T`as un tableau interactif mais t`as pas de tablette

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T`as un tableau interactif mais t`as pas de tablette
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SUDPRESSE
MARDI 16 AVRIL 2013
MORLANWELZ – TECHNOLOGIE
L’école du
futur, c’est
maintenant !
L’ITM enseigne des maths… numériques
Depuis septembre, les
jeunes élèves de première
année de l’Institut Technique de
Morlanwelz découvrent une
nouvelle manière d’étudier les
mathématiques. Leur professeur,
Olivier Lerot, leur donne cours sur
un tableau numérique à l’aide
d’un manuel numérique et
interactif. Nous avons assisté à un
cours d’algèbre.
« Où est né le calcul algébrique ? »
La question, posée par Olivier Lerot, professeur de mathématiques
de première secondaire à l’Institut Technique de Morlanwelz,
provoque diverses réactions chez
élèves. L’un d’entre-eux lance
même : « de YouTube ». S’il a répondu cela, c’est parce que sur le
tableau de son professeur, l’icône
du célèbre site de partage de vidéos trône à côté des termes : origines de l’algèbre. Que fait-il là ce
logo ? C’est parce que le tableau
n’est pas un tableau noir normal.
Et que l’icône YouTube, sur la-
çoivent un code à utiliser sur internet en plus du cahier papier. Ils ont
alors accès à tous les exercices, à
tout ce que l’on a vu en classe ! »
Des exercices que l’on peut faire
et refaire à l’infini ! Un seul clic
suffit pour tout recommencer…
Et à l’avenir, si les tablettes se généralisent, l’interactivité n’en sera que plus grande encore, le tableau pouvant interagir directement avec le matériel.
Le second grand avantage du produit, c’est la capacité de stockage :
LE MOT D’ORDRE : INTERACTIF !
L’interactivité, c’est le grand avan- « Je peux retrouver tous les tatage de ce matériel high-tech dont bleaux que j’ai écrits depuis le débénéficie l’ITM. Et avec ce nou- but de l’année ! » Revenir sur une
veau manuel développé par la so- leçon vue il y a plusieurs mois est
ciété Plantyn, Olivier Lerot, qui a très aisé. Nous avons ainsi pu voir
aussi participé au développement des élèves se rappeler des exerdu produit, cette caractéristique cices très anciens simplement en
va encore être décuplée : « Le ma- entrant son numéro de page dans
nuel vient seulement de sortir offi- la barre de recherche.
ciellement. Donc, avec mes élèves, Et puis, enfin, le troisième gros
je ne travaille qu’avec le tableau in- avantage : c’est la fin de la pousteractif et eux avec des feuilles im- sière de craie partout sur les vêteprimées. Mais avec la version qui est ments ! l
désormais en vente, les élèves reOLIVIER HENSKENS
quelle le professeur appuie, est en
fait un lien compris dans Delta,
un manuel de maths numériques… Et voilà donc, en une seconde, le tableau tactile qui se
transforme en écran et la vidéo didactique expliquant la naissance
de l’algèbre qui apparaît. Il est
loin, le temps où le professeur devait réserver le local vidéo trois
mois à l’avance pour diffuser un
film à ses élèves !
L’AVENIR DE L’ENSEIGNEMENT
Vers la fin du bon vieux manuel scolaire
Nos écoles vont-elles voir disparaître peu à peu les bons vieux
livres d’école ? Murielle Machiels,
la directrice de la société Plantyn,
qui a mis au point le manuel Delta, est persuadée que oui. Olivier
Lerot, prof de maths à l’ITM et qui
a passé plus de deux ans à mettre
au point Delta, a un avis moins
tranché : « Il faudra toujours bien
une roue de secours en cas de
panne. Mais idéalement, les tableaux mis en réseau avec les tablettes des élèves devraient devenir
la norme. C’est le seul moyen de
vraiment utiliser toutes les possibili-
Avec ces outils numériques, tous les
tableaux écrits par le professeurs sont
stockés. D.C.
tés qu’offre le multimédia. » D’autant que les enfants ne sont pas dépaysés : « Ils se sont adaptés très vite
au tableau. C‘est plus proche de leur
quotidien. » Mais avant cela, une
profonde refonte de l’école serait
nécessaire (voir ci-dessous). l
Olivier Lerot enseigne les maths à l’ITM grâce à un tableau interactif et un manuel totalement numérique !l D.C.
LES ÉLÈVES
LES PRIX
Ils testent le programme depuis septembre
Pas plus cher
qu’un livre
Le manuel Delta : 14 euros. Le
coût pour l’élève, code
d’accès à la version numérique compris : pas plus
cher qu’un manuel classique.
Le kit du professeur : 50 euros
par an. Il s’agit d’un abonnement reprenant tout le
matériel pédagogique. Un
seul kit peut être utilisé
par tous les professeurs
d’une seule école.
Le tableau . Les moins chers
sont aux alentours de 600
euros. Reste le rétroprojecteur… qui n’offre pas le
même intérêt interactif. l
O.H.
O.H.
Le tableau est tactile. Et le manuel est
adapté à cette manière de fonctionner,
réagissant simplement au toucher. D.C.
L’attention et surtout la participation
des élèves sont accrues avec un tel
matériel. D.C.
Nelson
DE PAEPE
12 ANS
Yacine
RHAMANI
13 ANS
« Au niveau de la matière, le tableau
interactif et le manuel numérique, ça
ne change rien ! Les maths, ça reste les
maths, la matière est la même. Par
contre, c’est sûr que c’est plus gai ! Et
puis, ça va beaucoup plus vite. Pour le
prof aussi. Il peut tout effacer en
appuyant sur un seul bouton, il peut
revenir sur d’anciennes leçons. C’est
beaucoup plus facile comme cela. » l
« C’est un outil très pratique et qui
fonctionne bien, dans l’ensemble. Il y a
parfois des petits bugs, comme avec la
gomme qui n’efface pas toujours très
bien mais ce ne sont que de petites
choses. Ce qui est bien, c’est qu’on peut
vraiment travailler en même temps
que le professeur. Et tous les cours sont
sauvegardés, on peut les retrouver très
facilement. » l
Suivez un cours de maths en version XXIe siècle avec
les élèves de l’Institut Technique de Morlanwelz
Nous avons filmé un cours
version numérique.
Dommage que les enfants n’aient pas les
tablettes qui permettraient d’optimaliser
l’utilisation de ces outils. D.C.
sur www.lanouvellegazette.be
Avec le stylet, les enfants remplissent
des exercices sur des « pages »
numériques. D.C.
ALLÔ ? NON MAIS ALLÔ, QUOI !
T’as un tableau interactif
mais t’as pas de tablette !
par Olivier Henskens
JOURNALISTE
Nos élèves passent-ils après… nos
échevins ? Alors que ces derniers
sont désormais équipés d’un
matériel numérique de pointe,
iPhone et autres iPad, nos élèves
reçoivent toujours leurs cours via
des photocopies. Bien sûr, cette
réflexion est, un peu, démago…
Et il est clair que le budget informatique de la Ville de La Louvière, ou même de Charleroi, ne
représente pratiquement rien par
rapport à ce que coûterait l’achat
de tablettes pour tous les élèves
de la Fédération Wallonie-
Bruxelles. Mais si le signal est
clair concernant l’informatisation de nos communes, il est
urgent de prendre le même
virage dans nos écoles !
Tout d’abord parce que, finalement, il n’y a plus guère qu’à
l’école que nos enfants ne sont
pas baignés dans la technologie !
Le reste du monde, lui, n'attend
pas… D’où l’absolue nécessité de
former les enseignants au monde
numérique... matière dans laquelle nous avons des années de
retard.
L’autre urgence, c‘est outiller nos
élèves. À l’Institut Technique de
Morlanwelz, ils ont déjà des
tableaux interactifs. Un outil qui
devrait se généraliser. Mais s’il
n’est pas accompagné de tablettes ou d’ordinateurs connectés, il perd une grande partie de
ses fonctionnalités, et particulièrement au niveau de l’interactivité avec les enfants. Or, plus ils
sont impliqués, mieux ils apprennent ! Bien sûr, on se rend
bien compte que la Fédération
Wallonie-Bruxelles ne peut pas
payer une tablette à tous les
élèves dès demain. Mais il est
temps qu’elle s’y prépare. Car
pour toute une frange de la
population, demain est déjà là.
Et tant que certains élèves bénéfi-
Le tableau ? Un bon début!
l D.C.
cieront de leur matériel personnel tant que les autres resteront
avec leurs feuilles photocopiées,
c’est la fracture numérique qui
ne cessera de s’agrandir… élargissant en même temps une fracture sociale déjà tellement discriminatoire. l
SP19761850-MLR
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