Discours remise médaille Pennec

Transcription

Discours remise médaille Pennec
Discours de Jean-Claude VILLEMAIN
Maire de Creil,
Conseiller général de l’Oise.
Remise de médaille à Madame Elisabeth Pennec
Creil, le 11 mars 2009
Madame la Ministre,
Monsieur le sous-préfet,
Mesdames et Messieurs.
« Allons bon... la revoilà !! », me suis-je dis en entrant tout à l’heure dans cette salle.
Elisabeth viendrait-elle nous jouer le début d’une nouvelle saga « PENNEC, le retour - Episode 1
» !! .
Est-ce que 7 mois seulement après son départ, elle aurait déjà « craqué » et non contente de son
bilan de 25 ans de bons et loyaux services auprès des Creilloises et des Creillois, aurait-elle décidé
de rempiler ?
Et bien non : Elisabeth qui a tant donné à la ville pendant toutes ces années est seulement là, ce
soir, pour recevoir.
- Recevoir d’abord les marques d’amitié des élus et de ses collègues qui ne l’ont pas oubliée. Tous
ne sont pas présents car la salle du conseil municipal n’aurait pas suffit à les accueillir mais ils
partagent, vous le savez ce moment avec vous.
- Recevoir ses amis aussi, qui se sont déplacés parfois de loin, pour partager, avec elle, ce moment
solennel. Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue à Creil.
Je tiens tout particulièrement à saluer Madame Marylise LEBRANCHU, venue tout spécialement de
cette Bretagne, si chère à Elisabeth, pour cette soirée.
Je profite de votre présence, Madame la Ministre, pour regretter que, dorénavant, notre politique
judiciaire soit plus présente dans la presse people que dans les tribunaux, …enfin ceux qui
restent..., et que la présence médiatique se soit substituée au travail de fond qu’Elisabeth Guigou et
vous-même avez réalisé, et avec talent, dans ce ministère majeur de la République.
- Recevoir enfin cet Ordre National du Mérite, car si cette décoration se contente parfois simplement
d’orner des boutonnières, elle sera en ce qui vous concerne et à travers vous, chère Elisabeth, la
marque de l’hommage dû au service public et à ceux qui le servent.
Il y a quelques mois encore, on nous expliquait que le service public, c’était « ringard » et qu’au titre
de la modernité, il fallait supprimer des fonctionnaires, libérer le marché, privatiser tout et à tout va.
Ce qui était moderne c’étaient les subprimes, les banques, le CAC 40, Bernard MADOFF, WallStreet, Georges Bush, les stocks options, Alain MINC.
En quelques semaines, cette belle théorie s’est effondrée et les mots et les noms que je viens de
citer, une triste litanie.
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La preuve a été faite que le marché doit être régulé, les banquiers contrôlés et que pour maintenir la
cohésion financière et sociale du monde, il fallait des volontés politiques fortes, des Etats puissants
dotés de services publics innovants.
Oui innovant ! … et le travail réalisé par Elisabeth PENNEC et ses équipes durant 25 ans est la
démonstration que le service public sait innover, qu’il sait se remettre en cause. Elle a prouvé qu’il
sait aussi se réorganiser, renouveler ses missions, se mettre en phase avec une société qui
change.
Lors de votre départ, j’avais particulièrement insisté sur un projet que vous aviez piloté et mené à
bien de bout en bout et avec succès.
En effet, dès 1991, dans le cadre des premiers contrats de ville, encore expérimentaux, Creil s’est
doté d’un Centre d’Economie Sociale et d’Aide Municipale : le CESAM, notre bébé, peut être même
le premier, dans ce domaine.
Il y a près de 20 ans, et parmi les tous premiers, nous avons créé, sur le plateau Rouher, une
épicerie sociale accompagnée d’un lieu d’échange et de rencontre : un lieu ressource pour les plus
fragilisés et les plus démunis.
Eh bien 20 ans après, notre CESAM est plus que jamais, hélas utile, puisque depuis le début de
cette année 2009, l’aide alimentaire que nous apportons est passée de 8 000 à 10 000 € par mois,
soit 25% d’augmentation par mois.
Avec vous, nous avons innové, nous avons travaillé et nous avons su pérenniser une structure qui
répond aujourd’hui pleinement aux besoins de nos concitoyens.
Mais nous ne l’avons pas fait dans un but marchand et lucratif, mais pour préserver la solidarité,
aider le plus grand nombre, soutenir les accidentés de la vie économique qui délaissent ceux qui ne
lui servent à rien.
C’est cela la force et l’honneur du service public !
Je viens d’évoquer le travail que vous avez accompli au CESAM sans préciser que vous aviez
officié auparavant en qualité d’infirmière dans le dispensaire municipal du plateau Rouher.
L’expérience réussie du CESAM vous a permis ensuite de prendre les fonctions de directrice
adjointe du CCAS, pour devenir quelques années après, à la demande de Jean ANCIANT,
directrice générale adjointe.
Là encore, vous avez excellé en mobilisant les énergies. Puis Christian GRIMBERT vous a
demandé de devenir sa directrice de cabinet. A chaque fois, cela a été un temps de réflexion court
et un oui enthousiaste. Enfin vous avez accepté, ultime charge et ultime consécration de devenir
directrice générale des services.
Un parcours exceptionnel, une foi inébranlable dans le service public, une envie d’innovation, une
force mobilisatrice et un brin de folie : tel est votre portrait.
Dans quelques minutes, Monsieur Abdel AISSOU vous remettra les insignes de Chevaliers de
l’Ordre National du Mérite.
Jamais Médaille ne fut plus méritée à titre individuel, mais je vous connais Elisabeth et je sais que
cette décoration vous la dédirez à tous les acteurs de ce service public que nous aimons tous et que
nous défendrons toujours pied à pied.
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Je disais en introduction : « Allons bon, la revoilà ! ». Vous savez que cette remarque était
bienveillante et que vous êtes et serez toujours la bienvenue dans cette maison, Madame le
Chevalier… !! .. Mais pardon j’anticipe.
Place aux honneurs, et que notre reine des piqueuses se fasse maintenant épingler !
Je vous remercie de votre attention.
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