LE P`TIT BARBEY 4

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LE P`TIT BARBEY 4
LE P’TIT
BARBEY
Journal du collège Barbey
d’Aurevilly de Saint Sauveur le
Vicomte. NUMERO 4
Edition du lundi 17 mai 2010
LES ANIMAUX EN DANGER
Editorial
par M. HUET, professeur de SVT
L’année 2010 proclamée « année internationale
de la biodiversité » par l’ONU a pour mission
d’alerter sur l’état des lieux de la biodiversité
dans le monde. L’usage du mot biodiversité est
assez récent, de façon simple, c’est la diversité de
toutes les formes du vivant.
Les articles du journal sont autant de témoignages
du déclin de cette biodiversité. Même si ce déclin
n’est pas vraiment contesté, pour certains ce
constat n’est pas si catastrophique et d’ailleurs le
rôle de la biodiversité présente-t-il de l’intérêt ?
Pourtant, des articles scientifiques qui paraissent
chaque jour démontrent une partie de son intérêt :
hier des champignons avaient permis la
découverte des antibiotiques. Demain des algues
microscopiques
produiront
peut-être
de
l’électricité,
des
sangsues
permettront
l’élaboration de nouveaux médicaments. Les
espèces qui paraissent chaque jour sont autant de
pistes de travail qui ne seront jamais explorées.
A côté de nous des milieux sensibles sont
protégés. Céline BINET travaille à l’étude et à la
sauvegarde du marais de la Sangsurière. Son
témoignage a donc évidemment toute sa place
dans le journal. Bonne lecture !
Les animaux en danger, par Dorian
MAUGER
Sur notre planète, il y a plein d’espèces en
voie de disparition, certaines ont même
pratiquement ou totalement disparues.
Pourtant, des associations comme la WWF
(World Wide Fund for nature) essaient de
protéger la flore et la faune qui nous entoure.
Les principales causes de disparition des
animaux sont :
□ la chasse (par exemple pour la fourrure, la
peau, le plumage…)
□ la destruction des lieux de vie (par exemple
la destruction des forêts d’eucalyptus, qui sont
vitales au koala)
Le grand panda est protégé depuis 1939 mais il est toujours menacé,
victime de la destruction des forêts de bambou.
Le koala est en danger
Quelques chiffres, par Vincent BELLEE
Les animaux en voie de disparition : cette expression désigne toute espèce en péril exposée à une
disparition ou à une extinction imminente.
Voici quelques espèces classées « en danger critique d’extinction » : lynx d’Espagne, crocodile du
Siam, addax, albatros des Galapagos, anguille d’Europe, cheval de Przewalski (image 1). De
nombreux oiseaux sont menacés : cacatoès des Philippines (image 2), ara à gorge bleue (image 3),
martin-chasseur de Niau, perroquet à face jeune…
En 2004, il y avait 208 espèces menacées en Colombie, 191 au Mexique, 136 en Equateur ou encore
100 au Brésil.
La situation dans les mers…
Les dauphins, par Mathieu LESERVOISIER
Avec 641 espèces menacées dans le monde, présentes sur son territoire, la France a une
responsabilité majeure dans la lutte contre l'érosion de la biodiversité. La France se situe parmi les
dix pays les plus concernés. Le dauphin blanc en fait partie partie.
Les sauveurs de dauphin
Le grand requin blanc
Même si les dauphins ne sont pas encore en danger au niveau mondial, certaines espèces sont
menacées. Ils sont en disparition en Méditerranée. Ils deviennent de plus en plus rares dans les années
50. Ils sont chassés pour leur chair. Ils peuvent aussi être envoyés dans un zoo, et peuvent être blessés
à cause de la pêche à la dynamite ou au fusil.
Le grand requin blanc, par Lucas BODIN
Présentation : son nom scientifique est «carcharodon carcharias», il peut mesurer jusqu'à 6,50 mètres ;
son ancêtre est le mégalodon qui lui pouvait mesurer jusqu'à 16 mètres. On le chasse surtout pour son
aileron dorsal.
Le dauphin rose, par Pierre LEGROS
Le dauphin rose était une espèce inconnue jusqu’à ce qu’on en retrouve quelques spécimens un peu
partout dans le monde. Il est chassé pour sa chair en Amérique. On en retrouve souvent dans les eaux
de l’Amazone. Ils sont menacés par les déchets toxiques dans la mer, à cause des engrais chimiques
qui s’infiltrent dans la terre pour aller ensuite dans la mer. L’origine de sa disparition vient aussi des
barrages qui les privent de leur nourriture.
La baleine, par Mélissa LEGOUPIL
Les baleines sont chassées pour leur viande et pour leur huile. Les huiles qu’elles ont dans le corps
sont utilisées pour faire du savon ou des bougies. Il est interdit de chasser les baleines bleues (depuis
1967) mais ce n’est pas respecté, surtout au Japon ; il ne reste que 500 baleines bleues vivant dans
l’hémisphère Nord et quelques milliers dans le monde. C’est le plus grand animal vivant du monde.
La baleine bleue, par Alexandre MORISSE
Chassée à cause de son huile transformée en savon (leur lard les protège du froid), il ne reste que
quelques milliers de baleines bleues. Des centaines de milliers ont été massacrés ; mais le taux de
baleine bleues est revenu au même niveau. C’est une espèce protégée depuis les années 60.
Le phoque, par Elise FRIGOUT
Il y a beaucoup d’animaux marins en voie de disparition, notamment le phoque éliminé pour la chasse.
Le phoque vivait il y a longtemps sur les côtes du Pacifique, chassé pour sa fourrure. On l’a cru
pendant longtemps en voie de disparition.
Ils sont aussi tués à coups de bâton. Si les gens n’achetaient pas de fourrures, les phoques ne se
feraient pas tués. Le nombre de phoques a beaucoup diminué. Ils font partie des six animaux marins
les plus menacés au monde. A cause de la pollution, le nombre d’endroits où les phoques peuvent
s’abriter diminue. Parfois, les pêcheurs les tuent car ils estiment qu’ils mangent trop de poissons.
La situation sur terre…
Le lycaon
Les animaux terrestres, par Antoine QUENAULT
Le lycaon est en voie de disparition tout comme 15000 autres espèces. Dix sont plus menacées que
d’autres. Une espèce disparaît toutes les 20 minutes dans le monde : on en découvre 12000 autres par
an.
Le loup d’Abyssinie est en voie de disparition à cause des accidents de la route et des croisements
avec les chiens errants qui sont les principales causes de sa disparition. Il ne reste pas moins de 500
individus à l’état sauvage. De nombreux tigres de Java et Bali ont disparu au 20ème siècle à cause du
braconnage (chasse interdite).
Venons en à la déforestation. Savez-vous que 13 à 15 millions d’hectares de forêts disparaissent
chaque année et qu’une espèce végétale qui meurt entraîne la disparition de 30 espèces animales.
Faites le calcul, cela ferait 3,9 milliards d’animaux menacés sur la planète.
Le loup, par Lucas BODIN
Le loup rouge est en voie de disparition à cause des hommes qui exterminent leurs habitats. Il vit en
Amérique du Nord
Le loup peint est en voie de disparition à cause des maladies, des pièges, de la chasse et de la perte
des habitats.
Le loup mexicain a disparu.
Le loup gris a échappé à la disparition, il se réfugie là où les hommes ne peuvent pas aller.
Le loup est en danger. En 1800, il occupait 96,5% des terres françaises et en 1923 il n’en occupait
plus que 1%. Le loup en Europe : il est chassé car on croit qu'il attaque les moutons, donc on le tue.
Dans le monde il en reste environ 500 000
Le tigre de Sumatra, par Lucas BODIN
Le tigre de Sumatra est menacé car il en reste moins de 500. Les forêts dans lesquelles ils vivent sont
détruites pour construire des routes ; 78% des tigres sont tués à cause du braconnage . Ils sont surtout
chassés pour leur peau, leurs dents et leurs griffes.
Chaque années 50 d'entre eux sont tués. A ce rythme, dans dix ans, il n'y en aura plus..
Le panda, par Benjamin BROTHELANDE
Le panda est soutenu par une association, le WWF,
qui aide les femelles panda à garder, soigner et
protéger leurs petits. D’après les scientifiques, il
n’en resterait plus que 1600. Leur disparition est
aggravée par le fait que les pandas femelles ne font
qu’un petit tous les 3 ans.
Le panda est en voie de disparition car les
hommes coupent le bambou (sa nourriture
principale) pour en faire toutes sortes de
choses (chaises, tables, meubles). Ils
disparaissent aussi car les hommes les tuent
pour leur chair et surtout pour leur fourrure.
Pourquoi les mustangs disparaissent ?, par Aurore ROUXEL et Margot JAUNET
Les mustangs sont des chevaux d’origine américaine en liberté. Ils sont chassés ou capturés par les
hommes. Ils capturent particulièrement les juments, pour leur injecter un médicament contraceptif
(dont l’effet dure 2 ans). Il y en avait trop, maintenant, ils disparaissent. Les mustangs sont également
affaiblis par le manque d’eau et de nourriture.
Le rhinocéros, par R.D.
Autrefois, nous pouvions le trouver sur tout le continent africain, maintenant on ne le rencontre qu’en
Afrique de l’Est et du Sud. En 1990, le nombre de rhinocéros noirs était estimé à 3000 alors qu’en
1970 il y en avait 65000 ; ce chiffre a peut-être diminué depuis. Les rhinocéros blancs sont eux aussi
en voie d’extinction, pourtant les deux sont protégés par la loi, mais ils sont quand même massacrés
par les braconniers, même à l’intérieur des réserves où ils vivent.
La situation dans les airs…
Le condor des Andes, par Kévin FAYE
Alerte ! Ils sont en voie de disparition. La femelle ne pond qu’un œuf tous les deux ans, mais aussi , au
Pérou, chaque année, le condor livre un combat rituel. Le taureau incarne l’Espagne et le condor
incarne les Andes. La chasse au condor est sûrement la cause de leur disparition.
Pour sauver les animaux en danger, que faut-il faire ?, par Adrien LANGLOIS
Les causes de ces disparitions sont nombreuses. Elles peuvent être naturelles, comme la sécheresse, la
fonte des glaces, les incendies ou le manque de nourriture . Mais c'est surtout à cause des hommes que
ces animaux disparaissent . Les mers et les forêts sont saccagées, polluées. Les animaux sont chassés
pour leurs viandes, leur peau, leurs dents, leurs écailles, leurs plumes ou leur graisse, pour fabriquer
des vêtements, des bijoux ou encore des produits de cosmétique.
1.La déforestation dans le monde détruit des espèces rares comme le paradisier bleu, l'un des oiseaux
les plus rares au monde.
2.Le marché noir où sont vendus des animaux très rares (exemple : le panthère des neiges)
3. La pêche des poissons au radar est utilisée pour repérer les bancs de thon rouge qui
disparaissent peu a peu.
4. Agrandir les filets pour que les petits poissons ressortent, parce que lorsque l'on remonte les
filets ils meurent, ou on les rejette à la mer mais ils ne peuvent plus vivre ni se reproduire.
5. Le braconnage ou l'on tue beaucoup d'espèces en voie de disparition (exemple le rhinocéros
blanc).
« C’est notre mode de vie, notre façon d’user de la planète qu’il faut revoir, et
sans tarder… »
Cécile BINET, conservatrice au Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin, a répondu
aux questions du P’tit Barbey. Protection de la nature, état des lieux des disparitions animales et
végétales dans la Manche, description du métier de conservateur, Cécile BINET apporte au travers de
ses réponses un regard passionnant sur notre milieu ambiant.
Le P’tit Barbey : On entend beaucoup parler de protection de la
nature et des espèces en danger, et pourtant on a l’impression
que la situation s’aggrave. Quelle est votre vision des choses ?
Cécile BINET : L’érosion de la biodiversité (qui comprend la diversité des espèces, des écosystèmes,
et la diversité génétique au sein d’une même espèce) est en effet reconnue par un nombre croissant de
personnes. Il y a cependant un océan entre le fait de reconnaître cet état de fait et celui d’y remédier. Il
y a certes de plus en plus de mesures prises pour protéger la nature, mais trop souvient cette
préoccupation vient après toutes les autres. La protection de la nature n’apparaît que comme un
« plus » , alors qu’elle devrait être fondamentale, puisque c’est de la nature dont dépend notre survie :
l’air que l’on respire, l’eau que l’on boit, les milieux dans lesquels on vit…
Et puis le fonctionnement de la nature, des écosystèmes, est extrêmement complexe, et on est
loin de tout connaître sur ce sujet. Il ne suffit pas par exemple de protéger une espèce comme le
papillon, il faut également protéger les plantes sur lesquelles il se nourrit et va pondre, et donc les
milieux qui hébergent ces plantes, sur des surfaces suffisamment importantes et connectées entre
elles… sinon cela est voué à l’échec.
Notre espèce est la plus invasive qui soit : nous avons un impact énorme sur la planète
entière : il n’y a pratiquement plus, aujourd’hui, d’écosystème qui soit intact de notre influence : nos
déchets se retrouvent jusqu’aux pôles, les polluants que nous déversons se concentrent dans les tissus
des prédateurs situés au somment des chaînes alimentaires (comme les cétacés, par exemple
(baleine…)), nous modifions même le climat avec nos rejets. Il ne suffit donc pas de quelques mesures
sur des espaces restreints et isolés pour arrêter la disparition d’espèces. C’est notre mode de vie, notre
façon d’user de la planète qu’il faut revoir, et sans tarder.
Le P’tit Barbey : Vous qui travaillez pour le Parc des marais, quelles évolutions constatez-vous en
termes de disparition, ou de menaces de disparition d’espèces, tant animales que végétales ?
Cécile BINET : A l’échelle du Parc des marais, des espèces phare ont déjà disparu : la loutre
d’Europe, et un oiseau, le râle des genêts. L’intensification agricole et l’assèchement de leur milieu de
vie en sont les principales causes. D’autres subissent un déclin préoccupant, comme le vanneau huppé.
Le développement d’espèces que l’on appelle « invasives », parce qu’elles ont été introduites et
prennent la place des espèces autochtones (= là de tout temps), est une autre menace. Ainsi la
multiplication des ragondins, rongeurs d’Amérique du sud introduits pour leur fourrure, provoque la
diminution du campagnol amphibie qui vit dans les mêmes milieux.
Loutre d’Europe
Cependant, le patrimoine naturel est, d’une façon générale, en assez bon état de conservation
dans les marais du Cotentin et du Bessin. Le maintien d’un vaste espace non fragmenté, avec une
gestion extensive (pas de fertilisation, peu d’animaux en même temps, fauche tardive pour permettre
aux espèces de se reproduire avant…) permet de protéger la faune et la flore des marais.
Le P’tit Barbey : Pourriez-vous nous parler de vos missions au sein du parc ?
Cécile BINET : En tant que conservatrice, je veille à développer les missions communes à toutes les
réserves naturelles : protéger le patrimoine naturel de la réserve, le gérer, et le faire découvrir. Au
quotidien, cela consiste notamment à assurer les suivis scientifiques, qui concernent aussi bien l’eau que
la végétation, la faune (oiseaux, insectes…). Ces suivis sont destinés à améliorer les connaissances que
l’on a de la réserve (on ne protège bien que ce que l’on connaît), à détecter les évolutions (par exemple,
augmentation d’une espèce végétale au détriment d’une autre, réapparition d’une plante rare…), essayer
de les comprendre…
La surveillance de la réserve est également importante : bien qu’elle soit assez peu fréquentée, il arrive
que la réglementation qui s’y applique ne soit pas respectée. Il m’appartient donc d’informer visiteurs et
usagers de la réglementation, et de constater les infractions commises. La protection d’un espace naturel
n’est pas une mise sous cloche : il faut le gérer pour maintenir sa richesse. Ainsi, si la Sangsurière était
complètement abandonnée, le marais s’embroussaillerait et deviendrait, à termes, un boisement, ce qui
entraînerait la disparition de toutes les espèces rares soumises aux tourbières ( = zone humide ) et aux
prairies humides.
Carte du Parc des marais
Je dois donc planifier les travaux de fauche, bûcheronnage, débroussaillage, curage de mare ou de
fossé, baliser les chantiers et accompagner les entreprises, suivre l’exploitation agricole du marais.
Une grosse partie de mon temps est actuellement prise par l’évaluation du plan de gestion et la
rédaction d’un nouveau plan. Ce document, basé sur un diagnostic général de la réserve, établit pour une
durée de 5 ans les actions à mettre en œuvre. Au termes de ces 5 années , il faut évaluer ce qui a été fait.
J’organise aussi des visites guidée de la réserve, dans lesquelles j’explique quelle est l’histoire du
marais, pour quelles raisons il a été classé en réserve, la gestion qu’on y mène… J’essaie aussi de faire
connaître la réserve au-delà des limites du département, auprès d’un public plus spécialisé.
Enfin, j’assure le suivi administratif et financier de la réserve : trouver les subventions pour financer les
travaux, rédiger articles et bilans… Et puis, parce que la réserve n’est pas une entité isolée mais s’inscrit
dans l’ensemble des marais du Cotentin et du Bessin, je participe à des réunions et réflexions autour de
cette vaste zone humide.

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