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© Catherine Ficaja
Piero Gilardi
Orticello, 1966
FIAC HORS LES MURS - JARDIN DES PLANTES
Orticello, « arrière-cour » en italien, est l’un des «
Tapis-Nature » de l’artiste turinois né en
1942, Piero Gilardi. Exposé lors de la FIAC Hors les
Murs 2015, il a été créé en 1966. L’oeuvre représente un
potager entouré de clôtures, intégralement réalisé en
mousse polyuréthane, un matériau systématiquement
utilisé pour les « Tapis-Nature ». À travers ces œuvres
emblématiques, l’artiste cherche à intégrer des
parcelles de nature factice de tailles diverses dans
notre société de consommation.
Parfois déroulés à la manière de rouleaux de tissus,
les « Tapis-Nature » ont un lien fort avec le monde
industriel. La mousse polyuréthane, dérivé du
pétrole, peut évoquer la pollution des sols voire celle
des légumes d’un jardin domestique. Ici, la nature
totalement illusoire fait singulièrement écho aux
animaux empaillés de la Grande Galerie de l’Évolution :
il s’agit, par l’intervention humaine − même motivée
par un idéal de conservation −, de gommer le « naturel
» du sujet.
d’étouffer les sons, la mousse accroît l’intimité œuvre/
spectateur. Ce rapport s’inscrit dans la mouvance de
l’Arte Abitabile qui cherche à créer un art basé sur
l’interaction. Autre filiation principale : l’Arte Povera
mouvement dans lequel l’usage de matériaux novateurs
et/ou pauvres est encouragé pour mieux désacraliser
l’œuvre, rejeter le marché de l’art et dénoncer la
consommation à outrance.
Entre sculpture et design, Orticello, témoigne d’un
questionnement précurseur sur la place de la nature
dans notre société en devenir. Une démarche poursuivie
et élargie par Gilardi avec l’ouverture en 2008 à Turin
du Parc d’Art Vivant, un centre d’art expérimental
sous forme de jardin où interagissent science, création
artistique et public.
Manon Malin, Adèle Massias, Julie Robin
Elèves de l’Ecole du Louvre
Le concept des « Tapis-Nature » est pour la première
fois apparu lors de l’exposition Machines du Futur
en 1963, où ils servaient d’éléments de décor de «
cellules individuelles d’habitation », lieux de vie d’une
civilisation fictive. L’aspect artificiel des « Tapis-Nature
» est volontairement recherché par Gilardi qui les
conçoit tels les objets usuels d’une culture du futur
privée de nature et qui la recréerait grâce aux nouvelles
technologies. Ces tapis ont l’avantage de pouvoir être
placés partout, permettant ainsi la présence au coeur
de la ville d’une nature douce et ludique. La mousse
polyuréthane est en effet un matériau qui invite au
toucher et le public a été encouragé à s’allonger sur
certains de ces « Tapis-Nature ». Permettant en outre
Depuis 2010, les étudiants de l’école du Louvre participent à une opération originale de médiation, en lien avec le plus large
public. Cet exercice pédagogique de terrain, est également l’opportunité pour l’Ecole de réaffirmer son implication dans l’étude
et la diffusion de l’art contemporain. Retrouvez toutes les notices rédigées par les étudiants à cette occasion sur www.fiac.com