Lettre d`information 09 septembre 2016

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Lettre d`information 09 septembre 2016
Lettre d’information
9 septembre 2016
Actualités consommation
Le cash bientôt liquidé ?
Dans son dernier numéro, le magazine 60 Millions de consommateurs* s’interroge sur l’argent liquide (c’est-àdire les espèces) et sur sa pérennité. En effet, pour certain, l’argent liquide vivrait ces derniers instants. C’est en
tout cas l’avis de John Cryan, président de la Deutsche Bank, pour qui le cash « n’est pas quelque chose qui est
nécessaire, (…) terriblement inefficace et trop cher ».
En France, les propos sont plus mesurés mais on ne peut que constater une tendance au recul des billets et
pièces de monnaie : la disparition du billet de 500 €, la baisse du plafond de paiement en espèces de 3 000 à
1 000 €, la suppression de la taxe variable due par les commerçants sur le paiement par carte bancaire, le
« sans-contact » imposé sur chaque nouvelle carte, etc.
Si les autorités souhaitent limiter la circulation de l’argent liquide, c’est principalement en vue de faire reculer l’anonymat dans l’économie
française et mieux tracer les opérations suspectes. Il est aussi question de réduire les coûts de traitement des 57 000 distributeurs automatiques
ainsi que la main-d’œuvre nécessaire au traitement des espèces dans les agences…
Mais pour 60 millions de consommateurs, les espèces ont une forte charge symbolique et identitaire. Les billets ont une odeur, une couleur, c’est
un bien commun. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent d’une disparition programmée qui représente pour eux une mesure liberticide. En effet, le
paiement par carte bancaire ou par chèque nécessite de s’identifier par un code ou de décliner son identité…
Pis, selon le Financial Times, les problèmes économiques actuels seraient dus à la trop grande accumulation d’argent liquide des ménages. Pour
les contraindre à dépenser plutôt qu’épargner, la solution serait, selon ce journal économique, de donner la possibilité aux banques d’imposer des
taux d’intérêts négatifs, de sorte que l’épargne ne rapporterait plus rien, et d’interdire l’argent liquide !
Quoiqu’il en soit, limiter la circulation des espèces et en contrôler l’usage revient à faire intrusion dans la vie privée, ce qui n’est évidemment pas
souhaitable pour les associations de consommateurs.
*À lire dans le n°518 de 60 Millions de consommateurs : « L’argent, ça se liquide »
La première assurance comportementale dans la santé est lancée en France
Aujourd’hui, avec les applications mobiles et autres objets connectés, il est possible de tout mesurer et contrôler : nombre de pas effectués,
qualité du sommeil, niveau de stress, etc. Aux États-Unis et en Allemagne, des assureurs se sont déjà emparés du phénomène en proposant des
programmes spécifiques couplés à une assurance individuelle permettant aux clients au comportement plus vertueux de bénéficier de réduction
sur leur prime d’assurance.
En France, cela n’est pas encore possible, la réglementation ne le permet pas car ce serait considéré comme discriminatoire. Mais Générali
commercialise dorénavant une assurance au comportement en option avec sa complémentaire santé ou prévoyance collective. Le particulier
réalise un bilan de santé en ligne ou via un objet connecté en renseignant diverses informations (état civil, âges, poids, taille, alimentation, activité
physique, consommation de tabac, etc.). En se mettant ainsi à nu, si l’assuré atteint les objectifs fixés, il peut obtenir des réductions chez les
partenaires de Generali.
Les assurances auto proposent déjà des offres spécifiques fondées sur le comportement des conducteurs. Mais les données sont moins sensibles
que dans le domaine de la santé (mesure de l'accélération, du freinage, fréquence d'utilisation de la voiture, type de routes empruntées, etc.). Cette
nouvelle tendance pose donc question sur l’utilisation de ces données de santé par les assureurs. De son côté, Générali rassure : « ni l'assureur, ni
l'employeur, ni l'intermédiaire d'assurance n'y ont accès ». Les associations de consommateurs sont tout de même sur le qui-vive. En effet, s’il
est nécessaire de distinguer un comportement à risque (comme fumer) d’une maladie héréditaire par exemple pour limiter les discriminations,
l’UFC-Que choisir s’interroge : « Est-ce aux assureurs privés d'avoir ce rôle d'incitation aux bonnes pratiques d'hygiène de vie ? (…) Il n'est pas
toujours évident de définir ce qu'est un “bon” comportement, encore moins de le mesurer ». Ce type de démarche peut donc conduire à une
segmentation du marché, pas nécessairement profitable au consommateur. Pascal Demurger, directeur général de la MAIF met en garde :
« l'excès de segmentation peut créer des conditions prohibitives pour une partie de la population qui aura du mal à s'assurer. Cela peut
rapidement devenir injuste et exclure du système de protection ».
Faut-il taxer les aliments en fonction de leur niveau calorique?
L’obésité est devenue l’un des principaux enjeux de santé publique. Elle engendre de nombreuses conséquences néfastes telles que du diabète, de
l’hypertension, un risque accru de maladies cardiovasculaires et de cancers (utérus, côlon...). Et cela coûte cher à la société, près de 20 milliards
d’euros en 2012 (1 % du PIB), « soit un montant comparable à celui de l'alcool et du tabac », souligne une étude de la Direction générale du
Trésor.
Cette maladie touche actuellement plus de 15 % de la population française, mais ce sont près de 33 millions de personnes qui pourraient être
concernées à l’horizon 2030. C’est pourquoi la Direction générale du Trésor propose, entre autres, de taxer certains produits alimentaires, les
précédentes mesures mises en œuvre (taxe sur les boissons sucrées et actions de prévention) n’ayant pas suffi.
Pour ne pas cibler un produit en particulier, le Trésor recommande une taxation sur les aliments au-delà d'un certain niveau de calories ou en
fonction de leur qualité nutritionnelle. Cela est déjà expérimenté au Mexique depuis 2014.
Le Fisc propose également d’autres mesures non coûteuses comme le renforcement de l'étiquetage nutritionnel ou l'interdiction des publicités
destinées aux enfants vantant des produits dont l'excès de consommation peut nuire à la santé.
Baisse sur les tarifs de certaines prestations médicales à domicile
Les patients soignés à domicile ne se procurent pas le matériel médical dont ils ont besoin eux-mêmes. Ce sont les associations, prestataires de
services ou entreprises privées qui sont rémunérés par l’assurance maladie pour acheter le matériel, le mettre à disposition des patients, leur
expliquer son fonctionnement et en assurer la maintenance. Or, le 5 août 2016, le CEPS (Comité économique des produits de santé) qui est un
organisme placé sous la tutelle des ministères de la Santé et de l’Économie, a décidé de baisser les tarifs de près de 250 produits et prestations
dans 9 domaines. Sont notamment concernés l’auto-traitement du diabète, l’apnée du sommeil, la prévention des escarres, la nutrition orale ou les
troubles de l’incontinence. En d’autres termes, il est question de réduire les coûts sur les prestations médicales à domicile en vue de réaliser 180
millions d’économie en 2017.
Une économie importante encore jamais vue dans ce secteur, ce qui inquiète les associations et entreprises concernées : « cette baisse risque de
nous obliger à fournir du matériel médical moins performant ou à réduire les services aux personnes », affirme Emeric Pividori, vice-président
du Syndicat national des associations d’assistance à domicile (Snadom). En effet, une diminution, même minime, de la rémunération allouée par
patient peut occasionner une perte sèche pour l’association censée la percevoir, alors même que ses charges restent les mêmes. Pour le délégué
général de la Fédération des prestataires de santé à domicile, Jean-Philippe Alosi, « [cette baisse] va fragiliser tout le secteur et avoir un impact
sur la prise en charge d’un million et demi de patients à domicile ».
Devant la gronde des associations, le gouvernement a indiqué vouloir poursuivre les échanges durant tout le mois de septembre 2016.
Après-midi débat sur les nanotechnologies à Strasbourg
Dans le cadre de la Vie Associative, la Chambre de Consommation d’Alsace organise une après-midi débat sur le thème des nanotechnologies en
présence de deux spécialistes : le Dr Cécilia Ménard-Moyon, chercheuse au CNRS et Madame Danielle Lanquetuit, agronome et agricultrice.
Rendez-vous le lundi 12 septembre 2016 à 14h15 à la Maison des associations, salle Marguerite Yourcenar (1a place des Orphelins à
Strasbourg). Nous vous attendons nombreux !
Information et inscription (gratuit) auprès de M. Vincent Dorfner : [email protected] ou 03.88.15.42.43
À voir à la télévision et sur l’Internet…
Vox pop - Glyphosate, les faillites de l'Europe
Magazine – Dimanche 11 septembre 2016 à 20h15 sur Arte
Capital - Décathlon : les secrets d'une réussite française
Magazine – Dimanche 11 septembre 2016 à 20h50 sur M6
Au sommaire : « Décathlon, à fond le business ». Décathlon est devenu l'un des leaders incontestés de la vente d'articles de sport dans le monde.
« Un coach sportif à tout prix ».
X:enius - Médicaments, danger !
Magazine – Mardi 13 septembre 2016 à 17h20 sur Arte
Consommés quotidiennement par des millions de personnes, les médicaments rapportent des sommes astronomiques à l'industrie
pharmaceutique.
Cash investigation - Industrie agroalimentaire : business contre santé
Magazine – Mardi 13 septembre 2016 à 20h50 sur France 2
De la Bretagne au Danemark en passant par la Californie et le Wisconsin, des journalistes ont enquêté pour dévoiler comment l'industrie
agroalimentaire ralentit ou oriente les décisions de santé publique.
X:enius - Le vélo en ville : comment se déplacer en toute sécurité ?
Magazine – Mercredi 14 septembre 2016 à 17h20 sur Arte
En ville, la bicyclette est souvent plus rapide, mais aussi plus saine et plus écologique que la voiture. Faire du vélo dans le trafic urbain peut
néanmoins s'avérer dangereux.
X:enius - Les modes alimentaires
Magazine – Vendredi 16 septembre 2016 à 17h20 sur Arte
« Pour votre santé, préférez le pain complet au pain blanc, le poisson à la viande, les produits sans gluten ou végétaliens » : le contenu de nos
assiettes dépend de l'air du temps.
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Rénovation énergétique : aides
financières et arnaques
Lettre d’information du vendredi 9 septembre 2016, publiée par la Chambre de Consommation d’Alsace
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