures syntaxique et stylistique (2e partie) par Mélanie Desmeules ...................................................................... 2
Cadrans du monde: un cadran horizontal musulman par André E. Bouchard ...................................... 4
L'analemme d'Anaximandre à Ptolémée par Mélanie Desmeules ....................................................... 7
Projet de cadran solaire à l'Astrolab du MontMégantic par Francis Tousignant ............................ 10
Des cadrans solaires de partout par Mélanie Desmeules ................................................................12-13
La réunion annuelle de la Commission par Mélanie Desmeules ......................................................... 14
La Commission des Cadrans solaires du Québec, 42 avenue de la Brunante, Outremont, Québec, Canada H3T 1R4
h t t p : / / c a d r a n s _ s o l a i r e s . s c g . u l a v a l . c a/
Les devises horaires latines:
les structures syntaxique et stylistique (2ème partie)
par Mélanie Desmeules
NDLR : (1ere partie : voir LE GNOMONISTE, Vol
8, No 3, sept. 2001, p. 8-9)
-Paronomase
(Mots aux sons voisins dans la même phrase)
Cui domus huic hora.
Jeux sur le sens des mots
St r u c t u r e s t y l i s t i q u e
Voyons maintenant quelques procédés stylistiques
employés par les rédacteurs de devises horaires.
Ces procédés sont les mêmes que ceux employés
(1)
de proverbes en latin classipar les rédacteurs
que! Ainsi, les rédacteurs utilisent des procédés de
composition intégrant des figures de rhétorique, i.e.
des artifices de langage visant à frapper le lecteur.
Les trois grands types de procédés sont les jeux de
sons,
les
jeux de syntaxe et les
jeux sur les
sens
des
mots.
Oxymore
(alliance de mots de sens opposés)
Festina lente (Empresse-toi avec indifférence).
Jeux sur la syntaxe
-Apposition
(Juxtaposition de deux termes simples sans lien)
Festina lente
Vivere memento
Fruere hora
Hora labora
Utere presenti
Fiat lux
Sic vita
Ascipiendo senescis
Carpe diem
Vita hora
Ruit hora
Vita brevis
Tempus fugit
Doceo horas
-Ellipse
(Omission d'un constituant habituel de la phrase)
L'ellipse de différents termes
est assez fréquente dans la
création des devises horaires. Souvent, une partie importante de la phrase peut
manquer, comme le sujet ou
le verbe.
Devise d'un cadran de France:
Avant le lever du soleil demeure le nom du
Seigneur. Du lever du soleil jusqu'à son
coucher, il faut louer le nom du Seigneur.
La vie s'enfuit comme l'ombre
-Assonance et allitération
(répétitions des voyelles et des consonnes)
Hora ne te fallat Hora (assonance en a )
Hora labora (assonance en a )
Nulla sine labore hora
Horas nullius nisi aureas (allitération en s )
Hora non numero nisi serenas (allitération en n )
Ver non semper viviet (allitération en r ).
-Homéotéleute
(répartitions de mots dont la fin rime entre eux)
Dies vulnerant, dies curant.
Post diem, nox; post vitam, mors.
Meam videumbram, tuam videbis vitam.
Nulla sine labora hora.
2
Le Gnomoniste
Dans notre cas, il s'agit de
l'absence du verbe, sousentendu :
- Cui domus huic hora ;
Semper amicis hora ;
Vita in motu
; Sic vita
(Ainsi VA la vie) ; Nulla sine
labore hora
Vita brevis
(La vie EST courte) ; Pax
huic domi Dies quasi umbra
Devise d'un cadran de (Les jours s'ENFUIENT
Trois-Rivières:
comme l'ombre) ; Levite hoDu lever du soleil jusra, celeriter anni (L'heure
qu'à son coucher, il
faut louer le nom du PASSE lentement, les années rapidement).
Seigneur
Mélanie Desmeules
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
-Anaphore
(Reprise (deux fois ou plus) d'un même mot au début
des propositions de la phrase)
Dies vulnerant, dies curant (Les jours blessent, les
jours soignent).
si de trouver une combinaison de plusieurs figures
de rhétorique dans la formation d'une seule devise,
ce qui laisse un souvenir très fort chez le lecteur qui
pourra ainsi retenir à la fois la forme et le jeu stylistique l'accompagnant.
Post dies, nox; post vitam, mors (Après les jours, la
nuit, après la vie, la mort).
Photo d'un cadran du Palais Palffy à Prague:
Claret In Orbe Dies Actetras Hora Pete Vmbras
Que le jour apparaisse au Monde et que les ombres malveillantes disparaissent.
-Enumération
(cascade de trois termes ou plus ayant la même fonction dans la phrase) et gradation (énumération en ordre croissant d'intensité)
Fugiunt, horae, dies, anni (Les heures, les jours, les
années s'enfuient).
-Inversion
(permutation de l'ordre habituel des parties de la
phrase)
Monstrant astra viam roburque ministrant (Les astres indiquent la route et (par conséquent) dirigent
notre force morale).
Photo d'un cadran d'Italie:
La lumière vient après les ténèbres
Conclusion
Cette étude, basée sur environ 120 devises horaires latines, n'est certainement pas complète. Il en
existe des centaines d'autres à examiner afin de déterminer quel procédé de rhétorique a été employé
dans sa rédaction. Ce ne sont pas toutes les devises qui sont formées selon un procédé de rhétorique ou de stylistique.
(1) François Suard et Charles Buridant, " Richesse du proverbe", Vol. II, Typologie et fonctions, Lille, Université de Lille III, 1984, 275 pages.
Certaines devises sont des phrases qui communiquent leur message sans vouloir attirer l'attention
par un quelconque artifice du langage. Il arrive ausVolume VIII numéro 4, décembre 2001
Mélanie Desmeules
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Cadrans du monde:
un cadran horizontal musulman de Kairouan (Tunisie)
par André E. Bouchard
Il existe des cadrans solaires dans diverses régions
du monde. Or la culture ambiante à chaque région
façonne la conception et la réalisation des cadrans.
Sans doute, l'étude de cadrans comme ceux, par
exemple, de la tradition musulmane est-elle précieuse pour se convaincre de la justesse de cet
énoncé? De plus, les événements des derniers
mois sont venus m'inciter à vérifier et à approfondir
mes connaissances concernant l'islam, et en particulier le monde musulman, fortement influencés par
le Coran. J'ai voulu dépasser mes connaissances
accumulées sur la civilisation musulmane à partir de
mes études mathématico-philosophiques ,de mes
voyages et de mes visites de mosquées en Afrique
et en Europe. J'ai donc choisi de mettre par écrit un
premier bilan de mes recherches. Je suis retourné à
mes connaissances passées: la poésie arabe (5001200 après. J.-C), l'astronomie islamique, l'utilisation de l'astrolabe, l'histoire de la trigonométrie
plane et sphérique. Dans tout ce domaine du savoir, j'ai préféré vous présenter une ville de Tunisie,
sa mosquée, mais surtout son célèbre cadran solaire. Ce faisant, j'avais deux motifs: approfondir et
partager des connaissances générale en gnomonique universelle, et nous sensibiliser à des préoccupations des musulmans, alimentés aux décrets découlant de la «fatwa» de quelque autorité religieuse, mais non uniquement identifiés dans un
bloc monolithique. Car même si le Coran est écrit
en arabe; la grande majorité des musulmans (plus
de 75%) ne sont pas des Arabes. De plus, nous tâcherai de dépasser les conceptions usuelles qui se
limitent à des expressions comme la «charia» (loi
fondamentale de l'islam qui fixe les cinq devoirs fondamentaux des musulmans); le «burqa» (vêtement
de bure, avec un tissu grillagé devant les yeux, imposé par les Talibans aux femmes afghanes), la
«djihad» (la guerre sainte), le «hidjab» (foulard des
femmes musulmanes)... J'ai donc choisi une ville
d'Afrique du nord, dont la mosquée et son histoire
en font la troisième ville sainte de l'Islam, mais surtout dont son cadran solaire est intéressant et assez bien documenté.
Le cadran de la mosquée Sidi
Oqba de Kairouan
Le cadran que je présente en est un de 1842 inspi4
Le Gnomoniste
ré par un cadran construit à Damas (en Syrie) en
1372. Mais je commencerai par quelques mots de
la ville (Kairouan) et de sa mosquée. En effet, Kairouan est la ville la plus arabe de la Tunisie. Elle fut
fondée par Oqba ben Nafi en 670 et servit de point
de départ pour la conquête musulmane du Maghreb. Ruinée au XIe. siècle, elle fut reconstruite en-
tre le XVIIe-XVIIIe. siècle. Pour sa part, l'architecture de sa Mosquée est un maillon clé dans l'histoire de l'architecture, au même titre que celles de
Damas, Cordoue (en Espagne) et Ispahan (en
Iran). Construite à partir de 688, la mosquée est le
premier grand lieu de prière musulmane en Occident. Sa salle de prière comprend 17 nefs (dont une
centrale, plus large et plus haute), orientées vers le
mur de la qibla (et la Mecque). La mosquée comprenait 365 colonnes, autant que de jours dans l'année. Voici trois images du minaret (construit entre
724-728 de notre ère), dont deux montrant aussi la
cour intérieure où se trouve le cadran solaire. Dans
une mosquée, il est utilisé, tout comme l'astrolabe,
pour connaître les différents moments de la prière
André E. Bouchard
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
dans la journée.
Or que trouvons-nous dans les mosquées? Des cadrans solaires, bien sûr; mais surtout des astrolabes.
Voici d'abord des extraits
de deux grands spécialistes (S. Guye et H. Michel), dans leur livre Mesures du Temps et de
l'Espace,
(1970).
«Connaître les heures de
la prière, c'était déjà la
prédilection musulmane
pour l'astrolabe. En effet,
Mahomet avait prescrit,
sans grande précision, «que les cinq prières se fissent: la première, quand un homme pouvait distinguer son voisin; la deuxième, vers midi, quand le
Soleil commence à décliner; la troisième, quand le
Soleil, brillant dans la chambre de 'A'isha, n'y projetait aucune ombre; la quatrième, quand les gens
pouvaient encore distinguer l'endroit où retombaient
leurs flêches; la cinquième, après le premier tiers de
la nuit». Nous étions au VIIe s. de notre ère quand
ces préceptes ont été consignés. Depuis, les exégètes se sont acharnés à mettre une précision méticuleuse. L'astrolabe, confié à un spécialiste dans la
mosquée principale de chaque ville, déterminait
l'instant des cérémonies religieuses, qu'on signalait
alors aux autres mosquées.»(pp. 203-204) « L'astrolabe est, en fait, une représentation plane de la
sphère armillaire.»
Il localise les astres pour
un moment quelconque,
passé, présent ou avenir,
et permet d'imiter leur
mouvement apparent. »
On pouvait entre autres y
lire la situation du Soleil,
tant en hauteur qu'en direction; l'heure; les instants du lever et du coucher d'un astre; la durée
de la journée et de la nuit,
etc. Avant l'utilisation du
cadran solaire, nous comprenons sans peine que
l'astrolabe fait partie du
une projection stéréogramobilier
rituel d'une mosphique
quée. Il devient objet
consacré et doit être préservé de la curiosité du
profane. Je ne m'arrêterai pas sur les parties comVolume VIII numéro 4, décembre 2001
posantes de l'astrolabe. Ce n'est pas ici
mon propos. Mais il
faut se souvenir que
les
mathématiciens
s'en empareront et
ajouteront des variantes à, comme la projecstéréographique,
un astrolabe avec son écrin tion
qui suppose l'oeil sur
l'Équateur, au point où ce cercle coupe l'Écliptique.
De nombreux sites Internet nous informent sur le
cadran de Kairouan. La plupart n'insistent pas sur
les détails spécifiques de composition et de fabrication du cadran. J'emprunterai quelques éléments du
site suivant: http://www.ens-lyon.fr/RELIE/Cadrans/
culture/musee/Documents/Kairouan.htm , les éléments de description du cadran solaire. Je me permettrai d'ajouter de l'information aux éléments de
cette description pour en rendre la compréhension
plus accessible. Voici d'abord quelques principes
théoriques (empruntés à D. Savoie)`:………..
Les cadrans musulmans:
quelques principes théoriques
Extraits du Ch. XXIII, La Gnomonique ,
par Denis Savoie, Les Belles Lettres, Paris, 2001,
ISBN 2-251-42016-9
« Certains cadrans solaires musulmans comportent
des indications très diverses, et notamment des
heures de prière. Rappelons qu'il en existe cinq: le
subh à partir du début du l'aube et avant le lever du
soleil; le zohr un peu après midi, l'asr dans le courant de l'après-midi, le magreb après le coucher du
Soleil et avant la fin du crépuscule, et l'isa après la
fin du crépuscule.» p. 311.
La courbure de l'asr .
[NDLR: p indique phi ; et d indique déclinaison ]
« la courbe de l'asr dont la définition la plus courante est: lorsque l'ombre du style a est égale à son
ombre à midi augmentée de sa propre longueur. Il
s'agit bien sûr d'un style droit (ou d'un homme).
la condition imposée se traduit par:
R = a ( 1+ tan ( p - d ) )
R étant la longueur de l'asr ».
« Pour tracer la courbe de l'asr sur un cadran solaire plan d'orientation et d'inclinaison quelconques,
il suffit de connaître pour chaque point du tracé l'angle horaire H (positif) et la déclinaison d du Soleil,
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Le Gnomoniste
5
mon Sud: on lit l'heure en traçant la droite reliant
l'extrémité de l'ombre du gnomon Nord à la base du
gnomon Sud.
a étant la longueur du style
droit.
« L'angle horaire se calcule
par:
cosH =(sin h - sin p sin d) / (cos p cos
d )
h étant la hauteur du Soleil calculée par:
tan h = 1 / ( 1 + tan ( p - d ) )
« On utilisera les coordonnées rectangulaires x et y
de l'extrémité de l'ombre: il suffit de faire varier la
déclinaison du Soleil dans la formule donnant la
hauteur du Soleil, ce qui permet d'obtenir H puis
d'introduire cette quantité dans les formules. On relie alors par une courbe les points obtenus, la
courbe étant d'autant plus précise qu'il y a plus de
points.»
La direction vers la Mecque
« La Qibla est la direction de la Mecque (aujourd'hui
en Arabie Saoudite) vers laquelle les musulmans
doivent se tourner pour prier. Certains cadrans horizontaux indiquent cette direction: il s'agit tout simplement de l'azimut de la Mecque, compté depuis le
Sud. » p.313 (fin de l’extrait de D. SAVOIE)
——————————
Le cadran solaire horizontal de
la mosquée
(Gnomons Nord et Sud de
hauteur G (lat. 36° N.)
Les trois illustrations nous
montrent le cadran solaire
et les gnomons selon la latitude de la ville.
Le pourtour est gradué en
angle horaire du Soleil: un
trait tous les degrés (aux
4mn) sur le bandeau extérieur et un trait plus long
tous les 5 degrés (aux
20mn) sur le bandeau intérieur
ΠGnomon Nord (de hauteur G)
Œ lignes babyloniques : nombre d’heures écoulées
depuis le lever du soleil: 2, 3, ... 8, 9
Œ lignes italiques : nombre d’heures écoulées de-
puis le coucher du soleil: les petits carrés noirs
sur les lignes 15, 16, ... , 22.
ΠCourbe Na (qui part sous le chiffre XIV et qui se
dirige vers le gnomon Est ): prière du asr (prière
de l'après-midi: Ombre = Ombre à midi + G).
ΠGnomon Sud (de hauteur G)
Œ Courbe S : prière du zohr (prière de midi: Ombre
= Ombre à midi + G/4).
ΠGnomon Est (de hauteur g)
Œ pour prévoir la prière de sa (aux dernières lueurs
du crépuscule) à l'aide de l'astrolabe.
Œ Courbe E3: le crépuscule aura lieu dans trois
heures.
Œ Courbe E4: le crépuscule aura lieu dans quatre
heures.
ΠGnomon Ouest (de hauteur g)
Œ pour prévoir la prière de fajr (aux premières
lueurs de l'aube) à l'aide de l'astrolabe.
Œ Courbe O3: l'aube a eu lieu trois heures plus tôt.
ΠCourbe O4: l'aube a eu lieu quatre heures plus
tôt.
C'est un début. Il reste beaucoup de questions
concernant ce cadran horizontal musulman, que
cette simple description ne suffit pas à élucider. Qui
a prétendu que tout cadran solaire était simple à
faire ou à comprendre... Je me promets d'y revenir!
Les segments horaires (V,
VI, VII, ..., XIX) convergent vers la base S du gno6
Le Gnomoniste
André E. Bouchard
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
L'analemme d'Anaximandre à Ptolémée
par Mélanie Desmeules
ment la position du soleil, la longueur et
la direction de l'ombre faite par un gnomon (6). Il s'agit de la résolution d'un problème de représentation de la sphère
céleste. Ainsi, les solutions graphiques
apportées par l'analemmas s'expriment
sur une surface plane, ce qui facilite la
compréhension, pour l'esprit humain, de
"Depuis Anaximandre, nous dit Michel
la mécanique céleste(7).
(1)
Serres , les physiciens grecs savent
reconnaître sur ces projections quelques Du temps de Ptolémée, soit plus de
événements du ciel. La lumière venue deux siècles après Vitruve, l'analemme
d'en haut écrit sur la terre ou la page un revête la même signification et la même
dessin dont l'allure imite, représente les utilité. L'extrait suivant provient du Livre
formes et les places réelles de l'Univers, II de l'Almageste, ou Composition mapar l'intermédiaire de la pointe de stylet." thématique de Ptolémée. Le schéma aiAinsi, pour les Grecs de l'Antiquité, le dera à la compréhension du texte.
gnomon, pièce maîtresse du cadran soChapitre V.
laire primitif, permet de visualiser sur
Comment on trouve les rapports des
une petite échelle le midi, le jour le plus
gnomons à leurs ombres équinoxiales et
long, le plus court, donc indique les équisolsticiales, à midi.
noxes, les solstices et la latitude du lieu
(2)
. Il constitue en quelque sorte " la trace Puisque la terre entière n'est sensiblement que comme un point et un centre,
locale qui note l'heure ".(3)
relativement à la sphère du soleil, en
Le saut vers l'analemme s'effectue tout
sorte qu'il n'y a pas de différence entre le
naturellement lorsque les mathématiciens grecs géométrisent, c'est-à-dire centre E et l'extrémité supérieure du
construisent une figure en deux dimen- gnomon, soit GE ce gnomon, et GKZN
la droite sur laquelle tomberont les extrésions, les différentes composantes strucmités des ombres aux instants de midi;
turant la mécanique céleste. " Le mot
analemme désigne (alors) chez les An- soient tracées par le point E les rayons
que le soleil darde de l'équateur et les
ciens la construction géométrique emtropiques à midi.
ployée pour le dessin de leurs cadrans
solaires, i.e. une projection orthographi- Soit le rayon équinoxial BEDZ, le solstique des cercles de la sphère céleste ".(4) cial d'été HEDZ, celui d'hiver LEMN, de
manière que GK soit l'ombre du gnomon
Selon Vitruve(5), dans son ouvrage De
Architectura, l'"analemmas" était un type en été, GZ celle qu'il jette quand le soleil
et GN celle du tropisimplifié de sphère armillaire qui permet- est dans l'équinoxe,
(8)
tait de trouver en connaissant préalable- que d'hiver." (Voir Figure 1).
L'analemme, tel que l'entendaient les
Anciens, ne correspond pas à l'idée
qu'on s'en fait en gnomonique nordaméricaine, c'est-à-dire la fameuse
courbe en huit qui permet de calculer la
différence entre le temps solaire apparent et le temps solaire moyen.
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
Mélanie Desmeules
Le Gnomoniste
7
Ce qu'on considérait comme des problèmes difficiles de calculs de coniques,
c'est-à-dire les cadrans solaires, ne devient bientôt qu'un exercice mathématique à la portée du moindre géomètre.
Les cadrans solaires, outils de recherche sur le monde et l'espace, se transforment lentement en instrument de mesure du temps.
Figure 1: Représentation schématisée de l'analemma des Anciens. ( Informations tirées de James Evans, 1999, " The Material Culture of
Greek Astronomy ", in Journal of the History of
Astronomy, 30 : 549; et autres déjà cites Notes :
(Serres, et Claude Ptolémée).
Explication : il s'agit d'une projection en deux
dimensions permettant de déterminer la direc- 1) Michel Serres (dir.), éléments d'histoire des
sciences, Paris, Larousse-Bordas, 1997, p.
tion de l'ombre et sa longueur. C'est une vue la101.
térale de la sphère armillaire antique qui servait
en autres à construire des cadrans solaires de 2) Ibid., p. 102.
façon trigonométrique ou graphique.
3) Ibid., p. 141.
Légende
4) Denis Savoie, Gnomonique moderne, Paris,
C J : Axe du monde
S.A.F., 1997, p. 111.
E : Terre
5) Architecte romain du 1er siècle av. J.-C.
E G : gnomon ou style
G K : ombre du gnomon au solstice d'été
6) Gibbs, Greek and Roman Sundials, 1966.
G Z : ombre du gnomon à l'équinoxe
7) Analemme, secteur, trigone ou triangle des
G N : ombre du gnomon au solstice d'hiver
signes. "On s'en sert, en Gnomonique, pour
H M : Tropique du Cancer
tracer les diverses lignes que l'extrémité du
B D : équateur
style d'un cadran solaire détermine sur le
plan de sa table, en s'y projetant pendant
chacun des jours où le Soleil se trouve dans
L'analemme antique, schéma cosmogral'un des douze signes du Zodiaque." Tiré de
phique du monde(9), épure et représentaCharles Boutereau, Nouveau manuel complet
tion géométrique des connaissances
de gnomonique élémentaire, 1895.
grecques et romaines en matière de mé- 8) Claude Ptolémée, Composition mathématicanique céleste, permet donc de résouque, Tome 1er, Paris, Librairie scientifique J.
Hermann, 1927 (réimpression fac-similé de
dre des problèmes astronomiques et tri1813), p. 74.
gonométriques sphériques. Une ère
nouvelle s'ouvre alors en gnomonique : il 9) Serres, op.cit., p. 10.
existe désormais une méthode pratique
et assez simple de construire des cadrans solaires.
8
Le Gnomoniste
Mélanie Desmeules
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
La vie de la Commission (été et automne 2001)
Projet de cadran solaire à
l'Astrolab du Mont-Mégantic
Conception et présentation par
Francis Tousignant
Un cadran solaire est un instrument mesurant le
temps l'aide du déplacement de l'ombre du soleil,
provenant d'une tige appelée style, sur une surface
comportant des graduations.
Explications techniques
Un cadran hémisphérique, où l'ombre du style est
projetée sur l'intérieur d'une surface en demi-cercle.
Ce demi-cercle fait un angle égal avec la latitude du
lieu, par rapport à l'horizontale, c'est-à-dire le même
angle que le style. Pour faire la lecture, l'observateur doit se trouver au sud en regardant vers le
nord. La lecture se fait à l'année.
Symbolique
Tout cadran solaire dépend directement de la puissance lumineuse du soleil. Celui qui est présenté ici
Il existe plusieurs types de cadrans solaires. Le cadran présenté ici applique deux principes différents
et complémentaires. Pour ces deux principes, le
style, orienté selon un axe nord-sud, fait un angle
avec l'horizontale qui est égal à la latitude du lieu
(autour de 45 degrés) :
Un cadran équatorial, où l'ombre est projetée sur
une surface plane qui est perpendiculaire au style
(et parallèle à l'équateur). La lecture se fait sur la
surface supérieure de mars à septembre et sur la
surface inférieure de septembre à mars. Entre mars
et septembre, le soleil forme avec l'horizon un angle
Fig 2 : le cadran représenté en maquette
Fig. 1a : représentation d'un cadran équatorial
plus grand que 45 degrés (latitude du lieu) tandis
que durant le reste de l'année, il forme un angle
plus petit que 45 degrés. Il est à noter que, dans ce
cas-ci, la partie inférieure est cachée par la surface
en demi-cercle du cadran hémisphérique. Il n'est
donc possible de faire une lecture sur ce cadran
que de mars à septembre.
Fig. 3 : la maquette entourée de visiteurs
Fig. 1b : représentation d'un cadran hémisphérique
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
est formé de deux anneaux circulaires entrecroisées pour rappeler la forme sphérique de notre
étoile. Dans cette sphère recomposée, il est possible d'imaginer la terre, le style du cadran étant
Francis Tousignant
Le Gnomoniste
9
orienté selon l'axe de rotation de la terre, et l'anneau perpendiculaire à ce dernier étant son équateur. Il est à noter que l'aluminium, ainsi que la plupart des éléments chimiques formant la terre, ont
été générés par la mort d'étoiles massives.
Bénéfices escomptés
cadrans, il est nécessaire d'aborder les notions
de solstices et d'équinoxes. Par la suite, il faut
parler de la rotation de la terre sur elle-même, de
l'inclinaison de l'axe de rotation de la terre et de
la forme de son l'orbite autour du soleil. Ces notions permettent de suivre et comprendre le processus de correction utilisé pour passer de
Le cadran solaire, dont il est question dans ce document, est à la fois un objet fonctionnel et une
oeuvre d'art. Il rappelle que le soleil, essentiel à la
vie sur terre, est toujours au-dessus de nos têtes,
par la présence ou l'absence de l'ombre projetée
par la tige. L'heure donnée par le cadran est, en
tout temps, différente de l'heure inscrite sur nos
montres. Cette différence de temps fait réaliser qu'il
existe différentes qualités ou textures de temps. On
retrouve un temps brut, donné par le cadran solaire,
qui suit les lents mouvements de la nature et un
temps égalisé, standardisé, travesti qui est donné
par la montre. Il ne faut pas oublier que dans nos
existences, le temps tient une place importante et
incontournable.
En plus d'être un objet de réflexion sur le temps, la
présence du cadran solaire va permettre de rendre
plus vivant l'espace extérieur devant l'Astrolab. L'intérêt porté au cadran solaire par les visiteurs est
grandement enrichi par l'aspect changeant de celuici dû au déplacement de l'ombre du style et à l'interaction possible entre l'humain et l'objet.
Fig 4 et Fig. 5
le cadran de l'Astrolab
No. de Répertoire
283 50,08
Lat. 45°25'N,
Long. 71°07'O
Mais ce qui rend le cadran encore plus intéressant,
c'est qu'il peut facilement servir de point de départ
et de support didactique à des animations extérieures, en journée comme en soirée. Voici quelques
possibilités intéressantes :
Œ Une première possibilité est d'utiliser son volume
sphérique pour faire bien comprendre et visualiser dans l'espace la position de la terre, de son
équateur et de son axe de rotation.
Œ Une deuxième possibilité est d'utiliser le cadran
pour introduire l'importance du soleil dans notre
existence. Cela peut mener à parler de la vie astronomique du soleil (joint à son observation) ou
à parler de son énergie qui est nécessaire à
l'existence des végétaux, base de la chaîne alimentaire.
Œ Une troisième possibilité est la construction
d'une animation pouvant facilement aller jusqu'à
45 minutes. Cette animation permettrait de présenter les différents types de cadrans solaires et
plusieurs notions liées à l'astronomie. Durant les
explications portant sur les différents types de
10
Le Gnomoniste
l'heure du cadran à l'heure de nos montres.
Finalement, en plus d'être un objet en soi attirant et
intéressant pour les visiteurs, ce cadran solaire peut
aider à renouveler et enrichir les sujets d'animations
proposés aux visiteurs par les animateursvulgarisateurs du Parc du Mont-Mégantic.
Les composantes du cadran seront découpées
dans une feuille d'aluminium de ½ pouce d'épaisseur pour être ensuite anodisées. Les gradations et
inscriptions (mode d'emploi, chiffres indiquant
l'heure, proverbe) seront gravées dans le métal. Le
style sera une tige d'acier stainless. Les différentes
pièces seront assemblées à l'aide de vis et de boulons en acier ou en aluminium.
Francis Tousignant
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
Des cadrans solaires
de partout!
par Mélanie Desmeules
Montréal accueillait cette année le 7e congrès de la
North American Sundial Society , rencontre qui se
tenait à l'Hôtel Lord-Berri, du 13 au 15 septembre
dernier. La trentaine de participants, québécois, canadiens, américains, anglais et suisses, ont vaincu
la morosité installée depuis les attentats terroristes
aux États-Unis en partageant leur intérêt commun
pour les cadrans solaires. «Ars longa vita brevis».
Après une première soirée d'accueil, les participants se sont réunis, le 14 septembre. Tous sont
venus pour entendre les présentations de gnomonistes du monde entier. Le Québec était à l'honneur, grâce aux efforts d'André E. Bouchard. Il fit
deux présentations: l'une
portant sur la collection
des cadrans solaires du
Musée Stewart de Montréal; l'autre sur les activités de la Commission des
Cadrans solaires du Québec. Les congressistes
ont alors pu constater le
dynamisme bien particulier des amateurs des cadrans solaires québécois.
André E. Bouchard
Les Européens, pour leur part, tirent profit des siècles de pratique cadranière dont ils disposent pour
créer des cadrans classiques (horizontaux, verticaux, polyédriques,... ), à la différence près des anciens modèles que la technologie leur vient maintenant en aide. Des innovations comme les logiciels
d'infographie, des techniques de gravure et de découpage ultra-précises permettent aux cadraniers
d'aujourd'hui de concevoir des instruments dont la
précision nous émerveille toujours.
Après une journée passer à analyser les derniers
développements de la gnomonique, une visite des
cadrans solaires s'imposait. M. Bouchard, notre
guide, a dû revoir le trajet d'autobus par deux fois
pour satisfaire aux exigences et de l'horaire et du
contrat avec la compagnie d'autobus. En plus de
l'exposition de cadrans portatifs du Musée Stewart,
(présentés au Planétarium de Montréal), les
congressistes ont visité les cadrans suivants: trois
équatoriaux (au Planétarium, au Parc régional de
Longueuil et à la marina de Boucherville); un cadran horizontal (sur l'île Ste-Hélène); un polyédrique
(chez M. Bouchard à Outremont), et deux verticaux
(près de l'Université Mc Gill: rue Milton et rue Docteur-Penfield). Les participants ont semblé apprécier grandement le repas du midi au Restaurant Hélène-de-Champlain, sur l'île-Ste-Hélène; et le banquet du soir, au Restaurant Aux deux Charentes.
Les Américains ont démontré leur savoir-faire
en gnomonique par leurs
présentations axées sur
les mathématiques. Ces
recherches théoriques
débouchent heureusement sur la production
de nouveaux types de
cadrans solaires, tels le
cadran digital de Bob
Kellogg ou le capteur
d'ombre de Fred Sawyer.(photo ci-contre)
D'autres cadraniers, de
facture plus classique,
allient habilement l'art et
la science dans leur
Fred Sawyer
conception de cadrans
ou de marqueurs de solstice ou d'équinoxe, des
pièces monumentales facilement accessibles au
public.
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
Photo du cadran offert à F. SAWYER par la NASS lors du
banquet
Malgré le dénouement écourté de ce congrès
conjoint de la NASS-CCSQ (plusieurs Américains
inscrits n'ont pas pu se rendre à Montréal), tous ont
semblé aimer leur séjour sur notre terre francophone d'Amérique...
Vie de la commission
Le Gnomoniste
11
les».
La réunion annuelle
de la Commission
par Mélanie Desmeules
Plusieurs participants québécois, inscrits à la rencontre de la NASS, sont demeurés à Montréal, le
dimanche 16 septembre, pour assister à la réunion
annuelle de la Commission des Cadrans solaires du
Québec.
Cette courte rencontre (de 9h00-13h30) a été le
moment de faire le point sur la situation présente de
la CCSQ, ses membres, ses activités, sa situation
financière, ses productions et ses projets d'avenir. Il
ressort de cet exercice que la Commission est bien
vivante, grâce à son site web, son Bulletin de liaison LE GNOMONISTE, et aux contributions variées
et variables de chacun des membres. « Il n'en tient
qu'à nous tous qu'elle (CCSQ) continue ses activités sur la même lancée, par une implication dans le
Bulletin de liaison, par la chasse aux cadrans du
Québec ou par la fabrication de nouveaux cadrans ».
Tous ont regardé avec une fierté retenue le document audio-visuel que M. Bouchard avait préparé
sur la Commission et ses activités. Enfin, il faut aussi mentionner que nous avons eu le privilège d'avoir
de l'eau minérale ST-JUSTIN, grâce à la générosité
de Madame Nicole Lelièvre, membre de la CCSQ,
mais surtout la présidente de OGEM / L'eau minérale St-Justin. Nos remerciements vont aux bénévoles et aux commanditaires qui ont permis d'avoir
un grand succès lors des rencontres du 13 au 16
septembre 2001.
En effet, dans le cadre d'activités d'astronomie, organisées par La Société québécoise d'astronomie, Mélanie Desmeules et André Beaulieu ont fait
des présentations et des démonstrations sur les cadrans solaires aux visiteurs du kiosque d'astronomie, au Pavillon du bassin Bonsecours.
Une maquette de cadran en carton était remise à
chaque visiteur, de manière à le sensibiliser au Soleil et à son influence sur les habitants de notre
terre. Il s'agissait, pour la plupart des visiteurs,
d'une première sensibilisation aux principes des cadrans solaires.
Pour sa part, Monsieur Beaulieu aura permis à ses
interlocuteurs de découvrir quelques secrets de son
art de la gravure sur la pierre, et aura communiqué
de sa passion évidente pour les cadrans solaires, et
pour les travaux de la Commission.
Inutile d'ajouter longuement: nous avions sur place
deux excellents ambassadeurs de notre groupe. Et
selon des sources dignes de foi, il serait toujours
question d'ériger un cadran monumental au VieuxPort de Montréal, à l'un des beaux sites d'observation, près du fleuve Saint-Laurent ... (à suivre).
En vrac...
A n i m a t i o n a u x F ê t e s d u Vi e u x Port de
Montréal
La Commission (par deux
de ses membres) a accepté de participer à une
activité d'animation aux
fêtes du Canada, célébrées au Vieux-Port de
Montréal, les 29-30 juin et
1er juillet derniers. Le
thème des festivités était
Une photo de M. Beaulieu, le suivant:«Le Coeur à la
au Vieux-Port de Montréal Fête, la tête dans les étoi12
Le Gnomoniste
Le secrétariat de la Commission a reçu des photos
de cadrans solaires de quelques-uns de nos membres.
Il s'agit des cadrans de Sylvain Levesque, de Sylvain Nadeau, de Mélanie Desmeules et d'André
Beaulieu: du matériel pour des articles dans les prochains numéros de notre bulletin de liaison.
Pour sa part, M. Claude Naud m'a remis des photos, entre autres, d'un cadran installé chez M. Dixon
de Ste-Anne-de-Portneuf.
N'oubliez pas de consulter notre site Web: c'est notre fenêtre ouverte sur le monde de la gnomonie
universelle...
Vie de la commission
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
J'ai jeté un oeil sur ces livres
par André E. Bouchard
« Dans le Alpes du Soleil, les vallées rayonnent en étoile autour de
Briançon. En raison,
peut-être, de leurs liens
privilégiés avec le ciel,
les hommes d'ici réalisent depuis des siècles
de superbes cadrans
solaires au fronton des
églises, sur les édifices
publics ou les plus simples maisons de village.»
«Ils savent utiliser leur art et leur science à piéger amicalement l’astre du jour et la rotation de
la terre pour les mettre au service de la mesure
du temps qui passe»
Une belle collection: le texte est simple et direct. Les illustrations sont nombreuses. Un vrai
spectacle pour les yeux.
« Aux confins des Alpes et de la Méditerranée,
de la France et de l'Italie, ce petit pays est un
lieu de rencontre entre la montagne et la mer,
entre l'azur du ciel et le bleu des flots. Il est
aussi la terre natale de plusieurs grande lignées d'astronomes, ce qui explique qu'il soit le
territoire de magnifiques cadrans solaires.»
Jean-Marie Homet, Franck Rozet, Cadrans solaires du Haut-Pays Niçois , Édisud, Aix-enProvence, 2001, 120 pages, ISBN 2-74490243-8, 14,94 E.
On pourra lire aussi de Jean-Marie Homet:
Jean-Marie Homet, Franck Rozet, Cadrans solaires du Briançonnais, Édisud, Aix-enProvence, 2001, 120 pages, ISBN 2-74490242-X, 14,94 E.
———————————————————————
«Les cadrans solaires», Paris, Massin, 1984.
Avec Pierre Ricou,
« Les cadrans du soleil » Jeanne Laffite, 1984.
Et avec le photographe Franck Rozet, « Cadrans solaires en Queyras », Édisud, 2000.
——————————————
Deux nouveau cadrans pour notre répertoire:
Deux nouveaux cadrans de Sylvain Levesque
à Rimouski
Ils ont demandé environ 450 heures de
travail. Les styles sont en cuivre, les
cubes en aluminium, et les bases en laiton
doré sont montées sur des plaquettes de
bois. Il est aussi en train de faire des recherches sur un cadran du XIXe siècle,
dans la région de métis.
(lettre du 19 octobre 2001).
Faites-nous connaître les vôtres!
Volume VIII numéro 4, décembre 2001
Vie de la commission
Le Gnomoniste
13
La deuxième édition de LA
GNOMONIQUE
commentée par André E. Bouchard
En 1997, Denis Savoie, président de la Commission
des Cadrans solaires de la Société astronomique
de France, publia son livre, "GNOMONIQUE MODERNE",
et par le fait même, poursuivait la tradition française
des traités de gnomonistes: la mise à jour du savoir
concernant l'art des cadrans solaires. Son livre a vite fait autorité de chaque côté de l'Atlantique, chez les lecteurs de culture
française, anglaise et américaine. Malgré la difficulté inhérente à ce genre de publication
(une approche trop mathématique et l'exposé trop succinct),
plusieurs cadraniers et amateurs
de cadrans ont lu et commenté
l'ouvrage de M. Savoie.
la construction d'un cadran droit), puis examinées
toutes les orientations et toutes les formes de surface sur lesquelles on peut effectuer cette projection.
Une brève présentation de l'auteur. Denis Savoie
est ingénieur d'études au CNRS (Centre national de
la recherche scientifique); il dirige le Planétarium du
Palais de la Découverte (à Paris). Docteur en histoire, il est spécialisé dans l'étude des instruments
anciens et en particulier des cadrans solaires.
Il préside la Commission des Cadrans solaires de la
Société astronomique de France depuis près de dix
ans.
—————————————————————–
Enfin Madame Madeleine Dumais m'a légué deux
magnifiques photos du cadran (disparu) des Floralies de Montréal, installé sur l'île-Notre-Dame (à
Montréal).
J'en connais plus d'un qui aura
trouvé dans ce livre une source d'inspiration, un résumé fiable et accessible, et une synthèse intelligible de la gnomonique. Or les membres de notre
Commission seront heureux d'apprendre qu'une
deuxième édition vient de paraître en octobre 2001.
J'invite les lecteurs à lire l'avant-propos de ce livre
(p. 13-14) afin de voir les nouveautés et les limites
de cette nouvelle version. Elle a été
renommée différemment, pour bien
montrer que le contenu est donc
semblable, mais aussi très différent
de la première édition. Je me promets de bonnes heures de lecture
dans mes nombreux temps libres...
histoire de vérifier l'étendue et
l'exactitude de mes connaissances
en gnomonique. Les Éditions Les
Belles Lettres sont situées au 95 bd Raspail, 75006,
à Paris. Bonne lecture.
Denis Savoie, LA GNOMONIQUE, Société d'édition
Les Belles Lettres, Paris, 2001, ISBN 2-251-420169, (455 p.), 295,18 Francs (ou 45 Euros).
Merci à ceux qui ont renouvelé leur cotisation annuelle comme membre de la Commission... N'oublions pas la magnifique exposition de cadrans solaires portatifs du Planétarium de Montréal (jusqu'au
5 janvier 2002).
Bonne lecture.
Joyeuses Fêtes, et à la prochaine.
André E, Bouchard, rédacteur
Dans ce traité de gnomonique (l'auteur est aussi
conseiller en réalisation de gnomonique) sont abordés tous les problèmes de construction (à partir de
14
Le Gnomoniste
Volume VIII numéro 4, décembre 2001

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