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23-Reperes-03-04-2011:Mise en page 1 24/02/11 15:36 Page 277 Librairie ou jamais aperçu, ou découvrir tardivement l’infinie diversité et présence de la trace biblique dans la littérature, y compris récente, y compris « secondaire », on peut penser qu’ils ont peutêtre tort de s’alarmer des ferments de dissolution. Les œuvres produites par la vision non religieuse du monde, y compris du monde religieux, très répandue désormais, ne sont pas toujours convaincantes, il est vrai, comme s’il y manquait le drame existentiel que signifie, en fin de compte, toute inquiétude religieuse. Mais le texte demeure, offert à tous, sans préalable, débarrassé peut-être de trop de lectures pieuses et endormantes, capable à tout moment de rallumer la flamme créatrice. tuel et monde réel et définir autrement la notion de transmission. Jonathan Coe, né en 1961 à Lickey, une banlieue de Birmingham, fait des études au Trinity College de Cambridge, obtient un doctorat de l’université de Warwick avec une thèse sur Tom Jones d’Henry Fielding et publie parallèlement son premier roman, The Accidental Woman1 en 1987. Installé à Londres à la fin des années 1980, il tente d’abord une carrière musicale au sein du Peer Group, avant de se consacrer à l’écriture, rencontrant toutefois un succès modeste avec A Touch of Love2 et The Dwarves of Death3 parus successivement en 1989 et 1990. Deux courtes biographies alimentaires sur James Stewart et Humphrey Bogart lui permettent de finir What a Carve up4, roman qui lui assure une notoriété nationale et internationale qui ne se démentira plus : prix Médicis étranger pour The House of Sleep5 en 1998, Bollinger Everyman Wodehouse Prize pour The Rotters’ Club6 en 2001 ou Samuel Johnson Prize pour Like a Fiery Elephant: The Story of B. S. Johnson7 en 2005. L’image de Jonathan Coe auprès du public comme de la critique semble Jean-Louis Schlegel Jonathan Coe LA VIE TRÈS PRIVÉE DE M. SIM Paris, Gallimard, 2011, 448 p., 22 € Dans ce neuvième roman traduit en français, Jonathan Coe poursuit à la fois son décryptage ironique de la société anglaise et sa recherche de formes inédites de narration. La Vie très privée de M. Sim raconte à la première personne l’histoire d’un homme sans épaisseur, au vocabulaire étriqué, pitoyablement poursuivi par l’échec, de sa naissance non désirée au départ de sa femme et de sa fille en passant par la dépression et les difficultés professionnelles. Plus que la psychologie des personnages ou le déroulement des événements, c’est la structure rigoureuse du récit qui éclaire le véritable enjeu du propos : la possibilité d’une construction identitaire dans un contexte, le XXIe siècle, où la prégnance des technologies modernes semble déplacer la frontière entre monde vir- 1. Jonathan Coe, The Accidental Woman, Londres, Duckworth, 1987 ; trad. fr. la Femme de hasard, Paris, Gallimard, 2007. 2. Id., A Touch of Love, Londres, Duckworth, 1989 ; trad. fr. Une touche d’amour, Monaco, Éditions du Rocher, 2002. 3. Id., The Dwarves of Death, Londres, Fourth Estate, 1990 ; trad. fr. les Nains de la mort, Paris, Gallimard, 2001. 4. Id., What a Carve up, Londres, Viking, 1994 ; trad. fr. Testament à l’anglaise, Paris, Gallimard, 1995. 5. Id., The House of Sleep, Londres, Viking, 1997 ; trad. fr. la Maison du sommeil, Paris, Gallimard, 1998. 6. Id., The Rotters’ Club, Londres, Viking, 2001 ; trad. fr. Bienvenue au club, Paris, Gallimard, 2003. 7. Id., Like a Fiery Elephant: The Story of B. S. Johnson, Londres, Picador, 2004 ; trad. fr. B. S. Johnson : histoire d’un éléphant fougueux, Meudon, Quidam, 2010. 277