n°10 - Ava

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n°10 - Ava
Saviez-vous que…
Par Charlotte Duranton et Brunilde Ract-Madoux, éthologues au Refuge AVA.
… Les chats présentent des comportements différents avant et après un repas selon la palatabilité de
l’aliment (qualité d’un aliment qui procure une sensation agréable au palais).
Lorsqu’on leur présente un aliment apprécié, les chats flairent le bol, lèchent la nourriture, la
consomment, ils se lèchent les babines puis se toilettent la face. Avec un aliment moins apprécié, la
séquence comportementale est différente : ils flairent la nourriture, se nourrissent puis se lèchent le
museau. Ce dernier comportement est souvent associé à la contrariété chez le chat.
R. Van den Bos et ses collègues – Université d’Utrecht (Pays-Bas),
“Taste reactivity patterns in domestic cats (Felis silvestris catus)”, Applied Animal Behaviour Science (2000).
… Lorsqu’ils sont confrontés à des objets inconnus, les chiens mettent moins de temps à les
approcher lorsqu’ils sont par deux ou en groupe que lorsqu’ils sont seuls. De plus, ils interagissent
plus longtemps avec ces objets (en les reniflant par exemple) lorsqu’ils sont en paire ou en groupe
que lorsqu’ils sont seuls. Ainsi, la présence de congénères diminue la néophobie (peur de la
nouveauté) et favorise l’exploration de nouveaux objets par les chiens.
L. Moretti et son équipe - Université de Toronto (Italie),
“The influence of relationships on neophobia and exploration in wolves and dogs”, Animal Behaviour (2015).
… Les jeunes chevaux qui sont mis en box individuels présentent plus de comportements associés au
stress (comme hennir, piaffer, grignoter les portes du box, s’ébrouer, etc.) que les chevaux qui sont
en paire. De plus, près de 70% des chevaux qui sont en box individuel présentent une ou plusieurs
stéréotypies (orales, locomotrices : tic à l’appui, tic de l’ours, etc.)
E. K. Visser - Animal Science Group (Pays-Bas),
“The effect of two different housing conditions on the welfare of young horses stabled for the first time?”,
Applied Animal Behaviour Science (2008).
… Lorsque les chevaux sont travaillés en hyperflexion de l’encolure ou Rollkur (flexion de l'encolure
du cheval obtenue par la force), ils se déplacent plus lentement et présentent plus de signes
d’inconfort (comme remuer la queue, remuer et lancer la tête, tenter de faire des ruades) que les
chevaux travaillés en flexion normale (ligne du nez à la verticale). De plus, les chevaux travaillés en
Rollkur présentent plus de signes de peur s’ils sont confrontés à un stimulus inquiétant, s’en
approchent plus lentement et réagissent plus fortement en cas de peur que ceux travaillés en flexion
normale. Ainsi, les auteurs concluent que faire travailler les cheveux en hyperflexion, en plus de leur
provoquer un mal-être, les rend plus peureux et donc plus dangereux à monter que les chevaux
travaillés en flexion normale.
U. U. von Borstel - Université de Goettingen (Allemagne),
“Impact of riding in a coercively obtained Rollkur posture on welfare and fear of performances horses”, Applied
Animal Behaviour Science (2009).
… Les chiens réagissent face à un inconnu en fonction de la façon dont ce dernier se comporte avec
leur propriétaire. Lors de ce test, des chiens observent leur propriétaire essayer d’ouvrir une boite
pendant qu’une autre personne neutre reste assise dans la pièce. Une personne inconnue arrive et le
propriétaire lui demande de l’aide pour ouvrir la boite. Selon les groupes, la personne inconnue
accepte d’aider le propriétaire et ouvre la boite, ou refuse et s’en va. Ensuite, on propose aux chiens
d’interagir soit avec la personne inconnue soit avec la personne restée neutre pendant le test. Dans
le groupe où la personne inconnue a aidé leur propriétaire, les chiens préfèrent interagir avec elle,
alors que dans le groupe où elle a refusé d’aider, les chiens interagissent plus avec la personne
neutre.
H. Chijiiwa et son équipe - Université de Kyoto (Japon)
“Dogs avoid people who behave negatively to their owner: third-party affective evaluation”, Animal Behaviour
(2015).
… Lorsque des chiens et des loups sont élevés dans les mêmes conditions = nourris et éduqués par
des familles d’accueil humaines jusqu’à 5 mois, avec des programmes d’éducation au clicker-training,
puis intégrés dans des groupes de congénères vivant en parcs de plusieurs hectares, et qu’on teste
leur réaction face à des objets inconnus, il y a des différences observables. En effet, les chiens sont
moins néophobiques (ont moins peur de la nouveauté) que les loups, et vont donc plus rapidement
au contact de ces nouveaux objets. Par contre, ils interagissent moins longtemps avec les nouveaux
objets que les loups et s’en désintéressent plus vite. Les chercheurs proposent que ces différences
sont dues à la sélection faite sur les chiens lors de la domestication ; pour les loups, la présence de
nouveaux objets est potentiellement dangereuse et il est important qu’ils y prêtent une grande
attention, alors que les chiens ont été sélectionnés pour tolérer (voire ignorer) la nouveauté dans
leur quotidien car cela fait partie intégrante du milieu humain dans lequel ils évoluent depuis des
milliers d’années.
L. Moretti et son équipe - Université de Toronto (Italie),
“The influence of relationships on neophobia and exploration in wolves and dogs”, Animal Behaviour (2015).
… Lorsqu’ils se retrouvent dans une situation potentiellement dangereuse, les chiens ont plus
confiance en leur maitre lorsque ces derniers ont l’habitude d’interagir de façon communicative et
réconfortante avec eux.
G. Cimarelli et ses collaborateurs - Université de Vienne (Autriche),
“How to raise a friendly and relaxed dog? Reaction of pet dogs in a socially stressful situation: is it linked to the
owner interaction style?”, Journal of Veterinary Behavior: Clinical Applications and Research (2014).
… Lorsque l’on entraine des chevaux à aller dans un labyrinthe en forme de T - où ils sont travaillés
en Rollkur (flexion de l'encolure du cheval obtenue par la force) d’un côté, et en flexion normale
(ligne du nez à la verticale) de l’autre côté – et que l’on leur laisse ensuite le choix de choisir vers quel
côté du labyrinthe ils veulent aller travailler, ils choisissent le côté associé au travail en flexion
normale.
U. U. von Borstel - Université de Goettingen (Allemagne),
“Impact of riding in a coercively obtained Rollkur posture on welfare and fear of performances horses”, Applied
Animal Behaviour Science (2009).
… Le comportement des chiens de refuge face à un potentiel adoptant dépend de la façon dont le
personnel du refuge se comporte avec eux. En effet, lorsqu’ils sont mis en présence d’une personne
inconnue, les chiens de refuge l’approchent plus et cherchent plus à interagir avec elle lorsque leurs
soigneurs/promeneurs les considèrent de manière positive et interagissent avec eux de façon
positive (sans punition, en étant patient, amicaux, lors de caresses, jeux, etc.).
C. Arhant et J.Troxler - Université de Médecine Vétérinaire de Vienne (Autriche),
“Approach behavior of shelter dogs and its relationship with the attitude of shelter staff to dogs”, Applied
Animal Behaviour Science (2014).
… Les préférences individuelles de griffoirs utilisés par les chats varient en fonction de leur âge. Les
auteurs ont réalisé une étude avec un questionnaire en ligne auprès de nombreux propriétaires des
chats. Ils ont récolté 4105 réponses de 36 pays différents. Voici quelques résultats de leur enquête :
les chats les plus âgés (entre 10 et 14 ans) préfèrent les griffoirs avec une matière comme du tapis,
alors que les plus jeunes préfèrent de loin le sisal sur des arbres à chats de 2 niveaux ou plus. La
plupart des chats ont plusieurs griffoirs à leur disposition. Le substrat le plus offert est le tapis. Les
chats qui sortent utilisent un peu moins les griffoirs de la maison que les chats vivant exclusivement
en intérieur. Par contre, quel que soit leur mode de vie, ils sont 52% à effectuer des griffades
inappropriées. Lorsque les chats utilisent un griffoir et qu’ils sont récompensés (félicitation ou
récompense alimentaire), ils ont tendance à plus l’utiliser.
C. Wilson et collaborateurs - Wildfern Way (Canada), Ecole de médecine vétérinaire, Université de Californie
(Etats-Unis), Laboratoire Ceva Santé Animale (France),
“Owner observations regarding cat scratching behavior: an internet-based survey”, Journal of Feline Medicine
and Surgery (2015).

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