Rentabilité oignon

Transcription

Rentabilité oignon
INSTITUT NATIONAL DES RECHERCHES AGRICOLES DU BENIN
(INRAB)
~o~~o~~o~~o~~o~~o~
CENTRE DE RECHERCHES AGRICOLES D’AGONKANMEY
(CRA-A)
~o~~o~~o~~o~
PROGRAMME ANALYSE DE LA POLITIQUE AGRICOLE
(PAPA)
~o~~o~~o~
Rapport Technique
Rentabilité financière des nouvelles structures de stockage de
l'oignon au Bénin
Ir. Dominique AFOMASSE (MSc.)
&
Ir. Aminou AROUNA
© Août 2004
2
1. INTRODUCTION
Dans le cadre de la diversification des filières agricoles, les cultures maraîchères
connaissent un essor au niveau de certaines régions du pays. Ainsi, la culture de l’oignon fait
l’objet d’un développement important dans les sous préfectures de Karimama, Malanville,
Glazoué et au niveau du cordon littoral entre Ouidah et Grand Popo.
Dans la zone Malanville–Karimama, les superficies emblavées pour l’oignon ont
évolué de 298 ha à 1510 ha entre 1995 et 2002 (CARDER Borgou, 2003). La production
quant à elle est passée de 2 915 tonnes à 21 625 tonnes pour la même période. Actuellement
cette culture constitue pour les communes de Malanvillle et de Karimama, une culture de
rente, pratiquée de façon intensive. Parmi les cultures maraîchères, l’oignon est la culture
prédominante pratiquée par 77 % des producteurs sur la presque totalité des superficies
emblavées en cultures maraîchères (LESR/OBAR, 1987). Selon ces auteurs, la marge brute de
la production de l’oignon est au moins sept fois supérieure à celle à l’hectare des cultures
pluviales. Ainsi, l’oignon joue un rôle essentiel dans la formation du revenu monétaire
En période d’intenses activités de récolte (Janvier-Mars), l’oignon béninois alimente
les pays comme le Togo et le Ghana (Ahoyo et al., 2001) qui représentent des marchés
régionaux importants. A partir du mois de juin, l’offre de l’oignon béninois devient faible et
est satisfaite par les oignons importés surtout en provenance du Niger. Ce déficit entre les
besoins de consommation et la production s’explique par les faits suivants :
la production nationale n’est pas suffisante pour couvrir les besoins des populations et
elle subit encore d’importantes pertes post récolte,
les producteurs ne disposent pas de technologies appropriées de stockage/conservation
les bulbes d’oignons subissent d’importantes pourritures.
Pour lever cette contrainte de stockage, différents types de structures de stockage ont
été proposés aux producteurs mais, ces résultats techniques doivent être confortés par des
analyses socio économiques. Il s’est avéré alors nécessaire de mener des investigations sur les
aspects socio-économiques de ces nouvelles nouvelles structures de stockage proposées. En
effet, en prenant en compte les expériences passées, il est indispensable aujourd'hui d'associer
les aspects sociaux et économiques à l'élaboration de toute technologie. Ce qui permet d'éviter
les erreurs susceptibles d'être préjudiciables à l'adoption et à la diffusion ultérieure. Ainsi, la
présente se propose de répondre aux questions suivantes :
- les nouvelles structures de stockage de l'oignon sont-elles acceptables par les producteurs?
- quelles sont les contraintes et avantages liés à ces structures en tenant compte des conditions
socio-économiques des producteurs?
- ces structures présentent-elles une rentabilité financière supérieure à celle des technologies
paysannes?
- existe-t-il des facteurs potentiels pouvant améliorer la rentabilité de ces structures
proposées?
Cette étude a pour objectif de faire une analyse de la rentabilité financière et les perceptions
paysannes des structures améliorées proposées pour le stockage des bulbes d'oignon au Bénin.
De façon spécifique, il s'agit de :
- Evaluer la rentabilité financière des différents systèmes de stockage d'oignon au
Bénin.
- Identifier les facteurs potentiels à même d'améliorer la rentabilité des nouvelles
structures de stockage d'oignon.
Le présent rapport est structuré en quatre parties. L’introduction donne la justification
de l’étude, la section 2 est consacrée au matériel et méthodes tandis que la section 3 présente
3
les résultats et discussions de cette étude. Enfin, la section 4 retrace les grandes conclusions
qui découlent des discussions.
2. MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel
Cette étude a été menée dans 7 villages répartis dans les communes de Malanville et de
Karimama dans le département de l’Alibori (Tableau 2.1). Ces villages sont ceux où les tests
en milieu réel des structures de stockage ont été menés. L’enquête par questionnaire structuré
a été réalisée auprès de producteurs d’oignon au cours du mois de juillet 2004. L’échantillon
enquêté est de 161 producteurs et productrices d’oignon.
Tableau 2.1. Répartition des enquêtés suivants les différents villages d’étude
Commune
Arrondissement Village
Malanville Karimama
Garou
Garou
25
Garou Tédji
28
Madécali
Madécali
28
Tombouctou
Molla
26
Tombouctou
21
Birni Lafia
Kargui
31
Birni Lafia
2
Total
128
33
Total
25
28
28
26
21
31
2
161
Source : Données d’enquête, PAPA 2004
2.2. Méthodes
La méthode d’analyse est basée sur les Statistiques descriptives et sur la comparaison des
différences entre les coûts des systèmes de stockage utilisée par Schneider cité par Helmut
(1992) et Arouna, (2002). En effet, cette approche permet de déterminer le système le plus
avantageux du point de vue des coûts. Il s’agit ici d’un problème de minimisation des coûts.
Les coûts du système de stockage sont composés des coûts fixes (coûts liés au grenier) et des
coûts variables. Les coûts variables sont composés des frais des différentes opérations de
stockage et le coût des pertes enregistrées lors du stockage (perte financière). Cette approche
nécessite donc la détermination de ces différents coûts.
Coûts fixes (Coût de la structure de stockage)
Les coûts fixes comprennent les coûts des matériaux et de la main-d’œuvre pour la
construction et les coûts d’entretien. Chaque année, le coût moyen annuel lié à la structure de
stockage ou annuité se compose des amortissements, des frais d’entretien, ainsi que d’un
certain taux d’intérêt pour l’immobilisation du capital. Ce coût fixe moyen annuel peut donc
s’exprimer par (Helmut, 1992) :
E+A
K ( j) =
+ [(E + A) * f − A]* (q − 1) + I ( j )
(1)
n
avec
E = frais de construction
A = Frais de démolition
n = durée d’exploitation ou d’utilisation
i
(q-1) = Taux d’intérêt de calcul et (q − 1) = 100
et i(en %) = taux d’intérêt
I(j) = frais d’entretien moyens.
4
f = facteur immobilisation du capital et
qn
1
−
f = n
q − 1 n(q − 1)
Pour les systèmes traditionnels et améliorés de stockage d’oignon, les frais la
démolition sont généralement faibles et seront donc négligés (A=0). Donc l’expression (1)
devient :
E
K ( j ) = + E * f * (q − 1) + I ( j )
(2)
n
Coûts variables
Ils comprennent les frais de la main-d’œuvre pour le stockage et le déstockage de l’oignon,
ainsi que les coûts nécessaires pour la préparation des bulbes à stocker (opérations préstockage) ou ceux à déstocker (opérations post-stockage). Ces coûts prennent en compte aussi
bien les coûts liés aux mesures de protection que celui des pertes enregistrées lors du stockage
(perte financière).
Enfin, pour déterminer les avantages relatifs d’un système amélioré de stockage on calcule la
différence entre le coût total du système traditionnel (système de référence) et celui du
système alternatif. Si la différence est positive c’est le système alternatif qui est le plus
rentable, si elle est au contraire négative, ce sera le système de stockage de référence. Parmi
plusieurs systèmes alternatifs, le système optimal sera celui qui présente la différence positive
la plus élevée.
3. RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. Différents types de systèmes de stockage utilisés par les enquêtés
La répartition des différents systèmes de stockage d’oignon en fonction des enquêtés est
présentée dans le tableau 3.1. La structure de stockage la plus utilisée est la pratique
traditionnelle. Cette pratique traditionnelle est utilisée par 70 % des enquêtés. Généralement,
la pratique traditionnelle de stockage est le stockage à l’intérieur d’une hutte montée sur une
plate forme. Les bulbes sont déposés en vrac sur la plate forme à l’intérieur de la hutte. Il a été
observé au cours de l’enquête des producteurs qui stockent aussi les bulbes d’oignon sur les
plafonds des cases d’habitation.
Tableau 3.1. Différents systèmes de stockage utilisés par les enquêtés
Pratique
traditionnelle
Case paillote
Paillote en
secco
Paillote en tige
de sorgho
Autres
structures
TOTAL
%
Sans produit de
conservation
75
48 %
Cendre
Produits chimiques TOTAL
%
12
6%
25
16 %
112
70
07
01
4,5 %
0,6%
-
-
07
03
4,5 %
1,9%
14
04
9
2,5
03
1,9 %
-
-
-
-
03
1,9
17
10,8%
-
-
8
5%
25
15,8
103
12
65,2
Source : Données d’enquête, PAPA 2004
43
7,6
158
27,2
5
La case paillote, la paillote en secco et la paillote en tiges de sorgho sont les structures
améliorées introduites pour le stockage de l’oignon par les structures de la recherche.
La case paillote est une structure dont les murs sont construits en banco et qui est couverte de
paille et munie d’une porte d’accès. Les dimensions et capacité de ladite case sont fonction de
la quantité à stocker par le producteur. Cette structure est utilisée par 9 % des producteurs
enquêtés. Les paillotes en secco et celles en tiges de sorgho ont pour socle un pan de mur sur
lequel est construit le mur de la structure ; celui-ci est soit en tige de sorgho, soit en secco
respectivement pour la paillote en tiges de sorgho et celles en secco. Ces deux types de
structure sont utilisés par 4,5 % des enquêtés. Les autres structures qui constituent 15,8 %
sont les paniers le stockage en vrac dans les chambres etc.
Pour les méthodes ou produits de conservation utilisés, le tableau 3.1 présente la répartition
des producteurs en fonction de ces méthodes. Il ressort de ce tableau que 65 % des
producteurs interviewés n’utilisent aucun produit au cours du stockage des bulbes, par contre
27 % des répondants utilisent un produit chimique et 8 % de ces enquêtés utilisent de la
cendre pour conserver leur stock d’oignon.
Les produits chimiques recensés au cours de l’enquête sont : l’actellic, le sofagrain, le rambo,
le faso et le tastar. Le rambo est à base de perméthrine. Mais le faso et le tastar n’étaient pas
disponible pour être identifiés. Selon les enquêtés, les produits chimiques ne sont pas
directement au contact des bulbes d’oignon mais en général, ils sont mélangés à du sable et ce
sable est mis au sol pour servir de base pour le stockage des bulbes d’oignon.
Différents systèmes de stockage ont été ressortis par les résultats de l’enquête. Dans la
pratique du stockage des bulbes d’oignon, les producteurs utilisent soit la structure de
stockage, soit celle-ci combinée avec un des produits de conservation cités précédemment.
Ces combinaisons ont donné lieu à plusieurs systèmes de stockage qui sont résumés dans le
tableau 3.1.
Il ressort que les producteurs utilisent plusieurs types de structures et de méthodes ou produits
de conservation d’oignon. Cependant, seuls les systèmes composés de la pratique
traditionnelle (70%), de la case paillote (9%) et de la paillote en secco (2,5%) combinés avec
ou sans les produits de conservation ont fait l’objet de cette étude pour l’analyse de leur
rentabilité financière. Pour ce qui concerne les mesures de protection, c’est le stockage sans
aucun produit de conservation qui est le plus répandu (65% des enquêtés).
3.2. Coûts fixes
Coûts de construction de la structure de stockage
Les coûts de construction des différentes structures de stockage peuvent se décomposer en
frais des matériaux et de main-d’œuvre (Tableau 3.2.1). Les coûts liés à une structure
dépendent donc du type de matériaux de construction utilisé. L’investissement initial pour la
construction de la case paillote est supérieur à celui de la structure traditionnelle. En effet, le
coût de construction de la case paillote est environ 57000 FCFA par tonne contre environ
41500 FCFA par tonne pour la structure traditionnelle. Ce qui correspond à un investissement
supplémentaire de près de 15500 FCFA/tonne. En absence de crédit, cet investissement
pourrait être une entrave à la construction de la case paillote compte tenu du faible niveau de
revenu de la plupart des producteurs.
Il faut noter certes que les deux autres structures introduites (Paillote en secco, Paillote en tige
de sorgho) ont un coût de construction inférieur à celui des structures traditionnelles. Ceci
peut s’expliquer par le fait que ces structures utilisent des matériaux disponibles dans le
milieu et plus encore sont moins exigeantes en main-d’œuvre. Du point de vu, de
l’investissement initial, ces deux structures seraient préférables à la case paillote. Mais, ces
structures (Paillote en secco, Paillote en tige de sorgho) seraient-elles plus rentables que la
case paillote ?
6
Pour toutes les structures de stockage, le coût des matériaux représente une part importante
dans le coût de construction. En effet, le coût des matériaux représente 72% du coût de
construction dans le cas des structures traditionnelles et 55 % pour la case paillote.
Tableau 3.2.1. Coût de construction des structures de stockage d’oignon
Types de structure
Pratique traditionnelle (112)
Case paillote (14)
Paillote en secco (4)
Paillote en tige de sorgho (3)
Autres structures (24)
Matériaux
29911
31666
27586
20955
8973
Coûts (FCFA/tonne)
Main-d’œuvre
10988
16927
2989
7354
3338
Construction
41443
57230
30575
28310
18557
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
* Coût d’entretien de la structure traditionnelle
Le maintien en état des greniers exige généralement des entretiens annuels. Le coût lié à
l’entretien des structures de stockage d’oignon peut également être divisé en coût d’obtention
des matériaux de construction et de la main-d’œuvre. Ces entretiens portent sur la reconfection de la toiture, le changement des bois des étagères, le colmatage des fissures et
l’aménagement du pourtour des greniers. Le total du coût d’entretien annuel des différents
types de greniers est présenté dans le tableau 3.2.2. Ce coût d’entretien annuel est élevé pour
les greniers traditionnels, la case paillote et les « autres structures » (comme le stockage dans
la chambre). Cependant, les structures telles que la paillote en secco ou en tige de sorgho ont
des coûts d’entretien annuel relativement faible.
Tableau 3.2.2. Coût d’entretien annuel des structures de stockage d’oignon
Types de structure
Pratique traditionnelle (112)
Case paillote (14)
Paillote en secco (4)
Paillote en tige de sorgho (3)
Autres structures (24)
Coûts (FCFA/tonne)
Matériaux
Main-d’œuvre
3713
3657
2585
3736
1931
1153
2011
2751
3963
4438
Entretien
7370
6322
3084
4762
8401
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
* Coût fixe annuel
L’utilisation des structures de stockage à durée de vie dépassant une année entraîne des coûts
fixes annuels, appelés encore annuités. Dans cette étude, les annuités ont été calculées suivant
la méthode coûts (Helmut, 1992 ; Afomassè et Arouna 2002). Les annuités se composent des
amortissements, des frais d’entretiens et des coûts d’immobilisation du capital. Le taux
d’intérêt de 12% pratiqué par la Fédération des Caisses d’Epargne, de Crédit Agricole et
Mutuel (FECECAM) pour les emprunts a été utilisé pour calculer l’immobilisation du capital.
Le coût fixe moyen annuel relatif à chaque type de grenier a été calculé et ramené par tonne
d’oignon stocké (Tableau 3.2.3).
7
Tableau 3.2.3. Coût fixes annuels liés aux différentes structures de stockage d’oignon
Types de structure
Pratique traditionnelle (112)
Case paillote (14)
Paillote en secco (4)
Paillote en tige de sorgho (3)
Autres structures (24)
Coûts fixes annuels
(FCFA/tonne)
20154
12272
21246
19154
23154
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
Il ressort de ce tableau que la case paillote a le coût fixe annuel le plus faible. Alors, la case
paillote se révèle comme la structure faisant supporter moins de coût fixe annuel aux
producteurs. Donc, malgré le coût de construction élevé de cette structure, les producteurs qui
l’adoptent cette technologie supportent moins de charge annuelle que les non adoptants. En
effet, la case paillote a longue durée de vie par autres structures et aussi une grande capacité
(Tableau 3.2.4).
Tableau 3.2.4. Durée de vie et capacité des structures de stockage d’oignon
Types de structure
Durée de vie de la structure (en années) Capacité (en kg)
Pratique traditionnelle (112)
7,12
2213
Case paillote (14)
10,67
3164
Paillote en secco (4)
3,25
1737
Paillote en tige de sorgho (3)
5,33
1770
Autres structures (24)
7,10
2203
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
3.3. Coûts variables
Les coûts variables concernent les frais des opérations de stockage et de déstockage, les coûts
de préparations des bulbes d’oignon à stocker (opérations pré-stockage) ou déstocker
(opérations post-stockage) (Tableau 3.3.1). Ces coûts prennent également en compte les coûts
liés aux mesures de protection et celui des pertes enregistrées lors du stockage (perte
financière). Ces pertes quantitatives enregistrées sont traduites en valeur appelée perte
financière Ainsi, il est nécessaire de déterminer d’abord les pertes quantitatives liées à chaque
système de stockage (Tableau 3.3.2). Ce tableau présentant aussi le coût de la méthode de
conservation utilisée par le producteur fait ressortir que l’adoption des systèmes améliorés
entraîne une réduction dans la perte quantitative de l’oignon en stock. Le taux de perte avec la
pratique paysanne est supérieur au double de celui du système de case paillote avec cendre
tamisée. Lorsqu’on utilise la case paillote seule, la réduction du taux de perte par rapport au
système traditionnel est d’environ 22%. L’effet de l’utilisation de la cendre est également
remarquable alors que le coût estimé de son utilisation est faible et ne dépasse pas 388 FCFA
par tonne d’igname stockée. Pour ce qui concerne les produits chimiques, leur coût est plus
élevé (852 FCFA/tonne) mais leur efficacité est moindre que celle de la cendre. Ceci pourrait
s’expliquer par le fait que ces produits chimiques ne sont propices à la conservation de
l’oignon. Le tableau 3.3.1 présente les coûts liés aux opérations pré et post stockage d’une
tonne d’oignon en fonction du type du système. Le coût total de ces opérations est en
moyenne 37500 FCFA/tonne pour le grenier traditionnel et 26500 FCFA/tonne pour la cage
paillote.
8
Tableau 3.3.1. Coût des opérations pré et post stockage d’oignon (FCFA/Tonne)
Type de grenier
Type de produit
Pratique traditionnelle
Sans produit
Cendre
Produits chimiques
Case paillote
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en secco
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en tige de sorgho Sans produit
Autres structures
Sans produit
Produits chimiques
Coût des opérations pré et
post stockage
37152
37540
38004
26167
26860
36877
37601
32595
42989
43844
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
Tableau 3.3.2. Taux de perte (en %) et perte financière du stockage d’oignon
Type de grenier
Type de produit
Pratique traditionnelle
Sans produit
Cendre
Produits chimiques
Case paillote
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en secco
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en tige de sorgho Sans produit
Autres structures
Sans produit
Produits chimiques
Taux de perte Coût de protection Perte financière
(en %)
(FCFA/tonne) (FCFA/tonne)
45
0
39354
32
388
27985
36
852
31483
23
0
19240
21
693
18365
37
0
32358
35
724
30609
37
0
32358
39
0
34107
36
855
31483
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
Le total des coûts variables liés aux différents systèmes de stockage d’igname est présenté
dans le tableau 3.3.3. Il ressort de ce tableau que c’est les systèmes avec la case paillote qui
ont le coût variable le plus faible. Cela s’explique aisément par le fait que l’oignon subit
moins de pertes quantitatives dans ces systèmes. Ce qui signifie que les producteurs qui
utilisent ces systèmes subissent moins de perte financière et donc moins de coût variable.
Tableau 3.3.3. Coût variable des opérations liées stockage d’oignon (FCFA/Tonne)
Type de grenier
Pratique traditionnelle
Type de produit
Sans produit
Cendre
Produits chimiques
Case paillote
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en secco
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en tige de sorgho Sans produit
Autres structures
Sans produit
Produits chimiques
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
Coûts variables (FCFA/tonne)
56352
45371
49333
33135
32953
47989
46964
45799
53942
52173
9
3.4. Rentabilité des systèmes de stockage
*Analyse des coûts
En vu de déterminer le système optimal de stockage des ignames, le coût total lié à chaque
système a été calculé (Tableau 3.4.1). Ce coût s’obtient en faisant la somme des coûts fixes et
des coûts variables (y compris la perte financière). L’analyse des coûts fait ressortir que le
système avec la case paillote comme structure est le plus rentable (Tableau 3.4.1). Ce système
de stockage/conservation d’igname coûte 45000 FCFA la tonne contre 76500 FCFA/tonne
pour la structure traditionnelle sans produit. Ainsi, ce système optimal permet une plus value
d’environ 31500 FCFA/tonne. L’adoption de ce système pour le stockage de l’oignon entraîne
donc un gain supplémentaire aux producteurs. Ensuite, la paillote en tige de sorgho occupe la
troisième place et procure également des gains supplémentaires aux producteurs. En se
référant au fait que cette structure nécessite un investissement initial, elle serait même plus
adaptable aux producteurs que les systèmes de case paillote.
On note cependant du tableau 3.4.1 que l’utilisation de la cendre tamisée comme mesure de
conservation d’oignon est avantageuse. Cette utilisation permet une plus value d’environ
11000 FCFA/tonne dans les greniers traditionnels. Ce produit ayant un coût marchand
négligeable, il serait avantageux d’initier des recherches en vue de prouver leur efficacité
technique et des faire des recommandations aux producteurs.
En outre, l’utilisation des produits chimiques n’est pas du tout rentable surtout dans les
structures améliorées. Mais l’usage de ces produits par les paysans montre une fois encore la
nécessité de faire des recherches sur les produits de conservation de l’oignon.
Tableau 3.4.1. Coûts totaux liés aux différents systèmes de stockage et conservation de
l’oignon
Type de grenier
Type de produit
Pratique traditionnelle
Sans produit
Cendre
Produits chimiques
Case paillote
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en secco
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en tige de sorgho Sans produit
Autres structures
Sans produit
Produits chimiques
Coûts fixes Coûts totaux Rang
Coûts
variables (FCFA/tonne) (FCFA/tonne)
(FCFA/tonne)
56352
20154
76506
10
45371
20154
65525
4
49333
20154
69487
8
33135
12272
45407
2
32953
12272
45225
1
47989
21246
69235
7
46964
21246
68210
6
45799
19154
64953
3
53942
23154
77096
11
52173
23154
75327
9
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
*Analyse des marges
Pour compléter l’analyse des coûts liés aux systèmes de stockage et conservation d’oignon,
les marges brute et nette ont été calculées. En effet, ces marges permettent de voir si
financièrement le stockage avec un système donné lui permet dégager un profil. En utilisant la
marge nette, seul le système à base de case paillote permet d’avoir un profit positif d’environ
4000 FCFA/tonne (Tableau 3.4.2). Tous les autres systèmes ont des marges nettes négatives.
Ceci montre que le stockage traditionnel de l’oignon de même que l’utilisation des paillotes
en secco ou en tige de sorgho n’est pas rentable. Il serait donc financièrement plus avantageux
de vendre l’oignon dès la récolte que de le stocker avec ses systèmes. Ce qui montrent que la
10
recherche doit poursuivre ses actions pour mettre au point non seulement des systèmes avec
un coût faible mais également ayant des marges bénéficiaires importantes.
Tableau 3.4.2. Marges brute et nette des différents systèmes de stockage/conservation
d’oignon
Type de grenier
Pratique traditionnelle
Type de produit
Sans produit
Cendre
Produits chimiques
Case paillote
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en secco
Sans produit
Produits chimiques
Paillote en tige de sorgho Sans produit
Autres structures
Sans produit
Produits chimiques
Marge brute
-6727
4254
292
16490
16672
1636
2661
3826
-4317
-2548
Marge nette
-26881
-15900
-19862
4218
4400
-19610
-18585
-15328
-27471
-25702
Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004
4. Conclusion
Cette étude a analysé les coûts liés aux différents systèmes de stockage et conservation de
l’oignon au Nord du Bénin. De même, l’analyse des marges bénéficiaires liées à ces systèmes
a été abordée. Il ressort des résultats que la structure de stockage la plus utilisée est la pratique
traditionnelle. L’investissement initial pour la construction de la case paillote est supérieur à
celui de la structure traditionnelle. Il faut noter certes que les deux autres structures introduites
(Paillote en secco, Paillote en tige de sorgho) ont un coût de construction inférieur à celui des
structures traditionnelles. Ainsi du point de vu, de l’investissement initial, ces deux structures
seraient préférables à la case paillote. Mais, la case paillote se révèle comme la structure
faisant supporter moins de coût fixe annuel aux producteurs et également de coût total.
L’analyse des coûts fait ressortir que le système avec la case paillote comme structure est la
plus rentable. Il ressort également que l’utilisation de la cendre tamisée comme mesure de
conservation d’oignon est avantageuse. En outre, l’utilisation des produits chimiques n’est pas
du tout rentable surtout dans les structures améliorées.
En fin, en utilisant la marge nette, seul le système à base de case paillote permet d’avoir un
profit positif. Tous les autres systèmes ont des marges nettes négatives. Ce qui montrent que
la recherche doit poursuivre ses actions pour mettre au point non seulement des systèmes avec
un coût faible mais également ayant des marges bénéficiaires importantes.

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