Rhume des foins La muqueuse nasale : comment protège-t

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Rhume des foins La muqueuse nasale : comment protège-t
Rhume des foins
La muqueuse nasale : comment protège-t-elle de la maladie ?
Près de 20 000 litres d’air passent chaque jour à travers notre nez. Toute une série de substances peuvent donc
pénétrer dans notre corps si la muqueuse nasale ne joue pas efficacement son rôle. Cette muqueuse forme une
barrière contre les éventuelles substances néfastes. Le mucus est une matière élastique visqueuse qui retient les
particules indésirables. Grâce à cette matière – mais aussi aux cils présents sur la muqueuse -, la muqueuse
empêche que toutes ces particules puissent pénétrer plus profondément dans notre corps et s’y répandre. Grâce
à la quantité élevée de cils présents sur la cloison nasale, ce mucus est dirigé vers le pharynx et est ensuite
excrété.
Une inflammation de la muqueuse
Une rhinite allergique est une réaction excessive de la muqueuse du nez à certaines substances qui sont
considérées à tort comme étant néfastes (les pollens, acariens, etc.). La muqueuse commence à s’enflammer, à
enfler (œdème) et à produire une quantité abondante de mucus. Nous parlons de rhume des foins lorsque cette
réaction allergique survient en raison du pollen. Il s’agit donc de troubles qui n’apparaissent pas durant toute
l’année, mais uniquement durant la saison des pollens.
Allergie : un processus en deux phases
Une seule et même réaction est à la base de la rhinite allergique et du rhume des foins : il s’agit d’un processus
d’inflammation allergique. Ce processus d’inflammation ne démarre pas immédiatement. Une allergie survient en
deux phases.
1. Notre corps est avant tout exposé à un allergène (pollens, acariens, etc.). Les allergènes sont des substances
qui sont qualifiées à tort de néfastes par le corps et qui provoquent donc une réaction immunitaire. Cette
réaction immunitaire consiste à produire des anticorps spéciaux : les immunoglobulines (IgE). Il s’agit de la
phase de sensibilisation.
2. Si nous entrons à nouveau en contact avec l’allergène, les cellules dans lesquelles sont stockées ces
immunoglobulines (les mastocytes) vont l’identifier et transmettre un signal d’alarme. Les immunoglobulines
vont alors libérer un médiateur physique appelé 'histamine'. Cette histamine se fixe aux récepteurs cellulaires
(les récepteurs H1) et provoque les symptômes de l’allergie : la muqueuse enfle et procure la sensation d’un
nez bouché. De plus, une quantité abondante de mucus est produite. Ce mucus fait couler le nez. Lorsque la
muqueuse devient irritée, vous éternuez souvent et vigoureusement.
Rhume des foins ou rhinite allergique ?
Nous parlons de rhinite allergique lorsque notre nez coule ou, au contraire, se bouche, lorsque nous éternuons
sans cesse ou lorsque nous ressentons une sensation de démangeaison au niveau du nez ou des yeux durant une
période de temps prolongée et de façon récurrente.
Une rhinite allergique peut être provoquée par des acariens, des champignons, des animaux domestiques, etc.
Mais aussi par le pollen des arbres (surtout le bouleau) et des herbes. Lorsque le pollen est à la base d’une rhinite
allergique, nous parlons de ‘rhume des foins’. Cette forme de rhinite allergique peut survenir de mi-février à août.
Les troubles sont moins fréquents durant certaines périodes et bien plus réguliers durant d’autres périodes. Les
herbes, les arbres et les plantes en floraison déterminent le nombre de symptômes que vous éprouvez. En effet,
nous ne sommes pas nécessairement sensibles à toutes les herbes, à tous les arbres et à toutes les plantes.
Comment différencier une rhinite allergique provoquée par le pollen (un
rhume des foins, donc) d’une rhinite allergique provoquée par des acariens,
par exemple ?
Dans le cas d’un rhume des foins, les troubles apparaissent durant moins de 4 jours par semaine ou durant moins
de 4 semaines d’affilée. Dans le cas d’une rhinite allergique provoquée par d’autres facteurs que le pollen, les
troubles apparaissent durant plus de 4 jours par semaine ou durant plus de 4 semaines d’affilée.
Symptômes du rhume des foins

Nez qui coule

Éternuements

Sensation de démangeaison au niveau du nez / des yeux

Nez bouché

‘Rhume permanent’

Rougeur de la conjonctive de l’œil

Larmoiement
Lorsque le rhume des foins n’influence pas le sommeil, les activités quotidiennes, le sport et les loisirs et
n’empêche pas de fréquenter l’école, nous parlons de troubles légers.
Lorsque le rhume des foins perturbe le sommeil, les activités quotidiennes, le sport et les loisirs ou lorsque
d’autres symptômes gênants apparaissent, nous parlons de troubles modérés à graves.
Différence de symptômes entre le rhume des foins, la rhinite allergique et le
rhume ordinaire
Symptômes
Début
Durée
Survenue
Rhume des foins
Nez qui coule, avec du
mucus fin et liquide. Pas
de fièvre.
Rhinite allergique
Nez qui coule, avec du
mucus fin et liquide. Pas
de fièvre.
Immédiatement après
une exposition aux
allergènes.
Durée identique à la
durée d’exposition aux
allergènes.
Durant les saisons des
pollens.
Immédiatement après
une exposition aux
allergènes.
Durée identique à la
durée d’exposition aux
allergènes.
Peut survenir durant
toute l’année.
Rhume ordinaire
Nez qui coule, avec du
mucus jaune liquide ou
épais. Légère
augmentation de la
température.
1 à 3 jours après une
exposition au virus.
5 à 7 jours.
Peut survenir à tout
moment de l’année.
Le calendrier des pollens : des informations quotidiennes sur le pollen
Le pollen est contenu dans les herbes, arbres, fleurs et plantes et est
surtout suspendu dans l’air lors de la période de floraison. Les arbres
fleurissent tôt au printemps : l’aune et le noisetier de janvier à mars, le
bouleau de fin mars à mai. Les herbes poussent d’avril à septembre. La
plupart des arbres et des plantes fleurissent de mai à septembre. Les
symptômes d’une allergie au pollen sont les plus forts lorsque la
concentration de pollen dans l’air est la plus élevée. Il s’agit souvent de
l’après-midi en cas de temps sec, chaud et venteux.
Une allergie au pollen peut s’accompagner d’une allergie à certains fruits
et légumes. Nous parlons alors d’allergie croisée. L’allergie croisée entre
les bouleaux et les pommes est un exemple connu. Cette allergie croisée
porte aussi le nom de syndrome de Paraberk.
Si vous savez à quels pollens vous
êtes sensible, le calendrier des
pollens peut être un instrument
d’information particulièrement
utile. Vous pouvez ainsi mieux
vous protéger du rhume des foins.
Inversement, vous pouvez déduire
du calendrier des pollens à quels
pollens vous êtes probablement
sensible en contrôlant le pollen
présent dans l’air au moment
précis où vous éprouvez les
symptômes liés au rhume des
foins.
L’hérédité joue un rôle important dans le cas d’une allergie. Le risque de
développer une allergie s’accroît si l’un de nos parents est allergique et est
particulièrement élevé lorsque les deux parents présentent la même
allergie. Lorsque la cause de l’allergie est découverte, il est possible
d’intervenir et d’éviter au maximum l’exposition aux allergènes concernés.
Ce calendrier des pollens fournit des informations générales.
La température, le vent et de façon plus générale les conditions climatiques globales influencent toutefois
considérablement le taux de grains de pollen dans l’air. Pour cette raison, une information journalière relative aux
pollens n’est pas un luxe superflu :

Le bulletin météorologique vous fournit une indication du nombre de grains de pollen présents dans l’air ;

Vous pouvez appeler la permanence téléphonique pollens au numéro 0900 10073.

Vous trouverez aussi des rapports quotidiens concernant certains pollens sur le site Web
Que pouvez-vous faire vous-même ?
Principe de base = évitez les allergènes !
Si vous connaissez les stimulants qui provoquent les troubles, vous pouvez essayer de les éviter. Des tests
allergiques peuvent déterminer à quoi vous êtes précisément allergique. Parlez-en avec votre médecin traitant.
Quelles mesures pouvez-vous adopter ?
Essayez d’éviter au maximum tout contact avec l’allergène (pollen).

Gardez les portes et fenêtres fermées durant la journée. Aérez votre maison après une averse, tôt le
matin (avant 09h00) ou tard le soir (après 21h00). La concentration de pollen est alors la plus basse.

Essayez de rester à l’intérieur en fin de matinée et en début de soirée, lorsque la concentration de pollen
dans l’air est la plus élevée.

Vos animaux domestiques répandent aussi dans votre maison du pollen qu’ils apportent de l’extérieur.
Tenez-en compte. En outre, de nombreuses personnes sont allergiques aux poils des animaux
domestiques. Cette allergie peut se renforcer en présence de pollen.

Consultez régulièrement le calendrier des pollens ou informez-vous en appelant la permanence
téléphonique pollens au numéro 0900/10073 pour vous protéger.

Lorsque vous roulez en voiture, gardez les fenêtres fermées et coupez le système de conditionnement
d’air ainsi que la ventilation. Il existe des systèmes de ventilation équipés d’un filtre à pollen.

Portez à l’extérieur des lunettes de soleil contre l’irritation des yeux, surtout lorsque le temps est
venteux.

Évitez de porter des lentilles de contact. De nombreuses particules peuvent en effet s’y coller.

Évitez les hautes herbes et les endroits où le gazon vient d’être tondu. Demandez à quelqu’un d’autre de
tondre la pelouse. Un gazon tondu régulièrement produit moins de pollen.

Restez à l’intérieur durant les jours secs et venteux.

Prenez une douche chaude après une promenade pour faire partir le pollen de votre corps et changez de
vêtements.

Lavez régulièrement vos vêtements, mais ne les faites pas sécher à l’extérieur.

Évitez la fumée de tabac et les espaces enfumés. La fumée provoque en effet un picotement
supplémentaire et une réaction plus rapide au pollen. Évitez de fumer vous-même.

Passez régulièrement l’aspirateur et utilisez un aspirateur équipé d’un filtre de qualité. Le pollen se
dépose vite sur le sol (en l’absence d’humidité). Vous pouvez ainsi réduire au maximum la concentration
de pollen dans votre maison.

Le rhume des foins s’aggrave en présence de poussière, de chlore, d’ammoniac, de laque pour les
cheveux, de gaz d’échappement ainsi que de fleurs et plantes fortement odorantes. Évitez les fleurs et
plantes en floraison dans votre maison.

Vous pouvez réserver vos vacances à la mer ou à la montagne, les concentrations de pollen y sont
moins élevées.

Ne vous frottez pas les yeux. Soulagez de préférence l’irritation en vous rinçant les yeux à l’eau tiède ou
en y appliquant un gant de toilette humide.
Si tout cela n’aide pas, vous pouvez prendre des médicaments.
Quels sont les médicaments qui peuvent vous aider à lutter contre le rhume
des foins?
Faire la distinction entre la rhume, le rhume des foins et la rhinite allergique n'est pas toujours simple. Votre
médecin peut vous aider.
Si vous savez que vous souffrez du rhume des foins, nous serons heureux d’en discuter, ensemble, à la
pharmacie afin de vous trouver la meilleure solution. Vous pouvez aussi en parler avec votre médecin, il vous
aidera à atténuer les symptômes du rhume des foins. Si nécessaire, nous vous demanderons toujours de
consulter votre médecin.
Les antihistaminiques
Les antihistaminiques suppriment les démangeaisons, l’écoulement nasal, les éternuements et les yeux
larmoyants, mais ils ont moins d'effet sur la congestion nasale. Ils se présentent sous forme de pulvérisation
nasale, de gouttes pour les yeux ou sous forme de comprimés.
Il ne faut pas utiliser ces moyens quotidiennement. Prenez-les uniquement si nécessaire et arrêtez-vous dès que
vous vous sentez mieux. Le calendrier pollinique vous informe sur la présence de pollen dans l’air et en quelle
quantité afin d’atténuer vos symptômes.
Vous pouvez prendre des antihistaminiques sous forme de comprimés, de vaporisateurs nasaux ou de gouttes
pour les yeux.
• Les vaporisateurs nasaux et les gouttes pour les yeux s’utilisent deux fois par jour, de préférence
immédiatement après le lever, avant l'exposition à l'allergène et une seconde fois dans la soirée. Ils agissent
endéans les quinze minutes.
• Les comprimés sont pris 1 à 2 fois par jour et agissent généralement après une heure. Attention: les
comprimés antihistaminiques provoquent une certaine somnolence. Il est préférable de les prendre au
moment du coucher. Après 3 jours, il vous sera possible de juger si ce médicament est approprié ou non. Si
vous ne rencontrez aucune amélioration, un autre médicament pourra probablement vous aider.
Chez certains individus, ces médicaments peuvent - en particulier au début du traitement – provoquer de la
somnolence. Gardez toujours cela à l'esprit!
Tenez le calendrier pollinique à l’oeil (www.airallergy.be ou 0900/10073 ou www.pollen-info.be/fr). Lorsqu'on
s'attend à une forte concentration de pollen, il vaut mieux être prévoyant en prenant déjà vos antihistaminiques
la veille au soir.
Des applications pour votre smartphone sont également disponibles; elles vous informeront de la présence de
pollen dans l’air dans votre quartier (Application Info pollen: disponible dans l'App Store (iPhone) et le Pay store
(Android).
Produits décongestionnants
Si vous souffrez d'une congestion nasale gênante, vous pouvez utiliser temporairement un produit
décongestionnant.
Il vous permettra de réduire rapidement la congestion nasale. Ces produits sont souvent utilisés en combinaison
avec des antihistaminiques.
Ils existent également sous forme de comprimés ou de spray nasal.
Le spray ne doit pas être utilisé plus de 7 à 10 jours. Si vous l’utilisez plus de 10 jours, il peut provoquer une
congestion nasale chronique.
Cromoglycates
Les cromoglycates se retrouvent dans les vaporisateurs nasaux et dans les gouttes pour les yeux. Il est
recommandé de les utiliser de manière préventive, c'est à dire avant l'exposition à l'allergène. Il est utile de
commencer le traitement 3 semaines avant la saison pollinique. Malheureusement, ce moyen n’est efficace que
durant un court laps de temps et cela signifie qu’il vous faut l’utiliser 4 à 6 fois par jour. Un résultat optimal peut
être obtenu après quelques semaines. N’arrêtez donc pas trop vite le traitement si vous ne remarquez aucun
effet. Attendez et évaluez l’effet au bout de 3 semaines d’utilisation.
Les corticostéroïdes
Si vous avez des symptômes graves, ou si le nez reste bouché, il est possible que votre médecin vous prescrive
un corticostéroïde nasal.
Il n’agit qu’ au bout de quelques jours. Utilisez le spray nasal chaque jour. Après 2 semaines, il vous sera possible
d’évaluer si ce médicament est efficace. Si ce n’est pas le cas, demandez conseil à votre médecin ou à votre
pharmacien.
Il est nécessaire de bien agiter ce médicament avant chaque utilisation. En effet, le médicament ne se dissout
pas dans le spray nasal et retombe donc à chaque fois dans le fond. Secouer le spray solutionne ce problème.
L'utilisation nasale prolongée n’est pas nocive, mais peut parfois rendre la muqueuse nasale vulnérable aux
corticostéroïdes. Cela peut facilement provoquer des saignements nasaux. Il vous est possible de prévenir les
saignements de nez en vous éloignant de la cloison nasale.
Antagonistes des récepteurs des leucotriènes
Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes bloquent l’activité des substances appelées leucotriènes
(substances qui provoquent l'inflammation et le rétrécissement des voies respiratoires) et agissent sur les
symptômes des yeux et du nez. Ils sont plus efficaces quand ils sont utilisés juste avant la saison pollinique. Par
la suite, ils peuvent prévenir une attaque. Ces substances sont principalement utilisées lorsque vous souffrez
d'asthme.
Vaccination aux allergènes ou désensibilisation
Dans les cas graves et lorsque la médication n’aide pas suffisamment, le médecin (médecin traitant, allergologue)
peut décider de la nécessité d’une vaccination aux allergènes ou d’une désensibilisation. Il convient avant tout de
déterminer à quelles substances une personne réagit de façon allergique. Ces substances allergènes sont ensuite
introduites dans le corps pour rendre le système immunitaire tolérant et pour qu’il ne produise plus de réponse
immunitaire allergique sévère lorsque vous entrez en contact avec l’allergène. Il s’agit d’un traitement
relativement. long.
Quand consultez votre médecin?
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lorsque les résultats sont insuffisants après plusieurs jours de traitement (évaluables après 3 jours)
lorsque l’écoulement nasal est jaune/vert
lorsqu’un enfant, de moins de 6 ans, se plaint, pour la première fois, de symptômes évoquant le rhume des
foins
si votre souffle est court ou si la respiration est sifflante
s’il y a douleur à l’oreille ou douleur faciale
si vos yeux sont rouges et douloureux et si les sécrétions lacrimales sont colorées et sirupeuses
lorsque le nez bouché est chronique sans que les autres symptômes du rhume des foins n’apparaissent
si vous pensez que vous utilisez les gouttes nasales et/ou les sprays de manière chronique
Auteur: Phn M. Haems
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