I : Prparation des matriaux : Optimisation des conditions de
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I : Prparation des matriaux : Optimisation des conditions de
Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ I. HISTORIQUE ............................................................................................... 5 II. INTERACTIONS ENTRE TENSIOACTIF ET PHASE INORGANIQUE ................................................................................................. 7 III.LES GRANDES FAMILLES DE MATERIAUX MESOPOREUX ORGANISES ..................................................................................................... 11 1. LA FAMILLE M41S..................................................................................................................................... 11 Phase hexagonale de type MCM-41...................................................................................................... 12 Phase cubique de type MCM-48 ........................................................................................................... 14 2. LA FAMILLE SBA-X ................................................................................................................................... 15 a. Phase hexagonale de type SBA-15 ........................................................................................................ 15 b. Phase cubique de type SBA-16.............................................................................................................. 17 3. SYNTHESE DE MATERIAUX MESOPOREUX ORGANISES EN PRESENCE DE TENSIOACTIFS NEUTRES .............. 19 a. b. IV. APPLICATION DES SOLIDES MESOPOREUX ORGANISES ......... 21 1. a. APPLICATIONS EN CATALYSE ..................................................................................................................... 21 Substitution isomorphique..................................................................................................................... 21 i) ii) b. Dépôt de métaux par imprégnation....................................................................................................... 23 i) ii) c. 2. Substitution isomorphique par le titane : Ti-SMO.............................................................................................. 22 Substitution isomorphique par d’autres métaux ............................................................................................. 23 Sels métalliques.................................................................................................................................................. 23 Oxydes métalliques supportés........................................................................................................................ 24 Greffage de complexes organométalliques ........................................................................................... 24 AUTRES APPLICATIONS .............................................................................................................................. 25 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : ..................................................... 26 4 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Pendant très longtemps, les zéolithes et les solides cristallisés apparentés ont été les matériaux les plus étudiés. Cependant, la dimension et l’ouverture des pores de ces matériaux sont assez faibles, limitant leurs applications aux molécules de petite taille. L’introduction, dans les gels réactionnels, non plus d’espèces organiques moléculaires mais d’assemblages supramoléculaires structurés (micelles de tensioactifs) a permis aux chercheurs de la société Mobil Oil d’élaborer une nouvelle classe de silicates et d’aluminosilicates mésoporeux appelés M41S [1, 2] . Ces matériaux sont potentiellement des candidats pour des applications appartenant à des domaines très variés tels que ceux de la catalyse, de l’optique, des capteurs, des procédés de séparation, des adsorbants et des isolants acoustiques et électriques [3, 4]. Dans la suite de ce chapitre, nous décrirons l’historique de la synthèse de ces nouveaux matériaux à larges pores. Puis nous donnerons une présentation des tensioactifs, avant de présenter les grandes familles de matériaux mésoporeux organisées. Enfin, un point sur les différentes applications de ces matériaux sera également réalisé. I. Historique D’après l’IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry) [5] , les solides poreux peuvent être divisés en trois domaines en fonction du diamètre d de leurs pores. • Si d < 20 Å, il s’agit de matériaux microporeux tels que les zéolithes par exemple. • Si 20 Å < d < 500 Å, on parle de matériaux mésoporeux • Si d > 500 Å, il s’agit de matériaux macroporeux, comme les verres poreux par exemple. Ces trois catégories de solides poreux sont présentées sur la Figure 1. 5 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Micropores Mésopores Macropores verres poreux gels poreux solides mésoporeux organisés de type M41S et solides à porosité polymodale contrôlée obtenus par assemblage (billes de polystyrène, ...) solides en couches à piliers zéolithes 5 10 50 100 diamètre des pores (Å) 500 1000 Figure 1 : Principales familles de solides poreux : distribution en taille de pores (adapté de la référence [6]). Les premiers travaux sur des solides mésoporeux à porosité organisée et contrôlée datent de 1990. Yanagisawa et al. [7] publient la synthèse de matériaux formés par intercalation de tensioactifs du type ammonium quaternaire (CnTMA+) de formule CnH2n+1N+(CH3)3, où n est compris entre 12 et 18, entre les feuillets d’un silicate de sodium hydraté de structure lamellaire, la kanémite de formule NaHSi2O5, 3H2O. Les solides obtenus, appelés FSM-n (FSM : Folded Sheets Mesoporous materials), présentent un arrangement de canaux poreux de symétrie hexagonale. En 1991, une équipe de recherche de la société Mobil Oil [8] introduit, dans un milieu de synthèse précurseur de zéolithes, ces mêmes agents tensioactifs de type ammonium quaternaire. Ces molécules sont de taille plus importante que les agents structurants organiques habituellement utilisés pour la synthèse des zéolithes. Elles possèdent une partie hydrophile permettant leur solubilisation en milieu aqueux. L’objectif initial était de modifier les propriétés de surface de la silice. C’est ainsi qu’une nouvelle famille de silicates et aluminosilicates mésoporeux, appelée M41S, a été découverte [9] . Elle 6 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ regroupe notamment les phases MCM-41 (MCM : Mobil Composition of Matter) de structure hexagonale, MCM-48 de structure cubique et MCM-50 de structure lamellaire. Il convient de souligner qu’un brevet déposé dès 1969 [10] décrivait la synthèse d’une silice de basse densité en présence de C16TMABr. Mais aucune caractérisation du matériau précipité n’était reportée. Di Renzo et al. [11] ont reproduit la synthèse et ont déterminé les propriétés du matériau obtenu. Celles-ci se sont avérées identiques à celles de la phase MCM-41. Cependant, même si l’obtention de silice poreuse a été rapportée dès 1971, c’est à la société Mobil Oil que revient la découverte des propriétés prometteuses de tels matériaux. Etant donné l’analogie structurale entre les matériaux mésoporeux et les mésophases de tensioactifs, il est utile de rappeler quelques éléments de la chimie des tensioactifs II. Interactions entre tensioactif et phase inorganique Les tensioactifs (surfactants en anglais pour « surface active agent ») sont des molécules amphiphiles (Figure 2). Ces substances présentent une double affinité avec : - Une partie lipophile, liposoluble ou hydrophobe, formée d’une chaîne linéaire ou ramifiée, hydrocarbonée ou fluorocarbonée, appelée également « queue hydrophobe » ; - Une partie hydrophile, hydrosoluble appelée aussi « tête polaire », permettant au tensioactif d’être soluble dans l’eau. Les deux parties sont reliées entre elles par une liaison covalente. Tête Polaire Queue hydrophobe Figure 2 : Représentation schématique d’une molécule de tensioactif. En solution aqueuse, ces molécules ont tendance à s’organiser en agrégats afin de minimiser les interactions répulsives. Il existe une température, dite de Kraft, en dessous de laquelle ceux-ci ne sont pas solubles. Au-dessus d’une certaine concentration appelée concentration micellaire critique (cmc), ces molécules s’associent dans l’eau, pour former des 7 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ agrégats, à dimensions colloïdales, que l’on appelle « micelles ». L’architecture d’une micelle est telle qu’à l’intérieur se trouvent les chaînes hydrophobes, alors que les têtes hydrophiles sont localisées à la surface en contact avec l’eau (sauf pour les micelles inverses). Une molécule de tensioactif peut se schématiser sous forme d’un cône comme représenté sur la Figure 3. a0 v lmax Figure 3 : Schématisation d’une molécule de tensioactif Dans cette représentation schématique d’une molécule de tensioactif, a0 représente la surface de la tête polaire, v le volume de la chaîne hydrophobe et lmax la longueur de cette chaîne. La forme des micelles est prédite par le facteur géométrique g [12] défini comme suit : g= v a 0 × l max (éq 1) Les valeurs limites de g peuvent être aisément trouvées pour un agrégat de géométrie connue en utilisant la condition de fluidité des chaînes (l ≤ lmax) et en estimant le nombre de molécules dans la micelle, nombre obtenu à la fois par le rapport entre la surface de l’agrégat et a0 et par le rapport entre son volume et v. Le Tableau 1 résume les différentes structures micellaires formées suivant la valeur de g [13]. 8 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Tableau 1 : Structures micellaires formées pour différentes valeurs du facteur g [13]. g= v a 0 × l max Structures g < 1/3 Micelles sphériques g = 1/2 à 1/3 Micelles cylindriques g = 1/2 à 1 Bicouches (Vésicules) g=1à2 Bicouches (Membranes) g=2à3 Micelles cylindriques inverses g>3 Micelles sphériques inverses La charge de la tête des molécules tensioactives joue également un rôle déterminant. Selon la nature de leur tête polaire, il est possible de classer ces tensioactifs en quatre grandes « familles » : • Les tensioactifs cationiques : ce sont généralement des sels d’ammonium quaternaire RNR’3+X-, [R = chaîne alkyle, R’ = CnH2n+1 (n compris entre 0 et 2), X- = contre ion]. • Les tensioactifs anioniques : sulfate (ROSO3-M+), sulfonate (RSO3-M+), carboxylate (RCOO-M+), phosphate (ROPO32-M+), [R = chaîne alkyle, M+ = contre ion] • Les tensioactifs non ioniques (ou neutres) : tels que les poly(oxyde d’éthylène) [R(OCH2CH2)nOH], [R = chaîne alkyle], ou les amines à longue chaîne. • Les amphotères (ou zwitterioniques) : ce type de tensioactif comporte à la fois un pôle anionique et un pôle cationique, donc combine les deux types, tel que le sulfonate de 3-diméthyldodecylamine [C12H25N+(Me2)-CH2-CH2-CH2SO3-]. La synthèse des matériaux mésoporeux est réalisée grâce aux interactions s’établissant entre la tête polaire du tensioactif (S) et la phase inorganique (I). Cette dernière peut être chargée positivement ou négativement selon les conditions de synthèse ou peut se présenter sous la forme d’alcoxydes partiellement hydrolysés. Les différents types d’interactions mises en jeu entre ces deux phases ont été mis en évidence. 9 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ • - Electrostatique : Le tensioactif et la phase inorganique sont sous forme ionique et de charges opposées S+I- ou S-I+. - Le tensioactif et la phase inorganique sont sous forme ionique de même charge et l’interaction se fait grâce à l’intercalation d’un contre ion (X- ou M+) : S+X-I+ ou SM+I-. - Dans le cas des tensioactifs non ioniques en milieu très acide, si la phase inorganique est chargée positivement, le tensioactif neutre au départ se charge positivement par association avec des protons. L’interaction se fait également par l’intercalation d’un contre ion : (S0H+)(X-I+). • - Liaisons hydrogène Le tensioactif est non ionique et le précurseur inorganique est sous la forme d’un hydroxyde très faiblement chargé : S0I0. - Le tensioactif est neutre (amine à longue chaîne) et le précurseur inorganique est sous la forme d’un hydroxyde : N0I0. la notation utilisée est différente du cas précédent, les amines pouvant être partiellement protonées, selon les conditions de synthèse. • - Liaisons covalentes Une partie du précurseur inorganique I contient une chaîne alkyle hydrophobe S qui joue le rôle de tensioactif et s’organise en micelles lors de la condensation du réseau inorganique. Ces différents types d’interactions sont schématisés sur la Figure 4. 10 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ S I S+I- + S+X-I+ + S-I+ - S-M+ I- - N0I0 NH2 S0I0 S-I S-I X- + + M+ - O O OH NH2 Nb Si Figure 4 : Différents types d’interactions entre un tensioactif (S) et une phase inorganique (I) [14]. Le solide obtenu est ensuite caractérisé par différentes techniques telles que, par exemple, la diffraction de rayons X, la manométrie d’adsorption / désorption d’azote à 77 K (après extraction du tensioactif), les microscopies électroniques (à balayage et en transmission), la RMN du solide… Le principe de l’ensemble de ces techniques est décrit dans le Chapitre 2. III. Les grandes familles de matériaux mésoporeux organisés Nous ne présenterons ici que les grandes familles de matériaux mésoporeux qui seront étudiées dans la suite du manuscrit. 1. La famille M41S Les premiers matériaux mésoporeux organisés découverts ont été regroupés sous le terme de famille M41S [1, 2] . A l’intérieur de ce groupe, on distingue notamment la phase MCM-41 (MCM : Mobil Composition of Matter) qui présente un arrangement hexagonal de 11 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ mésopores cylindriques (Figure 5B), la phase MCM-48, de symétrie cubique (Figure 5C), et enfin la phase MCM-50, de structure lamellaire (Figure 5A). Les différentes structures sont représentées sur la Figure 5. Figure 5: Schéma de la structure des trois phases principales de la famille M41S. A : Phase lamellaire (MCM-50), B : Phase hexagonale (MCM-41), C : Phase cubique (MCM-48) [1, 2]. Le rapport molaire tensioactif / silice est d’une importance capitale en ce qui concerne l’obtention de l’une ou l’autre structure [2]. En effet, il est possible de changer la structure du solide mésoporeux obtenu en faisant varier uniquement ce rapport : • lorsque C16TMA+/Si < 1, une structure hexagonale (MCM-41) est obtenue ; • lorsque C16TMA+/Si ≈ 1, une structure cubique (MCM-48) est obtenue ; • lorsque 1 < C16TMA+/Si < 2, une structure lamellaire (MCM-50) est obtenue ; • lorsque C16TMA+/Si ≈ 2, un octamère cubique est obtenu. En présence d’anions fluorure, la phase hexagonale peut être obtenue même pour un rapport C16TMA+/Si égal à 2 [15]. a. Phase hexagonale de type MCM-41 La phase MCM-41 est la phase mésoporeuse la plus étudiée. Initialement, elle a été synthétisée par voie hydrothermale à 150°C en milieu basique à partir d’un mélange d’alumine (Catapal) et de silicate de tétraméthylammonium en présence de chlorure de cétyltriméthylammonium (CH3(CH2)15N+(CH3)3Cl-, C16TMACl) dans lequel 30 % des ions chlorure étaient substitués par des ions hydroxyle [1]. La porosité est libérée par élimination de la matière organique lors de la calcination sous air. Depuis, les paramètres de synthèse ont été 12 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ étudiés : nature des sources de silice et d’aluminium, rapport silicium / aluminium, température de synthèse, pH, nature des tensioactifs etc.… De nombreux modes opératoires ont été publiés, notamment la synthèse des matériaux de type MCM-41 purement siliciques qui ont été les plus étudiés par la suite. Le diffractogramme de rayons X du solide de type MCM-41 brut de synthèse présente 3 à 5 pics entre 2θ = 2 et 5° (radiation CuKα) indexables en symétrie hexagonale (P6mm). Un exemple de diffractogramme de matériau de type MCM-41 purement silicique est représenté sur la Figure 6. Lors de la calcination, les pics de diffraction sont décalés vers les plus grands angles : il y a contraction du réseau jusqu'à 25 % suivant les conditions de synthèse. Aucun pic n’est observé à 2θ > 8° en raison du caractère amorphe de la charpente minérale. Intensité absolue (u.a.) 100 110 200 210 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0 2Theta / degrés (CuKα) Figure 6 : Diffractogramme de rayons X sur poudre d’un matériau de type MCM-41 purement silicique de symétrie hexagonale (P6mm) [2]. Les clichés de microscopie électronique en transmission (MET) montrent un arrangement uniforme de pores en "nid d’abeille". L’isotherme d’adsorption d’azote de la phase MCM-41 est de type IV dans la classification de l’IUPAC [5] et ne présente pas d’hystérèse lorsque le diamètre des pores est d’environ 4 nm. En effet, l’isotherme est complètement réversible lorsque la marche correspond au remplissage et à la vidange de pores cylindriques, de dimension uniforme et de distribution très étroite. Lorsque le diamètre des pores est plus important [16] ou que l’adsorbant utilisé est l’oxygène ou l’argon [17], l’isotherme d’adsorption, toujours de type IV, présente alors une hystérèse. La résonance magnétique nucléaire du solide avec rotation à l’angle magique (ou magic angle spinning en anglais, 13 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ RMN MAS) du silicium-29 montre des environnements Q2, Q3 et Q4 dans les phases MCM41 non calcinées. La notation Qn [18] désigne les atomes de silicium tétracoordinés ayant n autres atomes de silicium dans leur proche environnement. Après calcination, la proportion d’unités Q4 augmente au détriment des unités Q2 et/ou Q3 en raison notamment de la condensation des groupements silanol présents dans les espèces Q2 et Q3. La RMN du solide de l’aluminium-27 permet, quant à elle, d’estimer la proportion d’atomes d’aluminium incorporés au sein du réseau minéral. Parmi les différents paramètres de synthèse des silices et aluminosilicates mésoporeux étudiés figure la longueur de la chaîne alkyle du tensioactif. L’utilisation d’ions alkylammonium à chaîne courte (C6TMABr) conduit soit à une phase amorphe à 100°C, soit à une structure zéolithique à 150°C [19]. Plus la chaîne alkyle est longue et plus le diamètre des pores dans le matériau obtenu est élevé. Cependant, pour obtenir des diamètres de pores supérieurs à 4,5 nm, il est nécessaire d’ajouter des additifs organiques tels que le mésitylène (1,3,5-triméthylbenzène, TMB) qui se place dans la partie hydrophobe de la micelle et en augmente le diamètre. Grâce à cet additif, Beck et al. [2] ont pu synthétiser des matériaux ayant des diamètres de pores allant jusqu'à 10 nm. b. Phase cubique de type MCM-48 La synthèse de la phase cubique MCM-48 ne diffère de celle de la phase hexagonale MCM-41 que par le rapport C16TMA+ / Si. Le matériau obtenu, qui appartient au groupe d’espace Ia 3d , a l’avantage de présenter un double système de mésopores. En effet, la porosité est constituée d’une paire de canaux énantiomères interconnectés. Si sa surface spécifique et sa capacité d’adsorption du benzène sont similaires à celles de la phase hexagonale, le diamètre de ses pores est, quant à lui, inférieur (de l’ordre de 2,8 nm pour la phase MCM-48 contre 4,0 nm pour la phase MCM-41 lorsque le même cation cétyltriméthylammonium est utilisé comme tensioactif [20]). Le diffractogramme de rayons X du solide de type MCM-48 brut de synthèse présente 3 à 5 pics entre 2θ = 2 et 5° (radiation CuKα) indexables en symétrie cubique ( Ia 3 d ). Un exemple de diffractogramme de matériau de type MCM-48 purement silicique est représenté sur la Figure 7. 14 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Intensité absolue (u.a.) 211 220 420 322 422 431 321 400 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0 2Theta / degrés (CuKα) Figure 7 : Diffractogramme de rayons X sur poudre d’un matériau de type MCM-48 purement silicique de symétrie cubique ( Ia 3 d ) [2]. 2. La famille SBA-x Une nouvelle famille de matériaux mésoporeux appelée SBA-x (SBA : Santa Barbara) a été décrite en 1995 [21] . La synthèse des premiers matériaux de type SBA-x repose sur l’utilisation de tensioactifs gémini, notés Cn-s-m, contenant deux parties hydrophiles séparées par une chaîne hydrophobe. Leur formule est du type (CnH2n+1)[(CH3)2N+-(CH2)sN+(CH3)2](CmH2m+1). La phase SBA-3, de symétrie hexagonale, est similaire à la phase MCM-41 (ordre cristallographique à deux dimensions). La phase SBA-2 est, quant à elle, constituée par un empilement hexagonal compact de motifs tensioactif / silice globulaires et présente un ordre cristallographique tridimensionnel. Une symétrie cubique a également été obtenue : c’est la phase SBA-1. Cependant, toutes les phases SBA-x ne sont pas synthétisées à partir de tensioactifs gémini. La phase de symétrie hexagonale SBA-15, par exemple, est précipitée en présence d’un copolymère à trois blocs du type POE-POP-POE [avec POE = (OCH2CH2)n, POP = (OCH2CHCH3)m, avec 0 ≤ n ≤ 120 et 0 ≤ m ≤ 70] [22]. a. Phase hexagonale de type SBA-15 Les premiers matériaux de type SBA-15 ont été synthétisés par Zhao et al. [22] en 1998. Ces matériaux ont été préparés en utilisant un copolymère amphiphile à trois blocs (EO20OP70OE20) dont le nom commercial est le Pluronic P123. 15 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Le diffractogramme de rayons X du matériau brut de synthèse (Figure 8) présente 4 pics bien résolus indexables en (100), (110), (200) et (210) dans une symétrie hexagonale (P6mm). Trois pics additionnels apparaissent dans la zone 2,5-3,5° (2θ) indexables en (300), (220) et (310). Après calcination sous air à 600°C pendant 6 heures, le diffractogramme présente les mêmes pics légèrement décalés vers les grands angles. Un paramètre de maille a = 110 Å a pu être établi. Figure 8 : Diffractogrammes de rayons X sur poudre de matériaux de type SBA-15 brut de synthèse et calciné de symétrie hexagonale (P6mm) [22]. Les clichés de microscopie électronique en transmission (MET) confirment que les matériaux de type SBA-15 possède une structure hexagonale à deux dimensions avec une structure de canaux à une dimension. Le matériau calciné possède une taille de pores de 47 Å déterminé par la méthode BJH [23], un volume poreux de 0,56 cm3/g et une surface spécifique de 690 m²/g déterminé par la méthode BET [24]. L’isotherme d’adsorption / désorption d’azote à 77 K est de type IV avec une hystérèse de type H1 [5]. A partir du paramètre de maille a, l’épaisseur des parois a été déterminée égale à 64 Å. Selon les conditions de synthèse, l’arrangement hexagonal de mésopores du matériau de type SBA-15 peut être interconnecté par des micro ou mésopores [25-27] . La taille des mésopores est contrôlable et varie selon la température de synthèse. Ainsi, Galarneau et al. [28] ont utilisé trois températures de synthèse (333, 373 et 403 K), avec dans chaque cas, une 16 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ phase de mûrissement à 308 K pendant 24 heures. A basse température (333 K), le matériau présente un système monodimensionnel de canaux avec des pores de 5nm de diamètre et des murs avec une taille de 4 nm. Quand la température de synthèse augmente à 373 K, la taille des pores augmente (7,7 nm) tandis que celle des murs diminue (3,2 nm). La taille des pores interconnectant les mésopores est dans ce cas de l’ordre de 1,5 à 4 nm. Lorsque le mélange réactionnel est chauffé à 403 K, une augmentation remarquable de la taille des mésopores est observée (9,5 nm) au dépend de celle des murs (2 nm) ; les pores connectant ces mésopores ayant sensiblement la même taille (1,5 – 5 nm). La Figure 9 rend compte de l’évolution de la taille des pores, de la taille des murs et aussi de la microporosité du matériau avec la température de synthèse. Vue de face Vue de coté Figure 9 : Trois matériaux de type SBA-15 synthétisés à des températures différentes (A : 333 K, B : 373 K et C : 403 K) [28] b. Phase cubique de type SBA-16 Zhao et al. [29] ont également synthétisé les premiers matériaux mésostructurés de type SBA-16. Ces matériaux ont été préparés en utilisant un copolymère amphiphile à trois blocs (EO106PO70EO106) dont le nom commercial est le Pluronic F127, à température ambiante. Le diffractogramme de rayons X du matériau brut de synthèse (Figure 10) présente un pic intense aux bas angles (d = 124 Å) et deux autres réflexions dans le domaine 1-1,4° (2θ). 17 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Après calcination à 500°C sous air pendant 6 heures, ces pics de diffraction sont toujours observés (avec une légère contraction du réseau) et des pics supplémentaires dans la zone 2θ = 1,4-2,4° sont mis en évidence. Le diffractogramme peut ainsi être indexé dans une symétrie cubique (groupe d’espace Im 3 m , a ~ 170 Å). Figure 10 : Diffractogrammes de rayons X sur poudre de matériaux de type SBA-16 brut de synthèse et calciné de symétrie cubique ( Im 3 m ) préparés à température ambiante [29]. L’analyse thermogravimétrique montre une perte de masse de 46% dont 11% correspondent à de l’eau et 35% au structurant organique. Le matériau calciné possède une taille de pores de 54 Å déterminé par la méthode BJH [23], un volume poreux de 0,45 cm3/g et une surface spécifique de 740 m²/g déterminé par la méthode BET [24] . L’isotherme d’adsorption/désorption d’azote est de type IV avec une hystérèse de type H1 [5] . Ces matériaux possédant de larges pores et un important paramètre de maille sont potentiellement avantageux en catalyse et en séparation. 18 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ 3. Synthèse de matériaux mésoporeux organisés en présence de tensioactifs neutres Des chercheurs ont exploré de nouvelles voies de synthèse reposant sur l’utilisation de tensioactifs neutres, les amines primaires (voie N0I0) et la famille des oxydes de polyéthylène (voie S0I0). Ces travaux constituent une avancée par rapport au concept d’interaction électrostatique qui présuppose les espèces inorganiques et organiques chargées. En outre, les interactions entre espèces inorganiques et tensioactifs neutres, de type liaisons hydrogène, sont faibles ce qui permet d’extraire les molécules organiques à l’aide d’un solvant organique et de les recycler. Enfin, les matériaux synthétisés en présence de tensioactifs neutres ont des parois minérales plus épaisses et présentent, par conséquent, une stabilité thermique et hydrothermique plus importante que ceux synthétisés en présence de tensioactifs ioniques. Par contre, seul un pic est observé en diffraction de rayons X, révélant un réseau moins bien ordonné, même si par la suite l’équipe de Su [30, 31] , par exemple, ont obtenu des diffractogrammes avec trois pics de diffraction en jouant sur le rapport tensioactif / silicium. Tanev et Pinnavaia [32] ont été les précurseurs de la voie N0I0. La nouvelle famille de matériaux obtenue a été nommée HMS (Hexagonal Mesoporous Silica). Il est à noter que l’emploi de diamines conduit à la formation de structures lamellaires stables lors de l’extraction du tensioactif. En effet, ces matériaux présentent des structures globuleuses dont les parois minérales sont formées par un empilement lamellaire entre lesquelles existe une microporosité [33]. La seconde voie, S0I0, développée par Bagshaw et al. [34, 35] présente des avantages par rapport à la première voie N0I0: les oxydes de polyéthylène ne sont pas toxiques et sont biodégradables. Ils ont également permis d’étendre le domaine de la taille des pores. Les matériaux obtenus, baptisés MSU-x (MSU : Michigan State University) présentent une structure vermiculaire. D’autres phases de SMO avec des tailles de pore et des géométries variables ont été étudiées par la suite telles que les matériaux de type CMI [30, 31] de symétrie vermiculaire ou hexagonale par exemple. Les principales avancées des travaux de recherche concernant la synthèse de silices mésostucturées sont rassemblées dans le Tableau 2. 19 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Tableau 2 : Principaux travaux de recherche concernant la synthèse de silices mésoporeuses en présence d’agents organiques structurants. Structure Agent Porosité Référence Avancée structurant Hex, Lam, Cub CnTMA+ 15 - 100 Å [2] Découverte par Mobil Hex (FSM) CnTMA+ 20 - 40 Å [7] Découverte simultanée par Yanasigawa Hex (HMS, MSU) CnNH2, CnEO 20 - 50 Å [34, 36] Premières synthèses avec des tensioactifs non ioniques CnTMA+ Hex Hex P123 20 - 100 Å 60 - 300 Å [2, 37] [22] Agents de gonflement pour ↗ taille des pores Première synthèse de la SMO de type SBA-15 Cub F127 40 - 80 Å [29] Première synthèse de la SMO de type SBA-16 Hex C16TMABr 20 Å [38, 39] Greffage post synthèse Hex C16TMABr 20 Å [40] Fonctionnalisation in situ Hex : Hexagonal, Lam : Lamellaire, Cub : Cubique FSM : Folded Sheets Mesoporous, HMS : Hexagonal Mesoporous Silica, MSU : Michigan State University Depuis leur découverte, la recherche dans le domaine des silices mésoporeuses organisées (SMO) a pris de multiples directions. De nombreuses études ont été consacrées à la compréhension des mécanismes de formation de ces nouveaux matériaux. Ces démarches sont très importantes, car elles devraient permettre la synthèse de matériaux « sur mesure ». Un rappel bibliographique sur l’avancement de ces études est présenté dans le Chapitre 3. Un effort important a également été fourni pour le développement de matériaux à fonctionnalité bien définie. La gamme de tailles et la nature des pores de ces solides offre la possibilité de fonctionnaliser la surface interne des pores. Une telle démarche a permis de modifier les propriétés de surface des pores ou de conférer aux matériaux des propriétés particulières. Un rappel bibliographique sur la fonctionnalisation des SMO et un autre sur le 20 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ piégeage de cations métalliques par des SMO sont présentés, respectivement dans les Chapitres 4 et 5. IV. Application des solides mésoporeux organisés Dès leur découverte, les matériaux mésoporeux organisés ont suscité un vif intérêt. En effet, ces matériaux présentent une surface spécifique importante (aux alentours de 1000 m2 g1 ), caractéristique primordiale dans le domaine de la catalyse. En outre, la taille et la régularité de leurs pores en font des matériaux pouvant avoir des propriétés de sélectivité de forme et être des catalyseurs potentiels dans des procédés de pétrochimie et de chimie fine impliquant des molécules de taille importante, pour lesquels l’utilisation des zéolithes est exclue. Enfin, les propriétés d’adsorption et l’organisation des canaux poreux ouvrent d’autres champs d’application. 1. Applications en catalyse Historiquement, les zéolithes sont utilisées comme catalyseurs mais leurs applications sont intrinsèquement limitées par la faible taille de leurs canaux. La solution à ce problème a été l’utilisation de matériaux mésoporeux de type MCM-41, HMS ou SBA-15, par exemple. Ces matériaux mésoporeux possèdent des diamètres de pores de 30-60 Å et présentent des propriétés catalytiques pour la conversion de réactifs volumineux. Malheureusement, en comparaison avec les zéolithes, l’activité catalytique et la stabilité hydrothermale de ces matériaux sont assez faibles, ce qui entrave grandement leurs applications pratiques. Cette faible activité catalytique et stabilité thermique peut être attribuée à la nature amorphe des murs de ces matériaux. Afin d’augmenter l’activité catalytique de ces matériaux, des ions métalliques ont donc été incorporés. Trois techniques ont été utilisées à cette fin : la substitution isomorphique, le dépôt de métaux par imprégnation et le greffage de complexes organométalliques. a. Substitution isomorphique La substitution de cations de métaux de transition tels que le titane, le vanadium, le chrome, le zirconium à la place de la silice dans des structures microporeuses a généré des 21 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ matériaux catalytiquement actifs. En particulier, des matériaux zéolithiques de type MFI, MEL et BEA modifiés par la substitution partielle du silicium par un des cations métalliques cités ci-dessus sont de remarquables catalyseurs d’oxydation en utilisant des peroxyde comme oxydants. Cependant, le diamètre de pores de ces matériaux est limité à 5-6 Å ce qui suppose de sévères restrictions pour la taille des molécules réactives [41, 42]. Pour résoudre ce problème de limitation stérique, dans le but d’oxyder des molécules volumineuses, plusieurs chercheurs ont cherché à synthétiser des SMO à grands pores, modifiées par des cations de métaux de transition. La procédure de préparation de ces matériaux est basée sur l’introduction directe de précurseurs métalliques dans le gel de synthèse. i) Substitution isomorphique par le titane : Ti-SMO La première publication sur la préparation réussie d’un solide noté Ti-MCM-41 date de 1994 et a été proposée par Corma et al. [43, 44] . Le solide Ti-MCM-41 est efficace dans l’époxydation sélective des oléfines en époxydes en utilisant l’eau oxygénée comme agent oxydant. Cependant, ces matériaux présentent une activité catalytique inférieure à celle des zéolithes Ti-β (type structural BEA) et Ti-ZSM-5 (type structural MFI). L’activité intrinsèque des centres Ti dans une MCM-41 est inférieure à celle qui existe dans une ZSM-5 ou bien dans une zéolithe β, probablement en raison de la présence d’un grand nombre de groupes silanol, favorisant l’adsorption de molécules d’eau et ainsi limitant le centre actif catalytique. Cependant, l’avantage du matériau Ti-MCM-41 comme catalyseur d’époxydation réside dans sa capacité à oxyder de grosses molécules qui ne peuvent pas diffuser dans les pores des matériaux microporeux, ainsi que dans l’utilisation des hydroperoxydes organiques en tant qu’agents oxydants. La plupart des travaux concernent les matériaux de type Ti-MCM-41. Cependant d’autres SMO ont également été substituées. Les catalyseurs Ti-MCM-48 [45-48] ont des propriétés catalytiques supérieures en raison de leur système double de canaux, facilitant la diffusion de larges molécules. La première synthèse de catalyseur de type Ti-HMS a été réalisée par Tanev et al. [36] et une bonne activité pour l’oxydation de composés aromatiques a été observée. Par la suite, Pinnavaia et al. [49] ont montré une meilleure activité des catalyseurs de type Ti-HMS que des catalyseurs de type Ti-MCM-41 pour l’oxydation de substrats volumineux en raison de leur plus grand volume poreux. Bagshaw et al. [50] ont reporté la synthèse en milieux acide et basique de catalyseurs de type M-MSU (avec M = Ti, V, Zr). 22 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ ii) Substitution isomorphique par d’autres métaux Le titane n’a pas été le seul métal étudié lors dune substitution isomorphique. L’incorporation de vanadium dans la structure des matériaux de type MCM-41 produit un catalyseur efficace pour l’oxydation partielle de cyclododécanol et de 1-naphtol [51] . Les catalyseurs de type V-HMS sont plus efficaces que les catalyseurs Ti-HMS pour les oxydations du phénol, du naphtalène et du cyclododécanol en présence d’eau oxygénée comme agent oxydant [52] . Les catalyseurs de type Zr-SMO sont actifs et sélectifs pour l’oxydation de substrats tels que le norbonylène, l’aniline, ou le cyclohexane synthèses de catalyseurs de type SMO substitués par l’étain [53-55] [56, 57] , le molybdène . Les [58] , le manganèse [59] ou le chrome [37, 47, 48, 58] ont également été reportées. b. Dépôt de métaux par imprégnation Contrairement à la substitution isomorphique, la procédure de préparation de ces matériaux est basée sur l’introduction d’un sel ou d’un oxyde métallique dans une SMO préexistante. i) Sels métalliques Les premiers matériaux à avoir été préparés en introduisant un cation métallique, le platine puis le palladium, directement dans le gel de synthèse, ont été proposés par Junges et al. [60, 61] . Ils ont comparé le complexe neutre [Pt(NH3)2Cl2] avec la forme cationique [Pt(NH3)4]2+(NO3-)2 et la forme anionique [PtCl6]2-(K+)2. Ils ont prouvé que le composé neutre était le meilleur choix car il conduisait à la meilleure incorporation et donc une meilleure activité pour l’oxydation catalytique du monoxyde de carbone. Yao et al. [62] ont introduit une nouvelle méthode dans laquelle, la SMO de type MCM-41 est mise en suspension dans une solution aqueuse de Pt(NH3)4(NO3)2 à pH 5 puis chauffée à 70°C et évaporée sous vide. En comparaison avec les matériaux préparés de manière traditionnelle, l’activité catalytique est bien supérieure. Les matériaux de type MCM-41 supportant le platine sont de très bons catalyseurs pour l’hydrogénation d’aromatiques dans les diesels [63], dans le kérozène [64], pour l’hydrocraquage du 1,3,5-tri-isopropylbenzène [65] , et pour l’isopropylation [65] et l’hydrogénation du naphtalène [66]. 23 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ L’équipe de Kaliaguine [67-71] a préparé des catalyseurs de type Ru-MCM-41 et Ru- MCM-48 pour l’hydrogénation diastéréosélective d’un intermédiaire de prostaglandine F2α. Ils ont préparé des catalyseurs hautement chargés en ruthénium (3, 5 et 10 % en masse) à partir de Ru(acac)3, RuCl3et Ru(NH3)6Cl3. ii) Oxydes métalliques supportés Cette méthode consiste à déposer un oxyde à la surface d’une SMO préexistante. Il y a plusieurs raisons à préparer de tels catalyseurs. Tout d’abord, la grande surface spécifique et l’importante concentration en OH de surface des SMO permettent un recouvrement important par des oxydes supportés. Leurs larges pores permettent également l’accessibilité à des réactifs volumineux. Xu et al. [72] ont montré que les oxydes TiOx/Al-MCM-41 (x = nombre réel) étaient actifs dans la dégradation photocatalytique de l’acétophénone aqueuse. La substitution de l’aluminium par du fer, du vanadium ou du manganèse supprime complètement cette activité photocatalytique. De la même manière, des oxydes de vanadium (oxydation du cholestérol), fer [76, 77] [75] [73, 74] , zirconium [38] (benzylation du benzène par le chlorure de benzyl), nickel (dimérization de l’éthylène), molybdène [78] (bromination péroxydative du « phénol red »), tungstène [79] (époxydation du cyclooctène), chrome [80] (déshydrogénation et réduction de NOx), zinc [81] (déshydratation du 2-propanol), manganèse [82] (oxydation du propène ou du monoxyde de carbone), cuivre [83], etc… peuvent être imprégnés à la surface de SMO. c. Greffage de complexes organométalliques De nombreux travaux rapportent le greffage de complexes organométalliques à la surface de matériaux mésoporeux. La grande surface spécifique et l’importante concentration en OH de surface des SMO en comparaison avec les zéolithes permettent la fixation de complexes organométalliques à l’intérieur des murs de ces solides. Trois principales approches peuvent être utilisées : • Le greffage direct de complexes organométalliques dans les murs des SMO. • La fonctionnalisation des groupes silanol des SMO avec des groupes silane suivi de l’ancrage de complexes métalliques à la surface. 24 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ • Le complexe est préparé à l’intérieur des mésopores par échange d’ion ou adsorption et il est ensuite immobilisé par attractions électrostatiques et gènes stériques. 2. Autres applications Les matériaux mésoporeux ont également suscité un intérêt dans d’autres domaines que la catalyse [84]. En effet, ils sont également utilisés, entre autres, en tant qu’adsorbants de gaz, de liquides ou de métaux, d’hôtes pour des semi-conducteurs, dans les domaines de l’optique [85] , des capteurs, des procédés de séparation ou encore de phase stationnaire en chromatographie liquide haute performance (HPLC). Les études qui ont été menées sont prometteuses [86] . Les applications pour la fixation de métaux lourds notamment seront discutées dans le Chapitre 5. 25 Chapitre 1 : Généralités sur les solides mésoporeux organisés ___________________________________________________________________________ Références bibliographiques : [1] C. T. Kresge, M. E. Leonowicz, W. J. Roth and J. C. Vartuli, Nature 1992, 359, 710. [2] J. S. Beck, J. C. Vartuli, W. J. Roth, M. E. Leonowicz, C. T. Kresge, K. D. Schmitt, C. T.W. Chu, D. H. Olson, E. W. Sheppard, S. B. McCullen, J. B. Higgins and J. L. Schlenker, J. Am. Chem. Soc. 1992, 114, 10834. [3] A. Imhof and D. J. Pine, Nature 1997, 389, 948. [4] J. E. 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